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Suivi du système d'élevage des aulacodes au centre Songhai de Porto Novo et production et commercialisation de la viande d'aulacode et de grande morelle dans la commune de Pobè au Bénin.

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par Josias Steve ADJASSIN
Université de Parakou ( Bénin ) - Licence professionnelle en sciences agronomiques 2012
  

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2.4. RESULTATS ET COMMENTAIRES

· . Système d'élevage aulacodicole au Centre Songhaï

Tout a commencé en 1994 avec 6 mâles 20 femelles. Les 20 femelles ont été acquises grâce au Projet de Promotion d'Elevage des Aulacodes (PPEAU). Parmi les 06 mâles, 2 ont été acquis chez les éleveurs dans les communes d'Athiémé et de Bopa et les 4 autres dans les communes de Zogbodomè et d'Allada chez les éleveurs également. La structure du cheptel actuelle est présentée dans le tableau II ci-dessous.

Tableau II Structure du cheptel

CATEGORIES

EFFECTIFS

%

Mâles reproducteurs

11

8,73

Femelles reproductrices

60

47,63

Animaux en engraissement

37

29,36

Animaux sous-mère

18

14,28

TOTAL

126

100

Source : Stage du terrain 2011-2012

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Suivi du système d'élevage des aulacodes au Centre Songhaï de Porto-Novo

Concernant l'habitat des aulacodes (aulacoderie), le Centre Songhaï dispose d'un ancien bâtiment et d'un nouveau bâtiment qui est construit tout récemment. Parlant de l'ancien, à l'intérieur, les enclos sont faits au sol (figure 3 annexes) et dans le nouveau ils sont faits de façon superposée (figure 4 annexes). A l'intérieur, les enclos sont construits autour des murs. Il y a des enclos individuels de 1m2 pour les mâles et des enclos collectifs de 2 m2 pour quatre (04) femelles. Ces enclos ont une hauteur de 0,90 à 1 m et sont couverts à l'aide de bambou. Chaque enclos a deux compartiments reliés par une ouverture. Il existe un espace d'1 m environ entre les enclos pour permettre un passage lors du service du fourrage et du complément alimentaire.

I L'accouplement des aulacodes

Il existe deux modes d'accouplement chez les aulacodes : permanent (le mâle séjourne avec les femelles tout le temps) et temporaire (le mâle séjourne avec les femelles pendant 2 mois). Dans la section, la plus part des accouplements sont temporaire ; seul un est permanent. Notons que l'avantage de l'accouplement permanent est qu'on peut avoir deux (02) mises-bas par an contre 1,8 pour celui temporaire.

I Le sexage, le sevrage et la reproduction

Le sexage est le fait de différencier le mâle de la femelle à travers les appareils génitaux. Chez les aulacodes, le sexage est très facile, car dès la mis-bas on peut faire la différence entre les mâles et les femelles grâce à la distance qui séparent le pénis de l'anus (grande) chez le mâle et de la vulve à l'anus (petite) chez la femelle.

Durant notre séjour dans la section, nous avons souvent constaté qu'après la naissance le sexe ratio est beaucoup plus élevé chez le mâle que chez la femelle.

Quant au sevrage, il se fait après 45 jours d'allaitement avec un poids moyen de 600 g à 700 g. Le constat fait sur le terrain est que, avant les 45, les aulacodeaux obtiennent déjà le poids requis. Cette croissance rapide est peut être dû à l'alimentaire.

Généralement, les aulacodes mâles sont mises à la reproduction à 08 mois d'âge avec un poids moyen de 2 kg. Les femelles à 07 mois d'âge avec un poids moyen de 1,5 kg. A ce niveau, nous avons aussi constaté que, avant l'âge de reproduction, les jeunes aulacodes obtiennent ce poids moyen.

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De l'analyse de ces informations, nous pouvons dire qu'en aulacodiculture, l'âge importe très peu.

I Manipulation et dressage des aulacodes

La manipulation des aulacodes est très délicate surtout chez les mâles afin de les préparer pour la reproduction. Elle concerne trois parties :

1. 1ère partie : la queue ; l'aulacode est gardé au 2/5 de sa queue.

2. 2nde partie : la région lombaire ; l'aulacode est saisie au niveau de (hanche)

3. 3ème partie : l'épaule ; on bloque les épaules de façon à ce que ses deux pattes
antérieures soient écartées.

Les séances de manipulation et de dressage se font tôt le matin (heures avant le levé du soleil et sont essentiellement appliqués aux mâles ayant à partir de trois mois d'âge.

I Pratiques alimentaires dans la section aulacoderie

L'alimentation pratiquée dans la section aulacoderie au Centre Songhaï est essentiellement basée sur le fourrage et le complément. Le fourrage étant l'aliment de base des aulacodes, qui fournit une grande quantité d'éléments nutritifs et de fibres qui sont indispensables pour assurer une bonne digestion et éviter la diarrhée. L'affourragement n'est pas trop diversifié et il a été noté l'utilisation massive du Pennisetum purpereum comme l'on aussi remarqué Soulé (2000) et Ogouma (2004). A ce type de fourrage est associé le Panicum C1 qui est entré dans l'alimentation des aulacodes du centre il y a quelques mois. L'affouragement se fait deux fois par jour dans la section. Le tableau III montre la liste des fourrages et sous-produits agricoles et les figure 5 et 6 quant à elles, offrent une meilleure vue de ces fourrages utilisés.

L'aulacode peut également être nourri à partir des sous-produits agricoles ou agroindustriels en dehors de son régime alimentaire naturel : le complément alimentaire, qui est un apport primordial de substances nutritives, notamment de protéines qui sont indispensables à la croissance rapide des animaux. Sa composition est variable selon les ressources et ingrédients alimentaires disponibles. Dans la section, nous n'avons pas assisté à une variation de formules du complément alimentaire. De nombreux aliments peuvent être utilisés dans la composition de ce concentré et le tableau V quant à lui montre la composition en ingrédients du complément alimentaire distribué.

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Comme l'on énuméré (Codjia, 1985) et Adjanohoun (1986), l'aulacode boit peu d'eau et peut aussi se surpasser de çà ; c'est ainsi qu'au centre songhaï les aulacodes ne boivent pas d'eau car dans le fourrage distribuée régulièrement, il est contenu une quantité suffisante.

Figure 6 Panicum C1 Figure 5 Pennisetum purpureum Source : stage du terrain

Tableau III : Liste des fourrages et sous-produits agricoles utilisés pour nourrir les aulacodes dans le Centre Songhaï

Types d'aliments

Ingrédients alimentaires

Fourrages verts

Herbe de Guinée (Panicum C1)

Herbe à éléphant (Pennisetum purpureum)

Sous-produit agricole

Tiges de maïs (Zea mays)

Aliments concentrés et énergétiques

Grains de maïs (Zea mays)

Son de blé

Aliments riches en matières azotées

Tourteaux de soja

Tourteaux de palmiste

Source: Stage du terrain 2011-2012

Tableau IV: Composition en ingrédients du complément alimentaire utilisée dans la section

Ingrédients

Taux d'incorporation en %

Maïs

30

Son de blé

45

Tourteaux de palmiste

17

Tourteaux de soja

7

Coquille d'huitre

1

Sel

0,5

Source: Stage du terrain 2011-2012

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Par rapport à la quantité distribuée, il faut noter que les aulacodes mangent de jour comme de nuit. Ils sont nourris trois (03) fois par jour ; le matin à 7h, du fourrage soit le Pennisetum purpureum soit le Panicum C1, à 11h 30 du complément alimentaire et le soir à 17h 30 du fourrage soit le Pennisetum purpureum soit le Panicum C1. Mais la quantité distribuée à 17h 30 est deux (2) fois plus que celle distribuée le matin à 7h à cause de la durée qui sépare les deux affouragements (17h 30 - 7h).

Le tableau V ci-dessous indique la quantité en tige comme en gramme de fourrage et de complément alimentaire distribués dans la section aulacoderie.

Tableau V : Quantité de fourrage et de complément alimentaire distribuée

Types de fourrages/

complément alimentaire

Quantité à donner/ Etapes de croissance/jour

Jeune

Adulte

Gestante ou Allaitante

Pennisetum purpereum

1 tige de 2 m

2 à 3 tiges de 2 m

4 tiges de 2 m

Panicum C1

250 g

300g

350g

Complément alimentaire

30g

30g

30g

Source: Stage du terrain 2011-2012

Nous remarquons que la quantité des fourrages distribués varie par étape de croissance tandis que celle du complément alimentaire reste stable du fait que l'aulacode est un herbivore et rongeur.

I Affections rencontrées et méthodes de traitements

Le respect de l'hygiène est la règle d'or pour prévenir les maladies et autres affections rencontrées chez l'aulacode. Le diagnostic des affections aulacodicoles est essentiellement basé sur les symptômes observés par nous-mêmes. En effet, quelques cas d'animaux malades ont été décelés dans la section au cours de notre séjour. Les maladies courantes rencontrées et observées sont la diarrhée non infectieuse et la pneumonie infectieuse.

La prophylaxie sanitaire regroupe toutes les pratiques visant à prévenir l'apparition

des pathologies dans les élevages. Les pathologies aulacodicoles décelées sont entre autres :

- Les diarrhées

La diarrhée est traitée à titre curatif en mettant 2 g de charbon de bois dans 1 kg de complément alimentaire et ceci pendant 3 jours.

Le traitement préventif appliqué va :

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· de l'hygiène des aulacodères ;

· de la cueillette des fourrages matures (6 mois pour le pennisetum purpereum et 3 mois pour le panicum C1) et

· du séchage de ces fourrages avant l'affouragement.
·

- Maladie infectieuse : la pneumonie infectieuse

Pour la pneumonie infectieuse, elle est traitée en mettant 10 g de kalankoe crenata coupé finement dans 1 kg de complément alimentaire. A titre préventif, on sert le complément alimentaire sous forme empâté c'est-à-dire que chaque matin, on prépare une quantité de maïs concassé selon le nombre d'animaux. Cette quantité est versée dans de l'eau bouillante puis le mélange est remué pendant 2 minutes (bouillie). Ensuite, on verse la quantité de provende prévue selon le nombre d'animaux également sur la bouillie. On mélange les deux pendant 2 à 5 minutes puis on laisse refroidir pendant 30 minutes. Le service est fait dans les mangeoires des animaux à l'aide d'un poigné de main qui équivaut à 90g. Figure 7, 8 et 9 (Annexe)

Tableau VI : Traitement préventif et hygiène suivi par mois dans la section

Traitements/ Hygiène

Période

Désinfections des mangeoires

2 fois par semaines (lundi et jeudi)

Désinfections des aulacodères

2 fois par mois

Alfatrim (5g) + hépaturyl (10 g) dans 1

kg de complément alimentaire

1 fois par mois

Cueillette des fourrages matures aux

heures chaudes

Tous les jours sauf les dimanches

 

Source: Stage du terrain 2011-2012

Nonobstant l'application de ces traitements et hygiènes, deux maladies ont été recensées dans le troupeau. Parmi ces maladies, la diarrhée prédomine chez les jeunes et surtout chez les sous-mères.

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I Evaluation de quelques performances zootechniques de l'aulacodiculture au Centre Songhaï

· Evolution du cheptel

La figure I montre la variation de l'effectif de chaque étape de croissance pour 04 mois

Juin Juillet Août Septembre

80

70

60

50

40

30

20

10

0

Sous -mère

Jeune

reproducteur

Jeune

Sous -mère

reproducteur

Effectifs départs

Effectifs finitions

Figure 3 Répartition des effectifs de départs et de finitions sur les mois de Juin, Juillet, Août à Septembre

De l'analyse de la figure 2, il ressort que seul l'effectif des reproroducteurs reste stable tansdis que celui des jeunes est un plus élevé et celui des sous-mères reste instable. Cette variation se résume au fait que le taux mortalité.

Il varie en fonction du taux de mortalité surtout chez les jeunes et de la vente de ces jeunes aulacodes énumérés dans le tableau (annexe).

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· Variation du taux de mortalité par étape de croissance

La figure 2 donne un aperçu de l'évolution du taux des différentes étapes de croisssance (reproduction-jeune et sous-mère).

80 70 60 50 40 30 20 10

0

 
 
 
 

Evolution du taux de mortalité en % par étape de croissance Reproducteur

Evolution du taux de mortalité en % par étape de croissance Jeune

Evolution du taux de mortalité en % par étape de croissance Sous-mère

 

Figure 4 Evolution du taux de mortalité par étape par mois

L'analyse de la figure 4 révèle que le taux de mortalité est d'autant plus élévé chez les jeunes que chez les sous-mères.

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