WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La transparence optimale d'une banque centrale

( Télécharger le fichier original )
par Artan Itsitsa Nzamba
Université Omar Bongo de Libreville-Gabon - Master 2014
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 2 : La transparence intermédiaire comme moyen de restaurer la crédibilité des Banques centrales

Au regard de la discrétion absolue, source d'incohérence temporelle et génératrice d'un surcroît d'inflation, et de l'application rigide d'une règle monétaire, la transparence intermédiaire apparaît alors comme une « solution de secours »la plus à même de restaurer relativement rapidement la crédibilité de la politique monétaire et de contenir efficacement les tensions inflationnistes (Svensson, 2003 ; Pollin, 2005, 2008 ; Lucotte, 2012).

La restauration de la crédibilité trouve son ingrédient dans le modèle fondé sur le triptyque indépendance-transparence-responsabilité (ITR) qui s'est largement imposé comme le modèle de référence pour la gouvernance des Banques centrales (Couppey-Soubeyran, 2011). Leur autonomie y va de pairavec des exigences de concilier transparence et responsabilitédémocratique lorsque l'économie est en présence des chocs asymétriques. Le maintien de la stabilité des prix doit rester la missionfondamentale de la politique monétaire. La stabilisation conjoncturelle enest aussi un objectif capital. Les autorités monétaires ne cherchent pas àatteindre la cible d'inflation dans le court terme, mais à moyen-long terme,ce qui revient à lisser l'évolution de l'activité économique. La Banque centrale doit alors adopter un niveau intermédiaire de transparence pour faire preuve de responsabilité. La responsabilité de la politique monétaire implique une flexibilité pour réagir aux chocs asymétriques qui affecte l'économie (Cruijsen et al., 2006 ; Hoogduin et al., 2008). D'où le terme de « discrétion contrainte » employé par Bernanke et Mishkin (1997) pour caractériser le ciblage d'inflation, qui constitue pour ces auteurs une position intermédiaire entre la discrétion absolue, source d'incohérence temporelle et génératrice d'un surcroit d'inflation, et l'application rigide d'une règle monétaire.

En effet, Bernanke et Mishkin (1997) et Bernanke (2003) indiquent que l'aspect « contrainte » est lié à l'engagement en faveur d'une inflation basse, engagement quipermet d'ancrer les anticipations des agents privés tandis que l'aspect « discrétion » recouvre la liberté opérationnelle dont jouit la Banque centrale et la possibilité qu'elle a de mener à bien ses taches de stabilisation réelle. Lacontrainte n'étant plus ici représentée par la règle de politique monétaire que la Banquecentrale s'est fixée, mais simplement par la cible d'inflation qu'elle s'est engagée à atteindre à un horizon prédéterminé (Svensson, 1999 ; Heikensten, 1999 ; Goodhart, 2001 ; Pollin, 2005).

De même, selon Cukierman (2001, 2005, 2007), en gardant confidentielle l'écart de production et les signaux concernant de sévères problèmes du système financier, la Banque centrale s'assure d'un avantage stratégique vis-à-vis des agents privés et ce conduisant donc à un « niveau optimal d'ambiguïté ».

Par ailleurs, Jensen (2002) prône aussi un certain niveau optimal de transparence, résultant de l'arbitrage entre la crédibilité et la flexibilité. Il note à travers un modèle avec un comportement prospectif « forward-looking » qu'un niveau élevé de transparence est désirable pour une Banque centrale avec une faible crédibilité. Toutefois, la transparence procurera moins de flexibilité à une Banque centrale ayant une forte crédibilité. Cette forte crédibilité conduit à une dynamique déstabilisante de l'économie débouchant sur d'amples fluctuations des prix d'actifs. La Banque centrale serait alors confrontée à un « paradoxe de la crédibilité » (Blinder, 1999 ; Goodfriend, 2001 ; Viñals, 2001 ; Borio et Lowe, 2002a ; Borio, English et Filardo, 2003 ; Mésonnier, 2004).

Ce paradoxe a suscité des interrogations quant à la cohérence des objectifs de stabilité des prix et de stabilité financière généralement affichés par les Banques centrales. Ainsi, l'intégration de l'incertitude dans la stratégie de la politique monétaire par l'adoption d'une cible du niveau des prix dont la dynamique conduit à un lissage des effets d'un choc, permet à la Banque centrale de contourner le paradoxe de crédibilité et de d'ancrer efficacement les anticipations des agents économiques (Awana, 2013). Ce qui aura pour effet, la réduction efficace de l'incohérence temporelle.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon