WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

( Télécharger le fichier original )
par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B Approche théorique

1- Définitions et clarification des concepts

Pour une meilleure compréhension de notre étude, il est indispensable de développer au préalable quelques concepts. Il s'agit notamment de celui de l'intercommunalité, la gestion participative et l'eau.

1-1 L'intercommunalité

Le terme intercommunalité désigne les différentes formes de coopération qui existent entre les communes. Il y a plus de cent dix ans que la coopération intercommunale est apparue en France (La loi du 22 mars 1890 a institué le régime des syndicats de communes qui sont des établissements publics dans le cadre desquels des communes peuvent s'associer. A l'origine, ces syndicats pouvaient être constitués pour " une utilité intercommunale " notamment pour la réalisation de travaux d'équipement tels que l'électrification des communes participantes.) avec la création d'un syndicat intercommunal. Elle permet aux communes de se regrouper au sein d'un établissement public, pour assurer certaines prestations (ramassage des ordures ménagères, assainissement, transports urbains...), ou pour élaborer de véritables projets de développement économique, d'aménagement ou d'urbanisme. Les communes transfèrent à cette institution certaines de leurs compétences. Elle se trouve investie, à leur place, des pouvoirs de décision et d'exécution (principe d'exclusivité).

Sur le principe de « l'union fait la force », certains projets, trop onéreux pour être pris en charge par une commune, peuvent ainsi voir le jour grâce à l'existence d'une structure communautaire disposant, de par sa population, d'un budget plus élevé. Cependant, il est important de souligner que les communes adhérentes gardent une totale autonomie pour la gestion de leurs propres budgets et de leurs projets.

Cette notion a évolué depuis la décennie 80. Désormais, elle ne se limite plus à la coopération entre communes de la même région, du même pays, mais, elle s'applique également à l'association entre communes d'une même sous-région et au jumelage entre communes de divers horizons. Par ailleurs, l'action intercommunale s'est grandement diversifiée et porte désormais sur des aspects tels que l'entretien routier ou l'accès à l'eau.

Ce concept, très récent au Cameroun, a plusieurs objectifs :

C'est un palliatif à l'émiettement communal et un instrument de l'organisation rationnelle des territoires. En l'absence de refonte de la carte territoriale, l'intercommunalité rassemble des moyens dispersés et structure des initiatives locales.

L'intercommunalité favorise aussi le développement économique local et la relance de la politique d'aménagement du territoire. Au niveau national, il s'agit, avec le consentement des communes, de mettre en place un maillage du territoire qui permet de répondre aux défis qui se posent au pays en matière d'aménagement du territoire, qu'il s'agisse des problèmes liés au développement urbain ou à la dévitalisation des espaces ruraux.

Réponse pragmatique aux problèmes de gestion que rencontre l'ensemble des élus municipaux, outil de l'aménagement du territoire au plan national, la coopération intercommunale prépare à l'insertion régionale et sous-régionale et à l'accélération des échanges économiques et humains.

On distingue deux types d'intercommunalité :

~ la forme associative revêt une grande souplesse quant à sa création et son fonctionnement. Elle permet aux communes de gérer ensemble les activités ou les services publics dont le financement provient des contributions budgétaires et/ou fiscalisées des communes membres. On observe une prédominance des attributions techniques telles que l'eau, l'assainissement, les ordures ménagères, le ramassage scolaires, ...). Elle repose essentiellement sur les syndicats (mixtes, à vocation unique, à vocation multiple). C'est la forme de coopération la plus répandue.


· la forme fédérative est plus contraignante. Elle implique des transferts de compétences fixées par la loi et s'accompagne d'une relative indépendance financière grâce à une fiscalité propre. Elle tend à regrouper des communes autour d'un projet permettant de favoriser le développement local et de contribuer à la politique d'aménagement du territoire. Son financement est assuré par la fiscalité directe locale (taxes foncières, d'habitation et professionnelle) levée par les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Elle a d'abord rassemblé les districts et les communautés urbaines, puis les syndicats d'agglomération nouvelle (SAN) et, enfin, les communautés de communes et les communautés de villes.

Cependant, ce concept, très en vogue, présente des limites telles que mentionnées dans le Livre noir de l'intercommunalité, publié en septembre 2005, par Patrick Beaudouin et Philippe Pemezec. Ces auteurs affirment que l'intercommunalité est une grave source d'insécurité juridique. En effet, la frontière entre la compétence communale et la compétence intercommunale n'est jamais clairement définie. Plus précisément, les auteurs constatent :

· un problème de définition des périmètres intercommunaux ;

· une superposition à des syndicats intercommunaux préexistants, qui remplissaient déjà pleinement les compétences qu'entendent assumer les nouveaux établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre ;

· des approximations et des retards répétés dans la définition de l'intérêt communautaire ;

· la faible liberté d'entrée et de sortie d'une commune au sein d'une intercommunalité ;

· le principe de la libre administration des collectivités territoriales se traduit dans les faits par un système de partenariat chaotique, où chacun cherche à s'arroger l'ensemble des compétences ;

· une dégradation continue des compétences communales.

Au Cameroun, la loi N°2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles de la décentralisation applicables aux communes dans son chapitre II du titre IV, reconnaît aux communes la capacité de s'organiser en syndicats de communes. Cette loi définit les modalités de création, d'organisation et de fonctionnement d'un syndicat de communes. Toutefois, son décret d'application n'est pas encore signé. Les structures intercommunales

qui existent (association des villes et communes du Cameroun...par exemple) évoluent donc dans le cadre de la loi sur la liberté d'association.

La structure intercommunale étudiée dans le cadre de ce travail est l'ASCOMI (Association des communes du Mbam-et-Inoubou). Cette association est régie par la loi de 1990 portant sur la liberté d'association. Dans cette étude, nous nous appesantirons sur les motifs qui ont poussé les neuf communes du département à se mettre ensemble afin de définir une politique commune de l'approvisionnement en eau potable. Nous étudierons également les fondements de la politique qu'elle se propose de mettre en place.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore