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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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2-3 L'eau

Selon le dictionnaire Larousse, l'eau est un liquide transparent, inodore, incolore et insipide. Ce terme peut désigner également tout liquide organique (urine, salive, sueur, larmes...), un état (être en eau, mettre de l'eau dans son vin, se jeter à l'eau, tomber à l'eau, avoir l'eau à la bouche), un artifice (eau de toilette), une administration (les eaux et foret), un alcool (eau de vie), la limpidité des pierres précieuses (diamant de belle eau). Sa masse permet de constituer les lacs, les rivières et les océans.

L'eau contient des gaz dissous, essentiellement de l'oxygène et du gaz carbonique mais aussi de l'azote ou encore du méthane, etc. Excellent solvant, l'eau est capable de dissoudre un grand nombre de composés solides ou gazeux. Au cours de son périple, qu'elle tombe sous forme de pluies, ruisselle sur les sols, s'infiltre dans la croûte terrestre, ou simplement coule le long des pentes, elle se charge en éléments solubles. Elle contient donc naturellement, en l'absence de toute ingérence humaine, une très grande variété de matières dissoutes, inertes ou vivantes : des gaz, des substances minérales ou organiques , et des micro-organismes (bactéries, virus ou plancton ). Elle est constamment modifiée par les espèces vivantes présentes dans le milieu, surtout en ce qui concerne les teneurs en matières minérales et en gaz dissous. Il n'existe donc pas une mais des eaux. On distingue de manière globale :


· les eaux de surface : eaux de ruissellement, stagnantes, des cours d'eau, des océans...


· les eaux souterraines : eaux d'infiltration et les nappes phréatiques.

Une eau potable est une eau que l'on peut boire sans risque pour la santé. Afin de définir précisément une eau potable, des normes ont été établies qui fixent notamment les teneurs limites à ne pas dépasser pour un certain nombre de substances nocives et susceptibles d'être présentes dans l'eau. Le fait qu'une eau soit conforme aux normes, c'està-dire potable, ne signifie donc pas qu'elle est exempte de matières polluantes, mais que leur concentration est jugée suffisamment faible pour ne pas mettre en danger la santé du consommateur.

Selon ces normes, une eau potable doit être exempte de germes pathogènes (bactéries, virus) et d'organismes parasites, car les risques sanitaires liés à ces microorganismes sont grands. Elle ne doit contenir certaines substances chimiques qu'en quantité limitée. Il s'agit en particulier de substances qualifiées d'indésirables ou de toxiques, comme les nitrates et les phosphates, les métaux lourds, ou encore les hydrocarbures et les pesticides, pour lesquelles des " concentrations maximales admissibles " ont été définies. A l'inverse, la présence de certaines substances peut être jugée nécessaire comme les oligoéléments indispensables à l'organisme.

Une eau potable doit aussi être une eau agréable à boire. Elle doit être claire, avoir une bonne odeur et un bon goût (qualité organoleptique). Pour avoir un bon goût, il lui faut contenir un minimum de sels minéraux dissous (de 0,1 à 0,5 gramme par litre), lesquels sont par ailleurs indispensables à l'organisme. Enfin, elle ne doit pas corroder les canalisations afin d'arriver "propre" à la sortie des robinets. Les normes ne font donc que définir, à un moment donné, un niveau de risque acceptable pour une population donnée. Elles dépendent par ailleurs étroitement des connaissances scientifiques et des techniques disponibles, notamment dans les domaines de risques sanitaires et de l'analyse chimique. Elles peuvent donc être modifiées à tout moment en fonction des progrès réalisés. Tous les pays du monde ne suivent donc pas les mêmes normes. Certains édictent leurs propres normes. D'autres adoptent celles conseillées par l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

L'eau est aujourd'hui la denrée alimentaire la plus fortement réglementée. En effet, l'Homme pour ses besoins quotidiens a besoin de 20 à 50 litres d'eau en moyenne par jour (alimentation, hygiène, etc.) d'ou la nécessité de pouvoir disposer d'une eau de qualité.

Sont considérées comme eaux destinées à la consommation humaine :


· toutes les eaux destinées à la boisson, à la cuisson, à la préparation d'aliments ou à d'autres usages domestiques ;

· toutes les eaux utilisées dans les entreprises alimentaires pour la fabrication, la transformation, la conservation ou la commercialisation de produits ou de substances, destinées à la consommation humaine, y compris la glace alimentaire d'origine hydrique.

Toutes ces eaux doivent remplir trois conditions :

· elles ne doivent pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes, de parasites ou d'autres substances présentant un danger potentiel pour la santé humaine;

· elles doivent être conformes aux limites de qualité (valeurs obligatoires);

· elles doivent respecter les références de qualité (valeurs indicatives).

Généralement, l'eau brute destinée à la consommation humaine est prélevée dans un cours d'eau ou une nappe d'eau souterraine. Elle est ensuite acheminée vers une usine de production d'eau potable où elle subit divers traitements physiques, chimiques et bactériologiques. Rendue potable, elle est distribuée aux consommateurs. Après usage, elle doit être recueillie pour être conduite vers les usines de dépollution des eaux usées, avant d'être enfin rejetée dans la nature.

Ce cycle subi par l'eau du fait de son usage par les sociétés humaines se décompose en cinq grandes étapes : le captage, le transport, la production d'eau potable, la distribution, puis la collecte et la dépollution des eaux usées.

Le traitement d'une eau brute dépend de sa qualité, laquelle est fonction de son origine et peut varier dans le temps. Avant le traitement, l'eau doit être analysée car il est primordial d'ajuster le traitement d'une eau à sa composition et, si nécessaire, de le moduler dans le temps en fonction de la variation observée de ses diverses composantes. Il varie aussi avec le niveau d'exigence, les normes appliquées, qui ne sont pas exactement identiques selon les époques, les pays et l'état des connaissances sur l'incidence des éléments sur la santé.

Transport

Rejet

Captage

Utilisation

Collecte des eaux usées et
dépollutions

Distribution

Traitement et production

Fig 2 : Cycle de l'utilisation de l'eau par les communautés humaines

Les eaux souterraines, issues de prélèvements des nappes phréatiques, nécessitent moins de traitement. Elles peuvent être potables dès le pompage, étant donné que le sous-sol joue le rôle d'un immense réservoir filtrant. La pollution d'une nappe est pourtant possible, et est alors beaucoup plus durable que celle d'un cours d'eau.

Le traitement des eaux de surfaces, c'est-à-dire celles qui sont prélevées dans des cours d'eau, ou des lacs, est indispensable, étant donné que ces eaux sont exposées aux pollutions organiques et sont presque toujours le support d'une vie aquatique (notamment le phytoplancton).

On peut aussi produire de l'eau potable à partir de l'eau de mer ou d'autres sources avec des coûts 3 à 4 fois plus importants.

Le traitement classique et complet d'une eau s'effectue en plusieurs étapes dont certaines ne sont pas nécessaires aux eaux les plus propres ( www.cnrs.fr). Il comporte :


· la filtration

L'eau passe à travers un filtre qui intercepte les petites particules. Plus petites sont les mailles du filtre, plus petite doit être une particule pour passer. La filtration n'est pas suffisante, mais est souvent nécessaire comme étape préparatoire, pour empêcher les plus grosses particules d'interférer avec les méthodes de purification plus avancées.

· l'ébullition

L'eau est maintenue à ébullition pendant un temps suffisamment long pour tuer les micro-organismes qui y vivent à température ambiante. L'ébullition n'élimine pas les solutés qui ont une température d'ébullition supérieure à celle de l'eau, au contraire leur concentration peut augmenter s'il y a évaporation. L'autoclave et la Cocotte minute raffinent et améliorent le procédé en y ajoutant une pression élevée, qui évite la fuite de l'eau et augmente sa température avant ébullition.

· le filtrage au carbone

Le charbon de bois, un composé à haute teneur en carbone, absorbe beaucoup d'autres composés dont certains toxiques. L'eau passe à travers le charbon actif, issu de la noix de coco ou du charbon, pour être purifiée de ces composés toxiques. Cette méthode est surtout utilisée pour filtrer l'eau des ménages et l'eau des aquariums.

· la distillation

On fait bouillir l'eau de façon à produire de la vapeur, qui s'élève, et est mise en contact avec une surface refroidie où la vapeur se condense à nouveau en eau et peut être recueillie. Les solutés ne s'évaporent pas et restent ainsi dans la solution à bouillir. Cela dit, même la distillation ne purifie pas complètement l'eau, du fait des contaminants ayant à peu près la même température d'ébullition que l'eau, et des gouttelettes d'eau non vaporisées transportées avec la vapeur.

· l'osmose inverse

L'osmose es une forte pression mécanique (en milliers d'hectopascals) appliquée à une solution impure pour forcer l'eau à passer à travers une membrane semi-perméable. C'est l'osmose inverse. L'osmose normale voit l'eau pure se déplacer dans l'autre sens pour

diluer les impuretés. L'osmose inverse est en théorie la meilleure méthode pour la purification à grande échelle de l'eau, mais, il est difficile de créer de bonnes membranes semi-perméables.

~ la déminéralisation par échange d'ions

Dans la déminéralisation par échange d'eau, l'eau passe à travers une colonne chargée de résine qui capte les ions en libérant en échange des ions hydroxydes (pour les ions négativement chargés : sulfate, carbonates, etc.) ou hydronium (pour les ions positifs : calcium, magnésium, autres métaux, etc.), qui se recombinent pour reformer de l'eau. Dans de nombreux laboratoires, cette méthode de purification a remplacé la distillation car elle procure un grand volume d'eau pure très rapidement et consomme moins d'énergie. L'eau ainsi obtenue est appelée eau désionisée ou eau déminéralisée. Contrairement à la distillation, la déminéralisation permet une production à la demande. Les résines échangeuses d'ions sont parfois couplées à une post-filtration afin d'éliminer les particules issues de la résine.

~ la photo-oxydation

L'eau subit un rayonnement ultraviolet de haute intensité. Cela permet de cliver et d'ioniser les composés organiques, qui peuvent ensuite être éliminés dans les colonnes échangeuses d'ions. Cela provoque en outre l'apparition de composés oxydant, capables de détruire les micro-organismes et certaines molécules.

~ la condensation

L'eau est présente dans l'atmosphère sous forme gazeuse à moins que sa concentration soit augmentée jusqu'au point de rosée où elle devient brouillard puis liquide. Le point de saturation varie en fonction de la température et de la pression. La fraîcheur de la nuit la précipite à l'aurore sur les feuilles d'arbres ou toute surface formant un réceptacle adéquat. C'est ainsi que certains insectes peuvent recueillir de minuscules gouttelettes dans le désert du Sahara le matin. L'eau peut aussi être précipitée sur des corps froids. Il est possible de collecter une grande quantité d'eau potable en mer grâce à une masse métallique flottante. Certains procédés de perte d'énergie par rayonnement thermique permettent aussi une condensation de l'eau de l'atmosphère (refroidissement).

L'idéal serait bien sûr de pouvoir traiter l'eau sans avoir recours à des réactifs chimiques. C'est ce que permettent en partie aujourd'hui les procédés de filtration sur membranes.

Au final, on distingue plusieurs types d'eaux potables :

· l'eau de table, eau potable dont la provenance est quelconque mais qui satisfait toutes les normes sanitaires car ayant subi un traitement.

· l'eau de source, qui satisfait naturellement aux normes et qui est proposée dans le commerce pour l'alimentation humaine. Elle est minéralisée ou non, gazeuse ou non. Elle est généralement mise en bouteille sans aucun traitement chimique et sans qu'il soit fait état de ses propriétés thérapeutiques.

· l'eau minérale, qui est une eau souterraine contenant des substances minérales dissoutes ayant des vertus thérapeutiques. Les sources d'eau minérale sont souvent associées à des stations thermales

L'eau potable est soumise à deux types de contrôle, auxquels doit se conformer son distributeur qu'il soit public ou privé :

· un contrôle officiel, ponctuel, qui relève de la compétence des pouvoirs publics. Il s'agit là du contrôle réglementaire fondamental ;

· une auto-surveillance permanente par les exploitants de leurs services de distribution (régies municipales ou sociétés déléguées).

Des prélèvements aux fins d'analyses doivent par conséquent être pratiqués :

· au niveau de la ressource (dans le cours d'eau ou la nappe souterraine) ;

· au niveau de la production, c'est-à-dire après traitement et avant l'envoi de l'eau dans le réseau de distribution ;

· au niveau du réseau de distribution ;

· au point de consommation.

Au Cameroun, le terme eau est polysémique. Il revêt plusieurs types de compréhension en fonction du contexte dans lequel il est employé. Il sert à caractériser géographiquement

des individus et des groupes ethniques et sociaux. Les peuples côtiers sont ainsi appelés « enfants de l'eau » ou «peuples de l'eau».

On peut également entendre parler d'eau sale dans le cadre de la fraude aux examens. Cette expression désigne un sujet qui aurait dû être proposé à l'examen mais, qui malheureusement, ne l'a pas été, peut être parce qu'il a eu fuite.

L'eau peut également être assimilée au mensonge et aux commentaires sans intérêts ou pas véridiques. L'orateur s'entendra alors dire « tout ce que tu racontes, c'est l'eau ». Cette expression est sensée lui faire comprendre qu'on n'accorde aucun intérêt à ses dires ou tout simplement que c'est du mensonge.

L'alimentation en eau potable (ou AEP), quant à elle, est l'ensemble des équipements, des services et des actions qui permettent, en partant d'une eau brute, de produire une eau conforme aux normes de potabilité en vigueur, distribuée ensuite aux consommateurs.

On considère 4 étapes distinctes dans cette alimentation :

· prélèvements - captages

· traitement pour potabiliser l'eau

· adduction (transport et stockage)

· distribution au consommateur

La question de l'alimentation en eau potable pose un double défi mondial, tant pour sa gestion durable que pour l'accès des populations pauvres à cette ressource. Le manque d'accès à l'eau potable et à l'assainissement est la première cause de mortalité dans le monde. La communauté internationale se mobilise fortement autour de cette question et elle l'a notamment mise au coeur de l'un des huit Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).

L'OMD n°7, dédié à la question de l'eau, inclut notamment trois cibles :

· intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et inverser la tendance à la déperdition des ressources environnementales ;

· réduire de moitié, d'ici à 2015, le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à des services d'assainissement de base ;


· réussir, d'ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d'au moins 100 millions d'habitants des taudis.

Ces objectifs impliquent la desserte de 1,6 milliard de personnes en eau potable et 2,2 milliards en assainissement d'ici à 2015. Cependant, le problème se pose différemment selon que l'on est dans l'hémisphère Nord ou dans l'hémisphère Sud.

Dans les pays développés, le service de l'eau incombe à plusieurs acteurs : Etat, collectivités territoriales décentralisées, opérateurs privés. La synergie dans les actions de ces différents acteurs fait en sorte que dans les villes du Nord, l'eau est omniprésente. Dans la sphère privée, il suffit d'ouvrir un robinet pour disposer d'une eau potable et abondante; dans le domaine public, les rues, les parcs, les jardins sont jalonnés de fontaines, de bassins et de points d'eau divers. Les piscines, bases des loisirs, ne manquent pas.

Cette facilité d'approvisionnement en eau potable est la marque distinctive des pays dits développés. Il y a plusieurs siècles, ces pays se sont lancés à la conquête de l'eau, au nom du bien-être, de l'hygiène et de la santé. Petit à petit, les progrès scientifiques et techniques ont permis de créer des réseaux destinés à l'alimentation en eau potable et à l'évacuation des eaux usées et pluviales. Ici les politiques ne mettent plus en avant uniquement l'approvisionnement quotidien des populations mais, plutôt la lutte contre la surconsommation et la pollution qui met en danger les écosystèmes.

Dans les villes du Sud par contre, la situation est inquiétante. La priorité n'est pas à la lutte contre le gaspillage mais, plutôt à la nécessité de fournir un minimum d'eau potable aux populations. Les villes sont pour la plupart insuffisamment desservies. Les réseaux sont dépassés par la croissance spatiale et démographique. En zone rurale, la situation est encore plus grave. Il n'existe pas de réseaux. Les ouvrages d'hydraulique villageoise existant sont insuffisants. Dans certains cas, les populations sont réduites à consommer l'eau brute des cours d'eau.

Selon les Nations Unies, tout cela s'explique par la mauvaise gestion des réseaux, la corruption et la faiblesse des investissements. Pour pallier la situation, l'Etat, qui pendant plusieurs décennies assurait seul la fourniture de l'eau, s'est lancé dans un processus de privatisation du service et/ou dans le transfert des compétences. Malheureusement, ces mesures ne suffisent pas à résorber le problème à cause de la faiblesse des investissements de la part des opérateurs privés, des difficultés financières et du manque d'expertise des collectivités territoriales décentralisées.

Dans le cadre de cette étude, le terme eau sera utilisé dans son sens strict à savoir un liquide transparent, inodore, indispensable à la consommation humaine. Il englobe essentiellement l'eau servie par le réseau SNEC, l'eau des puits, des sources, des forages et des mini-réseaux SCANWATER.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein