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Les conflits liés à  la mise en pratique de la décentralisation territoriale en Côte d'Ivoire. Cas du district d'Abidjan

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par Togba Gagui ZOHORE
Université de Cocody- Abidjan - DEA en criminologie 2008
  

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II. Discussion des résultats

II.1 - L'interprétation des résultats

Les recherches nous rapportent que les conflits liés à la mise en pratique de la politique de décentralisation en Côte d'Ivoire sont de deux (02) ordres : les conflits notoires et les conflits implicites. Ce sont notamment pour les premiers des conflits de compétence et des conflits entre collectivités publiques, et pour les seconds, des conflits personnels, des conflits d'intérêt et des antagonismes politiques. Et les facteurs qui amènent ces conflits sont : la mauvaise connaissance des textes, l'ambiguïté de certains textes, les conflits de lois, le facteur « J'ai des relations. », le particularisme, l'enrichissement personnel, le charisme et l'anomie.

Ce qui confirme nos hypothèses qui avaient affirmé que les conflits liés à la mise en pratique de la décentralisation sont généralement des conflits de compétence dus à l'ambiguïté de textes et aux conflits de lois, et que ces conflits s'expliquaient aussi par la poursuite d'intérêts personnels, les rivalités personnelles et surtout l'anomie généralisée.

Or en matière d'hypothèses, on rencontre beaucoup d'obstacles, selon Quivy et Van Campenhoudt [1995]. Certaines ne sont que des relations fondées sur des préjugés ou des stéréotypes de la culture ambiante. Ainsi des hypothèses telles que « le taux de criminalité dans une ville est lié au taux d'immigrés qui y vivent » ou « le niveau baisse dans l'enseignement » sont des hypothèses fondées sur des préjugés. Même s'il est possible de rassembler des statistiques qui leur donnent un semblant de confirmation, ces hypothèses correspondent au niveau zéro de la construction et, de ce fait, elles conduisent à une compréhension médiocre et déformée de la réalité sociale.

De plus, elles sont inutiles et dangereuses. Inutiles, parce qu'elles sont généralement démenties dès lors que l'on mène des analyses systématiques et correctement construites. Produits inconscients de préjugés, elles n'apportent pas de nouveaux éléments de compréhension et de connaissance. Dangereuses, parce qu'elles peuvent trouver confirmation au niveau des apparences et donner à l'erreur des allures de vérité scientifique. Elles consolident alors les idées les plus simplistes et les plus éculées, et renforcent artificiellement certains clivages sociaux sur la base d'erreurs d'analyse.

En effet, il est de notoriété que les conflits liés à la mise en pratique de la décentralisation en Côte d'Ivoire sont des conflits de compétence entre collectivités publiques. Mais une analyse plus poussée du sujet démontre que cette assertion n'est juste que dans une certaine mesure. Car elle occulte une bonne part de réalité, qui ne se perçoit qu'après des investigations minutieuses.

Ainsi, après enquête, il s'avère que si réellement certains conflits sont des conflits de compétence et des conflits entre collectivités publiques, il n'en est rien pour plusieurs autres. Car bien de conflits dits de compétence sont en fait des antagonismes politiques ou des conflits d'intérêt économique. Et bien de conflits dits entre collectivités sont dans le fond des conflits personnels.

Les conflits s'avèrent de ce fait, difficiles à saisir et à comprendre. Ils demandent donc plus de perspicacité et d'objectivité. Ce que confirme Alain Touraine [1965]: « Tous les types de conflits, rivalités inter sociales, tensions intrasociales, conflits de pouvoir, crises sociales, se combinent de la manière la plus variée dans l'histoire d'une société comme dans celle d'une personnalité. On pourrait donc être tenté de décrire les conflits de façon formelle, par leur dimension, leur degré d'acuité, leur modalité de formation et de résolution. Mais cette simplicité apparente de la description empirique serait lourde de risque : elle laisserait supposer que tous les phénomènes considérés sont de même nature. Or on ne peut nullement considérer le conflit comme un certain degré de rupture. Le conflit n'est pas séparable d'un rapport unissant les adversaires entre eux. Parler de conflit social, c'est dire au contraire que l'objet du conflit est inséparable des rapports sociaux entre les adversaires ».

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