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Perceptions, savoirs locaux et stratégies d'adaptations aux changements climatiques des producteurs des communes d'Adjohoun et de Dangbo au Sud- Est Bénin

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par Clément Olivier CODJIA
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingénieur agronome 2009
  

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3.4.2. Outils de traitement de données

Pour le traitement des données recueillies, nous avons utilisé les logiciels suivants :

- Access pour la saisie des données collectées à l'aide des questionnaires structurées afin de constituer une base de données,

- Excel pour agréger certaines données journalières climatiques en données mensuelles, décadaires et pour le calcul des paramètres statistiques descriptives ainsi que la réalisation de graphiques et,

- SAS pour la réalisation de l'Analyse en Composantes Principales.

Les outils d'analyse seront présentés par hypothèse :

Hypothèse 1 : « Les changements climatiques dans le terroir sont perçus par les producteurs.»

Pour cette hypothèse, des encadrés ont été utilisés ainsi que des analyses de déclarations paysannes inspirées des savoirs locaux qui révèlent leur perception du phénomène ont été faites. Cependant, pour appuyer ces résultats qualitatifs, nous avons fait une synthèse de proportions relatives aux indicateurs de changement du climat, selon les producteurs.

Par ailleurs, pour apprécier le niveau de cohérence entre les perceptions paysannes et les données (statistiques) sur l'évolution du climat, nous avons procédé à une évaluation de l'impact des changements climatiques sur les caractéristiques des saisons des pluies. Cette démarche se justifie par le fait que les perceptions paysannes des changements climatiques sont construites sur les modifications survenues par rapport aux caractéristiques des saisons pluvieuses.

La saison des pluies du point de vue agricole est définie entièrement si l'on connaît son début et sa fin. Le début de la saison des pluies agricoles est très important pour la planification du semis. Il en existe plusieurs définitions. Cochéme et Franquin (1967) l'ont défini comme la date (décade) à laquelle la pluie devient supérieure à l'évapotranspiration potentielle (ETP). Leur définition repose sur une période décadaire et ne permet pas de détecter plus finement cette date ; une approche basée sur les jours est plus indiquée. A ce sujet, Davey et al. (1976) ont relaté que la date des semis du mil au Niger coïncidait avec la première apparition de 20 mm de pluie en deux jours. De faux départs ont été relevés et Benoît (1977) a proposé un critère selon lequel une période sèche de 5 jours ou plus dans les

12 jours suivant le départ potentiel constitue un faux départ. Sivakumar et al. (1993) ont proposé pour le cas du Sahel Nigérien que lorsque les précipitations recueillies en 3 jours consécutifs constituent au moins 20 mm et quand aucune période de sécheresse de plus de 7 jours n'intervient au cours des 30 jours suivants, la saison a commencé. Pour Stern (1981) la fin de la saison est définie par la première apparition d'une longue période de sécheresse après une date déterminée. Sivakumar et al. (1993) ont proposé la date de fin de saison comme celle (après le 1er septembre au Niger) suivie d'une sécheresse d'au moins 20 jours. La durée de végétation (que nous désignerons comme la durée de la saison) est le nombre de jours entre le début et la fin de la saison. Pour notre étude nous avons adopté les définitions de Sivakumar et al. (1993) avec seulement un cumul pluviométrique minimum de 10 mm sur 3 jours pour le début de la 2ème saison des pluies dans le contexte béninois. Nous avons ainsi calculé les caractéristiques des saisons (date de début, de fin, durée), cumul annuel, nombre de jours de pluie de l'année pour chaque année concernant notre étude (1979 à 2008). Les moyennes de ces caractéristiques ont été calculées pour deux périodes (1979 -1993 et 1994-2008) et comparées entre elles avec le test de Student (test t bilatéral) à 5% de signification.

Hypothèse 2 : « Les causes attribuées aux changements climatiques sont plus liées aux normes et croyances locales.>>

A ce niveau, nous avons procédé à un calcul de proportion des différentes causes évoquées par les producteurs suivants leur religion. Les différentes proportions ont été ensuite comparées.

Hypothèse 3 : « Les conséquences des changements climatiques sur les principales cultures varient en fonction des unités de paysage et des saisons de culture. >>

Ici, les manifestations des conséquences des excès/ruptures de pluies ainsi que des vents violents et des fortes températures sur les principales cultures que sont le maïs, le niébé, l'arachide, le manioc et la patate douce seront décrites dans un premier temps suivants les différentes unités de paysage et par saison de culture. Ces réalités décrites seront ensuite complétées par des calculs de fréquences. Mentionnons que du fait que les parcelles d'une même exploitation se localisent souvent sur différentes unités de paysage, la possibilité d'effectuer une analyse de variance des pertes moyennes de récoltes enregistrées au sein de notre échantillon d'enquête s'est révélée infructueuse.

Hypothèse 4 : « Les stratégies d'adaptation développées face aux changements climatiques diffèrent selon les catégories de producteurs. »

Pour cette hypothèse, les fréquences des mesures d'adaptations répertoriées ont été d'abord calculées pour l'ensemble des exploitations enquêtées.

Afin d'apprécier les relations entre toutes les stratégies répertoriées et les différentes catégories de producteurs, nous avons procédé à la réalisation d'une analyse en composantes principales avec les différentes catégories de producteurs. Le principe de l'analyse en composante principale est de définir des variables synthétiques, qui résument au mieux l'information contenue dans les résultats bruts. Elle s'avère adaptée à notre étude en ce sens qu'elle permet d'obtenir une vision synthétique des liaisons entre catégories et stratégies développées. Elle donne la possibilité de résumer, en quelques dimensions importantes (ou axes factoriels indépendants), la plus grande variabilité de la matrice des données. On peut alors représenter variables et individus dans un même espace de dispersion et connaître la quantité d'information expliquée par ces axes factoriels indépendants, rendant ainsi compte du maximum de covariance entre les descripteurs. Il s'agit donc d'une approche globale qui dégage les relations essentielles existant entre les producteurs et les mesures d'adaptation mises en oeuvre. Elle fait intervenir deux matrices de données Y(n,p) et X(n,q) où n = 70 est le nombre de producteurs, p =6 le nombre de catégories et q = 15 celui des descripteurs des stratégies. La matrice Y contient les variables d'intérêt direct (les catégories) en indice de présence et la matrice X, les variables caractérisant la structure (descripteurs des stratégies) supposées influencer les variables de Y. L'analyse nécessite deux étapes:

· La première consiste à calculer p régressions multiples simultanées dans une métrique D de la matrice Y des catégories sur la matrice X des descripteurs. Ainsi, toute catégorie yi peut s'exprimer comme une combinaison linéaire des descripteurs: yi = cste + áx1 + âx2 + ... + äxq + åi c'est à dire: yi = yi + åi où yi est une estimation de yi et åi le résidu. On peut ainsi constituer une nouvelle matrice PY (des estimations yi des yi) correspondant à la part expliquée de Y par X [P = X(XDX)-1XD];

· La seconde étape revient à effectuer une analyse sur la matrice PY des estimations des yi. Les axes factoriels étant des combinaisons linéaires des estimations des catégories et des descripteurs, les covariances sont maximisées. En utilisant une mesure moyenne des relations entre les catégories et les descripteurs, l'analyse en composante principale amplifie

la dissymétrie naturelle des relations inhérentes aux études d'interactions. Dans le même temps, cette caractéristique augmente la validité de l'analyse. Pour faciliter l'analyse, les noms ont été codés.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard