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Dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis (Cunn. A. ) ex Benth.(Mimosaceae). Et influence de la fertilisation organique et minérale dans les systèmes agroforestiers

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par Aballo Georges Agbahungba
Université de Cocody- Abidjan - Docteur de l'Université de Cocody- Abidjan 2007
  

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10.5. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A. auriculaeformis et régénération générative naturelle de l'espèce sur les stations forestières du Sud-Bénin

10.5.1. Pratiques paysannes de gestion des débris d'A.

auriculaeformis

Les rendements de maïs grain avec les litières d'Acacia (5,152 t.ha-1) et les émondes d'Acacia (4,7 t.ha-1) forment le groupe des niveaux du traitement donnant un fort rendement en maïs-grains. Avec le témoin qui est la pratique paysanne du brûlis des débris d'exploitation d'A. auriculaeformis forme le deuxième groupe, le rendement du maïs grain (1,6 t.ha-1) est faible et représente le tiers de celui obtenu avec le groupe litière et émondes. Ces résultats sont conformes avec ceux de Fonton et al. (2002b) qui ont trouvé le brûlis peu performant sur le rendement du maïs grain comparé à celui obtenu avec des émondes en mode de gestion paillis. Oguntala (1980) au Nigeria dans la réserve forestière de Olokemeji explique cette faiblesse du rendement par le fait que le brûlis peut être au détriment de l'écosystème, conduisant à des pertes considérables en azote dans l'horizon supérieur sans aucune source de remplacement. Cependant, Louppe et al. (1998) à Korhogo au Nord de la Côte d'Ivoire trouvent un avantage au traitement brûlis sur le mulch des résidus d'exploitation et litières d'une jachère d'A. auriculaeformis de 6 ans. Le rendement maïs grain à 15 p.c. d'humidité était de 1,74 t.ha-1 pour le brûlis contre 1,05 t.ha-1 pour l'épandage de litières. Toutefois, ce rendement maïs sur brûlis d'A. auriculaeformis de 1,6 t.ha-1 obtenu sur la station de Ouèdo reste largement au-dessus du rendement linéaire moyen national sur les 10 dernières années, 1,15 t.ha-1 (Anonyme, 2004). Ce qui traduit la performance de la jachère plantée d'Acacia traitée en brûlis traditionnel. Au plan sylvicole, le brûlis contrôlé ou «feu forestier » a présenté quelques avantages notamment en ce qui concerne la régénération naturelle d'A. auriculaeformis dans ce système agroforestier, comme le montre le paragraphe ci-après.

10.5.2. Régénération naturelle par voie générative : Inventaire

des semis naturels d'Acacia auriculaeformis

Des inventaires de semis naturels d'âge 3-5 mois d'Acacia auriculaeformis sur les stations forestières du Sud-Bénin ont révélé un potentiel séminal édaphique important de l'espèce. Les régénérations naturelles évaluées ont présenté un potentiel de production caractéristique pour chacune des trois stations forestières étudiées : Sèmè avec 72.180 semis/ha ; Ouèdo avec 333.333 semis/ha et Pahou avec 542.000 semis/ha. Certes, la station forestière de Ouèdo a produit 4,6 fois plus de semis que celle de Sèmè et 1,6 fois moins que celle de Pahou. Ces résultats sont à rapprocher des données de productivité de l'espèce sur les 3 stations forestières étudiées et rapportées par MoumounI et Simon (1999). En effet, ces auteurs ont observé que le rendement en volume de bois sur ces stations de forestières est très variable et a évolué dans le même ordre de grandeur que celui des semis/ha. En effet, le rendement en volume de bois sur la station forestière de Sèmè a été la plus faible (2,2 m3/ha/an), alors que celui obtenu à Ouèdo (5,5m3/ha/an) est 2,5 fois plus élevé que le rendement de la station de Sèmè mais 2,8 fois moins élevé que celui de la station de Pahou (15,3 m3/ha/an) la station forestière la plus performante. La performance de la station de Pahou est similaire à celle obtenue dans une exploitation à grande échelle par Gerkens et Kasali (1988) sur le plateau de Batéké au Congo démocratique sur un sol sableux et pauvre. Somme toute, on déduit de l'abondance des semis que la régénération naturelle par voie générative supplée les difficultés de propagation végétative qui caractérise l'espèce pour un aménagement en régime taillis.

La comparaison de deux modalités de régénération à la station de Ouèdo sur terre de barre, sous un régime pluviométrique bimodal de 1.100 mm [la régénération naturelle par voie générative (RNG) et la régénération artificielle par plantation (RAP)] a montré, pour des peuplements de 2 ans d'âge, de meilleures caractéristiques structurales et de productivité pour :


· la RNG : (1.110 arbres/ha ; 1.713 tiges/ha ; 6,65 m2/ha de surface terrière G/ha ; 30,43 m3.ha -1 de Volume) ;


· la RAP (1.300 arbres/ha ; 2.097 tiges/ha ; 5,73 m2/ha de surface terrière G/ha ; 24,69 m3.ha -1 de Volume).

Ainsi, la tendance à la formation de tiges multicaules est 1,22 fois plus importante avec la RAP qu'avec la RNG (1,54). La RNG promet une production d'arbres plus accrue en surface et en volume comparée à la RAP.

Ces résultats expriment un potentiel séminal édaphique important de l'espèce sur chacune de ces stations forestières par rapport à une densité moyenne de plantation observée sur ces stations qui est de 1111 plants.ha-1.

Peu d'expériences sont rapportées sur la régénération naturelle d'A. auriculaeformis de par le monde. Otsamo (2001) en Indonésie observa aussi un potentiel séminal édaphique relativement élevé pour la régénération naturelle en ce qui concerne la seconde rotation sur une prairie à Imperata avec une densité moyenne de 39.333 semis.ha-1, mais pour une espèce très proche, Acacia mangium. Cependant, une étude similaire a été faite par Akouehou et Ayelo (2004) pour Tectona grandis où le potentiel séminal édaphique observé pour des plants de teck d'un an a été le suivant sur la station forestière de :

· Djigbé sur terre de barre avec 7 914 à 12 016 jeunes semis à l'ha et

· Agrimey également sur terre de barre avec 7162 à 15 916 jeunes semis à l'ha.

Toutefois, dans le cas du teck, le recours à la RNG n'a été envisagé qu'à la suite d'épuisement des souches d'arbres après plus de 3 rotations conduites en régime taillis. Ces comparaisons successives placent Acacia auriculaeformis dans une situation plus favorable sur les stations forestières de Pahou, Ouèdo et Sèmè pour la RNG. Ainsi, la RNG pourrait même être à la base d'un aménagement alternatif de remise en forêt du site pour l'espèce en deuxième rotation. La comparaison des indices de Blackman (IB) donne des stations forestières de Pahou et Ouèdo pépinière, les sites où les IB se rapprochent de 1 contre celles de Ouèdo Dodja et Sèmè où les IB sont très éloignés de 1. Les moyennes calculées (u) sont alors agrégatives et non régulières. On en déduit que les individus sont dispersés au niveau des quadrats de ces sites. La répartition spatiale est alors irrégulière ou hétérogène au niveau de ces sites. Il

peut être envisagé des technologies à un niveau préparatoire pour assister la RNG et avoir une répartition spatiale des jeunes semis (saplings) plus régulière notamment par un passage de la herse favorisant du coup l'enfouissement des semis donc leur bon enracinement (Gaudy, 1965).

Acacia auriculaeformis a manifesté un comportement multicaule sur la plupart des stations d'introduction au Bénin (Agbahungba, 1984).

La tendance à former des tiges multicaules pour les arbres des placeaux de Ouèdo, est plus prononcée pour les peuplements issus de régénération par plantation artificielle (où le ratio nombre de tiges (Ntiges) sur nombre d'arbres (Narbres) à l'hectare est de 1,61) que pour les peuplements provenant de la régénération naturelle générative (où le ratio Ntiges/Narbres = 1,54). Toutefois, la valeur moyenne de surface terrière des régénérations naturelles GRN (6,65 m2/ha) est supérieure à celle des plantations GP (5,73 m2/ha), de même que la hauteur HgRN (8,91 m) de l'arbre de surface terrière moyenne des régénérations naturelles est supérieur à la hauteur HgP (7,19 m) de l'arbre de surface terrière moyenne des plantations. On note également que la valeur moyenne de volume de bois sur pied pour les peuplements de régénération naturelle générative de 2 ans d'âge (30,43 m3.ha-1) est supérieure à celle des plantations de 2 ans d'âge (24,69 m3.ha -1). C'est un résultat similaire à celui de Fonton et al. (2002a) qui mentionnent que le volume des pieds d'Acacia diminue avec l'augmentation du nombre d'arbres par pied lorqu'on compare les volumes et la tendance à former des tiges multicaules.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault