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Dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis (Cunn. A. ) ex Benth.(Mimosaceae). Et influence de la fertilisation organique et minérale dans les systèmes agroforestiers

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par Aballo Georges Agbahungba
Université de Cocody- Abidjan - Docteur de l'Université de Cocody- Abidjan 2007
  

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10.2.3. Décomposition de la matière organique fraîche d'A.

auriculaeformis

Le minimum d'information requis pour appréhender les résultats de la décomposition dans les études de la biologie et de la fertilité des sols tropicaux

(TSBF) est le temps nécessaire pour la perte de 50 p.c. du poids initial (t50) de la matière organique, qui est ainsi la demi-vie exprimée en jours. Pourtant, la plupart des études disponibles se limitent surtout à la constante de décomposition (k) de la fonction exponentielle Wt = W0.e-kt. L'utilisation d'un modèle exponentiel simplifié suppose que les taux de décomposition sont constants quel que soit le temps t.

En fait, selon Wieder et Lang (1982), les pertes de poids de litières ou émondes passent par 3 phases :

· une phase initiale rapide due aux lessivages de matériaux solubles qui sont largement des artifices expérimentaux de séchage et de rehydratation de la litière ;

· une seconde phase plus lente dominée par la décomposition des constituants des parois cellulaires telles que les hémicelluloses et celluloses et ;

· une phase lente régulée par la lignine et les produits microbiens.

Ces séries de courbes peuvent être décrites pour s'ajuster aux deux ou trois phases du modèle exponentiel avec une constante de décomposition pour chacune des fractions (WIeder et Lang, 1982). Au total, les valeurs trouvées dans le cadre de l'étude s'inscrivent dans le même ordre de grandeur que celles trouvées par Mulongoy et al. (1993) au Nigeria après un essai de décomposition similaire conduit sur 12 semaines sur les espèces telles que Senna siamea (0,012 k/j), Leucaena leucocephala (0,025 k/j), Gliricidia sepium (0,021 k/j). Notons qu'A. auriculaeformis ne faisait pas partie de ces espèces.

Dans une expérimentation similaire en sacs de décomposition au champ au Zimbabwe dans des conditions sub-humides sur sol limono argilo sableux, l'allure de la courbe de décomposition a été décrite par une fonction exponentielle d'équation : Y= (Y0 - Q)e-kt +Q. Ici les constantes de décomposition des litières d'Acacia et de Sesbania étaient respectivement de 0,053 et 0,039 par jour (Chikowo, 2004).

Pourtant les études de décomposition menée par Mulongoy et Van der Meersch (1988) avaient utilisé, pour décrire le pourcentage de reste de poids de

matière sèche au temps t, l'équation exponentielle: Y = Le-kt sans Q, expression de la quantité de matière sèche qui restera non décomposée au temps t, où : L= la portion labile en terme de pourcentage de matériel végétal en décomposition ; k = la constante de décomposition exprimée par jour ; t = temps de décomposition en jours.

Par ailleurs, la forme exponentielle de toutes les courbes confirme les attentes liées aux informations documentées. Cependant, l'allure linéaire de la courbe dans la station forestière de Ouèdo peut s'expliquer par l'équation : Ac/At = a- k.c de Nye et Greenland (1960), reprise par Stanford et Smith (1972) pour décrire les cinétiques de minéralisation de l'azote disponible ainsi qu'il suit en laboratoire : dN/dt = - kN.

La particularité de la station de Ouèdo serait surtout liée à l'activité termitophage très intense qui y est notée. Il en est de même pour les valeurs de k dans la station de Pahou qui sont supérieures à celles obtenues dans la station de Sèmè. Ici on pourrait établir une corrélation avec l'importance relative de l'activité biologique au niveau de chacune des stations.

On observe également que les valeurs de k successives sont plus élevées dans un traitement enfouissement que dans un traitement en mode paillis ou épandage. On constate cependant, que la valeur de k sous forêt (ombrage) est peu différente de celle de k dans la clairière de la même station pour la même durée de décomposition. Ce dernier résultat semble différent de celui de Jenkinson et Ayanaba (1977) qui observèrent à Ibadan (Nigeria) que la minéralisation est plus rapide sous ombrage qu'en pleine lumière. Ainsi, dans la station de Pahou, le gradient d'humidité du sol entre la forêt et la clairière ne serait pas aussi important pour induire une différence aussi significative des constantes de décomposition. En effet, la clairière de la station de Pahou, bien que recevant la pleine lumière n'est qu'un petit placeau de moins de 6 ha au milieu du block de plantation P1-90 et P3-90 totalisant 100 ha. Il en est de même pour la clairière de la station à Sèmè.

Le taux de décomposition et la constante de décomposition sont deux paramètres de gestion des substrats organiques. La prise en compte des

facteurs qui agissent sur ces paramètres (comme la station ou ici le type de sol, la durée de décomposition, la maîtrise des traitements en mode épandage ou enfouissement) doit permettre de lever la contrainte liée au caractère de décomposition trop lente qui limiterait l'utilisation de la matière organique d'A. auriculaeformis dans certains systèmes agroforestiers notamment dans les cas d'association arbre - culture annuelle ou d'oeuvrer au contrôle de ladite contrainte pour faciliter l'accroissement du stock organique du sol.

Les rapports C/N de 16, 16 et 17 enregistrés respectivement dans les stations forestières de Pahou, Ouèdo et Sèmè sont peu élevés.

La biomasse des légumineuses est utilisée dans les systèmes agroforestiers surtout pour leur apport d'azote. Les résultats de la présente étude dégagent pour la litière et les émondes d'A. auriculaeformis une teneur moyenne en N respectivement pour la litière de 1,41 p.c et pour les émondes de 2,9 p.c soit deux fois plus pour des plantations de 8 ans d'âge.

La MOS peut être physiquement stabilisée ou protégée de la décomposition à travers la formation de microaggrégats ou intimement associée avec des particules de limon et d'argiles et peut être biochimiquement stabilisée à travers la formation de composés de MOS récalcitrant. Six et al. (2002) en déduisirent alors que les caractéristiques physico-chimiques inhérentes aux sols définissent la capacité de protection maximum de ces pools, les accroissements en MOS (i.e. la séquestration de carbone) avec l'accroissement des inputs en résidus organiques.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld