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Suivi par télédétection de l'évolution des formations végétales et du stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro en vue de son intégration dans le mécanisme redd+( Télécharger le fichier original )par Zana Inzan OUATTARA Institut national polytechnique Félix Houphouet-Boigny de Yamoussoukro ( Côte d'Ivoire) - Diplôme d'agronomie approfondie- Option eaux et forêts 2012 |
· Formations savanicoles Les formations savanicoles sont représentées par la savane boisée, la savane arborée et la savane arbustive. Les principales essences sont consignées dans le tableau II. Tableau II : Espèces savanicoles de la réserve de faune d'Abokouamékro
1-1-3-6- FauneLa faune originelle de la RFA était composée de très peu d'espèces : le céphalophe à flanc roux (Cephalophus rufilatus, Cephalophinae) et de maxwell (Cephalophus monticola maxwelli, Cephalophinae), l'hippopotame amphibie (Hippopotamus amphibius, Hippopotamidae), le cobe de Buffon (Kobus kob kob, Reduncinae), le Guib harnaché (Tragelaphus scriptus, Tragelaphinae), de nombreux rongeurs dont l'aulacode (Thryonomis swinderianus, Hystricidae) et divers singes dont le Patas (Erythrocebus patas, Cercopithecidae) (ACCN,1988 b). De 1988 à 1993, un repeuplement de la RFA en faune a été effectué. Plus de 750 animaux ont été introduits pour le tourisme de vision : - des éléphants (Loxodonta africana) et des rhinocéros blanc (Ceratotherium simum), tous importés d'Afrique du Sud (Figure ) ; - des cobes de Buffon (Kobus kob kob), des bubales (Alcephalus buselaphus major), des buffles (Syncerus caffer nanus var. savanensis), des hippotragues (Hippotragus equinus), des cobes Défassa (Kobus ellipsiprymnus defassa). Ces animaux furent capturés dans le parc de la Comoé et de la Marahoué. Suite à la destruction de la clôture de la réserve par les populations riveraines en 2002, des animaux se sont échappés de la réserve. 1-1-4- Milieu humainLa population riveraine de la réserve est estimée à 12 679 habitants (INS, 1998) et répartie en 22 villages dont 07 dans la zone aménagée. Ces villages sont peuplés par des Baoulés repartis en 3 tribus : - Nanaffouè dans les villages de la sous-préfecture d'Attiégouakro ; - Ahitou dans les villages de la sous-préfecture de Tiébissou ; - Fahafouè dans les villages de la sous-préfecture de Dimbokro. Les allochtones sont composés essentiellement des malinkés. Quant aux allogènes, il s'agit des Burkinabé, Béninois, Ghanéens, Maliens et Nigériens. Les populations des villages riverains d'Abokouamékro sont généralement des agriculteurs, des chasseurs et des pêcheurs. 1-2- INFORMATIONS GENERALES SUR QUELQUES CONCEPTS1-2-1- Changements climatiques1-2-1-1- DéfinitionsOn entend par «changements climatiques» des changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours des périodes comparables (CCNUCC, 1992). Pour le Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du climat, le changement climatique s'entend d'une variation de l'état du climat que l'on peut déceler par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies ou plus. Le changement climatique actuel est le fait d'une augmentation de 0,8 °C, cela peut encore aller jusqu'à plus de 1°C, mais si elle augmente au-delà de 2°C, il y a à craindre une grave catastrophe (GIEC, 2007). 1-2-1-2- Facteurs des changements climatiquesDes preuves scientifiques sans équivoque démontrent que la rapidité à laquelle se produisent actuellement les changements climatiques tient à l'augmentation des concentrations en gaz à effet de serre, en particulier du dioxyde de carbone, dans l'atmosphère (GIEC, 2007). Les gaz à effet de serre (GES) sont les constituants gazeux de l'atmosphère, tant naturels qu'anthropiques, qui absorbent et réémettent le rayonnement infrarouge (Figure 3). Les concentrations en dioxyde de carbone sont maintenant à leur niveau le plus élevé dans l'atmosphère depuis plus de 650 000 ans, et dépassent tous les autres facteurs qui contribuent aux changements climatiques (GIEC, 2007). Bien que les processus naturels puissent rejeter ces gaz dans l'atmosphère, des analyses révèlent que les gaz supplémentaires portent la signature chimique unique de la combustion du charbon et du pétrole, et non la marque de gaz rejetés par les volcans ou les geysers. En outre, les modèles climatiques montrent que les augmentations de température observées actuellement ne peuvent être expliquées que si l'on prend en compte les activités humaines. De nombreux GES interviennent dans le réchauffement climatique, dont principalement six qui figurent sur la liste du Protocole de Kyoto à savoir : - dioxyde de carbone (CO2) ; - méthane (CH4) ; - oxyde nitreux (N2O) ; - hydrofluorocarbones (HFC) ; - hydrocarbures perfluorés (PFC) ; - hexafluorure de Soufre (SF6).
Figure 3 : Description du phénomène de l'effet de serre (IPCC, 1996) 1-2-1-3- Rôle des forêts dans les changements climatiquesResponsables d'environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde (GIEC, 2007), la déforestation et la dégradation des forêts sont la troisième cause du réchauffement de la planète (Figure 4). En effet, lorsque les forêts sont converties à d'autres usages (agriculture ou élevage), soumises à l'exploitation forestière, elles libèrent le carbone stocké dans leur système sous forme de CO2 et de CH4, devenant ainsi un contributeur au réchauffement climatique. Depuis 1850, la déforestation a libérée environ 120 Gt de carbone dans l'atmosphère (FAO, 2006). Cependant, lorsque les forêts ne sont pas défrichées ou dégradées, elles séquestrent et emmagasinent du carbone. Elles sont pour cette raison considérées comme des réservoirs à carbone. On estime que les forêts du globe stockaient environ 289 gigatonnes (Gt) de carbone dans leur biomasse, 38 gigatonnes dans le bois mort et 317 gigatonnes dans les sols (couche superficielle de 30 cm) et la litière (FAO, 2010a). Les forêts apparaissent ainsi comme un outil clé d'atténuation du changement climatique.
Figure 4 : Graphique des sources d'émission anthropique de gaz à effet de serre dans le monde (GIEC, 2007) 1-2-1-4- Négociations internationales sur les changements climatiques imputables aux forêtsC'est à la suite de débats intenses, que l'on a inclus dans le Protocole de Kyoto la question des forêts, ainsi que de l'utilisation des terres, du changement d'affectation des terres et de la foresterie (FAO, 2011). Mais dans le protocole de Kyoto, la thématique de la déforestation dans les pays en voie de développement n'a pas été prise en compte (NASI et al). Le protocole de Kyoto n'autorise que les activités de boisement et de reboisement dans le cadre du Mécanisme pour un Développement Propre (MDP) (FAO, 2011). Pourtant la déforestation et les changements du couvert terrestre sont sources d'émission de 1,7 Gt de CO2 chaque année dans l'atmosphère (GIEC, 2007) ; et selon le rapport Stern (STERN, 2006), la lutte contre la déforestation est un moyen très efficient de réduire les émissions de GES. Suite à ces rapports, les négociations de la CCNUCC se sont fortement concentrées ces dernières années sur les forêts. Ainsi en 2007, lors de la 13ème conférence des parties (COP 13) de Bali, les parties à la Convention ont décidé de la mise en place d'un mécanisme REDD dans le cadre du régime climatique post 2012 (AFD, 2011). 1-2-2- Mécanisme REDD+1-2-2-1- Définition et originesREDD+ signifie Réduction des Émissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts. Cette expression a été utilisée pour la première fois dans sa forme abrégée RED (Réduction des émissions dues à la déforestation) lors de la 11ème Conférence des Parties des Nations Unies (COP 11) à Montréal en 2005 par ''The Coalition for Rainforest Nations'' dirigée par la Papouasie-Nouvelle-Guinée (CHARLIE et al, 2009). L'initiative de cette organisation s'inscrivait dans une logique de plaidoirie visant à promouvoir le paiement de compensations aux pays en développement qui réduiraient leur taux nationaux de déforestation (ANGELSEN, 2009). L'ajout de `Dégradation' à l'acronyme initial résulte de l'observation que la dégradation des forêts dans certains pays en développement est autant menaçante que la déforestation pour les écosystèmes forestiers (CHARLIE et al, 2009). Bien accueilli à la COP 11, le concept a été affiné, développé et adopté officiellement lors de la COP 13 à Bali, en Indonésie en 2007 sous la forme de la REDD (CCNUCC, 2007). A la suite des discussions lors de la 14ème COP à Poznan, en Pologne en 2008, il a été décidé que REDD devrait évoluer vers REDD+ pour englober toutes les initiatives pouvant accroître le potentiel d'absorption de carbone des forêts (ANGELSEN, 2009). L'insertion du signe '+' sur le sigle REDD vise à étendre ce mécanisme pour incorporer l'ensemble des opérations visant la préservation, la restauration et la gestion durable des écosystèmes forestiers. Après la clarification de son identité et de sa mission, REDD+ a gagné une importance accrue et depuis 2008, il est devenu un instrument clé pour les pays forestiers tropicaux dans les négociations sur le changement climatique menées au sein des Nations Unies (AFD, 2011). 1-2-2-2- ObjectifsL'accueil favorable de REDD+ au sein de la communauté internationale, son soutien par les bailleurs de fonds et sa promotion dans le cadre des négociations de la CCNUCC s'expliquent principalement par le rôle important des forêts (surtout tropicales) dans la régulation du climat mondial. REDD+ a comme objectif principal de réduire les émissions de carbone résultant de la déforestation dans les pays en développement (AFD, 2011). Deux grands principes sous-tendent le mécanisme REDD+ (CHARLIE et al, 2009) : - une compensation financière appropriée doit être fournie aux pays forestiers en développement en échange de leurs efforts pour préserver leurs forêts naturelles, ou participer aux initiatives de gestion forestière durable (GFD) ; - la compensation financière doit être suffisamment incitative pour ces pays, de sorte que, lorsqu'ils ont le choix entre préserver les forêts ou les défricher, ils optent pour leur conservation. 1-2-2-3- ActivitésREDD+ est un mécanisme basé sur les résultats comportant 5 activités principales (FAO, 2011) : - réduction des émissions dues au déboisement ; - réduction des émissions dues à la dégradation des forêts ; - gestion durable des forêts ; - conservation des stocks de carbone forestiers ; et - accroissement des stocks de carbone forestiers. La REDD+ est un mécanisme basé sur les résultats, les récompenses liées à la REDD+ se font donc ex-post suite à la vérification des résultats. Les résultats sont mesurés et vérifiés par rapport à un niveau de référence. 1-2-2-4- Différentes phases de la mise en oeuvre du mécanisme REDD+Il y a un consensus général dans les négociations en cours sur une approche à trois phases dans les opérations de mises en oeuvre de REDD+ (ANGELSEN et al, 2009) : · La Phase 1 ou stade préparatoire. A ce niveau les pays préparent leur stratégie nationale REDD+ en organisant des consultations multipartites, en renforçant les capacités de surveillance, de rapportage et de vérification (MRV) et en menant des activités de démonstration. · La Phase 2 considérée comme phase de « préparation plus avancée ». Les pays se concentrent sur le développement des politiques et mesures de mise en oeuvre des opérations de réduction des émissions tels que décrites dans la stratégie nationale. · La phase 3 encore appelée phase de pleine «conformité» à la CCNUCC. Au cours de cette phase, les pays forestiers tropicaux sont rémunérés exclusivement pour la quantification des réductions d'émissions et la séquestration du carbone grâce à une augmentation des capacités de stockage, attestée à partir d'une base de référence ayant fait l'objet d'un accord préalable. 1-2-2-5- Éléments techniques du mécanisme REDD+Il existe un certain nombre de questions et de difficultés techniques dans la conception et la mise en oeuvre de tout projet REDD+. Les principales questions sont l'additionnalité du projet, la définition des niveaux de références, les fuites, la permanence et la mise en place d'un système MRV (Mesure, Rapportage, Vérification). Un projet REDD+ est additionnel si les réductions des émissions réalisées par le projet n'auraient pas été possibles sans le projet. La figure ci-après présente l'exemple d'un projet additionnel.
Figure 5 : Graphique d'illustration d'un projet additionnel · Niveaux de référence (Scénario de référence) Le scénario de référence représente de façon raisonnable les émissions anthropiques issues des sources de gaz à effet de serre (GES) qui seraient produites en l'absence de projets REDD+ (Figure 6).
Figure 6 : Matérialisation du niveau de référence (RANE et PETER, 2009) Les fuites sont définies comme la variation nette des émissions anthropiques par les sources de gaz à effet de serre qui se produit en dehors du périmètre du projet, qui est mesurable et imputable à l'activité de projet. La notion de permanence renvoie à la résilience d'un projet face à des changements potentiels qui pourraient amener le carbone stocké à être rejeté à une date ultérieure. Bien que tous les secteurs aient un risque de non permanence, les projets de carbone forestier sont placés sous une surveillance particulière en raison d'une perception de risque de mauvaise gestion, d'incendies, de ravageurs, etc., pouvant conduire à la destruction de la forêt et par conséquent à des émissions de carbone. · Mesure, Rapportage, Vérification (MRV) Pour réduire de façon durable et dans les délais fixés les émissions de gaz à effet de serre liées aux forêts et remplir d'autres objectifs REDD+, il est indispensable de disposer de systèmes nationaux de MRV et de suivi pleinement opérationnels et durables. Les réductions des émissions réalisées par un projet seront certifiées au travers du processus de vérification, et à partir de ce stade, elles pourront être vendues, échangées ou retirées. Un suivi par satellite et sur le terrain devra se poursuivre tout au long du projet pour s'assurer que les réductions des émissions sont permanentes. 1-2-2-6- Marchés du carbone pour les projets REDD+A l'heure actuelle, il n'existe pas de marché règlementaire du carbone pour le mécanisme REDD+. Mais, il existe plusieurs marchés volontaires du carbone pour les projets REDD+. Sur les marchés volontaires du carbone, il existe plusieurs standards qui certifient ou ambitionnent de certifier des crédits générés par des projets REDD+. Nous distinguons deux catégories de standards : - ceux qui permettent de générer des actifs carbone exprimés en tonnes d'émissions de CO2 évitées, selon des règles et critères prédéfinis relatifs aux risques de non permanence, de non additionnalité et de fuites ainsi que sur l'évaluation de l'impact climatique net du projet. Parmi les plus connus, on mentionnera le Voluntary Carbon Standard (VCS), le Chicago Climate Exchange (CCX), le Climate Action Reserve (CAR), Plan Vivo et le American Carbon Registry (ACR). - ceux qui garantissent la qualité du projet dans son ensemble sans permettre de générer de crédits, mais en s'intéressant généralement à des dimensions connexes comme la biodiversité ou les impacts sociaux et économiques du projet : les standards de la Community, Climate and Biodiversity Alliance (CCBA) et ceux de Social Carbon. À noter qu'à l'heure actuelle : - seuls les standards CCBs et Plan Vivo ont effectivement certifié des projets REDD+ dans les pays tropicaux ; - le standard CAR a certifié des projets de gestion forestière améliorée (IFM) ; - le standard Social Carbon est prêt pour certifier les projets REDD+, mais il ne certifie que des projets qui ont déjà été certifiés par un standard carbone. Or, aucun projet REDD+ n'a été validé par un standard carbone à ce jour (à l'exception des projets Plan Vivo, mais qui génèrent des certificats Plan Vivo qui ne sont pas reconnus par Social Carbon). - le VCS est en cours de validation des méthodologies REDD+. Aucun projet REDD+ VCS n'est aujourd'hui validé. Une étude réalisée par CALMEL et al (2012), a permis d'identifier 133 projets REDD+ au niveau mondial. Et sur ces 133 projets, 80 % sont des projets REDD+ (Standard VCS) pour la plupart développés dans des pays forestiers tropicaux, et 20 % sont des projets IFM (dont 85% sont développés dans des pays de l'Annexe 1). Près de 40 % des projets REDD+ inventoriés sont situés sur le continent latino-américain. 1-3- NOTIONS GENERALES SUR LA TELEDETECTION1-3-1-Télédétection1-3-1-1- Définition et principeLa télédétection est la technique qui, par l'acquisition d'images, permet d'obtenir des informations sur la surface de la terre sans rentrer en contact direct avec celle-ci. Le principe de la télédétection est basé sur la capture et l'enregistrement de l'énergie d'un rayonnement électromagnétique émis ou réfléchi, le traitement et l'analyse de l'information et la mise en application de cette information (CCT, 2002). Il existe essentiellement deux (2) formes de télédétection : La télédétection active : elle utilise des capteurs actifs qui sont à la fois émetteurs et récepteurs (les radars, les lasers etc.) La télédétection passive : elle utilise des capteurs passifs qui sont uniquement des récepteurs (radiomètres, caméras, spectroradiomètres, etc.), la source d'énergie est le plus souvent le soleil. La figure 7 montre le processus de capture et d'enregistrement des informations en télédétection (CCT, 2007).
Figure 7 : Schéma du processus de capture et d'enregistrement des informations en télédétection (CCT, 2007) · A: une source d'énergie ou d'illumination pour illuminer la cible; · B: Interaction rayonnement et atmosphère : durant son parcours entre la source d'énergie et la cible, le rayonnement interagit avec l'atmosphère. · C : interaction avec la cible: une fois parvenue à la cible, l'énergie interagit avec la surface de celle-ci; · D : enregistrement de l'énergie par le capteur: l'énergie émise ou diffusée par la cible est captée puis enregistrée; · E : transmission, réception et traitement: l'énergie enregistrée par le capteur est transmise à une station de réception où l'information est transformée en images numériques ou photographiques. · F: interprétations et analyse: une interprétation visuelle ou numérique de l'image traitée est nécessaire pour extraire l'information que l'on veut sur la cible. · G : Application: consiste à utiliser l'information extraite de l'image pour mieux comprendre la cible, pour nous en faire découvrir de nouveaux aspects ou pour aider à résoudre un problème particulier. 1-3-1-2- Outils de télédétectionLes outils de télédétection sont les vecteurs et les capteurs. Les vecteurs sont les supports (les avions, les satellites, etc.) porteurs d'appareils de détection que sont les capteurs (CCT, 2007). Parmi les vecteurs, on peut citer les satellites tels que LANDSAT (1, 2, 3, 4, 5, 6, 7), SPOT (1, 2, 3, 4, 5), ENVISAT, TERRA, QUICKBIRD, ASTER, etc. Concernant les capteurs embarqués à bord de ces satellites on peut citer : ETM+ (Enhanced Thematic Mapper) pour LANDSAT, XS pour SPOT etc. 1-3-1-3-Domaine d'applicationLa télédétection est utilisée dans de nombreux domaines. Elle est utilisée dans les domaines de la géomorphologie, l'urbanisme, le climat, la foresterie, l'agriculture, etc. (MIDEKÜR, 2009) 1-3-1-4- Comportement spectrale de la végétationEn télédétection, le terme végétation fait référence à la chlorophylle, entre autre, le comportement spectral dépend aussi de la nature de l'espèce, la pigmentation, de la structure physiologique, du contenu en eau de la plante, du stade de développement, du taux de recouvrement et de l'état du peuplement. La figure 8, montre que la réflectance de la végétation est faible, avec un maximum de 0,55 ìm (le vert) et un minimum de 0.66 ìm (le rouge), et élevée dans le proche infrarouge avec 0.7 - 1 ìm Longueur d'ondes (micromètre) Reflectance (%)
Figure 8 : Courbe de réflectance des végétaux, sols et eaux (SOUDANI, 2006) 1-3-1-5- Télédétection en tant qu'outil de mesure de la déforestationLa technologie satellitaire nous permet d'observer la couverture forestière depuis l'espace. Elle permet de cartographier les zones écologiques et de repérer les fronts de déforestation massive ou « points chauds » de déforestation (MAYAUX et al., 2000 et 2005 ; MAYAUX et LAMBIN, 1997 ; LAMBIN et EHRLICH, 1997 ; MALINGREAU et al., 1989). La méthode d'évaluation au niveau global ou régional consiste à utiliser les images à haute résolution spatiale (Landsat, Spot, IRS) sur un échantillon de sites, et à généraliser ensuite les résultats à l'ensemble d'un continent ou d'une zone écologique par extrapolation statistique. La FAO a procédé de cette manière pour évaluer les superficies forestières et leur diminution dans les régions tropicales, en parallèle avec les inventaires forestiers nationaux (FAO, 2001a et b ; FAO, 1996). Une carte du couvert forestier de l'Afrique Centrale a été élaborée à partir de la classification d'images Landsat TM (Achard et al., 2002). Généralisée à l'ensemble de la zone intertropicale, cette approche cartographique a fait état d'une déforestation portant sur 5,8 millions d'ha en plus de 2,3 millions d'ha de forêt dégradée (Achard et al., 2002). Un état des forêts du bassin du Congo en 2008 a été publié en 2009 à la suite d'une évaluation réalisée notamment à partir de l'utilisation d'images Landsat (De Wasseige et al., 2009). A l'aide de ce type d'images, une estimation de l'évolution de la déforestation, prenant en compte les pertes et les gains de surfaces forestières entre 1990 et 2000, a été réalisée en utilisant l'approche orientée objet pour faire des classifications et produire des statistiques (Duveiller et al., 2008). CHAPITRE II :MATERIEL ET METHODES2-1- LOCALISATION DU SITE DE L'ÉTUDELe site de notre étude est la réserve de faune d'Abokouamékro. Elle est située au centre de la Côte d'Ivoire entre 6°47' et 7°00' de latitude nord et 4°55' et 5°08' de longitude ouest. Cette réserve couvre une superficie de 20 430 ha. L'étude a porté sur toute la superficie de la réserve. Cette réserve a été choisie pour cette étude car, elle est l'une des réserves qui subit des pressions anthropiques des plus élevées sur le plan national (UICN-BRAO, 2008). La figure 9 présente la localisation de la réserve.
Figure 9 : Localisation de la réserve de faune d'Abokouamékro 2-2- MATERIEL2-2-1- Données satellitaires et cartographiquesNous avons utilisé les images satellitaires suivantes : - une image LANDSAT TM de la scène 196_55 du 10/02/1989; - une image LANDSAT ETM+ de la scène 196_55 du 14/02/1999; - une image ASTER, scène 196_55 du 07/02/2011. Ces images sont dépourvues de nuages. Elles ont été prises pendant la saison sèche. Le second type de données est constitué de couches numériques du contour de la réserve, du réseau hydrographique, du réseau routier et des localités riveraines. Ces couches ont été extraites de la carte topographie au 1/500.000 de la réserve de faune d'Abokouamékro, réalisée par le BNETD en 2002. 2-2-2- Collecte de données de terrainPour réaliser l'inventaire, nous avons utilisé : - un (1) GPS (Global Positionning System) pour le levé des coordonnées des placettes ; - des fils pour la délimitation des placettes ; - un (1) ruban pour la mesure de circonférence des individus; - un (1) sécateur pour le prélèvement d'échantillons ; - des papiers journaux pour la constitution d'herbiers ; - un bloc note pour les prises de note ; - un appareil photographique pour les prises de vue. 2-2-3- LogicielsNous avons utilisé les logiciels suivants : - ENVI 4.7 (Conçu par Exelis Visual Information Solutions, Boulder, CO 80301, USA), pour les traitements des images LANDSAT et ASTER ; - ARCVIEW 3.2a (Conçu par ESRI, 380 New York Street Redlands, CA, USA) ; - MAPINFO 7.5 (Conçu par Pitney Bowes Software Inc., One Global View Troy, NY, USA) pour la reproduction des cartes ; - Excel de Microsoft pour le traitement des données de terrain. 2-3- METHODES2-3-1- Evolution de la superficie des formations végétales de la réservePour l'estimation de l'évolution de la superficie des formations végétales de la réserve de faune d'Abokouamékro sur les 20 dernières années, nous avons utilisé des images LANDSAT et ASTER. Le traitement de ces images satellitaires a été fait en plusieurs étapes à savoir l'extraction de la zone d'étude, la composition colorée, la classification, la dégradation des images et enfin l'élaboration des cartes thématiques (Figure 12). 2-3-1-1- Traitement des images avant les travaux de terrain· Extraction de la zone d'étude La RFA a été extraite de la scène complète de 185 km sur 185 km de l'image du satellite LANDSAT. L'extraction a été faite pour avoir une zone plus restreinte à partir de points proches des limites de la réserve dont les coordonnées UTM sont (X=263000 ; Y=774000) et (X=288000 ; Y=751000). La composition colorée a consisté à combiner des informations que contiennent trois bandes en les affichant simultanément dans les trois couleurs primaires, rouge, vert et bleu. L'objectif visé par cette opération est d'avoir une synthèse d'informations en vue de faire une bonne discrimination des types de formations végétales. Pour l'étude des différentes caractéristiques de la végétation, nous avons combiné les bandes spectrales TM4, TM5 et TM3 pour l'image Landsat de 1989 et les bandes spectrales ETM+4, ETM+5 et ETM+3 pour l'image Landsat de 1999. Quant à l'image ASTER sa composition colorée a été obtenue en combinant les bandes 1, 2, 3 du visibles. · Choix des parcelles à visiter Les compositions colorées précédemment effectuées, ont permis de faire le choix des parcelles à visiter avant les travaux de terrain. Ces parcelles sont suffisamment grandes et spectralement homogènes pour être reconnaissables sur le terrain. L'accessibilité (existence de piste, point d'intrusion) a été un critère important dans le choix de ces parcelles à visiter. Ainsi 57 parcelles ont été choisies dont 37 parmi elles ont été décrites avec installation de placette, tandis que 20 autres ont été décrites sans installation de placette (inventaire itinérant). Ces sites à visiter sont répartis comme suit (Tableau III). Tableau III : Répartition des parcelles à visiter
2-3-1-2- Travaux de terrain· Taille et forme La taille des placettes utilisées est de 20 m × 20 m (Figure 10).
Figure 10 : Forme et dimension d'une placette utilisée lors de la collecte des données
· Dispositif d'inventaire Le dispositif d'inventaire à consister à mettre en place 37 parcelles de 400 m2 chacune réparties sur l'ensemble de la réserve. Ce dispositif présente la localisation des parcelles inventoriées en 2010 et celles inventoriées en 2012 (Figure 11). Dans le cadre de cette étude nous avons réalisé un inventaire forestier dans les îlots forestier et forêts galeries car aucun inventaire forestier n'avait été réalisé dans ces formations végétales. Quant à la zone savanicole, elle a été l'objet d'un inventaire forestier (KOUADIO, 2010). Nous avons donc utilisé, les données de cet inventaire pour cette étude. Les parcelles allant de 1 à 32 ont été inventoriées en 2010 et sont situées dans la zone savanicole. Les parcelles numérotées de 33 à 37 ont été inventoriées lors de la visite de terrain. Toutes ces parcelles ont été placées de manière aléatoire dans la réserve.
Figure 11 : Localisation des parcelles inventoriées dans la réserve de faune d'Abokouamékro · Collecte de données L'inventaire a consisté à identifier toutes les espèces à l'intérieur de chaque placette et à mesurer les circonférences des individus ligneux à une hauteur de 1 m 30 au dessus du sol. Les mesures des circonférences ont été effectuées à l'aide d'un ruban. La phase de mesure a été facilitée par l'absence quasi-totale de contrefort au niveau des arbres. Mais, des cas particuliers tels que la ramification des individus à moins de 1 m 30 ont été rencontrés. Pour ces cas, chaque tige issue de la ramification a été considérée comme une tige à part entière et a fait l'objet de mesure. 2-3-1-3- Traitement des images après les travaux de terrainLa classification dirigée est la procédure que nous avons utilisée pour la discrimination des formations végétales. La connaissance du terrain, nous a permis d'utiliser cette méthode. Ainsi, nous avons regroupé les pixels des différentes images en cinq classes spectralement similaires. · Evaluation de la classification Dans le cadre de notre étude, nous avons évalué la classification dirigée par la matrice de confusion à travers le calcul de la précision globale et du coefficient de Kappa. La précision globale correspond au nombre de pixels correctement classifiés pondéré par le nombre de pixels de la classe par rapport au nombre total de pixels d'entrainement et le coefficient Kappa exprime la réduction proportionnelle de l'erreur obtenue par une classification, comparée à l'erreur obtenue par une classification complètement au hasard. Pour faciliter la codification, les images classifiées LANDSAT TM 1989, LANDSAT ETM+ 1999, ASTER 2011 ont été dégradés en différents degrés de gris. Chaque degré de gris correspond à une classe bien définie. · Elaboration des cartes thématiques Le logiciel Arcview 3.2 a été utilisé pour l'élaboration des cartes. Les images dégradées dans le logiciel Envi 4.7 ont été exportées dans le logiciel Arcview. La surface de la réserve a été extraite en appliquant les limites de la RFA sur les images obtenues. Après la définition des différentes strates, on y a ajouté le réseau routier, le réseau hydrographique et les villages riverains. La dernière étape a consisté à la mise en page définissant l'échelle, la légende et le nord géographique. 2-3-2- Estimation du potentiel carbone de la réserveL'estimation du stock de carbone dans les écosystèmes forestiers requiert des estimations pour les réservoirs de carbone suivants : - au dessus du sol : arbres, lianes, végétation du sous bois, litière et bois mort ; - en dessous du sol : carbone contenu dans les racines et le sol. Dans cette étude, nous nous sommes intéressés à l'estimation de la quantité de carbone contenue dans la biomasse aérienne. 2-3-2-1- Estimation du stock de carbone contenue dans la biomasseLa quantité de carbone stockée est déduite de la quantité de la biomasse, en multipliant cette quantité de biomasse par 0,5 (BROWN, 1997). Où 0,5 désigne la teneur en carbone dans une unité de volume de biomasse. Par conséquent, le calcul de la quantité de carbone revient au calcul de la quantité de la biomasse. · Estimation de la biomasse aérienne Plusieurs méthodes sont utilisées pour l'estimation de la biomasse aérienne. Parmi ces méthodes, nous avons : - la méthode de Chave et al. (2005) : cette méthode intègre la hauteur totale de l'arbre, la densité et la hauteur de poitrine, avec 5 cm < DHP < 156 ; - la méthode de Ponce-Hernandez (2004) : elle intègre uniquement le diamètre à hauteur de poitrine, avec 1 cm < DHP < 80 cm ; - la méthode de Brown (1997). Dans cette étude, nous avons utilisé la méthode proposée par Brown pour les zones tropicales humides à longue saison sèche et adoptée par la FAO (BROWN, 1997). Cette méthode n'intègre que le diamètre à hauteur de poitrine et le domaine de ce paramètre intègre nos données issues de l'inventaire forestier. Elle s'exprime par l'équation (1). Biomasse aérienne d'un arbre (kg) = 42,69 - 12,80×DHP + 1,242×DHP2 (1) Avec 5 (cm) < DHP < 148 (cm), DHP : diamètre à hauteur de poitrine où hauteur à 1,30 m au dessus du sol. · Estimation de la biomasse souterraine Elle est en générale estimée à 17,5% de la biomasse aérienne (FEARNSIDE, 1992). · Estimation du stock de carbone contenu dans la litière Elle est en générale estimée à 7% de la biomasse aérienne (RAKOTOMARO N. J., 2002). 2-3-2-2- Estimation des émissions de CO2 de la réserveLes émissions de CO2 estimées dans cette étude proviennent de la combustion de la biomasse sur le sol et de la décomposition de la biomasse au dessus du sol. Cette estimation s'est faite en six (6) étapes selon le guide des lignes directrices du GIEC (2006) : · Étape 1 : Estimation de la biomasse issue des défrichements (E) La biomasse issue des défrichements se traduit par l'équation (2) :
Avec : E : Perte annuelle de biomasse (kilo tonnes de matière sèche : kt ms) A : Superficie dégradée annuellement dans la réserve (kilo hectares : kha) D : variation nette de la densité de biomasse (t ms/ha) = B - C B : Biomasse avant conversion (t ms/ha) = 75 t ms/ha ; C : Biomasse après conversion (t ms/ha) = 10 t ms/ha ; · Étape 2 : Estimation du carbone libéré par la combustion sur site (K) L'évaluation de l'estimation du carbone libéré par la combustion sur site reste approximative et s'exprime par l'équation (3).
Avec : K : Quantité de carbone libérée par la combustion sur site (kilo tonnes de carbone : kt C) I : Quantité de biomasse oxydée sur site (kt ms) = G × H G : Quantité de biomasse brûlée sur site (kt ms) = E × F H : Fraction de biomasse oxydée sur site = 0,9 F : Fraction de biomasse brûlée sur place = 0,55 J : Fraction de carbone de la biomasse aérienne brûlée sur site = 0,5 · Étape 3: Estimation du carbone libéré par la combustion hors site Pour estimer le carbone libéré par la combustion hors site, les valeurs par défaut ont été utilisées dans l'équation (4).
Avec : Q : Quantité de carbone libérée par la combustion hors site (kt C) P : Quantité de biomasse oxydée hors site = M × N ; O : Fraction de carbone de la biomasse aérienne brûlée hors site = 0,5 ; L : Fraction de biomasse aérienne brûlée hors site = 0,5 ; M : Quantité de biomasse brûlée hors site (kt ms) = E × L ; N : Fraction de biomasse oxydée hors site = 0,9 · Étape 4 : Estimation totale de carbone libéré par la combustion Les émissions totales de carbone libéré par la combustion s'obtiennent en faisant la somme des équations (3) et (4).
Avec: R : Total du carbone libéré sur site et hors site (kt C) · Étape 5 : Estimation du carbone libéré par la décomposition de la biomasse Le carbone libéré par la décomposition de la biomasse se traduit par l'équation (6).
Avec : I : Quantité de carbone libérée par la décomposition de la biomasse G : Quantité de biomasse laissée en décomposition = E × F H : Fraction de carbone de la biomasse aérienne = 0,5 E : Perte annuelle moyenne de biomasse au dessus du sol (kt ms) = A × D F : Fraction moyenne pour décomposition (sur 10 ans) = 0,5 A : Superficie moyenne convertie annuellement (moyenne sur 10 ans) en kha B : Biomasse avant conversion (t ms/ha) = 75 t ms/ha ; C : Biomasse après conversion(t ms/ha) = 10 t ms/ha ; D : variation nette de la densité de biomasse (t ms/ha) = B - C · Étape 6 : Émissions totales de CO2 Pour convertir le stock de carbone (C) en équivalent CO2, on multiplie cette quantité par un facteur (44/12).
Avec : D : Rejet annuel total de CO2 C : Rejet annuel total de carbone = A + B A : Rejets de carbone provenant immédiatement de la combustion (R : Quantité totale de carbone libéré) B : Émissions différées provenant de la décomposition (I : Quantité de carbone libéré par la décomposition de la biomasse) 2-3-3-Identification des facteurs de dégradationDans le cadre de cette étude, nous avons eu un entretien avec l'ex-chef secteur de la réserve de faune d'Abokouamékro dans le but de : - comprendre la gestion antérieure de la réserve ; - diagnostiquer les causes et les facteurs de la dégradation de la réserve et - localiser les différentes menaces et pressions exercées sur la réserve. L'entretien s'est déroulé en suivant les questions rédigées sur la fiche d'entretien (Annexe III) Images Landsat TM : 1989, 1999 et Image Aster 2011 ETM+: 2000 et 2001 Couche numérique du contour Extraction de la zone d'étude Composition colorée Travaux de terrain - Inventaire de la flore dans les îlots forestiers - Description des types d'occupation du sol
Classification dirigée Évaluation de la classification Stock de carbone de la réserve Carte de végétation 1989, 1999 et 2011 Figure 12 : Synthèse des traitements CHAPITRE III :RESULTATS ET DISCUSSION3-1- CARTOGRAPHIE ET EVOLUTION DES FORMATIONS VÉGÉTALES DE LA RÉSERVE3-1-1- Traitement numérique des images satellitaires3-1-1-1- Composition coloréeLes différentes compositions colorées obtenues à l'issue de traitement ont servi à la description des formations végétales et à la localisation des placettes lors des missions de terrain. La composition colorée des bandes 4, 5 et 3 (Figure 13) de l'image LANDSAT ETM+ de 1999 a permis une meilleure discrimination des types de formations végétales.
Figure 13 : Récapitulatif du traitement de l'image satellitaire ETM+ 4-5-3 La figure 13 montre que, les forêts galeries et les îlots forestiers sont caractérisés par la coloration rouge. Les savanes boisées sont caractérisées par la coloration verte. Les savanes arborées et arbustives sont caractérisées par les couleurs orange jaune ou d'une mosaïque de ces couleurs. Les feux sont identifiées sur cette composition par du bleu foncé et bleu clair. 3-1-1-2- Description des formations végétalesLes types de formations végétales rencontrées dans la réserve d'Abokouamékro sont : - les îlots forestiers : Ils existent sous forme de poche à cause de la forte pression dont elles font l'objet de la part des producteurs de charbon de bois et des exploitants agricoles. Les îlots forestiers sont situés sur les pentes des collines et certains plateaux (Figure 14). On y rencontre des espèces telles que : Aubrevillea kerstingii, Ceiba pentandra, Kaya grandifoliola. Îlot forestier
Figure 14 : Un îlot forestier sur une colline dans la réserve - les forêts galeries : Elles longent la rivière Kan et ses affluents qui servent de pare-feu naturel dans la réserve (Figure 15). Dans ces formations végétales, la strate arborée est fermée avec un recouvrement qui peut atteindre 70 à 90 %. Le sous bois herbacé est peu dense. Certaines espèces fréquentes dans ces formations végétales sont Carapa procera, Costusofer sp , Cola cordifolia, Elaeis guineensis
Figure 15 : Une forêt galerie dans la réserve - Les savanes boisées: Les savanes boisées sont globalement constituées de 3 strates (Figure 16). La strate ligneuse supérieure est composée d'arbres peu dense et pouvant atteindre 15 à 20 m. La deuxième strate située entre 5 m et 10 m de hauteur est dense. La troisième strate est composée d'herbacées qui peuvent atteindre 50 cm de hauteur. Le recouvrement de la strate ligneuse peut atteindre 20 à 40%. Quelques espèces fréquentes dans ces zones sont Borassus aethiopum, Daniellia oliveri, Ficus platyphilla et Lophira lanceolata. Dans cette étude, les îlots forestiers et forêts galeries dégradées ont été considérées comme des savanes boisées.
Figure 16 : Une savane boisée dans la réserve - Les savanes arborées : Les savanes arborées sont constituées de 2 strates. La strate supérieure est constituée d'arbres disséminés parmi le tapis graminéen et peut atteindre 8 à 15 m de hauteur (Figure 17). Le recouvrement de cette strate peu atteindre 10 à 20%. La strate inférieure est constituée de végétation herbacée pouvant atteindre 1 m de hauteur. Au niveau de la strate ligneuse, on trouve fréquemment les espèces telles que : Borassus aethiopum , Chromolaena odorata (L.) R. M. King & H. Rob.(Asteraceae), Ficus sur Forsk. (Moraceae) et Terminalia glaucescens Planch. ex Benth. - les savanes arbustives : Elles sont globalement constituées de 2 strates (Figure 18). La strate supérieure est composée d'arbres et d'arbustes qui peuvent atteindre 7 m de hauteur. Cette strate ligneuse peut avoir un recouvrement de 5 à 15%. La strate inférieure est constituée de graminées de plus d'un (1) mètre de hauteur. Les savanes arbustives sont en général les plus parcourues par les feux de brousse. Quelques espèces fréquentes dans ces zones sont Borassus aethiopum, Borreria scabra (Schumach & Thonn.) K. Schum. (Rubiaceae), Cochlospermum planchonii Hook. f. (Cochlospermaceae), Elymandra androphila, Piliostigma thonningii . Figure 17 : Savane arborée dans la réserve
Figure 18 : Une savane arbustive dans la réserve 3-1-1-3- Classification dirigéeLes classifications des images LANDSAT TM de 1989, LANDSAT ETM+ de 1999 et l'image ASTER de 2011 réalisées à partir de la composition des bandes spectrales 4, 5 et 3, a permis de caractériser cinq (5) classes (Figure 19). Il s'agit de trois (3) classes de formations végétales et deux (2) classes appartenant à d'autres types d'occupation du sol que sont :
- les forêts galeries et îlots forestiers ; - les savanes boisées ; - les savanes arborées et savanes arbustives ; - les cours d'eau ; - les brulis.
Figure 19 : Classification dirigée de l'image LANDSAT ETM+ de 1999 3-1-1-4- Evaluation de la classification dirigée Les différentes classifications ont été évaluées par la matrice de confusion à travers le calcul de la précision globale de classification et du coefficient de Kappa. Les tableaux IV, V et VI indiquent que les précisions globales de classifications sont comprises entre 84,93% et 88,63%. Ces tableaux affichent dans la diagonale le pourcentage de pixels bien classés et hors diagonale le pourcentage de pixels mal classés. L'évaluation de la précision de la classification de l'image de 1989 est donnée par la matrice de confusion (Tableau IV). Tableau IV : Matrice de confusion de la classification dirigée de l'image de 1989
Précision globale = 88,18% La précision globale de la classification de l'image de 1989 est de 88,18%. Cela montre que la carte de végétation classifiée est compatible avec les réalités de terrain. Cependant quelques confusions se sont produites. Nous pouvons citer par exemple : - 8,57 % des ilots forestiers confondus à la savane boisée ; - 12,19% des brûlis confondus aux savanes arborées et arbustives. Pour l'image de 1999, la matrice de confusion consignée dans le tableau V, nous a permis d'évaluer la précision de sa classification dirigée. Tableau V : Matrice de confusion de la classification dirigée de l'image de 1999
Précision globale = 88,63% Une analyse plus fine du tableau V montre que la classe savane boisée présente de fortes confusions avec la classe forêts galeries/ilots forestiers. On observe également une confusion entre les brûlis et les savanes arborées arbustives. En d'autres termes : - 12,30% des savanes boisées ont été confondues aux îlots forestiers et forêts galeries ; - 8,52% des brûlis ont été confondus aux savanes arborées et arbustives. Quant à l'image de 2011, le tableau VI, nous renseigne sur sa matrice de confusion. Dans cette matrice, une nouvelle colonne a été ajoutée pour les autres occupations du sol (culture, sol nu). Tableau VI: Matrice de confusion de la classification dirigée de l'image de 2011
Précision globale = 84,93% L'analyse de ce tableau montre que des confusions se sont produites d'une part entre les îlots forestiers/forêts galeries et savanes boisées, entre les savanes arborées/arbustives et les brûlis. Une confusion importante s'est produite entre les savanes arborées / arbustives et la classe autre occupation du sol. Le tableau ci-dessous fait la synthèse de l'évaluation des différentes classifications dirigées. Tableau VII : Synthèse de l'évaluation des classifications dirigées
Les valeurs des précisions globales de classification des images LANDSAT TM 1989, LANDSAT ETM+ 1999 et ASTER 2011 sont proches de celles de N'GUESSAN et N'DA (2005) qui ont obtenu une précision globale de 87% en classifiant une image LANDSAT couvrant la forêt classée de Bouaflé située dans la même zone d'étude que la réserve de faune d'Abokouamékro. Les coefficients de Kappa de ces images étant compris entre 0,81 et 1, les résultats de ces classifications sont excellents selon LANDIS et KOCH (1977). En effet selon ces auteurs, le coefficient de Kappa est excellent quand il est compris entre 0,81-1; bon lorsqu'il est compris entre 0,61-0,80; et modéré entre 0,21-0,60. 3-1-2- Dynamique des formations végétales de la réserve de 1989 à 2011Les différentes classifications dirigées ont permis l'élaboration des cartes de végétation de 1989, 1999 et de 2011 (Figure 20). Cette figure montre qu'en 1989, les îlots forestiers et forêts galeries représentaient15% de la superficie de la réserve. Les savanes boisées représentaient 18% de la réserve quand 67% de cette superficie était couverte par les savanes arborées et arbustives. Les îlots forestiers et forêts galeries sont plus localisés dans la zone aménagée (Sud-est de la réserve). Dans la zone non aménagée de la réserve (nord), les forêts sont situées au bord des cours d'eau. En 1999, l'occupation du sol par les formations végétales de la réserve était de 14% pour les îlots forestiers/forêts galeries ; 17,6% pour les savanes boisées et de 68,4% pour les savanes arborées/arbustive. On observe une réduction de la couverture forestière des forêts galeries dans la partie non aménagée. En 2011. Les îlots forestiers et forêts galeries occupaient une superficie de 2 088 ha (12%). Quant aux savanes boisées, elles occupent 2 779 ha (15%). La majeure partie de la réserve était dominée par les savanes arborées et arbustives avec une superficie de 13 308 ha (73%). Les savanes herbeuses et les autres occupations du sol ont été prises en compte dans l'estimation de la superficie des savanes arborées et arbustives. Sur la carte de végétation de 2011, dans la partie non aménagée, les forêts situées au bord des cours d'eau sont fortement dégradées et donc assimilables à des zones de savanes boisées.
Année 1999 Année 2011 Année 1989
Figure 20 : Cartes de végétation des images de 1989, 1999 et 2011
L'analyse de la figure 21 fait ressortir une réduction de la superficie des îlots forestiers et forêts galeries de 15% en 1989 à 12% en 2011 soit une perte de couverture forestière de 623 hectares. La couverture végétale des savanes boisées est passée de 18% en 1989 à 15% en 2011. Par contre, on observe une augmentation de la proportion des savanes arborées et arbustives qui passe de 67% à 73%.
Figure 21 : Evolution des formations végétales de la RFA de 1989 à 2011 Cette augmentation de la superficie des savanes arborées et arbustives est concomitante à la réduction des forêts et savanes boisées. Le tableau VIII présente le taux de variation des formations végétales de la réserve entre 1989 et 2011. Tableau VIII : Taux de variation des formations végétales de la réserve entre 1989 et 2011
Cette étude montre que la réserve de faune d'Abokouamékro a connu une réduction de sa couverture forestière de l'ordre de 22,98% sur ces vingt dernières années. Cette réduction de la couverture forestière pourrait s'expliquer par les activités illégales telles que les défrichements, l'exploitation forestière, la production de charbon de bois qui se pratiquent dans la réserve. L'UICN (2008) dans son évaluation des parcs et réserves de Côte d'Ivoire a également relevé des pressions exercées sur la réserve de faune d'Abokouamékro notamment l'exploitation agricole, l'exploitation forestière et les feux de brousse. Les importantes réductions de la couverture forestière constatées entre 1999-2011 qu'entre 1989 et 1999 pourraient s'expliquer d'une part par la destruction des infrastructures de la réserve suite à la révolte des populations riveraines en 2002 (OIPR, 2009) et d'autre part par le manque de moyen matériel dont dispose le secteur Abokouamékro de l'OIPR pour la préservation de cette réserve. 3-2- FACTEURS DE DÉGRADATION DE LA RÉSERVELes pressions et menaces, révélées par les entretiens avec l'ex-chef secteur de la Réserve de Faune d'Abokouamékro et effectivement constatées sur la réserve au cours de notre visite de terrain sont : 3-2-1- Activités agricolesLes activités agricoles se pratiquent dans la partie non aménagées et dans la zone aménagée surtout dans le secteur des villages d'Abokouamékro, de Morokinkro et de Pranoua. Les défrichements s'y font au profit des cultures vivrières (igname, manioc) bien qu'il y existe des plantations de cultures pérennes notamment l'anacarde. La Figure 22 présente un champ de cultures vivrières localisé vers Morokinkro lors de la visite de terrain.
Figure 22 : Champ de cultures vivrières au sein de la réserve Lors de cette visite, nous avons relevés les coordonnées géographiques de plusieurs parcelles défrichées au sein de la réserve (Figure 23). La parcelle P54 situé a proximité d'Abokouamékro est une plantation d'anacarde qui s'étend sur une grande surface. Cette zone est considérée comme zone de fortes pressions agricoles par TOURE (2008).
Figure 23 : Exploitations agricoles au sein de la réserve en mai 2012 Les entretiens, la visite de terrain et l'étude réalisée par TOURE (2008) nous ont permis d'établir une carte des fortes, moyennes et faibles pressions agricoles (Figure 24).
Figure 24 : Zones de fortes et de faibles pressions agricoles de la RFA 3-2-2- Exploitation forestièreCette opération est observée depuis 1994 dans la zone non aménagée de la RFA, mais également, dans la partie initialement clôturée de la zone aménagée. Elle est le fait des scieurs clandestins et d'exploitants agréés ayant leurs périmètres dans les environs de la réserve. Les exploitations frauduleuses sont surtout localisées au Nord-est de la réserve à proximité du village d'Assanou (Figure 25).
Figure 25 : Exploitation frauduleuse dans la réserve (OIPR, 2007) 3-2-3- Exploitation de charbon de bois et de produits secondairesLes forêts galeries et les îlots forestiers de la réserve sont l'objet de prélèvement des essences pour la production de charbon de bois. Les charbonniers en complicité avec les riverains participent à la destruction des formations végétales de la réserve. Les produits forestiers non ligneux de la réserve ne sont pas épargnés par les riverains. Ces produits sont utilisés pour la construction des habitations ou pour divers autres usages. La figure ci-après présente un arbre abattu dans la réserve.
Figure 26 : Arbre abattu au sein de la réserve (près de Pranoua) 3-2-4- Feux de brousseLes feux précoces étaient utilisés pour renouveler le pâturage et réduire les risques de feux de brousse. Mais, depuis l'arrêt de la pratique des feux précoces après les événements de 2002, des feux de brousse pratiqués de manière incontrôlée par les populations riveraines et des transhumants sont observés sur toute l'étendue de la réserve. 3-2-5- Facteurs socio-économiquesD'après le recensement général de la population et de l'habitat (INS, 1998), la population des 22 villages riverains de la RFA a été évaluée à 14 082 dont 10 957 habitants autour de la zone non aménagée qui représente 2/3 de la superficie de la réserve. La grande proximité des villages riverains à la réserve et le manque de terres cultivables accentuent les pressions sur la réserve. 3-3- EVALUATION DU STOCK DE CARBONE DE LA RFA3-3-1- Variation des stocks de carbone en fonction des types de végétationLe tableau IX présente les valeurs du stock total de carbone évalué dans les différentes formations végétal en 2011. Les valeurs sont comprises en moyenne entre 13,69 t C/ha et 164,84 t C/ha. Ces valeurs sont en dessous du stock moyen de carbone forestier de la Côte d'Ivoire estimé à 177 t C/ha par la FAO (2011). Le tableau IX présente le stock total de carbone selon le type de formation végétal en 2011. Tableau IX: Stock de carbone de la RFA par type de formation végétale
IF/FG : Îlots forestiers/forêts galeries Sav arb/arbst : Savane arborée/arbustive Le stock total de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro en 2011 est de 700 893,64 t C soit 2 569 943,35 tonnes équivalent CO2. Les îlots forestiers et forêts galeries représentent environ 50% de ce stock de carbone. La figure 27 présente la répartition spatiale du stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro. Les parcelles P34, P17 et P12 stockent respectivement le maximum de carbones des îlots forestiers/forêts galeries, savanes boisées et savanes arborées/arbustives.
Figure 27 : Répartition spatiale du carbone de la réserve L'analyse de cette figure montre que le stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro est situé dans des îlots forestiers à proximité de Pranoua, qui est une zone où les défrichements sont importants. Si les défrichements agricoles se poursuivent dans cette zone de la réserve, son potentiel de séquestration carbone s'amenuisera au fil des ans. La figure ci-après présente les stocks de carbone de la réserve en 1989, 1999 et 2011 Années Stock de carbone (kt C) Figure 28 : Potentiel de séquestration carbone de la RFA en 1989, 1999 et 2011 L'analyse de cette figure 27, montre que le stock de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro est passé de 816,363 kt à 700,893 kt de carbone soit une réduction de 14% sur les 20 dernières années, ce qui représente une perte annuelle de 5,22 kt de carbone. 3-3-2- Evaluation des émissions annuelles de carboneLe tableau X donne les émissions annuelles de carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro en utilisant les paramètres par défaut du GIEC (2006). Comme on le constate, le rejet total annuel de carbone est de 2,1 kt C. Tableau X : Émissions annuelles de carbone de la réserve
Rejet total de CO2 = 7, 72 Gg = 7720 t CO2 Le rejet annuel de carbone obtenu selon les paramètres par défaut du GIEC (2006) correspond au quart du rejet de carbone obtenu selon les variations des formations végétales. Cette différence pourrait s'expliquer par le fait que les valeurs par défaut du GIEC ne reflètent toujours pas la réalité du terrain. CONCLUSION ET PERSPECTIVESIl ressort de cette étude, que la réserve de faune d'Abokouamékro qui ne devrait pas subir des agressions anthropiques du fait de son statut juridique a été fortement dégradée. Sa couverture forestière à été réduite de 22,98% sur ces 20 dernières années. Les défrichements agricoles, la production de charbon de bois, l'exploitation forestière et les feux de brousse ont été identifiés comme les principales causes de cette réduction. Sur la période de 1989 à 2011, la superficie de l'ensemble des îlots forestiers, forêts galeries et savanes boisées a diminuée au profit des savanes arbustives. Les îlots forestiers et forêts galeries qui ne représentent que 12% de la superficie de la réserve stockent environ 50% du stock total de la réserve. Les stocks de carbone de la réserve varient de 13,69 t C/ha à 164,84 t C/ha selon les types de formations végétales. Cette réserve a perdu 14% de son potentiel de séquestration carbone sur ces 20 dernières années. Le défi du mécanisme REDD+ dans la réserve de faune d'Abokouamékro serait d'inverser la tendance baissière de son potentiel de séquestration carbone. L'atteinte de cet objectif passe nécessairement par la réhabilitation de la réserve. Mais une politique de réhabilitation de cette réserve, qui ne prendra pas en compte les causes directes et indirectes de sa dégradation, ne donnerait pas les résultats escomptés. Des campagnes de sensibilisation doivent être menées pour expliquer l'importance de la réserve aux populations riveraines et leur montrer les différents avantages qu'elles pourront tirer de l'existence de la réserve. Par exemple, dans le cadre des activités écotouristiques certains jeunes des villages riverains pourront servir de guides touristiques. En outre, de nouvelles pratiques culturales dont l'agroforesterie doivent être vulgarisées pour l'amélioration des rendements agricoles et également pour la production de bois énergie. En somme, une stratégie de gestion durable de la réserve de faune d'Abokouamékro doit contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines. Les éventuels revenus carbone dans le cadre d'un projet REDD+, doivent servir à réaliser des activités de préservation de la réserve. Par ailleurs dans l'optique de connaître avec précision le potentiel de stockage du carbone de la réserve de faune d'Abokouamékro, il faut réaliser des études complémentaires qui prendront en compte le carbone emmagasiné dans la biomasse souterraine (racine), dans la matière organique morte (litière, bois mort) et dans le sol. Aussi faudra t-il mettre en place un système de suivi, de mesure, de notification et de vérification (S&MNV) pour le suivi des formations végétales et du stock de carbone de la réserve. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Source : GIEC, 1er groupe de travail, 2007. Annexe II : Caractéristiques des bandes spectrales ETM+ (CCT, 2002
Annexe III : Les phases du mécanisme REDD+
Annexe IV: Caractéristiques des parcelles inventoriées dans les îlots forestiers et forêts galeries
Annexe V : Les cultures pratiquées dans la réserve de la RFA
Annexe VI : Nombre d'individus en fonction des classes de circonférence
Annexe VII : Modèle de conception d'une équation allométrique Développer des équations de biomasse peut être une opération coûteuse en ressources. Des équations générales existent ; cependant pour plusieurs espèces à usages multiples, ça peut ne pas être le cas, et il vaudrait la peine aux initiateurs des projets de développer les équations de biomasse locales. Le processus de développer des équations de biomasse spécifiques aux sites et aux espèces locales comprennent les étapes suivantes. · Étape 1 : Sélectionner l'espèce végétale dominante. · Étape 2 : Sélectionner environ 30 arbres au hasard représentatifs de la gamme complète de classes de diamètre présentes ou à venir. · Étape 3 : Mesurer le DHP et la hauteur de chaque arbre. · Étape 4 : Récolter les arbres sélectionnés en les abattants. · Étape 5 : Débiter l'arbre en billots de taille appropriée pour estimer directement la masse de l'arbre vivant. · Étape 6 : Si débiter un large tronc pour le peser n'est pas faisable : - i) Estimer le volume en utilisant les données sur le diamètre aux deux extrémités du tronc et la longueur du tronc. (Volume = [ð r12 + ð r22 ] / 2 x L, où r1 et r2 = les rayons aux deux extrémités du tronc et L = la longueur du tronc.) - ii) Amasser un échantillon de bois frais qui fait la coupe transversale complète de chaque grume, estimer son volume, sécher-le au four, et mesurer sa masse sèche. Estimer la densité (g / cm3) en divisant la masse sèche par son volume. - iii) Estimer la masse du tronc en utilisant le volume et la densité du bois (Masse = Volume x Densité), et ajouter aux autres composantes (branches, feuilles, etc.) pour obtenir la masse totale de l'arbre. · Étape 7 : Développer des équations de biomasse liant les données de biomasse des arbres au diamètre de poitrine d'homme (DPH) seul, ou à la densité et à la hauteur.
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