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Répercussions qualitatives et quantitatives des mutations agricoles récentes sur les systèmes d'irrigation traditionnels dans le bassin versant de la Vaigai- Periyar, Inde du sud

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par François Mialhe
Université Paris 7 Diderot - Master 2 environnement, milieux, techniques, sociétés 2006
  

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2.3.3 Le secteur aval et la marge littorale du bassin versant

C'est dans cet espace que le nombre et l'emprise spatiale des tanks sont les plus forts. Dans

les années 1970, on en dénombrait 1031 qui occupaient au total 16% de l'espace. La pluviométrie enregistrée en 1990 est très inégale entre les deux stations. Alors que celle de Vattanam se situe dans la moyenne, celle de Ramanathapuram est négative de deux écart-types à la moyenne. Des effets stationnels influent donc sur cette variable.

Etats de surface

TM

Surface (hectares)

ETM+

Végétation

faible activité

11172 (27%)

10098 (24%)

activité moyenne

1600 (4%)

6793 (16%)

forte activité

1850 (4%)

6192 (15%)

Sol nu

8625 (21%)

3503 (8%)

Eau

18530 (44%)

14722 (37%)

Total

41 777

41 308

52

Tableau 3 - Etats de surface dans le lit des tanks (section

Image du 29/01/1991 (cf. figure 22) aval et marge littorale)

La végétation à forte et moyenne activité chlorophyllienne se concentre dans les non-system tanks sur les sols noirs de la partie méridionale à un moment de l'année où ces sols sont gorgés d'eau. La plupart des petits tanks sont encore inondés dans la partie proche de leur digue ; ce stock n'est toutefois pas suffisant pour assurer une deuxième culture irriguée. La forme de ces tanks laisse transparaître les systèmes de pentes qui s'organisent globalement d'ouest en est, avec quelques variantes, notamment dans la partie septentrionale. Dans cette dernière, un gradient positif de remplissage affecte les tanks d'amont en aval. Ceci peut s'expliquer par des taux de sédimentation supérieurs dans les tanks en amont d'une « cascade chain ». Une même opposition affecte les tanks au sud, mais dans ce cas-ci, la différence est aussi due à la topographie, qui présente une rupture de pente discrète, mais détectable en effectuant des profils topographiques, et significative pour un milieu de plaine alluviale (Salaün, 2005). De manière générale, il est probable que les tanks positionnés sur des versants à pentes fortes soient davantage soumis au phénomène de comblement en raison du ruissellement qui s'effectue au détriment des infiltrations. C'est donc autour de ces petits tanks que la reforestation devrait être la plus active et qu'elle génèrerait, comparativement aux fonds dégagés par l'irrigation, des revenus plus importants que dans les grands tanks de plaine.

Image du 11/11/1999 (cf. figure 22)

Une distinction assez nette oppose les tanks de la partie méridionale, végétalisés et à secs, de ceux de la partie septentrionale, stockant plus d'eau et laissant apparaître les sédiments. À cette date, les tanks devraient présenter des taux de remplissage important. L'accroissement du couvert végétal durant cette phase est donc le signe d'un désintérêt social à l'encontre des tanks. Cette singularité se vérifie particulièrement sur les sols noirs, dont les caractéristiques permettent la diversification des cultures. Ces nouveaux systèmes de cultures sont aussi le résultat de stratégies individuelles et financières qui se développent au détriment des biens collectifs comme les tanks.

Afin d'appuyer cela, on peut rappeler l'importance des castes dominantes dans les organisations villageoises. Lorsque ces castes ont l'opportunité d'accroître la disponibilité de l'eau à des fins agricoles par le biais de puits, ou bien lorsqu'elles s'engagent dans la financiarisation de leurs modes de production, les institutions collectives et les paysans les plus vulnérables sont les premiers à pâtir de cette situation, qui n'est pourtant pas viable écologiquement à long terme. L'environnement physique et économique (par le biais du

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Le bassin versant de la Vaigai-Periyar, unité régionale d'analyse spatiale et sociale des tanks

capital) sont donc deux déterminants importants des stratégies agricoles. Ces dernières tendent pourtant à s'émanciper du premier déterminant, ou du moins à s'en désintéresser.

On peut relever que dans la partie nord, qui présente un relief plus marqué et des systèmes de pentes plus complexes, la situation est différente. Les tanks sont plus remplis et, dans l'ensemble peu végétalisés. Ces différences se manifestent donc comme le fruit de réponses et de pratiques différenciées de la part des populations. Il y a donc eu, entre les deux dates, une avancée significative de la végétation au détriment des zones inondées dans le sud et dans la partie centrale tandis qu'au nord, il n'y a pas eu de changements importants, hormis un stock d'eau plus important qu'on peut, en partie, attribuer à des facteurs climatiques.

La dynamique des zones inondées (cf. carte 23)

La carte suivante permet de révéler plus distinctement, à l'échelle régionale, les discontinuités spatiales et évolutives qui sont, pour l'essentiel, le résultat de processus locaux.

Le recul de l'eau a affecté de manière relativement homogène l'ensemble de l'espace étudié entre 1973 et 1991, exception fait des zones littorales. Une observation plus fine révèle des « groupes » de tanks présentant des états similaires qui s'expriment singulièrement dans la partie méridionale. Ces remarques sont biaisées par les conditions de sécheresse marquées autour des années 1990, ainsi que par les différences importantes d'une station à l'autre qui ne sont pas des éléments révélateurs d'une dynamique durable.

La carte B est bien plus représentative d'un phénomène de déclin des tanks dans leur fonction première de stockage des eaux, tout du moins dans la partie méridionale principalement. Précisons qu'à la date considérée, la mousson n'est pas encore terminée, mais qu'elle a néanmoins déversé la plus grande partie de ces précipitations. Quand bien même, la végétation présente dans le lit permet d'affirmer que la plupart des tanks vides à cette date le resteront à la fin de la mousson.

La dernière carte exprime et renforce même les hétérogénéités décrites ci-dessus. La capacité de drainage différentielle des sols peut expliquer certaines disparités à l'échelle régionale (cf. annexe 3), mais ce sont les aspects sociaux, historiques, comportementaux, politiques et technologiques qui permettront d'envisager avec plus de certitudes ces différences fondamentales.

Les évolutions structurelles du lit des tanks sont, dans l'ensemble, le reflet des dynamiques agricoles récentes qui accordent une importance croissante à la diversification des sources d'approvisionnement en eau d'irrigation au détriment de l'entretien continu des tanks. Les disparités révèlent néanmoins des degrés d'intégration variés, témoins de l'existence de certains facteurs locaux à partir desquels des stratégies diversifiées se sont développées.

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Le bassin versant de la Vaigai-Periyar, unité régionale d'analyse spatiale et sociale des tanks

Figure 22 - Cartes des états de surface du lit des tanks de la partie aval du bassin versant de la Vaigai-Periyar et de sa marge littorale

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Le bassin versant de la Vaigai-Periyar, unité régionale d'analyse spatiale et sociale des tanks

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Carte de dynamique de l'eau
des tanks â trois dates

A: dynamique du 21/01/1973 au 29/01/1991

B: dynamique du 21/01/1973 au 11/11/1999

C: dynamique du 29/01/1991 au 11/11/1999

Légende commune

Etat stationnaire

MM Recul

Avancée

Source: Landsat M55153-053. Landsat TM 142-053 81 Landsat ETM+ 142-053 Conception; Mialhe François

Figure 23 -- Carte de la dynamique de l'eau à trois dates

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Des facteurs locaux explicatifs des disparités territoriales

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire