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Acteurs et interactions autour des ressources halieutiques du Parc National de la Salonga. Cas de l'exploitation de la rivière Luilaka en RDC

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par Billy Kambala Luadia Tshikengela
Université catholique de Louvain - Master complémentaire en développement environnement et sociétés 2009
  

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1.2. Biodiversité et développement durable

Les années 1980 ont apporté un autre regard sur la diversité du monde vivant. La première organisation internationale à faire explicitement référence au développement durable est l?Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) dans son rapport sur la Stratégie Mondiale de la Conservation publié en 1980. Ce rapport se fixait comme objectif de « contribuer à l?avènement du développement durable, fondé sur la conservation des ressources vivantes ».

Il soulignait qu?un développement durable nécessite avant tout la conservation des écosystèmes qui supportent ce développement79.

Le monde scientifique prenait conscience, par la même occasion, que l?on ne pouvait traiter de la diversité biologique sans faire référence au développement durable et que, pour ce faire, il fallait que sciences de la nature et sciences de l?homme et de la société apprennent à travailler ensemble.

Les scientifiques ont aussi réalisé que préservation de la diversité génétique et maintien des processus écologiques indispensables à la production des ressources, à la santé et à d?autres aspects de la survie et du développement durable, nécessitaient une réflexion plus globale regroupant sous le terme de «diversité biologique» ou biodiversité aussi bien la diversité génétique que celle des écosystèmes80.

Cette période fut aussi propice, pour les scientifiques, à s?interroger sur des questions essentielles pour comprendre comment se constitue ou se reconstitue cette diversité biologique. Ce fut également le temps de la découverte, tant dans le monde marin que dans les écosystèmes continentaux, en particulier dans les forêts tropicales humides, d?une abondance et d?une diversité biologiques bien plus élevées qu?on ne l?imaginait jusque-là81.

L?ensemble des réflexions sur notre planète, sur la faiblesse des inventaires concernant «nos
richesses naturelles», sur l?extinction accélérée des espèces sous l?action de l?homme, ne sont pas

78 Loi N°011/2002 du 29 Août 2002 portant CODE FORESTIER, Op. Cit., p.4

79 UICN, (1980) rapport sur la Stratégie Mondiale de la Conservation.

80 BARBAULT, R. (2003). Les grands enjeux de l?interdisciplinarité dans les recherches en biodiversité, in «Journées de l'Institut Français de la Biodiversité» Tours, 18-20 décembre 2003

81 LEFEUVRE, J-C. (2003). Biodiversité: Naissance d?une science globale, in «Journées de l'Institut Français de la Biodiversité», Tours, 18-20 décembre 2003.

étrangères au fait que le Sommet de la Terre de 1992 devait faire de la biodiversité et du développement durable l?un de ses thèmes prioritaires82.

A la suite de ce sommet, plusieurs initiatives internationales virent le jour. En l?occurrence, la signature par 173 Etats du programme d?actions pour le 21ème siècle « Agenda 21 », qui définit les principes qui permettraient de concilier les trois piliers du développement, à savoir la protection de l?environnement, l?efficacité économique et l?équité sociale83 ainsi que toutes les conférences des Nations Unies84: en 1994 au Caire sur la population; en 1995 à Copenhague sur le développement social et à Pékin sur la place de la femme; en 1996 à Istanbul sur l?habitat; en 1997 à Kyoto sur les changements climatiques...; et enfin en 2009, à Copenhague, encore sur les changements climatiques.

Bien avant de parler de la gestion de la biodiversité, rappelons quand même la signification des concepts de « biodiversité » et « développement durable ».

1.2.1. Biodiversité: concept multidimensionnel

Terme qui désigne les gènes, les espèces et les écosystèmes85, la biodiversité est définie comme l?ensemble des êtres vivants, de leur patrimoine génétique et des complexes écologiques où ils évoluent86. La biodiversité est un concept global qui permet de poser un nouveau regard sur ce que l'on appelle patrimoine naturel, biosphère ou tout simplement nature.

Cette définition montre le caractère multiforme et multidimensionnel de la biodiversité. Le concept a d?abord été abordé au niveau des espèces (pluralité et nombre des espèces), du fait que l?espèce est l?unité de classification du vivant, ensuite, il s?est élargi aux niveaux de perception: supérieur (écosystème) et inférieur (génétique) de l?espèce.

Quant à la CDB, « Diversité biologique c'est la variabilité des organismes vivants de toute origine y compris entre autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres aquatiques et les complexes écologiques dont ils font partie, cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces ainsi celle des écosystèmes87 ».

82 Conférence des Nations Unies sur l?Environnement et le Développement, Rio de Janeiro, du 3 au 14 juin 1992.

83 Voir: http://www.planetecologie.org/JOBOURG/Français/Agenda21Penser Agir.html

84 Voir : http://www.planetecologie.org/JOBOURG/Français/intro.html

85 On entend par écosystème, le complexe dynamique, c.à.d en évolution permanente, formé des communautés de plantes, d?animaux et de micro-organismes et de leur environnement non vivant qui, par leurs interactions, forment une unité fonctionnelle.

86 Centre National de Recherche Scientifique (1998). Dynamique de la biodiversité et environnement, p.6.

87 Dossier de presse, Conférence internationale « Biodiversité: science et gouvernance» de janvier 2005

Cette définition, se référant à la « variabilité >>, tire son origine de la science écologique, qui définit plusieurs indices de diversité.

Selon Mc Neely et al, Biodiversité se rapporte plutôt à l'ensemble des organismes vivants ou de toutes unités organisationnelles identifiables dans le monde vivant, et même des processus biologiques auxquelles elles participent88. Elle est un terme générique, « an umbrella term >>, désignant même par extension toute « la vie sur terre >>89. Cette définition répond davantage aux préoccupations des « Conservationnistes », qui désignent par là l?objet de leurs efforts de protection.

L?on constate que le concept de biodiversité s?est même élargi à une thématique qui englobe le champ des interactions entre les sociétés humaines et le reste de la biosphère90

Pour Di Castri et Younès, cités par Barbault91, « le concept de biodiversité s'applique à l'ensemble constituépar la diversité génétique, la diversité des espèces et la diversité écologique, ainsi qu'à ses interactions.>>. La figure ci-dessous schématise ce concept biodiversité.

Figure 2. Schéma du concept « Biodiversité »

Diversité écologique

Diversité des espèces

Diversité génétique

Source: Di Castri et Younès

Pour Jean-Paul Ledant, il y a confusion entre aspects de la biodiversité, entre échelles de
perception et entre définitions de la biodiversité. Une telle confusion handicape l?efficacité et

88 Mc NEELY et al., (1990) Conserving the world's biological biodiversity. IUCN, Gland; WRI, CI, WWF-US & The World Bank, Washington

89 WCMC (1992) Global Biodiversity Status of the Earth's living resources. Chapman & Hall, Londres.

90 AUBERTIN C. (2000) « L?ascension fulgurante d?un concept iou >>. La Recherche. 333: 84-87

91 BARBAULT, R. (2003) Op. Cit.

l?efficience des efforts de conservation de la biodiversité, dont les faibles performances sont illustrées par la divergence entre l?expansion croissante des aires protégées et le déclin continu des espèces que l?on souhaite protéger92.

De même, lorsqu?il y a ambiguïté, le discours dominant n?a plus de crédibilité auprès des personnes vivant sur le terrain, que l?on cherche à persuader du bien-fondé des actions de conservation93.

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