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Les déterminants du mauvais état de santé auto- déclaré au Cameroun: une analyse à  partir des données d'ECAM 3

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par Nino Alfredo NDJONDO SANDJO
Université de Ouagadougou Institut supérieur des sciences de la population - Master en population et santé 2012
  

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CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

Ce chapitre a pour principal objectif de présenter l'univers scientifique dans lequel a été entreprise cette étude. Après la problématique et la justification de la recherche, sont abordés les objectifs, la revue de la littérature, le cadre conceptuel, les hypothèses de l'étude et la clarification conceptuelle.

I.1. Problématique et justification de la recherche

La distribution du risque de maladie et de décès dans une société est socialement structurée en fonction de la stratification des groupes sociaux. Les politiques de santé doivent aujourd'hui mettre l'accent sur la prévention de la mauvaise santé et l'amélioration de la qualité de vie au détriment du traitement de la maladie. La prévention constitue un puissant outil pour améliorer l'état de santé d'une population. Cependant, il est nécessaire de reconnaître que les effets des politiques et des programmes de prévention ne sont toujours pas homogènes pour tous les niveaux de risque et pour tous les groupes qui constituent une population. En outre, la capacité de tirer profit des interventions préventives apparait, elle aussi, comme étant liée a l'appartenance à certains groupes sociaux. Il est donc important de toujours associer l'objectif d'amélioration de la santé d'une population avec un objectif explicite de diminution des inégalités sociales de santé (Potvin et al., 2010 ; OMS, 1995 ; OMS, 2009a ; OMS, 2010).

De plus, avec l'interrelation entre la population, le développement, l'environnement et la santé, les politiques de santé ne se limitent plus à la santé stricto sensu. L'état de santé dépend de plus en plus de circonstances sociales et économiques sur lesquelles le secteur de la santé n'a que peu de prise. Les politiques de santé doivent donc permettre à chacun de réaliser son plein potentiel en matière de santé car cela le met en mesure de mener une vie économiquement et socialement productive (OMS, 1995 ; Carr, 2004 ; OMS, 2008 ; OMS, 2009a). Toutefois, la réalisation du potentiel de santé optimale nécessite l'identification et la prise en charge des déterminants de la santé. La charte d'Ottawa recommande à l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et aux autres organismes internationaux de plaider en faveur de la promotion de la santé, dans le cadre de tous les forums appropriés et d'aider les pays à établir des programmes et stratégies de promotion de la santé (OMS, 2009a ; OMS, 2010).

En ce qui concerne le Cameroun, le pays dispose d'un document de politique nationale de promotion de la santé, assorti d'un plan stratégique pour la période 2006-2011. Toutefois, la promotion de la santé demeure au niveau théorique, le concept devant mieux être compris par tous les intervenants, et la pratique axée sur la réduction des effets des déterminants de la mauvaise santé. Grâce à l'appui de l'OMS, le pays entend entre autres traiter les déterminants sociaux et économiques de la santé, à travers des politiques et des programmes qui accroissent l'équité en santé, et intègrent des approches favorables aux pauvres, respectueuses des différences entre les sexes et fondées sur les droits de l'homme. A cet effet, il s'agira d'identifier les déterminants de la santé, et s'assurer de leur prise en compte dans la formulation des politiques et stratégies de santé (OMS, 2009b ; MINEPAT, 2010).

Plusieurs études, menées dans les pays occidentaux, ont déjà démontré que l'état de santé auto-déclaré est un bon indicateur de mesure de l'état de santé des populations. En effet, l'état de santé perçu est un très bon précurseur de la morbidité et de la mortalité, en plus d'être associé à l'utilisation des soins de santé (Kaplan et al., 1996 cité par Kuaté-Defo, 2005 ; Idler et al., 2000 cité par Kuaté-Défo, 2005).

Par ailleurs, si les analyses effectuées dans la littérature sur les déterminants de l'état de santé auto-déclaré sont relativement nombreuses pour les pays en développement, celles qui s'intéressent spécifiquement aux pays africains au Sud du Sahara sont plutôt rares. En particulier, les études portant sur le Cameroun sont presque inexistantes. C'est pourquoi l'exemple du Cameroun nous a semblé intéressant pour mieux comprendre les facteurs associés au mauvais état de santé auto-déclaré. Il s'agit de savoir : Qui s'estime en mauvais état de santé au Cameroun ? Selon le niveau de vie et le sexe, quels sont les groupes sociaux qui se déclarent en mauvais état de santé ?

Nous avons choisi d'entrée de jeu de faire une étude selon le niveau de vie pour contribuer à l'élaboration des politiques et programmes de santé en faveur des pauvres. En effet, dans le cadre des stratégies nationales de réduction de la pauvreté et de l'atteinte des objectifs du millénaire pour le développement, un grand nombre de gouvernements des pays Africains (dont le Cameroun) ont porté une attention particulière aux pauvres. Autrement dit, dans le cadre de la lutte contre la pauvreté, les gouvernements devraient entre autre mettre en place des politiques et programmes en faveurs des groupes pauvres.

La deuxième stratification dans notre étude, envisagée selon le genre se justifie quand à elle par la place importante qu'occupe cette problématique dans l'élaboration des stratégies et politiques de développement. En effet, les dernières conférences internationales ont toutes inscrit à l'ordre du jour le principe de la parité entre hommes et femmes en ce qui concerne l'accès et l'allocation des ressources et les opportunités de promotion économique et sociale. Elles se sont entendues sur la relation fondamentale qui existe entre développement durable et égalité de genre. A cet effet, les gouvernements et autres organisations internationales de développement ont décidé entre autre de produire et diffuser des données et des informations ventilées par sexe aux fins de planification et d'évaluation du développement2(*).

L'intérêt de cette étude réside dans le fait que les rares travaux effectués au Cameroun ne se sont pas intéressés aux facteurs associés au mauvais état de santé perçu dans l'ensemble du pays. Ainsi, une intervention sur ces facteurs, pourrait d'une part améliorer significativement les indicateurs préoccupants de morbidité et de mortalité au sein de la population camerounaise et, d'autre part, améliorer les conditions de vie de la population dans ce pays. Par ailleurs, une connaissance plus approfondie de ces facteurs au Cameroun permettra d'aider les décideurs et les planificateurs à mieux orienter leurs stratégies de promotion de santé et de réduction des inégalités sociales en santé. Enfin, la compréhension des raisons du mauvais état de santé auto-déclaré permettrait le développement de nouvelles approches de solutions adaptées au contexte socioéconomique du Cameroun.

* 2 http://www.fao.org/docrep/003/x2919f/x2919f04.htm (Consulté le 26 janvier 2012)

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo