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Sexualité et VIH/ sida

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par Berry Francis Mélaine Xavier Yapi
Université d'Abidjan- Cocody - Maà®trise de sociologie option santé 2008
  

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CHAIPTRE I : CADRE PROBLEMATIQUE

I- PROBLEMATIQUE

Découverte chez les sujets homosexuels et décrit pour la première fois en 1981 par les Centers fore Disease Control d'Atlanta (CDC) aux Etats-Unis, le syndrome d'immunodéficiences acquise (SIDA) fait partie à ce jour des maladies les plus meurtrière de l'histoire de l'humanité. Cette pandémie pose à l'heure actuelle un véritable problème de santé publique et social du fait des nombreuses difficultés rencontrées au niveau de la thérapie et de la sensibilisation des individus. Selon le rapport de l'ONUSIDA, à la fin 2006, 3,9 millions de personnes vivent le Sida à travers le monde. L'Afrique subsaharienne est de loin la plus touchée et se taille la part du lion avec 28 millions d'infectés, soit 65% du total mondial. Les premiers cas de sida ont été notifiés en Côte d'ivoire à partir de 1985 ; cependant pendant longtemps, les pouvoir politiques ivoirien ont observé «une politique de l'autruche». A l'instar d'autres pays africains, ils ont nié les évidences en minimisant le problème. A preuve, en 1985, le ministre de la santé de l'époque déclarait : « le sida ne doit pas nous affoler. Il reste chez nous un problème marginal »1(*)

Entre temps, la pandémie a pris une ampleur pour atteindre des taux de prévalence que nous connaissons aujourd'hui. Ce silence a donc favorisé des attitudes de gêne et de scepticisme face à l'infection au VIH/SIDA au détriment des campagnes de sensibilisation. La Côte d'ivoire reste donc sévèrement touchée par le sida qui devient un problème de santé public. Depuis quelques années, des progrès prometteurs sont faits à l'échelle mondiale pour combattre la pandémie du SIDA, notamment un accès accru à des programmes efficaces de traitement et de prévention.

Cependant, le nombre de personnes vivant avec le VIH continue d'augmenter, tout comme le nombre de décès dus au SIDA. Le SIDA a connu une progression rapide de telle sorte que son niveau au stade actuel d'évolution dépasse de loi~ toutes les prévisions faites à son sujet. En effet, en effet, en 1991, le Programme Mondial de la Lutte contre le SIDA de l'OMS estimait qu'à la fin de la décennie, neuf (9) millions de personnes seraient infectées dans le monde et que cinq (5) millions de personnes victimes du SIDA mourraient en Afrique Subsaharienne. En décembre 2001, ce sont plus de quarante (40) million de personnes qui sont infectés par le VIH/SIDA dans le monde dont 28,1 millions de personnes en Afrique subsaharienne soit 70% de séropositifs. Dans une région qui compte à peine 10% de la population du globe, les estimations de l'ONUSIDA, en 2007, font état du fait que l'Afrique compte 63% de personnes vivant avec le VIH soit 22,5 millions de personnes, 1,7 millions de nouvelles infections et 1,6 millions de décès dus au SIDA2(*).

Devant cette menace, les Etats du monde réunis en 2000 dans le cadre du sommet mondial pour le développement se sont fixés comme objectif de développement pour le millénaire, entre autre, de combattre le VIH/SIDA, le Paludisme et autre maladies. De façon spécifique, l'objectif visé est de réduire voire stopper l'infection au VIH/SIDA d'ici 2015. La pandémie du VIH/SIDA est devenue en l'espace de 20 ans un sérieux problème de développement pour la quasi-totalité des pays africains.

Elle touche la tranche d'âge de la population plus active et affecte tous les secteurs d'activités socio-économiques. Diagnostiqué pour la première fois en 1985 avec deux (2) cas en Côte d'ivoire, le SIDA a atteint à ce jour des proportions alarmantes.

La Côte d'ivoire est l'un des pays les plus infectés par le VIH/SIDA en Afrique occidentale avec un taux de prévalence qui atteint 4,5% de la population.

Selon le rapport 2006 de l'ONUSIDA3(*), le pays comptait 750.000 de personnes vivant avec le VIH dont 680.000 adultes de 15 à 49 ans et 70.000 d'enfants de 0 à 14 ans. Il a été aussi enregistré 65.000 décès dû au SIDA. Aujourd'hui, le SIDA affecte inégalement toutes les régions du pays. En effet, elle est plus faible au Nord-ouest (1,5%) et au Centre-ouest (3,7%), plus élevée au Centre-Est (5,8%) et au Sud plus particulièrement à Abidjan (6,1%). A Abidjan, le SIDA est la premières cause de mortalité chez l'homme jeune et la deuxième chez la femme après les complications liées à la grossesse et à l'accouchement (ENDA / 1992)4(*).

Face à cette situation, la réponse nationale s'est manifestées depuis l'annonce des premiers cas De SIDA en 1985 par la mise en place successive d'instances et structures dont le Comité National de Lutte contre la SIDA (CNLS), crée en septembre 1987. Le Programme National de Lutte contre le SIDA, les IST et la Tuberculose (PNLS / IST / TUB) crée en 1992, s'est donné comme priorité le renforcement de l'éducation et de la communication, la sécurité de la transfusion sanguine, la lutte contre les Infections Sexuellement Transmissible (IST), le prise en charge psychosociale, la décentralisation et la multi-sectorialité du PNLS.

A travers ce Programme National de lutte contre le VIH/SIDA, le gouvernement a tenu à marquer sa volonté d'organiser et d'impulser une réponse nationale élargie qui tient compte des aspects sanitaires et de tous les impacts du VIH.

En dépit des immenses efforts déployés par le gouvernement, dans la lutte contre la pandémie, on note encore une persistance des comportements à risque dans la population jeune et active (15-49 ans) et plus particulièrement parmi les étudiants.

Ils sont autant plus exposés que les enseignants. En effet, en milieu estudiantin, ce fort taux de prévalence national du VIH/SIDA s'est accru avec la promiscuité, la paupérisation avancée et la précarité des conditions de vie de ces étudiants engendré par la crise socio-politique de septembre 2002. Ainsi, selon le Centre Médical de l'Université de Cocody, le taux de prévalence du VIH/SIDA était de 31% en 2003. Et selon la même source, ce taux s'élèverait à 35% en 20055(*) ainsi, il apparait évident que les étudiants sont fortement exposés au VIH/SIDA et aux IST.

La lutte contre le VIH/SIDA et qui plus est, dans le cadre universitaire plus précisément en milieu estudiantin requiert la connaissance des opinions soit des représentations sociales et attitudes face au VIH/SIDA. De manière plus précise, il apparait incontournable de connaitre le savoir populaire relatif aux attitudes et comportements qui caractérisent la vie sexuelle des étudiants afin d'élaborer des recommandations déontologique pour la mise en place de programmes contre le sida efficace et respectueux de la culture.

Des campagnes de sensibilisation, de prévention portant sur le mode de vie et les comportements des individus sont lancées à l'endroit des populations les plus vulnérables à savoir les jeunes en général et les étudiants en particulier. Les concepts centraux de ces campagnes se focalisent sur «la fidélité», «l'abstinence».

Notons en ajout de ces concepts centraux d campagne des moyens technique de prévention comme le préservatif par exemple. Toutes ces stratégies de sensibilisation à travers les informations données viennent se heurter aux habitudes sexuelles et aux représentations sociales des individus, leur dictant une ligne de conduite qui n'est pas forcement en conformité avec leur réalité socioculturelles et la représentation qu'ils se font de la sexualité.

S'intéresser a un individu, particulièrement à un étudiant du point de vue sexuel, est un fait assez inhabituel qui saurait aller sans heurter certaines sensibilité. Mais nécessité faisant loi, il est impératif devant le fléau du sida d'adopter un état d'esprit nouveau qui, bousculant certains tabous, pourra contribuer à l'avènement de comportements sexuels nouveaux et préventifs. Rappelons que l'infection à VIH/SIDA touchait 7% de la population nationale en 2003 et selon la dernière enquête sur les indicateurs du sida, cette prévalence est de 45% en 2006. Ces indicateurs attestent de la reprise et de l'accentuation des comportements à risque des jeunes en dépit d'un maintien à haut niveau des programmes mis en oeuvre par les pouvoirs publics. Cette situation témoigne d'une banalisation du risque et de pratiques non protégées chez les étudiants que les actions actuelles de prévention ne semblent pouvoir enrayer. La substitution à une norme de prévention systématique d'un ajustement de la protection à chaque situation se traduit par un relâchement de la prévention, la multiplication des expositions, la difficulté à proposer et à accepter l'utilisation du préservatif, et enfin par une augmentation des IST et des nouveaux cas d'infection de VIH.

Cette aggravation de la situation épidémiologique se produit dans un contexte de démobilisation des acteurs associatifs estudiantin vis-à-vis du sida au profit d'autres enjeux et de chute du volontariat au sein des associations.

En ce qui concerne le VIH/SIDA, il est à noter que même si l'information sanitaire sur le VIH/SIDA est bien répétée (mode de contamination, moyen de se protéger), peu d'individus changent leurs comportement et se protègent. Ainsi un bon niveau de connaissance ne conduit pas automatiquement dans les faits à des changements qui seraient favorables à la prévention. Nous retenons donc, que les individus ne répondent pas toujours à la seule logique du calcul rationnel et de la préservation de la santé mais également que ces même individus fonctionnement avec d'autres logiques. La gestion d'un risque sanitaire ne répond pas toujours à une rationalité scientifique.

Tout ceci nous amène à faire un diagnostic des comportements sexuels des étudiants pouvant entrainer une propagation du VIH. En effet, cette étude examine le niveau de vulnérabilité des jeunes en milieu universitaire et cherche à comprendre comment la pandémie du VIH trouve son lit dans les pratiques sexuelles des étudiants et étudiantes en résidence universitaire. Elle nous met au coeur du risque social et culturel par rapport aux pratiques sexuelles et par le comportement de notre population à l'étude. Il apparait clairement dans toutes les études socio-comportementales menées que la population la plus affectée est les populations jeunes. La jeunesse considérée dans le discours officiel comme l'avenir, le fer de lance de notre société est en train d'être décimée par cette pandémie. Cet avenir est d'autant plus menacé que ce virus semble s'attaquer à la masse estudiantine, celle là-même qui doit assurer la relève et participer au développement.

C'est pourquoi leur sexualité est devenue une préoccupation. En effet, la croissance démographique qui a pour corollaire l'augmentation de la proportion de la population estudiantine de moins de 20 ans ; le processus d'urbanisation et de modernisation qui a gravement perturbé l'environnement traditionnel des étudiants et leur bien avec le reste de la société ; les rites traditionnels marquant le passage de l'enfance au statut d'adulte qui ont largement bouleversé l'immaturité physique qui expose les étudiants à des risque si la sexualité commence très tôt. En outre, la recherche du plaisir est devenue la raison principale des rapports sexuels. Si le préservatif protège contre les IST et le VIH/SIDA, son utilisation n'est pas évident et dépend non seulement de son plaisir, mais aussi de l'image et de la représentation qu'il véhicule parmi les populations estudiantines. Dans beaucoup de relations, l'exigence du port des préservatifs est source d'accusation, de suspicion de l'un des partenaires. Face à cette situation, des interrogations méritent d'être soulevées :

- Quelles sont les représentations sociales que les étudiants se font de la sexualité et du VIH/SIDA ?

- Quel sont les facteurs qui influence leur vie sexuelle ?

- Et comment envisager une meilleure prise en charge de jeunes étudiants face au risque de contamination au VIH/SIDA ?

C'est donc autour de ces différentes questions que va s'articuler cette étude. Mais avant tout, il est important de faire point sur des productions scientifiques à propos de VIH/SIDA et des comportements sexuels.

* 1 Revue de santé, 1985

* 2 Rapport ONUSIDA 2007

* 3 Rapport ONUSIDA 2006

* 4 Rapport du Bilan 2007 du Ministère ivoirien de la Lutte contre le SIDA

* 5 Rapport du Centre Médical de l'université de Cocody (2003)

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand