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Analyse des facteurs determinant la demande du riz au centre et au sud du Bénin

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par Djalalou- Dine Ademonla Alamou Arinloye
Université d'Abomey- Calavi (Bénin ) - Ingenieur agro- économiste 2006
  

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7-3- Identification des facteurs déterminant la demande du riz.

Ce paragraphe se focalise sur l'analyse des différences potentielles pouvant exister entre les déterminants de la demande du riz local et du riz importé. Pour tester cette différence, le Chow test a été exécuté9 pour tester l'hypothèse nulle selon laquelle il n'existe aucune différence entre les coefficients des variables du modèle relatif au riz local et celui

I I

relatif au riz importé ( H 0 : â 1 = â 1 ,..., â = â avec respectivement L

L L âi et I

âi les

k k

coefficients à estimer dans le modèle du riz local et celui du riz importé). Ce test se base principalement sur la comparaison de la Somme des Carrés des Ecarts (SCE) du modèle global à la somme des SCE issues des modèles des deux autres sous groupes.

Etant donnée que les variables explicatives introduites dans les trois modèles estimés sont identiques et que le test d'absence multicolinéarité a été effectué (voir matrice en annexe 7), un Wald test n'est plus nécessaire (Greene, 2003). Aussi les valeurs de R2-ajusté égales à 0,34 ; 0,29 et 0,22 montrent-elles respectivement que 34%, 29% et 22% des variations de la quantité totale demandée, de la quantité du riz local et celle du riz importé sont expliquées par les variables introduites dans les trois modèles (tableau 6-1). Il existe donc d'autres variables (certainement d'ordre socio culturel) non prises en compte dans le modèle.

9 Le Chow test est plus approprié du fait que la variable expliquée (ici la quantité de riz en kg consommée par le ménage durant l'année 2005) est continue. Pour des variables dépendantes binaires ou ordinales, le LR test (Likelihood-Ratio test) serait le mieux indiqué.

Le Chow test donne un F (11 ; 229) égal à 4,27 supérieur à la valeur critique de 2,35 (donnée par la table de distribution des F SNEDECOR (Dagnelie, 1998)). Ainsi, l'hypothèse Ho de l'identité des coefficients des variables dans les deux sous groupes est rejetée10 au seuil critique de 1%. Il existe donc une différence significative entre les facteurs déterminant la demande du riz local et ceux déterminant la demande du riz importé dans le milieu d'étude. Autrement dit, le comportement des consommateurs et leurs attitudes sont différents face au riz local ou au riz importé.

Tableau n°7-2 : Résultat d'estimation des modèles LES relatifs à la quantité totale, quantité de riz local et de riz importé consommée dans les ménages enquêtés.

Variables

Codes

Ln(Quantité totale )

Ln(Quantité de riz local )

Ln(Quantité de riz
importé )

Coefficient

Erreur

standard Coefficient

Erreur
standard

Coefficient

Erreur
standard

Absence de corps

 
 
 
 
 
 
 

étrangers

atri2

0,33(2,56)**

0,01

-0,04(-0,25)*

0,18

0,86(1,79)*

0,48

riz de couleur blanche

atri3

0,02(0,21)

0,09

-0,01(-0,1)*

0,17

0,11(0,61)

0,17

Riz brisé

atri4

-0,07(-0,85)

0,08

-0,12(-0,76)

0,16

-0,09(-0,61)

0,16

Riz collant

atri5

0,19(1,57)

0,13

-0,08(-0,17)

0,45

0,20(0,96)

0,21

Riz de bon goût

attri6

-0,06(-0,71)

0,09

0,05(0,79)

0,18

-0,1(-0,72)

0,15

Riz à forte capacité de gonflement

attri8

0,11(1,37)

0,09

0,38(2,04)**

0,18

0,27(1,95)*

0,14

rIz dispo toute l'année

dispo3

0,33(-4,01)***

0,09

-0,03(-0,15)

0,22

0,60(3,58)***

0,16

Ln(Revenu total du ménage)

lcasod1

0,05(1,77)*

0,03

0,09(1,64)

0,05

0,09(1,64)

0,06

Ln(taille ménage)

lcasod2

0,9(9,95)***

0,09

0,93(5,52)***

0,17

0,81(5,29)***

0,15

Sexe du chef ménage

casod3

-0,04(-0,40)

0,10

0,01(0,05)

0,2

0,03(0,19)

0,17

constance

_cons

3,33(8,05)***

0,41

2,48(3,25)***

0,76

1,15(1,86)*

0,81

Nbre obs 273 95 156

R2 0,37 0,37 0,27

R2 ajusté 0,34 0,29 0,22

SCE 105,41 43,68 88,95

F.Fesher(ddl) 15,48(11 ; 260)*** 4,96(11 ; 82)*** 5,32(11 ; 143)***

Chow test2 - 4,27(11 ; 229)***

Source : Enquête Cotonou-Glazoué, Juillet-Août 2006

* ; ** et *** =significatif respectivement au seuil de 10%, 5% et 1%. (.)=t-statistics

10 Le Chow test a été utilisé pour tester l'hypothèse nulle de l'égalité des coefficients des variables dans les deux sous

L I

groupes ( â k = â ). Le Chow test est égale à :

k

[ SCE - ( SCE + SCE ) /

] [

k 105 , 4 1 ( 88 , 95 43 , 68 ) / 1 1

- +

G loc imp ] 4 , 27

F k n n

( ; + - 2 )

k = = =

1 2 SCE SCE 88 95 43 , 68 ) / 95 156 22

( + ) / n n

+ - 2 k loc imp 1 2

(

,

+ + -

SCEG SCEloc SCE imp représentent respectivement à la Somme des Carrés des Ecarts pour les modèles LES quantité totale, quantité de riz local et quantité de riz importé consommées ; n1 et n2 correspondent au nombre d'observation pour le riz local et le riz importé, et k le nombre de paramètres estimés dans les modèles (Greene, 2003).

Une analyse poussée des résultats indique que plusieurs facteurs expliquent cette différence entre les attitudes des deux catégories de consommateurs. Ainsi la lecture des t-statistics et des effets marginaux des différentes variables indique que parmi les dix (10) variables introduites dans les modèles, seules quatre sont significatives dans les deux modèles (riz local et riz importé). En effet, les coefficients des variables atri2 (absence de corps étrangers), atri8 (forte capacité de gonflement) et lcasod2 (taille de ménage) sont respectivement significatifs aux seuils de 10%, 5% et 1% dans le modèle du riz local et 10%, 10% et 1% pour celui du riz importé. En plus de ces trois variables, la variable dispo (disponibilité du riz toute l'année) présente un coefficient significatif au seuil de 1% avec un signe prédit dans le modèle du riz importé. De même la variable atri3 (riz de couleur blanche) a un coefficient significatif au seuil de 10% dans le modèle du riz local mais elle est négativement corrélée avec la quantité consommée.

On retient donc que certaines variables déterminent positivement la demande du riz alors d'autres la déterminent négativement suivant leur degré de corrélation.

L'étude comparée du comportement des consommateurs du riz local et du riz importé montre de façon globale que les attributs favorables à la demande du riz importé sont généralement défavorables à la demande du riz local. En effet, les attributs tels que atri2 (absence de corps étrangers), atri3 (blancheur), atri4 (taux de brisure), atri5 (cohésion des grains après cuissons) et dispo (disponibilité du riz toute l'année) sont défavorables à la demande du riz local car négativement corrélées ; alors que ceux-ci (sauf atri5) sont positivement corrélées avec la quantité de riz importé consommée.

Bien que la capacité de gonflement (atri8) du riz local soit déjà un atout en sa faveur, il est encore indispensable, pour une meilleure compétitivité du riz local, de penser à des mesures d'incorporation ou d'amélioration de ces variables.

Pour favoriser une réduction (voire la suppression) de corps étrangers, l'amélioration de la blancheur et la réduction du taux de brisure dans le riz local, des mesures d'amélioration des traitements post-récoltes du riz doivent être envisagées. En effet, le décorticage et l'étuvage du riz paddy doivent être faits dans des conditions suffisamment hygiéniques.

Aussi, faudrait-il souligner que la couleur jaune (dorée) observée au niveau des certaines variétés de riz local est due à l'opération d'étuvage11. Cependant, peu sont les consommateurs qui sont conscients du bien fondé de cette pratique. Ceux-ci lient la qualité à

11 L'étuvage consiste à pré cuir le riz paddy à fin de l'enrichir en éléments nutritifs logés au niveau de la couche externe et de réduire le taux de brisure lors du décorticage (Kossou et Aho, 1993).

la blancheur, ce qui n'est toujours pas exact. Il est donc nécessaire de mettre en ouvre des programmes de sensibilisation à travers des émission radio télévisées, les publicités aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, pour mieux faire connaître au grand public consommateur les différents atouts que regorge le riz local.

Le fort taux de brisure observé au niveau du riz local n'est que le résultat d'un mauvais traitement post-récolte. Ainsi, face à des besoins de financement immédiats de la famille, les producteurs ne respectent pas les délais de récolte, de séchage et de stockage. Selon les riziculteurs les plus performants, le riz paddy doit être conservé 6 mois à 1 an avant décorticage. Si ces conditions de récolte et post-récolte ne sont pas bonnes, il n'est pas souhaitable que tous les producteurs pratiquent le décorticage, qui ne leur apporte pas de valeur ajoutée quand il est réalisé dans de mauvaises conditions.

Ainsi, une amélioration des rendements ne se traduira par une augmentation de la production que si elle est accompagnée d'améliorations dans les opérations postérieures à la récolte. Généralement au Bénin, la manutention du riz après la récolte n'a pas connu d'amélioration. La moisson et le battage à la main sont communs, les méthodes rudimentaires de séchage sont la règle et les conditions d'entreposage du riz sont médiocres.

Il ressort de nos enquêtes que les pertes subies lors de ces opérations sont énormes et peuvent atteindre 50% du total de la récolte. Or, il existe d'innombrables techniques qui permettraient de ramener ces pertes à des niveaux plus acceptables. Les pertes résultant d'un séchage inapproprié sont élevées. La méthode la plus communément utilisée est le séchage au soleil. Le riz est souvent soit séché dans les champs, soit étendu sur une surface plane, par exemple au bord de la route, après battage. Du fait de l'absence de contrôle sur l'évaporation pendant le séchage, les grains se fissurent et se brisent lors de du décorticage. Lors de ce processus, il se produit d'autres pertes causées par le mauvais fonctionnement technique du matériel. L'on peut améliorer les rendements des opérations d'usinage et réduire les brisures, mais cela exige des investissements majeurs aussi bien du secteur public que du secteur privé.

Indépendamment de l'amélioration du processus de séchage, il existe d'autres technologies permettant de réduire les pertes lors de l'usinage. Un nouveau trait génétique appelé "tolérance à une moisson tardive" permet de sécher le riz dans les champs jusqu'à des niveaux peu élevés (19%), ce qui laisse une certaine marge de manoeuvre dans le moment de la moisson sans causer des pertes dues à des brisures lors de l'usinage (Berrio et al., 2002). Ce

trait génétique pourrait être prise en compte dans les programmes d'hybridation afin d'identifier et vulgariser des variétés commerciales tolérant une moisson tardive.

Autre problème inhérent au riz local est sa disponibilité sur les marchés durant toute l'année. Contrairement au riz importé, cette variable, bien que non significative dans le modèle, est négativement corrélée avec la quantité de riz local consommée. Ce signe négatif signifierait que la non disponibilité du riz local sur le marché conduit les consommateurs à s'en procurer moins. Cela ne pouvait en être autrement dans la mesure où l'homme ne consomme que ce qui est à sa portée. A Cotonou par exemple, nos études ont monté que le riz local n'est connu à peine que par 2% des consommateurs. Là, la concurrence n'existe plus en ce sens que les consommateurs n'ont accès qu'au riz importé ; par conséquence ne disposent pas d'alternative. Nous pensons que la mise en oeuvre des stratégies ci-dessus évoquées permettra de résoudre un temps soit peu ce problème.

Pour comprendre et analyser l'aptitude du consommateur à choisir un type de riz selon ses différents attributs, de même que leurs influences sur les prix pratiqués dans les marchés, le modèle hédonique sera d'une grande utilité.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand