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Intercommunalité et gestion participative de l'approvisionnement en eau potable dans le département du Mbam- et- Inoubou (région du centre Cameroun )

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par Louis Merlin TSAMO
Université deYaoundé I Cameroun - Diplôme d'études approfondies en géographie 2008
  

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CONCLUSION GENERALE

Parvenu au terme de notre étude, nous constatons que le département du Mbam-et-Inoubou comme la plupart des autres départements du Cameroun souffre cruellement des problèmes d'approvisionnement en eau potable. En effet, en dehors des centres urbains, les infrastructures d'adduction d'eau potable sont variées : Sources aménagées ou non, puits équipés ou non de pompes, installations d'adduction d'eau autonome comprenant un forage, un château d'eau et un réseau de distribution par bornes fontaines. Ces infrastructures posent des problèmes de pérennité auxquels se greffent ceux de la qualité de l'eau. Par ailleurs, certains hameaux, notamment les plus reculés, sont complètement dépourvus de tout dispositif d'approvisionnement en eau.

Face à l'incapacité de la politique actuelle à fournir une eau de qualité et en quantité suffisante aux populations, il convient d'explorer de nouvelles alternatives. C'est sur cette nouvelle dynamique que s'est inscrite notre recherche. En effet, elle s'est proposée de bâtir la nouvelle politique d'approvisionnement en eau autour de l'intercommunalité.

Au terme de cette étude, nous constatons que toutes nos hypothèses sont vérifiées. En effet, dans le Mbam-et-Inoubou, le réseau SNEC ne couvre que 5 villes. Le milieu rural n'est approvisionné que grâce aux ouvrages d'hydraulique villageoise. On en dénombre 315. Malheureusement ceux-ci sont inégalement répartis sur le plan spatial. 65 des 171 villages du département sont entièrement dépourvus d'ouvrages d'AEP. 27 établissements scolaires sur les 198 que compte le département sont approvisionnés en eau. Seules 16 formations sanitaires disposent d'un dispositif d'AEP. Au final, le taux de couverture des besoins en eau en milieu rural est de 30 % et de 5 % en milieu urbain. Les ouvrages d'hydraulique construits dans le département sont inégalement repartis et ne permettent par conséquent pas d'approvisionner la totalité de la population.

L'absence de plate-forme de concertation regroupant tous les acteurs de l'eau évoluant dans le département est un facteur qui entrave l'augmentation du taux de desserte. En effet, Il n'existe aucune synergie d'actions entre les différents acteurs du secteur de l'eau au sein du département. Les actions et les interventions sur le terrain ne sont pas coordonnées et concertées. Les différents acteurs agissent en concurrents, ce qui entretient le climat de méfiance qui règne entre eux. Il en résulte une inégale répartition des points d'eau.

La multiplicité des modes de gestion de l'eau est également un facteur limitatif de l'approvisionnement en eau potable des populations. En effet, la gestion de l'AEP dans le

Mbam-et-Inoubou est plurielle. Chaque communauté a un mode de gestion qui lui est propre. Ces modes de gestion ont des performances différentes. Il en découle des problèmes de pérennité des ouvrages d'AEP.

Tous ces résultats démontrent que la politique actuelle de l'eau au sein du département présente d'énormes limites. Il convient donc d'explorer de nouvelles alternatives. Pour nous, l'approche intercommunale présente plus d'avantages car elle permet entre autres de :

o fédérer les ressources humaines, financières et techniques ;

o fédérer les acquis (apporter des réponses collectives, globales et pérennes sur la base d'expériences passées) ;

o promouvoir des formes de solidarité ;

o accroître la capacité de mobilisation des ressources financières ;

o harmoniser les pratiques (règles et procédures d'intervention) ;

o prioriser et planifier les interventions de façon concertée (hiérarchisation des besoins, concertation entre acteurs, etc.) ;

o promouvoir des mesures d'accompagnement spécifiques pendant la phase

d'élaboration de la stratégie (IEC, réhabilitation et réalisation d'ouvrages, etc.).

Cette approche est également la plus indiquée dans la recherche de financement auprès des bailleurs de fonds internationaux, dans la mesure où ces organismes sont beaucoup plus enclins à financer des projets portés par des regroupements communaux. Ces projets ont généralement plus d'impacts que ceux portés de manière individuelle par des communes. Ceci est un avantage certain étant donné que les municipalités du département n'ont pas assez de moyens pour réaliser des actions d'envergure.

Toutefois, la mise en oeuvre d'une telle approche nécessite au préalable des pré-

requis :

Il faut commencer par faire un état des lieux de l'approvisionnement en eau potable dans l'ensemble des 9 communes du département du Mbam-et-Inoubou.

Il faut ensuite élaborer une stratégie intercommunale mettant en relief :

o les objectifs à atteindre ;

o les principes phares de la stratégie ;

o le développement des services ;

o les modes de gestion qui marchent ;

o le contrôle de la qualité des services « Eau » ;

o les mécanismes de financement (investissement et exploitation) ;

o le suivi et l'évaluation pour améliorer les pratiques ;

o les plans d'action.

Dans le cadre de ce travail nous avons proposé un modèle de gestion intercommunale de l'eau. Ce modèle se veut participatif et prend en compte le contexte sociologique de la région. Etant donné la faible expertise technique et la faiblesse des moyens logistiques et financiers des municipalités, une politique intercommunale efficace devra passer par une délégation de gestion des différents ouvrages d'approvisionnement en eau. Tout le processus est soutenu par un ensemble de rapports contractuels qui lient tous les différents acteurs de la filière au sein du département.

Ce modèle est perfectible. Nous comptons travailler sur son contenu, son fonctionnement et sa mise en pratique sur le terrain dans le cadre d'une thèse.

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