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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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UNIVERSITE DE YAOUNDE I
THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I

FACULTE DES ARTS, LETTRES ET
SCIENCES HUMAINES

FACULTY OF ARTS, LETTERS AND
SOCIAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
DEPARTMENT OF GEOGRAPHY

INTERCOMMUNALITE ET GESTION
PARTICIPATIVE DE L'APPROVISIONNEMENT EN
EAU POTABLE DANS LE DEPARTEMENT DU
MBAM-ET-INOUBOU

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Etudes Approfondies (DEA) en
géographie
Option gestion des ressources naturelles

Par

TSAMO LOUIS MERLIN
Maître en Géographie

Sous la supervision de

Pr Paul TCHAWA
Maître de Conférences

Et la direction de

Dr MOUGOUE Benoît
Chargé de cours

Année académique 2007-2008

DEDICACE

A Edith martiale, épouse tendre et attentionnée et à nos enfants, Danielle Naomi et Yvanna Davila.

REMERCIEMENTS

Le présent travail est l'aboutissement de longs et pénibles efforts. Je n'aurais pas pu réussir sans l'appui et le soutien de plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer ma gratitude.

Tout d'abord à mes encadreurs, Dr. Benoît MOUGOUE et Pr. Paul TCHAWA qui, en dépit de leurs multiples occupations, ont accepté de diriger avec rigueur ce travail de recherche. Je les remercie grandement pour la disponibilité et la sollicitude dont ils ont fait preuve. Puissent-ils trouver en ce travail le témoignage de ma profonde reconnaissance et de l'admiration que j'ai pour eux.

Je voudrais ensuite témoigner ma gratitude à tous les enseignants du Département de Géographie de l'université de Yaoundé I, qui ont oeuvré sans relâche pour ma formation.

Ma reconnaissance va également à l'endroit de l'IRCOD (Institut de coopération et Développement), des maires des communes du département du Mbam-et-Inoubou, et de l'ONG ERA-Cameroun, pour m'avoir permis, dans le cadre d'un stage, de mener mes recherches sur le terrain.

Merci également à papa, toi qui sans cesse m'encourages d'aller de l'avant. Puisse ce travail être pour toi un motif de satisfaction.

Je ne saurais oublier mes frères et amis avec qui j'ai partagé des moments de joie et de peine. Je pense notamment à M et Mme TANAWA, M et Mme DJOSSEU, NKEUMEZEU Paul Henri, TSAMO Yves, TSAMO Ange Désiré, TSAMO Emile, Mme KOUAM, KAYO Bertin, FOGUE Alain, TANKE Thomas, DANFEU Serges, KAYO Nadine, TINA Magloire, NGA pierre, TCHASSO Marcel ...

Que tous ceux que ma mémoire a eu l'indélicatesse d'oublier trouvent ici l'expression de ma profonde reconnaissance.

RESUME

Le département du Mbam - et - Inoubou occupe le Nord Ouest de la province du centre au Cameroun. C'est un département à forte coloration rurale qui est parsemé de quelques petits centres urbains. Il connait de nombreux problèmes d'approvisionnement des populations en eau potable.

Le Mbam-et-Inoubou juxtapose des zones favorables à l'exploitation des eaux souterraines et des secteurs peu propices. L'approvisionnement quotidien en eau des populations est assuré par le réseau SNEC dans les centres urbains et par les ouvrages d'hydraulique villageoise dans les zones rurales. Ces ouvrages sont inégalement répartis sur l'ensemble du département. Certaines communes telles que Bokito ou Bafia rural2 sont mieux loties. Dans l'ensemble, seuls 65 des 171 villages du département ont un point d'eau. Sur les 315 points d'eau que nous avons recensés, seuls 69 % sont fonctionnels. Il existe un large déficit au niveau du taux de couverture en eau potable. Ce dernier est de 5.5 % en milieu urbain et de 30 % en milieu rural.

Cette situation est exacerbée par l'inexistence de plate-forme de concertation entre les différents acteurs du domaine de l'hydraulique qui opèrent dans le département. Il en résulte un laisser-aller préjudiciable à l'approvisionnement en eau des populations et à l'efficience de certains points d'eau.

Sur l'ensemble du département, on dénombre quatre principaux modes de gestion des points d'eau (comité de gestion, gestion intégrée au sein d'un comité de développement ou d'un groupe d'initiative commune, gestion par délégués, gestion individualisée). Ces modes ont des résultats variables, ce qui explique la variation de la permanence et de la disponibilité de l'eau en fonction des villages.

En se fondant sur les lois de la décentralisation qui désormais confèrent aux municipalités le service de l'approvisionnement en eau des populations et pour remédier à la carence observée, les neuf communes du département ont décidé de se réunir au sein d'une association dénommée ASCOMI. A travers cette association, elles comptent mettre en commun leurs savoir-faire et leurs moyens afin de définir une politique intercommunale de gestion de l'eau au sein du département. Une telle politique doit prendre en compte un certain nombre de paramètres notamment ceux qui ont trait au contexte sociologique de la région, mais également la volonté des populations bénéficiaires.

Les neuf communes doivent au préalable mettre sur pied un organe intercommunal de gestion de l'eau. Cet organe aura pour rôle de superviser l'ensemble du processus, de définir les rôles et les responsabilités de chaque acteur et de centraliser les différentes interventions sur le territoire. Etant donné la faible expertise technique et le peu de moyens logistiques et financiers des municipalités, une politique intercommunale efficace devra passer par une délégation de gestion des différents ouvrages d'approvisionnement en eau. Cette délégation peut se faire à travers la gérance, l'affermage ou la concession. Elle ne signifie pas l'abandon du processus aux exploitants mais elle permet une amélioration du service de l'eau. Bien entendu, il faut matérialiser toutes les relations entre les différents acteurs du processus par des contrats. La structure de gestion intercommunale devra capitaliser les enseignements des différents modes de gestion mis en oeuvre, promouvoir les modes de gestions efficaces et les répliquer dans les zones à problèmes.

2 Depuis le décret présidentiel N°2007/117 du 24 avril 2007, la commune de Bafia rural a été scindée en deux autres communes : Kon-Yambetta et Kiiki. Dans le cadre de cette étude nous avons travaillé avec des données portant sur l'ancienne commune de Bafia rural dans la mesure où les limites territoriales des communes nouvellement créées n'étaient pas encore disponibles et les exécutifs communaux n'étaient pas encore votés et installés

ABSTRACT

The Mbam Inoubou division is found in the south west area of the centre province in Cameroon. It's a division with strong rural colouring, but there are all the same some small urban centres. Like the majority of that type of division in Cameroon, this one is confronted with drinkable water supply for local people.

Looking at its physical aspect, this division is characterised by a juxtaposition of areas favouring subsoil water exploitation and areas that do not. It is the Cameroon national water company that supplies urban centres daily with water, but rural areas use locally made hydraulic systems. Unfortunately these infrastructures are unequally distributed on the whole of the division. Some municipalities are better parcelled off than others. However it is noticed that only 65 villages out of 171 have a water point and only 69% of the 315 water point we have listed are functional. Consequently, we can notice a great deficit at the level of the coverage rate for the drinkable water supply, which is 5.5% in urban areas against 30% in rural areas.

The fact that there is no concertation between the various actors of the hydraulics who operate in the division doesn't help the situation to improve; hence a dangerous disorder unfavourable to local people in terms of water supply and water point efficiency. As a matter of fact one can notice a concentration of water works in some villages while some others are totally deprived

On the whole of the department, one can distinguish different modes of water point management like management boards, integrated management (within a community initiative group or a local development committee), commissioners, individual management, etc. These different management modes also have different outcomes therefore causing the availability and regularity of water to vary from one village to the other.

On the basis of the decentralization laws which allow the water supply department to councils and in the order to improve this situation, the nine communities of the Mbam Inoubou division have created the ASCOMI to put together their knowledge and means for setting a water management intercommunity policy. For so doing they have to take into account the sociological aspect of the area but much more the will of the populations. That is why a participative approach is necessary.

These nine councils should first of all create an intercommunity water management board to supervise the whole of the process, to define the roles and responsibilities of each participant and to be present all over the division. Given the little technical, logistical and financial means, their intercommunity policy would be effective by power delegation on the different water supply works. This can be done through management, leasing or concession, but it does not mean abandoning the management process to exploiters. It rather gives way to improving the supply. Materialising this network through contracts between actors is of course necessary, and the basic intercommunity management structure should handle all management modes used by partners, advise effective modes and go down to problematic areas.

SOMMAIRE

Page DEDICACES . i

REMERCIEMENTS iiRESUME .. iiiABSTRACT . iv

SOMMAIRE . v

LISTE DES ABREVIATIONS ix

LISTE DES FIGURES x

INTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : APPROCHE THEORIQUE ET CONCEPTUELLE . 3

I DELIMITATION DU CADRE DE L'ETUDE .. 4

A- Sur le plan thématique................................................................................... 4

B- Sur le plan spatial......................................................................................... 4

1 Le milieu physique.......................................................................................... 5 1-1 Le relief................................................................................................. 5 1-2 Le climat et l'hydrographie............................................................................ 5 1-3 La pédologie et la végétation.......................................................................... 7

2 Le milieu humain et social........................................................................... 7

C- Délimitation temporelle.................................................................................. 8

II PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE . 8

III QUESTION DE RECHERCHE 10

IV CONTEXTE SCIENTIFIQUE ET THEORIQUE DE LA RECHERCHE 11

A contexte scientifique... 11

1- Sur la thématique de l'accès à l'eau 11

2- Sur le thème des acteurs et des logiques d'actions, 12

3- Au sujet des politiques d'accès à l'eau 13

4- Sur le plan monographique............... 14

BApproche théorique........................................................................................ 15

1- Définitions et clarification des concepts............................................................. 15 1-1 L'intercommunalité................................................... ... ............... 15

1-2 La gestion participative............................................. ............................. 18

1-3 L'eau......................................................................................................... 20

2- Fondements théoriques des formes d'accessibilité a l'eau..................................... 29 2-1 Du modèle rural au " modèle " de gestion communautaire.................................. 29 2-2 Du modèle urbain au " modèle " de distribution déléguée............................... 30

2-3 Dysfonctionnements et rapprochement des deux " modèles "................................ 31

V OBJECTIF DE LA RECHERCHE 32

VI HYPOTHESES DE LA RECHERCHE 32

AHypothèse principale........................................................................ ......... 32

B Hypothèses spécifiques................................................................................... 33

VII METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PROBLEMES

RENCONTRES............................................................................................... 33

A Méthodologie de la recherche..................................................................... 33

1 Les sources de données 33

2 Le traitement des données........................................................................... 35

B Problèmes rencontres 35

VIII INTERET DU SUJET 36

DEUXIEME PARTIE : PREMIERS RESULTATS 37

CHAPITRE I: TYPOLOGIE, REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET FONCTIONNEMENT DES OUVRAGES D'HYDRAULIQUE DANS LE DEPARTEMENT DU MBAM-ET-INOUBOU 38

INTRODUCTION.............................................................................................. 38

I-1 typologie des ouvrages.................................................................................. 38

I-1-1 Les Adductions d'Eau Potable (AEP)........................................................ 38 I-1-1-1 Les réseaux SCANWATER............................................................... 38 I-1-1-2 Le réseau CAMWATER................................................ ...... 41

I-1-2 Les ouvrages d'hydraulique villageoise..................................................... 43 I-1-2-1 Les forages.................................................................................... 43 I-1-2-2 Les puits....................................................................................... 45 I-1-2-3 Les sources.................................................................................... 50

I-2 Répartition des ouvrages par municipalité................................................ ... 57

I-3 Fonctionnement............................................................................................ 58
I-4 Taux de couverture des besoins en eau potable.................................................. 62
I-4-1 Taux de couverture en milieu urbain......................................................... 63
I-4-2 Taux de couverture en milieu rural.......................................................... 64

CONCLUSION................................................................................................. 67

CHAPITRE II: LES ACTEURS INTERVENANTS DANS LE PROCESSUS DE GESTION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ET LES PROBLEMES RENCONTRES . 68

INTRODUCTION.............................................................................................. 68
II-I Une multiplicité d'acteurs.............................................................................. 68

II-1 -1 L'Etat .......................................................................................... 68

II-1-2 La coopération bilatérale et multilatérale 69

II-1-3 Les ONGs 69

II-1-4 Les municipalités 70

II-1-5 Les élites et les élus 70

II-1-6 Les bureaux d'études ............................................................................ 70
II-1-7 Les entreprises..................................................................................... 70

II-1-8 Les organismes confessionnels . 71

II-1-9 Les comités de gestion et les comités de développement .. 71

II-1-10 Les populations ................................................................................. 71 II-1-11 Les artisans réparateurs 72
II-2 Les insuffisances rencontrées......................................................................... 72

II-2- 1 Une multitude de conflits.................................................................. 73

II-2-1-1 les conflits liés au puisage......................................................... 73

II-2-1-2 Les conflits liés à la position du point d'eau au sein de la communauté... 73
II-2-1-3 Les conflits liés au mode de gestion................................................... 74
II-2-1-4 Les conflits liés à la propriété du point d'eau..................................... 74

II-2-2 Les pratiques et comportements à risques................................................. 74 II-2-2-1 Des points d'eau essentiellement utilisés par des enfants...................... 74 II-2-2-2 L'action des élites : une aide aux conséquences perverses............... 75 II-2-2-3 Des enjeux politiques et administratifs.............................................. 75

II-2-2-4 Des ouvrages d'AEP de qualité approximative.............................. 75

II-2-2-5 Des techniciens peu qualifiés...................................................... 76

CONCLUSION................................................................................................. 76

CHAPITRE III : LES MODES DE GESTION DES POINTS D'EAU 77 PRATIQUES PAR LES POPULATIONS

INTRODUCTION.............................................................................................. 77

III-1 la politique sectorielle et le mode de gestion de l'eau tel que définis par l'Etat 77

III-1-1 La politique sectorielle 77

III-1-2 Stratégie de gestion et d'entretien des points d'eau 78

III-2 Les modes de gestion tels que pratiqués par les populations 80

III-2-1 En milieu rural.............................................................................. 80

III-2-1-1 Gestion par comité ad hoc 80

III-2-1-2 La gestion intégrée dans les activités d'un comité de développement ou

d'un groupe d'initiative commune 83

III-2-1-3 La gestion déléguée 84

III-2-1-4 La gestion individuelle 84

III-2-1-5 L'absence de gestion 85

III-2-2 En milieu urbain 85

III-3 Place et rôle de la femme dans le processus d'approvisionnement de gestion de

l'eau 87

III- 4 Les usages de l'eau 88

III-4-1 En fonction de la disponibilité de l'eau 88

III-4-1-1 Lorsque l'eau est rare 88

III-4-1-2 Quand la ressource est abondante (Boyabissoumbi, Kiiki) 89

III-4-2 En fonction du type d'ouvrage 89

III-4-2-1 Les forages 89

III-4-2-2 Les puits aménagés 90

III-4-2-3 Les sources 90

III-4-2-4 Cas des Minis - réseaux SCANWATER 90

III-4-3 Les aspects sanitaires 91

III-5 Maintenance des ouvrages 92

III-6 Les processus de mobilisation des fonds 93

III-6-1 La mobilisation des fonds dans le cadre des comités de gestion ad hoc 93

III-6-2 La mobilisation des fonds dans le cadre d'un comité de développement 94

III-6-3 Les contributions ponctuelles............................................................ 95

CONCLUSION................................................................................................. 96

CHAPITRE IV : VERS UNE GESTION INTERCOMMUNALE ET PARTICIPATIVE DE L'ACCES A L'EAU POTABLE DANS LE MBAM - ET - INOUBOU 97

INTRODUCTION.............................................................................................. 97

IV-1 L'approche intercommunale de la gestion de l'eau potable dans le Mbam-et-

Inoubou...................................................................................................... 98

IV-1-1 La vision de la question de l'AEP pour les 8 communes du Mbam- et- Inoubou 98

IV-1-2 Les objectifs de l'approche intercommunale 99

IV-1-3 Eléments à prendre en considération dans l'élaboration de le stratégie

intercommunale de l'AEP.............................................................................. 100

IV-1-4 La méthodologie à suivre dans l'élaboration de la stratégie intercommunale 101

IV-2 Proposition d'un modèle intercommunal de gestion de l'AEP........................ 103

IV-2-1 La plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP : un modèle qui repose sur

une base participative 104

IV-2-2 Le fonctionnement de la plate- forme intercommunale de gestion de l'eau 105

IV-2-3 Quels mécanismes de financement ? 108

IV-3 Quelques éléments à prendre en compte pour assurer la pérennité de l'AEP dans leMbam - et - Inoubou 108

CONCLUSION................................................................................................. 110

CONCLUSION GENERALE 111

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .. 114

ANNEXES 118

LISTE DES ABREVIATIONS

· ACP : Afrique Caraïbes Pacifique ;

· AEP : Approvisionnement en eau potable ;

· AFVP : Association Française des Volontaires du Progrès ;

· ASCOMI : Association des communes du Mbam - et - Inoubou ;

· BE : Bureau d'étude ;

· BID : Banque Islamique de Développement ;

· BIPE : Budget d'investissement public de l'Etat ;

· CAFOR : Cellule d'appui et de formation ;

· CD : Compact disk ;

· CG : Comité de gestion ;

· CGPE : Comité de gestion de point d'eau ;

· DDMINEE : Délégation départementale du Ministère de l'Eau et de l'Energie

· ERA-Cameroun : Environnement Recherche-Action au Cameroun ;

· EPCI: Etablissement public de coopération intercommunale ;

· GIC : Groupe d'initiative commune

· GPS : Global Positioning System

· HIMO : Haute intensité de main-d'oeuvre

· IEC : Information, éducation, communication ;

· IRCOD : Institut de Coopération et de Développement ;

· ISF : Ingénieurs sans frontières ;

· MINEE : Ministère de l'Eau et de l'Energie ;

· OMD : Objectif millénaire de développement ;

· OMM : Organisation météorologique mondiale ;

· ONG : Organisation non gouvernementale ;

· PA : Puits aménagé ;

· PNA : Puits non aménagé

· PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement ;

· PPTE : Pays pauvre très endetté ;

· PSA : Puits sommairement aménagé ;

· PSEAU : Programme solidarité eau ;

· SA : Source aménagée ;

· SAN : Syndicats d'agglomération nouvelle ;

· SIG : Système d'information géographique

· SNA : Source non aménagée ;

· SNEC : Société nationale des eaux du Cameroun ;

· SONEL : Société nationale d'électricité ;

· SSA : Source sommairement aménagée ;

· OMD : Objectif millénaire de développement ;

· TTC : Toutes taxes comprises ;

· UNICEF : Organisation des Nations Unies pour l'Enfance ;

· CAMWATER : Camerounaise des eaux

LISTE DES FIGURES

FIGURES

Figure 1 : Localisation du département du Mbam-et-Inoubou

Figure 2 : Cycle de l'utilisation de l'eau par les communautés humaines

Figure 3: Localisation des mini réseaux d'approvisionnement en eau dans le Mbam-et-Inoubou Figure 4 : Cycle du traitement des eaux dans le département du Mbam-et-Inoubou

Figure 5 : Eléments internes d'un forage

Figure 6 : Localisation des forages dans le département du Mbam-et-Inoubou

Figure 7 : Eléments internes d'un puits aménagé

Figure 8 : Localisation des puits aménagés dans le département du Mbam-et-Inoubou Figure 9 : Localisation des sources aménagées dans le département du Mbam-et-Inoubou Figure 10 : Localisation des sources sommairement aménagées dans le Mbam-et-Inoubou Figure 11 : Répartition des ouvrages par commune

Figure 12 : Fonctionnalité des ouvrages

Figure 13: Etat des ouvrages par commune

Figure 14 : Répartition des types d'ouvrages non fonctionnels par commune

Figure 15 : Taux de couverture en eau potable des villages du Mbam - et - Inoubou Figure 16 : Permanence de l'eau en fonction des localités

Figure 17 : Etat des ouvrages des entreprises (maîtres d'oeuvres)

Figure 18 : Modèle de gestion d'un point d'eau élaboré par la DDMINEE du Mbam - et - Inoubou

Figure 19 : Répartition des modes de gestion des points d'eau par municipalité

Figure 20 : Eau de boisson /type d'ouvrage

Figure 21 : Mode de gestion par type d'ouvrage d'AEP

Figure 22 : Vision de l'ASCOMI pour l'émergence d'une nouvelle démarche

Figure 23 : Axes principaux de la stratégie intercommunale

Figure 24 : Méthodologie pour l'élaboration de la stratégie intercommunale de gestion de l'eau Figure 25: Des relations contractuelles dans le cadre de la délégation de certains aspects de la gestion de l'AEP

TABLEAUX

Tableau 1 : Répartition du linéaire du réseau CAMWATER par commune

Tableau 2: Analyse comparative des types de puits d'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines du Cameroun.

Tableau 3: Analyse des différents types de sources d'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines du Cameroun

Tableau 4 : Répartition des ouvrages d'AEP par commune

Tableau 5 Fonctionnalité des ouvrages par commune

Tableau 6: Nombre d'habitants par point d'eau dans la zone d'étude

Tableau 7: Taux de couverture des besoins en eau par habitant en zone urbaine

PHOTOS

Photo 1 : Eléments externes d'un forage de marque Volanta Photo 2 : Vue partielle de l'intérieur d'un puits non aménagé Photo 3 : Un puit sommairement aménagé

Photo 4 : Vue externe d'un puit aménagé

Photo 5 : Une source non aménagée

Photo 6 : Une source sommairement aménagée

INTRODUCTION

La problématique de l'approvisionnement en eau potable constitue un des enjeux majeurs de ce millénaire. En effet, cette denrée indispensable à la vie n'est pas toujours accessible à tous en quantité et en qualité. Sa mise à disposition constitue par conséquent un souci permanent pour tous les gouvernements du monde entier. Si dans les pays développés l'accès à l'eau potable est une réalité palpable, il n'en est pas de même pour les pays en voie de développement. Ceux-ci font face à de sérieuses difficultés quant à l'approvisionnement en eau potable de leurs populations.

En Afrique sud saharienne, moins de 50 % des habitants a accès au système d'adduction d'eau potable. La situation est encore plus critique en zone rurale où les populations n'ont parfois que pour seul recours l'usage des cours d'eau

Au Cameroun, seulement 106 des 320 villes recensées sont alimentées par le réseau SNEC. Si le taux de desserte est estimé à 30 % en milieu urbain, il n'est que de 5 % en milieu rural. C'est la situation qui prévaut dans notre zone d'étude : le département du Mbam-et-Inoubou. En effet, crée en 1995, le département du Mbam-et-Inoubou résulte de l'éclatement du grand Mbam. Il occupe le Nord Ouest de la province du Centre et a pour chef-lieu Bafia. Depuis les décrets présidentiels N°2007/115 du 23 avril 2007 et N°2007/117 du 24 avril 2007, le Mbam-et-Inoubou compte désormais huit arrondissements et un district. L'espace y est organisé autour de neuf communes (Bafia, Bokito, Ombessa, Deuk, Makénéné, Ndikiniméki, Kiiki, Kon-Yambetta et Nitokou)

C'est un département essentiellement rural, peuplé d'une population cosmopolite. Comme dans de nombreux autres départements du pays, la problématique de l'approvisionnement en eau potable des populations s'y pose avec acuité. Malgré les efforts déployés par le gouvernement et les acteurs de la société civile dans le domaine de la mise en oeuvre des ouvrages d'hydraulique villageoise, la majeure partie du territoire reste à desservir car les ouvrages ainsi implantés ne suffisent pas à satisfaire la demande.

C'est pour apporter une contribution à la recherche de solutions efficaces pour faire face à ces insuffisances que nous avons jugé nécessaire de mener cette étude. Ce travail se veut une réflexion qui explorera les voies et moyens pouvant contribuer à l'amélioration de

l'approvisionnement en eau potable des populations du département du Mbam-et-Inoubou. Il se divise en deux grandes parties.

La première partie porte sur le cadre conceptuelle et théorique. Elle délimite le sujet sur les plans thématique, spatial et temporel. Un accent est également porté sur une étude des différents concepts qui sou tendent ce travail ainsi que les différentes théories qui régissent l'approvisionnement en eau potable. Cette partie se termine par l'énoncé de la problématique générale, de la question de recherche ainsi que de la méthodologie employée pour parvenir à nos fins.

La deuxième partie, quant à elle, met en avant les premiers résultats de nos recherches sur le terrain. Elle met en évidence la typologie, le fonctionnement et la répartition des ouvrages d'hydraulique dans le département. Les acteurs de la filière sont également identifiés et les problèmes qu'ils rencontrent, évoqués. Un accent particulier est mis sur les modes de gestion des points d'eau développés par les populations. La deuxième partie se termine par la proposition d'un mode de gestion intercommunale et participatif de l'accès à l'eau potable.

En somme il s'agit d'une contribution à la réflexion en vue de l'amélioration du taux de couverture qualitatif et quantitatif de l'approvisionnement en eau potable des populations du Cameroun en général et de celles du département du Mbam-et-Inoubou en particulier. Elle se veut également un outil pour une gestion rationnelle et durable des ressources en eau au sein de notre pays.

PREMIERE PARTIE: APPROCHE
CONCEPTUELLE ET THEORIQUE

I DELIMITATION DU CADRE DE L'ETUDE

La présente partie de notre étude a pour but de présenter et de circonscrire le sujet de notre recherche sur le plan thématique, spatial et temporel.

A- Sur le plan thématique

Les populations du Mbam-et-Inoubou font face aujourd'hui à de sérieuses difficultés d'approvisionnement en eau potable. Cette situation s'explique par l'absence d'une politique de l'Eau3 bien définie, la multiplicité d'intervenants dans ce domaine et surtout par l'absence d'une plate-forme de concertation et de coordination des actions des différents acteurs du secteur. Toutefois, des efforts sont déployés pour remédier à la situation en milieu urbain à travers la SNEC et en milieu rural à travers l'utilisation des ouvrages d'hydraulique villageoise

Au-delà de la nécessité de pourvoir aux besoins en eau potable des populations, les programmes d'hydraulique villageoise ont un triple objectif :

· améliorer les conditions d'hygiène et de santé des populations ;

· réduire les corvées d'eau pour les femmes et les enfants ;

· stabiliser les populations auprès des points d'eau permanents.

Le diagnostic de la situation actuelle de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam-et-Inoubou révèle un certain nombre d'insuffisances tant en quantité qu'en qualité. C'est pourquoi, s'appuyant sur l'opportunité qu'offrent les nouvelles lois de Juillet 2004 sur la décentralisation, les neuf communes du département se sont regroupées au sein d'une association dénommée ASCOMI (Association des Communes du Mbam-etInoubou). Cette structure intercommunale vise la mise en commun des moyens financiers et techniques desdites municipalités afin d'améliorer durablement les conditions d'approvisionnement en eau potable des populations de leur ressort territorial.

B- Sur le plan spatial

Le département du Mbam-et-Inoubou (notre zone d'étude) s'étend entre 4°et 5° de latitude Nord et entre 10° 22' et 11° 30' de longitude Est. Il résulte de l'éclatement du grand Mbam en 1995 et occupe le Nord - Ouest de la province du Centre. Il est limité au Nord Ouest par le département du Noun, à l'est par le département du Mbam-et-Kim, à l'ouest par le département du Ndé, au sud par les départements de la Sanaga maritime et de la Lékié.

Sa superficie est de 7 125 Kilomètres carrés. Sa population est estimée à 260 000 habitants. Sur le plan administratif, depuis les décrets présidentiels N°2007/115 du 23 avril

3 Une politique sectorielle de l'eau est toutefois en cours de validation au Ministère de l'énergie et de l'eau. Cependant, la lettre de la politique de l'hydraulique urbaine existe.

2007 et N°2007/117 du 24 avril 2007, le département du Mbam-et-Inoubou compte compte huit arrondissements : Bafia, Bokito, Ombessa, Deuk, Makénéné, Ndikiniméki, Kiiki, KonYambetta et un district Nitoukou. L'espace est réparti sur neuf communes4 (Bafia, Bokito, Ombessa, Deuk, Makénéné, Ndikiniméki, Kiiki, Kon-Yambetta et Nitokou)

1 Le milieu physique

1-1 Le relief

Le relief du département du Mbam-et-Inoubou est constitué de surfaces plates et des plateaux, arrondis aux sommets rocheux, de montagnes aux pentes raides, de falaises escarpées, de vallées enfoncées. Les plateaux d'altitude moyenne de 850 m, couvrent 1/3 de la surface du département. Parmi les hauts sommets on peut citer l'Ongodion au sud de Ndikinimeki, le Nekond à l'ouest. Près de Ndokbiakat se dresse l'Oma Wo Buéa (1300 m) ainsi appelé en comparaison avec le mont Cameroun. On peut également ajouter le mont Ehola Mboka dont l'altitude ne dépasse pas 1000 m.

Sur le plan géologique, les formations du socle datent du précambrien. Elles sont dominées par les embréchites, les gneiss à biotite et les quartzites. La région est entièrement constituée de terrains métamorphiques anciens. La couche d'altération est constituée d'un matériau argilo-sableux riche en fer et en alumine. Cette couche est caractérisée par sa couleur ocre. La faible épaisseur de la couche d'altération (4 à 12 m) et la proximité de la roche mère sont des facteurs qui expliquent les difficultés de captage de l'eau par les puits et l'intermittence des sources.

1-2 Le climat et l'hydrographie

Le climat du Mbam-et-Inoubou est du type équatorial guinéen. Il y tombe en moyenne 1 500 à 2 000 mm de pluie par an. L'année est répartie en quatre saisons :

- une grande saison sèche de décembre à mi-mars ;

- une petite saison de pluies de mi-mars à juin ;

- une petite saison sèche de mi-juin à août ;

- une grande saison de pluies de septembre à novembre.

4 Depuis ces décrets la commune de Bafia rural a éclaté en deux autres communes : Kiiki et Kon-Yambetta. Toutefois dans le cadre de cette étude nous avons jugé nécessaire de travailler avec les limites de l'ancienne commune de Bafia Rural dans la mesure où les communes nouvellement créées n'étaient pas encore matérialisées sur le terrain et n'avaient pas encore de responsables administratifs.

Fig 1 : Localisation du département du Mbam-et-Inoubou 17

La température moyenne varie entre 23 et 24° C avec des pics de 38 ° C en février, période pendant laquelle l'évapotranspiration atteint son maximum.

Sur le plan hydrographique, le département est arrosé par trois grands cours d'eau :

> la rivière Makombé qui draine l'arrondissement de Ndikinimeki et le district de Nitoukou ;

> le Mbam (principal affluent de la Sanaga), qui draine le centre, le nord et l'ouest du département ;

> la Sanaga qui régule presque tous les écoulements d'eau souterraine avec une influence accentuée sur les arrondissements d'Ombessa et de Bokito.

1-3 La pédologie et la végétation

Situé sur des sols férrallitiques avec un potentiel de fertilité variable, le département du Mbam-et-Inoubou possède, en plus des sols rouges et jaunâtres, des sols latéritiques riches en humus dans les domaines où prédomine la savane.

La végétation du département du Mbam-et-Inoubou est riche et variée. Elle est assimilée à celle de la zone post forestière. De nos jours, la forêt a fortement subi les effets de l'anthropisation. Elle ne subsiste que le long des cours d'eau alors que la savane arbustive dégradée riche en imperata cylindrica occupe une bonne partie du territoire.

2 Le milieu humain et social

Le département du Mbam-et-Inoubou a un peuplement cosmopolite. On y recense plusieurs ethnies, notamment les Yambassa, les Banen, les Bafia, les Nyokon, les Yambetta. Ces ethnies font toutes, partie du grand groupe des Bantou.

L'organisation politique traditionnelle du département est fondée sur les clans. L'autorité est patriarcale. Le chef est un descendant du fondateur du clan. En dépit des divisions administratives, les populations du Mbam-et-Inoubou en particulier et celles du Mbam en général, sont liées non seulement par l'appartenance à un même territoire, mais également par des liens de fraternité. Ce sont d'excellents agriculteurs. Elles vivent essentiellement des revenus que leur procurent le sol et l'élevage du petit bétail. En effet, l'économie du Mbam-et-Inoubou repose sur la culture des produits de rente et l'exploitation forestière. Les difficultés d'approvisionnement en eau et son insuffisance constituent un frein pour les activités économiques du secteur primaire et secondaire.

Le Mbam-et-Inoubou associe des zones rurales et des petits centres urbains. On y note un dualisme au niveau de l'approvisionnement en eau potable. Les réseaux SNEC se retrouvent uniquement dans les centres urbains alors que l'approvisionnement en eau des

zones rurales est assuré par les ouvrages d'hydraulique villageoise (Forages, mini-réseaux, puits et sources).

Pour l'ensemble des populations du département, l'eau a une importance capitale. Elle sert non seulement pour les usages quotidiens (consommation, hygiène corporelle, ménage...), mais, elle est également utilisée au cours de multiples cérémonies traditionnelles.

C Délimitation temporelle

Depuis le début de la décennie 80, au regard de la crise économico-financière et la pression des bailleurs de fonds qui en a résulté, les gouvernements des pays d'Afrique, de plus en plus désarmés face à l'ampleur des besoins sociaux et des pressions externes, ont été obligés d'adhérer à une nouvelle forme d'organisation de l'action publique qui est la décentralisation.

Les réformes liées à la décentralisation ont été initiées essentiellement du sommet vers la base dans un processus très volontariste et très encadré.

Au Cameroun, les collectivités locales décentralisées qui fonctionnent normalement sont les communes. Elles gèrent les affaires locales sous la tutelle de l'Etat en vue du développement économique, social et culturel des populations. Les communes ont compétences dans plusieurs domaines dont celui de l'eau. En effet, la loi d'orientation de la décentralisation de juillet 2004 renforce celle de l'eau de 1998. Elle transfère les compétences en matière d'approvisionnement en eau potable aux communes.

Conscientes cependant qu'il leur sera impossible de prendre en charge individuellement cette question, les neuf communes du département du Mbam-et-Inoubou ont décidé de se regrouper en une association dénommée ASCOMI (association des communes du Mbam-et-Inoubou) afin de mettre en commun leurs moyens et de définir une politique commune de l'approvisionnement en eau potable qui intègre la société civile.

II PROBLEMATIQUE DE LA RECHERCHE

L'eau est une ressource indispensable au maintien de la vie. Au-delà de sa fonction biologique, l'eau potable est un élément majeur qui participe à la sauvegarde de la dignité humaine.

La problématique de l'eau occupe une place importante dans les grands débats qui concernent l'avenir de l'humanité (sommet de Rio, sommet de Johannesburg, forum mondial de l'eau au Japon...). Patrimoine de l'humanité, bien commun des peuples, source de vie, l'«or bleu» est plus que jamais en péril. Expression des rapports sociaux injustes qui

prévalent entre les nations et à l'intérieur de chacune d'elles, la gestion de l'eau est l'objet de plusieurs conflits.

L'eau est indispensable à la vie. Mais, des millions de personnes, partout dans le monde, manquent d'eau. En effet, toutes les dix minutes, 1505 personnes meurent dans le monde parce qu'elles n'ont pas accès à de l'eau potable. Les maladies liées à l'eau telles que le choléra, la typhoïde, les diarrhées, sont de plus en plus récurrentes surtout dans les pays en développement..

Il y a d'autre part de grandes inégalités géographiques. Aux Etats-Unis par exemple, un habitant consomme 600 litres d'eau par jour6. C'est 30 fois ce qu'il faudrait à un enfant africain pour survivre. En Afrique, il faut marcher en moyenne 6 km par jour pour aller chercher de l'eau. La situation est d'autant plus inquiétante que l'eau douce disponible par habitant va être divisée par trois en 50 ans. La pénurie d'eau menace tous les continents. On commence en Europe à prendre conscience des problèmes de sécheresse. Mais, la situation la plus explosive se rencontre en Asie où 2/3 de la population mondiale, soit 300 millions de Chinois, boivent tous les jours de l'eau polluée par des produits chimiques.

En Afrique sahélienne, moins de 50% des populations ont accès au système d'adduction d'eau potable. A peine 36 % bénéficient d'installations d'assainissement. Pourtant, en 20 ans, près de 100 000 points d'eau ont été aménagés. Cette année, le nombre d'Africains non approvisionnés en eau potable atteindra 447 millions, et moins d'un tiers de la population aura accès à des moyens d'assainissement adéquats. 93 % de la population en Erythrée, 65 % en Sierra Léone et au Mali, 50 % au Sénégal n'ont pas accès à l'eau potable. Un Africain n'utilise, en moyenne, que 20 litres d'eau par jour contre 600 litres pour un Américain

Dans notre pays, l'eau est à la fois abondante et rare. Il faut donc identifier les ressources en eau, les évaluer, les mobiliser, les traiter et les rendre accessibles à tous. Les dispositions actuelles montrent leur insuffisance notamment dans les régions rurales ou dans les petits centres urbains.

En effet, l'accès à l'eau potable est extrêmement difficile dans les régions rurales ou dans les petits centres urbains. Sur 320 villes et autres localités du Cameroun, seulement 1067 d'entres elles sont alimentées en eau potable par le réseau de la SNEC. En 1997, la SNEC a produit 56 millions m3 d'eau potable dont 70% ont été servis dans les deux plus

5 Source Nations Unis, New - York, mars 2003

6 Source Nations Unis, New - York, mars 2003

7 DJEUDA, H.B et al Yaoundé PUY 2001

grandes villes de Yaoundé et Douala. En zone rurale, le réseau SNEC est généralement inexistant.

Dans les petits centres urbains et les zones rurales, le concessionnaire des réseaux estime que ses investissements ne sont pas rentables. C'est le cas du département du Mbamet-Inoubou où seules cinq villes sont approvisionnées par le réseau SNEC. Le taux de desserte y est de 5 % en milieu urbain et de 30 % en milieu rural.

De nos jours, le contexte juridique marqué par la décentralisation permet des avancées. En effet, désormais, les collectivités locales ont le droit de pourvoir leurs populations en eau potable. Toutefois, il est déplorable que celles-ci n'aient pas été préparées à recevoir de telles responsabilités. Leurs budgets, très limités, ne leur permettent pas d'assumer la charge de l'approvisionnement en eau potable qui nécessite des investissements financiers colossaux et des moyens techniques considérables.

Pour pallier la situation, les communes du Mbam-et-Inoubou ont exploré la voie de l'intercommunalité. Cette voie, pensent-elles, leur permettra de faire face à la situation et surtout d'être plus crédibles dans la recherche des diverses opportunités que procure la coopération décentralisée.

III QUESTION DE RECHERCHE

Notre travail se veut une contribution à l'émergence d'une véritable maîtrise d'ouvrage intercommunale dans le cadre d'une démarche participative impliquant l'ensemble des acteurs locaux de l'eau.

Notre question de recherche sera par conséquent celle de savoir si, dans le contexte actuel de décentralisation, l'approche intercommunale de la gestion de l'eau peut contribuer à l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des populations du département du Mbam-et-Inoubou ?

En d'autres termes, il s'agira pour nous de savoir si l'approche intercommunale et la gestion participative de l'eau peuvent surmonter tous les problèmes et les manquements qui entravent l'accès actuel à l'eau potable des populations de ce département.

A ce titre, nous nous posons les questions suivantes :

> Quel est l'état des lieux de l'approvisionnement en eau potable au sein du département du Mbam-et-Inoubou ?

> Quelles sont les logiques d'interventions des acteurs sur le terrain ?

> Quels sont les différents facteurs à prendre en considération dans le processus d'élaboration d'une politique participative et intercommunale de gestion de l'approvisionnement en eau potable au sein du département ?

> Comment peut se matérialiser une politique intercommunale efficiente de gestion de l'approvisionnement en eau potable ?

IV CONTEXTE SCIENTIFIQUE ET THEORIQUE DE LA RECHERCHE

A Contexte scientifique

La problématique de l'approvisionnement en eau des petits centres urbains et des zones rurales au Cameroun et dans le monde a déjà fait l'objet de plusieurs études. Cependant, au Cameroun comme le rappelle la stratégie du Ministère de l'Eau et de l'Energie, très peu d'études ont été consacrées à la gestion et à l'organisation autour des ouvrages d'approvisionnement en eau potable.

Plusieurs documents existent. On peut en citer quelques uns sans toutefois être exhaustifs :

1- Sur la thématique de l'accès à l'eau

· DJEUDA H. B et al (2001), dans L'eau au Cameroun, traitent des différents types de ressources en eau rencontrées dans le pays en fonction des climats. Ils examinent également le contexte institutionnel de l'eau et de l'assainissement tout en identifiant les différents acteurs du secteur de l'eau. Ils analysent également les spécificités de la gestion et de l'exploitation de l'approvisionnement en eau dans les zones rurales et urbaines. A ce titre, ils caractérisent les différents types d'ouvrages décentralisés d'accès à l'eau potable auxquels ont recours les populations des zones rurales ou situées dans des régions dépourvues de réseau. Ils terminent leur réflexion par l'examen des particularités de l'approvisionnement en eau potable dans les zones périurbaines et l'analyse du secteur de l'eau en accord avec le contexte socio-économique.

· TCHAWA P. (1998) dans une publication intitulée Les alternatives à la crise de l'approvisionnement des villes camerounaise en eau met en relief l'incapacité de l'Etat et des municipalités à fournir de l'eau potable à toutes les populations notamment celles des zones rurales et des petits centres urbains. Face à cette situation, les populations, appuyées par les ONGs développent des stratégies parallèles pour s'approvisionner en eau potable. Pour lui, la solution au problème, tout au moins à court et moyens termes, passe par la mobilisation, la solidarité et l'organisation autour des projets d'approvisionnement en eau potable.

· TANAWA E. (1998) dans un article sur les logiques d'accès à l'eau potable dans les petits centres et en zones périurbaines au Cameroun estime que les petites villes procèdent beaucoup plus des méthodes d'hydraulique villageoise. Mais les pouvoirs publics n'ont pas une position claire face à ce genre de pratiques. Les populations non desservies

par le réseau SNEC se débrouillent avec les moyens de bord, sans pouvoir cerner les risques encourus pour leur santé.

· Le Programme Solidarité Eau, dans un ouvrage paru en 1998 et intitulé « Eau et assainissement dans les quartiers périurbains et les petits centres », s'est penché sur les modalités de mise en place d'un mode de gestion partagée du service de l'eau potable. Cet ouvrage étudie également les mutations à conduire pour une maîtrise d'ouvrage locale en matière d'approvisionnement en eau des populations.

Le même programme, dans un ouvrage paru en 1994 et intitulé « La gestion du service de l'eau dans les centres secondaires », s'interroge sur le débat actuel de la gestion décentralisée du service de l'eau et de son enjeu au niveau de l'aménagement du territoire.

2- Sur le thème des acteurs et des logiques d'actions, des réflexions enrichissantes ont

été menées. On peut citer entres autres :

· La délégation départementale du MINEE du Mbam-et-Inoubou (2002) a rendu public un « Plan d'action pour mettre en oeuvre la stratégie du MINEE en matière d'approvisionnement en eau et en assainissement dans le département du Mbam-etInoubou ». Ce rapport donne une liste plus ou moins exhaustive des ouvrages d'approvisionnement en eau dans le département. Il liste également les ouvrages à réhabiliter ainsi que les zones qui en sont dépourvues. Par ailleurs, il fait un état des lieux de la situation actuelle et propose des solutions pour améliorer la couverture en eau potable dans le département.

· KFW, Programme Pro village (2003) : qui a publié « Etat des lieux de l'approvisionnement en eau de la ville d'Ombessa (Département du Mbam-et-Inoubou) ». Ce rapport fait une évaluation des potentialités des ressources en eau de l'aquifère des altérités du département du Mbam-et-Inoubou. Il fait ressortir les zones à risques pour la construction des puits.

Il met en évidence les arrondissements qui ne présentent pas assez de garanties tant au niveau du fonçage des puits qu'au niveau de la qualité des eaux pouvant être prélevées dans les ouvrages construits. Le rapport définit également le mode actuel d'approvisionnement en eau et présente les résultats des sondages effectués dans l'ensemble du département.

De manière spécifique, le rapport dresse l'état des lieux de l'approvisionnement en eau potable dans la ville d'Ombessa en mettant en exergue les types d'ouvrages rencontrés dans ses huit quartiers.


· Diocèse de Bafia (2003): « Projet eau potable»; Réparation de 200 pompes Volanta dans le Mbam-et-Kim, le Mbam-et-Inoubou et la Lékié », Ce rapport présente les caractéristiques des forages équipés de pompes Volanta (pompes les plus robustes et les plus appréciées dans la zone d'études), ainsi que les types de pannes qui les affectent. Il met également en évidence les stratégies que développent les populations pour réparer leurs ouvrages d'approvisionnement en eau potable. Le rapport présente tous les forages équipés de pompes Volanta réalisés dans le Mbam-et-Inoubou d'une part et d'autre part ceux ayant fait l'objet d'un dépannage dans le cadre du projet eau potable du diocèse de Bafia, ainsi que les coûts y afférents

· VILAND M. et MONTIEL A. (2001) quant à eux, dans un ouvrage intitulé: Eau et santé: Guide pratique pour les intervenants en milieu rural africain, mettent en évidence toutes les pratiques que doit adopter chaque acteur dans le domaine de l'eau et de la santé en milieu rural africain afin que cette ressource cesse d'être un facteur de morbidité.

· TRAORE M. O. dans un article intitulé communication sur le bilan des comités de gestion, publié dans les actes de la deuxième rencontre de concertation des acteurs dans le domaine de l'hydraulique au Sénégal de décembre 1997, identifie les différents acteurs du domaine et met en exergue les interactions entre eux. Il met également en évidence les différents modes de gestion que les communautés ont développés afin d'assurer la pérennité des ouvrages d'approvisionnement en eau au Sénégal.

3- Au sujet des politiques d'accès à l'eau

· Le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté dans sa rubrique « eau et assainissement » révèle que le monde rural demeure confronté à un réel problème d'eau. Ce problème résulte de la situation géo-écologique défavorable de certaines régions d'une part et du manque de politiques appropriées dans le secteur de l'eau d'autre part. Ce document rappelle l'intention du gouvernement camerounais de mettre sur pied un ensemble de réformes qui visent à promouvoir l'accès de tous à l'eau potable. Ces reformes se feront à travers :

· Une amélioration substantielle du taux de couverture actuel du monde rural en eau potable.

· Une disponibilité des services adéquats d'assainissement pour la protection et l'évaluation de la quantité et de la qualité de l'eau en considérant l'intégrité de l'écosystème naturel, la santé publique et la valorisation des ressources humaines.


· L'identification des indicateurs objectifs et pertinents pour la programmation

et la gestion intégrée des projets d'eau potable et d'assainissement.

Par ailleurs, ce document définit l'objectif spécifique à moyen terme qui vise à mettre en oeuvre un programme de production et de distribution d'eau potable dans 113 centres secondaires semi-urbains à très forte concentration de population.

Cette rubrique se termine par la nécessité du renforcement des capacités de la production hydroélectrique, l'évocation de la stratégie gouvernementale pour un meilleur accès à l'eau et pour la lutte contre les pénuries sévères, les grandes sécheresses, les épidémies et les catastrophes civiles.

· TANAWA E. dans un article intitulé Un nouveau contexte réglementaire : L'approvisionnement en eau des villes du Cameroun publié dans la lettre du PSEAU (Programme Solidarité Eau) n° 30 de novembre 1998, fait un examen de la loi n°98/005 du 14 avril 1998 portant régime de l'eau au Cameroun. L'auteur présente la situation du pays avant cette loi et met en exergue les changements qui pourraient découler de sa mise en application.

· MINEE : Stratégie du Ministère de l'Eau et de l'Energie ; étude diagnostic du domaine de l'eau, mars 2005. Cette étude fait un état de la demande et de l'offre en matière d'eau au Cameroun. Elle évoque les modes d'approvisionnement notamment en milieu urbain et rural tant sur le plan de la consommation humaine que de l'utilisation industrielle. Elle présente également les composantes intermédiaires, les aspects socio-économiques, spatiaux et financiers relatifs à l'approvisionnement en eau.

L'étude s'étend aussi sur le dispositif institutionnel en analysant toutes les lois qui régissent le secteur de l'eau au Cameroun. Un rappel portant sur les différentes politiques est également fait ainsi que l'environnement national et la position du pays par rapport à la mouvance internationale.

4- Sur le plan monographique

· ERA-Cameroun a publié en janvier 2004 une étude intitulée Commune urbaine de Bafia ; étude monographique. Cette étude présente les caractéristiques du milieu physique et donne des indices sur le développement socio-démographique de la ville de Bafia. Elle analyse également le développement économique et l'accès aux services sociaux. Les grands axes de développement de la ville sont également abordés ainsi que l'accès aux services urbains de base en général et à celui de l'eau en particulier.

En effet, en dépit de la présence du réseau SNEC, l'approvisionnement en eau potable des ménages dans la ville de Bafia connaît d'énormes problèmes. Les installations

de la SNEC sont vétustes et ne suffisent plus pour satisfaire les besoins de la population. Celles-ci ont donc souvent recours aux sources et aux puits qui fournissent souvent une eau de qualité douteuse.

Cette ONG a également réalisé dans la même période une étude intitulée Commune rurale de Bokito ; étude monographique, Rapport final, janvier 2004. Tout comme la monographie de la commune urbaine de Bafia, celle de la commune rurale de Bokito présente les caractéristiques du milieu physique, le développement socio-démographique et économique de la ville. Elle fait un état des lieux de l'accès aux services sociaux et met en évidence les grands axes de développement de la ville de Bokito.

Ces documents nous apportent de nombreuses informations et contributions quant à la gestion de l'approvisionnement en eau potable. Cependant, malgré la multiplicité des solutions préconisées, aucun d'entre eux ne préconise l'alternative intercommunale dans la gestion de l'accès à l'eau. C'est ce qui explique en partie le choix de cette approche dans le cadre de cette étude.

B Approche théorique

1- Définitions et clarification des concepts

Pour une meilleure compréhension de notre étude, il est indispensable de développer au préalable quelques concepts. Il s'agit notamment de celui de l'intercommunalité, la gestion participative et l'eau.

1-1 L'intercommunalité

Le terme intercommunalité désigne les différentes formes de coopération qui existent entre les communes. Il y a plus de cent dix ans que la coopération intercommunale est apparue en France (La loi du 22 mars 1890 a institué le régime des syndicats de communes qui sont des établissements publics dans le cadre desquels des communes peuvent s'associer. A l'origine, ces syndicats pouvaient être constitués pour " une utilité intercommunale " notamment pour la réalisation de travaux d'équipement tels que l'électrification des communes participantes.) avec la création d'un syndicat intercommunal. Elle permet aux communes de se regrouper au sein d'un établissement public, pour assurer certaines prestations (ramassage des ordures ménagères, assainissement, transports urbains...), ou pour élaborer de véritables projets de développement économique, d'aménagement ou d'urbanisme. Les communes transfèrent à cette institution certaines de leurs compétences. Elle se trouve investie, à leur place, des pouvoirs de décision et d'exécution (principe d'exclusivité).

Sur le principe de « l'union fait la force », certains projets, trop onéreux pour être pris en charge par une commune, peuvent ainsi voir le jour grâce à l'existence d'une structure communautaire disposant, de par sa population, d'un budget plus élevé. Cependant, il est important de souligner que les communes adhérentes gardent une totale autonomie pour la gestion de leurs propres budgets et de leurs projets.

Cette notion a évolué depuis la décennie 80. Désormais, elle ne se limite plus à la coopération entre communes de la même région, du même pays, mais, elle s'applique également à l'association entre communes d'une même sous-région et au jumelage entre communes de divers horizons. Par ailleurs, l'action intercommunale s'est grandement diversifiée et porte désormais sur des aspects tels que l'entretien routier ou l'accès à l'eau.

Ce concept, très récent au Cameroun, a plusieurs objectifs :

C'est un palliatif à l'émiettement communal et un instrument de l'organisation rationnelle des territoires. En l'absence de refonte de la carte territoriale, l'intercommunalité rassemble des moyens dispersés et structure des initiatives locales.

L'intercommunalité favorise aussi le développement économique local et la relance de la politique d'aménagement du territoire. Au niveau national, il s'agit, avec le consentement des communes, de mettre en place un maillage du territoire qui permet de répondre aux défis qui se posent au pays en matière d'aménagement du territoire, qu'il s'agisse des problèmes liés au développement urbain ou à la dévitalisation des espaces ruraux.

Réponse pragmatique aux problèmes de gestion que rencontre l'ensemble des élus municipaux, outil de l'aménagement du territoire au plan national, la coopération intercommunale prépare à l'insertion régionale et sous-régionale et à l'accélération des échanges économiques et humains.

On distingue deux types d'intercommunalité :

~ la forme associative revêt une grande souplesse quant à sa création et son fonctionnement. Elle permet aux communes de gérer ensemble les activités ou les services publics dont le financement provient des contributions budgétaires et/ou fiscalisées des communes membres. On observe une prédominance des attributions techniques telles que l'eau, l'assainissement, les ordures ménagères, le ramassage scolaires, ...). Elle repose essentiellement sur les syndicats (mixtes, à vocation unique, à vocation multiple). C'est la forme de coopération la plus répandue.


· la forme fédérative est plus contraignante. Elle implique des transferts de compétences fixées par la loi et s'accompagne d'une relative indépendance financière grâce à une fiscalité propre. Elle tend à regrouper des communes autour d'un projet permettant de favoriser le développement local et de contribuer à la politique d'aménagement du territoire. Son financement est assuré par la fiscalité directe locale (taxes foncières, d'habitation et professionnelle) levée par les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Elle a d'abord rassemblé les districts et les communautés urbaines, puis les syndicats d'agglomération nouvelle (SAN) et, enfin, les communautés de communes et les communautés de villes.

Cependant, ce concept, très en vogue, présente des limites telles que mentionnées dans le Livre noir de l'intercommunalité, publié en septembre 2005, par Patrick Beaudouin et Philippe Pemezec. Ces auteurs affirment que l'intercommunalité est une grave source d'insécurité juridique. En effet, la frontière entre la compétence communale et la compétence intercommunale n'est jamais clairement définie. Plus précisément, les auteurs constatent :

· un problème de définition des périmètres intercommunaux ;

· une superposition à des syndicats intercommunaux préexistants, qui remplissaient déjà pleinement les compétences qu'entendent assumer les nouveaux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre ;

· des approximations et des retards répétés dans la définition de l'intérêt communautaire ;

· la faible liberté d'entrée et de sortie d'une commune au sein d'une intercommunalité ;

· le principe de la libre administration des collectivités territoriales se traduit dans les faits par un système de partenariat chaotique, où chacun cherche à s'arroger l'ensemble des compétences ;

· une dégradation continue des compétences communales.

Au Cameroun, la loi N°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles de la décentralisation applicables aux communes dans son chapitre II du titre IV, reconnaît aux communes la capacité de s'organiser en syndicats de communes. Cette loi définit les modalités de création, d'organisation et de fonctionnement d'un syndicat de communes. Toutefois, son décret d'application n'est pas encore signé. Les structures intercommunales

qui existent (association des villes et communes du Cameroun...par exemple) évoluent donc dans le cadre de la loi sur la liberté d'association.

La structure intercommunale étudiée dans le cadre de ce travail est l'ASCOMI (Association des communes du Mbam-et-Inoubou). Cette association est régie par la loi de 1990 portant sur la liberté d'association. Dans cette étude, nous nous appesantirons sur les motifs qui ont poussé les neuf communes du département à se mettre ensemble afin de définir une politique commune de l'approvisionnement en eau potable. Nous étudierons également les fondements de la politique qu'elle se propose de mettre en place.

2-2 La gestion participative

Pour les fins de la présente étude, nous avons consulté plusieurs auteurs ayant traité la gestion participative. Parmi eux, Marie Bouchard (1996) pense que la gestion participative est une approche de gestion qui associe les divers partenaires au processus, notamment à la prise de décision, au contrôle et à l'évaluation. Cependant, une approche de gestion participative est, avant tout, une question d'attitude et de comportement. Elle reconnaît à ceux qui réalisent les activités un droit certain à se prononcer sur cette pratique et à la contrôler. Dans ce sens, les partenaires sont considérés comme les premiers experts pouvant fournir une information pertinente sur une situation donnée. Ils détiennent des moyens pour développer, corriger ou transformer la réalité.

Fontaine, (1992) quant à lui, pense que pour que l'on parle de gestion participative " iifaut que la participation porte sur des actes de gestion (...) et que ces actes de gestion

soient porteurs d'enjeux réels ".

Pour Phil Bartle (2002), le mot «gestion» se rapporte aux fonctions de la commande, de la coordination, de la prise de décision et de la résolution des problèmes de n'importe quelle organisation (agence, service, association).

C'est un concept à large spectre. La gestion participative d'un service ou d'une agence veut dire que le personnel contribue à des degrés variables à la prise de décisions relatives à la bonne marche de la structure. Dans le cas d'une communauté, tous les membres participent aux décisions principales de l'exécutif. «La gestion est trop importante pour être l'apanage des seuls gestionnaires».

L'Union Mondiale pour la Conservation de la Nature estime que la gestion participative (ou gestion multipartite, gestion collaborative, cogestion) est une situation dans laquelle au moins deux acteurs sociaux négocient, définissent et garantissent le partage entre eux, d'une façon équitable, des fonctions, des droits et des responsabilités de gestion d'un territoire, d'une zone ou d'un ensemble de ressources naturelles.

Pour Beti Jean Lagarde (1998), dans La gestion participative : un outil pour la conservation de la biodiversité dans le Dja, la protection des ressources naturelles serait plus efficiente si les populations étaient associées à toutes les étapes de prise de décision. Ceci est très important dans la mesure où ce sont ces populations qui vivent dans l'environnement de cette ressource. Pour assurer la pérennité d'un projet, il est donc capital d'associer les populations afin que celles-ci s'approprient ledit projet. Pour lui, l'approche participative encourage, soutient et renforce les aptitudes existantes au sein des communautés pour identifier leurs propres besoins, leurs propres objectifs.

Nombre de décisions ayant un impact réel sur la vie de ces populations avaient souvent été prises arbitrairement par des personnes extérieures à la région et sans consultation préalable des concernés.

L'Etat ne peut pas, sans risque, imposer une gestion de l'eau qui déresponsabilise les populations. Les projets de développement qui prétendent diriger les populations en leur imposant des objectifs et un cadre institutionnel entravent le fonctionnement des ouvrages d'approvisionnement en eau ou posent des problèmes de pérennité.

Ces projets conduisent les populations à ne plus se considérer responsables et actrices dans le processus de gestion de leur environnement. Si la gestion des intérêts collectifs à long terme relève désormais du seul Etat, chacun n'aura qu'à se soucier de son intérêt à court terme.

Il existe donc un besoin réel d'intégration et de responsabilisation des populations locales dans le processus décisionnel et de gestion (Wells & Brandon, 1992). En d'autres termes, les bénéficiaires doivent devenir des partenaires à part entière, dont la participation ne serait pas symbolique, afin d'offrir de nouvelles chances de succès aux initiatives de protection de l'environnement.

De nos différentes lectures, il ressort que le concept de gestion participative est récent (il date de moins de 40 ans). Cet outil privilégié permettant l'association active et responsable des populations, est né du constat d'échec des stratégies d'intervention préconisées par le passé, ainsi que de la volonté assez récente des gouvernements d'intégrer la dimension "participation des populations" aux politiques de développement rural. Elle vient en appui des actions menées en faveur de la décentralisation des services techniques, des efforts pour un désengagement de l'Etat et la privatisation des activités de production et de gestion.

L'approche participative appliquée à la gestion des ressources naturelles doit être considérée comme un facteur qui favorise la prise en charge effective des actions de

restauration et de développement du terroir par l'ensemble de la population d'un village ou d'un ensemble de villages. Elle assure la mise en place d'un partenariat dans la gestion des ressources naturelles au niveau de la communauté.

L'approche participative est donc une démarche qui peut être appliquée à tout programme de développement. Elle conduit à une gestion concertée des ressources naturelles. Elle vise alors l'amélioration des conditions de vie des populations tout en assurant le développement des ressources et leur exploitation sur une base durable à leur profit. Elle contribue, enfin, au développement local en favorisant la promotion de l'auto développement des communautés villageoises et une prise en charge active de leur propre avenir.

Le concept de gestion participative dans cette étude renvoie aux différents modes de gestion des points d'eau qui sont mis en oeuvre par les populations ou avec elles. En effet, les populations sont presque toujours organisées autour des points d'eau. Elles s'occupent non seulement du nettoyage mais également elles assurent leur pérennité. Les populations sont donc les responsables et les bénéficiaires des points d'eau. Elles veillent à leur bon fonctionnement.

2-3 L'eau

Selon le dictionnaire Larousse, l'eau est un liquide transparent, inodore, incolore et insipide. Ce terme peut désigner également tout liquide organique (urine, salive, sueur, larmes...), un état (être en eau, mettre de l'eau dans son vin, se jeter à l'eau, tomber à l'eau, avoir l'eau à la bouche), un artifice (eau de toilette), une administration (les eaux et foret), un alcool (eau de vie), la limpidité des pierres précieuses (diamant de belle eau). Sa masse permet de constituer les lacs, les rivières et les océans.

L'eau contient des gaz dissous, essentiellement de l'oxygène et du gaz carbonique mais aussi de l'azote ou encore du méthane, etc. Excellent solvant, l'eau est capable de dissoudre un grand nombre de composés solides ou gazeux. Au cours de son périple, qu'elle tombe sous forme de pluies, ruisselle sur les sols, s'infiltre dans la croûte terrestre, ou simplement coule le long des pentes, elle se charge en éléments solubles. Elle contient donc naturellement, en l'absence de toute ingérence humaine, une très grande variété de matières dissoutes, inertes ou vivantes : des gaz, des substances minérales ou organiques , et des micro-organismes (bactéries, virus ou plancton ). Elle est constamment modifiée par les espèces vivantes présentes dans le milieu, surtout en ce qui concerne les teneurs en matières minérales et en gaz dissous. Il n'existe donc pas une mais des eaux. On distingue de manière globale :


· les eaux de surface : eaux de ruissellement, stagnantes, des cours d'eau, des océans...


· les eaux souterraines : eaux d'infiltration et les nappes phréatiques.

Une eau potable est une eau que l'on peut boire sans risque pour la santé. Afin de définir précisément une eau potable, des normes ont été établies qui fixent notamment les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de substances nocives et susceptibles d'être présentes dans l'eau. Le fait qu'une eau soit conforme aux normes, c'està-dire potable, ne signifie donc pas qu'elle est exempte de matières polluantes, mais que leur concentration est jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en danger la santé du consommateur.

Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries, virus) et d'organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces microorganismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu'en quantité limitée. Il s'agit en particulier de substances qualifiées d'indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les pesticides, pour lesquelles des " concentrations maximales admissibles " ont été définies. A l'inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligoéléments indispensables à l'organisme.

Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire. Elle doit être claire, avoir une bonne odeur et un bon goût (qualité organoleptique). Pour avoir un bon goût, il lui faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l'organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les canalisations afin d'arriver "propre" à la sortie des robinets. Les normes ne font donc que définir, à un moment donné, un niveau de risque acceptable pour une population donnée. Elles dépendent par ailleurs étroitement des connaissances scientifiques et des techniques disponibles, notamment dans les domaines de risques sanitaires et de l'analyse chimique. Elles peuvent donc être modifiées à tout moment en fonction des progrès réalisés. Tous les pays du monde ne suivent donc pas les mêmes normes. Certains édictent leurs propres normes. D'autres adoptent celles conseillées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L'eau est aujourd'hui la denrée alimentaire la plus fortement réglementée. En effet, l'Homme pour ses besoins quotidiens a besoin de 20 à 50 litres d'eau en moyenne par jour (alimentation, hygiène, etc.) d'ou la nécessité de pouvoir disposer d'une eau de qualité.

Sont considérées comme eaux destinées à la consommation humaine :


· toutes les eaux destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d'aliments ou à d'autres usages domestiques ;

· toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires pour la fabrication, la transformation, la conservation ou la commercialisation de produits ou de substances, destinées à la consommation humaine, y compris la glace alimentaire d'origine hydrique.

Toutes ces eaux doivent remplir trois conditions :

· elles ne doivent pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes, de parasites ou d'autres substances présentant un danger potentiel pour la santé humaine;

· elles doivent être conformes aux limites de qualité (valeurs obligatoires);

· elles doivent respecter les références de qualité (valeurs indicatives).

Généralement, l'eau brute destinée à la consommation humaine est prélevée dans un cours d'eau ou une nappe d'eau souterraine. Elle est ensuite acheminée vers une usine de production d'eau potable où elle subit divers traitements physiques, chimiques et bactériologiques. Rendue potable, elle est distribuée aux consommateurs. Après usage, elle doit être recueillie pour être conduite vers les usines de dépollution des eaux usées, avant d'être enfin rejetée dans la nature.

Ce cycle subi par l'eau du fait de son usage par les sociétés humaines se décompose en cinq grandes étapes : le captage, le transport, la production d'eau potable, la distribution, puis la collecte et la dépollution des eaux usées.

Le traitement d'une eau brute dépend de sa qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le temps. Avant le traitement, l'eau doit être analysée car il est primordial d'ajuster le traitement d'une eau à sa composition et, si nécessaire, de le moduler dans le temps en fonction de la variation observée de ses diverses composantes. Il varie aussi avec le niveau d'exigence, les normes appliquées, qui ne sont pas exactement identiques selon les époques, les pays et l'état des connaissances sur l'incidence des éléments sur la santé.

Transport

Rejet

Captage

Utilisation

Collecte des eaux usées et
dépollutions

Distribution

Traitement et production

Fig 2 : Cycle de l'utilisation de l'eau par les communautés humaines

Les eaux souterraines, issues de prélèvements des nappes phréatiques, nécessitent moins de traitement. Elles peuvent être potables dès le pompage, étant donné que le sous-sol joue le rôle d'un immense réservoir filtrant. La pollution d'une nappe est pourtant possible, et est alors beaucoup plus durable que celle d'un cours d'eau.

Le traitement des eaux de surfaces, c'est-à-dire celles qui sont prélevées dans des cours d'eau, ou des lacs, est indispensable, étant donné que ces eaux sont exposées aux pollutions organiques et sont presque toujours le support d'une vie aquatique (notamment le phytoplancton).

On peut aussi produire de l'eau potable à partir de l'eau de mer ou d'autres sources avec des coûts 3 à 4 fois plus importants.

Le traitement classique et complet d'une eau s'effectue en plusieurs étapes dont certaines ne sont pas nécessaires aux eaux les plus propres ( www.cnrs.fr). Il comporte :


· la filtration

L'eau passe à travers un filtre qui intercepte les petites particules. Plus petites sont les mailles du filtre, plus petite doit être une particule pour passer. La filtration n'est pas suffisante, mais est souvent nécessaire comme étape préparatoire, pour empêcher les plus grosses particules d'interférer avec les méthodes de purification plus avancées.

· l'ébullition

L'eau est maintenue à ébullition pendant un temps suffisamment long pour tuer les micro-organismes qui y vivent à température ambiante. L'ébullition n'élimine pas les solutés qui ont une température d'ébullition supérieure à celle de l'eau, au contraire leur concentration peut augmenter s'il y a évaporation. L'autoclave et la Cocotte minute raffinent et améliorent le procédé en y ajoutant une pression élevée, qui évite la fuite de l'eau et augmente sa température avant ébullition.

· le filtrage au carbone

Le charbon de bois, un composé à haute teneur en carbone, absorbe beaucoup d'autres composés dont certains toxiques. L'eau passe à travers le charbon actif, issu de la noix de coco ou du charbon, pour être purifiée de ces composés toxiques. Cette méthode est surtout utilisée pour filtrer l'eau des ménages et l'eau des aquariums.

· la distillation

On fait bouillir l'eau de façon à produire de la vapeur, qui s'élève, et est mise en contact avec une surface refroidie où la vapeur se condense à nouveau en eau et peut être recueillie. Les solutés ne s'évaporent pas et restent ainsi dans la solution à bouillir. Cela dit, même la distillation ne purifie pas complètement l'eau, du fait des contaminants ayant à peu près la même température d'ébullition que l'eau, et des gouttelettes d'eau non vaporisées transportées avec la vapeur.

· l'osmose inverse

L'osmose es une forte pression mécanique (en milliers d'hectopascals) appliquée à une solution impure pour forcer l'eau à passer à travers une membrane semi-perméable. C'est l'osmose inverse. L'osmose normale voit l'eau pure se déplacer dans l'autre sens pour

diluer les impuretés. L'osmose inverse est en théorie la meilleure méthode pour la purification à grande échelle de l'eau, mais, il est difficile de créer de bonnes membranes semi-perméables.

~ la déminéralisation par échange d'ions

Dans la déminéralisation par échange d'eau, l'eau passe à travers une colonne chargée de résine qui capte les ions en libérant en échange des ions hydroxydes (pour les ions négativement chargés : sulfate, carbonates, etc.) ou hydronium (pour les ions positifs : calcium, magnésium, autres métaux, etc.), qui se recombinent pour reformer de l'eau. Dans de nombreux laboratoires, cette méthode de purification a remplacé la distillation car elle procure un grand volume d'eau pure très rapidement et consomme moins d'énergie. L'eau ainsi obtenue est appelée eau désionisée ou eau déminéralisée. Contrairement à la distillation, la déminéralisation permet une production à la demande. Les résines échangeuses d'ions sont parfois couplées à une post-filtration afin d'éliminer les particules issues de la résine.

~ la photo-oxydation

L'eau subit un rayonnement ultraviolet de haute intensité. Cela permet de cliver et d'ioniser les composés organiques, qui peuvent ensuite être éliminés dans les colonnes échangeuses d'ions. Cela provoque en outre l'apparition de composés oxydant, capables de détruire les micro-organismes et certaines molécules.

~ la condensation

L'eau est présente dans l'atmosphère sous forme gazeuse à moins que sa concentration soit augmentée jusqu'au point de rosée où elle devient brouillard puis liquide. Le point de saturation varie en fonction de la température et de la pression. La fraîcheur de la nuit la précipite à l'aurore sur les feuilles d'arbres ou toute surface formant un réceptacle adéquat. C'est ainsi que certains insectes peuvent recueillir de minuscules gouttelettes dans le désert du Sahara le matin. L'eau peut aussi être précipitée sur des corps froids. Il est possible de collecter une grande quantité d'eau potable en mer grâce à une masse métallique flottante. Certains procédés de perte d'énergie par rayonnement thermique permettent aussi une condensation de l'eau de l'atmosphère (refroidissement).

L'idéal serait bien sûr de pouvoir traiter l'eau sans avoir recours à des réactifs chimiques. C'est ce que permettent en partie aujourd'hui les procédés de filtration sur membranes.

Au final, on distingue plusieurs types d'eaux potables :

· l'eau de table, eau potable dont la provenance est quelconque mais qui satisfait toutes les normes sanitaires car ayant subi un traitement.

· l'eau de source, qui satisfait naturellement aux normes et qui est proposée dans le commerce pour l'alimentation humaine. Elle est minéralisée ou non, gazeuse ou non. Elle est généralement mise en bouteille sans aucun traitement chimique et sans qu'il soit fait état de ses propriétés thérapeutiques.

· l'eau minérale, qui est une eau souterraine contenant des substances minérales dissoutes ayant des vertus thérapeutiques. Les sources d'eau minérale sont souvent associées à des stations thermales

L'eau potable est soumise à deux types de contrôle, auxquels doit se conformer son distributeur qu'il soit public ou privé :

· un contrôle officiel, ponctuel, qui relève de la compétence des pouvoirs publics. Il s'agit là du contrôle réglementaire fondamental ;

· une auto-surveillance permanente par les exploitants de leurs services de distribution (régies municipales ou sociétés déléguées).

Des prélèvements aux fins d'analyses doivent par conséquent être pratiqués :

· au niveau de la ressource (dans le cours d'eau ou la nappe souterraine) ;

· au niveau de la production, c'est-à-dire après traitement et avant l'envoi de l'eau dans le réseau de distribution ;

· au niveau du réseau de distribution ;

· au point de consommation.

Au Cameroun, le terme eau est polysémique. Il revêt plusieurs types de compréhension en fonction du contexte dans lequel il est employé. Il sert à caractériser géographiquement

des individus et des groupes ethniques et sociaux. Les peuples côtiers sont ainsi appelés « enfants de l'eau » ou «peuples de l'eau».

On peut également entendre parler d'eau sale dans le cadre de la fraude aux examens. Cette expression désigne un sujet qui aurait dû être proposé à l'examen mais, qui malheureusement, ne l'a pas été, peut être parce qu'il a eu fuite.

L'eau peut également être assimilée au mensonge et aux commentaires sans intérêts ou pas véridiques. L'orateur s'entendra alors dire « tout ce que tu racontes, c'est l'eau ». Cette expression est sensée lui faire comprendre qu'on n'accorde aucun intérêt à ses dires ou tout simplement que c'est du mensonge.

L'alimentation en eau potable (ou AEP), quant à elle, est l'ensemble des équipements, des services et des actions qui permettent, en partant d'une eau brute, de produire une eau conforme aux normes de potabilité en vigueur, distribuée ensuite aux consommateurs.

On considère 4 étapes distinctes dans cette alimentation :

· prélèvements - captages

· traitement pour potabiliser l'eau

· adduction (transport et stockage)

· distribution au consommateur

La question de l'alimentation en eau potable pose un double défi mondial, tant pour sa gestion durable que pour l'accès des populations pauvres à cette ressource. Le manque d'accès à l'eau potable et à l'assainissement est la première cause de mortalité dans le monde. La communauté internationale se mobilise fortement autour de cette question et elle l'a notamment mise au coeur de l'un des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

L'OMD n°7, dédié à la question de l'eau, inclut notamment trois cibles :

· intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance à la déperdition des ressources environnementales ;

· réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d'assainissement de base ;


· réussir, d'ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d'au moins 100 millions d'habitants des taudis.

Ces objectifs impliquent la desserte de 1,6 milliard de personnes en eau potable et 2,2 milliards en assainissement d'ici à 2015. Cependant, le problème se pose différemment selon que l'on est dans l'hémisphère Nord ou dans l'hémisphère Sud.

Dans les pays développés, le service de l'eau incombe à plusieurs acteurs : Etat, collectivités territoriales décentralisées, opérateurs privés. La synergie dans les actions de ces différents acteurs fait en sorte que dans les villes du Nord, l'eau est omniprésente. Dans la sphère privée, il suffit d'ouvrir un robinet pour disposer d'une eau potable et abondante; dans le domaine public, les rues, les parcs, les jardins sont jalonnés de fontaines, de bassins et de points d'eau divers. Les piscines, bases des loisirs, ne manquent pas.

Cette facilité d'approvisionnement en eau potable est la marque distinctive des pays dits développés. Il y a plusieurs siècles, ces pays se sont lancés à la conquête de l'eau, au nom du bien-être, de l'hygiène et de la santé. Petit à petit, les progrès scientifiques et techniques ont permis de créer des réseaux destinés à l'alimentation en eau potable et à l'évacuation des eaux usées et pluviales. Ici les politiques ne mettent plus en avant uniquement l'approvisionnement quotidien des populations mais, plutôt la lutte contre la surconsommation et la pollution qui met en danger les écosystèmes.

Dans les villes du Sud par contre, la situation est inquiétante. La priorité n'est pas à la lutte contre le gaspillage mais, plutôt à la nécessité de fournir un minimum d'eau potable aux populations. Les villes sont pour la plupart insuffisamment desservies. Les réseaux sont dépassés par la croissance spatiale et démographique. En zone rurale, la situation est encore plus grave. Il n'existe pas de réseaux. Les ouvrages d'hydraulique villageoise existant sont insuffisants. Dans certains cas, les populations sont réduites à consommer l'eau brute des cours d'eau.

Selon les Nations Unies, tout cela s'explique par la mauvaise gestion des réseaux, la corruption et la faiblesse des investissements. Pour pallier la situation, l'Etat, qui pendant plusieurs décennies assurait seul la fourniture de l'eau, s'est lancé dans un processus de privatisation du service et/ou dans le transfert des compétences. Malheureusement, ces mesures ne suffisent pas à résorber le problème à cause de la faiblesse des investissements de la part des opérateurs privés, des difficultés financières et du manque d'expertise des collectivités territoriales décentralisées.

Dans le cadre de cette étude, le terme eau sera utilisé dans son sens strict à savoir un liquide transparent, inodore, indispensable à la consommation humaine. Il englobe essentiellement l'eau servie par le réseau SNEC, l'eau des puits, des sources, des forages et des mini-réseaux SCANWATER.

2- Fondements théoriques des formes d'accessibilité à l'eau

Le secteur de la gestion des ressources en eau connaît actuellement une phase transitionnelle, entre omnipotence de l'État et désengagement progressif de ses administrations, entre domanialité de l'eau et protection des ressources, entre réforme agraire et développement rural. L'enjeu est double : mettre en cohérence les réseaux et les stratégies par la co-construction d'un référent commun, d'une part, et assurer, d'autre part, une place grandissante à des acteurs provenant de la société : associations et entreprises. En effet, le processus de décentralisation confère aux organes administratifs locaux des prérogatives de plus en plus complètes, exigeant des moyens techniques et humains de plus en plus importants auxquels on pallie par le recours à des sous-traitants, souvent des microentreprises.

Si les interventions procèdent par un accroissement de la part d'eau utilisable, tant en jouant sur la dimension anthropique du risque de pénurie que sur sa dimension naturelle, l'approche fait de plus en plus référence aux prérogatives énoncées par les financeurs internationaux : consulter la population et la faire participer aux aménagements pour qu'elle s'approprie leur entretien. C'est ce qui explique quelque peu l'émergence de deux nouveaux modèles de gestion de l'approvisionnement en eau en Afrique en général et en Afrique au sud su Sahara en particulier.

2-1 Du modèle rural au " modèle " de gestion communautaire

La gestion communautaire des ressources naturelles, et plus précisément celle de l'eau doit faire partie intégrante des vastes approches adoptées pour résoudre les problèmes de pénurie. Gérer localement permet de démocratiser et de décentraliser la prise de décisions et l'obligation de rendre compte. Bien orchestrée, la gestion locale donne aux gens (surtout aux pauvres et aux défavorisés) la possibilité de prendre part à des décisions qui façonnent leur avenir. Elle encourage l'intégration du savoir traditionnel aux avancées scientifiques afin de favoriser une gestion efficace et équitable des ressources. Ces moyens devraient permettre que la pénurie d'eau et la dégradation de cette ressource puissent se transformer en approvisionnements durables. (COING H. et al 2000)

Le modèle communautaire est surtout répandu en milieu rural : un collectif d'habitants (généralement un " village "), représenté par un comité ou une association, est responsable

de la fourniture du service de production/distribution de l'eau, à partir d'installations souvent financées dans le cadre d'un projet et presque toujours propriétés de l'Etat. La vente de l'eau est confiée à un fontainier, salarié ou rémunéré à la marge, tandis que le comité (ou l'association) est lié à un prestataire de service pour l'entretien. Les relations entre les différents acteurs sont rarement explicitées dans le cadre d'un document (contrat) écrit.

Les avantages théoriques de ce modèle sont d'assurer la " participation " des populations, c'est-à-dire leur responsabilisation et leur représentation, et la pérennité du dispositif en prévoyant explicitement les modalités de financement du fonctionnement et de la maintenance (tarif) ainsi que celles du renouvellement partiel des installations (épargne placée). Soulignons que la " délégation " demeure ici virtuelle. Ce n'est d'ailleurs pas tant l' " informalité " (absence de document écrit) du contrat qui est en cause que la faible légitimité du système de redevabilités sous-jacent : l'identification des responsabilités, leur répartition entre opérateurs et la construction socio-technique de ces derniers étant inachevées, les règles stabilisant les relations entre acteurs demeurent imparfaitement admises et constamment soumises à contestation.

2-2 Du modèle urbain au " modèle " de distribution déléguée

La délégation de la distribution aux bornes-fontaines à des gérants privés tend à se généraliser dans les milieux urbains et périurbains d'Afrique noire, où les liens traditionnels sont moins forts, les habitants plus individualistes, et donc les actions communautaires plus difficiles à mettre en oeuvre (Tanawa, 1997). L'entreprise concessionnaire du service de l'eau à l'échelle nationale (qu'elle soit publique ou privée), intègre les fonctions de production, transport et distribution, mais elle externalise le segment aval de la filière.

Les responsabilités liées à la vente au détail de l'eau et à l'entretien des points de distribution sont déléguées à un exploitant généralement privé (parfois associatif). Elles sont généralement consignées dans un contrat écrit plus ou moins détaillé. Imposé au fermier, ou au gérant, par le concédant, ce contrat est plus destiné à préserver les intérêts de ce dernier qu'à assurer la qualité du service aux usagers. Ce service est d'ailleurs souvent assuré par un fontainier, recruté par le gérant, rémunéré par lui (au forfait ou à la marge) et, de fait, exclu de la relation contractuelle formalisée.

Les principaux apports de ce dispositif sont doubles :

· Améliorer le service de proximité en responsabilisant un tiers proche des usagers et potentiellement soumis à leur pression ;

· Alléger les coûts de gestion de l'autorité concédante en délocalisant l'aléa d'exploitation.

Exclues de la contractualisation, les normes de qualité du service de distribution ne sont pas régulées : aucune instance n'est officiellement chargée de définir le niveau des prestations, de les transcrire dans un cahier des charges et de surveiller le respect de ce dernier. Le déficit de cette fonction de régulation est d'ailleurs l'un des traits marquants qui ressort de très nombreuses études de cas. En revanche, la sûreté procurée par le transfert du risque d'exploitation est réelle, toute une série d'outils (caution, rachat de caution, fermeture du compteur) permettant à l'autorité concédante d'encadrer l'activité marchande du délégataire (COLLIGNON B. et al. 1997)

2-3 Dysfonctionnements et rapprochement des deux " modèles "

Les principaux dysfonctionnements identifiés peuvent être classés en trois grandes catégories :

ceux issus de défauts de conception des systèmes de desserte. Effet les technologies mises en oeuvre et les moyens nécessaires à leur entretien sont dans certains cas en inadéquation avec les capacités financières et techniques des populations bénéficiaires.

ceux qui résultent de pratiques antérieures à l'organisation de la gestion déléguée qui, en persistant, viennent en parasiter le fonctionnement. En dépit des changements qui parfois opérés dans les modes de gestion, il arrive que les structures de gestion mises en place n'ont pas toujours la capacité ou les moyens de s'acquitter de la tache qui leur est confiée.

ceux issus d'un fréquent décalage entre la définition formelle des rôles et des fonctions d'une part, les responsabilités et les usages empiriquement construits sur le terrain d'autre part. Ceci se traduit sur le terrain par l'absence de cadre légal (documents écrits et légaux) définissant les rôles de chacun. Cet état de chose ouvre la porte à des dérives pouvoiristes, des abus d'autorités ou encore à des malversations financières.

Face à ces difficultés, la tendance actuelle semble de tenter de tirer " le meilleur " de chacun des deux " modèles ", sans aller jusqu'à une " standardisation " des modèles de gestion des points d'eau collectifs, urbains et ruraux, car les contraintes qui s'y imposent sont trop différentes.

S'inspirant de l'affermage, ces modes d'exploitation nouveaux reposent sur une " désintégration " de la chaîne gestionnaire (plusieurs opérateurs se partagent les rôles), une contractualisation croissante des fonctions (parfois sous la forme d'une cascade de contrats : affermage, vente au détail, entretien) et la recherche de relations triangulaires stables favorisant l'intervention d'un tiers dans la régulation du service.

Cette étude s'inscrit en droite ligne des deux modèles de gestion ci-dessus évoqués. En effet, en milieu urbain, nous examinerons et ferons une évaluation des caractéristiques, des performances et des limites du modèle de distribution déléguée. En milieu rural, l'approche sera plutôt axée sur une évaluation du modèle de gestion communautaire qui est le plus utilisé par les populations du département

V OBJECTIF DE LA RECHERCHE

Notre étude a pour objectif général d'explorer une nouvelle voie (celle de l'intercommunalité) en vue de l'amélioration de l'approvisionnement en eau potable des populations du département du Mbam-et-Inoubou. De manière spécifique, elle vise à :

1. faire un état des lieux de la situation actuelle de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam-et-Inoubou.

2. analyser les logiques d'intervention des acteurs (facteurs de blocage ou de réussite) ainsi que les modes de gestion.

3. déterminer les éléments susceptibles d'être pris en compte dans la mise en oeuvre d'une politique intercommunale de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam-et-Inoubou.

4. proposer un modèle intercommunal de gestion de l'approvisionnement en eau potable au sein de ce département

VI HYPOTHESES DE LA RECHERCHE

A Hypothèse principale

Nos recherches s'appuient sur l'axiome selon lequel l'approche intercommunale pourrait être aujourd'hui une alternative indiquée pour un meilleur approvisionnement en eau potable des populations du Mbam-et-Inoubou.

B Hypothèses spécifiques

De manière spécifique, nous pensons que :

· la politique actuelle de gestion de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam-et-Inoubou ne permettrait pas d'approvisionner la totalité de la population en eau potable.

· l'absence d'une plate-forme de concertation regroupant tous les acteurs du secteur et la multiplicité des modes de gestion peuvent êtres des facteurs qui entravent l'approvisionnement en eau potable des populations et limitent l'augmentation du taux de desserte.

· dans le département du Mbam-et-Inoubou, il existe des facteurs déterminants qui devraient êtres intégrés dans l'élaboration de toute politique d'approvisionnement en eau potable.

· une approche participative et intercommunale de la gestion de l'approvisionnement en eau potable peut avoir des résultats efficients dans l'amélioration du cadre de vie des populations.

VII METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ET PROBLEMES RENCONTRES

A Méthodologie de la recherche

Pour vérifier nos différentes hypothèses, nous avons adopté la démarche inductive. Cette démarche nous permet de partir des faits concrets observés, d'analyser et d'expliquer leur interaction et enfin de dresser leur typologie en établissant des probabilités d'occurrences pour déboucher sur une nouvelle approche. D'autre part, nous utiliserons l'approche participative afin de mettre en évidence non seulement les facteurs à prendre en considération dans le processus d'élaboration de la politique intercommunale de gestion de l'approvisionnement en eau potable, mais également, dans l'élaboration du modèle de gestion proposé.

1 Les sources de données

· Les données primaires

Il s'agit des données que nous avons eu grâce à nos différentes descentes sur le terrain. Pour ce faire, nous avons reçu l'appui des différentes communes du département qui ont mis à votre des moyens logistiques et humains (guides, véhicules tout terrains, hébergements, nutrition...) afin de faciliter notre collecte de données. De manière pratique, pour cette collecte de données, nous avons eu recours au :

- « transect walk » qui nous a permis de déterminer avec quelle intensité le

problème de l'approvisionnement en eau potable se pose au sein du département. Elle nous a également permis de visiter la quasi totalité des ouvrages, d'effectuer un repérage au GPS et de prendre des photos de chaque point d'eau visité.

- questionnaires d'enquêtes. Nous avons administré trois types de

questionnaires pour chaque point d'eau communautaire.

Le premier questionnaire a permis de collecter un ensemble de données techniques concernant chaque point d'eau (nature de l'ouvrage, type de pompe, profondeur, année de mise en marche, typologie des pannes...). Il a été rempli par l'observation directe et par un entretien avec les responsables locaux (chef de village, chef de quartier, notables, président des comités de gestion des points d'eau...). Ce questionnaire, qui a été rempli pour les 315 points d'eau que nous avons recensés, nous a permis de faire l'état des lieux des ouvrages et équipements existants.

Le second questionnaire, quant à lui, est adressé à trois usagers au moins par point d'eau. Au total, nous avons interviewé 1005 usagers sur l'ensemble du département. Pour chaque point d'eau, nous avons veillé à la fois à la représentativité des enquêtés au niveau des différents hameaux qui sont desservis par l'ouvrage et des distances qui séparent les différents usagers rencontrés. Nous nous sommes rassuré d'une part que chacun de ces usagers était issu des hameaux différents. D'autre part, des trois usagers, un devait habiter à proximité du point d'eau, un autre à une distance intermédiaire et le dernier, quant à lui, devait être issu de l'un des ménages les plus éloignés mais ayant recours au point d'eau. Pour le choix des usagers à interviewer, nous étions le plus souvent assisté d'un membre du comité de gestion ou d'une autorité locale. Une grande attention a été portée aux femmes adolescentes ou adultes. L'exploitation de ce questionnaire nous a permis de mettre en évidence le mode de gestion pratiqué pour chaque point d'eau.

Le troisième questionnaire était adressé aux responsables locaux. Il nous a permis de mettre en évidence les aspects relevant de la propriété du point d'eau, la fréquence de désinfection, la nature des pannes et les actions mises en oeuvre pour la maintenance des ouvrages.

Les entretiens structurés et semi structurés. Nous avons réalisé des entretiens structurés ou non avec les responsables locaux (notables, élites, chefs traditionnels, maires, autorités administratives) afin de remplir certains questionnaires, de déterminer le mode de gestion et d'organisation qui s'est développé autour des points d'eau, d'analyser la

couverture des besoins, d'identifier les différents acteurs et leurs actions, de bâtir une politique intercommunale de gestion de l'approvisionnement en eau potable.

Des réunions avec les communautés villageoises ont également été organisées afin de clarifier, d'approfondir et/ou de recouper les informations collectées durant notre premier passage.


· Les données secondaires ;

Il s'agit des informations recueillies grâce à la revue de la littérature. Nous avons à cet effet, consulté des ouvrages, des publications et des articles traitant des aspects de notre problématique. Les bibliothèques du Département de Géographie de l'Université de Yaoundé I, du Centre Culturel Français, du Laboratoire environnement et sciences de l'eau de l'Ecole Nationale Supérieure Polytechnique de Yaoundé et Internet nous ont été d'un grand apport. Nous avons également eu recours aux livres empruntés à des amis et connaissances et au CD rom Accès à l'info, Accès à l'eau du Programme Solidarité Eau.

2 Le traitement des données

Le traitement et l'analyse des données recueillies ont été effectués grâce à l'utilisation du logiciel EXCEL. Par ailleurs, l'usage du logiciel Mapinfo nous a permis de réaliser un SIG du département.

B Problèmes rencontrés

Notre objectif de départ, axé sur la visite de la totalité des points d'eau communautaires du Mbam-et-Inoubou n'a pas été atteint. En effet, pour des raisons d'accessibilité (mauvais état des routes), nous n'avons pas pu nous rendre que dans deux localités de l'arrondissement de Ndikinimeki. Le pont qui relie le village Ndokoubou au reste de l'arrondissement était emporté par les eaux et la route menant à Ndogbassaben était impraticable par temps de pluies.

Les données qui portent sur la gestion et l'organisation autour des points d'eau concernent 315 points d'eau. Ces données sont issues des investigations de terrain. Pour ce qui est de leur fiabilité, elles ont été dans certains cas altérées par des difficultés de communication avec les populations. Pour certains points d'eau, nous n'avons pas trouvé de personnes capables de nous donner la bonne information (date de réalisation, mode d'organisation...).

En outre, certaines données notamment celles relatives à l'hydrogéologie pourtant disponibles auprès de certains bureaux d'études n'ont pas été mises à notre disposition par ces cabinets sous prétexte qu'ils ont consenti d'énormes moyens financiers pour les réaliser. De ce fait, ils ne sauraient les mettre à la disposition des tiers.

VIII INTERET DU SUJET

Sur le plan scientifique, nous sommes parmi les pionniers au Cameroun dans les études portant sur l'approche intercommunale de la fourniture du service de l'eau aux populations. Par ailleurs, notre étude mettra en évidence la variabilité des modes de gestion des populations villageoises.

Sur le plan pratique, notre étude permettra au ministère en charge de l'eau, de réactualiser sa base de données des points d'eau du département du Mbam-et-Inoubou. En effet, depuis 1995 cette base de données n'a plus été renseignée. Notre étude permettra d'y inclure tous les points d'eau réalisés dans le département de 1995 à septembre 2006. Par ailleurs, elle permettra de connaître de manière exhaustive l'état actuel des différents points d'eau communautaires de la zone d'études (fonctionnel, pas fonctionnel, nature de la panne, mode d'organisation autour du point d'eau, mode de gestion...). Ce qui permettra la mise en place d'une politique adaptée d'entretien et de maintenance. Elle pourra, enfin, mettre en exergue les différents modes de gestion de ces points d'eau, facilitant ainsi une réplication des modes de gestion les plus performants.

En dernier ressort, elle servira de support d'intervention pour les différents acteurs du secteur de l'eau dans la région.

Sur le plan personnel, nos travaux nous ont permis d'avoir une meilleure compréhension des traditions, des us et des coutumes de la région.

En somme, en travaillant dans le domaine de la bonne gouvernance de l'eau et de la réduction de la pauvreté, notre étude se veut une contribution à l'accomplissement des objectifs de développement du millénaire.

DEUXIEME PARTIE : PREMIERS RESULTATS

CHAPITRE I: TYPOLOGIE, REPARTITION GEOGRAPHIQUE ET FONCTIONNEMENT DES OUVRAGES D'HYDRAULIQUE DANS LE DEPARTEMENT DU MBAM-ET-INOUBOU

INTRODUCTION

Sur l'ensemble du département du Mbam-et-Inoubou, le réseau SNEC8 n'est présent que dans cinq villes. Pour leur approvisionnement quotidien en eau potable, les populations ont recours à une diversité d'ouvrages décentralisés. Quels sont ces ouvrages ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Comment sont ils repartis sur l'ensemble du département ? Comment fonctionnent-ils ? Suffisent-ils à couvrir tous les besoins en eau potable des populations ? Le fil conducteur de ce chapitre s'articulera autour de la réponse à ses questions.

I-1 typologie des ouvrages

I-1-1 Les Adductions d'Eau Potable (AEP)

On distingue principalement les réseaux SCANWATER (dans 15 villages) et le réseau SNEC dans cinq villes du département (Bafia, Bokito, Ndikinimeki, Ombessa et Makénéné) I-1-1-1 Les réseaux SCANWATER

Ces réseaux, installés dans le cadre d'un programme de coopération danoise dans les années 80, desservent quelques habitations et alimentent des bornes fontaines dans différentes localités. Le système comprend: un point de captage, un château d'eau, un tableau de commande, des filtres, des conduites de refoulement et de distribution et des bornes fontaines. L'énergie est assurée par un groupe électrogène qui fournit l'électricité. Le suivi quotidien incombe généralement à un comité de gestion appuyé par les élites des localités où sont implantés les ouvrages. Les installations comprennent :

- une pompe de marque GRUNFOS installée au niveau du point de captage. Elle permet de produire en moyenne 5 à 8 m3 d'eau par heure.

- un groupe électrogène : BUCK A/S 24KWh / tension 380/220 ; N=50 Hz

- un château d'eau d'une capacité de 15 m3. Il abrite aussi en dessous le tableau de commande, les filtres et le groupe électrogène.

- un réseau de type arborescent avec des canalisations en PVC munies aux extrémités des bornes fontaines et rarement des branchements particuliers, etc.

8 La SNEC (Société Nationale des Eaux du Cameroun) a été transformée en CAMWATER (camerounaise des eaux) en 2007

39 4

Fig 3 : Localisation des mini-réseaux d'adduction en eau potable dans le département du Mbam-et-Inoubou

Vers Bagangté

Vers Yaoundé

I-1-1-2 Le réseau CAMWATER

L'implantation de la SNEC aujourd'hui CAMWATER dans le département du Mbam-et-Inoubou remonte à 1974. Elle s'est d'abord installée dans la ville de Bafia, puis progressivement à Ndikinimeki, Makénéné, Ombessa et Bokito. La dernière station est celle de Bokito qui a été implantée en 1995. Il faut préciser que de 1974 à 1985 le volet technique (production, transport et distribution de l'eau potable) était assuré par la SNEC, tandis que l'aspect commercial et comptable l'était par la SONEL. Ce n'est qu'en 1985 que le gouvernement camerounais décida de l'autonomie commerciale et comptable de la SNEC. Dans toutes les cinq villes couvertes par le réseau CAMWATER, les canalisations sont constituées de tuyaux en fonte pour les conduites de refoulement et en PVC pour la desserte des quartiers et des ménages. Le linéaire du réseau se repartit ainsi qu'il suit:

Tableau 1 : Répartition du linéaire du réseau CAMWATER par commune

Localité

Linéaire du réseau en Km

Pourcentage

Bafia

42.6

39.59

Ombessa

26.4

24.53

Ndikinimeki

19.1

17.75

Makénéné

11.3

10.50

Bokito

8.2

7.62

Total

107.6

100

 

Source : tableau réalisé à partir des données recueillies auprès du chef d'agence CAMWATER de Bafia

La profondeur des canalisations est de 1,5 m pour les conduites de refoulement et de distribution et 0,70 m pour les petites conduites de branchement. Les diamètres des conduites diffèrent (250-200-160-90-63-40-20 et 15 mm).Toutes les stations de traitement en dehors de celle de Bafia (dont le point de captage se situe sur le Mbam) captent leurs eaux brutes des petites rivières. Le cycle de traitement se résume ainsi qu'il suit: captage, floculation, filtration, désinfection et refoulement vers les réservoirs dont les différentes capacités sont variables (Bafia 1500 m3 ; Ombessa 350 m3 ; Ndikinimeki 500 m3 ; Makénéné 150 m3 ; Bokito 150 m3 ).

Filtration

Désinfection

Floculation

Captage

Refoulement

Fig 4: Cycle de traitement des eaux dans le département du Mbam-et-Inoubou

Les réservoirs de Makénéné et d'Ombessa sont des réservoirs d'équilibre. Les débits journaliers lors de l'implantation étaient de: Bafia 1350 m3; Ndikinimeki 650 m3; Bokito 350

m3.

Au total, la CAMWATER dans le Mbam-et-Inoubou, gère 2562 abonnés. Le taux de couverture est en deçà de 10 %. Dans les villes desservies, du fait de l'expansion spatiale et démographique, le réseau est largement dépassé. La vétusté des installations entraîne ipso facto une forte baisse de la production et partant la résiliation des contrats par certains abonnés insatisfaits.

De 1974 à 1990 les bornes fontaines étaient le patrimoine des communes. Mais, ces dernières ont accumulé des impayés si bien que la SNEC a décidé de résilier les contrats des communes. La commune urbaine de Bafia par exemple avait accumulé près de 46 000 000 FCFA d'impayés. Actuellement les 11 bornes fontaines qui existent dans le département, (dont 3 à Bafia) sont privées et payantes. Les communes n'interviennent pas dans l'octroi de ces concessions. Il s'agit de particuliers qui souscrivent un branchement auprès de la CAMWATER et qui revendent l'eau de leur robinet aux ménages voisins. Ces bornes fontaines ne seront pas prises en compte dans le cadre de cette étude dans la mesure où elles

n'appartiennent pas à des communautés mais plutôt à des individus. Leur gestion est privée et leur entretien ne dépend pas de la communauté toute entière mais de leurs gestionnaires. L'eau y est vendue trois fois plus cher qu'à la CAMWATER (soit environ 1 200 FCFA/m3).

I-1-2 Les ouvrages d'hydraulique villageoise

I-1-2-1 Les forages

Un forage est une excavation de petit diamètre et de grande profondeur permettant l'exploitation des eaux souterraines. Ces ouvrages sont équipés de pompes à motricité humaine ou électrique et peuvent éventuellement être équipés d'un réservoir pour le stockage de l'eau mobilisée.

Le trou a un diamètre réduit (18 à 50 cm) et est consolidé avec un tubage en acier ou en PVC. Pour éviter que le sable ne rentre dans le forage, le foreur doit mettre un massif filtrant au bas de l'orifice.

En traversant la nappe sur une assez grande profondeur, le forage permet d'avoir un plus grand débit.

Le niveau où l'eau se stabilise lorsque la pompe fonctionne est le niveau dynamique. Lorsque la pompe s'arrête, le remplissage du forage se poursuit doucement, jusqu'à ce que l'eau revienne au niveau statique.

La plupart des forages ont été réalisés soit lors du projet (350 forages) soit dans le cadre des projets BIP, BID, PPTE, etc.

Les profondeurs varient entre 40 et 55 m pour les localités de Bafia, Bokito et Makénéné, et entre 30 et 45 m pour les localités de Deuk, Ombessa, Ndikinimeki et Nitoukou.

L'eau issue de ce type d'ouvrage est généralement de bonne qualité et est affectée à la boisson par 76 % des usagers.

Vers Bagangté

Vers Yaoundé

Fig 6 : Localisation des forages dans le département du Mbam-et-Inoubou

Photo N° 1 : Eléments externes d'un forage
de marque Volanta.

Source : guide des projets d'alimentation en eau potable

Fig 5 : Eléments internes d'un forage

Un jeune garçon actionne la grande roue (A) afin de refouler l'eau qui est recueillie grâce aux récipients (B) posés à l'exutoire du forage

A

B

Cliché TSAMO Juin 2006

I-1-2-2 Les puits

Un puits est une excavation de diamètre plus grand (1.5 m en moyenne) qui permet l'exploitation des eaux souterraines. Selon la classification proposée par DJEUDA H.B. et al en 2001, on distingue :

- Les puits non aménagés (PNA)

Ces puits ne disposent d'aucun élément de sécurité ni de protection de la ressource en eau. Leur environnement immédiat n'est pas drainé. Aussi, les risques de contamination de la ressource par les latrines voisines, les ordures ménagères, les eaux usées stagnantes, les inondations et les eaux de ruissellement sont très importants. Les puits non aménagés sont des véhicules de nombreuses maladies hydriques. L'eau issue de ces PNA est utilisée essentiellement pour les travaux ménagers (vaisselle, lessive, cuisine, propreté de la maison...), et très rarement pour la boisson.

Photo 2 : Vue partielle de l'intérieur d'un puit non aménagé

A

C

B

Cliché : TSAMO Juin 2006

Ce puit situé dans l'enceinte du diocèse de Bafia a servi pendant longtemps de point de captage pour un petit réseau d'approvisionnement en eau. On distingue clairement les parois non aménagées (A), le tuyau de refoulement (B) et le niveau de la nappe (C). De nos jours, ce réseau est hors service, toutefois, les usagers continuent d'exploiter l'eau de ce puit en utilisant des seaux munis de cordes.

- Les puits sommairement aménagés (PSA)

Il s'agit des ouvrages présentant un début d'aménagement dans le but d'assurer une sécurité relative lors du puisage et la protection de la ressource en eau. Les PSA sont équipés:

· d'une margelle généralement en maçonnerie de moellons ou de béton.

· d'un tertre en demi-fût métallique ou encore en maçonnerie.

· d'un couvercle en matériau précaire (chutes de bois ou de tôles...).

· d'un système de drainage constitué de caniveaux en terre.

La voie d'accès à ces ouvrages est sommairement aménagée, mais parfois glissante en saison de pluie. Bien que les risques de pollution de la ressource soient importants avec la proximité des latrines à fond perdu, des eaux usées stagnantes et des dépôts anarchiques des ordures ménagères, l'eau prélevée dans ces PSA est utilisée pour les travaux domestiques. Dans certaines zones, elle est utilisée comme eau de cuisson et de boisson.

Photo 3 : Un puit sommairement aménagé

B

A

D

C

Cliché TSAMO Juin 2006

Les abords de ce puits sont protégés par un tertre en béton (A). Pour pouvoir avoir accès à l'eau, les populations (B) introduisent leurs récipients dans une ouverture (C) faite sur le couvercle (D).

- Les puits aménagés (PA)

Ce sont des ouvrages réalisés selon les règles de l'art. Ils sont équipés de dispositifs de sécurité. Les conditions d'hygiène sont meilleures. Ils se caractérisent par:

· une plate-forme bétonnée ou en maçonnerie de moellons construite dans le prolongement de la margelle et édifiée avec le même matériau ;

· le tertre, en maçonnerie de parpaings est généralement recouvert par une tôle métallique munie d'une clé, ce qui limite les risques d'accidents ;

· un dispositif facultatif constitué d'une poulie montée sur un support métallique ou en bois ou encore d'une pompe facilite le puisage de l'eau ;

· un caniveau bien dimensionné assure le drainage du site et limite les risques d'inondation de l'ouvrage ;

· les parois de la fouille sont busées.

L'eau issue de ce type d'ouvrage est généralement destinée aux usages domestiques et à la consommation humaine.

Photo 4 : Vue externe d'un puit aménagé

B A

C

D

Cliché TSAMO Juin 2006

E

Source : Guide des projets d'alimentation en eau potable

Fig 7 : Eléments internes d'un puit aménagé

A : le dispositif de drainage des eau ;

B :, la plate - forme ;

C : le tertre bétonné ;

D : la pompe pour l'exhaure ;

E : l'enclos pour protéger l'ouvrage des animaux en divagation.

Ce puits situé dans la commune de Bokito a été construit par la CAFOR en 2003. Il est aujourd'hui fonctionnel et fait l'objet d'une attention particulière de la part des populations

Vers Bagangté

Vers Yaoundé

Fig 8 : Localisation des puits aménagés dans le département du Mbam-et-Inoubou

9 48

Chaque type de puits décrits ci-dessus offre des avantages et des inconvénients (cf. tableau 2).

Tableau 2 : Analyse comparative des types de puits d'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines du Cameroun.

Classe

Avantages

Inconvénients

Puits non aménagés (PNA)

-Réalisation facile ne nécessitant aucune ; assistance technique -Coût de réalisation très faible.

-Contamination rapide de la ressource en eau ;

-Risques accrus de maladies d'origine hydrique ;

-Inondation du fait de l'absence de drainage ;

-Risques importants d'accidents chez les usagers ;

-Eau de qualité douteuse.

Puits sommairement aménagés (PSA)

-Sécurité relative avec limitation des risques d'accidents ; -Amélioration du confort et de l'hygiène ;

-Coût de réalisation relativement faible.

-Risques importants d'éboulement car les parois sont instables ; -Risques d'inondation en saison de pluies ;

-Nécessité d'entretien régulier ; -Eau de qualité douteuse.

Puits aménagés (PA)

-Sécurité assurée pour les usagers ;

-Confort, hygiène et salubrité lors du puisage ; -Limitation des risques de contamination de la ressource ;

-Protection de la

ressource ;

-Bonne tenue de

l'ouvrage dans le temps.

-Coût de construction élevé ; -Nécessite la formation des agents d'exécution et des usagers pour l'entretien régulier de l'ouvrage ; -Coût d'entretien important.

 

Source: DJEUDA H.B. et al 2001

I-1-2-3 Les sources

Une source est une sortie d'eau souterraine au point d'intersection entre le niveau topographique et le niveau piézométrique. Les sources sont généralement la propriété de la communauté. 84 % de ce type d'ouvrage sont dénombrés dans la localité de Ndikinimeki. L'eau issue de 90 % des sources du département est destinée à la boisson.

En se basant toujours sur une classification proposée par Djeuda H.B. et al (2001), on distingue :

- Les sources non aménagées (SNA)

Ce sont des points de captage d'eau souterraine en forme de cuvette. Ils ne possèdent ni couvercle, ni dispositifs d'étanchéité, encore moins de filtrage. On rencontre généralement

ce type d'ouvrage dans les zones marécageuses. La rétention du filet d'eau est assurée par la présence d'un sol argileux.

L'eau recueillie dans ce type d'ouvrage sert généralement aux travaux ménagers et parfois même à la consommation humaine.

Photo 5 : Une source non aménagée

A

Cliché TSAMO Juin 2006

A : mare d'eau dans laquelle les usagers viennent s'approvisionner

Aucun n'aménagement n'est effectué pour viabiliser la source. Les voies
d'accès sont glissantes et la ressource est permanemment polluée par les
eaux de ruissellement et les débris de toutes sortes.

- Les sources sommairement aménagées (SSA)

Les SSA sont des ouvrages qui ont bénéficié d'un aménagement autour du point de résurgence de la nappe souterraine. La plupart sont équipées des éléments suivants:

· un réservoir de stockage de l'eau en maçonnerie de parpaings ou en béton armé reposant sur un socle bétonné;

· un couvercle amovible en béton, en bois ou en tôle métallique qui permet de protéger le réservoir d'éventuels objets de diverses natures;

· une plate-forme maçonnée et drainée par des caniveaux en terre qui limite l'inondation

du réservoir et sert en même temps de zone de lavage de linge ou de la vaisselle.

Certains de ces ouvrages sont équipés de conduites de puisage en PVC de diamètre variant entre 25 et 40 mm. Les voies d'accès ont généralement subi un aménagement sommaire par les populations. Les emprises sont relativement bien entretenues

Photo 6 : Une source sommairement aménagée

A

B

C

Cliché TSAMO Juin 2006

A : structure bétonnée du réservoir de stockage de l'eau

Cette source a subi un début d'aménagement par la construction d'un réservoir maçonné (A). Malheureusement, il n'existe pas de couvercle pour protéger la ressource des débris divers. C'est ce qui explique le fait que la réserve d'eau (B) soit polluée par les feuilles (C) .

Vers Bagangté

Vers Yaoundé

- Les sources aménagées (SA)

Ce sont des sources naturelles généralement équipées :

· d'un bac de captage des filets d'eau permettant également la sédimentation des particules solides en suspension. Ce bac est construit en béton armé ou en maçonnerie de parpaings bourrés ;

· d'une conduite d'amenée (en PVC ou en béton) reliant le bac au réservoir aménagé pour le puisage. Ce réservoir (de forme circulaire ou rectangulaire), bétonné ou maçonné, est couvert et dispose de tuyaux de puisage, de vidange et de nettoyage. Les sources aménagées possèdent des parois étanches pour éviter la contamination des eaux ;

· d'un dispositif de filtrage de l'eau constitué de bancs superposés de cailloux, de graviers et de sable de rivière ;

· d'un socle de puisage constitué d'un massif bétonné prolongé par une plate-forme maçonnée limitant la boue et la stagnation des eaux tout autour de l'ouvrage.

16 des 28 sources aménagées dénombrées ont été construites par l'AFVP (association française des volontaires du progrès).

Photo 7 : vue partielle d'une source aménagée

A

B

Cliché : TSAMO Juillet 2006

Cette source située dans le village Ndikitole dans l'arrondissement de Ndikinimeki connaît une forte affluence tout au long de la journée. Un Réservoir (A) qui permet l'accumulation et la conservation de l'eau. Celle-ci sera recueillie par les populations à travers un tuyau qui sert d'exutoire (B)

Vers Bagangté

Vers Yaoundé

Fig 10 : Localisation des sources aménagées dans le département du Mbam-et-Inoubou

54

Tout comme les puits, ces types d'ouvrage présentent des avantages et des inconvénients (cf. tableau 3).

Tableau 3 : Analyse des différents types de sources d'approvisionnement en eau dans les zones périurbaines du Cameroun

Classe

Avantages

Inconvénients

Sources non aménagées (SNA)

- Faible coût de construction et d'entretien ;

- Technique accessible aux bénéficiaires.

- Inondation possible de l'ouvrage avec des risques élevés de contamination de la ressource mobilisable ;

- Ouvrages précaires présentant des risques sanitaires importants.

Sources sommairement aménagées (SSA)

- Technique accessible aux artisans locaux ;

- Limitation des risques d'inondation de l'ouvrage ; - Protection relative de la

ressource en eau mobilisable.

- Insalubrité relative du site ; - Courte durée de vie de l'ouvrage du fait de la qualité moyenne des matériaux utilisés ;

- Nécessité d'un entretien permanent.

Sources aménagées

- Sécurité assurée pour les usagers ;

- Confort, hygiène et salubrité lors du puisage ;

- Limitation des risques d'inondation et de contamination de la ressource ;

- Protection de la ressource ;

- Bonne tenue de l'ouvrage (durée de vie élevée) ;

- Coût d'entretien peu élevé;

- Réduction des risques

sanitaires.

- Coût de construction élevé

 

Source: Djeuda H.B. et al 2001

D'une manière générale, la disponibilité des équipements d'approvisionnement en eau est limitée (insuffisance de puits collectifs bétonnés, forages équipés de pompes manuelles ou à pied...), d'où le terme corvée d'eau qui s'applique aux fréquents et parfois longs déplacements que nécessite le transport de l'eau (Allély D. et al ; 2002). En effet, les distances moyennes (entre le domicile et la source d'approvisionnement) varient entre 20 et 100 m pour les puits et forages et 50 à 350 m pour les sources. Dans la majorité des cas, ce sont les femmes et les enfants qui sont chargés de l'approvisionnement en eau du ménage.

I-2 Répartition des ouvrages par municipalité

Sur l'ensemble du département, on note une inégale répartition des ouvrages. Par ailleurs, le fonctionnement des ces ouvrages est variable.

Au cours de nos investigations, nous avons dénombré 3159 points de ravitaillement en eau dans le département du Mbam-et-Inoubou. (cf. tableau 4)

Tableau 4 : Répartition des ouvrages d'AEP par commune

Municipalité

Nombre d'ouvrages

Pourcentage

Bokito

95

30.15

Bafia rurale

62

19.68

Ndikinimeki

47

14.92

Deuk

33

10.47

Ombessa

31

9.84

Bafia urbain

21

6.66

Nitoukou

18

5.71

Makénéné

8

2.53

Total

315

100

 

De l'analyse du tableau 4, il ressort que la commune de Bokito est la mieux équipée avec 95 ouvrages. Celle de Ndikinimeki en compte 47 ouvrages dont 24 sources soit 53 % de la totalité des ses ouvrages d'AEP. Les deux communes les plus mal loties sont celles de Nitoukou avec 18 ouvrages et Makénéné avec 8 ouvrages.

9 Le recensement ne concerne que les points d'eau à usage collectif ; les points d'eau à usage privé ne sont pas pris en compte dans le cadre de cette étude.

40

80

70

60

50

30

20

10

0

Communes

Mini réseaux Forages

PA SA SSA

Source : Investigation de terrain

Fig 11 : Répartition des ouvrages par commune

Cette répartition fait ressortir des disparités au niveau des municipalités. Ces disparités peuvent s'expliquer par plusieurs facteurs qui sont entre autres le milieu physique, la démographie ou encore le jeu des élites.

Si l'on considère la surface et le poids démographique de chaque commune, les disparités sont plus significatives. En effet, sur le plan spatial, le ratio d'un point d'eau pour une zone d'influence de 500 m à la ronde (tel que le veut la politique gouvernementale) ne sera pas respecté d'une part, et d'autre part, dans toutes les communes, les populations éprouvent des difficultés pour avoir accès à l'eau potable. D'une manière globale, les ouvrages existants ne suffisent pas pour satisfaire la demande en eau.

I-3 Fonctionnement

Dans le département du Mbam-et-Inoubou on rencontre :

- 161 forages qui sont équipés de pompes à motricité humaine soit 49.4 % des ouvrages. Ces forages sont inégalement repartis par commune. La commune de Bokito à elle seule totalise 69 forages ;

- 108 puits sont aménagés, soit 33.1 %. de la totalité des ouvrages ;

- 27 adductions en eau potable (SCANWATER et SNEC) existent soit 8.3 % ;

- 28 sources sont aménagées soit 8.6 %. 23 d'entre elles se trouvent dans la commune de Ndikinimeki ;

- 2 sources sont sommairement aménagées dans la commune de Ndikinimeki soit 0.6 % des ouvrages.

Au total, on dénombre 205 ouvrages fonctionnels soit près de 65 % des ouvrages existants dans le département. Ces ouvrages sont répartis comme suit :

Nombre

250

200

150

100

50

0

AEP F PA SA SSA TOTAL

Type d'ouvrage

FONCTIONNEL PANNE

Source : Investigation de terrain

Fig 12: Fonctionnalité des ouvrages10

Des 16 mini-réseaux d'AEP de la zone d'étude, actuellement, seuls 5 réseaux fonctionnent normalement soit 31,25 %. 10 sont en panne soit 62,5 % et 1 a subi une adaptation mais ne fournit pas d'eau.

De l'ensemble des forages, 122 fonctionnent normalement soit 75,77 %. 30 ouvrages sont en panne soit 18,63 % et 9 sont inachevés ou détruits.

Nous avons dénombré 108 puits aménagés. De nos jours, seuls 55 de ces ouvrages sont fonctionnels soit 50,92 %, 43,51 % sont en panne. 6 de ces ouvrages ont soit totalement tari, ou sont transformés en puits traditionnels. La pompe et la dalle de couverture ont été démontées et les populations se servent de seaux munis de cordes pour puiser l'eau.

10 Il est important de préciser que les ouvrages ayant connu une quelconque adaptation et ceux qui ne sont pas achevés ne sont pas pris en considération dans l'élaboration de ce graphique.

75 % des sources aménagées sont fonctionnelles et le reste est embourbé ou carrément détruit.

Tableau 5 : Fonctionnalité des ouvrages par commune

Municipalité

Nombre d'ouvrages

 

Fonctionnels

Pourcentage

Non Fonctionnels

Pourcentage

Bokito

59

62.10

36

37.89

Bafia rurale

33

53.22

29

46.77

Ndikinimeki

32

68.08

15

31.91

Deuk

23

69.69

10

30.30

Bafia urbain

17

80.95

4

19.04

Ombessa

23

74.19

8

25.80

Nitoukou

14

77.77

4

22.22

Makénéné

4

50

4

50

 

Le taux moyen d'ouvrages non fonctionnels est de 31 %. Ce taux n'est pas le même dans toutes les municipalités.

 

80

60

40

20

0

d'ouvraG

I\) 4=, a c D 0 0 0 C

 
 

FONCTIONNEL EN PANNE

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Com m une s

Nombre

c

Bafia Rural

Bafia 0 Bokito 0

3 Deuk 3

c Makenene =

m

(n Ndikinimeki N itoukou Ombessa

 
 

Source : Investigation de terrain

Fig : 13: Etat des ouvrages par communes

Le taux d'ouvrage en panne par municipalité englobe tous les types d'ouvrages. De manière spécifique, les pannes se répartissent différemment en fonction de la nature des ouvrages.

NOM BRE

16

14

12

10

4

2

8

6

0

AEP F

PA
SA

COMMUNES

Source : Investigation de terrain

Fig 14 : répartition des ouvrages non fonctionnels par commune

La variation des taux d'ouvrages en panne par municipalité peut en partie s'expliquer par leur mode de gestion et la qualité des prestations des maîtres-d'oeuvre.

D'une manière générale, on constate que le forage est l'ouvrage le plus adapté à la région car plus de 75 % sont fonctionnels. Ce qui est le reflet de la résistance des pompes Volanta dont 63,35 % des forages du département en sont équipés.

Les mini-réseaux d'AEP de type SCANWATER sont les ouvrages les moins indiqués pour la région. Bien qu'ils aient la capacité de desservir un grand nombre de populations et qu'ils offrent l'avantage de la disponibilité de la ressource, ils présentent l'inconvénient d'être difficiles a entretenir. En effet, il existe une inadéquation entre la technologie mise en oeuvre et les capacités financières des populations bénéficiaires. Le dépannage de ce type d'ouvrage nécessite en général des sommes considérables que les populations ne disposent pas toujours où sont incapables de mobiliser à plusieurs reprises.

On peut également remarquer que Bokito, Ombessa et Bafia sont des localités favorables aux forages (80 % des forages fonctionnels soit 97 sur 122 se trouvent dans ces communes), tandis que Deuk et Makénéné, quant à elles, sont favorables aux puits aménagés. Ce type d'ouvrage n'est pas véritablement adapté à la région de Ndikinimeki qui se caractérise plutôt par la prédominance des sources aménagées. Sur le territoire de Nitoukou, peuvent coexister différents types d'ouvrages suivant la zone dans laquelle on se trouve.

En se basant sur ces statistiques, sur la démographie de la région et sur les objectifs d'approvisionnement en eau potable fixés par le gouvernement, on se rend compte que le taux de couverture est largement en dessous des normes prescrites.

I-4 Taux de couverture des besoins en eau potable

Les deux principaux acteurs du secteur de l'eau au Cameroun sont le Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEE), et la SNEC : (Société nationale des eaux du Cameroun). Le département du Mbam - et - Inoubou dispose de 3 stations de traitement d'eau potable et de 326 points d'eau communautaires (315 ouvrages et 11 bornes fontaines).

Les stations de traitement sont gérées par la SNEC. La gestion des points d'eau ruraux incombe aux utilisateurs (comités villageois), sous la supervision du MINEE.

Selon la grille du MINEE, l'Etat camerounais vise un objectif de desserte de 300 personnes par point d'eau sur un rayon de 500 mètres. Cependant au regard de la dispersion des populations, ces critères ne sont pas mis en pratique. Ce qui entraîne la difficile évaluation du taux de couverture. Le calcul des ratios s'est fait sur la base de la population globale et du nombre d'ouvrages existants.

Tableau 6 : Nombre d'habitants par point d'eau dans la zone d'étude11

Localités

Nombre de points d'eau

Nombre d'habitants

Nombre d'habts/pt d'eau

Bafia

83

113 137

1 364

Bokito

95

62 037

653

Deuk

33

12 049

365

Grand Ndikinimeki (Ndikinimeki, Makénéné et Nitoukou)

73

39 351

539

Ombessa

31

60 290

1.945

Total

315

286 864

911

 

Source : Investigation de terrain

Avec une moyenne de 911 habitants par point d'eau, les objectifs du gouvernement sont loin d'être atteints dans le département du Mbam-et-Inoubou. Seules les localités de Deuk et du Grand Ndikinimeki (Ndikinimeki, Makénéné, Nitoukou) se rapprochent des

11 Les projections sont faites à partir des données sur la population de 1996 fournies par le MINEE

objectifs poursuivis. Cette amélioration du taux de couverture dans ces localités s'explique par la présence de nombreux puits et sources aménagés. Les chiffres (cf. tableau 6) ne sont qu'indicatifs car nous n'avons pas pris en compte les abonnés du réseau SNEC (ce dernier est même relativement faible : environ 2 562 dans les 5 villes).

L'inégale répartition spatiale des ouvrages d'AEP contribue a exacerber les difficultés d'accès à l'eau potable au sein du département. Si l'on considère la superficie globale du département en faisant abstraction des réseaux d'AEP, on constate que le ratio est d'un point d'eau pour 2 200 hectares

Il serait plus judicieux d'évaluer la satisfaction des besoins en eau non pas sur la base des 315 ouvrages mais plutôt sur celle de 205 ouvrages qui sont actuellement exploités. Dans ce cas, le taux de couverture passe à 1 399 habitants par point d'eau.

Par ailleurs, les données sur la population datent de 1995. En dix ans celle-ci s'est accrue, ce qui contribue à accroître le nombre d'usagers par point d'eau.

Dans le département du Mbam-et-Inoubou, on dénombre :

- 205 ouvrages exploités sur les 315. Parmi ces 205 points d'eau, 41 tarissent temporairement.

- 110 ouvrages soit 35 % sont non exploités

Le taux de couverture varie de la zone urbaine à la zone rurale. I-4-1 Taux de couverture en milieu urbain

Dans les villes de Bafia, Bokito, Makénéné, Ndikinimeki et Ombessa, la production quotidienne initiale de l'eau par la SNEC était de 2 350 m3. De nos jours, la baisse de rendement est estimée à 50 %. La production journalière actuelle est de 1 175m 3.

Si on veut évaluer la consommation journalière actuelle de chaque habitant du département, il faut au préalable faire une projection. En effet, en 199612 la population urbaine était de 76 556 habitants. Sur la base d'un taux d'accroissement annuel de 2,9 %, la population du département en 2005 était de 99 018 habitants.

12 Les chiffres sur les populations sont extraits de la base de données du MINEE qui a été mise à notre disposition ainsi que les noms et la liste des différents villages.

Si on utilise les chiffres indicatifs de consommation journalière des populations, (Ce dernier dépend de plusieurs paramètres : importance et caractère de la localité à desservir ; les habitudes des populations ; le climat...), la quantité d'eau par habitant par jour communément admise pour les villes de 5 000 à 20 000 habitants est de 150 à 200 litres.

Pour les villes de 20 000 à 100 000 habitants, cette quantité varie de 200 à 300 litres par habitant par jour (Ces besoins représentent l'eau de boisson, de cuisine, de nettoyage de la vaisselle, de l'hygiène corporelle, des chasses WC, du nettoyage de la maison et du lavage des linges). En prenant les moyennes de ces valeurs, le taux de couverture en eau potable dans les villes du Mbam-et-Inoubou présente des variations (cf. tableau 7)

Tableau 7 : Taux de couverture des besoins en eau par habitant en zone urbaine

Ville

Population (estimation en
2005)

Consommation J / habitant

Consommation totale m3/j

Bafia

60 030

250

15 000

Bokito

5 454

175

954

Ndikinimeki

5 241

175

917

Makénéné

15 934

175

2 788

Ombessa

12 359

175

2 163

Total :

99 018

 

21 822

 

Source : enquête de terrain

Il est facile de constater que la production journalière des stations de traitement de la SNEC est insuffisante. Le taux de couverture global de la zone urbaine par la SNEC est proche de 5,5 %. En conclusion, les besoins à couvrir restent très élevés dans les villes du département.

I-4-2 Taux de couverture en milieu rural

Dans le département du Mbam-et-Inoubou, certaines localités sont entièrement dépourvues d'ouvrages d'approvisionnement en eau potable. En effet, 65 sur les 171 villages

du département en sont dépourvus. Le taux de couverture des villages en eau potable est de 62 %13. La plupart des communes, excepté celle d'Ombessa, sont couvertes à plus de 50 %.

120

100

40

20

80

60

0

Approvisionné

Non approvisionné

Source : Investigation de terrain

Fig 15 : Mbam-et-Inoubou : Taux de couverture des villages en eau potable

Dans les zones rurales du département, la situation est encore plus complexe. En effet, pour une population rurale estimée à 209 41014 habitants en 2005, nous avons 205 points d'eau fonctionnels. En prenant une base de 300 habitants par point d'eau, le taux de couverture en eau potable est de 29,36 % dans les zones rurales du département.

Cette situation est encore plus exacerbée si on prend en considération la permanence de l'eau. En effet, certains ouvrages tarissent en saison sèche. Les ouvrages qui sont le plus touchés sont les puits aménagés. Il ressort de nos investigations de terrain que les localités de Bafia et Deuk sont celles qui en souffrent le plus. Ceci est parfois dû au choix de l'emplacement des forages (à proximité d'autres puits traditionnels causant ainsi des rabattements de la nappe ou alors des puits de faible profondeur).

13 Liste des villages et données sur la population fournie par le MINEE

14 Projection faite à partir des données sur la population rurale en 1996 (source MINEE)

Nombre

18

16

14

12

10

4

8

6

2

0

Communes

Points d'eau qui
tarissent
périodiquement

érie1

Source : Investigation de terrain

Fig 16 : Permanence de l'eau en fonction des localités

Toutefois, la situation pourrait évoluer positivement car un appel d'offre a été lancé par l'Etat pour la réhabilitation totale des stations de traitement d'eau de 16 villes du Cameroun parmi lesquelles Bafia et Ndikinimeki. Les travaux se feront en trois phases : Electrification; équipement des pompes électromécaniques, réhabilitation du réseau de traitement. Les travaux de la première phase sont terminés à Bafia.

Le gouvernement projette également de réaliser un point d'eau (puits ou forage équipé d'une pompe manuelle) pour toute agglomération de 300 à 500 habitants. Les communautés de 2 500 à 5 000 habitants bénéficieraient, quant à elles, de systèmes d'alimentation en eau potable soit par gravitation, soit par pompage avec traitement sommaire15.

Les structures publiques ont un faible taux de couverture en eau potable. 27 établissements scolaires sur les 198 (175 écoles primaires et 23 établissements secondaires) que compte le département sont approvisionnés en eau potable.

Seules 16 formations sanitaires du département sont approvisionnées en eau. Malheureusement 25 % des ouvrages de ces structures sont en panne.

15 Étude diagnostique de l'eau du MINEE

CONCLUSION

Dans le département du Mbam-et-Inoubou, on distingue plusieurs types d'ouvrages d'approvisionnent en eau potable. Dans les zones rurales, les populations ont essentiellement recours aux ouvrages d'hydraulique villageoise que sont les forages, les puits aménagés ou non, les sources aménagées ou non et les mini-réseaux d'AEP. Ces ouvrages qui sont inégalement répartis fonctionnent mal pour la plupart. Il en résulte un déficit en terme de couverture des besoins.

Dans les centres urbains, en dépit de la prédominance du réseau SNEC, les ouvrages décentralisés d'AEP sont bien utilisés. Tout comme dans les zones rurales, on note un déficit en terme de couverture des besoins. En somme, le département du Mbam-et-Inoubou fait face à de sérieux problèmes d'approvisionnement en eau potable des populations locales.

CHAPITRE II: LES ACTEURS INTERVENANTS DANS LE PROCESSUS DE GESTION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU POTABLE ET LES PROBLEMES RENCONTRES

INTRODUCTION

L'approvisionnement en eau potable des populations du Mbam-et-Inoubou fait intervenir plusieurs acteurs à des niveaux différents : aménagement, mise en oeuvre, maintenance... Les actions de ces intervenants contribuent à une meilleure desserte en eau potable des populations du département, mais celles-ci sont entravées par certains problèmes. Quels sont ces acteurs ? Comment sont mises en oeuvre leurs différentes actions ? Quels sont les problèmes qui découlent de leurs interventions ? C'est autour de ces questions que s'articulera ce chapitre.

II-I Une multiplicité d'acteurs.

Dans le département du Mbam-et-Inoubou, le processus d'approvisionnement en eau potable des populations fait intervenir plusieurs acteurs. Ceux-ci interviennent dans la construction des ouvrages, la maintenance et la réhabilitation.

II-1 -1 L'Etat

L'Etat à travers le budget d'investissement public, construit des ouvrages d'AEP. Malheureusement, les montants alloués à ce projet sont en baisse. Les ministères qui interviennent dans le secteur de l'AEP au sein du département sont les suivants :

- Le Ministère de l'Eau et de l'Energie ;

- Le Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural ; - Le Ministère de la Santé Publique ;

- Le Ministère de la planification, de la programmation des
investissements et de l'Aménagement du Territoire ;

- Le Ministère des Enseignements de Base ;

- Le Ministère des Affaires Sociales ;

- Le Ministère de l'Administration du Territoire ;

- Le Ministère de l'Economie et des Finances ;

Il est important de noter que l'action de l'Etat se limite surtout à l'implantation de nouveaux ouvrages. Après leur mise en place, ils sont abandonnés aux populations. On déplore par conséquent l'absence de suivi après la construction et la carence d'une politique de maintenance des ouvrages existants.

II-1-2 La coopération bilatérale et multilatérale

La coopération bilatérale et multilatérale concourt à l'amélioration de la couverture en eau potable. Les principaux acteurs de ce domaine sont :

- La Coopération Cameroun-Union Européenne ;

- La Coopération Technique Belge ;

- Le Service de coopération et d'Action Culturelle de l'ambassade de France;

- La Banque Islamique de Développement ;

- La Banque Africaine de Développement;

- La coopération Chinoise ;

- La Coopération Japonaise ;

- La coopération allemande, qui à travers la banque allemande de développement (KFW), finance le projet Pro-Village ;

Les organismes de coopération interviennent également dans le domaine de la réhabilitation des ouvrages d'AEP. C'est le cas de l'Union Européenne qui a financé le projet eau potable du diocèse de Bafia et la réhabilitation des réseaux SCANWATER en 1998. Depuis 2007, cet organisme de coopération s'est investit dans un projet intitulé « gouvernance eau Mbam-et-Inoubou ». Ce projet vise à centralisé la gestion de l'approvisionnement en eau potable au sein du département.

II-1-3 Les ONGs

Il s'agit principalement de la CAFOR (cellule d'appui et de formation) et de l'AFVP (association française des volontaires du progrès).

Entre 1990 et 1993, L'AFVP a mobilisé des financements auprès des partenaires internationaux pour l'aménagement de 17 sources dans l'arrondissement de Ndikinimeki.

Aujourd'hui, seule la CAFOR est encore opérationnelle. A travers son projet Pro-Village, elle aménage des puits au sein du département. Il s'agit de projets participatifs pour lesquels les populations doivent verser une contribution de 500 000 FCFA. Par ailleurs, la cellule d'appui et de formation assure l'animation sociale des populations et la maintenance des puits qu'elle construit.

Les actions des ONGs sont efficaces et contribuent à l'amélioration du taux de desserte en eau potable au sein du département.

II-1-4 Les municipalités

Dans le sillage de la décentralisation, les municipalités n'ont pour le moment encore rien réalisé. Ceci n'est pas dû à une méconnaissance des textes mais plutôt à des difficultés matérielles. Toutefois, dans de rares cas, les municipalités ont financé la réalisation des puits aménagés (04) mais ceux-ci ne sont plus fonctionnels.

II-1-5 Les élites et les élus

Certains élus, notamment les députés, grâce aux fonds qui leur sont alloués par l'assemblée nationale dans le cadre des micros-projets, aménagent des points d'eau.

L'action des élites est très importante. Elles fournissent les fonds qui permettent d'assurer le bon fonctionnement des comités de développement et de certains comités de gestion. Les élites sont également très sollicitées dans les processus de réparation des points d'eau. Sur l'ensemble du département, nous avons recensé 7 points d'eau construits par des élites.

II-1-6 Les bureaux d'études

FRISA Engineering est le principal bureau d'étude qui intervient dans la réalisation et le contrôle des ouvrages d'AEP au sein du département du Mbam-et-Inoubou. Malheureusement, ce bureau d'étude n'a pas voulu nous fournir des informations sur ses activités dans le cadre des projets BIP, BID et PPTE, projets dans lesquels il était aussi chargé de la maintenance des ouvrages pour une durée de deux ans. Pour cela, un contrat de maintenance est signé entre un agent réparateur et les représentants de la population. Une participation de 200 000 FCFA est demandée aux populations pour concrétiser les travaux.

II-1-7 Les entreprises

Elles sont nombreuses. A chaque projet correspond presque toujours une entreprise qui est chargée de sa mise en oeuvre.

Dans ce registre, on peut citer : GEOFOR (projet PPTE), HASKONING (projet Positifs), CGC-CAM (projet BID, BIP, PPTE), SCANEQUIP (projet ISF). Ces entreprises réalisent des forages. Si on considère le nombre d'ouvrages fonctionnels, ceux réalisés par les entreprises CGC-CAM et HASKONING sont les meilleurs. Ceci est principalement dû à la robustesse des pompes Volanta, au suivi et à la maintenance de ces équipements après leur construction.

Nombre d'ouvrages

40

20

80

70

60

50

30

10

0

Fonctionnel
Défectueux

Entreprises

Source : Investigations de terrain

Fig 17 : Etat des ouvrages par entreprises (maître d'oeuvre)

II-1-8 Les organismes confessionnels

Le diocèse de Bafia est le principal organisme confessionnel qui, à travers son projet « eau potable », s'investit dans la maintenance des ouvrages en général et des pompes Volanta en particulier.

Le projet « eau potable » qui, pendant longtemps, a été financé par l'Union Européenne à hauteur de 70 % des frais requis pour la réparation des ouvrages, est aujourd'hui arrêté. Le diocèse continu néanmoins à assurer la réparation des ouvrages. Les populations dans ce cas supportent la totalité des frais dus.

Les actions des organismes confessionnels telles que celles du diocèse de Bafia ont été pendant longtemps bénéfiques. En effet, ces organismes servaient d'interface entre les bailleurs de fonds et les populations.

II-1-9 Les comités de gestion et les comités de développement

Ces deux organismes assurent la gestion et veillent au bon fonctionnement quotidien des ouvrages. Elles émanent de la volonté des populations et/ou du maître d'oeuvre et coordonnent les mécanismes de pérennisation des équipements d'approvisionnement en eau potable. Leur efficacité est variable.

II-1-10 Les populations

Elles sont les bénéficiaires des aménagements. Elles sont mises à contribution pour assurer le bon fonctionnement et la pérennité des ouvrages.

II-1-11 Les artisans réparateurs

Ils ne sont pas très nombreux. Ils assurent la réparation et la maintenance des différents ouvrages d'AEP et des pompes. En cas de panne, les populations ont d'abord recours à l'artisan du village qui a été formé par le maître d'oeuvre afin d'assurer la maintenance de l'ouvrage. Si celui n'a pas l'expertise nécessaire, les populations font recours soit à un technicien qui travaille pour une société qui construit les points d'eau dans le département, soit au diocèse de Bafia, soit au bureau d'étude qui contrôlait l'édification de l'ouvrage.

II-2 Les insuffisances rencontrées

Les actions et réalisations des organisations de la société civile, du secteur privé et des municipalités échappent en grande partie au contrôle de la délégation départementale du MINEE. En effet, les organisations de la société civile et le secteur privé négocient directement le financement et construisent souvent des points d'eau avec l'appui des anciens techniciens ayant déjà travaillé dans le cadre d'autres projets d'AEP dans le département.

Quand on observe la manière dont les projets ont été menés jusqu'à présent, on constate un manque de coordination et de concertation dans les actions des différents acteurs de l'eau. De nombreux projets sont élaborés dans l'opacité, entraînant ainsi une inégale répartition des points d'eau. En effet, il y a des zones dans certains villages et quartiers où l'on dénombre 3 ou 4 points d'eau dans un rayon de 300 m tandis que dans d'autres, on parcourt 3 à 4 km pour avoir de l'eau potable. Plusieurs paramètres peuvent expliquer cette situation: données techniques, raisons politiques, présence d'élites fortes, etc.

Les choix stratégiques liés au prix et à la qualité du service sont décidés dans les bureaux, sans tenir compte de l'avis des bénéficiaires. La maîtrise des lieux par les collectivités locales n'est pas mise à contribution. Elles sont considérées comme de simples « relais » de programmes élaborés à huis clos. Leur marge de manoeuvre est donc très réduite.

Les ONGs perçoivent l'administration comme un prédateur. C'est pourquoi, elles ne fournissent aucune information sur leurs activités dans le territoire. En outre, la délégation départementale du MINEE ne peut pas transmettre toutes les informations au Ministère par manque de moyens matériels et financiers.

Les relations entre le MINEE et les communes sont pour le moment inexistantes. En effet, les municipalités attendent dans l'impatience le décret d'application des lois de juin 2004 sur la décentralisation.

Le manque de coordination des actions et l'insuffisance d'implication des collectivités locales aboutissent parfois à des concentrations de points d'eau au détriment des zones peu desservies et nécessiteuses.

Par ailleurs, les relations entre les Communes et la SNEC sont inexistantes. Les services techniques des mairies devraient se rapprocher de la SNEC pour rechercher les voies et moyens devant permettre de résoudre les problèmes d'eau des populations. Les communes doivent consulter les plans d'investissement de la SNEC afin de planifier leurs réalisations.

Le développement du secteur de l'eau se heurte dans le Mbam-et-Inoubou à de nombreux problèmes dont les plus importants sont liés à l'environnement institutionnel, au manque de précision dans la définition des objectifs, à l'absence d'autonomie de décision et de responsabilisation, aux difficultés financières. Par ailleurs, on note également un ensemble de conflits, de pratiques et comportements à risques qui sont de nature à mettre en péril tout le processus d'approvisionnement en eau potable dans le département.

II-2- 1 Une multitude de conflits

II-2-1-1 les conflits liés au puisage

Ils sont dus à la grande affluence autour des ouvrages et s'observent sur la quasi totalité des points d'eau. Ce type de conflit affecte les enfants. En effet, les plus âgés ou les plus forts ont tendance à ne pas respecter l'ordre d'arrivée et veulent puiser au détriment des autres. Ceci entraîne des engueulades, des injures et des bagarres.

Il arrive aussi que des réfractaires aux cotisations soient interdits de s'approvisionner en eau. Certains d'entre eux manifestent parfois leur colère de manière violente.

Ce type de conflit est parfois évité par la présence d'un fontainier qui veille au respect de l'ordre et de la discipline au moment du puisage et par de fortes amendes dissuasives infligées en cas de bagarres.

II-2-1-2 Les conflits liés à la position du point d'eau au sein de la communauté

C'est le cas à Ndékalend et à Ndékoujé où les habitants s'opposent en camps rangés.

En effet, lorsqu'un village est bénéficiaire d'un point d'eau, il peut arriver que des individus ou des personnalités influentes décident d'implanter cet ouvrage dans des secteurs du village qui les avantagent. Il s'en suit une scission au sein de la communauté. Les populations des quartiers lésés refusent de contribuer pour assurer le fonctionnement du point d'eau. Si l'ouvrage tombe en panne, les populations du quartier desservi sont interdites d'accès aux sources localisées dans les autres quartiers.

Pour éviter ce type de conflits, le choix de la position du point d'eau se fait de manière participative. Dans le cas où des dissensions persistent, le point d'eau est implanté à la

chefferie, au centre du village ou chez une personne qui jouit d'un profond respect ou d'une grande estime au sein de la communauté.

II-2-1-3 Les conflits liés au mode de gestion

Ce type de conflit est récurrent et résulte surtout de la mauvaise gestion ou du détournement des fonds cotisés. Il peut aussi être inhérent à l'inefficacité de la structure qui a la charge de la gestion de l'AEP au sein de la communauté.

Lorsqu'une équipe est destituée, la transition est parfois difficile. Les gestionnaires indélicats ont tendance à s'accrocher. Il s'en suit une période d'immobilisme au cours de laquelle les infrastructures se détériorent. Ce type de conflit est parfois très ardu et l'on a recours aux autorités administratives (sous-préfet) ou judiciaires (gendarmerie) pour les résoudre. C'est le cas de la localité de Mouko où l'ancienne équipe dirigeante détient depuis 2001 les clés du mini-réseau. L'ouvrage est presque détruit.

II-2-1-4 Les conflits liés à la propriété du point d'eau

Ce type de conflits survient généralement entre les populations et les gestionnaires des points d'eau situés dans l'enceinte des services publics. Dans ce cas, le gestionnaire du service public, à qui incombe la gestion du point d'eau, a tendance à réglementer l'accès et l'utilisation de l'ouvrage par toutes personnes étrangères à ses services. Ceci entraîne des conflits avec les populations avoisinantes qui ne s'accommodent pas. Pour elles, le point d'eau appartient à l'Etat et doit par conséquent être ouvert à tous sans restriction.

II-2-2 Les pratiques et comportements à risques

Certaines pratiques et comportements sont de nature à compromettre ou à mettre en péril le bon fonctionnement des ouvrages d'AEP. Elles concernent non seulement les usagers mais également les élites, les maîtres d'oeuvre, les artisans et les responsables politiques et administratifs.

II-2-2-1 Des points d'eau essentiellement utilisés par des enfants

Très souvent, les enfants ont des comportements déviants. En effet, ceux-ci ont l'habitude de s'accrocher sur la manivelle et à jouer à la balançoire sur la grande roue des pompes Volanta. Ils prennent également plaisir à pomper l'eau de manière effrénée en dépit du fait que leur récipient est déjà plein.

Au niveau des sources aménagées, les enfants ont également pris l'habitude d'utiliser la plate-forme du réservoir pour faire la lessive ou encore pour casser les noix de palme.

Dans certains cas, les chaînes et les cadenas qui sécurisent les ouvrages d'AEP sont cassés par des vandales ou des réfractaires aux cotisations.

Pour lutter contre ces déviances, les points d'eau sont souvent interdits aux enfants de moins de 10 ans. Pour les vandales qui cassent les cadenas, des sanctions prévues peuvent aller jusqu'à des poursuites judiciaires.

II-2-2-2 L'action des élites : une aide aux conséquences perverses

Dans le souci de contribuer au bien-être des ressortissants de leurs localités, les élites posent des actes positifs mais qui malheureusement ont des effets pervers au sein de la communauté. En effet, dans certains cas, les élites supportent entièrement les frais de réparation et de mise en oeuvre de nouveaux ouvrages d'AEP. Dans ces conditions, les populations ne s'approprient pas lesdits ouvrages.

Généralement, il n'y a aucune forme d'organisation autour des points d'eau qui connaissent une forte implication des élites. Même le simple nettoyage des alentours pose problème (Guientsing). La forte ou la totale implication des élites rend les populations attentistes et les ramène à l'époque de l'Etat providence.

En outre, l'implantation d'un point d'eau dans le cadre du budget d'investissement public est souvent récupérée par l'élite du coin pour redorer sa personnalité.

II-2-2-3 Des enjeux politiques et administratifs

Les responsables administratifs et politiques ont généralement tendance à politiser l'AEP. En effet, la limite est très souvent floue entre l'Etat et le parti au pouvoir. Les réalisations de l'Etat sont donc souvent mises sur le compte du parti au pouvoir. Ceci se manifeste par le port de la tenue du parti au moment de l'inauguration des points d'eau et du choix des gestionnaires.

Par ailleurs, l'absence de concertation entre les élites et des responsables administratifs peut aboutir à une concentration des ouvrages d'AEP au sein d'une même localité. C'est le cas de Boyabissoumbi où ont été réalisés 6 points d'eau sur une distance de moins de 600 m.

II-2-2-4 Des ouvrages d'AEP de qualité approximative

Les maîtres d'oeuvre ne respectent pas toujours les cahiers de charges, ce qui fait que dans certains cas, les ouvrages fonctionnent moins d'une semaine ou sont purement et simplement inachevés.

En outre, après la mise en place du point d'eau, le maître d'oeuvre suscite la création d'un comité de gestion et organise une réunion d'information et de formation des habitants à l'utilisation des ouvrages construits. Mais, cette formation est beaucoup plus ciblée sur les hommes alors que les femmes et les enfants sont les principaux utilisateurs des points d'eau. La formation est donc mal orientée et inadaptée.

II-2-2-5 Des techniciens peu qualifiés

Dans le domaine de l'hydraulique villageoise dans le Mbam-et-Inoubou, on remarque qu'il existe très peu d'artisans qualifiés. Nombreux sont les cas où des ouvrages ont été démontés et abîmés par des « soit disant » techniciens. Les cas d'escroquerie et de détournement par les techniciens sont très récurrents. Dans certains cas, ce sont les techniciens qui ont travaillé pour la construction des ouvrages qui reviennent dans la nuit voler les pièces. Ce type de vol affecte surtout les mini-réseaux SCANWATER.

CONCLUSION

L'approvisionnement en eau potable des populations du département du Mbam-etInoubou fait intervenir plusieurs acteurs à des niveaux différents (mise en oeuvre, maintenance..). Ces acteurs essayent tant bien que mal à accroître le taux de couverture des besoins en eau potable des populations. Malheureusement, il est à déplorer non seulement l'absence de synergie dans leurs actions, mais également certaines pratiques et comportements qui sont de nature à mettre en péril tout le processus d'approvisionnement en eau potable dans le département.

CHAPITRE III : LES MODES DE GESTION DES POINTS D'EAU
PRATIQUES PAR LES POPULATIONS

INTRODUCTION

Afin de pérenniser leurs points d'eau, les populations ont développé plusieurs modes de gestion. Ils diffèrent selon que l'on se trouve en milieu urbain ou en milieu rural. Quels sont ces modes de gestion ? Quelles sont leurs caractéristiques et leurs performances ? Avant de répondre à ces questions, il convient au préalable de rappeler la politique sectorielle de gestion de l'approvisionnement en eau potable telle que définie par la Délégation Départementale du Ministère de l'Eau et de l'Energie du Mbam-et-Inoubou.

III-1 la politique sectorielle et le mode de gestion de l'eau tel que définis par

l'Etat

III-1-1 La politique sectorielle

La politique sectorielle définie en 1988 par le MINEE consiste à faire participer les populations à l'investissement en leur transférant la responsabilité et la charge financière des points d'eau.

L'Administration s'engage à sensibiliser les populations, à les associer à la localisation du point d'eau, à construire et à équiper les points d'eau, à former les comités de gestion, à assurer l'entretien des forages, à renouveler les pompes à l'aide des provisions constituées par les comités villageois des points d'eau.

Les populations, quant à elles, ont l'obligation de constituer un comité de gestion pour chaque point d'eau, de suivre les formations dispensées, d'effectuer les travaux d'aménagement et d'entretien, de verser une cotisation initiale et une cotisation annuelle d'entretien, de veiller à la propreté, à la bonne utilisation des points d'eau et de faire effectuer les réparations par les artisans.

Quoiqu'il n'existe pas un texte précis réglementant l'hydraulique villageoise, les programmes réalisés depuis 1989/1990 ont mis en exergue certains usages qui tiennent lieu de règles de conduite. Les populations doivent participer à l'investissement initial à hauteur de 5% (ou plus) du coût total du projet TTC et constituer une réserve annuelle pour l'entretien des points d'eau.

Le Ministère de l'Energie et de l'Eau assure la tutelle du secteur. Il a pour mission d'élaborer, de mettre en oeuvre et d'évaluer la politique en matière de production, de transport

et de distribution de l'eau. A ce titre, il est chargé de l'élaboration des plans et stratégies gouvernementales en matière d'alimentation en eau, de la prospection, de la recherche et de l'exploitation des eaux dans les villes et les campagnes. Il assure la tutelle des établissements et sociétés de production, de transport et de distribution de l'eau.

Pour l'accomplissement de ses missions, il dispose d'un service déconcentré au niveau du département (Délégation Départementale de l'Energie et de l'Eau du Mbam-et-Inoubou). Les attributions de ce service sont définies par le Décret n° 2005/085 du 29 mars 2005 portant organisation du Ministère de l'Energie et de l'Eau. La Délégation Départementale de l'Energie et de l'Eau (DDMINEE) est chargée de la supervision des activités du secteur de l'eau, du suivi et du contrôle technique des projets d'hydraulique, de la formation des communautés villageoises aux techniques d'assainissement et à la maintenance des ouvrages d'AEP, etc.

III-1-2 Stratégie de gestion et d'entretien des points d'eau

L'Etat a expérimenté depuis 1989/1990 le schéma suivant en hydraulique villageoise. L'Etat est propriétaire des points d'eau et en confie l'exploitation aux comités villageois de gestion des points d'eau (CGPE) moyennant un contrat légalisé.

Les CGPE sont responsables de l'exploitation et de la bonne tenue des équipements. Ils collectent les cotisations auprès des usagers afin de rémunérer le technicien de maintenance.

Cette pratique a été mise en oeuvre pour les stations SCANWATER construites dans le département ainsi que les forages équipés de pompes à motricité humaine.

Administration
(Installation et
légalisation CGPE)

Election

Artisans réparateurs ou Technicien de
maintenance
Entretien préventif et réparation de la pompe
(pièces de rechange et main-d'oeuvre)

CGPE (Contrôle l'usage de la
pompe : Maintien de la propreté des
abords et entretien de base)

Villageois (Usage de la pompe,
sous le contrôle du CGPE)

Paiement des cotisations

Paiement des montants
contractuels

Source : DDMINEE Mbam-et-Inoubou

Fig 19: Modèle de gestion d'un point d'eau

Ce modèle présente des limites. Bien que la Délégation Départementale du MINEE dispose d'un personnel hautement qualifié, ses actions sont limitées par un manque de moyens logistiques (véhicule de liaison, ordinateurs, équipements annexes...). Il en résulte un faible déploiement sur le terrain.

III-2 Les modes de gestion tels que pratiqués par les populations

Le schéma de gestion défini par l'Etat n'est pas toujours adopté par les populations. Selon qu'on est en milieu urbain ou en milieu rural, les modes d'organisation autour des points d'eau sont différents.

III-2-1 En milieu rural

A l'échelle du département du Mbam-et-Inoubou, on distingue plusieurs modes de gestion ou d'organisation autour des points d'eau. Ces modes diffèrent en fonction des ouvrages des localités et même des ethnies. Les modes les plus courants sont :

- la gestion par comité ad hoc;

- la gestion intégrée au sein d'un comité de développement ou d'un groupe d'initiative commune ;

- la gestion déléguée ;

- la gestion individualisée ;

Dans certains cas, on remarque une absence totale d'organisation autour des points d'eau.

III-2-1-1 Gestion par comité ad hoc

Le comité de gestion est un regroupement de personnes qui a pour but la gestion au quotidien d'un point d'eau. Sa création est presque toujours suscitée par le maître d'oeuvre. Il est par conséquent presque toujours mis en place en même temps que l'ouvrage. Le comté de gestion est dirigé par un bureau élu à qui revient la charge d'organiser toutes les activités autour du point d'eau. Il est l'émanation de la volonté des populations et jouit le plus souvent, d'une légitimité au sein de la communauté.

Généralement, les comités de gestion antérieurs à 1999 sont dépourvus de statuts et de règlement intérieur. Ils n'ont, par conséquent, pas toujours une existence juridique. De nos jours, la plupart des comités de gestion des points d'eau cherchent à légaliser leur existence. C'est le cas de ceux qui gèrent les puits mis en oeuvre par la CAFOR. La reconnaissance légale d'un comité de gestion est à la fois un moyen de dissuasion pour éviter les cas de malversation financière et de pression pour les réfractaires aux diverses contributions. En effet, un comité de gestion légalisé est plus à même de poursuivre en justice l'auteur d'un forfait.

Le comité de gestion est généralement constitué d'un bureau de sept membres : un président, un secrétaire général, un trésorier, un commissaire aux comptes, un fontainier, deux conseillers. Il a pour missions de :

- réunir les fonds nécessaires pour prendre en charge le fonctionnement et le renouvellement de certaines pièces ;

- veiller à l'utilisation rationnelle de l'eau et des équipements ;

- assurer la surveillance et le respect de la discipline autour du point d'eau ;

- initier et financer les opérations d'extension ;

- entreprendre des actions de développement pour valoriser le point d'eau.

Les membres du comité de gestion travaillent bénévolement. Au quotidien, le fonctionnement des comités de gestion est entravé par de nombreuses difficultés. On peut entre autres citer :

Les difficultés liées à la disponibilité de la ressource

Dans certains cas, le point d'eau tarit. Il faut donc rationner la distribution de la ressource afin de servir toute la population de la communauté.

Les problèmes relatifs à la qualité de l'ouvrage

Ils sont dus aux facteurs tels que :

- l'absence de contrat avec le maître d'oeuvre. En effet, une fois la construction terminée, aucun suivi n'est assuré tant au niveau de la maintenance des ouvrages, qu'à celui de l'animation sociale et de l'encadrement des comités de gestion mis en place ;

- l'inadéquation entre la technologie mise en oeuvre et le pouvoir d'achat des populations (cas des mini-réseaux SCANWATER) ;

- l'absence et/ou la difficulté de trouver les pièces de rechanges pour certaines marques de pompes et de moteurs ;

- l'absence de subventions de l'Etat et des municipalités ;

- les pannes répétitives ;

- l'absence ou la rareté des artisans qualifiés pour la réparation des pompes et des moteurs ;

L'inefficacité du comité de gestion ad hoc

Ceci peut s'expliquer par :

- le mauvais choix des responsables (les membres du CG doivent être disponibles, avoir des aptitudes à diriger les hommes et surtout, ils doivent être prêts à travailler sans aucune rémunération) ;

- l'absence et/ou le non respect des règles édictées par le règlement intérieur ; - les difficultés pour le recouvrement des cotisations ;

- l'absence de documents comptables fiables ;

- le manque de formation des responsables des comités aux techniques de gestion ;

- la politisation de la gestion de certains ouvrages (l'AEP est presque toujours assimilé aux réalisations du parti au pouvoir) ;

- les conflits de compétences (le président s'arroge parfois le rôle et les prérogatives des autres membres) ;

- mauvaise utilisation des fonds (réception des autorités administratives, anniversaires, dots, mariages...) ;

- l'absence d'une politique d'entretien préventif.

Les entraves liées à la structuration sociale de la communautéElles sont relatives à :

- la pauvreté ambiante ;

- l'intrusion des élites dont l'action vient souvent court-circuiter les processus de mobilisation des fonds ;

- la non participation sur la base parentale, amicale, politique, ou religieuse de certains usagers qui devraient normalement contribuer pour le bon fonctionnement de l'ouvrage ;

- la sous-représentation des femmes en dépit du fait qu'elles jouent un rôle important dans l'approvisionnement en eau potable.

L'absence d'une prise de conscience collective

Elle se matérialise par :

- l'absence de l'esprit de bien commun ;

- l'usure par le temps qui altère l'enthousiasme du début ;

- le manque de confiance ;

Il faut tout de même mettre à l'actif des comités de gestion qui fonctionnent bien la disponibilité de la ressource, la réduction du temps de réaction entre les pannes et les dépannages, l'information, l'éducation et la communication autour des questions de l'eau, la mobilisation et l'appropriation des ouvrages par les populations.

39 % des points d'eau sont gérés par un comité ad hoc. Les populations s'organisent généralement en comité de gestion autour des forages, des puits aménagés et les mini-réseaux SCANWATER.

III-2-1-2 La gestion intégrée dans les activités d'un comité de développement ou d'un groupe d'initiative commune

On rencontre ce mode de gestion dans des localités telles que Mouko, Kédia, Bokaga... Dans ces localités, la gestion des ouvrages d'approvisionnement en eau potable est intégrée dans les activités du comité de développement ou dans celles d'un groupe d'initiative commune. Ce type d'organisation porte sur 4 % des ouvrages. La fourniture de l'eau relève par conséquent de la compétence du comité de développement de la localité. En effet, cette structure a la charge de coordonner toutes les activités de développement ou qui concourent au bien-être des populations de cette localité. En général, le service de l'eau constitue un axe d'action dans la stratégie de développement de la localité.

Il existe au sein de la structure une commission de gestion ou une commission chargée de l'approvisionnement en eau. Cette commission qui est tenue de rendre compte au bureau exécutif du comité de développement a pour missions de :

- préserver les acquis (maintenance et réhabilitation des points d'eau existants) ;

- améliorer le taux de couverture à travers la mise en oeuvre de nouveaux ouvrages.

Dans ce mode de gestion, les populations ne contribuent plus uniquement pour le fonctionnement de leur point d'eau, mais elles le font pour les actions globales de développement. Une partie de la somme d'argent collectée par le comité de développement est affectée aux opérations de maintenance du système d'approvisionnement en eau potable.

Ce type de gestion a le mérite de :

- faciliter le mode de collecte des contributions ;

- renforcer les capacités de réaction en cas de pannes graves et aux coûts élevés ;

- uniformiser les modes de gestion au sein de la même localité car c'est une seule structure qui gère tous les points d'eau qui s'y trouvent ;

- permettre d'investir dans la mise en place de nouveaux points d'eau.

La gestion intégrée a des limites. Le montant de la contribution est plus élevé que celui qui est généralement demandé dans le cadre du fonctionnement d'un point d'eau. Aucune forme de contraintes n'est prévue pour les individus qui ne cotisent pas pour le comité de développement ou dans le cadre du GIC. Par ailleurs, la gestion intégrée ramène dans certains cas les populations à l'Etat providence dans la mesure où l'essentiel des contributions financières pour le développement de la localité est supporté par les élites extérieures.

La gestion intégrée porte généralement sur l'ensemble des ouvrages d'une localité ou d'un village et les mini-réseaux SCANWATER.

III-2-1-3 La gestion déléguée

Dans certains cas, la gestion du point d'eau est confiée à deux délégués : un homme et une femme. Ici, on ne peut à proprement pas parler de gestion car le rôle des délégués se limite à la mobilisation des populations pour le nettoyage des points d'eau. La mobilisation des hommes incombe au délégué homme tandis celle des femmes est à la charge de la déléguée femme.

Les délégués n'ont vraiment pas un pouvoir décisionnel car chaque fois qu'il y a nécessité d'effectuer des travaux d'envergure (aménagements), c'est le chef de village qui en est responsable. C'est ce dernier qui organise les quêtes y afférentes. Les délégués n'ont à ce titre qu'un rôle consultatif.

L'état de propreté du point d'eau sera fonction du dynamisme et du charisme des délégués. Toutefois, en cas de besoin, ceux-ci peuvent recevoir l'appui du chef de village dans le processus de mobilisation des populations pour le nettoyage.

Le seul mérite de ce mode de gestion est l'état permanent de propreté du point d'eau. Par contre, il présente plusieurs limites parmi lesquelles :

- la très faible mobilisation des habitants autour du point d'eau. Ceux-ci ne se sentent concernés qu'en cas de mobilisation pour le nettoyage et au moment des rares contributions pour les aménagements ;

- la légitimité des délégués est parfois remise en cause. Dans la plupart de cas ceux-ci sont choisis par le chef ;

- l'absence de réels pouvoirs accordés aux délégués pour agir face aux réfractaires ;

La gestion par l'intermédiaire des délégués porte sur 4 % des ouvrages et s'applique beaucoup plus aux sources aménagées et dans de rares cas aux puits aménagés et aux forages. III-2-1-4 La gestion individuelle

C'est un mode de gestion centralisé sur un seul individu. Il concerne 15 % des points d'eau. La gestion individuelle n'est pas uniforme. Le rôle confié au gérant diffère en fonction du type d'ouvrage.

Dans le cas d'une source, le rôle confié au gestionnaire porte sur la mobilisation des populations pour le nettoyage. Il n'y a pas véritablement de planning de nettoyage. Chaque fois que le gérant le juge nécessaire, il invite les habitants du village pour l'entretien. Mis à part cela, il n'a aucun pouvoir décisionnel. C'est l'avis du chef ou celui du conseil des notables qui est prépondérant.

Indépendamment de la nature de l'ouvrage, le rôle du gestionnaire est le même. C'est une personne qui habite le village et qui a été formée par le maître d'oeuvre à la maintenance de l'ouvrage. Il peut avoir été fontainier dans un comité de gestion qui malheureusement ne fonctionne plus. En plus du nettoyage, il veille également à la bonne utilisation de l'ouvrage. Il est chargé de la maintenance, de l'ouverture et de la fermeture du point d'eau.

En cas de panne, le gérant aide à la mobilisation des frais de réparation. Ce mode de gestion a l'inconvénient d'abandonner le point d'eau à un seul individu. Les populations ne se sentent impliquées qu'en cas de panne. Les temps de réaction entre une panne et le dépannage (quand il a lieu) sont longs. On ne note pas vraiment la mobilisation des populations autour de leur point d'eau.

III-2-1-5 L'absence de gestion

Il existe des points d'eau autour desquels on ne note aucune forme d'organisation (33 % de la totalité des ouvrages). Dans ce cas, le point d'eau est toujours ouvert et accessible à tous. Les populations vivent encore comme à l'époque de l'Etat providence. Elles ne se sont pas appropriées l'ouvrage. Même le simple nettoyage des abords du point d'eau est rarement effectué. Les populations n'ont fourni aucun effort pour avoir le point d'eau et ne voient par conséquent pas la nécessité de fournir des efforts pour le préserver.

Toute tentative d'organisation est très mal accueillie et l'instigateur est taxé de pédant. Il est accusé de vouloir s'accaparer d'un bien étatique et communautaire.

D'une manière générale, la mobilisation autour d'un point d'eau dépend essentiellement de la cohésion au sein de la communauté. Dans les localités où il existe une bonne entente communautaire, les points d'eau sont bien gérés et sont fonctionnels. Le choix des responsables est également un facteur déterminant. Ceux-ci doivent être capables de mobiliser les populations et de leur faire prendre conscience de l'importance de leur point d'eau. La base du processus de pérennisation des ouvrages est la communication et l'animation sociale. Il est donc capital de mettre sur pied des équipes d'animateurs sociaux pour le suivi des comités de gestion et pour renforcer les capacités des responsables. Ces équipes doivent initier les populations aux vertus du développement participatif.

III-2-2 En milieu urbain

En milieu urbain, la présence du réseau SNEC impose une gestion individuelle du branchement qui a été souscrit auprès du concessionnaire. L'usager paie mensuellement ses factures sous peine de suspension d'approvisionnement. Les ménages qui ne sont pas raccordés au réseau ont recours aux bornes fontaines payantes ou ils achètent l'eau chez le voisin à raison de 10 FCFA par récipient de 10 litres.

Les coupures fréquentes d'eau rendent plus complexes les mécanismes d'approvisionnement. Dans tous les centres urbains du Mbam-et-Inoubou, le réseau SNEC côtoie les ouvrages d'hydraulique villageoise (forages, puits aménagés). En cas de coupure, les populations ont recours aux ouvrages décentralisés situés en ville ou vont dans la zone rurale se ravitailler.

Il n'existe généralement pas de structure chargée de la gestion des ouvrages situés en ville. L'hétérogénéité de la population est le principal facteur qui handicape la mise sur pied d'un mode de gestion. La question de l'eau est tellement cruciale en milieu urbain que la municipalité, les organisations confessionnelles, les ONGs, etc, prennent en charge les frais de dépannage ou d'aménagement des ouvrages d'hydraulique.

Il est important de signaler que le taux de raccordement est très faible (inférieur à 20 %). Les ouvrages décentralisés d'AEP (forages, puits aménagés, sources...) constituent un palliatif non négligeable pour l'approvisionnement en eau des populations urbaines du département du Mbam-et-Inoubou.

Les points d'eau bien gérés sont ceux qui sont situés dans des localités où les populations ont conscience de la nécessité de consommer une eau saine. Cette prise de conscience collective découle du fait que la ressource est rare et qu'il y a obligation de préserver ce qui existe. Par contre, là où l'eau est abondante, les populations n'éprouvent pas la nécessité de bien s'organiser. Elles ne déploient pas beaucoup d'effort pour avoir accès à l'eau. Elles savent qu'en cas de panne, elles peuvent toujours compter sur une source pérenne pour se ravitailler. La présence de ce type de source dans une localité est un facteur gênant pour le fonctionnement d'un ouvrage d'hydraulique aménagé. L'eau y est gratuite et les populations préfèrent aller puiser cette eau de qualité parfois douteuse que de contribuer pour le bon fonctionnement d'un forage par exemple. Elles prétendent que la source a servi des générations sans problèmes sanitaires. Il serait donc absurde de ne pas s'y approvisionner alors que son eau est gratuite.

On distingue un mode de gestion propre aux ouvrages situés dans le périmètre des hôpitaux, des écoles ou de tout autre bâtiment public. Ces points d'eau qui ne représentent que 2 % de l'ensemble des ouvrages, sont généralement construits grâce au financement du BIP, des associations des parents d'élèves, etc. Pour des nécessités sociales, ils sont ouverts au public contre une contribution très modeste et sous une réglementation très stricte. Les populations environnantes ne sont en aucun cas associées à la gestion de l'ouvrage. En cas de panne, le responsable du service public concerné prélève des fonds dans son budget pour assurer l'entretien. De temps à autre il peut recevoir un appui de la municipalité.

35
30
25

 
 

20
15

 

10 5 0

 
 

Ndikinimeki Bafia rural Bafia urbain Nitoukou Makenene Ombessa Bokito Deuk

 
 

Source : investigations de terrain

Fig 20: Répartition des modes de gestion des points d'eau par municipalité

III-3 Place et rôle de la femme dans les processus d'approvisionnement et de gestion de l'eau

Dans le Mbam-et-Inoubou, la corvée de l'eau est réservée aux femmes. La tâche est souvent rude, l'eau étant transportée sur une distance moyenne de 250 à 500 m, voire plus. Les quantités nécessaires imposent plusieurs voyages quotidiens avec des seaux de 12 à 15 litres ou des bassines de 25 à 50 litres.

Pour tous, la femme est avant tout gestionnaire de l'eau et responsable de la santé et de l'hygiène au sein de la famille. Pour les populations du département, la femme occupe la place centrale dans le mécanisme d'AEP. Paradoxalement, celle-ci est généralement ignorée et occultée au moment de prendre des décisions concernant les ouvrages d'AEP. Sa participation qui est ponctuelle, partielle et bénévole n'est requise que pour l'accomplissement des tâches les plus pénibles et les moins qualifiées (nettoyage des abords des ouvrages). En effet, après la construction d'un nouvel ouvrage d'adduction d'eau, on ne recrute d'habitude les femmes volontaires que pour le maintien de la salubrité. Cet état de chose est accentué par les femmes elles-mêmes qui préfèrent leurs travaux champêtres à la place des réunions où elles sont susceptibles de se voir confiées des responsabilités de gestion

de l'AEP. En effet, moins de 5 % des structures de gestion de l'eau au sein du département sont dirigées par des femmes. Toutefois, lorsqu'elles sont membres de la structure qui gère le point d'eau, elles occupent le plus souvent le poste de conseiller, de chargé de la salubrité autour du point d'eau et surtout celui de trésorier. En effet, les populations sont plus enclines à confier la gestion de leurs finances aux femmes qu'aux hommes. Celles-ci sont réputées pour leur sens de la parcimonie et du respect du bien commun. Par ailleurs, pour les hommes, les femmes sont de très bonnes conseillères et de bonnes visionnaires.

III-4 Les usages de l'eau

Culturellement, dans le Mbam-et-Inoubou, la corvée de l'eau est réservée essentiellement aux enfants et aux femmes. Les rares hommes qui viennent au point d'eau sont des célibataires et des veufs sans enfants.

Les usages qui sont faits de la ressource prélevée dans les ouvrages d'AEP varient en fonction de la disponibilité de l'eau et du type d'ouvrage qui la fournit.

III-4-1 En fonction de la disponibilité de l'eau

La disponibilité de la ressource influence la nature de son utilisation. En effet, l'eau est utilisée différemment selon qu'on est dans une localité bien desservie ou dans un village où elle est moins disponible.

III-4-1-1 Lorsque l'eau est rare

Lorsque l'eau est rare (Bitang, Ribazeu), le puisage et l'utilisation sont scrupuleusement réglementés. Chaque ménage n'a droit qu'à une quantité réduite (30 l par jour ou tous les deux jours). L'eau est uniquement destinée à la boisson. Pour les tâches domestiques et la cuisson, les populations ont recours aux sources non aménagées et aux cours d'eau.

Le comité de gestion a la charge de faire respecter l'équité dans la distribution. Tout gaspillage est proscrit et sévèrement sanctionné par une suspension provisoire d'approvisionnement. Le déficit en eau est un facteur de mobilisation des populations autour de leur point d'eau. Ces dernières font tout pour le maintenir fonctionnel.

Dans ce cas de figure, le comité de gestion ou la structure qui gère l'AEP au sein de la communauté est très puissant et fonctionne à merveille.

L'accès au point d'eau obéit à des horaires stricts et le volume d'eau prélevé par ménage est décidé par une assemblée plénière qui regroupe tous les habitants de la communauté. Ce volume ne fera l'objet d'aucune négociation jusqu'à ce qu'il soit à nouveau modifié par cette même assemblée plénière.

Les populations n'ont pas de choix au niveau de la qualité (goût) dans la mesure où le point d'eau est le seul à fournir une eau à peu prés décente. C'est principalement ce facteur

qui oblige les populations à tout mettre en oeuvre pour maintenir l'ouvrage fonctionnel. En effet, il n'existe pas ou presque pas d'alternatives car les cours d'eau environnants sont le plus souvent très éloignés.

Un planning de nettoyage des alentours du point d'eau existe. Il est scrupuleusement respecté. Tout est également mis en oeuvre pour éviter les pollutions. Il est par exemple interdit de faire la vaisselle et la lessive dans le voisinage immédiat du point d'eau.

Le système fonctionne non seulement à cause de la nécessité mais également, parce qu'il existe un mécanisme permanent d'auto-surveillance.

III-4-1-2 Quand la ressource est abondante (Boyabissoumbi, Kiiki)

Lorsque l'eau est abondante c'est-à-dire qu'il existe plusieurs ouvrages d'AEP ou plusieurs alternatives (sources non aménagées, cours d'eau) dans une localité, le système de gestion est plus lâche et moins rigoureux.

La structure qui gère le point d'eau peut être fonctionnelle ou pas. La multiplicité des ouvrages d'AEP et les alternatives font que les populations se mobilisent beaucoup moins autour des ouvrages. Ici, le principe de précaution n'existe pas. Lorsque le point d'eau présente des pannes, celui-ci est utilisé jusqu'à l'arrêt complet de la fourniture d'eau.

En fonction de l'efficacité de la structure de gestion, il peut y avoir des horaires de puisage. Le volume moyen prélevé par usager varie entre 10 et 30 litres et les passages au point d'eau sont multiples.

Les populations tiennent beaucoup compte du goût. Les points d'eau qui fournissent une eau au goût apprécié sont plus sollicités.

Un planning de nettoyage des alentours du point d'eau existe mais il n'est pas scrupuleusement respecté.

Le système est nettement moins performant au niveau de la pérennité des ouvrages. Ceci s'explique par le fait que la multiplicité des sources d'approvisionnement en eau est le principal facteur qui contribue à la mauvaise mobilisation des habitants autour des ouvrages.

III-4-2 En fonction du type d'ouvrage

La nature de l'ouvrage d'approvisionnement en eau potable influence également l'usage de la ressource prélevée.

III-4-2-1 Les forages

Les forages offrent généralement l'eau en permanence. La ressource qui y est prélevée est destinée à tous les usages (boisson, cuisson, lessive, vaisselle...). Toutefois, il peut arriver que malgré l'état fonctionnel d'un forage, l'eau fournie ne soit pas utilisée (Ossimb, Ndikitole). Ceci arrive lorsque les populations remarquent un dépôt noir, rouge ou jaune après la

décantation de l'eau. C'est aussi le cas lorsqu'on observe au-dessus de l'eau décantée une fine couche pelliculaire ressemblant à de l'huile.

Le lieu d'implantation du point d'eau peut également être un facteur qui conditionne sa fréquentation. C'est le cas des points d'eau installés sur des sites culturellement réputés mauvais (fréquentés par des mauvais esprits (Etoundou III). Lorsque ceci arrive, les populations abandonnent les points d'eau et préfèrent aller se ravitailler dans les sources non aménagées ou dans les cours d'eau.

III-4-2-2 Les puits aménagés

Dans le Mbam-et-Inoubou, près de 65 % des puits aménagés tarissent ou sont sujets à des pannes répétées. Ce qui explique le déficit régulier en eau de ces localités. La ressource qui est prélevée est par conséquent le plus souvent réservée à la consommation. En milieu urbain l'eau des puits n'est pas consommée à cause de sa mauvaise qualité due à la pollution par la proximité des latrines (Makénene).

La relative rareté en eau dans les régions qui ne disposent que des puits aménagés oblige à réglementer les horaires de puisage. En fonction de la capacité de l'ouvrage, le volume prélevé par ménage peut être prédéfini ou non et les usages peuvent être restrictifs.

III-4-2-3 Les sources

Une source est un ouvrage d'AEP qui a le mérite d'être pérenne. Elle ne nécessite pas beaucoup d'investissement pour son entretien. En effet, seules les sources ayant un débit permanent font l'objet d'un aménagement. C'est un milieu ouvert, libre d'accès à tout moment de la journée.

La disponibilité et la permanence de l'eau évitent le rationnement. L'eau des sources est généralement très appréciée par les populations. Elles la préfèrent à celle qui est prélevée dans les ouvrages modernes d'AEP. Elle sert à la consommation et à toutes les tâches domestiques.

III-4-2-4 Cas des Mini-réseaux SCANWATER

L'usage de l'eau prélevée dans les mini-réseaux d'AEP dépend surtout de l'usager. En effet, le fait que l'eau soit payante limite les gaspillages.

Aux bornes fontaines, un seau de 10 litres coûte 5 FCFA (Bouraka, Kiiki). En général, cette eau est réservée essentiellement pour la consommation. Pour les tâches ménagères, on a recours aux autres ouvrages d'approvisionnement en eau tels que les puits, les forages, les sources, les cours d'eau. Ceci permet de faire des économies. Si les différents ouvrages sont soit éloignés soit non fonctionnels, les ménages sont obligés d'utiliser l'eau du mini - réseau pour toutes les tâches domestiques.

Certains ménages plus nantis préfèrent souscrire un branchement privé. L'opération entraîne des coûts supplémentaires qui ne sont pas à la portée de tous. Le branchement privé restreint la corvée de l'eau et permet d'avoir des commodités telles que les WC modernes. L'installation d'un branchement privé est conditionnée par le paiement d'une caution de 10 000 FCFA, l'achat du matériel de branchement (tuyauterie, robinetterie...) incombant au ménage.

L'eau est vendue à 250 FCFA le m3.

 

200
150
100
50
0

 
 
 
 
 

Nombre

 
 
 
 

Nombre total Boisson

 
 
 

AEP Forage PA SA

Type d'ouvrage

Source : Investigations de terrain AEP : mini-réseau d'adduction

en eau potable

PA : puits aménagé

SA : source aménagée

Fig 21 : Eau de boisson par type d'ouvrages

De manière générale, la proximité d'un point d'eau potable améliore de manière significative le vécu quotidien des riverains

III-4-3 Les aspects sanitaires

Dans la plupart des projets d'hydraulique rurale réalisés au Cameroun, la qualité de l'eau n'est pas appréciée avant que l'ouvrage ne soit mis à la disposition des populations bénéficiaires. Dans les cahiers de charges des différents programmes, aucune attention particulière n'est accordée à la clause sur les analyses des eaux. En effet, faire des analyses augmenterait le coût de l'ouvrage et par conséquent une diminution du nombre d'ouvrages à réaliser et/ou la marge bénéficiaire du maître d'oeuvre.

Au cours de notre descente sur le terrain, nous avons dénombré 11 points d'eau abandonnés par les populations (soit un total de 3,14 %) à cause de la mauvaise qualité de l'eau. Nombre de ces ouvrages sont des forages localisés dans des zones marécageuses. Les

ménages se plaignent du goût peu exquis, des dépôts après décantation, de la présence élevée de fer, etc.

Dans le cadre des financements extérieurs (issus de la coopération décentralisée bilatérale ou multilatérale), les entreprises doivent présenter un rapport d'analyse de l'eau pour que l'ouvrage soit réceptionné. Mis à part cette stipulation, les campagnes d'analyses sont ponctuelles et se font surtout en cas de crise (choléra,...). Le Ministère de la santé publique et celui de l'Eau et de l'Energie se renvoient la balle quand il s'agit de l'analyse de la qualité de l'eau. Les rares analyses disponibles sont surtout relatives à la qualité minéralogique de l'eau. Rien n'est fait sur la qualité bactériologique.

51 points d'eau sur les 315 que compte le département du Mbam-et-Inoubou (soit 16,2 %) sont désinfectés. Dans ces cas, le traitement n'est pas régulier. Cet aspect très négligé est pourtant capital si on veut avoir une eau de bonne qualité.

III-5 Maintenance des ouvrages

La maintenance et la pérennité des ouvrages dépendent essentiellement de leur mode de gestion. En effet, après l'implantation d'un ouvrage d'AEP, on distingue généralement deux phases :

· La phase de l'adhésion massive et enthousiaste. Elle coïncide généralement avec les débuts des projets ou des réalisations. Cette phase est longue dans la mesure où les populations sont appelées à participer à la mise en oeuvre du projet tant dans le choix de l'emplacement que dans les tâches HIMO16.

· La phase de maturation réunit les populations convaincues. C'est également le moment où les charges dues à l'amortissement et à l'entretien de l'ouvrage deviennent considérables.

La durabilité des ouvrages et la pérennisation de l'alimentation en eau dépendent de la capacité des communautés à gérer la transition entre les deux phases.

16 Haute intensité de main d'oeuvre

Nombre d'ouvrage

80 70 60 50 40 30 20 10 0

Mode de gestion

Mini-réseau Forage

Puits aménagé Source aménagée

Source : Investigations de terrain

Fig 22: Mode de gestion par type d'ouvrages d'AEP

A l'analyse de cette figure il ressort que les populations se mobilisent beaucoup en comité de gestion autour des forages.

Dans 33 % des cas, il n'existe pas d'organisation autour des ouvrages. Ceci peut en partie justifier le nombre élevé de puits non fonctionnels. Cela peut aussi être dû au type de pompes parfois très fragiles. En outre, on peut globalement noter que les différentes pompes ne font pas l'objet d'une maintenance efficace. Ce qui explique le fait que certaines pompes nécessitent une réhabilitation complète.

III-6 Les processus de mobilisation des fonds

Pour maintenir les ouvrages fonctionnels, les populations doivent être capables de faire face aux pannes et aux aménagements. Ces travaux d'entretien nécessitent de l'argent qui doit être mobilisé par les bénéficiaires eux-mêmes.

La mobilisation des fonds se fait de manière différente selon que l'on est dans un système de comité de gestion, de comité de développement ou de contributions ponctuelles.

III-6-1 La mobilisation des fonds dans le cadre des comités de gestion ad hoc

La capacité de mobiliser les fonds est un élément qui détermine l'efficacité d'un comité de gestion. Au début, on note presque toujours la présence d'une caisse de prévention des pannes. Cette caisse est renflouée soit par mois soit par an. En général, le taux de contribution mensuelle varie de 100 à 300 FCFA par ménage. Dans ce cas, à la fin du mois, les responsables du comité de gestion font le porte à porte pour collecter les fonds qui sont gardés par le trésorier, ou versés dans le compte bancaire du comité de gestion.

Certains comités de gestion ont plutôt adopté la méthode de contribution annuelle. Le taux varie entre 1200 et 1500 FCFA par ménage. Les fonds sont collectés pendant la campagne cacaoyère. Cette méthode facilite le travail de collecte. Elle a le mérite d'alléger le poids financier des populations du fait de la disponibilité des fonds au moment de la vente du cacao. L'argent collecté est également confié au trésorier ou est versé dans le compte bancaire du comité de gestion.

S'il arrive que l'ouvrage tombe en panne et que l'argent qui est disponible en caisse ne suffise pas pour assurer la réparation, une quête ponctuelle est organisée afin de réunir le montant nécessaire. Dans ce cas, le montant des contributions dépend de la gravité de la panne et de la somme à mobiliser pour dépanner l'ouvrage. Ce mode de contribution a l'avantage de réduire le temps de réaction entre la panne et la réparation de l'ouvrage.

Il est très fréquent de rencontrer des comités de gestion qui fonctionnent sans caisse de prévention de panne. Ceci peut s'expliquer par le fait que l'argent qui avait été cotisé à l'origine a été détourné ou mal géré. Cette situation peut également s'expliquer par une crise de confiance entre les membres du comité de gestion. Dans ce cas, les populations ne contribuent que lorsque survient une panne. Le temps de réaction entre la panne et la réparation est souvent très long. La communauté peut être pendant longtemps privée d'eau.

Après la réparation, les réfractaires aux contributions sont suspendus d'approvisionnement jusqu'à acquittement de leurs redevances. Dans certains cas, ils sont purement et simplement mis en quarantaine. Mais, au bout d'un certain temps, ils finissent par s'approvisionner car l'usure du temps vient presque toujours à bout de la détermination de la personne ou de la structure chargée du contrôle. Parfois, pour des raisons de solidarité sociale, on les laisse tout simplement puiser car les populations estiment que malades, ils coûteraient plus cher à la communauté.

III-6-2 La mobilisation des fonds dans le cadre d'un comité de développement

Lorsque l'AEP dans une communauté est géré par un comité de développement, les populations et les élites intérieures et extérieures ne contribuent plus uniquement pour la gestion du point d'eau mais, pour toutes les actions de développement au sein de ladite communauté.

La mobilisation des fonds parce mode de gestion, se fait durant l'assemblée générale du comité de développement. Les sommes exigées sont plus considérables et varient en moyenne entre 3000 FCFA pour les femmes et 5000 FCFA pour les hommes. L'apport des élites intérieures et extérieures représente plus de 75 % du budget total.

Une part de la somme totale collectée est prélevée pour l'approvisionnement en eau potable. Elle est confiée à l'organe du comité de développement chargé des questions d'eau. Cet organe a pour rôle de veiller au fonctionnement des ouvrages existants et de créer de nouveaux points d'eau là où le besoin se fait sentir.

Ce mode de gestion est très efficace dans la mesure où l'argent est toujours disponible en quantité suffisante. Dans ce système, il n'existe pas de quêtes ponctuelles. En cas de grosses pannes, on fait appel aux élites extérieures. Les temps de réaction entre les pannes et les réparations sont extrêmement courts. Lorsque la cohésion au sein de la communauté est grande et que la localité dispose de nombreuses élites importantes, ce système est encore plus performant.

La nécessité de disposer de nombreuses élites et l'obligation d'entente entre elles, constituent l'inconvénient de ce système. En outre, le système maintient les populations dans l'attentisme.

III-6-3 Les contributions ponctuelles

Elles ont cours là où il n'existe aucune forme d'organisation autour des points d'eau. C'est uniquement en cas de panne que les populations cherchent à se mobiliser pour y faire face. Le responsable de la collecte est généralement le chef de quartier ou la personne qui avait été formée pour la maintenance au moment de la mise en oeuvre. Dans la réalité, plusieurs difficultés entravent le recouvrement des fonds. Il s'agit de :

- malentendus ;

- problèmes de personnes ;

- mauvaise foi ;

- manque de volonté, etc.

Le taux de contribution varie en fonction des pannes. Généralement, la somme nécessaire pour la réparation est répartie entre tous les ménages de la communauté. Les sommes à mobiliser ne sont pas toujours considérables mais, le temps pour le faire est long ; ce qui fait en sorte que la localité reste pendant longtemps privée d'eau. En cas de grosses pannes, le point d'eau n'est jamais réparé.

Ce système ne présente que des inconvénients car le point d'eau finit toujours par ne plus fonctionner.

CONCLUSION

Les populations du Mbam-et-Inoubou ont développé plusieurs modes de gestion autour de leurs ouvrages d'approvisionnement en eau potable. Ces modes de gestion ont des performances différentes et ne suffisent pas toujours pour pourvoir aux besoins des populations. Toutefois, la gestion intégrée dans les activités d'un comité de développement semble apporter des résultats plus efficients dans la mesure où elle prend en compte non seulement le volet maintenance des ouvrages, mais également, l'aspect investissement pour la construction de nouveaux ouvrages.

CHAPITRE IV : VERS UNE GESTION INTERCOMMUNALE ET
PARTICIPATIVE DE L'ACCES A L'EAU POTABLE DANS LE
DEPARTEMENT DU MBAM-ET-INOUBOU

INTRODUCTION

Dans l'ensemble, les services de l'eau dans les neuf communes du département du Mbamet-Inoubou se caractérisent par :

- la multiplicité des types d'équipements et les niveaux de service différents; - la diversité des modes de gestion;

- la pluralité des structures de gestion au sein d'une même localité;

- un faible taux de couverture;

- une grande diversité d'acteurs (ceux qui sont connus et clairement identifiés dans le paysage institutionnel et ceux qui sont méconnus (notamment les petits opérateurs privés informels);

- des compétences et ressources insuffisantes au niveau des communes pour assurer leur rôle de maîtrise d'ouvrage.

De nos jours, les neuf communes du département veulent se positionner dans une démarche collective pour relever les défis de l'accès à l`eau et à l'assainissement. Une association a été créée dans ce sens : l'ASCOMI (Association des Communes du Mbam-etInoubou). Le présent défi porte sur la définition et la mise en oeuvre d'une stratégie intercommunale pour l'amélioration de l'accès aux services d'eau et d'assainissement dans les neuf communes du département. Cette stratégie se veut participative et se propose d'intégrer tous les acteurs du secteur.

Ce chapitre de notre travail se propose de déterminer dans un premier temps les étapes à suivre et la méthodologie pour l'élaboration d'une stratégie intercommunale de l'AEP. Nous proposons par la suite un modèle de gestion intercommunale de l'AEP. Mais, au préalable, nous rappellerons les motifs qui ont amené les neuf communes du Mbam-et-Inoubou à se mettre ensemble pour gérer leurs problèmes d'AEP.

IV-1 L'approche intercommunale de la gestion de l'eau potable dans le Mbam-etInoubou

IV-1-1 La vision de la question de l'AEP pour les neuf communes du Mbam-etInoubou

Unies par les mêmes problèmes, les huit communes du Mbam-et-Inoubou ont décidé de se regrouper en association (ASCOMI) pour faire face aux problèmes d'approvisionnement en eau potable. Elles ont désormais une vision commune de ce service.

En effet, les dernières décennies du secteur de l'eau imposent un constat : Les politiques publiques centralisées n'ont pas apporté les résultats escomptés. La problématique de l'AEP continue à se poser avec acuité. La gestion des ouvrages d'AEP pose un problème de pérennisation. En effet, il existe un décalage entre les besoins et les capacités de gestion des usagers.

Aujourd'hui, la décentralisation consacre le transfert de l'AEP aux communes afin de rapprocher les décisions au niveau local (loi juillet 2004). Malheureusement, le contexte financier actuel ne permet pas toujours aux municipalités de faire face à ces nouvelles exigences. C'est pour cela qu'il apparaît intéressant pour les communes d'explorer de nouvelles démarches parmi lesquelles l'intercommunalité.

C'est dans la logique de ces nouvelles démarches que s'inscrit l'ASCOMI qui regroupe les 9 communes du département du Mbam-et-Inoubou. L'ASCOMI se propose de définir une stratégie concertée d'intervention dans le secteur de l'AEP. Cette nouvelle stratégie s'articule autour de trois grands axes :

> Travailler ensemble, ce qui suppose une concertation permanente pour prendre en compte les attentes de chaque commune ;

> Définir une stratégie, c'est-à-dire arrêter ce que l'on peut faire ensemble et surtout comment y parvenir ;

> Réaliser des projets, c'est-à-dire intervenir sur le terrain afin de changer la situation présente. A terme, l'intervention contribuera à améliorer le taux de desserte en eau potable.

L'approche intercommunale prônée par l'ASCOMI a le mérite d'offrir plusieurs opportunités. Elle permet, entre autres de :

- fédérer les ressources humaines, financières et techniques ;

- capitaliser les acquis en apportant des réponses collectives, globales et pérennes au problème d'approvisionnement en eau potable sur la base d'expériences de chaque commune.

Par ailleurs, l'intercommunalité permet de promouvoir des formes de solidarité, d'accroître la capacité de mobilisation des ressources financières, d'harmoniser les pratiques (règles et procédures d'intervention) et de promouvoir des mesures d'accompagnement spécifiques pendant la phase d'élaboration de la stratégie (IEC, réhabilitation et réalisation d'ouvrages, etc.). Elle repose sur une approche participative développée dans le but de prioriser et de planifier de façon concertée les interventions sur le terrain (hiérarchisation des besoins, concertation entre acteurs, etc.)

La décentralisation : Une opportunité pour de nouvelles
démarches

Stratégie concertée d'intervention

travailler ensemble

Définir une stratégie

Réaliser des
projets

Se concerter pour prendre en compte les attentes de chacun

que veut-on faire ensemble ?
Comment y parvenir ?

Intervention

Fig 23 : Vision de l'ASCOMI pour l'émergence d'une nouvelle démarche IV-1-2 Les objectifs de l'approche intercommunale

Cette nouvelle approche préconisée par l'ASCOMI permettra de passer d'une situation initiale (difficultés d'accès à l'eau potable) à une situation finale (accès à l'eau potable). Pour mettre en oeuvre cette mutation, il faut au préalable faire un diagnostic, c'est-à-dire connaître quelle est l'offre et identifier les demandes. Pour cela, il faut identifier les partenaires et les différents acteurs avec qui opérer cette mutation (communes, usagers, populations, services de l'Etat, secteur privé, partenaires financiers...).

Il faut également définir un plan d'action c'est-à-dire opérer une priorisation au niveau des objectifs en fonction des résultats que l'on veut atteindre.

L'objectif final de l'ASCOMI est l'amélioration de l'accès à l'eau potable au sein du département. L'atteinte de ce résultat passe par :

> l'augmentation du taux de couverture ;

une répartition équitable des ouvrages d'AEP ;

> l'augmentation progressive du niveau de la qualité de service ;

> la mise en place d'une démarche d'entretien des équipements ;

> l'appropriation des équipements par les bénéficiaires.

IV-1-3 Eléments à prendre en considération dans l'élaboration de le stratégie intercommunale de l'AEP

Le développement de l'accès à l'eau potable doit prendre en compte certains principes. Le premier c'est que l'eau est un bien économique qui a un coût. Elle n'est en aucun cas une denrée gratuite, toujours disponible, dont seul l'Etat a la responsabilité financière du service. Le prix et la tarification de l'eau dépendent du niveau de service (mini-réseaux, pompe à motricité humaine, etc.). L'amélioration du taux de desserte dans le département du Mbam-etInoubou par la recherche de solutions innovantes adaptées au contexte socio-économique exige de :

> mutualiser les coûts (approvisionnement en pièces détachées, intervention des artisans réparateurs, etc.) ;

> associer les bénéficiaires à toutes les étapes de l'élaboration de la stratégie et de sa mise en oeuvre (IEC). Cette approche participative contribuera à l'appropriation des ouvrages construits par les populations ;

> approvisionner les communes continuellement en pièces détachées ;

> normaliser les équipements pour faciliter leur entretien ;

> instaurer le principe d'agrément pour les entreprises concourant à la réalisation des ouvrages ;

> réaliser la mobilisation des bénéficiaires en continu pour la promotion de comportements adaptés (règles de gestion des points d'eau, règles d'hygiène, ...) ; > contribuer à l'élaboration de textes réglementaires ;

La stratégie intercommunale devra définir les modalités pratiques (comment, qui, quels moyens) pour appliquer ces principes.

Pour élaborer cette stratégie, il faut au préalable faire un état des lieux de la situation existante ou initiale (identifier ce qui marche et le renforcer, identifier les blocages et les lever), puis mettre en place une plate-forme de dialogue qui associe tous les acteurs afin de définir la place et le rôle de chacun. Cette plate-forme peut être communale ou intercommunale. Sa mise en place peut nécessiter un appui externe (expert et médiateur). L'appui externe n'est pas là pour donner des solutions toutes faites, mais pour construire des solutions avec les différents acteurs.

Tous ceux qui seront impliqués dans la réalisation de cette stratégie doivent développer certaines aptitudes c'est-à-dire être capables d'écouter l'autre, savoir se remettre en cause afin de pouvoir trouver des consensus. La communication avec les citoyens, les partenaires techniques, financiers et institutionnels tout au long du processus est fondamentale.

En fait, l'élaboration d'une stratégie concertée est un exercice de service public (la concertation est un lieu de doléances pour les usagers), de transparence (rassurés par un cadre clair, le secteur privé et les aides extérieures peuvent se déployer), de pérennité (la concertation invite à l'adhésion de tous les acteurs à une même vision globale à long terme).

Situation finale connue (accès à l'eau potable)

Situation initiale

Ascomi : une stratégie pour quoi faire ?

?

Mise en oeuvre projets

maintenance

Options techniques

Financement

Priorités ?

diagnostic

Quels sont nos objectifs ?

Quels résultats veut-on atteindre ?

Plate-forme de dialogue et de
concertation

Comment et avec qui
passer de la situation initiale à la situation finale ?

Modes de gestion

Plan d'actions

Connaître l'offre (quels équipements ? Qui fait quoi ?)

Identifier les demandes (qui veut quoi ?)

usagers

Secteur privé

La stratégie fixe les règles pour organiser l'action

Services Etat

communes

Partenaires
financiers

Fig 24 : Axes principaux de la stratégie intercommunale

IV-1-4 La méthodologie à suivre dans l'élaboration de la stratégie intercommunale.

La stratégie intercommunale de gestion de l'AEP de l'ASCOMI devra définir clairement les missions à transférer à la structure intercommunale. Son élaboration requiert un questionnement qui la rendra opérationnelle et efficace : A ce titre, elle doit intégrer des préoccupations essentielles fondées sur des principes phares, des modes de gestion et de contrôle du service de l'eau, la plus-value apportée, les mécanismes de financement, les

objectifs en termes d'amélioration de l'accès à l'eau, les modalités de suivi/évaluation et de capitalisation...

Après avoir fait un état des lieux exhaustif de la situation d'approvisionnement en eau dans le département, l'élaboration de la stratégie passe au préalable par la création au sein de chaque municipalité d'une commission chargée de l'eau. Par la suite, il faudrait mettre en place des groupes de travail thématiques pilotés par 9 commissions « Eau » (il est indispensable d'adjoindre à ces groupes les opérateurs, l'administration, la société civile...).

Les thèmes peuvent être les suivants :

> les objectifs de la stratégie ;

> les principes phares de la stratégie ;

> le développement des services ;

> les modes de gestion qui marchent ;

> le contrôle de la qualité des services chargés de l'eau ;

> les mécanismes de financement (investissement et exploitation) ;

> le suivi et l'évaluation pour améliorer les pratiques ;

> intercommunalité (plan d'actions) ;

> assainissement.

Des rencontres entre les groupes permettront non seulement des échanges plus approfondis mais elles seront aussi l'occasion pour tous d'amender les autres thématiques.

Un atelier de validation des orientations stratégiques permettra de se prononcer sur l'option intercommunale à adopter. Cette stratégie validée sera un outil de développement du secteur eau et un cadre d'intervention pour tous les acteurs du secteur au sein du département.

Afin d'avoir des prestations de qualité, il faut pouvoir contrôler la qualité de service à toutes les étapes. La stratégie doit donc permettre de :

> définir des activités à contrôler par les comités de gestion, les communes, la plate-forme intercommunale ;

> travailler sur des modes de contrôle différenciés selon les niveaux de gestion ; > travailler sur les modalités de sanction.

La stratégie devra définir les procédures afférentes aux modes de contrôle et de régulation des services.

Pendant l'élaboration de la stratégie, les projets en cours continuent.

Les projets
en cours
continuent
En prenant
en compte
le
processus

Situation finale : Accès à l'eau potable pour les populations du département

Groupes thématiques (9
Commissions « Eau »)

Situation initiale : Difficultés d'accès à l'eau potable

Stratégie intercommunale validée : Outil de développement du secteur
« Eau » et cadre d'intervention pour les acteurs

Diagnostic par
commune

Processus d'élaboration de la stratégie intercommunale

Réalisation des points d'eau

Activités préliminaires

Rencontres
intergroupes

Diagnostic
intercommunal

Atelier de validation de la stratégie intercommunale

Fig 25: Méthodologie pour l'élaboration de la stratégie intercommunale de gestion de l'eau

IV-2 Proposition d'un modèle intercommunal de gestion de l'AEP

Cette partie de notre travail porte sur la proposition d'un modèle de gestion intercommunale de l'approvisionnement en eau potable. Avant la décentralisation, l'Etat était le principal propriétaire (et maître d'ouvrage) des ouvrages hydrauliques dans le Mbam-etInoubou.

Dans le contexte de la décentralisation, les communes sont désormais chargées de la maîtrise d'ouvrage des infrastructures hydrauliques. Les municipalités sont donc responsables de la fourniture du service public de l'eau potable. Cependant, elles manquent cruellement d'expériences.

Un modèle de gestion universel n'existe pas. Le choix d'un mode de gestion doit se faire en tenant compte du contexte local : existence et dynamisme des collectivités locales, disponibilité de la ressource en eau, complexité des installations techniques, économie locale, demande des usagers, etc.

L'approche intercommunale telle que prônée par l'ASCOMI doit au préalable se matérialiser dans la mise en place d'une structure intercommunale de gestion de l'eau (plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP).

Cette plate-forme sera constituée des responsables des commissions « Eau » de chacune des 9 communes. Elle a pour rôle de centraliser la gestion de l'eau au sein de tout le département. Elle fera l'état des besoins en eau et appliquera la politique intercommunale à cet effet. Dans le cas où il faut déléguer certains aspects de la gestion à d'autres opérateurs, c'est également cette structure qui choisira l'opérateur et qui définira les modalités de cette délégation. La plate-forme intercommunale de gestion aura aussi pour rôle de contrôler tous les acteurs qui interviennent sur le territoire. Elle sera le passage obligé pour toute nouvelle implantation de points d'eau dans le département.

IV-2-1 La plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP : un modèle quirepose sur une base participative

Le modèle que nous proposons pour la gestion de l'approvisionnement en eau potable dans le Mbam-et-Inoubou préconise en priorité une approche participative. Cette approche exige que les populations et tous les acteurs impliqués dans l'AEP dans le département participent activement à la gestion du secteur, ceci sous le contrôle de la structure intercommunale. C'est une façon de s'assurer que les demandes et les attentes formulées par les usagers sont réellement prises en considération et que celles-ci s'approprient les projets d'aménagement des points d'eau.

Cette approche participative suppose que :

· les usagers sont impliqués au départ afin de définir un projet qui répond bien à leur demande ;

· les usagers sont informés de l'évolution des études techniques et sont au courant des possibilités techniques et des coûts correspondants ;


· les usagers sont consultés lorsqu'il y a des choix (techniques ou pas) à faire (choix du type de pompe à motricité humaine, implantation des points d'eau, choix entre bornes fontaines et branchements privés, tout ceci en fonction du prix final de l'eau qu'ils devront supporter) ;

· les usagers participent lors de la réalisation des travaux (main-d'oeuvre, fourniture des matériaux, hébergement, etc.)

· les usagers participent à la définition du mode de gestion qui sera mis en oeuvre.

Tout ce travail d'implication des usagers relève de la responsabilité de la structure intercommunale, qui doit trouver les moyens pour faire participer tous les acteurs au processus de gestion. Plusieurs solutions sont possibles (assemblées générales régulières au cours du projet, constitution d'un comité de pilotage du projet où sont présents les représentants des usagers, votes, information, etc.)

IV-2-2 Le fonctionnement de la plate forme intercommunale de gestion de l'eau

Tout le processus de gestion intercommunale de l'eau est soutenu par l'ensemble des 9 communes du département à travers l'ASCOMI qui est le maître d'ouvrage. Dans ce processus, chaque commune perd un peu de sa souveraineté dans le domaine de l'eau au profit de la plate-forme. Cette structure est constituée des représentants de chaque commune. Son statut sera défini selon les volontés des différentes communes du département en fonction des missions qui lui seront assignées.

Toutefois, le fonctionnement de cette structure est basé sur la participation et prend en compte tous les acteurs. Il doit s'inscrire dans le sillage de la stratégie nationale de l'eau. Le principe de fonctionnement repose sur la délégation de pouvoirs et des services. Cette délégation du service de l'eau ne signifie pas libéralisation du marché de l'eau. En effet, l'opérateur ne doit pas fixer librement le prix du service. Le contrat de délégation tiendra nécessairement compte de la réalité des coûts afin de veiller à l'équilibre financier des comptes d'exploitation.

Pour plus d'efficacité, il est préférable de déléguer des aspects relevant de l'exploitation, de la distribution, de la gestion directe des usagers, la réalisation de nouveaux branchements ou des petites extensions (cas d'un mini-réseaux) à des opérateurs privés ou à des communautés.

Les modalités de délégation et les relations entre la plate-forme et les autres acteurs doivent être régies par une série de contrats :

~ un contrat de délégation de gestion entre la plate-forme intercommunale et le gestionnaire d'un point d'eau. Par ce contrat, la plate-forme intercommunale délègue

la gestion du point d'eau à un opérateur privé ou aux populations locales à travers leur comité de gestion ;

~ un contrat de maintenance entre la plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP et l'artisan chargé des réparations ou de la maintenance. Celui-ci définit les modalités d'intervention du réparateur ;

~ un contrat de fourniture de pièces de rechange entre la plate-forme intercommunale de gestion de l'AEP et le fournisseur de pièces détachées, afin de veiller à la disponibilité desdites pièces.

Au-dessus de la plate-forme, se trouvent les différents conseils municipaux. Ceux-ci, à travers leurs délibérations, votent les budgets alloués à la plate-forme. Celle-ci sera assistée dans sa prise de décision par une cellule technique qui est en fait un organe consultatif et d'expertise. Cet organe est chargé du suivi technique et financier de tout le processus, de l'animation sociale et de la diffusion de l'information auprès de tous les acteurs du processus.

Au quotidien, les usagers devraient payer l'eau qu'ils consomment. Nul ne peut prétendre recevoir l'eau gratuitement, même pas les établissements publics.

Chaque point d'eau sera géré par un opérateur (association de consommateurs, entreprise ou opérateur privé). Ce dernier a la charge de fournir en permanence une eau de qualité aux usagers. Cette tâche doit se faire dans le strict respect des clauses contractuelles qui le lient avec la plate-forme intercommunale.

La cellule technique, quant à elle, est chargée du contrôle, du suivi technique et de la rigueur dans la gestion des finances. Suivant une périodicité qui sera déterminée par la plate-forme, elle doit faire un diagnostic sur l'ensemble des équipements techniques, et élaborer des recommandations pour améliorer l'exploitation du système.

L'ASCOMI, quant à elle, sera chargée de la supervision générale, de l'orientation de la politique globale et surtout de la recherche de financements additionnels pour la mise en oeuvre de nouveaux ouvrages et assurer la pérennisation de tout le processus.

Artisans réparateurs

Contrat de
maintenance

Commune

Commune Commune

Commune

Contrat de services

Comités de gestion

Plate-forme intercommunale

Contrat de
délégation de
gestion

Commune

Commune

Convention de
fourniture des
pièces de
rechange

Expertise technique et
financière du processus.
Organe consultatif et
d'expertise

Fournisseurs des pièces
détachées

Cellule technique

Fig 26 : Relations contractuelles dans le cadre de la délégation de certains aspects de la gestion de l'AEP

IV-2-3 Quels mécanismes de financement ?

Le service de l'eau nécessite des financements que les communes ne peuvent pas entièrement supporter. Il est donc indispensable d'explorer des mécanismes de financement additionnels.

Ceci suppose que les 9 communes du Mbam-et-Inoubou doivent financer, tout au moins partiellement, le processus et surtout rechercher d'autres fonds. Pour cela, elles peuvent avoir recours aux bailleurs de fonds internationaux et à la coopération décentralisée.

Les financements disponibles seront investis dans :

o la prospection ;

o la mise en oeuvre des points d'eau ;

o l'exploitation ;

o la pérennisation de l'approvisionnement en eau.

Pour plus d'équité, les financements propres aux municipalités doivent être calculés sur la base des potentialités réelles de chaque commune. Le principe de solidarité intercommunale doit pleinement s'appliquer à tous les niveaux

IV-3 Quelques éléments à prendre en compte pour assurer la pérennité de l'AEP dans le Mbam-et-Inoubou

La politique intercommunale de gestion de l'approvisionnement en eau n'a pas de sens si elle ne s'inscrit pas dans la pérennité du processus.

Si on se réfère à une étude du programme pour l'eau et l'assainissement du PNUD et de la Banque Mondiale, pour assurer la pérennité de l'approvisionnement en eau dans le Mbam-et-Inoubou, il faut nécessairement prendre en compte certains paramètres tels que:

· L'adoption d'une stratégie impulsée par la demande. Ceci contribue à renforcer la pérennité du système. Il ressort de nos investigations de terrain que la mobilisation autour des ouvrages et partant leur pérennité, est nettement plus élevée dans les communautés où les ménages se sont prononcés en connaissance de cause sur l'opportunité de construire un ouvrage d'AEP. C'est le cas des puits aménagés par la CAFOR autour desquels on note une mobilisation accrue. En effet, leur mise en place est le fruit d'un processus participatif où les populations impulsent la demande, déposent une caution et en fonction des données géophysiques de la région, décident du lieu d'implantation de l'ouvrage au sein de la communauté.

· La demande des ménages qui doit orienter les décisions d'investissement. La pérennité est plus élevée lorsque la demande est exprimée directement par les ménages, et non par l'intermédiaire des chefs traditionnels, des représentants communautaires, des élites...

Parfois, ces intermédiaires ne vivent pas dans la communauté et sont coupés des réalités du village. Par ailleurs, les ouvrages qui résultent de ce type d'implantation sont des facteurs de division, de lutte d'influences, de récupération politique. Dans certains cas, en fonction de la position sociale du médiateur et de sa personnalité, ils ne sont pas ouverts à toutes les populations. C'est pourquoi il s'avère nécessaire de développer une approche participative.

· La mise en place d'un organisme communautaire responsable est une composante essentielle de la réussite. Il est capital de mettre en place un organe de gestion de l'ouvrage. Cet organe doit être motivé et performant afin de susciter chez les populations une mobilisation autour du point d'eau

· L'IEC, la formation, l'organisation communautaire, la qualité de la construction et les techniques employées contribuent également à la pérennité du système. Les populations doivent être informées sur la nécessité de consommer une eau de qualité, et partant sur l'importance de leur ouvrage d'AEP. Par ailleurs, former les ménages et les comités de l'eau est un moyen pour améliorer la pérennité en renforçant les capacités et l'adhésion au projet.

· Les choix techniques et les niveaux de service doivent être en adéquation avec le contexte sociologique et économique du département. Il faudrait, par conséquent, mettre en oeuvre des technologies robustes et peu coûteuses. C'est le cas des forages équipés de pompes Volanta. Les moteurs mécaniques des mini-réseaux SCANWATER, quant à eux, sont difficiles d'entretien. Imposer des choix techniques et des niveaux de service est un facteur de risques pour le système. Par ailleurs, lorsque les choix ne sont pas liés aux prix, les ménages considèrent les contributions comme un impôt plutôt que comme une expression de la demande.

· La bonne gouvernance car les responsables ont l'obligation de rendre des comptes aux membres de la communauté. Le manque de responsabilité et de transparence dont ont fait preuve certains organismes publics ou membres des comités de gestion a entraîné une hausse des coûts, des retards d'exécution et surtout la méfiance des membres de la communauté. Il est donc déterminant de rétablir un climat de confiance.

CONCLUSION

Face aux limites développées par le processus actuel d'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam-et-Inoubou, il serait judicieux d'explorer d'autres alternatives. La mise en place d'un système intercommunal de gestion de l'AEP peut grandement contribuer à améliorer la situation vécue. Dans le contexte de décentralisation actuel, l'approche intercommunale permettra aux différentes municipalités du département de faciliter la fourniture de l'eau à leurs populations respectives. L'intercommunalité vise une réponse globale à la question de l'accès à l'eau dans le Mbam-et-Inoubou.

CONCLUSION GENERALE

Parvenu au terme de notre étude, nous constatons que le département du Mbam-et-Inoubou comme la plupart des autres départements du Cameroun souffre cruellement des problèmes d'approvisionnement en eau potable. En effet, en dehors des centres urbains, les infrastructures d'adduction d'eau potable sont variées : Sources aménagées ou non, puits équipés ou non de pompes, installations d'adduction d'eau autonome comprenant un forage, un château d'eau et un réseau de distribution par bornes fontaines. Ces infrastructures posent des problèmes de pérennité auxquels se greffent ceux de la qualité de l'eau. Par ailleurs, certains hameaux, notamment les plus reculés, sont complètement dépourvus de tout dispositif d'approvisionnement en eau.

Face à l'incapacité de la politique actuelle à fournir une eau de qualité et en quantité suffisante aux populations, il convient d'explorer de nouvelles alternatives. C'est sur cette nouvelle dynamique que s'est inscrite notre recherche. En effet, elle s'est proposée de bâtir la nouvelle politique d'approvisionnement en eau autour de l'intercommunalité.

Au terme de cette étude, nous constatons que toutes nos hypothèses sont vérifiées. En effet, dans le Mbam-et-Inoubou, le réseau SNEC ne couvre que 5 villes. Le milieu rural n'est approvisionné que grâce aux ouvrages d'hydraulique villageoise. On en dénombre 315. Malheureusement ceux-ci sont inégalement répartis sur le plan spatial. 65 des 171 villages du département sont entièrement dépourvus d'ouvrages d'AEP. 27 établissements scolaires sur les 198 que compte le département sont approvisionnés en eau. Seules 16 formations sanitaires disposent d'un dispositif d'AEP. Au final, le taux de couverture des besoins en eau en milieu rural est de 30 % et de 5 % en milieu urbain. Les ouvrages d'hydraulique construits dans le département sont inégalement repartis et ne permettent par conséquent pas d'approvisionner la totalité de la population.

L'absence de plate-forme de concertation regroupant tous les acteurs de l'eau évoluant dans le département est un facteur qui entrave l'augmentation du taux de desserte. En effet, Il n'existe aucune synergie d'actions entre les différents acteurs du secteur de l'eau au sein du département. Les actions et les interventions sur le terrain ne sont pas coordonnées et concertées. Les différents acteurs agissent en concurrents, ce qui entretient le climat de méfiance qui règne entre eux. Il en résulte une inégale répartition des points d'eau.

La multiplicité des modes de gestion de l'eau est également un facteur limitatif de l'approvisionnement en eau potable des populations. En effet, la gestion de l'AEP dans le

Mbam-et-Inoubou est plurielle. Chaque communauté a un mode de gestion qui lui est propre. Ces modes de gestion ont des performances différentes. Il en découle des problèmes de pérennité des ouvrages d'AEP.

Tous ces résultats démontrent que la politique actuelle de l'eau au sein du département présente d'énormes limites. Il convient donc d'explorer de nouvelles alternatives. Pour nous, l'approche intercommunale présente plus d'avantages car elle permet entre autres de :

o fédérer les ressources humaines, financières et techniques ;

o fédérer les acquis (apporter des réponses collectives, globales et pérennes sur la base d'expériences passées) ;

o promouvoir des formes de solidarité ;

o accroître la capacité de mobilisation des ressources financières ;

o harmoniser les pratiques (règles et procédures d'intervention) ;

o prioriser et planifier les interventions de façon concertée (hiérarchisation des besoins, concertation entre acteurs, etc.) ;

o promouvoir des mesures d'accompagnement spécifiques pendant la phase

d'élaboration de la stratégie (IEC, réhabilitation et réalisation d'ouvrages, etc.).

Cette approche est également la plus indiquée dans la recherche de financement auprès des bailleurs de fonds internationaux, dans la mesure où ces organismes sont beaucoup plus enclins à financer des projets portés par des regroupements communaux. Ces projets ont généralement plus d'impacts que ceux portés de manière individuelle par des communes. Ceci est un avantage certain étant donné que les municipalités du département n'ont pas assez de moyens pour réaliser des actions d'envergure.

Toutefois, la mise en oeuvre d'une telle approche nécessite au préalable des pré-

requis :

Il faut commencer par faire un état des lieux de l'approvisionnement en eau potable dans l'ensemble des 9 communes du département du Mbam-et-Inoubou.

Il faut ensuite élaborer une stratégie intercommunale mettant en relief :

o les objectifs à atteindre ;

o les principes phares de la stratégie ;

o le développement des services ;

o les modes de gestion qui marchent ;

o le contrôle de la qualité des services « Eau » ;

o les mécanismes de financement (investissement et exploitation) ;

o le suivi et l'évaluation pour améliorer les pratiques ;

o les plans d'action.

Dans le cadre de ce travail nous avons proposé un modèle de gestion intercommunale de l'eau. Ce modèle se veut participatif et prend en compte le contexte sociologique de la région. Etant donné la faible expertise technique et la faiblesse des moyens logistiques et financiers des municipalités, une politique intercommunale efficace devra passer par une délégation de gestion des différents ouvrages d'approvisionnement en eau. Tout le processus est soutenu par un ensemble de rapports contractuels qui lient tous les différents acteurs de la filière au sein du département.

Ce modèle est perfectible. Nous comptons travailler sur son contenu, son fonctionnement et sa mise en pratique sur le terrain dans le cadre d'une thèse.

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~ www. wikipédia.fr (date de consultation janvier 2007)

~ www. cnrs.fr (date de consultation janvier 2007)

ANNEXES

> Fiches d'enquêtes

> Base de données brutes

Annexe 1 fiches d'enquêtes

ETUDE DIAGNOSTIC DE L'ACCES A L'EAU POTABLE DANS LES COMMUNES
DU DEPARTEMENT DU MBAM ET INOUBOU

Fiche n°1

FICHE D' INDENTIFICATION DES POINTS D'EAU

Nom de l'enquêteur : Date de l'enquête

Commune Village : Population : / /
Accessibilité du Village:/___/ 1 : Facile1, 2 : Difficile2, 3 : Très difficile3

Coordonnées GPS :

N N° photos :

E
Observation du point d'eau :

1/- Code du point : /___//___//___/ Code du village : /___//___//___/

2/- Quel est le type de point : /___/ 1 : Puits avec pompe ; 2 : puits non Aménagé ; 3 :

Forage ; 4 : Source Aménagée ; 5 : Source Non Aménagée ; 6 : Mini - réseau.

3/-Qui est le maître d'ouvrage du point d'eau ? (Origine du financement ; projet, ONG, Ministère, Elite, communes, etc.) ; Quelle année ? :

3 bis/- Qui est le maître d'oeuvre (projet, ONG) ; quelle année ? :

4/-Situation du point d'eau : /___/ 1 : Ecole ; 2 : Hôpital ; 3 : Village

5/- La distribution d'eau se fait moyennant:/___/ 1 : un robinet 2 : un ou plusieurs

Tuyaux ; 3 : seau ; 4 : autres à préciser :
6/- Y a-t-il autour de ce point d'eau des aménagement pour la lessive ?/___/ 1:Oui ; 2: Non

6.1/-Pour l'abreuvement des animaux ?/___/ 1 : Oui ; 2 : Non

7/- L'habitat immédiat autour du point d'eau est:/___/ 1: dense, 2: dispersé, 3:Pas d'habitat 8/-Y a t-il des plantations ou des champs utilisant des engrais à l'amont immédiat

du point d'eau ?

/___/ 1 : Oui ; 2 : Non

9/- Y a-t-il des latrines à moins de 15 mètres du point d'eau ?/___/ 1 : Oui ; 2 : Non 10/-Y a-t-il des dépôts d'ordures à moins de 15 mètres du point d'eau ?/___/ 1: Oui ; 2:Non 11/-Y a-t-il d'autre sources de pollutions observées autour du point d'eau: /___/

1 2 : ; 3
12/- Y a-t-il un ouvrage protégeant le point d'eau contre les eaux de ruissellement ?/____/

1 : Oui 2 : Non

13/-Y a-t- il des rigoles permettant l'évacuation des eaux usées autour du point d'eau ?/____/ 1 : Oui 2 : Non

14/-Quel est l'état de fonctionnement actuel du point d'eau ? /____/

1 : fonctionnement normal 2 : en arrêt mais pas en panne, depuis quand ?

3 : en panne, depuis quand ? 4 : Inachevé (expliciter pourquoi ce qui manque)

1Transport public très fréquent (plus d'une fois par jour). 2Transport public peu fréquent (au plus une fois par jour). 3Transport public occasionnel.

Le cas d'un puits

15/-Le point d'eau est-il muni d'une margelle ? /____/ 1 : Oui ; 2 : Non

16/-Le point d'eau est-il muni d'un tertre ? /____/ 1 : Oui ; 2 : Non

17/- Le point d'eau est-il muni d'un couvercle ? /____/ 1 : Oui 2 : Non

17.1/-Le point d'eau est-il muni d'un regard ? /_____/ 1 : Oui 2 : Non

18/- Quelle est sa profondeur totale ? /_____//_____//_____/ mètres

19/-Equipement de puisage : /____/ 1 : pompe ; 2 : poulie ; 3 : corde simple

19.1/- Si pompe, comment est son fonctionnement ? /____/ 1 : Manuel ; 2 : électrique ; 3 : mécanique

19.2/- Quel est le type de pompe ? (à main, à pied ) :

19.3/- Précisez si possible la marque (Volanta, India, etc.) :

20/-Aménagement des parois ? /___/ 1 : buses ; 2 : autres :

Le cas d'un forage :

21/- Quelle est sa profondeur totale ? /____//____//____/ mètres

21.1/-Si pompe, comment est son fonctionnement ? /____/ 1 : Manuel ; 2 : électrique ; 3 : mécanique

21.2/- Quel est le type de pompe ? ( à main, à pied) :

21.3/- Précisez si possible la marque (Volanta, India, etc. ) :

Le cas d'une source :

23/- La section est-elle muni d'un trop-plein ? /____/ 1 :Oui 2 : Non

24/- la section du réservoir a quelle forme ? /____/ 1 : rectangulaire 2 : circulaire
25/- Comment se présente l'accès à la source ?

1 : bien aménagé ; 2 : dangereux (glissant, abrupt etc)

Le cas d'un Scanwater :

26/- Caractérisation du groupe électrogène (marque et puissance en KWh) :

27/- Capacité du réservoir en m3:

28/- caractérisation du réseau desservie :
Nombre de bornes fontaines :

Nombre de robinets :

Répartition spatiale et distance :

Faire un schéma du point d'eau dans son

Fiche n°2 QUESTIONS AUX USAGES DES POINTS D'EAU

(3 usagers au moins par point d'eau)

1/- Code du point d'eau4 ? / / / /

2/-Qui gère le point d'eau5 ? /_____/

1 : association de quartier 2 : autre association ou ONG, 3 : particulier 4 :

Commune ; 6 : Comité de développement/de gestion ; 7 : autre à préciser

Cette responsabilité est-elle assurée encore aujourd'hui ? Sinon, pourquoi, à quelle occasion et date

3/- L'eau de ce point est -elle payante ?/____/ 1 : Oui : 2 : Non

3.1/- Si oui, combien coûte-t-elle ?/_____/_____/____/ Fcfa/ 10 litres

4/- Arrive-t-il qu'il manque de l'eau à ce point d'eau ?/_____/ 1 : Oui 2 :
Non

4.1/- Si oui quelles sont la période et la durée

d'interruption ?

5/-Utilise-t-on l'eau de ce point d'eau pour la lessive ?/____/ 1 : Oui 2 : Non

6/-Utilise-t-on l'eau de ce point pour faire cuire les aliments ?/____/ 1 : Oui 2 : Non
6.1/-Utilise-t-on l'eau de ce point pour se laver ?/_____/ 1 : Oui 2 : Non

7/-Boit-on l'eau de ce point ?/____/ 1 : Oui 2 : Non

8/-Déplore-t-on des maladies liées à l'eau dans le village ? Si oui, lesquelles ? Cela concernet-il beaucoup de monde ?

9/- Des troupeaux (vaches, chèvres, etc. ) circulent-ils autour du point d' eau/___/ 1 : Oui 2 : Non

10/- les cours d'eau avoisinants inondent-ils le point d'eau ?/___/ 1 : Oui 2 : non

11/-Quelle est la distance qui vous sépare du point d'eau ?/____/____/____/ mètres ; 12/- Quelles sont les localités desservies par ce point d'eau (faites une estimation de la population desservie par ce point pour chaque localité) :

13/-A quelle distance est situé le ménage le plus éloigné de ce point d'eau ?/____/____/____/

Autre commentaire :

Mettre le nom de la structure et de la personne responsable+ ses coordonnées

Fiche n°3

QUESTIONS AUX RESPONSABLES LOCAUX

1/- Code du point d'eau /___/___/____/___

2/-Superficie de parcelle attribuée pour le point d'eau /____//___/ m2

3/-A qui appartient le terrain sur lequel le point d'eau est installé ? / ___/

1 : association de quartier 2 : autre association ou ONG ? 3 / particulier,

4 : commune ; 5 : Comité de développement / de gestion ;

6 : autre à préciser

4/-A appartient ce point d'eau aujourd'hui ? /____/

1 : association de quartier 2 : autre association ou ONG, 3 : particulier,

4 : commune ; 5 : Comité de développement/de gestion ;

6 : autre à préciser

Travaux d'entretien

5/-Existe-t-il un planning d'entretien /____/ 1 : Oui 2 : Non

6/-Ce planning est-il respecté ?/____/ 1 : Oui 2 : Non

7/Quel est le rythme

d'intervention ?

8/Qui est responsable de l'entretien ?/____/

1 : association du quartier 2 : autre association ou ONG, 3 : particulier,

4 : commune ; 5 : Comité de développement de gestion ;

6 : autre à préciser 8 : Aucun responsable

9/-Désinfecte-t-on votre point d'eau ? /___/ 1 : Oui 2 : Non

9.1/-Si oui , comment ce point d'eau est-il désinfecté ? /___/ 1 : En utilisant de l'eau de

javel

2 : En utilisant des grains de javel /____/ 3 : Autre à

préciser

9.2/-La désinfection se fait à quel rythme ?

9.3/-Qui s'en occupe ? (Personne, structure, etc...).

10/-Qui utilise l'eau ? / / 1 : Famille du propriétaire 2 : les population des
villages

3 : Autre (à préciser)

11. 1/-Au cas où le point d'eau est en arrêt ou en panne, donner l'origine du disfonctionnement

(Technique ou organisationnel)

11.2/ -Quelles sont les initiatives qui ont été prises pour réparer ou pour se
Réorganiser ?

11.3/-Que faut-il pour la remise en état de ce point d'eau ?

Historique succinct de ce point d'eau :

Annexe II Base de données

N°ouvr

Commune

Village

Pop

Habita
t

type
ouvr

Etat

Projet

Entreprise

Anné
e

Prof

Nord

Est

Pompe

Etat

Perm

Boisso
n

Gestion

Situation

Désinfec
tion

NDI37

Ndikinimeki

EtoundouI

521

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

60

447440

1057732

Volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

NDI38

Ndikinimeki

EtoundouI

 

dense

PA

N

Privé

 

2000

9

447220

1057219

SWN 80

N

oui

oui

Indiv

village

non

NDI33

Ndikinimeki

EtoundouII

1047

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

35

445911

1051055

Volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

NDI34

Ndikinimeki

EtoundouII

 

dense

SA

N

AFVP

 

1992

 

446200

1050292

 
 

non

oui

Indiv

village

oui

NDI39

Ndikinimeki

EtoundouIII

359

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

32

447246

1057006

Volanta

N

oui

non

Aucune

village

non

NDI40

Ndikinimeki

EtoundouIII

 

dense

PA

P

 
 

2002

13

447207

1056704

SWN 80

P

oui

oui

CG

village

oui

NDI11

Ndikinimeki

Ndekalend

452

disp

PA

P

Mairie

 

2000

 

443602

1049194

Desmi

P

non

non

Aucune

village

non

NDI12

Ndikinimeki

Ndekalend

 

disp

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

443953

1049018

 
 

oui

oui

Indiv

village

oui

NDI10

Ndikinimeki

Ndikinimeki

13049

disp

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

443988

1049451

 
 

non

oui

Indiv

village

oui

NDI13

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

disp

SA

N

Population

 

2005

 

444236

1049356

 
 

Inconu

oui

Indiv

village

non

NDI14

Ndikinimeki

Ndikinimeki

13049

dense

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

444738

1049620

 
 

oui

oui

CG

village

oui

NDI15

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

dense

SA

P

AFVP

AFVP

1990

 

444666

1049977

 
 

non

oui

Indiv

village

non

NDI16

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

dense

PA

N

 
 
 

5

445287

1049547

Briau

N

 
 

Aucune

village

 

NDI30

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

dense

PA

P

Mairie

 

2000

7

445727

1049750

India

P

Inconu

non

Aucune

village

non

NDI31

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

dense

PA

N

 
 

1998

5

445679

1049905

Niraf AF85

N

oui

non

Indiv

village

non

NDI32

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

dense

F

N

PPTE

CGC-CAM

2002

54.8

445757

1050015

Sovema

N

oui

oui

CG

village

non

NDI35

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

dense

PA

P

Don

 
 

14

445923

1049968

Desmi

P

oui

non

Aucune

village

non

NDI36

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

dense

SA

N

AJCM

 
 
 

445576

1049754

 
 

oui

oui

Indiv

marché

oui

NDI47

Ndikinimeki

Ndikinimeki

 

dense

PA

P

Mairie

 

2000

 

445502

1049886

India

P

oui

non

Indiv

village

non

NDI17

Ndikinimeki

Ndiki-vilage

4524

dense

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

446216

1049291

 
 

oui

oui

CG

village

oui

NDI18

Ndikinimeki

Ndiki-vilage

 

dense

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

446306

1049059

 
 

oui

oui

Aucune

village

non

NDI19

Ndikinimeki

Ndiki-vilage

 

dense

F

P

BID

CGC-CAM

2002

43.8

446462

1049002

Sovema

P

oui

oui

Indiv

village

non

NDI20

Ndikinimeki

Ndiki-vilage

 

disp

SA

N

Mission

 

1974

 

446542

1049323

 
 

oui

oui

Aucune

Mission

non

NDI21

Ndikinimeki

Ndiki-vilage

 

dense

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

446756

1049070

 
 

oui

oui

Aucune

village

oui

NDI22

Ndikinimeki

Ndiki-vilage

 

dense

SA

P

AFVP

AFVP

1990

 

446581

1049012

 
 

non

oui

Aucune

village

non

NDI23

Ndikinimeki

Ndiki-vilage

 

dense

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

447942

1049437

 
 

non

non

Aucune

village

non

NDI24

Ndikinimeki

Ndikitole

392

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1990

42

448194

1049291

Volanta

N

oui

non

Aucune

village

non

NDI07

Ndikinimeki

Ndikoti I

 

disp

SA

N

Don

 
 
 

442777

1050035

 
 

non

oui

Gest
Del

village

non

NDI08

Ndikinimeki

Ndikoti I

 

disp

SA

P

AFVP

AFVP

1992

 

442955

1049906

 
 

oui

oui

Indiv

village

non

NDI09

Ndikinimeki

Ndikoti I

 

disp

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

443130

1049849

 
 

oui

oui

CG

village

non

NDI02

Ndikinimeki

Ndikoti II

 

disp

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

441301

1049694

 
 

oui

oui

CG

village

oui

NDI03

Ndikinimeki

Ndikoti II

 

disp

SA

N

Population

 

1998

 

442196

1049796

 
 

non

oui

CG

village

non

NDI04

Ndikinimeki

Ndikoti II

 

disp

SA

N

Population

 
 
 

442381

1049698

 
 

oui

oui

Indiv

village

non

NDI05

Ndikinimeki

Ndikoti II

 

dense

F

P

Mairie

 

2001

18

442618

1049698

India

P

oui

oui

CG

village

non

NDI06

Ndikinimeki

Ndikoti II

 

disp

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

442651

1049778

 
 

oui

oui

Indiv

village

oui

NDI26

Ndikinimeki

Ndokohok

561

disp

SMA

N

 
 
 
 

449627

1049262

 
 

oui

oui

Indiv

village

non

NDI27

Ndikinimeki

Ndokohok

 

dense

F

P

BID

CGC-CAM

2005

74

450307

1049400

Sovema

P

Inconu

non

Gest
Del

village

non

NDI28

Ndikinimeki

Ndokohok

 

disp

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

450530

1049556

 
 

oui

oui

CG

village

oui

NDI29

Ndikinimeki

Ndokohok

 

disp

SMA

N

Colons

 

1960

 

451231

1048972

 
 

non

oui

Indiv

village

non

NDI01

Ndikinimeki

Ndokssoumb

 

disp

SA

Ad

AFVP

AFVP

1992

 

441002

1049316

 
 

oui

oui

Gest
Del

village

non

NDI25

Ndikinimeki

Nebolen

406

dense

F

N

BIP

CGC-CAM

2002

54.8

448822

1049347

Sovema

N

oui

oui

Indiv

village

oui

NDI41

Ndikinimeki

Nomale

 

dense

F

N

BID

CGC-CAM

2002

49.2

446450

1054458

Sovema

N

oui

oui

CG

village

non

NDI42

Ndikinimeki

Nomena

 

dense

PA

P

 
 

2000

6

445137

1053540

India

P

oui

non

Indiv

village

non

NDI43

Ndikinimeki

Nomena

 

dense

PA

N

Positifs

Haskoning

1990

18

444408

1053940

Volanta

N

non

oui

Indiv

village

non

NDI44

Ndikinimeki

Nomena

 

disp

PA

P

Don

 

1994

12

444083

1054038

SWN 80

P

dépen
d

oui

Aucune

village

non

NDI45

Ndikinimeki

Nefante

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

23

445492

1053386

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

NDI46

Ndikinimeki

Nefante

 

dense

PA

P

 
 
 
 

445552

1053082

India

P

Inconu

oui

Aucune

village

non

BAR01

Bafia Rural

Donekeng 2

3001

disp

F

Ina

MINMEE

 
 
 

444291

1116039

 

Ina

Inconu

 

Aucune

village

 

BAR02

Bafia Rural

Donekeng 1

1500

disp

SA

P

 
 
 
 

444105

1116415

 
 

non

oui

Aucune

village

non

BAR03

Bafia Rural

Donekeng 1

 

disp

PA

P

MINMEE

 
 
 

444115

1116454

 

Ine
x

Inconu

 

Aucune

village

non

BAR04

Bafia Rural

Donekeng 1

 

disp

AEP

P

Scanwater

SW

1986

 

444029

1116533

Grunfos

Ine

oui

oui

CG

village

non

BAR05

Bafia Rural

Donekeng 1

 

disp

PA

N

Hopital

 
 
 

444091

1117006

 

N

oui

oui

Gest
Del

Hôpital

oui

BAR06

Bafia Rural

Donekeng 1

 

disp

F

P

Positifs

Haskoning

 

65

444035

1117054

Volanta

P

oui

oui

Gest
Del

école

non

BAR07

Bafia Rural

Egona 1

1000

disp

F

N

Positifs

Haskoning

 
 

443477

1117106

Volanta

N

non

oui

CG

village

non

BAR08

Bafia Rural

Egona 1

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

41

443132

1117282

Volanta

N

non

oui

CG

village

non

BAR09

Bafia Rural

Tchekane

2000

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

42

442342

1117224

Volanta

N

non

oui

CG

village

non

BAR10

Bafia Rural

Tchekane

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

6

442081

1117294

SWN 80

N

non

oui

CG

village

non

BAR11

Bafia Rural

Goufan 2

2500

disp

F

P

Positifs

Haskoning

 

24

442093

1114195

Volanta

P

Inconu

oui

Indiv

village

non

BAR12

Bafia Rural

Goufan 2

 

disp

PA

P

 
 

2003

 

441021

1114316

AOV

P

Inconu

oui

Aucune

village

non

BAR13

Bafia Rural

Goufan 2

 

dense

PA

P

Unicef

 

1981

9

441018

1114245

India

P

non

oui

Aucune

village

non

BAR14

Bafia Rural

Goufan 1

3501

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

9

439458

1114586

SWN 80

N

non

oui

CG

Hôpital

non

BAR15

Bafia Rural

Goufan 1

 

dense

PA

P

unicef

 

1990

12

439435

1115123

India

P

oui

non

Aucune

village

non

BAR16

Bafia Rural

Goufan 1

 

disp

F

P

Positifs

Haskoning

1989

23

442048

1113054

Volanta

P

Inconu

 

Aucune

village

 

BAR17

Bafia Rural

Bape

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

42

446046

1110018

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BAR18

Bafia Rural

Bape

 

disp

PA

N

BIP

 

2000

9

447414

1110392

 

N

non

oui

CG

village

non

BAR19

Bafia Rural

Bape

 

dense

AEP

P

Scanwater

SW

1986

 

448282

1109023

Grunfos

P

oui

oui

CG

village

non

BAR20

Bafia Rural

Yambeta

1358

disp

PA

P

Unicef

 

1981

10

450137

1104019

India

P

Inconu

 

Aucune

village

non

BAR21

Bafia Rural

Yambeta

 

disp

PA

P

Unicef

 

1981

10

450096

1103185

India

P

oui

oui

CG

village

oui

BAR22

Bafia Rural

Yambeta

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

42

450346

1102237

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BAR23

Bafia Rural

Yambeta

 

disp

PA

N

C.D.

 

2001

8

448216

1100175

 

N

non

oui

CD

village

non

BAR24

Bafia Rural

Kiboum 1

1700

dense

AEP

P

Scanwater

SW

1988

 

448404

1058045

Grunfos

Ine
x

oui

oui

CG

village

 

BAR25

Bafia Rural

Kiboum 2

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

38

450027

1059084

Volanta

N

non

oui

CG

village

 

BAR26

Bafia Rural

Bitang

2370

disp

F

N

BID

CGC-CAM

2002

65.1

438256

1113473

Sovema

N

oui

oui

CG

école

oui

BAR27

Bafia Rural

Bitang

 

disp

F

Ina

 
 
 
 

438442

1112522

 

Ina

Inconu

 

Aucune

village

 

BAR28

Bafia Rural

Bitang

 

dense

PA

N

KFW

Cafor

2005

 

438491

1112371

SWN 80

N

non

oui

CG

village

non

BAR29

Bafia Rural

Bitang

 

dense

PA

N

KFW

Cafor

2005

 

438460

1111373

SWN 80

N

oui

oui

CG

village

non

BAR30

Bafia Rural

Bitang

 

dense

PA

P

 
 

2001

9

439158

1111213

India

P

Inconu

 

Aucune

village

 

BAR31

Bafia Rural

Mouko

1714

dense

PA

P

KFW

Cafor

2002

15

439588

1111174

SWN 80

P

Inconu

 

Aucune

village

 

BAR32

Bafia Rural

Mouko

 
 

F

Ina

MINMEE

CGC-CAM

2005

40

440311

1112007

 

Ina

Inconu

 

CD

 
 

BAR33

Bafia Rural

Mouko

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2002

 

441331

1112547

SWN 80

N

non

oui

CG

village

 

BAR34

Bafia Rural

Mouko

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

58

440596

1111221

Volanta

N

oui

oui

CD

village

non

BAR35

Bafia Rural

Mouko

 
 

AEP

P

Scanwater

SW

 
 

441072

1111246

Grunfos

P

Inconu

oui

CG

village

oui

BAR36

Bafia Rural

Kiiki

3001

dense

AEP

Ad

MINMEE

 

1978

 

441353

1110467

 

Ine
x

oui

oui

Aucune

village

 

BAR37

Bafia Rural

Kiiki

 

dense

AEP

N

PMUC

 

2005

 

441531

1110464

 

N

non

oui

Gest
Del

école

oui

BAR38

Bafia Rural

Kiiki

 

dense

PA

P

Minpat

 

2003

4

441535

1110478

India

P

oui

 

CG

village

 

BAR39

Bafia Rural

Kiiki

 

dense

AEP

N

Scanwater

SW

 
 

441116

1109455

Grunfos

N

oui

oui

CG

village

oui

BAR40

Bafia Rural

Kiiki

 

dense

F

 

MINMEE

 

1995

 

441189

1109379

 

P

Inconu

 

CG

village

 

BAR41

Bafia Rural

Kiiki

 
 

PA

P

BID

 

1995

9

440147

1110056

Sovema

P

non

non

CG

village

non

BAR42

Bafia Rural

Kiiki

 

disp

PA

P

 
 

1963

 

440011

1110124

japy

Ine
x

Inconu

 

Aucune

village

non

BAR43

Bafia Rural

Kiiki

 

dense

PA

Ina

 
 
 
 

441056

1110312

 

Ina

Inconu

 

Aucune

Hôpital

non

BAR44

Bafia Rural

Abanda

 
 

AEP

P

Scanwater

SW

1987

 

438572

1109448

 

P

Inconu

 

CG

village

oui

BAR45

Bafia Rural

Gouifé

 

disp

PA

P

Minpat

 

1999

13

439183

1107345

TATA

P

oui

oui

CG

école

oui

BAR46

Bafia Rural

Gouifé

 

disp

F

N

BID

 

2002

 

440367

1107223

Sovema

N

oui

oui

CG

village

non

BAR47

Bafia Rural

Ribang

358

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

 

441263

1107563

Volanta

N

Inconu

oui

Aucune

village

non

BAR48

Bafia Rural

Ribang

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

 

441293

1108223

Volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

BAR49

Bafia Rural

Ribang

 

dense

PA

N

KFW

Cafor

2001

19.9

441402

1108272

SWN 80

N

non

oui

CG

village

oui

BAR50

Bafia Rural

Taro

1000

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

48

440346

1116235

Volanta

N

non

oui

Aucune

village

non

BAR51

Bafia Rural

Taro

 

dense

PA

N

KFW

Cafor

2003

23

440213

1115514

SWN 80

N

non

oui

CG

village

non

BAR52

Bafia Rural

Goufan 1

 

dense

PA

N

MINMEE

 

2002

 

439499

1115111

India

N

oui

oui

Indiv

village

oui

BAR53

Bafia Rural

Goufan 1

 

dense

AEP

P

Scanwater

SW

 
 

431210

1115033

 

P

Inconu

 

Aucune

village

oui

BAR54

Bafia Rural

Mereng

 

dense

PA

N

KFW

Cafor

1999

17

442519

1115111

SWN 80

N

oui

oui

CG

village

non

BAR55

Bafia Rural

Mereng

 

dense

PA

P

CD

 

1989

10

443035

1115380

 

Ine
x

Inconu

 

Aucune

école

non

BAR56

Bafia Rural

Mereng

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1990

 

443039

1115344

Volanta

N

oui

oui

CG

école

non

BAR57

Bafia Rural

Baram

 

dense

PA

N

KFW

Cafor

2003

 

444339

1109221

SWN 80

N

non

oui

CG

village

oui

BAR58

Bafia Rural

Kadang

1600

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

30

442585

1107519

Volanta

N

oui

indivi

CG

village

non

BAR59

Bafia Rural

Biamessé

1061

dense

F

N

PPTE

CGC-CAM

2001

120

441008

1106568

Vergnet

N

oui

oui

CG

village

non

BAR60

Bafia Rural

Yakan

1200

disp

F

N

Elite

 

2005

 

442458

1109503

 

N

oui

oui

Aucune

village

non

BAR61

Bafia Rural

Yakan

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

 

442550

1110122

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BAR62

Bafia Rural

Mouken

1755

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1990

 

444314

1108424

Volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

MAK0

1

Makénéné

Kinding-Ndé

435

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

50

457319

1043841

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

MAK0

2

Makénéné

Nyokon

2123

dense

PA

P

KFW

Cafor

2000

 

456534

1044834

SWN 80

Ine
x

non

oui

CG

Village

oui

MAK0

3

Makénéné

Nyokon

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

55

455866

1045062

Volanta

N

oui

oui

Aucune

Village

non

MAK0

4

Makénéné

Nyokon

 

dense

PA

N

KFW

Cafor

2000

23

455574

1045577

SWN 80

N

non

oui

CG

Village

oui

MAK0

5

Makénéné

Kinding-Ndjabi

543

dense

F

P

Positifs

Haskoning

1989

50

454843

1043776

Volanta

P

oui

oui

CG

Village

non

MAK0

6

Makénéné

Makénéné

8971

dense

PA

N

Don

 

2003

6

453083

1047658

Sovema

N

oui

non

Aucune

Chefferie

non

MAK0

7

Makénéné

Makénéné

 

dense

PA

P

Don USA

 

2003

5

453079

1047582

 

Ine
x

Inconu

non

Aucune

Village

 

MAK0

8

Makénéné

Makénéné

 

dense

PA

P

 
 

1995

 

453107

1047750

 

P

oui

oui

Serv
pub

Hôpital

oui

OM01

Ombessa

Essende

1729

disp

F

N

BIP

CGC-CAM

2003

36

438250

1115434

Sovema

N

oui

oui

CG

village

 

OM02

Ombessa

Essende

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

70

438157

1115249

Volanta

N

oui

oui

CG

village

 

OM03

Ombessa

Guientsing 1

2906

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

35

438238

1116401

Volanta

N

oui

oui

CG

école

 

OM04

Ombessa

Guientsing 2

1238

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

29

437269

1116258

Volanta

N

non

oui

Aucune

village

 

OM05

Ombessa

Guientsing 2

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

23

436503

11160.9

Volanta

N

oui

oui

Aucune

village

 

OM06

Ombessa

Ombessa

5500

disp

F

N

 

CGC-CAM

 

80

436195

1115420

Sovema

N

oui

oui

CG

école

 

OM07

Ombessa

Essende

 

dense

AEP

P

Scanwater

SW

1983

 

438366

1114519

 

Ine
x

 
 

CG

village

 

OM08

Ombessa

Essende

 

dense

PA

N

KFW

Cafor

2003

9

439178

1115501

SWN 80

N

oui

oui

CG

village

non

OM09

Ombessa

Guientsing 1

 

disp

F

N

BID

CGC-CAM

2002

65.3

439310

1116506

Sovema

N

oui

oui

CG

village

 

OM10

Ombessa

Guientsing 1

 

dense

F

P

Positifs

Haskoning

1989

50

439163

1117450

Volanta

P

oui

oui

Aucune

village

non

OM11

Ombessa

Guientsing 1

 

disp

F

P

Positifs

Haskoning

1989

30

438559

1118170

Volanta

P

oui

oui

Aucune

village

non

OM12

Ombessa

Baningoang

991

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

29

437422

1117196

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

OM13

Ombessa

Baningoang

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

50

437408

1118267

volanta

N

oui

oui

Gest
Del

village

non

OM14

Ombessa

Baningoang

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

 
 

437278

1118358

SWN 80

N

oui

oui

Aucune

village

non

OM15

Ombessa

Boyabissoumbi

1630

disp

F

N

BIP

 

2002

 

437330

1119268

Mengin

N

oui

oui

CG

village

non

OM16

Ombessa

Boyaba

650

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

25

438178

1119445

Volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

OM17

Ombessa

Boyabissoumbi

 

dense

F

N

BID

CGC-CAM

2002

68

437373

1119302

Sovema

N

oui

oui

CG

village

non

OM18

Ombessa

Boyabissoumbi

 

dense

F

N

BID

CGC-CAM

2002

55.4

437240

1119170

Sovema

N

oui

oui

Aucune

village

non

OM19

Ombessa

Boyabissoumbi

 

disp

F

N

PPTE

CGC-CAM

2003

11

436525

1119496

Sovema

N

oui

oui

CG

village

non

OM20

Ombessa

Boyabissoumbi

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

40

437168

1118543

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

OM21

Ombessa

Boyabissoumbi

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

33

437066

1118113

Volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

OM22

Ombessa

Bogondo

1450

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

25

435566

1117333

Volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

OM23

Ombessa

Boyaba

 

disp

F

N

MINEE

CGC-CAM

2003

43.8

435532

1118178

Sovema

N

oui

oui

CG

village

non

OM24

Ombessa

Baliama

 

disp

F

P

Positifs

Haskoning

1989

52

436132

1118416

Volanta

P

oui

oui

CG

village

non

OM25

Ombessa

Baliama

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

47

436463

1118439

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

OM26

Ombessa

Bouraka

3196

dense

F

P

BIP

 

2003

 

441217

1118607

AOV

P

non

non

Aucune

école

non

OM27

Ombessa

Bouraka

 

disp

F

N

BIP

 

2001

63

441251

1118145

 

N

oui

oui

Aucune

village

 

OM28

Ombessa

Bouraka

 

disp

PA

Ina

CARE

 

1989

15

440583

1118305

 

Ina

non

non

Aucune

village

 

OM29

Ombessa

Bouraka

 

disp

F

P

BIP

 

2001

 

440293

1118327

 
 

non

non

Aucune

village

 

OM30

Ombessa

Bouraka

 

disp

PA

P

UNICEF

 

1981

 

441138

1118095

India

Ine
x

 

non

Aucune

village

 

OM31

Ombessa

Bouraka

 

dense

AEP

N

Scanwater

SW

1985

 

440431

1118328

Grunfos

N

oui

oui

CG

village

oui

BU01

bafia urbain

Byatsota

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

25

446280

1117198

Volanta

N

oui

oui

Gest
Del

village

non

BU02

bafia urbain

Ngomo

800

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

 

446207

1117110

Volanta

N

non

oui

CG

village

non

BU03

bafia urbain

Nyamsong2

2202

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1990

52

446018

1116495

Volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

BU04

bafia urbain

Lable 3

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

60

446073

1116002

Volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BU05

bafia urbain

Nyamsong1

2400

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

57

445179

1115551

Volanta

N

non

non

CG

village

non

BU06

bafia urbain

Lable

2500

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

79

445158

1115344

Volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

BU07

bafia urbain

Lable

 

dense

F

N

 
 
 
 

445260

1115276

Volanta

N

oui

oui

Gest
Del

hop+école

non

BU08

bafia urbain

Lable

 

dense

AEP

N

 
 
 
 

445244

1115288

Grunfos

N

oui

oui

Gest
Del

hop+école

oui

BU09

bafia urbain

Lable

 

dense

PA

N

Mission

 

1940

 

445253

1115317

 

N

oui

oui

Missio
n

Mission

non

BU10

bafia urbain

Lable

 

dense

AEP

N

Mission

 

1975

 

445254

1115320

 

N

oui

oui

Missio
n

Mission

non

BU11

bafia urbain

Nyamsong 3

1000

disp

PA

N

BIP

 

2004

14.38

444243

1114574

 

N

non

oui

Indiv

village

non

BU12

bafia urbain

Bafia

27071

dense

F

N

PRIVE

 

1987

39

445209

1114051

 

N

oui

oui

Serv
pub

Hôpital

non

BU13

bafia urbain

Bafia prison

 

disp

PA

N

 
 
 
 

445209

1114007

 

N

oui

oui

Serv
pub

prison

non

BU14

bafia urbain

Bafia prison

 

dense

F

N

Don G.B

 

2002

 

445204

1113597

 

N

oui

oui

CG

prison

 

BU15

bafia urbain

Bafia Rimis

 

dense

PA

P

KFW

Cafor

1998

9

445229

1113229

SWN 80

Ine
x

oui

oui

Aucune

village

non

BU16

bafia urbain

Bafia lycée

 

dense

PA

N

Elite

 

2000

10

446006

1114110

 

N

non

oui

Serv
pub

école

non

BU17

bafia urbain

Dang

 

dense

PA

P

KFW

Cafor

 

10

442583

1111533

SWN 80

Ine
x

oui

dépen
d

Aucune

village

non

BU18

bafia urbain

Dang

 

disp

PA

P

 
 
 
 

442592

1111518

 

Ine
x

non

oui

Aucune

village

 

BU19

bafia urbain

Rionong

629

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

 

443391

1112447

Volanta

N

oui

oui

Aucune

école

non

BU20

bafia urbain

biabetom

156

disp

PA

P

 
 

1998

 

444294

1112464

 

Ine
x

oui

oui

Serv
pub

Hôpital

 

BU21

bafia urbain

Done-Ribouem

 

disp

PA

N

 
 

1995

 

443467

1111356

India

N

oui

 

CG

village

oui

BO001

Bokito

Bongo

1098

disp

F

Ina

 
 
 
 
 
 
 

Ina

 

non

Aucune

Chefferie

 

BO002

Bokito

Bongo

 

disp

F

N

BID

CGC-CAM

2002

43.1

420332

1102899

sovema

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO003

Bokito

Bongo

 

disp

F

N

PPTE

GEOFOR

2004

35.6

418000

1101942

 

N

oui

oui

CG

village

non

BO004

Bokito

Bongo

 

disp

F

N

ISF

SCANEQU
IP

2001

34

418750

1102712

India

N

oui

oui

CG

école

non

BO005

Bokito

Bongo

 

disp

F

N

ISF

SCANEQU
IP

2001

31

419543

1102777

india

N

oui

oui

CG

Hôpital

non

BO006

Bokito

Bongo

 

disp

SA

P

Etat Frçais

 

1937

 

420429

1103128

 
 
 

non

Aucune

village

non

BO007

Bokito

Bongo

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

18

420612

1103013

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BO008

Bokito

Bongo

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

31

420598

1103263

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BO009

Bokito

Bongo

 

disp

F

N

ISF

SCANEQU
IP

2001

37

421365

1102470

india

N

 

oui

CG

village

non

BO010

Bokito

Omende

1124

disp

F

N

Elite

 

2000

45

421363

1103801

volanta

N

non

oui

Indiv

école

non

BO011

Bokito

Omende

 

disp

PA

P

 
 

1982

 

422552

1103830

briau

P

 

non

Aucune

village

non

BO012

Bokito

Omende

 

disp

F

N

Elite

 

2000

 

423107

1103865

volanta

N

oui

oui

Gest
Del

Hôpital

non

BO013

Bokito

Omende

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

23

423100

1103863

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BO014

Bokito

Omende

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

40

423899

1102560

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BO015

Bokito

Omende

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

36

423235

1103237

volanta

N

oui

oui

Gest
Del

village

non

BO016

Bokito

Nyamanga

208

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

36

421294

1107746

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BO017

Bokito

Kananga

 

disp

F

P

BID

CGC-CAM

2005

46.8

421988

1109093

sovema

P

 

non

CG

village

non

BO018

Bokito

Assala I

2174

disp

PA

Ada
p

 
 

2000

12

436365

1109427

 

Ine
x

non

non

Aucune

village

non

BO019

Bokito

Assala I

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

 

436531

1109410

volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

BO020

Bokito

Assala I

 

disp

PA

N

MINMEE

 

2004

9.5

437328

1109896

 

N

oui

oui

CG

village

non

BO021

Bokito

Assala I

 

disp

SA

P

Etat Frçais

 

1949

 

436446

1109963

 
 
 

non

Aucune

village

non

BO022

Bokito

Assala I

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

35

436456

1110186

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BO023

Bokito

Assala I

 

disp

F

P

Positifs

Haskoning

1990

40

436651

1111071

volanta

P

 

non

Indiv

village

non

BO024

Bokito

Assala I

 

disp

PA

Ada
p

UNICEF

 

1982

8

436761

1111203

 

Ine
x

 

non

Aucune

village

 

BO025

Bokito

Assala II

1120

disp

F

N

BID

CGC-CAM

2002

43.3

437328

1111341

sovema

N

oui

oui

CG

village

non

BO026

Bokito

Assala II

 

disp

F

P

Elite

 

2000

 

437584

1112066

 

P

oui

non

CG

village

non

BO027

Bokito

Assala II

 

disp

F

N

BID

CGC-CAM

2003

59.85

437586

1112062

sovema

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO028

Bokito

Assala II

 

disp

F

Ada
p

Positifs

Haskoning

1989

23

437853

1112729

volanta

P

oui

oui

Aucune

village

non

BO029

Bokito

yambassa

1570

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

37

431589

1115564

volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO030

Bokito

yambassa

 

disp

F

P

 
 

1999

 

431739

1114810

vergnet

P

 

non

CG

village

 

BO031

Bokito

yambassa

 

disp

PA

P

 
 

1999

 

432227

1115305

vergnet

P

non

oui

CG

village

 

BO032

Bokito

yambassa

 

disp

PA

Ina

UNICEF

 

1982

9

432175

1115386

 

Ina

oui

oui

Aucune

village

 

BO033

Bokito

Boalondo

480

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

21

424091

1113104

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BO034

Bokito

Balamba

2300

disp

PA

P

UNICEF

 

1982

12

425713

1114822

India

P

non

non

Indiv

village

non

BO035

Bokito

Balamba

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

30

428286

1115135

volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO036

Bokito

Balamba

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

25

427655

1114875

volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO037

Bokito

Balamba

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

37

427727

1114340

volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO038

Bokito

Bassolo

850

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

40

429345

1113219

volanta

N

oui

oui

CG

village

 

BO039

Bokito

Botombo

550

dense

F

P

Positifs

Haskoning

1990

31

428410

1111385

volanta

P

 

oui

Aucune

village

 

BO040

Bokito

Ossimb II

 

dense

F

 

PPTE

CGC-CAM

2004

 

439260

1104211

sovema

P

oui

non

Indiv

école

oui

BO041

Bokito

Tchékos

1203

disp

AEP

 

Scanwater

SW

 
 

435764

1102229

Grunfos

N

oui

oui

CG

village

oui

BO042

Bokito

Ossimb I

409

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

40

436012

1101756

volanta

N

oui

non

CG

village

non

BO043

Bokito

Tobagne

720

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

49

433466

1104466

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

BO044

Bokito

Yangben

2300

 

F

P

Positifs

Haskoning

1990

48

438572

1109448

volanta

N

oui

oui

CG

village

oui

BO045

Bokito

Yangben

 

disp

F

P

Japon

 

1998

50

439183

1107345

volanta

P

?

?

CG

village

oui

BO046

Bokito

Yangben

 

disp

F

N

Japon

 

1998

?

440367

1107223

volanta

P

?

?

CG

Hôpital

non

BO047

Bokito

Yangben

 

disp

PA

N

UNICEF

 

1982

13

441263

1107563

 

Ine
x

?

?

Aucune

Hôpital

non

BO048

Bokito

Yangben

 

disp

F

N

Japon

 

1998

72

441293

1108223

volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

BO049

Bokito

Yangben

 

dense

F

N

Japon

 

1998

?

441402

1108272

volanta

P

?

?

CG

?

oui

BO050

Bokito

Yangben

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

?

440346

1116235

volanta

N

oui

oui

CG

école

non

BO051

Bokito

Yangben

 

dense

F

N

Japon

 

1998

70

440213

1115514

volanta

N

oui

oui

CG

marché

non

BO052

Bokito

Yangben

 

dense

PA

N

UNICEF

 

1983

6

439499

1115111

India

N

oui

oui

Indiv

village

oui

BO053

Bokito

Yangben

 

dense

PA

P

 
 

2001

?

431210

1115033

vergnet

P

oui

oui

Aucune

école

oui

BO054

Bokito

Batanga

 

dense

F

N

PPTE

CGC-CAM

2004

30.5

442519

1115111

sovema

N

oui

oui

inconu

village

non

BO055

Bokito

Batanga

 

dense

PA

P

KFW

Cafor

2000

?

443035

1115380

swn 80

N

oui

oui

Aucune

village

non

BO056

Bokito

Batanga

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

37

443039

1115344

volanta

N

oui

oui

inconu

village

non

BO057

Bokito

Batanga

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1990

43

444339

1109221

volanta

N

oui

oui

inconu

village

oui

BO058

Bokito

Yangben

 

disp

PA

N

MINAGRI

 

?

?

442585

1107519

 

P

?

?

Aucune

village

non

BO059

Bokito

Yangben

 

dense

PA

N

MINAGRI

 

1984

11

441008

1106568

 

P

?

?

Aucune

école

non

BO060

Bokito

Ediolomo

 

disp

F

N

SKIGO

 

2001

70

442458

1109503

sovema

N

oui

oui

Aucune

village

non

BO061

Bokito

Ediolomo

 

disp

F

N

PPTE

CGC-CAM

2002

55.8

442550

1110122

sovema

N

oui

oui

CG

village

non

BO062

Bokito

Ediolomo

 

dense

F

N

 
 

?

?

444314

1108424

 

Ina

 

non

CD

école

non

BO063

Bokito

Kedia

650

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

32

427419

1102544

volanta

N

oui

oui

CD

village

non

BO064

Bokito

Kedia

 

dense

F

P

Positifs

Haskoning

1990

31

427000

1103111

volanta

N

oui

oui

CD

village

non

BO065

Bokito

Yorro

1050

dense

F

P

Positifs

Haskoning

1989

50

426023

1103281

volanta

N

oui

dépen
d

Aucune

village

non

BO066

Bokito

Yorro

 

disp

F

Ad

Positifs

Haskoning

1989

57

426213

1103261

volanta

P

?

?

Aucune

village

non

BO067

Bokito

Yorro

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

32

426021

1102186

volanta

N

oui

non

Indiv

village

non

BO068

Bokito

Bokito village

1600

disp

F

P

 
 

?

?

426302

1104404

 

Ina

oui

oui

Aucune

village

non

BO069

Bokito

Bokito

 

disp

PA

N

 
 

?

?

426086

1103524

 

P

?

?

Indiv

Hôpital

non

BO070

Bokito

Bokaga

1200

disp

PA

N

 
 

?

6

425385

1103584

 

P

oui

?

CD

école

non

BO071

Bokito

Bokaga

 

disp

PA

N

UNICEF

 

1981

8

425239

1102263

India

P

?

?

aucune

village

non

BO072

Bokito

Bokaga

 

disp

PA

P

 
 

?

8

425456

1100432

India

N

non

oui

CD

village

non

BO073

Bokito

Bokaga

 

disp

AEP

P

Scanwater

SW

?

?

420094

1058365

Grunfos

P

?

oui

CD

village

non

BO074

Bokito

Guefigue

1347

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

49

422354

1059202

volanta

N

oui

oui

CD

village

non

BO075

Bokito

Guefigue

 

disp

PA

N

UNICEF

 

1983

8

422360

1100106

India

Ina

?

non

CD

village

non

BO076

Bokito

Guefigue

 

disp

F

N

PPTE

?

2002

40.2

423143

1100415

volanta

N

non

dépen
d

CD

village

non

BO077

Bokito

Guefigue

 

disp

F

P

Positifs

Haskoning

1989

24

426546

1103173

volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

BO078

Bokito

Gueboba

902

disp

F

P

Positifs

Haskoning

1989

42

427406

1103005

volanta

N

oui

oui

Aucune

école

non

BO079

Bokito

Gueboba

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

29

429326

1103509

volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO080

Bokito

Bakoa

1685

disp

F

N

PPTE

CGC-CAM

2002

59.8

429571

1104163

sovema

N

oui

oui

CG

village

non

BO081

Bokito

Bakoa

 

disp

F

Ina

Positifs

Haskoning

1990

24

429474

1103591

volanta

P

?

?

aucune

village

inconu

BO082

Bokito

Bakoa

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

?

430094

1104571

volanta

N

non

dépen
d

CG

village

non

BO083

Bokito

Begni

 

disp

F

N

 
 

2000

?

430101

1105359

 

N

?

?

CG

village

non

BO084

Bokito

Begni

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

?

431427

1107042

volanta

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO085

Bokito

Begni

 

disp

PA

P

UNICEF

 

1982

?

431588

1107515

India

P

?

?

Aucune

Hôpital

non

BO086

Bokito

Begni

 

disp

F

N

PPTE

CGC-CAM

2002

49.8

433091

1109498

sovema

N

oui

oui

Indiv

village

non

BO087

Bokito

Begni

 

disp

PA

N

UNICEF

 

1982

?

433330

1106550

India

P

?

non

Aucune

école

non

BO088

Bokito

Begni

 

dense

F

P

PPTE

CGC-CAM

2002

53.35

434524

1106335

sovema

N

?

oui

Aucune

village

inconu

BO089

Bokito

Bougnougoulou
k

402

disp

F

P

BID

CGC-CAM

2002

37.1

437009

1108399

sovema

N

oui

oui

Aucune

village

inconu

BO090

Bokito

Bougnougoulou
k

 

disp

F

P

BID

CGC-CAM

2002

55.3

436307

1108467

sovema

N

?

oui

Aucune

village

inconu

BO091

Bokito

Bougnougoulou
k

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

31

435319

1108185

volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

BO092

Bokito

Bougnougoulou
k

 

disp

PA

P

Don usa

 

?

?

438058

1109039

 

N

non

oui

CG

village

oui

BO093

Bokito

Bogando

200

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

?

432539

1113592

volanta

P

?

?

Indiv

village

non

BO094

Bokito

Botatango

150

disp

PA

Ina

MINPAT

CGC-CAM

1996

12

432436

1114148

 

N

non

oui

Aucune

village

non

BO095

Bokito

Botatango

 

disp

F

N

BID

CGC-CAM

2002

49.4

433380

1113212

sovema

N

?

?

CG

village

non

DE01

Deuk

Mpagne

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

35

434073

1113053

SWN 80

N

oui

oui

Indiv

école

non

DE02

Deuk

Mpagne

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

35

434432

1112458

SWN 80

N

non

oui

CG

village

non

DE03

Deuk

Mpagne

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2001

35

435210

1112124

SWN 80

N

oui

oui

Indiv

village

non

DE04

Deuk

Mpouga

 

disp

F

N

PPTE

CGC-CAM

2003

56.2

435226

1111092

sovema

P

non

non

CG

village

non

DE05

Deuk

Djaga

512

disp

PA

P

BIP

 

2000

6

434135

1109234

India

N

non

oui

Aucune

village

non

DE06

Deuk

Djaga

 

disp

PA

N

BIP

 

1997

12

433495

1109415

India

N

non

oui

CG

village

non

DE07

Deuk

Boko

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

1999

14

432175

1110454

SWN 80

N

non

oui

Aucune

village

non

DE08

Deuk

Boko

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

23.5

431461

1111177

SWN 80

N

oui

oui

Indiv

école

non

DE09

Deuk

Boko

 

disp

PA

P

KFW

Cafor

1999

14

432178

1110475

SWN 80

N

oui

oui

Aucune

village

inconu

DE10

Deuk

Boko-kidoung

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

1999

35

431548

1110477

SWN 80

N

oui

oui

Indiv

village

non

DE11

Deuk

Banda

 

disp

F

P

PPTE

CGC-CAM

2003

38

431431

1111178

sovema

N

non

oui

inconu

village

inconu

DE12

Deuk

Zakan

200

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1999

24

431202

1111435

volanta

N

non

oui

Indiv

village

non

DE13

Deuk

Deuk

800

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

 

428362

1058148

SWN 80

N

oui

oui

CG

village

non

DE14

Deuk

Deuk

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

18

429284

1059214

SWN 80

N

oui

oui

CG

village

non

DE15

Deuk

Deuk

 

disp

F

N

MINMEE

 

1998

 

429128

1059523

 

N

non

oui

CG

école

non

DE16

Deuk

Deuk

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

23

430021

1101130

SWN 80

P

oui

non

CG

village

non

DE17

Deuk

Deuk

 

disp

F

P

Positifs

Haskoning

1990

35

428345

1109030

volanta

N

oui

non

Aucune

Hôpital

non

DE18

Deuk

Deuk

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

 

424452

1114544

SWN 80

Ine
x

non

oui

CG

village

non

DE19

Deuk

Zok

609

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

43

424096

1115152

volanta

N

oui

non

inconu

village

non

DE20

Deuk

Nkoubou

404

dense

PA

P

DON

 

2001

12

456645

1102975

Desmi

P

non

oui

CG

village

oui

DE21

Deuk

Nkoubou

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

1994

11

456675

1102908

SWN 80

N

oui

non

Indiv

école

oui

DE22

Deuk

Nkoubou

 

disp

PA

P

MINMEE

 

2002

13

456818

1102627

Desmi

P

oui

oui

CG

village

oui

DE23

Deuk

Ndambi

393

disp

PA

N

KFW

Cafor

2002

25

457350

1101872

SWN 80

N

non

oui

CG

village

oui

DE24

Deuk

Ndambi

 

disp

PA

N

KFW

Cafor

2005

8

457338

1101691

SWN 80

N

oui

oui

CG

village

oui

DE25

Deuk

Mbim

148

disp

PA

N

KFW

Cafor

2000

10

457852

1101057

SWN 80

N

oui

oui

CG

école

non

DE26

Deuk

Mbim

 

disp

F

N

BID

CGC-CAM

2003

45

457885

1101003

sovema

N

oui

oui

CG

village

non

DE27

Deuk

Bissia

533

disp

PA

N

KFW

Cafor

2003

 

458299

1100377

SWN 80

N

oui

oui

CG

école

oui

DE28

Deuk

Bissia

 

dense

F

N

BID

CGC-CAM

2002

 

458533

1100299

sovema

N

oui

non

CG

village

non

DE29

Deuk

Bissia

 

disp

PA

P

KFW

Cafor

2000

22.5

459667

1059551

SWN 80

P

oui

non

CG

village

oui

DE30

Deuk

Ndanekong

446

disp

PA

P

KFW

Cafor

2000

 

459589

1058960

SWN 80

P

oui

non

CG

village

non

DE31

Deuk

Ndanekong

 

disp

F

N

BID

CGC-CAM

2002

37.3

459607

1058921

sovema

N

oui

oui

CG

village

non

DE32

Deuk

Ndanekong

 

disp

PA

P

MINMEE

 

1999

12

459607

1058921

Desmi

P

oui

non

Aucune

village

oui

DE33

Deuk

Gah

 

dense

PA

P

KFW

Cafor

1999

 

505215

1106268

SWN 80

P

non

non

Aucune

village

non

NIT01

Nitoukou

Ndekeyap

 

disp

PA

P

MINMEE

 

1992

6

440063

1052286

briau

P

oui

oui

Aucune

village

non

NIT02

Nitoukou

Nitoukou

 

dense

PA

N

MINSAN
TE

 

2001

18

437540

1052698

briau

N

oui

oui

Indiv

Hôpital

oui

NIT03

Nitoukou

Nitoukou

 

disp

SA

N

Colons

 

1960

 

437678

1052078

 
 

oui

oui

Aucune

village

non

NIT04

Nitoukou

Nitoukou

 

disp

SA

N

Elite

 

2002

 

437891

1052043

 
 

oui

oui

Gest
Del

village

oui

NIT05

Nitoukou

Neboya

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1990

26

437146

1051418

volanta

N

oui

non

Aucune

village

non

NIT06

Nitoukou

Neboya

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

36

436743

1051047

volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

NIT07

Nitoukou

Neboya

 

disp

PA

P

 
 
 

10

436840

1050393

sovema

P

oui

oui

Aucune

village

non

NIT08

Nitoukou

Ndikibil

 

disp

PA

N

 
 

2003

16

439003

1048745

AOV

N

oui

oui

Aucune

village

non

NIT09

Nitoukou

Ndema

 

disp

SA

N

AFVP

AFVP

1992

 

439739

1048637

 
 

oui

oui

Aucune

village

non

NIT10

Nitoukou

Bonaboukegni

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1989

29

439658

1055223

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

NIT11

Nitoukou

Mafouth

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

42

439120

1055110

volanta

N

oui

oui

CG

village

non

NIT12

Nitoukou

Mafouth

 

dense

F

P

Elite

 

2003

35

438713

1055126

briau

P

non

oui

Aucune

 
 

NIT13

Nitoukou

Nebalongmak

 

dense

F

N

Positifs

Haskoning

1989

57

437994

1055257

volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

NIT14

Nitoukou

Ndoksonden

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

36

437391

1055081

volanta

N

oui

oui

Aucune

village

non

NIT15

Nitoukou

Nikoung

 

dense

PA

N

Mission

 

1985

23

437815

1054198

SWN 80

N

non

oui

Aucune

village

oui

NIT16

Nitoukou

Nebassel

 

disp

F

N

PPTE

GEOFOR

2004

35.5

437513

1053947

briau

N

oui

oui

Aucune

 
 

NIT17

Nitoukou

Etong

 

disp

F

N

Positifs

Haskoning

1990

50

440458

1053827

volanta

N

non

non

CG

village

non

NIT18

Nitoukou

Nitoukou

 

dense

AEP

P

Scanwater

SW

1986

84

437834

1052351

Grunfos

P

oui

oui

Indiv

village

oui






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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire