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Les entreprises multinationales et groupes armés opérant à  l'est de la RDC. Analyse des rapports de 1998- 2010

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par Papy Mumbere Kalwahali
Université de Goma - Graduat  2009
  

Disponible en mode multipage

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    DEDICACE

    A notre père Adelard MAHAMBA pour tout ce qu'il fait pour nous ;

    A tous mes frères et soeurs pour l'affection qui nous unit et que nous ne cessons de nourrir avec ferveur 

    A ma douce élégante future compagne de vie et à toute ma progéniture, parce qu'en perpétuité nous partagerons roses et épines ensemble dans l'unisson ;

    A tous mes ami (e) s connaissances, pour avoir fait de moi ce que je suis aujourd'hui

    Savourez la douceur de ce travail, fruit de nos efforts conjugués.

    Par MUMBERE KALWAHALI Papy Jean Baptiste

    REMERCIEMENTS

    Pour bâtir un édifice, la concomitance des divers éléments est une nécessité sine qua none. Certes la construction d'un monument scientifique ne peut se faire que du concert d'un nombre des personnes différentes.

    Pour arriver au seuil de ce travail de fin de cycle, il a fallu la conjugaison de plusieurs efforts. Et comme ignorer le passer c'est resté éternellement en faux, raison de plus qui nous contraint, heureux que nous sommes entrain de témoigner nos sincères et profonds sentiments de gratitudes à tous ceux qui ont contribué à cet édifice et à l'effectivité du présent travail.

    Nous nous adressons particulièrement à notre directeur l'Assistent Richard MATSIPA de qui nous avons la scientificité de cette monographie et plus synchroniques qu'il veille bien agréer nos remerciements les plus raffinés pour sa bienveillante patience en dépit de ses multiples responsabilités

    Nous exprimons sans zone d'ombre nos profondes gratitudes aux autorités académiques plus singulièrement à celles de la faculté des sciences sociales, politiques et administratives.

    En plus d'une manière plus aiguisée, nous tenons à bien vouloir adresser nos compliments les plus clairs à nos parents pour avoir patronné nos études et pour s'être donné de peines et des soucis pour que nous gravissions l'échelle sociale.

    Aux intimes, compagnons inséparables de lutte de G3 Relations Internationales mes chers amis, recevez par ce canal de ce travail nos plus filtrés remerciements, vos sages conseils et expériences nous ont beaucoup instruit afin que nous en savourons le délice aujourd'hui.

    Lister vos noms ne nous semble pas plus important que ce que nous vous disons.

    Outre notre gratitude, nous vous restons très obligé.

    MUMBERE KALWAHALI Papy Jean Baptiste

    SIGLES ET ABREVIATIONS

    UNIGOM Université de Goma

    RDC République Démocratique du Congo

    GA Groupe Armé

    OCDE Organisation de Coopération et de Développement Economique

    ONU Organisation des Nations Unies

    OMC Organisation Mondiale de Commerce

    FARDC Forces Armées de la République Démocratique du Congo

    FDLR Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda

    PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement

    CSE Combattants en Sol Etranger

    BIT Bureau Internationale du Travail

    CPI Cour Pénal Internationale

    CIJ Cour Internationale de Justice

    RCD Rassemblement des Congolais pour la Démocratie

    CNDP Congrès National pour la Défense du Peuple

    ALIR Armée pour la Libération du Rwanda

    PARECO Patriotes Résistants Congolais

    FRF Forces Républicaines Fédéralistes.

    CIRGL Conférence Internationale sur la Région des Grands La

    0. PROLEGOMENES

    0.1. ETAT DE LA QUESTION

    Les événements politiques qui se sont récemment déroulés dans l'est de la RDC, conjugués à un intérêt international accru à l'égard d'une solution à la dimension « ressources » du conflit ainsi qu'à la plus forte sensibilité des entreprises multinationales aux critiques dont ils font l'objet, pourraient enfin permettre de prendre des mesures plus efficaces en vue de supprimer les liens entre le commerce des minerais et le conflit dans l'est de la RDC.

    Sur la question des groupes armés opérant à l'est de la RDC, nombre des travaux scientifiques, rapports ont été publiés. A titre illustratif nous citons le travail du groupe d'experts des Nations Unies.1(*) Mis en place par le Conseil de Sécurité en 2004 pour assurer le suivi de l'embargo sur les armes imposé aux groupes armés dans l'est de la RDC, a poursuivi ses enquêtes sur le commerce des ressources naturelles en tant que source de financement de ces groupes.2(*) Son rapport de décembre 2008 contenant des informations détaillées les relations entre les groupes armés et les multinationales. Deux résolutions reconnaissent « le lien entre l'exploitation illégale des ressources naturelles, le commerce illicite de ces ressources et la prolifération et le trafic d'armes qui est l'un des principaux facteurs alimentant et exacerbant les conflits dabs la région des Grands Lacs.

    0.2. PROBLEMATIQUE

    Dans son rapport de 1999 sur le Développement Humain, le PNUD conclut « les multinationales représentent une part trop importante et trop dominante de l'économie mondiale pour que les initiatives volontaires suffisent. Des principes et des politiques mondialement acceptées sont nécessaires en matière des besoins humains (s'assurer de la conformité des règles de travail avec le respect des Droits de l'Homme), de performances économiques (permettre un commerce équitable, des marchés compétitifs et un environnement durable), et enfin d'éviter des dégradations et des pollutions ».

    Certaines entreprises affirment que le bien être de la population congolaise dans les zones minières dépendent directement de leur participation continue à ce commerce avec les groupes armés.3(*)

    Dès lors une série des questions se pose :

    0. Quel rapport existe-t-il entre les groupes armés et les entreprises étrangères qui achètent et manipulent les ressources naturelles de l'est de la RDC ?

    1. Comment la communauté internationale agit-elle pour décourager les multinationales impliquées dans l'exploitation illégale des ressources naturelles de l'est de la RDC ?

    2. Comment le gouvernement congolais collabore-t-il avec la communauté internationale pour décourager les multinationales impliquées dans l'exploitation illégale des ressources naturelles RD Congolaise ?

    Au regard de notre problématique, nous formulons les hypothèses ci-après.

    0.3 HYPOTHESES

    « L'hypothèse est une proposition de réponse à la question posée »4. Elle est généralement considérée comme une transposition directe d'une proposition théorique dans le monde empirique. Une hypothèse établit une relation qui peut être vérifiée empiriquement entre une cause et un effet supposé.

    Bref, une hypothèse est donc un énoncé formel des relations attendues entre au moins une variable indépendante et une variable dépendante.4(*)

    1. Les entreprises étrangères constitueraient les sources de financement des groupes armés pour leur survie ainsi que les fournisseurs d'arme en contrepartie desquels elles reçoivent.

    2. L'embargo sur les armes ainsi que le contrôle de vente des matières premières par les systèmes internationaux seraient la manière dont la communauté internationale agit pour décourager les multinationales impliquées dans l'exploitation illégale des ressources naturelles de l'est de la RDC.

    3. La facilitation et la sécurisation des équipes d'enquête sur le pillage des matières premières, l'application des résolutions sur le trafic d'armes ainsi que la ratification des accords te traités sur les matières premières seraient les éléments de collaboration entre le gouvernement congolais et la communauté internationale pour décourager les multinationales impliquées dans l'exploitation illégale des ressources naturelles de l'est de la RDC.

    A l'issue de cette présentation sommaire des hypothèses, il sied de dire un mot sur la démarche méthodologique.

    0.4. METHODOLOGIE

    Tout travail scientifique doit faire recours à des méthodes et techniques afin que soit guidé vers la qualité scientifique les investigations du chercheur.

    1. Méthodes

    Notion très ambiguë, la méthode peut être définie de manière générale et de manière spécifique à la recherche. Au sens le plus élevé, elle peut être sommairement définie comme le guide de la pensée dans la poursuite de la connaissance vraie. C'est ainsi que selon Madeleine GRAWITZ « la méthode est constituée de l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre et les vérifié »5(*)

    Ainsi, parmi tant des méthodes qui inondent la recherche en sciences sociales, la méthode exégétique nous parait favorable dans la mesure ou elle nous aidera à bien guider nos recherche.

    Cette notion de méthode élucidée, celle de la technique lui succède.

    2. Technique

    La technique documentaire prise dans son sens le plus large guidera pas à pas notre réflexion, elle sera complétée par une analyse de continu rudimentaire.

    0.5. OBJECTIFS ET INTERET DU SUJET

    1. Objectifs.

    Que les entreprises étrangères puissent faire preuve d'une diligence raisonnable rigoureuse en matière d'approvisionnement en minerais, se renseigner sur le lieu de production exact des minerais et sur les conditions dans lesquelles ils ont été produits.

    Que la communauté internationale puisse prendre des sanctions à l'encontre des personnes ou entités portant atteinte à l'embargo sur les armes, y compris celles qui soutiennent des groupes armés au moyen du commerce de ressources naturelles.

    L'application à la lettre des résolutions prises par le gouvernement et d'effectuer des contrôles ponctuels pour vérifier l'identité des fournisseurs des comptoirs qui exportent des minerais à l'est de la RDC.

    2 Intérêt du sujet

    Le chercheur doit mettre ex exergue l'intérêt du sujet et cela à trois niveaux :

    a) Sur le plan personnel : nous avons choisi ce sujet pour essayer d'établir le lien qui existe entre les groupes armés et les multinationales, c'est pourquoi il nous est loisible de mieux comprendre les clauses entre ces deux acteurs.

    b) Sur le plan scientifique : cette étude sera une banque des données, une source d'information à tout chercheur.

    c) Sur le plan pratique : la RDC étant dans une période de la restauration de la paix et de sa reconstruction, nous avons cru capital de lui faire une analyse historique sur les multinationales et les groupes armés

    En fait, le cri d'alarme de toute la communauté congolaise semble bien être orienté vers l'ONU qui reste indifférente à cet appel venant du gouffre noirci de misère rougi par les chagrins car les ressources naturelles sont devenues un facteur de source de conflit armé et pourtant elles devraient être une source de richesse et de développement.

    0.6. CHOIX ET DELIMITATION DU SUJET

    La délimitation du sujet permet de travailler en profondeur au lieu d'être superficiel ou papillonner.6(*) De peur de tomber dans les généralités dépourvues de tout caractère scientifique, le chercheur doit après définition de son sujet prendre soin de délimiter c'est-à-dire le définir dans le temps et dans l'espace ou se déroule le phénomène étudié.

    En effet, nous déduisons de ce qui précède les limites spatiotemporels, l'est de la RDC prise en considération et depuis l'année 1998 comme début de la seconde guerre dite de rectification, début de la balkanisation et intensification des groupes armés en belligérance et l'intervention des multinationales dans telle ou telle autre position jusqu'à l'an 2009.

    0.7 DIIFICULTES RENCONTREES

    La mise en oeuvre d'un édifice ne donne aucune prise à la facilité, les difficultés réelles résident dans l'accès aux données nécessaires. Nous ne pouvons manquer de souligner l'évidence de l'insuffisance des documents adéquats pour une meilleure appréhension des questions posées dans le travail. A cela s'ajoute les difficultés liées aux moyens qui sont toujours limités pour nous rendre compte des faits dans leur véracité.

    Heureusement muni de bravoure, d'assiduité et d'abnégation nous nous sommes militer pour que ce travail arrive à terme.

    0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Pour mieux appréhender l'analyse des rapports entre les entreprises multinationales et les groupes armés, il nous échoit de mener cette étude en deux chapitres :

    - Le premier chapitre concerne le cadre théorique de recherche (contenu des concepts)

    - Le second chapitre concerne les rapports entre les groupes armés et les multinationales.

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE RECHERCHE

    La vie sociale repose sur un ensemble complexe de modèle des comportements auxquels doivent se conformer les membres d'une société dans une situation donnée et émergeant de quatre secteurs principaux du macrocosme social (politique, économie, social et le culturel).7(*) La vie internationale dans tous ces quatre secteurs marque le rythme de la mondialisation comme processus de la globalisation.

    L'étude de cette section consiste à présenter les définitions des termes clés de notre étude.

    I.1.DEFINITION DE CONCEPTS DE BASE.

    i.1.1.NOTION SUR LES GROUPES ARMES

    1. Définition

    A. GROUPE ARME

    Un groupe armé est un acteur non étatique qui poursuit généralement (ou prétend poursuivre des objectifs politiques contre un gouvernement au pouvoir en recourant à la violence. La plupart des G.A combat les pouvoirs en place, mais il arrive aussi qu'ils se battent entre eux. Certains G.A sont affiliés à des mouvements politiques tandis que d'autres opèrent indépendamment des partis politiques.

    B. GROUPE ARME ETRANGER.

    Il s'agit d'un G.A opérant ou basé dans un pays (ou plusieurs pays) autres que le pays d'origine.

    C. PAYS HOTE.

    Est le pays de résidence des combattants en sol étranger ou le pays dans lequel ils opèrent. Le terme n'implique pas que « hôte » accorde volontairement un refuge aux combattants.

    D. COMBATTANTS EN SOL ETRANGER

    Sont ceux basés dans un pays autre que le pays d'origine (ou le pays dont ils portent la nationalité).

    Les CSE poursuivent des objectifs politiques et/ ou des intérêts personnels dans le pays d'origine et/ ou dans le pays hôte. Ils peuvent cependant servir au sein des GA originaire de leur propre pays mais dont les activités militaires débordent les frontières voisines. Il peur s'agir aussi d'éléments ayants rallié un GA d'un pays étranger.8(*)

    I.1.2. LES SOCIETES MULTINATIONALES

    I.1. Définition

    Une «  société multinationale est une entreprise qui contrôle des avoirs (bureaux de vente, usines et autres) dans plusieurs pays. Les sociétés multinationales sont en grandes responsables des investissements des étrangers.

    Avec M. Bye, nous pouvons définir la firme multinationale comme un « ensemble organisé de moyens soumis à un centre de décision unique capable d'autonomie à l'égard du marché et dont les établissements productifs sont actives sur plusieurs territoires nationaux.9(*) Ce type d'entreprise à but lucratif se caractérise par les éléments suivants :

    1. Un statut national puisque toute société commerciale ou financière possède une nationalité ;

    2. Une implantation des filiales à l'étranger ;

    3. une internationalisation des activités de production ;

    4. un état major international qui contrôle et dirige à partir d'un centre de décision unique.

    Parmi les sociétés multinationales, nous pouvons citer : Philips, BM, General Motor.

    I.2. Raisons de la multinationalisation

    Les motifs qui poussent une société à s'internationaliser sont nombreux. Signalons entre autres :

    - L'étroitesse du marché national,

    - Le désir de diversification des secteurs et l'accès facile aux matières premières,

    - La tentation de se soustraire aux législations restrictives de certains Etats.

    En fait, uns société multinationale type est une entreprise de grosse envergure le plus souvent oligopole, dont le chiffre d'affaires atteint des certains de millions de dollars et qui comporte des filiales dans plusieurs pays. Certaines sociétés multinationales disposent des moyens financiers supérieurs aux budgets de plusieurs Etats ; elles développent des stratégies économique, financière autonomes. Elles ont tendance à traiter la planète comme un marché unique de producteurs et de consommateurs.

    Il convient de noter que les maisons mères (sièges centraux) des sociétés multinationales sont souvent situées dans les pays « développés. » La plupart de ces sociétés ont comme pays d'origine les USA, la Grande Bretagne, le Japon, la France et l'Allemagne qui occupent la tête du péleton.

    I.3. Rapports de la société multinationale avec l'Etat

    a) Au niveau de l'Etat d'origine.

    1. Les autorités gouvernementales peuvent encourager ou freiner l'implantation des filiales à l'étranger prenant un certain nombre de mesure,

    2. La puissance économique d'un pays à l'étranger renforce sa puissance politique, ainsi, la tendance généralement à encourager l'implantation de filiales à l'étranger,

    3. Tout dépend, cependant, de la conjoncture des rapports des forces intérieures et la position des pouvoirs publics

    b) Au niveau de l'Etat d'accueil

    Les Etats d'accueil sont butés à un dilemme quant à leurs rapports avec les firmes multinationales car :

    - Si ils ouvrent largement leurs portes aux multinationales, elles aliènent leur indépendance politique cela peut réellement favoriser son développement économique.

    - Si ils les ferment, c'est prendre d'immenses risques de condamnation du pays à ne pas bénéficier des apports extérieurs.10(*)

    I.4. Rôle des sociétés multinationales sur la scène internationale

    Les multinationales jouent un rôle économico financier et politique très important dans l'évolution de la vie internationale contemporaine, ce rôle est fort controversé quant à ses effets dans les pays d'accueil et plus particulièrement les pays du tiers monde. Les multinationales contribuent au progrès et au développement des pays d'accueil dont ceux du tiers monde grâce aux capitaux et aux technologies que ces entreprises drainent vers ces pays.

    Pour d'autres opinions, les sociétés multinationales forme achevée du capitalisme mondial, sont des instruments de pillage des matières premières du tiers monde et de domination économique, socio culturelle voire politique de ces pays industriels (nantis) dont elles sont originaires.11(*)

    Pour notre part, nous constatons seulement qu'ave ou sans les sociétés multinationales, les pays du sud sont demeurés « sous développés » dans l'ensemble. Il est important d'observer que la mondialisation de l'économie dont on parle tant actuellement se fait par le biais de ces empires économico financiers transnationaux principalement.

    Au plan politique, le rôle que jouent ces multinationales n'a pas toujours été catholique. En effet, ces « monstres » s'opposent parfois aux Etats surtout d'accueil lorsque ceux-ci ne leurs accordent pas les avantages qu'elles souhaitent avoir et elles vont jusqu'à déstabiliser les régimes politiques qui leur semblent hostiles à leurs intérêts. On remarque souvent que ces sociétés multinationales commercent clandestinement avec des Etats qui ne sont pas en bonnes relations avec leurs pays d'origine ou qui sont soumis au régime d'embargo par la communauté internationale.12(*)

    Enfin, les sociétés multinationales peuvent parfois provoquer des différends sur des questions de juridiction entre Gouvernement d'origine et d'accueil et même entraîner leur pays d'origine dans leurs propres différends avec le pays d'accueil et provoquer des affrontements politiques internationaux.

    I.5. Le contexte actuel de la responsabilité des entreprises multinationales

    L'un des principaux échecs du sommet de la Terre de Rio en 1992 à été l'abandon du centre et du code de l'ONU sur les multinationales. Depuis le manque d'une structure internationale est apparu clairement pendant la décennie en dépit des efforts pour construire des mécanismes volontaires comme alternatives à des règles contraignantes. Bon nombre des forums ont réalisé des progrès sur certains aspects de la responsabilité des multinationales. Néanmoins, ceci ne permet pas une réponse cohérente aux inquiétudes du public et des gouvernements sur ces éléments de mondialisation liée aux firmes multinationales.

    Dans son rapport de 1999 sur le développement humain, le PNUD conclut : « les multinationales représentent une part trop importante et trop dominante de l'économie mondiale pour que les initiatives volontaires suffisent. Des principes et des politiques mondialement acceptées sont nécessaires en matière des besoins humains (s'assurer de la conformité des règles du travail avec le respect des droits de l'homme), de performances économiques (permettre un commerce équitable, des marchés compétitifs et un environnement durable) et enfin d'éviter des dégradations et des pollutions. » Le rapport précise que « les firmes multinationales représentent déjà une part dominante de l'économie mondiale alors que beaucoup de leurs actions ne sont ni répertoriées ni explicitées. Elles doivent aller beaucoup plus loin que rendre des comptes à leurs actionnaires. Elles ont besoin d'être intégrées au processus.13(*) De gouvernance mondiale et pas seulement à celui des lois et des règles nationales ».

    Après l'adoption des principes fondamentaux et des droits de travail par le BIT en 1998, le BIT a imaginé la Déclaration des principes tripartites sur la politique sociale et les entreprises multinationales comme un outil d'action des gouvernements, des travailleurs et des employeurs des multinationales pour faire face aux enjeux du travail et aux difficultés sociales qui peuvent émerger dans le cadre d'investissement directs à l'étranger et des activités des multinationales. Elle est encadrée par le département pour les multinationales qui interprète les principes et réalise des enquêtes.

    La commission des Nations Unies sur la sous commission des droits de l'homme pour la promotion et la protection des droits de l'homme élabore actuellement une Déclaration sur les principes des droits de l'homme pour les entreprises qui souligne les obligations des multinationales et leur responsabilité juridique concernant les violations des droits de l'homme. Elle a identifié un lot des conventions et d'instruments internationaux dans lesquels les multinationales ont des obligations, mais dont les principes sont bafoués dès lors que ces obligations n'ont pas été systématiquement soulevées juridiquement afin d'en faire un régime juridique sur la responsabilité des entreprises en matière des droits de l'homme.

    La session extraordinaire de l'Assemblée Générale des Nations Unies pour évaluer les progrès réalisés depuis le sommet de Copenhague sur le développement durable en 1995 a montré la nécessité de promouvoir la responsabilité sociale des multinationales en construisant un système juridique contraignant. Dans sa résolution S-24/2 du 1er juillet 2000, elle appelle à « encourager la responsabilité sociale des multinationales en insistant sur le lien entre développement social et croissance, en fournissant une structure juridique, économique et sociale pour promouvoir la responsabilité des multinationales dans le domaine social ».

    a) Des solutions transnationales

    Les multinationales agissent à travers les frontières et souvent, leur production, leurs ventes et leur propriété dépendent de lois déférentes basées sur des règles fluctuantes. Les multinationales sont répertoriées auprès des marchés boursiers où possèdent des maisons mères dans des pays différents de ceux dans lesquels elles agissent.

    Des changements dans la structure législative d'un pays peut avoir des effets sur la compétition à court terme des entreprises du pays. Certains gouvernements, pour rester compétitif sur le marché international, sont devenus réticents à introduire de façon unilatérale des règles que les multinationales considèrent comme contraignantes. Il est alors judicieux de construire une structure internationale légalement contraignante, pour harmoniser cela une convention permettrait aux gouvernements signataires d'appliquer l'accord conformément à leur tradition juridique.

    b) Les objectifs de la responsabilité des entreprises

    Une convention sur la responsabilité des entreprises doit :

    - Etablir des mécanismes pour que les victimes puissent obtenir compensation en exerçant leurs droits ;

    - Etablir des obligations environnementales et sociales contraignantes pour les multinationales ;

    - Définir des règles avec des standards de comportement élevés pour les multinationales ;

    - Créer un marché dans lequel les entreprises progressistes peuvent prospérer et les gouvernements peuvent répondre aux demandes de leurs citoyens plutôt qu'à celles des lobbies et des multinationales ;

    - Définir des sanctions ;

    - S'assurer que la dette écologique des multinationales envers le sud est payée, et

    - Renforcer la justice environnementale pour les communautés menacées ou exposées à l'injustice environnementale, au Nord comme au Sud.

    c) Eléments d'une responsabilité des multinationales juridiquement contraignants

    Une convention internationale sur la responsabilité des entreprises obligerait les gouvernements signataires à :

    1. introduire des obligations pour les multinationales du secteur public :

    - imposer des obligations pour les entreprises gérées directement ou indirectement par le secteur public, leurs directeurs et leurs administrateurs,

    - rédiger des rapports sur les impacts sociaux,

    - consulter en amont et de façon effective les communautés pouvant être affectées au moyen d'études,

    2. Etendre la responsabilité de toutes les multinationales :

    - la responsabilité des dirigeants,

    - les lois et accords internationaux,

    - la dette écologique,

    3. introduire des droits de recours pour les citoyens

    4. Etablir des droits aux ressources pour les populations, il s'agit d'accorder aux populations les droits d'accès et de contrôle aux ressources indispensables pour mener une vie saine y compris les droits ;

    5. Etablir constamment des règles de comportement exigeantes, il, faut garantir des règles de comportements exigeantes pour les multinationales en matière des droits environnementaux, sociaux et humains basées par exemple sur les accords internationaux existants et qui respectent la spécificité des pays en développement ;

    6. introduire des sanctions,

    7. Etendre le rôle de la CPI, il faut étendre la juridiction de la CPI pour poursuivre les dirigeants et les multinationales pour violations des droits environnementaux, sociaux et humains,

    8. Améliorer le contrôle des monopoles,

    9. Mettre en place un mécanisme d'application rigoureuse.

    I.1.3. NOTION SUR LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

    a) La communauté internationale existe-t-elle ?

    Il est courant de mentionner la communauté internationale, mais aucune définition précise n'en est donnée. En effet, durant la seconde moitié du vingtième siècle, « la communauté internationale est devenue omniprésente dans la bouche et sous la plume des hommes d'Etat, des diplomates, et depuis lors, ce formidable engouement ne s'est plus démenti », selon les termes de Prosper WEIL.

    René Jean Dupuy estime pour sa part qu'il s'agit d'un «usage généralisé d'un concept au timbre rassurant qui tend à donner une vision euphonique du droit es gens, présenté comme l'instrument de la fraternisation et de la paix entre les peuples ». Enfin, M. Moreau-Defarges considère qu' « à la lumière du concept de communauté internationale est un horizon toujours fuyant, une tension entre réalité et rêve ». Le concept de communauté internationale recouvre des notions très différentes. C'est un terme commode pour désigner l'ensemble des Etats. Dans ce cas il s'agit plus d'une expression « à la mode » que d'une idée spécifique.14(*)

    Dans son avis consultatif sur la réparation des dommages subis au service des Nations Unies (1949), la CIJ rappelle que l'ONU a été créée par « une très large majorité des membres de la communauté internationale », elle veut dire par là qu'elle a été créée par une majorité d'Etats. D'une manière générale, la cour se réfère à la notion de « communauté internationale » pour désigner l'ensemble des Etats. Mais progressivement, le terme de communauté internationale s'est chargé de sens. Parfois, en effet, on entend l'expression employée comme référence non plus à tous les Etats, mais à la communauté internationale organisée et institutionnalisée, c'est-à-dire en pratique de l'ONU.

    La communauté internationale sous cette forme institutionnalisée et personnifiée possède des intérêts fondamentaux dont la sauvegarde est essentielle et leur méconnaissance justifie l'application des sanctions à l'encontre des Etats membres de cette communauté internationale qui se sont rendus coupables à la violation. Il ressort de ces considérations que ce concept de « communauté internationale » recouvre un ensemble à la fois très vaste et très flou et par conséquent complexe à définir.

    Si la communauté internationale est vue comme une notion médiatique et idéaliste, il reste à savoir si elle a une véritable existence juridique. Il nous faut tout d'abord définir cette notion de communauté : une communauté désigne un groupe d'individus unis par des traditions communes dans la reconnaissance de valeurs communes. Un tel groupe possède un intérêt général commun. Il ne faut confondre communauté et société. La notion de communauté renvoie à un ensemble plus ordonné et plus coordonné qu'une société, elle représente le degré plus évalué par rapport à la société qui est le degré le plus primitif de la vie en groupe. En ce sens, toute communauté est d'abord naturellement nationale, d'où la surprise et le choc du terme « communauté internationale » ; la communauté internationale désignerait alors un groupe dans lequel des nations communieraient selon des traditions, des valeurs et des intérêts communs. C'est là qu'apparaissent les premières contradictions, les nations ont par essence des traditions, des valeurs et des intérêts différents, c'est le critère même de la nation. En effet, les différences de race, de culture et de religion séparent les peuples, ainsi que les conflits idéologiques.15(*) Et politiques également facteurs de divisions. Cette constatation pose alors la question de savoir si l'idée de communauté internationale n'est pas une pure fiction juridique. Néanmoins, il semble aujourd'hui établi pour la plupart des internationalistes que la communauté internationale ne saurait être vue comme une simple fiction mais qu'elle a une véritable existence juridique, bien que celle-ci soit encore loin d'être précisément définie.

    Ainsi ; puisque l'idée de l'existence d'une communauté internationale ne semble plus guère remise en cause, il convient de poser les questions suivantes : quelle est son origine historique ?; quelles sont les entités qui la composent ?; quel est son rôle ?. Les caractéristiques actuelles et les incertitudes qui y sont liées, ici il ne s'agira pas de répondre à ces questions, mais c'est pour faire comprendre pourquoi le problème de l'existence de cette communauté soulève tant des difficultés car aucune de ces questions n'est susceptible de recevoir de réponse claire et univoque.

    b) Différence entre société internationale et communauté internationale

    Société et communauté internationales sont des termes régulièrement employés par ceux qui commentent ou analysent l'actualité de la planète et qui veulent rendre de compte des liens plus ou moins profonds qui unissent les acteurs de la scène internationale. Si l'on voit à peu près à quoi il est référence, des précisions peuvent néanmoins être nécessaire et des distinctions être établies.16(*)

    - Ainsi l'idée de société transcrit un schéma reposant sur des interactions et des interdépendances fonctionnelles, qui s'établissent parfois contractuellement entre les membres et par nécessité, pour faire face à un problème ou répondre à un besoin. Par exemple, la société internationale règlement les échanges commerciaux à travers l'OMC, qui lui permet d'établir des principes de stabilité, de sécurité, de régularité et de permanence du système économique. S'exprime à travers cette notion de société internationale le couple puissance/responsabilité, qui rend compte de la réalité du monde dans ses aspects institutionnels et inter étatiques.

    - La communauté internationale quant elle renvoie davantage au principe de solidarité qui anime de manière sporadique les acteurs du paysage planétaire, lorsqu'ils décident de prendre en charge de manière commune le devenir du monde. Cette « utopie nécessaire », pour reprendre les termes de l'Universitaire Pierre de Sénarclens traduit en quelque sorte une exigence morale en ce qu'elle suppose l'existence de dispositions communes, de valeurs fortes et structurantes partages par le plus grand nombre. Le combat pour la paix ou pour les droits de l'homme constitue, entre autres, l'un de ces moments ou la communauté internationale tend à s'exprimer de manière unie.

    Bref, la société internationale structure durablement les relations internationales alors que ce n'est que mors de circonstances particulières que l'on peut dire que la communauté internationale se manifeste. Toutes les deux renvoient à l'idée d'une identité collective, amis diffèrent par les fondements et les moyens de fonctionnements qu'ils lui attribuent.

    c) Utilisation politique et médiatique de la communauté internationale

    Cette expression est souvent employée par les médias. En fait, elle n'a de sens que quand les pays du monde s'expriment massivement sur un sujet. Il n'existe pas de ligne précise définissant à partir de quel moment il y a intervention de la communauté internationale dans une affaire locale. De plus, le nombre de pays n'est pas un critère suffisant, l'expression sous entendant que le pays se mêlant de l'affaire représentent un poids important dans la politique internationale. De même ; la question de la reconnaissance par la communauté internationale de l'indépendance n'est pas précise, puisque souvent un Etat cherchant à établir son indépendance est reconnu ou non suivant les intérêts politiques des autres Etats.

    On rencontre souvent l'expression « communauté internationale est divisée »quand des blocs ou pays importants s'expriment en sens contraire dans une affaire internationale (tel l'avis mitigé sur la guerre en Irak). En fait, on peut même parler de la division de la communauté internationale quand les Etats-Unis s'opposent au reste des pays influents de l'ONU.

    d) D)Utilisation juridique

    Certains juristes considèrent que cette notion ne repose sur aucun fondement juridique.

    - Les approches pluralistes et réalistes du droit international tendent à considérer les différents ordres juridiques comme antagonistes et rivaux et à concevoir la communauté internationale comme un concept inutile et dénué de sens.17(*)

    - D'autres approches, davantage constitutionnalistes qui insistent au contraire sur l'universalisme de certaines valeurs, le cosmopolitisme ou / et le multilatéralisme, tendent à penser la communauté internationale comme horizon régulateur possible du droit.

    e) Approches sociologiques

    La notion de la communauté internationale à été interrogée par la sociologie pragmatique à propos notamment des instances juridiques ou morales invoquées par les mobilisations internationales.18(*)

    I.2. BREVE INFORMATION DE FOND DUR LE CONFLIT ARME DANS L'EST DE LA RDC

    Les combats qui se livrent dans l'Est de la RDC ont des causes multiples et complexes, notamment de veilles rancunes politico ethniques et des litiges fonciers. Mais cette guerre est également la conséquence d'intérêts plus vils : la convoitise et le désir de contrôler les riches gisements de minerais de l'est de la RDC. Depuis douze ans, les minerais du Nord et du Su Kivu constituent ainsi un véritable pole d'attraction pour les groupes rebelles armés et les factions militaires. Trois ans plus tard, malgré une situation politique turbulente dans la région, les pratiques des parties belligérantes et des individus avec lesquels ils se livrent au commerce, restent les mêmes. Quelques uns de ces groupes ont beau avoir évolué par exemple le RCD aujourd'hui devenu parti politique, a rejoint le gouvernement et ne dispose plus de ses propres forces armées, leurs successeurs et leurs opposants recourent toujours aux mêmes tactiques pour exploiter et contrôler les zones minières. Alors qu'au début de conflit des groupes armés se disputaient le contrôle des mines, ils se partagent désormais les principales zones minières, chacun contrôlant différends territoires et les réseaux commerciaux leur correspondant. Les pays voisins, notamment le Rwanda ; le Burundi et l'Ouganda continuent également de profiter de la situation chaotique qui prévaut du coté congolais de la frontière et de l'activité commerciale qui transite par leur territoire.19(*)

    Evoquer le conflit en RDC, revient souvent à parler de deux guerres : la première ; qui a débuté en 1996 ; lorsque l'armée rwandaise a envahi l'est de la RDC, apportant son soutien au Chef rebelle Laurent Désiré KABILA qui a fini par renverser le Président Mobutu, et la seconde qui a commencé en 1998, au moment ou KABILA a rompu avec ses alliés rwandais, et ou le Rwanda a à son tour soutenu un nouveau groupe rebelle, le RCD, pour tenter de renverser KABILA. Les cinq années de conflit armé qui ont suivi ont divisé le pays en différentes zones de contrôle dirigées par les G.A rivaux, avec des conséquences dévastatrices pour la population civile congolaise, 2003 a vu la formation d'un gouvernement de transition s'appuyant sur un accord de partage des pouvoirs entre les principaux GA, dont le RCD. Les combats se sont néanmoins poursuivis dans l'est de la RDC pendant toute la période de transition (de 2003 à 2006) et dans les années qui ont suivi les élections nationales historiques de 2006.

    La perspective de rétablir une paix durable dans l'est de la RDC reste lointaine. Malgré d'innombrables efforts diplomatiques, les G.A et l'armée congolaise continuent de se livrer à une guerre d'une brutalité exceptionnelle, qui s'est considérablement intensifiée au second semestre de 2008. Les cessez le feu ont été violés pratiquement dès leur instauration, les accords de paix ont été sans cesse bafoués, et les efforts internationaux visant à négocier la paix ont très souvent echoués.20(*)

    Nombre des groupes armés présent dans l'est de la RDC ont au départ été constitués en réaction à divers facteurs complexes dont l'origine était souvent ancrée dans la dynamique locale perception d'une exclusion en raison de l'appartenance ethnique ou de l'origine régionale, conflits autour de la propriété foncière, insécurité et incapacité des pouvoirs publics à assurer la primauté du droit. Au fil du temps, certains de ces groupes armés se sont détournés de leurs objectifs initiaux sous les effets conjugués de la corruption et de l'opportunisme politique et économique. Ayant réussi ; par la violence, à s'emparer de territoires avec une relative facilité, ils ont tenté de substituer ou de prendre possession des structures étatiques et de bénéficier de la richesse minérale qu'ils ont ainsi trouvé dans les zones désormais placées sous leur contrôle. Alors que leur survie dépendait de plus en plus des profits issus de ce commerce, certains des GA ont décidé de consacrer leur attention et leurs ressources au développement de ces activités. Dans plusieurs cas, les bénéfices financiers issus du commerce des minerais ou des « taxes »qu'ils extorquaient sont devenus tellement attractifs qu'il semblerait que cet agenda économique se soit substitué aux griefs politiques ou ethniques qui avaient à l'origine motivé le conflit.

    Les groupes armés dans l'est de la RDC se créent et disparaissent, des alliances se forment et se dissolvent, et différents groupes se retranchent derrière des motivations ethniques, politiques ou régionales. Mais certains ont une présence qui reste relativement constante, posant les menaces permanentes à la sécurité et donnant à leurs opposantes une bonne excuse pour poursuivre les combats.

    I.2.1 Les groupes armés opérant à l'est de la RDC

    1. Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda

    Un groupe armé essentiellement composé de Hutus Rwandais, dont certains dirigeants aurait participés au génocide au Rwanda en 1994. De nombreux membres des FDLR ont fui du Rwanda vers la RDC aux lendemains du génocide en 1994 et s'y trouvent encore aujourd'hui malgré les multiples opérations qui se sont succédées pour les traquer. Au départ composé, en partie de membres de l'ancienne armée rwandaise et de la milice interhamwe qui ont joué un rôle capital dans l'exécution du génocide rwandais, le mouvement a ensuite été rejoint par de nouvelles recrues. Nombre de ces membres actuels sont trop jeunes pour n'avoir pris part au génocide. Le mouvement a changé de noms plusieurs fois, appelé « armée pour la Libération du Rwanda (ALIR) à partir de 1998 environ, il porte le nom de FDLR depuis 2000. Les FDLR sont reparties à travers les provinces du Nord et du Sud Kivu avec une présence plus établie et une participation plus importante dans l'activité minière.21(*)

    2. Le Congrès National pour la Défense du Peuple

    Un groupe rebelle dirigé par les Tutsis et soutenu par le Rwanda. Actif au Nord Kivu, surtout dans les territoires de Rutshuru et de Masisi. C'est Laurent NKUNDA qui était à la tête du CNDP jusqu'en janvier 2009. au moment ou son dirigeant politique était Désiré KAMANZI et son militaire de facto Bosco NTAGANDA, qui est recherché par la CPI pour crimes de guerre. En 2009n en février, le CNDP a annoncé qu'il s'apprêtait à devenir un parti politique et que ses forces seraient intégrées à l'armée nationale. Cette démarche a été formalisée dans le cadre d'un accord signé avec le gouvernement congolais le 23 mars2009.

    3. Les Patriotes Résistants Congolais

    Un groupe vaguement allié des FDLR, et parfois des forces du gouvernement congolais, dans le cadre de leur lutte contre le CNDP. En janvier 2009, les PARECO ont suivi le CNDP en annonçant eux aussi qu'ils mettraient fin aux hostilités et rejoindraient les rangs de l'armée nationale.

    4. Divers groupes Mai Mai au Nord et Sud Kivu

    Souvent divisés selon des facteurs ethniques. A l'origine groupes d'autodéfense locaux, les Mai-Mai présents dans différentes régions de l'Est de la RDC se sont de plus en plus impliqués dans le conflit armé ces dix dernières années, combattant parfois le CNDP ou d'autres groupes soutenus par le Rwanda, aux cotés de l'armée congolaise ou se battent parfois entre eux.22(*)

    5. Les Forces Républicaines Fédéralistes

    Parfois appelés « Groupe de 47 », un petit groupe armé tutsi actif dans la région du Haut plateau du Sud Kivu.

    I.2.2. La collaboration entre les groupes armés et les FARDC en rapport avec les minerais

    Bien q'étant des adversaires, l'armée nationale congolaise et les groupes armés, notamment les FDLR, coopèrent régulièrement se partagent les territoires et parfois les butins amassés grâce à leur activité minière illégale. La collaboration est quasi officielle, bien que les FARDC aient été déployés dans les zones ou opèrent les groupes armés, leur présence n'a aucunement constitué à réduire l'exploitation des minerais par les GA. Au contraire, d'un commun accord ; les GA et les FARDC opèrent cote à cote, s'autorisent à circuler sur leurs territoires respectifs et s'octroyant le droit d'exercer des activités commerciales sans ingérence.23(*)

    Les relations étroites entre les FDLR et les FARDC remontent aux premières années de la guerre lorsque les deux groupes collaboraient pour lutter contre un ennemi commun : le Rwanda. Les FDLR, alliés à l'armée congolaise, ont combattu contre les troupes rwandaises et leur allié. Nombre des individus les plus gradés des FARDC ont par conséquent encore de la sympathie pour les FDLR, malgré nombreuses violations commises par ces dernières tant en RDC qu'au Rwanda.

    CHAP II: LES RAPPORTS ENTRE LES GROUPES ARMES ET LES ENTREPRISES MULTINATIONLES

    II.1. Aperçu sur les entreprises minières opérant à l'est de la RDC

    L'ensemble de l'activité minière se déroule dans le cadre du secteur informel. Les minerais sont extraits à la main ou avec des outils très rudimentaires par des civils appelés « creuseurs artisanaux ». Peu d'entreprises minières opérant à l'est de la RDC. Celles qui y sont présentes en sont à la phase initiale de l'exploitation et n'ont pas encore commencé à l'extraire des minerais. Certains de leurs programmes d'exploitation ont été confrontés à des sérieux problèmes en raison de l'omniprésence des groupes armés et des militaires dans les mines de litiges relatifs au contrôle des ressources à l'échelle locale et de tension entre les entreprises minières et les populations locales, se soldant parfois par des actes de violence. Les entreprises minières continuent de rencontrer certaines difficultés imputables à la volatilité de l'environnement et au contexte général de mépris de la loi. En 2008, ces entreprises étaient notamment les suivantes :

    1. Mining and Processing Congo (MPC)

    Filiale du Kivu Ressources, entreprise sud africaine immatriculée à l'Ile Maurice. MPC établie en RDC depuis décembre 2002, détient des permis de recherche pour 14 concessions dans les provinces du Kivu. MPC dispose également de son propre comptoir, immatriculé au Nord et au Sud Kivu, qui achète et exploite de la cassitérite congolaise par l'intermédiaire de Metal Processing Association (MPA) son homologue au Rwanda, dont sa spécialité était la transformation des minerais congolais.

    2. Banro

    Entreprise dont le siège se trouve au Canada, dotée des bourses de Toronto et de New York Alternent, il détient des permis de recherche pour trois zones minières du Sud Kivu. Banro opère dans la région depuis 1997, ayant repris des droits d'exploitation des mines d'or de l'ancienne entreprise minière d'Etats, la SOMINKI, mais elle a du interrompre ses travaux à cause de la guerre. L'exploitation a repris en 2004.24(*)

    4. La société canadienne Shamika

    Relativement nouvelle dans la région, qui détient 15 permis de recherche relatif à des mines de cassitérite, d'or et d'autres minerais au Sud Kivu. La plupart de ces permis ont été obtenus en 2007 et certains en 2008.

    Bref, plusieurs autres entreprises, certaines congolaises, d'autres étrangères, se sont également vu octroyer des permis de recherche relatifs à des mines dans la région. Nombre d'entre elles n'ont pas encore débuté leurs opérations. Il s'agit notamment d'entreprises qui exercent déjà des activités sous forme de comptoir tel que Sodexmines et le Groupe Olive.

    II.2. Les entreprises multinationales impliquées dans les conflits à l'est de la RDC

    Il incombe également aux entreprises étrangères qui achètent des minerais de s'assurer que leurs activités commerciales ne bénéficient à aucune des parties belligérantes. Or certaines de ces entreprises, basées en Europe, en Asie ou ailleurs achètent des minerais à des comptoirs dont on sait qu'ils entretiennent des relations commerciales avec des groupes armés depuis plusieurs années, visiblement dans avoir adopté leurs pratiques malgré le conflit ni avoir pris de mesures de diligence raisonnable pour s'assurer que leurs activités n'aliment pas la violence.

    D'après les statistiques du gouvernement congolais, les sociétés du droit belge représentent la majeure partie des importations. Les principales sociétés belges sont Trademet, Traxys, SDE, STI et Specialty Metal. Après ces sociétés belges, les plus importants acheteurs de cassitérite en province du Nord et Sud Kivu étaient en 2007, la Thailland Smetting and Refining Corporation (THAISARCO) le numéro cinq mondial de la production d'étain qui appartient au géant britannique du secteur des métaux, Almalgamated Metal Corporation (AMC) Group, Afrimex, une entreprise immatriculée au Royaume Uni. Venaient ensuite le Malaysian Smetting Corporation Berhad (numéro quatre mondial de la production d'étain et des entreprises basées en Autriche, en Chine, en Inde, aux Pays Bas et en Russie.25(*)

    Le rapport de décembre 2008 du Groupe d'experts désigne Trademet, Traxys, Afrimex et la THAISARCO comme s'approvisionnant auprès de comptoirs qui participent directement au préfinancement des négociants qui sont les groupes armés, lesquels travaillent en collaboration avec des groupes armés.

    Précédemment, les entreprises Trademet, Specialty Metals, Afrimex, AMC et la Malaysian Smelting Corporation figuraient toutes sur la liste des entreprises considérées en 2002 par le Panel d'experts comme portant atteinte aux Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales.26(*)

    II.3. Aperçu sur les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des multinationales

    Loin d'être ignorés des entreprises, les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des entreprises multinationales sont largement utilisés par celles qui souhaitent être à la pointe des pratiques responsables et du développement durable. Mais les Etats doivent les promouvoir davantage s'ils veulent en élargir encore la portée.

    Ces 10 dernières années ont vu une prolifération d'initiatives internationales pour encourager les pratiques d'entreprises responsables au prix peut être d'une certaine confusion.27(*)

    De nombreux instruments sont apparus : codes de conduite, mécanisme de certification et de labellisation, codes types ou encore initiatives sectorielles,...tous élaborés de manière à aider les organisations privées et de la société civile à évaluer les situations relatives au développement durable au changement climatique ou à la réduction de la pauvreté, et à y apporter des solutions.

    Ces initiatives ont été développées par des organismes ou des secteurs particuliers, mais aussi dans le cadre de partenariat « multipartites »entre entreprises et organisations à but lucratif. Et les discussions au sein de l'organisation internationale de normalisation sur l'adoption de sa toute première norme de « responsabilité sociale » prévue pour 2010, laissent présayer une poursuite de cette tendance.

    Cette évolution soulève plusieurs questions, pour les gouvernements comme pour les entreprises, notamment, comment ces initiatives s'articulent elles avec les mesures intergouvernementales en vigueur ? Quel est leur impact ? Quel intérêt suscitent elles et comment sont elles utilisées ? Enfin, question délicate pour les pays membres de l'OCDE ces nouvelles initiatives privées sur la responsabilité sociale des entreprises rendent elles les Principes directeurs de l'OCDE obsolètes ? Des recherches récentes sur les entreprises européennes indiquent que ces Principes directeurs sont largement reconnus, mais qu'ils pourraient être plus largement utilisés.28(*)

    Ils occupent en effet une place à part parmi les initiatives. Adoptés en 1976 et révisés en 2000, ils figurent parmi les tous premiers instruments globaux visant à accorder davantage les entreprises avec les politiques publiques et avec les sociétés dans lesquelles elles développent leurs activités.

    Contrairement aux initiatives privées, les Principes directeurs ont été élaborés par les 30 pays membres de l'OCDE, qui y ont tous adhéré, en étroite collaboration et consultation avec les organisations patronales et syndicales. En outre 11 pays non membres de l'OCDE adhèrent aux Déclarations de principes tripartite de l'OIT (1977) et le Panel mondial des N.U (2000), les Principes directeurs de l'OCDE restent l'un des rares instruments d'orientation sur la responsabilité des entreprises qui jouissent d'une reconnaissance gouvernementale officielle. Néanmoins, plusieurs questions plus vastes se soulèvent. On peut notamment s'interroger sur le niveau global de connaissance des Principes directeurs de l'OCDE par les entreprises et sur l'entendue de leur application.29(*)

    De fait, trois quarts des entreprises considéraient que les Principes directeurs pouvaient contribuer à pallier les risques de dumping social et écologique sur le marché mondial. Et à peine plus d'un quart considérait que les Principes directeurs pouvaient pénaliser les pays développés dans leur concurrence avec les pays en développement.30(*)

    II.4. Eléments de collaboration entre les multinationales et les groupes armés

    Le Groupe d'experts mis en place par le Conseil de Sécurité des Nations Unies en 2004 pour assurer le suivi de l'embargo sur les armes imposé aux groupes armés dans l'est de la RDC a poursuivi ses enquêtes sur le commerce des ressources naturelles en tant que source de financement des ces groupes. Son rapport de décembre 2008 contenait des informations détaillées sur le commerce des minerais, notamment sur les relations entre les groupes armés et les multinationales.31(*)

    Le 22 décembre 2008 ; soit dix jours après la publication du rapport du Groupe d'experts, le Conseil de sécurité des Nations Unies a adopté deux résolutions qui contenaient des mesures visant la dimension « ressources naturelles » du conflit. Ces deux résolutions reconnaissent « le lien entre l'exploitation illégale des ressources naturelles et le commerce illicite de ces ressources et la prolifération et le trafic d'armes.

    C'est-à-dire les groupes armés vendent les minerais aux multinationales au prorata des moyens financiers que ces dernières donnent les groupes armés pour acheter les armes qui sont l'un des facteurs principaux alimentant et exacerbant les conflits dans la région des Grands Lacs.

    II.5. Mécanisme de découragement des multinationales et des groupes armés impliqués

    Le Conseil de sécurité des Nations Unies a prorogé d'un an le régime des sanctions qu'il a mis en place pour protéger les fragiles institutions de la RDC contre les groupes armés ; il y a ajouté des éléments visant à contrer les multiples trafics de minerais extraits illégalement su sol congolais et qui enrichissent ces groupes. Dans sa résolution 1896, rédigée par la France et adoptée à l'unanimité de ses quinze membres, le Conseil de Sécurité reconduit jusqu'au 30 novembre 2010 les dispositions du régime de sanctions : embargo sur les armes, mesures de contrôle du trafic aérien et sanctions individuelles contre certaines personnes.32(*) Le texte exige de tous ces groupes armés « en particulier les FDLR et la LRA » qu'ils déposent immédiatement les armes.

    Le Conseil se déclare « préoccupé par l'appui qu'apportent des réseaux nationaux et internationaux aux groupes armés non gouvernementaux opérant dans l'est de la RDC. Il réagit ainsi à un rapport accablant d'un groupe d'experts de l'ONU sur le réseau de financement des FDLR, qui sévissent depuis une décennie dans les deux Kivu. Selon ce document transmis début novembre au Conseil de sécurité, des sociétés britanniques, malaisiennes ou thaïlandaises achèteraient des pierres issues des mines contrôlées par les rebelles notamment les FDLR.

    La résolution 1896 charge le Groupe d'experts de proposer « des directives » susceptibles de permettre la mise en place d'un système de traçabilité des produits minéraux provenant de la RDC inspiré du processus de Kimberley existant pour les diamants.

    II.6. Les initiatives internationales et régionales récentes pour lutter contre le commerce illégal des ressources naturelles

    1. Introduction

    La militarisation de l'activité minière dans l'est de la RDC contribue à perpétuer un conflit armé qui déchire le pays depuis plus de 12 ans. Dans nombreuses régions du Kivu, ce sont les groupes armés qui contrôlent le commerce des minerais. Du fait de l'absence de réglementation du secteur minier dans l'est de la RDC, de l'effondrement de l'ordre public et des rivages de guerre, ces groupes bénéficient d'un accès illimité aux minerais et ont réussi à établir des réseaux commerciaux lucratifs, les profits issus de ce pillage permettent à certains des groupes armés les plus violents à survivre.

    D'une manière plus générale, la lutte visant à s'emparer du pouvoir politique, économique et militaire à mené l'ensemble des principales parties belligérantes à commettre d'atroces atteintes aux droits de l'homme. L'attrait exercé par les richesses minérales de l'est du Congo est l'un des facteurs qui les incite à perpétrer de tels actes.

    Une fois que ces minerais ont atteint leur destination finale, les marchés internationaux d'Europe, d'Amérique ou d'ailleurs leur origine et la souffrance engendrée par leur commerce sont déjà oubliées depuis fort longtemps.

    L'exploitation illicite des ressources naturelles n'est pas un phénomène nouveau dans l'est de la RDC. Elle caractérise en effet le conflit depuis ses débuts en 1996, et a été bien documenté, notamment par divers ONG, le Panel d'experts, mais le phénomène reste le même et bien que la véracité de ces activités ait été démontrée à des nombreuses reprises, aucune mesure efficace n'a été prise pour mettre fin à ce commerce meurtrier.

    a) Dialogue diplomatique et efforts de médiation

    Au niveau diplomatique, il est de plus en plus reconnu que ces ressources naturelles continuent de contribuer à alimenter le conflit dans l'est de la RDC, mais peu de mesures pertinentes sont prises pour venir à but à ce problème. Au lieu de faire usage de leur influence pour rompre les liens entre l'exploitation des minerais et le conflit armé, les gouvernements et d'autres acteurs internationaux se sont concentrés sur la recherche d'avantages politiques ou des solutions techniques à court.

    La conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) envisage d'élaborer un système de certification plus large qui s'appliquerait à l'ensemble des minerais produits dans la région des Grands lacs. En 2006, les 11 membres de la CIRGL ont signé un pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement qui comprend un protocole contre l'exploitation illégale des ressources naturelles. Le protocole appelle notamment les membres de la CIRGL à mettre en place un mécanisme pour la certification des ressources naturelles. Il inclut également des mesures ayant trait à la protection des droits de 'homme et à la criminalisation de l'exploitation illégale des ressources naturelles et aux sanctions.33(*)

    Une mission d'évaluation de la situation visant à identifier les programmes et initiatives pertinentes déjà en place dans les Etats membres de la CIRGL, a été menée en 2008. Une proposition de mise en oeuvre régionale du Protocole sur les ressources naturelles a été soumise à la considération de ses membres, elle suggère des nombreuses initiatives allant d'une reforme juridique et institutionnelle au renforcement des contrôles frontaliers en passant par l'harmonisation du commerce régionale.

    La première réunion d'experts de l'initiative régionale contre l'exploitation illégale des ressources naturelles s'est tenue les 2 et 3 avril 2009 à Bujumbura. Les membres ont rappelé les engagements qu'ils avaient pris en 2006, affirmant que « l'établissement d'un mécanisme de certification régionale devrait revêtir la plus haute importance au cours des mois à venir.

    Bien que la plupart des membres de la CIRGL reconnaissent qu'une réglementation accrue du commerce des ressources naturelles servira leurs intérêts nationaux et régionaux, les mesures destinées à inciter les Etats à adopter un système de certification ou des systèmes concrets de contrôle des échanges ne sont pas toujours suffisantes. Certains Etats de la région, soucieux de leurs profonds intérêts particuliers, bénéficieraient du prolongement du statu quo. Cela explique peut être en partie pourquoi depuis son adoption voilà plus de deux ans, la mise en oeuvre du Protocole ne progresse guère et pourquoi les Etats régionaux ne parviennent pas à empêcher l'exploitation et le commerce illicite des ressources naturelles.34(*)

    La CIRGL visant l'élimination de l'exploitation illicite des ressources naturelles nécessitera un réel engagement et une détermination certaine de la part de l'ensemble des parties pour bouleverser les schémas du passé.

    La certification en tant que mesure à long terme, un système international de certification des minerais pourrait être bénéfique et conférer un cadre propice à un contrôle plus étroit des échanges commerciaux. Quel que soit ce système, il devrait être conçu pour pouvoir d'une part, renforcer les capacités des autorités à mieux contrôler le secteur minier et , d'autre part, durcir les exigences auxquelles doivent se plier les entreprises multinationales au niveau international.

    b).Initiatives des donateurs et des gouvernements des Etats d'accueil

    Plusieurs gouvernements, dont les gouvernements britannique, belge et français, ainsi que la commission européenne, ont demandé que des études soient effectuées et initié des discussions sur la question de l'exploitation des ressources naturelles en RDC, par l'intermédiaire de leurs ministères des Affaires Etrangères et du Développement. La plupart d'entre eux ont eu tendance à éviter les questions politiques sensibles, telles que l'implication d'importantes personnalités politiques ou militaires dans le commerce des minerais, préférant s'attarder sur des mesures techniques telles que l'harmonisation des régimes fiscaux de la région ou l'élaboration de dispositifs de certification des minerais. De telles mesures pourraient favoriser une amélioration à long terme, à condition d'être appuyées par une volonté politique puissante.

    Par ailleurs, le laxisme de la démarche employée par les gouvernements donateurs à l'égard du problème de l'exploitation des ressources naturelles par les parties belligérantes met à mal les programmes d'aide à la RDC mis en place par ces mêmes gouvernements. Pour montrer qu'ils reconnaissent l'urgence de la situation, les gouvernements devraient convenir d'actions pouvant être mises en oeuvre dans les plus brefs délais afin de supprimer le financement que les parties belligérantes dans l'est de la RDC dégageant du commerce des minerais. Il pourrait notamment s'agir de soutenir les efforts de la MONUSCO visant à réduire ce commerce, d'imposer des sanctions aux personnes et entreprises qui mènent des activités commerciales avec des groupes armés en toute connaissance de cause, et d'enquêter sur les entreprises et le cas échéant, de les poursuivre en justice.

    CONCLUSION

    A l'issue de nos investigations consacrées aux entreprises multinationales et groupes armés opérant à l'est de la RDC analyse des rapports (1998-2010). L'obligation nous revient d'en faire une conclusion portant sur tout le travail.

    La problématique de notre travail, aux arabesques de nos recherches, nous avons tenté de savoir quel rapport existe-t-il entre les groupes armés et les entreprises étrangères qui achètent et manipulent des ressources naturelles de l'est de la RDC ?, comment la communauté internationale agit-elle pour décourager les multinationales impliquées dans l'exploitation illégale des ressources naturelles de l'est de la RDC ?, enfin comment le gouvernement congolais collabore-t-il avec la communauté internationale pour décourager les multinationales impliquées dans l'exploitation des ressources naturelles RD Congolaises ?

    Eu égard de ce qui précédent, nous avons provisoirement émis certaines hypothèses selon lesquelles :

    - Les entreprises étrangères constitueraient les sources de financements des groupes armés pour leur survie ainsi les fournisseurs d'armes en contrepartie desquels ils reçoivent.

    - L'embargo sur le trafic d'armes ainsi le contrôle de vente des matières premières par les systèmes internationaux seraient la manière dont la communauté internationale agit pour décourager les multinationales.

    - La facilitation et la sécurisation des équipes d'enquêtes sur le pillage des matières premières, l'application des résolutions sur le trafic d'armes ainsi que la ratification des accords et traités internationaux seraient les éléments de collaboration.

    Pour finir, certaines recommandations s'avèrent substantielles :

    a) Au gouvernement de la RDC

    - Effectuer des contrôles ponctuels pour vérifier l'identité des fournisseurs des comptoirs qui exportent des minerais ;

    - Assurer un soutien politique et technique puissant aux autorités provinciales charger de contrôler le secteur minier ;

    - Revisiter le code minier congolais ;

    b) Aux entreprises multinationales

    - Faire preuve d'une diligence raisonnable rigoureuse en matière d'approvisionnement en minerais,

    - Refuser d'acheter des minerais en l'absence des informations sur l'origine de ces minerais,

    - Pouvoir démontrer au moyen des preuves écrites fiables, l'origine exacte de leur approvisionnement, l'identité des individus y compris les intermédiaires.

    c) A la Cour Pénale Internationale et la communauté internationale

    - Encourager les Etats à lancer leurs propres enquêtes et le cas échéant, à poursuivre en justice les acteurs économiques soupçonnés à participer à des crimes relevant de la compétence de la CPI ;

    - Reconnaître le rôle des acteurs économiques et des entreprises dans les crimes relevant de la compétence de la CPI, comme le prévoit statut de Rome,

    - Enquêter sur les entreprises étrangères qui achètent des minerais qui sortent des zones de conflit ;

    d) Aux gouvernements des pays voisins et de transit

    - Pleinement mettre en oeuvre la résolution 1856 du Conseil de sécurité de l'ONU,

    - Soumettre au Comité des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU les noms des personnes ou entreprises basées dans leurs pays dont le commerce des minerais contribue à financer les groupes armés dans l'est de la RDC.

    ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

    1. OUVRAGES

    1. LABANA LASAY ABAR, Relations internationales, éd. Sirius paris

    Kin 2004 ;

    2. MAVUNGU MVUMBI-di-Ngoma, Les Relations Internationales,

    C.H.A.M, Paris 1990 ;

    3. Marc André L, Action humanitaire et populations su Nord Kivu, Paris, PUF, 2006

    2. MEMOIRES ET TFC

    3. KAMBALE BUNDUG, Le principe d'intangibilité des frontières à l'épreuve de faits à l'est de la RDC : Principaux accueils, 1997-2008.

    4. Richard Matofali, l'agression en RDC, UCB, 2001-2002

    1. NOTES DE COURS

    5. Prof KISANGANI, CT Albanz, note de cours IRS, G1 RI

    6. CT MUYAYALO, MRSS, Université de Goma, G2 RI, 2006-2007

    7. DIUR KATOND, Relations Internationales, Unikin, 2009

    8. CT les sociétés multinationales et le mouvement des capitaux, Université de Goma, 2009-2010, L1 RI

    1. REVUES ET PERIODIQUES

    10 Face à un fusil que peut-on faire, la guerre et la militarisation du secteur minier dans l'est de la RDC : un rapport de Global Withness juillet 2009.

    11 Rapport final du Groupe d'experts sur la RDC

    12 CIRGL, communiqué de presse, Bujumbura, 7 avril 2009

    13 Protocole sur l'exploitation illégale des ressources naturelles, CIRGL, 30 novembre 2006.

    TABLE DES MATIERES

    DEDICACE i

    REMERCIEMENTS ii

    SIGLES ET ABREVIATIONS iii

    0. PROLEGOMENES 1

    0.1. ETAT DE LA QUESTION 1

    0.2. PROBLEMATIQUE 1

    0.3 HYPOTHESES 2

    0.4. METHODOLOGIE 3

    1. Méthodes 3

    2. Technique 3

    0.5. OBJECTIFS ET INTERET DU SUJET 4

    1. Objectifs. 4

    2 Intérêt du sujet 4

    0.6. CHOIX ET DELIMITATION DU SUJET 5

    0.7 DIIFICULTES RENCONTREES 5

    0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL 5

    CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE RECHERCHE 6

    I.1.DEFINITION DE CONCEPTS DE BASE. 6

    i.1.1.NOTION SUR LES GROUPES ARMES 6

    1. Définition 6

    A. GROUPE ARME 6

    B. GROUPE ARME ETRANGER. 6

    C. PAYS HOTE. 6

    D. COMBATTANTS EN SOL ETRANGER 6

    I.1.2. LES SOCIETES MULTINATIONALES 7

    I.1. Définition 7

    I.2. Raisons de la multinationalisation 7

    I.3. Rapports de la société multinationale avec l'Etat 8

    I.4. Rôle des sociétés multinationales sur la scène internationale 8

    I.5. Le contexte actuel de la responsabilité des entreprises multinationales 9

    a) Des solutions transnationales 11

    b) Les objectifs de la responsabilité des entreprises 11

    c) Eléments d'une responsabilité des multinationales juridiquement contraignants 12

    I.1.3. NOTION SUR LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE 13

    a) La communauté internationale existe-t-elle ? 13

    b) Différence entre société internationale et communauté internationale 14

    c) Utilisation politique et médiatique de la communauté internationale 15

    d) Utilisation juridique 16

    e) Approches sociologiques 16

    I.2. BREVE INFORMATION DE FOND DUR LE CONFLIT ARME DANS L'EST DE LA RDC 17

    I.2.1 Les groupes armés opérant à l'est de la RDC 19

    1. Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda 19

    2. Le Congrès National pour la Défense du Peuple 19

    3. Les Patriotes Résistants Congolais 19

    4. Divers groupes Mai Mai au Nord et Sud Kivu 19

    5. Les Forces Républicaines Fédéralistes 20

    I.2.2. La collaboration entre les groupes armés et les FARDC en rapport avec les minerais 20

    CHAP II: LES RAPPORTS ENTRE LES GROUPES ARMES ET LES ENTREPRISES MULTINATIONLES 21

    II.1. Aperçu sur les entreprises minières opérant à l'est de la RDC 21

    1. Mining and Processing Congo (MPC) 21

    2. Banro 21

    4. La société canadienne Shamika 22

    II.2. Les entreprises multinationales impliquées dans les conflits à l'est de la RDC 22

    II.3. Aperçu sur les Principes directeurs de l'OCDE à l'intention des multinationales 23

    II.4. Eléments de collaboration entre les multinationales et les groupes armés 25

    II.5. Mécanisme de découragement des multinationales et des groupes armés impliqués 25

    II.6. Les initiatives internationales et régionales récentes pour lutter contre le commerce illégal des ressources naturelles 26

    1. Introduction 26

    a) Dialogue diplomatique et efforts de médiation 27

    b).Initiatives des donateurs et des gouvernements des Etats d'accueil 28

    CONCLUSION 30

    a) Au gouvernement de la RDC 30

    b) Aux entreprises multinationales 31

    c) A la Cour Pénale Internationale et la communauté internationale 31

    d) Aux gouvernements des pays voisins et de transit 31

    ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES 32

    1. OUVRAGES 32

    2. MEMOIRES ET TFC 32

    1. NOTES DE COURS 32

    1. REVUES ET PERIODIQUES 32

    TABLE DES MATIERES 34

    * 1Rapport final du groupe d'experts sur la RDC, S/2008/43, 13 février 2008, paragraphe 85

    * 2 Idem

    * 3 « Face à un fusil, que peut-on faire » rapport de global Withness juillet 2009, p.8

    * 4 KISANGANI, Albanz, note de cours de IRS, unigom G1RI

    * 5Madeleine GRAWITZ, cité par Albanz, note de cours de IRSS, Unigom G1 2007-2008

    * 6 Muyayalo, cours de MRSS, Unigom, G2 RI, 2006 -2007

    * 7 KIMBERE KITHAKA, cours de Droit Constitutionnel et Institutions Politiques, G2 RI

    * 8Hans Romkema, the cases of the FDLR, FNL and ADF/NALU, June 2007

    * 9 LABANA LASAYA BAR, Relations Internationales, éd Sirius, Kinshasa 2004

    * 10 Beaud, M, le système national mondial hiérarchisé, Paris, la Découverte, 1987 p. 56

    * 11DIUR KATOND, Les sociétés multinationales et mouvement des capitaux, Université de Kin 2009, L1 RI

    * 12 BETTATI, M, le Droit des organisations internationales, Paris, Presse Universitaire de France 1987 p 4O

    * 13http:// www.google.com

    * 14Journal Le Monde Diplomatique numéro 571- 48 emèe année, octobre 2001

    * 15 Baylis J, et Smith, S ; dir, the globalization of Word Politics, 2ème Ed. Oxfort University Press 2000

    * 16 René Jean Dupuy ; Existence de la communauté internationale, Paris Université de Sorbonne, 1988 p.45

    * 17 Exemple (archive) sur RTBF. Be : guerre au Liban en 2006 par exemple David W. Kennedy

    * 18 Francis Chauteauraynaud, une entéléchie d'après guerre froide. Note sur les modes d'existence de la communauté internationale

    * 19Voir le rapport de Global Withness intitulé « la paix sous tension : dangereux et illicite commerce de la cassitérite dans l'est de la RDC » Juin 2005

    * 20Un rapport de Global Withness Juillet 2009 « face à un fusil que peut-on faire »

    * 21 Hans Romkema, Opportunities and constraints of the disarmament and repatriation of foreign armed groups in the DRC, firsh published June 2007

    * 22Hans Romkema, op. Cit.

    * 23 rapport final du Groupe d'expert sur la RDC, S/2008/773, décembre 2008, section IV, C

    * 24La paix sous tension : op cit

    * 25Division des Mines Nord Kivu rapport annuel 2007, statistiques couvrant la période allant de janvier à septembre 2008

    * 26Rapport final du Groupe d'experts sur la RDC, S/2008/773, 10 décembre 2008

    * 27 L'annexe III DU rapport du groupe d'expert sur l'exploitation illégale des ressources naturelles, S/2002/1126 , 15 octobre 2002

    * 28L'Observatoire de l'OCDE, no 270/271, Décembre 2008- Janvier

    * 29Le Pacte mondial des Nations Unies, voir www.unglobalcompact.org

    * 30 La déclaration Tripartite de l'OIT, voir www.ilo.org

    * 31 Résolution S/RES/1856/2008 et S/RES/1857/2008 du Conseil de Sécurité des NU, 22 décembre 2008

    * 32 http /www.monuc.unmissions/org

    * 33Protocole sur l'exploitation illégale des ressources naturelles, conférence internationale sur la région des grands lacs, 30 novembre 2006l

    * 34La CIRGL, Communiqué de presse, Bujumbura, 7 avril 2009






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