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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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III-3 Place et rôle de la femme dans les processus d'approvisionnement et de gestion de l'eau

Dans le Mbam-et-Inoubou, la corvée de l'eau est réservée aux femmes. La tâche est souvent rude, l'eau étant transportée sur une distance moyenne de 250 à 500 m, voire plus. Les quantités nécessaires imposent plusieurs voyages quotidiens avec des seaux de 12 à 15 litres ou des bassines de 25 à 50 litres.

Pour tous, la femme est avant tout gestionnaire de l'eau et responsable de la santé et de l'hygiène au sein de la famille. Pour les populations du département, la femme occupe la place centrale dans le mécanisme d'AEP. Paradoxalement, celle-ci est généralement ignorée et occultée au moment de prendre des décisions concernant les ouvrages d'AEP. Sa participation qui est ponctuelle, partielle et bénévole n'est requise que pour l'accomplissement des tâches les plus pénibles et les moins qualifiées (nettoyage des abords des ouvrages). En effet, après la construction d'un nouvel ouvrage d'adduction d'eau, on ne recrute d'habitude les femmes volontaires que pour le maintien de la salubrité. Cet état de chose est accentué par les femmes elles-mêmes qui préfèrent leurs travaux champêtres à la place des réunions où elles sont susceptibles de se voir confiées des responsabilités de gestion

de l'AEP. En effet, moins de 5 % des structures de gestion de l'eau au sein du département sont dirigées par des femmes. Toutefois, lorsqu'elles sont membres de la structure qui gère le point d'eau, elles occupent le plus souvent le poste de conseiller, de chargé de la salubrité autour du point d'eau et surtout celui de trésorier. En effet, les populations sont plus enclines à confier la gestion de leurs finances aux femmes qu'aux hommes. Celles-ci sont réputées pour leur sens de la parcimonie et du respect du bien commun. Par ailleurs, pour les hommes, les femmes sont de très bonnes conseillères et de bonnes visionnaires.

III-4 Les usages de l'eau

Culturellement, dans le Mbam-et-Inoubou, la corvée de l'eau est réservée essentiellement aux enfants et aux femmes. Les rares hommes qui viennent au point d'eau sont des célibataires et des veufs sans enfants.

Les usages qui sont faits de la ressource prélevée dans les ouvrages d'AEP varient en fonction de la disponibilité de l'eau et du type d'ouvrage qui la fournit.

III-4-1 En fonction de la disponibilité de l'eau

La disponibilité de la ressource influence la nature de son utilisation. En effet, l'eau est utilisée différemment selon qu'on est dans une localité bien desservie ou dans un village où elle est moins disponible.

III-4-1-1 Lorsque l'eau est rare

Lorsque l'eau est rare (Bitang, Ribazeu), le puisage et l'utilisation sont scrupuleusement réglementés. Chaque ménage n'a droit qu'à une quantité réduite (30 l par jour ou tous les deux jours). L'eau est uniquement destinée à la boisson. Pour les tâches domestiques et la cuisson, les populations ont recours aux sources non aménagées et aux cours d'eau.

Le comité de gestion a la charge de faire respecter l'équité dans la distribution. Tout gaspillage est proscrit et sévèrement sanctionné par une suspension provisoire d'approvisionnement. Le déficit en eau est un facteur de mobilisation des populations autour de leur point d'eau. Ces dernières font tout pour le maintenir fonctionnel.

Dans ce cas de figure, le comité de gestion ou la structure qui gère l'AEP au sein de la communauté est très puissant et fonctionne à merveille.

L'accès au point d'eau obéit à des horaires stricts et le volume d'eau prélevé par ménage est décidé par une assemblée plénière qui regroupe tous les habitants de la communauté. Ce volume ne fera l'objet d'aucune négociation jusqu'à ce qu'il soit à nouveau modifié par cette même assemblée plénière.

Les populations n'ont pas de choix au niveau de la qualité (goût) dans la mesure où le point d'eau est le seul à fournir une eau à peu prés décente. C'est principalement ce facteur

qui oblige les populations à tout mettre en oeuvre pour maintenir l'ouvrage fonctionnel. En effet, il n'existe pas ou presque pas d'alternatives car les cours d'eau environnants sont le plus souvent très éloignés.

Un planning de nettoyage des alentours du point d'eau existe. Il est scrupuleusement respecté. Tout est également mis en oeuvre pour éviter les pollutions. Il est par exemple interdit de faire la vaisselle et la lessive dans le voisinage immédiat du point d'eau.

Le système fonctionne non seulement à cause de la nécessité mais également, parce qu'il existe un mécanisme permanent d'auto-surveillance.

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore