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Le rapport de cause dans la production écrite des apprenants de 4ème A. M. Contraintes de mobilisation

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par Redhouane Kerrouzi
Université Abdelhamid Ibn Badis de Mostaghanem -  Mémoire de magistère  2012
  

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2.2 Types de grammaire;

Deux critères pertinents peuvent être sollicités ici de la façon dont nous considérons la grammaire en vue de dégager ses différents types : le premier critère se rattache au contenu ou le quoi enseigner et le second est lié à l?action ou le procédé didactique mis en oeuvre autrement dit le comment enseigner28.

Dans le cadre de ce travail, nous allons tenter d?établir deux classifications tout à fait
distinctes : l?une se rapportant aux savoirs grammaticaux(le contenu ou le quoi enseigner) et
l?autre qui vise les méthodes et les démarches ciblées par l?enseignement-apprentissage du

27 BESSE, H., PORQUIER R., Grammaire et didactique des langues, HATIER, Paris, 1984, p.17

28 www.docs.com>Education>Highschool>french. Consulté le 14/05/2010 parlant des différentes méthodes de l?enseignement de la grammaire.

français, langue étrangère(le comment enseigner) afin de montrer la vision et du linguiste et du didacticien sur ce point.

2.2.1 La grammaire selon son objet d?enseignement : 2.2.1.1 La grammaire traditionnelle : (la grammaire du Port-Royal)

Il est important de souligner au départ que l?appellation « traditionnelle » ne fait nullement allusion à une particularité de cette grammaire mais plutôt à la période où elle domine. En effet, l?enseignement de la grammaire traditionnelle tire son origine de Port- Royal ; nom donné à une fondation religieuse et éducative qui a existé de 1637 à 1661 et dont les travaux ont exercé une influence non négligeable sur l?enseignement de la grammaire.

Le but de Port- Royal était de bâtir une théorie générale de la grammaire où l?étude du langage est subordonnée à une étude de la logique. L?objectif à atteindre est la vérité.

Or, la vérité n?est pas dans la langue. Elle est plutôt située au niveau des idées.

Le langage lui, n?était considéré que le « vêtement des idées ». Autrement dit, la grammaire traditionnelle, héritière de Port- Royal , a tenté de retrouver, à travers les mots et les phrases, une logique de pensée, comme si le langage en était le miroir plus ou moins parfait. Elle est dite de ce fait, mentaliste.

Dès la deuxième moitié du dix-septième (XVII) siècle, cette grammaire avait pour tâche de justifier les règles par la raison. Dès lors dépendant de la raison, ces règles ne peuvent être considérées comme sujettes au changement. Pour les Puristes de lépoque la « décadence » c?est-à-dire toute modification de la langue non seulement porterait atteinte à la qualité de la production littéraire du moment mais encore compromettrait la compréhension des chefs d?oeuvres du siècle précédent. Il fallait donc fixer la langue dans des normes et édicter des règles. Le but essentiel de cette grammaire était d?apprendre l?orthographe correcte des mots puisque le mot constitue l?unité de base: l?orthographe d?accord est ici un exemple significatif. L?exemple de la distinction entre le complément d?objet direct et le complément circonstanciel.

Le représentant par excellence de la grammaire traditionnelle est MAURICE GREVISSE.

Vue sous cet angle, elle va réunir en même temps théorie, description et enseignement. Cette grammaire va se définir comme un ensemble de règles prescriptif : prise en ce sens, elle définit un état de langue considéré comme correct en vertu d?une norme établie par les théoriciens ou acceptée par les usages, c?est-à-dire le code linguistique accepté socialement comme étant le bon. C?est en ce sens que nous parlons de règles et de fautes de grammaire

Etudier cette dernière consistait à apprendre par coeur les règles et à pratiquer moins. Il y a donc une dichotomie stricte qui conduit à la dissociation de la phase d?acquisition de celle de

l?application. D?intention délibérée, l?exemple précède toujours la notion nommée, définie au besoin. C?est en effet l?exemple qui frappe et doit rappeler la définition ou la règle. Pour certains (pédagogues, enseignants, théoriciens), l?enseignement de la grammaire est « instrument de la culture et un test d?intelligence ».

C?est une science qui observe des faits, les rapproche et les compare, détermine leurs rapports essentiels et essaie d?en dégager les lois. Elle nécessite l?utilisation excessive du métalangage et de véritables compétences linguistiques. En définitive, c?est une discipline normative qui exprime des règles que l?apprenant respecte en parlant et en écrivant.

Si les résultats escomptés ne sont pas réalisés en fin d?enseignement grammatical, il y a à cela les causes suivantes :

a- Un certain manque d?unité de continuité dans l?enseignement de la grammaire.

b- Un nombre important de faits enregistrés, accumulés, analysés et classés sans déduction d?un système linguistique.

c-Une fixation insuffisante des connaissances fondamentales dans la mémoire des élèves à cause de certaines sinusites théoriques.

La prise de conscience par rapport aux faits grammaticaux est caractérisée par les trois temps suivants :

a-Reconnaissance des rapports qui unissent verbe et sujet.

b-Dénomination de ces divers mots : verbe, nom, article.....

c-Règle d?accord qui pourrait dans la plupart des cas être déduite par l?élève lui-même.

2.2.1.2 La grammaire structurale :

Vers le début des années soixante-dix, l?enseignement de la grammaire s?est renouvelé sur la base des descriptions structurales de la langue, particulièrement le distributionnalisme et le générativisme. L?orthographe s?est vue reléguée au second plan au profil de la syntaxe de la phrase, vue non plus comme une simple suite de mots mais comme une structure hiérarchique où les éléments s?emboîtent les uns dans les autres un peu à la manière des poupées gigognes. La primauté est accordée aux groupes fonctionnels(le groupe nominal sujet et le groupe verbal), leurs rapports réciproques et leur formation interne.

A la différence de la grammaire traditionnelle, la grammaire structurale, appelée aussi sémasiologique s?intéresse à dégager les particularités des groupes fonctionnels et des catégories de mots grace à des techniques de manipulation telles que l?addition, l?effacement, la substitution ou le déplacement.

Lorsque nous évoquons la grammaire structurale, il faut rappeler que c?est parce que les linguistes ont constaté que dans les langues il existe des systèmes de symboles ce qui a

permis donc au terme « structure » de prendre une place prépondérante dans l?analyse linguistique et la linguistique appliquée.

A partir de l?idée de système, d?organisation, de disposition, d?agencement, le terme « structure » s?est enrichi en linguistique appliquée du sens de « cadre » dont les éléments ont pris la forme de cases juxtaposées. Ainsi une structure devient une chaîne de cases et un exercice de grammaire structurale consiste en la manipulation de ces cases.

Parler de la grammaire structurale, c?est évoquer aussi son corollaire à savoir les exercices structuraux. Ces derniers partent de la notion de « phrase --modèle >(en anglais : modele sentence) ou de patterns (littéralement « modèle >, « patron > à partir duquel sont fabriqués des objets). La grammaire structurale d?une langue est alors conçue comme un ensemble de patterns.

En situation de classe, la répétition intensive de phrases illustrant ou actualisant le même pattern est supposée imposer celui-ci dans l?esprit de l?élève. Les exercices doivent pouvoir remplacer les explications grammaticales et rendre inutile l?apprentissage fastidieux des règles multiples.

A noter que la grammaire générative29 peut être considérée aussi comme une grammaire structurale car elle accorde un grand intérêt à la structure de la phrase et aux relations que les éléments entretiennent entre eux au sein de cette phrase.

2.2.1.3 La grammaire du sens et de l?expression :

Ce type de grammaire, nommé aussi « onomasiologique >, prend en charge la communication comme objet d?étude et non la langue en elle-même. Cette grammaire s?appuie sur des catégories sémantiques de base. En effet, pour elle, étudier les formes est nécessaire à condition de les mettre au service du sens et ce en assemblant les catégories de formes autour des catégories de sens. Il est possible qu?une même forme figure dans plusieurs catégories de sens ; comme c?est le cas des rapports de dépendance qui peuvent être exprimés d?une autre façon que l?emploi des possessifs. Ainsi, la grammaire du sens doit prendre en compte tous les usages possibles et elle doit aussi être explicative.

29 La grammaire générative transformationnelle, issue des travaux de NOAM CHOMSKY dont le projet était d?élaborer un algorithme afin de construire toutes les phrases grammaticales d?une langue.

Cette grammaire ressemblerait à une sorte de programme (un ensemble d?instructions précises permettant d?effectuer des opérations particulières). CHOMSKY se propose alors de construire une théorie de structures linguistiques sans référence à une donnée. En effet, cette théorie tend à débarrasser le locuteur de sa spécificité. CHOMSKY appelle cela « grammaire » alors qu?en réalité ce n?est qu?une espèce de « mécanisme génératif > dont la syntaxe demeure la pièce maitresse.

Si ce type de grammaire a connu un grand succès et un écho considérable c?est grace à sa théorie qui représente une conception inédite du langage, fondée sur des postulats solides, ces derniers sont présentés par trois principes : 1-la différence entre compétence' performance, 2- la distinction entre structure profonde' structure de surface et 3-les règles de réécriture.

Le leader de ce courant est PATRICK CHARAUDEAU, dans son ouvrage intitulé : « Grammaire du sens et de l?expression », affirme d?abord que le langage humain est une composante de trois éléments indissociables : le sens, l?expression, et la communication.

A ce propos, Il dit :

« Le langage est ce matériau qui permet à l'homme de construire du sens dans le monde tout en entrant en communication avec les autres. Le langage est à la fois sens, expression et communication. Il n'est pas l'un et l'autre successivement, il est les trois à la fois. »30

En outre, CHARAUDEAU nous propose d?entrer dans la grammaire par les catégories sémantiques puis de retrouver les catégories de langue sans oublier les catégories de forme dites morphologiques qui leur conviennent.

Par exemple, l?étude de l?expression de cause dépendra de la catégorie sémantique qui concerne la justification ou l?explication.

2.2.1.4 La grammaire de discours ou de texte :

Le champ de la grammaire notamment son enseignement a connu au cours des années quatre-vingt, sous l?impact de la linguistique pragmatique et de la linguistique textuelle, l?apparition d?un autre courant nouveau. Dépassant le niveau de la phrase, reconnue dans la grammaire structurale, cette grammaire tend à être transphrastique : elle met l?accent donc sur les discours longs ou les textes, considérés comme des énoncés longs. L?enseignement de ce type de grammaire vise à orienter l?attention des apprenants sur les mécanismes grammaticaux qui assurent la continuité d?un texte ainsi que son appartenance à une situation de communication.

Les règles de la cohérence textuelle de CHAROLLES31 sont un exemple pertinent qui illustre ce type de grammaire.

Néanmoins, enseigner la grammaire de texte ne veut dire en aucun cas occulter la grammaire structurale ou la grammaire de la phrase.

Sachant que la phrase est l?unité minimale d?un texte, ce type de grammaire constitue alors la base de l?apprentissage des notions grammaticales.

Ainsi, nous pouvons dire qu?il serait inadmissible de demander à un élève de produire un texte si nous ne lui avons pas auparavant appris à construire des phrases, du point de vue grammatical, acceptables.

30 CHARAUDEAU P., Grammaire du sens et de l?expression, HACHETTE Education, Paris, 1992, 859p, p.453~p520.

31 Selon CHAROLLES, tout texte cohérent doit remplir les quatre fameuses conditions ou exigences à savoir : 1-la progression, 2-la répétition, 3-la relation et 4- la non contradiction.

2.2.2 La grammaire selon sa méthode d?enseignement :

Il nous parait vital de noter que le terme « grammaire », étudié sous cet angle, doit tenir compte de la diversité de toutes les approches didactiques correspondant à un même type de grammaire. Ainsi, nous pouvons parler des grammaires au pluriel.

2.2.2.1 La grammaire normative :

Ce type de grammaire se base essentiellement sur la norme ; comme d?ailleurs son nom l?indique. Selon la grammaire normative, un énoncé est dit grammatical s?il remplit réellement le caractère d?acceptabilité.

Elle vise à former de bons locuteurs qui se conforment aux règles de bon usage.

En réalité, il existe plusieurs grammaires normatives et non une seule tout en signalant au passage la variété des approches didactiques qui se rapportent à ce type de grammaire. De là, il est possible donc d?élaborer une activité portant sur un point de langue précis de différentes manières possibles.

La grammaire normative exclut toutes les tournures les plus usitées et ne reconnaît en revanche qu?une seule façon de parler. Cependant une langue ne peut évoluer qu?en fonction de plusieurs facteurs y compris la situation sociolinguistique de ses usagers.

Privilégier une seule façon de parler risque de produire une coupure de la grammaire du milieu social dans lequel se développe cette langue.

Or, du point de vue didactique, ce type de grammaire qui favorise les règles que l?élève doit impérativement apprendre et appliquer, a montré ses limites dans la mesure où l?enseignement d?une règle ne reflète jamais la maitrise de la notion enseignée. La réalité des classes nous a révélé que, de nombreux élèves restituent parfaitement les règles apprises (accord de l?adjectif qualificatif ou l?accord sujet/verbe...) mais ils sont, malheureusement, dans l?incapacité de les mettre en application correcte face à une situation-problème donnée. Nous pouvons en déduire donc que le fait d?apprendre rigoureusement une règle ne garantit nullement son application correcte.

2.2.2.2 La grammaire descriptive :

Ce type de grammaire prend en compte les énoncés observés puis de décrire leurs règles de fonctionnement. A l?opposé de la grammaire normative, cette grammaire n?émet, en effet, aucun jugement sur ce qui est produit et n?élimine aucun usage possible. Elle tient aussi en considération les changements induits par l?évolution linguistique tout en s?abstenant de donner un privilège à une norme d?usage au détriment d?une autre.

Après avoir déduit les règles de fonctionnement, l?attention est focalisée sur la manière dont s?effectuent leurs applications et ce dans des contextes bien précis.

A ce propos, GENEVIEVE PETIOT dit :

« [...J Certains, de plus, explicitent la façon dont on peut les appliquer en produisant des énoncés oraux ou écrits, et rendent compte des changements en cours ainsi que les tendances actuelles, expliquant alors les phénomènes. »32

Introduire la grammaire descriptive au collège algérien, c?est en quelque sorte initier les élèves à l?analyse des corpus d?énoncés authentiques(réellement produits par des locuteurs) afin de dégager le type de relations que les éléments entretiennent entre eux, et de constater par la suite la diversité des usages linguistiques auxquels ils peuvent recourir. L?objectif primordial est de sensibiliser les apprenants de la variété d?usage tout en les dotant des règles qui leur permettent de repérer les énoncés respectant les normes de l?écrit ainsi que de l?opposition : oral/ écrit.

Ainsi, nous pouvons émettre le postulat suivant :

Tous les énoncés y compris ceux jugés éloignés de la norme sont analysables.

2.2.2.3 La grammaire explicative :

Cette grammaire s?intéresse aussi à l?analyse des phénomènes observés dans le but de dégager les structures sous jacentes. De là, nous pouvons la qualifier également de descriptive. Mais en plus de cela, elle prend en charge les différents processus: mentaux, cérébraux, intellectuels, psychologiques et même linguistiques sans occulter, bien entendu, les théories d?acquisition du langage.

La grammaire explicative est fondée principalement sur les recherches cognitives permettant de placer les activités de l?apprenant au coeur de ses préoccupations.

Or, la question qui se pose est comme suit :

*Est-ce qu?une grammaire explicative pourrait être scolaire ?

Si la réponse est affirmative, cette grammaire, de par sa complexité, exigera un certain niveau de maitrise de la langue afin de pouvoir l?étudier de manière scientifique, il n?en demeure pas moins donc qu?elle offre l?occasion aux enseignants d?effectuer des investigations réelles dans le domaine de l?évaluation et de la recherche des insuffisances chez leurs élèves.

Expliquer la façon dont sont produits les énoncés déviants (jugés éloignés de la norme), nous mène à nous interroger sur les diverses opérations mentales effectuées par l?apprenant et qui constituent le motif possible d?un écart pareil, d?où, tout l?intérêt donné à cette grammaire. Elle permet aussi d?agir directement sur les processus pour les remédier. Cela signifie, par conséquent, que l?enseignant ne se contentera pas de l?analyse des productions des élèves

32 GENEVIEVE P., Grammaire et linguistique, Paris, Armand Colin sedes, collection Campus linguistique, 2000, 176p, pp. 13-20, 74-80.

mais essayera d?aller au-delà, c?est-à-dire tenter de comprendre les processus cognitifs qui les ont engendrées.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand