WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis (Cunn. A. ) ex Benth.(Mimosaceae). Et influence de la fertilisation organique et minérale dans les systèmes agroforestiers

( Télécharger le fichier original )
par Aballo Georges Agbahungba
Université de Cocody- Abidjan - Docteur de l'Université de Cocody- Abidjan 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CONCLUSION ET SUGGESTIONS

Conclusion

L'étude de la dynamique de la matière organique d'Acacia auriculaeformis et de l'influence de la fertilisation organique et minérale dans les systèmes à base de maïs sur les sites des forêts classées de Pahou, de Sèmè et de Ouèdo où Acacia auriculaeformis occupe plus des 2/3 des superficies plantées, a montré que l'espèce produit une biomasse abondante. Elle a aussi permis d'obtenir des résultats relatifs aux aspects écologiques, agroforestiers du système à base de maïs et de soulever ceux de renouvellement des forêts plantées par voie de régénération naturelle générative impliquant des populations riveraines.

Il a été remarqué que les populations riveraines de ces forêts sont de plus en plus impliquées dans leur gestion sur la base d'une stratégie participative de gestion retenue par le gouvernement. Ainsi, dans une approche Tungya, c'est à dire dans les liens de la faim de terre agricole, les populations s'adonnent alors à la culture du maïs entre les coupes et les remises en forêt. Des travaux antérieurs de recherches d'accompagnement ont permis de connaître la productivité en bois d'Acacia auriculaeformis et même des tables de production de l'espèce ont été établies.

Les impacts écologiques explorés ont contribué à suivre la dynamique de la matière organique du sol sous influence de plantations d'Acacia auriculaeformis établies, de quoi avoir une vision prospective de l'évolution de sol en cas de remplacement de la forêt naturelle par une forêt plantée d'Acacia.

Le suivi de l'évolution des éléments physico-chimiques des sols sous les plantations d'âges variés d'Acacia auriculaeformis fait apparaître en ce qui concerne la matière organique du sol et l'azote total pour les horizons de surface une tendance à l'accroissement. Des corrélations positives sont observées entre les teneurs en matière organique du sol et l'azote total et l'âge des plantations. Des corrélations positives ont été aussi établies entre le carbone du sol et certaines caractéristiques physiques (texture limon + argile) et chimique de sol (Ca2+, SCE et CEC). On en déduit que ces données physico-chimiques de sol vérifient le modèle de prédiction de la tendance de séquestration de carbone dans le sol (stockage).

La biomasse abondante d'Acacia auriculaeformis a certes une influence prépondérante sur ce relèvement de fertilité de sol à Pahou. Des propriétés agronomiques des litières et émondes des plantations, principales sources d'amendement organique et d'engrais agro-biologiques des systèmes agroforestiers ont été étudiées à partir des taux de matière sèche et d'azote. De même les teneurs en éléments biogéo-chimiques (N, P, K, Mg, Ca et lignine) de ces litières et émondes ont été étudiées. Ainsi, en ce qui concerne la teneur moyenne en azote (N total), les émondes d'Acacia auriculaeformis sont deux fois plus fournies en azote que la litière de l'espèce. En effet, les émondes sont la plus importante source d'azote biologique utilisée dans les systèmes de cultures agroforestières.

De faibles taux de décomposition sont signalés comme un handicap à l'utilisation d'Acacia auriculaeformis dans les systèmes de production agroforestiers associant à l'arbre, une culture annuelle de base. Des paramètres de meilleure gestion ont été déterminés tels que des constantes K et la demi- vie des émondes dans les stations forestières de Pahou sur sols ferrugineux tropicaux, de Sèmè sur sols minéraux brutes et de Ouèdo sur sols ferrallitiques. Ce qui a permis de classer par ordre d'importance les facteurs qui agissent sur la minéralisation des substrats organiques d'Acacia auriculaeformis comme suit : enfouissement > station >ombrage. Ainsi, les sols ferrugineux tropicaux décomposent les émondes d'Acacia auriculaeformis plus vite que les sols minéraux bruts du cordon littoral pour libérer les éléments nutritifs. D'ailleurs, les concentrations en azote des litières et émondes dépendent pour la plupart de la légumineuse.

Les capacités symbiotiques des plants d'Acacia auriculaeformis étudiées ont montré que la nodulation a commencé avec tous les substrats au bout de 12 semaines après semis. Mieux, 24 semaines après semis, en ce qui concerne la détermination du potentiel symbiotique stationnel, il ressort que le nombre de nodules par plant est significativement plus élevé sur les substrats des plantations d'Acacia que sur les sols de la végétation naturelle. De même, la méthode de différence d'azote a confirmé la tendance de potentiel symbiotique stationnel déjà observée.

Les premières implications pour les aspects pratiques sont l'utilisation des substrats de dessous des anciennes plantations pour améliorer la croissance des plants d'Acacia auriculaeformis en pépinière ; il s'agit d'inoculation avec la terre d'empotage (remplissage des pots de pépinière) prélevée sous les anciennes plantations de la légumineuse.

La gestion appropriée des litières et des émondes d'Acacia auriculaeformis (zéro labour et labour d'enfouissement) avec ou sans apport complémentaire d'urée sur maïs, a montré en station et en 1ère saison sur terre de barre, qu'il n'y a pas eu de différence significative entre les 2 formes d'engrais organiques (émondes et litière), leur gestion en mode paillis ou par labour d'enfouissement. Toutefois, la plus forte dose d'urée utilisée (60 kg.ha-1) a permis une augmentation de rendement de 1,2 t. ha-1 en maïs grain comparée à la dose zéro d'urée. Par contre en 2ème saison, des différences significatives ont été observées pour les émondes et les litières, puis entre les deux modes de gestion de la biomasse, paillis et labour d'enfouissement. Cependant, il n'y a plus eu de différence significative entre les deux doses d'urée (zéro et 60 kg.ha-1). En milieu réel et en 1ère saison au cours des essais avec la litière et les deux doses d'urée, la réponse à l'apport d'urée (60 kg.ha-1) est significativement supérieure à celui de zéro urée.

La comparaison entre la pratique améliorée de gestion de la litière, des émondes et la culture sur brûlis paysanne, n'a pas donné de différence significative entre les litières et les émondes contre le brûlis de la litière des abatis d'Acacia auriculaeformis.

Le rendement maïs grain à partir du brûlis de litière d'Acacia auriculaeformis a été observé supérieur au rendement moyen national des dix dernières années. Pourtant, au plan sylvicole, le brûlis contrôlé ou «feu forestier » a présenté quelques avantages notamment en ce qui concerne la régénération naturelle d'Acacia auriculaeformis dans le système agroforestier.

Des inventaires de semis naturels d'âge 3-5 mois d'Acacia auriculaeformis sur les stations forestières du Sud-Bénin ont révélé un potentiel séminal édaphique important de l'espèce. Les régénérations naturelles évaluées ont

présenté un potentiel de production caractéristique pour chacune des trois stations forestières étudiées.

On déduit de l'abondance des semis que la régénération naturelle par voie générative supplée les difficultés de propagation végétative qui caractérise l'espèce pour un aménagement en régime taillis.

La régénération artificielle par plantation (RAP) a montré de meilleures caractéristiques structurales et de productivité pour la régénération naturelle par voie générative (RNG). La tendance à la formation de tiges multicaules est plus importante avec la RAP qu'avec la RNG. La RNG promet une production plus accrue comparée à la RAP.

De l'étude des aspects d'adoption de la technologie d'agroforesterie dans les exploitations agroforestières, il a été constaté que les plantations d'Acacia auriculaeformis gagnent du terrain au niveau des planteurs des zones périurbaines du Sud-Bénin. Cependant, l'accroissement des superficies plantées est plus corrélé avec les besoins de sécurisation foncière qu'avec les objectifs de production de bois. Les femmes planteurs sont moins nombreuses. Pour certaines des technologies installées par l'administration forestière comme les écartements de plantation, les planteurs ont d'abord adapté les écartements à leurs besoins (production de branchages pour la pisciculture aux « Acadja » très pratiquées dans les plans d'eau du Sud-Bénin) avant leur adoption. Ce qui signifie que le processus d'adoption de technologie par les populations n'est pas un simple processus d'appropriation.

Il conviendrait de signaler quelques limites aux résultats des présents travaux qui concernent successivement la décomposition de la MO d'Acacia auriculaeformis, l'évaluation de la production de litières, les limites des travaux de microbiologie d'inoculation et d'évaluation de potentiel séminal édaphique. En effet, les valeurs de K ont été déterminées seulement sur des substrats frais ou émondes feuilles alors que la litière abondante sous les plantations est constituée de feuilles et débris végétaux divers morts. L'évaluation de la production de litière à partir d'échantillonnage de placeaux d'inventaire dans les plantations ne permet pas de suivre l'évolution saisonnière de ladite production, ainsi que la qualité de celle-ci selon les périodes de l'année. Cette forme d'évaluation n'informe pas non

plus sur la phénologie de chute de feuilles de l'espèce. Une autre méthode d'évaluation pourrait être explorée, celle qui utilise le piégeage des chutes de litières (litter-trap).

Par ailleurs, les aspects de microbiologie de fixation de l'azote pourraient être plus approfondis aux fins d'isolement de souches locales pures et efficientes pour la production d'inoculum. Pour la RNG, la détermination de potentiel séminal édaphique à partir d'un simple inventaire de jeunes semis pourrait être complétée par des travaux en laboratoire et sous serre sur des échantillons de sols prélevés des quadrats inventoriés jusqu'aux épuisements des germinations tardives. La méthode utilisée sous-évalue le potentiel séminal édaphique mais a l'avantage d'être rapide et sans grand écart pour la levée des semis des graines viables.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery