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Analyse des facteurs determinant la demande du riz au centre et au sud du Bénin

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par Djalalou- Dine Ademonla Alamou Arinloye
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingenieur agro- économiste 2006
  

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RESUME

Les sources principales de richesse d'un pays sont les exportations. Par contre, la raison principale de l'appauvrissement d'un pays est la quantité de produits importés (Saïzonou, 2003). Pour qu'un pays soit économiquement stable, il faut qu'il y ait, à défaut de la grande exportation, un équilibre entre les volumes (en terme monétaire) des importations et celui des exportations. Pour obtenir cet équilibre nécessaire de la balance commerciale, il faut limiter les produits importés à ceux qui son absolument impossibles de produire sur place. Il se trouve malheureusement que jusqu'en 2004, le Bénin a importé 236,563 tonnes de riz1, un produit qui prend de plus en plus de l'importance dans les habitudes alimentaires. D'un autre côté, le Bénin reçoit sous forme d'aide budgétaire une importante quantité de riz que commercialise chaque année l'ONASA à un prix relativement bas. Dans le même temps, notre pays regorge de terres de bas-fond et vallées inondables dont les potentialités en production rizicoles sont aujourd'hui connues mais inexploitées. Pour amener la population rurale à véritablement s'adonner à cette activité et pour corriger les habitudes alimentaires du béninois en matière de consommation de riz, il est indispensable que le riz localement produit puisse répondre aux aspirations des consommateurs. Il est donc nécessaire de connaître quelles sont les préférences de ceux-ci et qu'est-ce qui motive leur choix.

Les critères de choix orientant les consommateurs vers le riz importé sont aujourd'hui mal connus. C'est pour combler cette lacune que cette étude a été initiée et vise à identifier et analyser les facteurs déterminant les préférences et les motivations des consommateurs pour le riz importé ; et de proposer des approches de solutions ou des mesures alternatives idoines au renversement de la tendance en faveur du riz local. Pour atteindre cet objectif principal, la recherche s'est fixée trois objectifs spécifiques à savoir :

- Etudier l'influence du prix d'achat du riz sur le type de riz consommé ;

- Analyser les facteurs socio-économiques et démographiques du ménage influençant le choix du type de riz consommé ;

- Analyser les qualités organoleptiques et physiques orientant le choix du consommateur.

La collecte des données a été faite en deux phases. Une phase exploratoire qui a permis de mieux spécifier les sites d'enquête, d'identifier des personnes devant faire partie de l'échantillon et de mieux affiner les hypothèses et le questionnaire. La deuxième phase qui s'est déroulée courant Juillet-Août 2006, a été réalisée par questionnaire structuré. Cette

1 Une bonne partie étant destinée à la réexportation

enquête a couvert six (6) villages/quartiers de ville repartis dans deux (2) départements du Sud et Centre Bénin. Au total, 233 consommateurs du riz ont été enquêtés.

Plusieurs méthodes d'analyse à dominance quantitative ont été utilisées. Il ressort de l'analyse les résultats qui suivent :

Le riz local est vendu moins cher que le riz importé sur le marché. En effet, au cours de l'année 2005, le kilogramme du riz local est vendu à un prix moyen de 281,26 (#177;44,76) FCFA alors que celui du riz importé est livré à un prix moyen de 312,70 (#177;21,32) FCFA dans la commune de Glazoué. A Cotonou, le prix moyen du riz local est de 353,12(#177;59,84) FCFA alors que celui du riz importé est de 401,87(#177;51,78). Face à ce résultat, nous pouvons conclure que le prix élevé du riz importé comparativement au riz local n'empêche pas les consommateurs à le préférer au riz local. Il existe alors d'autres raisons qui justifieraient ce penchant des consommateurs pour le riz importé.

Considérant les critères de choix du riz consommé (toutes catégories confondues), le goût constitue le premier critère de sélection des ménages. 23% des personnes enquêtées préfèrent consommer le riz à cause de son goût. Après la blancheur et la capacité de gonflement (respectivement 12 et 10%), l'arôme, le prix et l'absence de corps étrangers sont d'autres critères de choix les plus considérés par les consommateurs (9% ; 8% et 7% respectivement). Dans la commune de Glazoué, l'arôme est relativement moins pris en compte lors de l'achat du riz (5%), alors qu'à Cotonou, il constitue le quatrième critère de choix ; la capacité de gonflement étant reléguée au neuvième (9ème) rang. Les autres caractéristiques du riz orientant le choix des consommateurs suivant leur importance sont : la facilité de cuisson, la forme des grains, la disponibilité toute l'année, l'emballage, la cohésion des grains après cuisson, la conservation après cuisson, le taux de brisure et la texture du riz.

L'estimation des modèles révèle qu'il existe une différence significative entre les facteurs qui déterminent la demande du riz local et ceux déterminant la demande du riz importé. La valeur de Chow test (4,27) est hautement significative au seuil de 1%. Il existe donc une différence significative entre les facteurs déterminant la demande du riz local et ceux déterminant la demande du riz importé. Autrement dit, le comportement des consommateurs et leurs attitudes sont différents selon qu'ils soient face au riz local ou au riz importé. L'étude comparative du comportement des consommateurs du riz local et du riz importé montre de façon globale que les attributs favorables à la demande du riz importé sont généralement défavorables à la demande du riz local. En effet, les attributs tels que atri2 (absence de corps étrangers), atri3 (blancheur), atri4 (taux de brisure), atri5 (cohésion des grains après cuissons) et dispo (disponibilité du riz toute l'année) sont défavorables à la demande du riz local car

négativement corrélées ; alors que ces variables (sauf atri5) sont positivement corrélées avec la quantité de riz importé consommée.

Il ressort de l'estimation du modèle hédonique que les principaux attributs affectant le prix du riz importé sont l'absence de corps étrangers, la disponibilité durant toute l'année, la blancheur, l'arôme, la cohésion des grains après cuisson et le revenu total du ménage. Ces variables autant qu'ils sont, influencent positivement le prix du riz importé dans les marchés. Ainsi les prix marginaux implicites sont de 45,3FCFA pour l'absence de corps étrangers, 46,2FCFA pour la disponibilité toute l'année, 51,66 FCFA pour la blancheur, 16,21FCFA pour l'arôme et 14,11FCFA pour la cohésion des grains.

Quant au riz local, les consommateurs ont un consentement marginal à payer pour bénéficier des attributs tels que la cohésion (18,88 FCFA) et la forte capacité de gonflement (13,84FCFA). Pour les autres attributs tels que la disponibilité en période pré récolte, la disponibilité en période de récolte ou de post-récolte et le goût, les prix marginaux implicites sont négatifs : -48,24 ; -39,94 et -51,56FCFA respectivement. Plusieurs efforts restent donc à faire pour changer cette tendance.

En définitif, les résultats obtenus montrent que le riz local présente plusieurs insuffisances comparativement au riz importé, ce qui justifie l'attachement des consommateurs pour le riz importé. Pour renverser cette tendance en faveur du riz local, plusieurs efforts impliquant des acteurs à différents niveaux restent à mener. Ainsi, toute action pour la promotion de la filière riz doit être orientée vers l'amélioration des techniques post-récoltes.

Mots clés : Déterminants, Demande, LES, Prix hédoniques, Attributs, Riz local, Riz importé.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus