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Le calcul de l'horreur comme instrument psychologique de prévention de la violence directe. Cas du Nord Kivu en RDC

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par Falk Litane PETEGOU
Université protestante d'Afrique Centrale (Cameroun ) - Master 2 en paix et développement 2012
  

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CHAPITRE II : IMPLEMENTATION ET EVALUATION DU CALCUL
DE L'HORREUR AU NORD KIVU

Comme tout mécanisme visant l?institution de la paix, le calcul de l?horreur présente des limites et des points forts. Aussi, une telle stratégie de construction de la paix ne saurait être viable sans une protection et encore plus sans un fonctionnement adéquat. A ce titre, nous présentons tour à tour les mécanismes de perpétuation(B) du calcul de l?horreur et une évaluation (A) y relative.

I-Les mécanismes de perpétuation du calcul de l'horreur au Nord Kivu

A-Le fonctionnement interne du calcul de l'horreur

Le calcul de l?horreur doit fonctionner à travers la constitution d?organes délibérants entre les groupes internes conflictuels. Il s?agit de créer dans chacun des cinq groupes ethniques du Nord Kivu un organe chargé d?évaluer les pertes encourues dans les violences passées et les potentielles pertes en cas d?une escalade de la violence. Constitués de personnes formées aux techniques du calcul de l?horreur à savoir l?analyse comparative et l?analyse de scénario sur l?escalade de la violence, ces groupes étudient les pertes qu?ils ont à s?investir dans l?activité belligérante et informent leur membre et le gouvernement dans une optique de dissuasion ou de non recours à la violence. Les organes du calcul de l?horreur sont constitués par des leaders de ces groupes directement impliqués dans les actes d?agression et les personnes non directement impliquées qui subissent la violence. Ceux-ci agissent chaque fois en alerte pour présenter aux protagonistes l?inutilité de recourir à la violence. Ces organes sont constitués de membres responsables et de plusieurs autres personnes pouvant s?investir dans les opérations de collecte de données via la revue documentaire et les enquêtes sur les conflits de leurs localités respectives.

Pour assurer une coordination des organes du calcul de l?horreur, les organes délibérants doivent se retrouver au sein d?une plateforme intergroupe, un réseau intergroupe afin d?échanger sur les informations obtenues. Le réseau est constitué de leaders choisis localement et appartenant aux organes délibérants. Deux principaux attributs concerneront ledit réseau : il sera chargé d?enregistrer l?état d?évolution sur la violence et les besoins des groupes afin de déterminer un cadre d?action général tout en mettant en oeuvre des projets économiquement rentables communs.

L?alerte doit se faire de manière transversale entre les différentes parties qui s?attèlent au calcul de l?horreur. Les groupes doivent informer les autres et les décideurs politiques et, ces derniers doivent en faire autant. Ceci est utile pour une collaboration dans la consolidation de la paix et, est susceptible à travers des dialogues permanents de calmer les ambitions destructeurs des parties. L?estimation dès lors intensifie le dialogue intergroupe et a deux impacts positifs sur la violence : il freine l?escalade et ouvre des voies à la négociation pacifique.

Le calcul de l?horreur a aussi une perception économique. En effet, le dialogue institué par les organes d?alerte doit être sous-tendu par la création des espaces de concertation et d?activités génératrices de revenus(AGR) intergroupes.

L?idée est ici de constituer un réseau de groupe qui se réunira au sein de l?office intergroupe d?échange sur l?alerte des conflits et l?évaluation des conséquences négatives de potentiels affrontements. Chaque groupe va apporter l?état des besoins sociaux de ses groupes cibles et élaborer un projet de financement des AGR censées améliorées leurs conditions de vie. La plus value des échanges sur l?alerte des conflits constitue ces AGR qui, ne s?opèrent pas indépendamment du réseau. Par exemple, des champs intergroupes pourront être crées, ou des micros entreprises qui vont employer des ressortissants de groupe différents. A travers la mise ensemble des forces pour la production de biens et services, des échanges relatifs à la paix s?effectueront entre les individus et, progressivement la paix et la non-violence seront une réalité.

Le mécanisme de financement des AGR se fera non par une aide internationale, mais par les bénéficiaires au sein d?un même groupe. Il est vrai, un appui international pourrait être utile, mais les ressources principales viendront des groupes internes. A ce titre, des cotisations de 01 dollar US par membre d?un groupe seront versées chaque mois auprès de l?instance d?alerte du groupe. Ces fonds serviront à financer les projets identifiés.

De manière concertée, les groupes adhérents au réseau doivent planifier des projets touchant des domaines divers et dénués de tout enchevêtrement. Chaque groupe produira ce qu?il sait le mieux faire, pour éviter toute concurrence susceptible de rehausser les antagonismes.

Le réseau intergroupe a donc une double fonction : rendre compte de la situation de paix via l?alerte précoce et, coordonner les AGR susceptibles d?occuper une forte frange des populations, diminuer les antagonismes et favoriser une insertion sociale aux individus.

Bien plus, les organes d?alerte de futures violences constitués vont s?atteler à informer via l?éducation les groupes cibles de leurs communautés sur les nuisances qui peuvent résulter

de l?escalade de la violence. Il s?agit de présenter les traumatismes qui peuvent résulter des affrontements, de préciser par des données chiffrées si obtenues de la barbarie qu?est la violence directe et de projeter des images à partir de scènes passées négativant l?usage de la violence. À ce titre, plusieurs canons se dessinent. Cet ensemble d?action peut se faire à travers les écoles, les Universités, les Eglises ainsi qu?à travers tout autre lieu de socialisation. Par exemple, des ossements humains, des photos de personnes mutilées et des images d?habitats décimés peuvent être exposés dans des musées. Ceci va renforcer l?état de peur du recours à la violence dans les prochains conflits par les belligérants. A ce stade, et, progressivement, la Paix Positive sera une réalité.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984