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Contribution des nouvelles technologies de soja au bien-etre des ménages agricoles cas de la plaine de Ruzizi

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par Joseph NJONJO Assani
Université catholique de Bukavu - Licence 2013
  

Disponible en mode multipage

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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, UNIVERSITAIRE ET RECHERCHE SCIENTIFIQUE

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

UNIVERSITE CATHOLIQUE DE BUKAVU


U.C.B

BP : 285/BUKAVU

CONTRIBUTION DES NOUVELLES TECHNOLOGIES DE SOJA AU BIEN-ETRE DES MENAGES AGRICOLES

CAS DE LA PLAINE DE RUZIZI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Présenté par NJONJO ASSANI Joseph

Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme de licencié en sciences économiques

Option : Economie rurale

Directeur : Prof. Dr. MUBAGWA CIHINDA MUKO

Co-directeur : Ass. BALUKU MIKI

Année Académique 2013-2014DEDICACE

A MON PERE ET A MA MERE

ATOUS CEUX QUI N'ONT CESSE DE ME

TEMOIGNER LEUR ATTACHEMENT

REMERCIEMENTS

Ce qui est impossible à un individu devient possible grâce aux efforts réunis de plusieurs, disait John Bellers. Ainsi ce travail que nous venons d'achever à la fin de notre deuxième cycle, est le résultat de plusieurs apports.

A cet effet, nous ne pouvons pas nous passer du grand plaisir et de l'agréable devoir, d'exprimer nos louanges envers ALLAH, Maitre de l'Univers, pour de nous avoir donné la vie et le courage de commencer et de déterminer ce qu'il nous soit permis d'adresser nos sincères remerciements et d'exprimer notre gratitude au professeur MUBAGWA CHINDA MUKO ainsi qu'à l'Assistant BALUKU MIKI pour avoir accepté la direction de ce travail malgré leurs multiples occupations.

Nos remerciements s'adressent également à tout le corps scientifique de l'Université Catholique de Bukavu.

Nous exprimons aussi nos sentiments de reconnaissance envers monsieurs SHUKURU BATACOKA Alphonse, MANGOLE Dieudonné pour leurs conseils et encouragements.

Nous ne pouvons oublier nos frère, nos soeurs et oncles RUGENYEKA Nyerere Anselme ; AKILI Igor, Hassan MUKIWA, ISMAEL Hassan, SHABANI Hassan, TAMASHA Hassan et AMISSA Hassan, NTAOMBAYE Hussein, MUKIWA Hassan, nous leurs sommes également pour les soutiens financier; matériel et moral.

Mes amis SAFARI FARIALA, Eric NDIGOZA, DEBABA LUFIRA Patient, ZIGASHANE Salomon, SALEH BITENDELO Gérard, SALMA SHAGAYO, SAKINA MWADJUMA, OMBENI Innocent, Serge MBONEKUBE, GASTON MUNONGE, Madame TATU, MANGOLE DADY Cool, trouve l'expression de notre reconnaissance pour leur soutien moral.

Nous pensons également à tous Les producteurs de la plaine de la Ruzizi à leurs efforts pour répondre à nos nombreuses questions et surtout pour leur disponibilité.

Que tous mes camarades étudiants pour leur contribution et leur soutien tout au long du cursus académique, ne sentent pas oubliés.

A tous ceux dont les noms n'ont pu être cités, et qui ont participé de loin ou de prêt, d'une manière ou d'une autre, à la réalisation de ce travail, nous reconnaissons leurs contributions et leur disons un très grand merci.

LISTES DES ABREVIATIONS ET SIGLES

CTA : Coopération Technique Agricole

ACF : Action Contre la Faim

Acq. Mat. Agri. : Acquisition de matériel agricole

CEP : Centre d'Etude des Prospectives

Cons. Tel. Et trans. : Consommation des cartes prépayées pour le téléphone et transports

DSCRP : Document de Stratégie et de la Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

Educ. Des enf. : Education des enfants

Fête et cerem. : fête et cérémonie

ESOP : Entreprise de Service et Organisation des Producteurs

FIDA : Fonds International de Développement Agricole

GTx : Tropical Glycine Cross

INERA : Institut National d'Etude et Recherche Agronomique

IITA : International Institut of Tropical Agriculture

PIB : Produit Intérieur Brut

Prd. Pr necss : produits des premières nécessités

MCO : Moindre Carré Ordinaire

OGM : Organisme Génétiquement Modifié

ONG : Organisation Non Gouvernemental

RDC : République Démocratique du Congo

SENASEM : Service National de Semences

Sig. : Significativité / t : Test de Student

INTRODUCTION

Les préoccupations de la recherche agricole reposent sur le développement ainsi que la diffusion des technologies en vue d'une croissance de la production agricole, pour assurer non seulement la réduction de la pauvreté mais aussi la sécurité alimentaire (CTA, 1998). L'importance de la diffusion des nouvelles technologies agricoles est de relever les défis de la malnutrition et de sous-alimentation conduisant à la baisse de productivité de l'agriculture et susceptible de causer des pertes en vies humaines. Or, l'agriculture est la principale activité économique dans la plupart des zones rurales d'Afrique et l'indice de la pauvreté rurale est lié à sa structure et à sa productivité (FIDA, 2001). Sous d'autres cieux, en Chine notamment, l'agriculture a soutenu la croissance économique des autres secteurs contribuant à la réduction de la pauvreté et a permis d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. Ce faisant, elle est fondamentale pour la stabilité d'un pays (CEP, 2010).

Par ailleurs, dans beaucoup de pays en développement, la croissance rapide de la population, les maladies attaquant les cultures, les guerres et les graves problèmes économiques ont réduit sensiblement le niveau de vie et modifié les habitudes alimentaires(Sandrine A , 2013). Ainsi, en Afrique subsaharienne, les faibles taux d'adoption des innovations ont comme conséquence, la faible productivité des exploitations agricoles (Mabah et al., 2013).

Depuis des décennies, le secteur agricole rural congolais stagne à cause des faiblesses des moyens d'exploitation, alors que le sous financement chronique de ce secteur maintient près de 70% de la population congolaise dans la pauvreté absolue et la faim sévère. En dépit des succès probants de quelques programmes, les études et rapports indiquent que les activités du secteur agricole et rural ne sont pas adéquatement financées. Les infrastructures d'appui à la production sont dégradées et peu opérationnelles. En outre, la part du budget réservée au secteur agricole oscille entre 0 et 2%du budget national (Rigo G., 2011). De plus la filière semencière s'est effondrée avec la fermeture de plusieurs stations de l'INERA et des centres de production du SENASEM, les producteurs utilisent des « semences » tout venant, sans encadrement préventif contre les maladies (Rigo, 2011), ceci a eu comme conséquence, une baisse de productivité aggravée par l'attaque des plantes par plusieurs maladies causant inévitablement une insécurité alimentaire dans plus d'un coin du pays.

Malgré la progression du secteur agricole de 3% par an depuis 2008, ce dernier laisse planer de doutes sur ses véritables performances. Entre 2011 et 2012, sa contribution au PIB a été de 15,13% soit un progrès de 1,1% de croissance par rapport à l'année 2010. Il convient de remarquer que la production agricole n'a toujours pas décollé, suite, notamment à certaines pesanteurs d'ordre conjoncturel et structurel qui continuent à freiner son essor. Ces pesanteurs sont l'enclavement des besoins de productions ; l'inaccessibilité aux semences, le rejet des variétés améliorées ainsi que le manque de financement des activités agricoles1(*).

La province du Sud-Kivu n'est pas épargnée des problèmes susmentionnés, elle est confrontée à une situation d'insécurité alimentaire, expliquée par plusieurs facteurs. Les uns sont liés au climat, au sol, à la qualité et la quantité d'intrants, aux maladies des plantes et des animaux ; et les autres aux techniques agricoles, etc. (DSCRP, 2006). Le DSCRP régional (2005), constate dans le même sens que la production agricole de la province du Sud-Kivu ne parvient pas à assurer la sécurité alimentaire de sa propre population.

Devant ce déficit, l'introduction de la nouvelle technologie de soja pourrait répondre au besoin de résolution de la malnutrition protéique des couches les plus pauvres de la population du Sud-Kivu. La richesse en huile et en protéine de bonne qualité a suscité l'intérêt de nombreux agronomes américains et européens qui ont consacré de sérieux travaux de recherches à cette problématique non moins riche. En outre, les dérivés du soja ont rapidement trouvé des débouchés importants dans l'industrie agroalimentaire. Ce succès a eu le soutien des campagnes publicitaires qui en ont fait un aliment parfait pour les Américains, notamment pour sa capacité à réduire le risque cardio-vasculaire. Ainsi s'est créé un marché complémentaire à celui de l'alimentation animale. Aujourd'hui, dans beaucoup de pays, le soja est omniprésent dans l'alimentation industrielle et se cache sous diverse appellations : les protéines végétales texturées, les protéines végétales hydrolysées, concentration de protéines végétales, huile végétale, margarine végétale,...

Le soja, est une légumineuse apparue en chine depuis l'an 3000 avant J.C. cultivée depuis des millénaires en Extrême-Orient, et n'a été répandue que récemment dans le monde en passant par l'Amérique et l'Europe pour finalement regagner l'Afrique. Il peut contribuer à l'amélioration de la qualité alimentaire humaine, grâce à sa forte teneur en acides aminés essentiels (lysine, l'isoleucine, thréonine et méthionine) (Sandrine, 2013). Il est en outre une source de nourriture très économique et en même temps un médicament en raison de son contenu en génistéine, en produits photochimiques et en isoflavones. Il est très utile dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires, le cancer, le diabète. Il en est de même les protéines et les calories du soja qui sont actuellement utilisées pour empêcher la perte osseuse souvent associé au VIH. Son importante intervention dans la nutrition est amplifiée là où les médicaments ne sont pas disponibles. Son potentiel économique est inhérent dans une vaste gamme d'utilisations industrielles (comme agent anti corrosif, huiles essentielles, biodiesel, désinfectant, pesticides/fongicide, encre d'imprimante,...) et peut être exploité au profit des petits propriétaires agricoles, producteurs de soja.

En outre, la nouvelle technologie de la culture de Soja (version OGM) a été prometteuse en Argentine, selon un rapport de PG Economics2(*). L'impact du Soja OGM sur le revenu des agriculteurs est considérables, les agriculteurs ont réalisé d'importantes économies et ont fait plus de bénéfices (Brooks, G. et Barfoot, P., 2010).

Au Sud-Kivu, en général, et dans les milieux ruraux de la province en particulier, l'absence d'une politique agricole cohérente a eu pour conséquences, l'exode rural plaçant ainsi les producteurs agricoles devant des difficultés à satisfaire leurs besoins et a entrainé une demande alimentaire croissante des ménages urbains (Malekera, 2009).

En dépit du fait que l'Est du pays est une partie favorable à l'agriculture, le développement de cette dernière est important pour le bien-être de la population. Dans le territoire d'Uvira, la culture de manioc est la plus rependue dans les moyens plateaux (43%), le littoral (33%) et la cuvette (29%), alors que dans la plaine de la Ruzizi c'est la culture de maïs qui commence à prendre de l'ampleur (30%) (ACF, 2007). L'ampleur de la culture du maïs s'explique par le fait que la mosaïque constitue une menace principale à la culture du manioc et réduit sensiblement sa production. Cependant, devant les habitudes culturales en vogue dans la plaine de la Ruzizi, force est de constater qu'il y a lieu de diversifier les cultures. C'est dans cette perspective que les nouvelles technologies de la culture de soja ont été mises sur pieds par les différentes organisations non gouvernementales dans le but de réduire la pauvreté et l'insécurité alimentaire car, après l'introduction des variétés améliorées de soja, on a assisté à un développement de sa filière.

Ainsi, compte tenu des expériences favorables à la culture du soja dans le monde, il s'avère indispensable de poser la question suivante : L'adoption des nouvelles technologies de la culture du soja contribuerait-t-elle à l'amélioration du revenu des ménages agricoles de la plaine de la Ruzizi?

Les systèmes de production de soja utilisant les variétés améliorées pourraient présenter un meilleur rendement, susceptible d'accroitre le revenu du producteur par rapport à celui qui utilise les systèmes de production de soja traditionnels (Jacques B. et al., 2010). De façon spécifique, les variétés améliorées de la culture de soja auraient un rendement élevé et son adoption permettrait d'augmenter les revenus des ménages qui les ont adoptées et ces variétés contribueraient à l'amélioration de l'alimentation et à l'accès aux biens et services.

L'objectif principal de cette étude est d'évaluer la contribution de la nouvelle technologie de la culture de soja sur l'accès des ménages agricoles à l'alimentation et aux biens et services de base.

De façon spécifique, il s'agit de déterminer les caractéristiques des ménages agricoles, d'évaluer l'effet des nouvelles technologies sur les revenus des producteurs à travers la production et d'évaluer l'effet sur l'accès aux produits alimentaires, à la santé et même à la scolarisation des enfants.

Ce travail s'avère on ne peut plus important en ce sens qu'il vise de faire découvrir aux autorités publiques et aux entrepreneurs une filière qui peut être à mesure de contribuer efficacement à la sécurité alimentaire et améliorer le revenu de tous les intervenants dans la culture du soja grâce à des nouvelles technologies.

En vue d'atteindre l'objectif assigné à ce travail, notre étude fait recours à trois différentes techniques qui appuient deux méthodes. Il s'agit, notamment des techniques documentaires, d'observation et d'interview. Quant aux méthodes, le modèle du budget partiel ainsi que l'analyse économétrique de la régression linéaire multiple sont appliqués pour le calcul du revenu et les déterminants des facteurs influençant les dépenses de ménages agricoles. Cette partie est plus explicitée dans notre second chapitre.

Hormis l'introduction générale et la conclusion générale, nous avons réparti ce travail en trois chapitres. Le premier chapitre portant sur la revue de la littérature est scindé en deux sections : la revue théorique et la revue empirique. Le deuxième chapitre présente l'approche méthodologique dans lequel nous cernerons la démarche méthodologique ainsi que le milieu d'étude. Le troisième chapitre portera enfin sur la présentation, l'analyse et l'interprétation des données. Une conclusion mettra un terme à cette investigation.

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre s'articule autour de deux sections : la revue théorique et la revue empirique.

I.1. Revue Théorique

Cette section explore les définitions possibles de la nouvelle technologie de soja, de son importance socio-économique et bref aperçu de la culture de soja.

I.1.1. Importance du soja dans le monde et en Afrique

Le soja couvrait 102,6 millions d'ha avec une production d'environ 265 millions de tonnes, à l'échelle mondiale (FAO, 2010). Les grands producteurs de soja sont les Etats-Unis, le Brésil et l'Argentine, qui à eux même totalisent 86% de la production mondiale, suivis de l'Asie avec une production mondiale qui s'élève à 12% de la production mondiale, l'Europe à 2%, l'Afrique dont la production mondiale est de 0,6% et en fin l'Océanie dont la production mondiale était de 0,02% (FAO, 2012). En Afrique, le rendement moyen à Madagascar était de 539,5 Kg par hectare, mais au Nigéria le rendement moyen a atteint 1,1 tonne par hectare. Le rendement de soja dépend ou varie d'une lignée de soja à l'autre et selon les conditions climatiques d'un pays à l'autre (Karaboneye, 2013).

Le soja est resté longtemps une culture marginale en Afrique, ce n'est qu'en 1967 que l'IITA a fait de la recherche sur le soja et la vulgarisation des connaissances relatives à cette culture auprès de la population (Karaboneye, 2013). Il a fallu attendre jusqu'à 1970 que le l'IITA débute son programme d'amélioration de lignées africaines de soja. Ce programme, fondé sur le croisement de lignées à haute promiscuité d'origine asiatique et de lignées TGx (Tropical Glycine Cross). C'est grâce à l'IITA que le Nigéria a atteint une production de soja de 60 000 tonnes en 1985 à 285 050 tonnes en 2010 (FAO, 2012). Aujourd'hui le soja est considéré en Afrique comme une des solutions qui pourrait améliorer la qualité de l'alimentation des populations africaines. Cependant, les défis agronomiques pour implanter la culture de soja sur le continent africain sont plus grands, les efforts doivent viser à l'amélioration du rendement, à la viabilité des semences et la fertilisation ainsi qu'à l'inoculation du soja.

Ainsi, la haute production de légumineuses à graines est une caractéristique des régions qui étaient occupées par les civilisations antiques, et où du moins localement, des fortes densités démographiques se sont maintenues, avec des densités de population telles les disponibilités locales et protéines animales puissent se développer et se maintenir sur une large base de protéines végétales, la preuve en est donnée par le développement des civilisations aztèque et maya en Amérique, chez les quelles aucun animal n'était domestiqué pour sa viande et où les principales sources de protéines pour la population étaient dans l'ensemble les cultures de céréales et de légumineuses à graines(Westephal et al.,1985) .

Les légumineuses à graines forment un élément fondamental des systèmes culturaux des basses terres tropicales. Plusieurs espèces sont cultivées dans les zones tropicales sèches et humides, tant en monoculture qu'en de complexes cultures multiples et dans des systèmes de cultures avec jachère buissonnante. Leur possibilité universelle de croissance vigoureuse dans une large gamme de milieux et sur des sols pauvres sans apport complémentaire d'azote, rende les légumineuses à graines tout particulièrement avantageuses dans l'agriculture de substance (Westephal et al.,1985).

Par ailleurs, les graines sèches de soja sont utilisés de diverses façons pour l'alimentation humaine : telles que quelles, réduites en farine, sous forme de préparations diverses (sauces, soupes, galettes, etc.) ; sous formes de lait frais ou condensé, sous forme de fromage, sous forme de café, etc.

Les graines de soja contiennent de 18 à 25% de lipides, ce qui est un taux relativement faible. Malgré cela, l'huile de soja vient au premier rang mondial de toutes les huiles d'origine végétale. L'huile de soja sert à préparer : des margarines des graisses végétales, de l'huile de table, des vernis, des peintures, des savons, de l'encre d'imprimerie, de la glycérine, des lubrifiants,... grâce à son huile, le soja est une plante miracle qui n'est pas encore assez connue ( anonymes).

La farine déshuilée de soja entre pour une bonne part dans l'industrie alimentaire : biscuiterie, boulangerie, pâtisserie, pâtes alimentaires, laiterie, fromage, aliments pour enfants, aliments de régime (diabétiques).

Voici quelques compositions du lait de soja comparé au lait de vache, résumées dans le tableau ci-dessous.

Tableau 1 : composition de lait de soja comparé au de vache

Lait de soja

Lait de vache

Protéines

5,7%

Protéines

3,5%

Lipides

2,4%

Lipides

4,0%

Matières hydrocarbonées

1,4%

Matières hydrocarbonées

5,2%

Cendres

0,8%

Cendres

0,7%

Eau

8,9%

Eau

86,7%

Source : mémento de l'agronomie quatrième édition (1993)

Il ressort de ce tableau que le lait de soja a plus beaucoup d'éléments nutritifs que le lait de vache.

En outre, le soja et ses farines sont remarquables sources de vitamines B1, B2 et PP. par contre, il ne possède pas de vitamine C. on peut y remédier par consommation de germes de soja qui contiennent de la vitamine C à une dose convenable.

Le soja est surtout considéré comme un aliment protidique. C'est donc un aliment de choix pour valoriser les régimes à bases de céréales, en particulier, de base de riz (anonymes).

Ce tableau ci-dessous donne la composition moyenne des graines entières ou transformées en farine.

Tableau 2 : composition moyenne de graines entières ou transformées en farine

Denrées (100g)

Calories

Eau

Protides

Lipides

Glucides

Cendres

Graines entières sèches

335

8%

38%

18%

31,30%

4,70%

Farines entière, cuticule enlevée

357

8%

39%

21%

27,40%

4,60%

Farine particulièrement déshuilée

261

8%

46%

5%

36,20%

4,80%

Source : mémento de l'agronomie quatrième édition (1993)

Le tableau suivant donne la situation du soja du point de vue production d'huile par rapport à d'autres.

Tableau 3 : production mondiale d'huile de soja de 2001 à 2010

 

2001

2006

2008

2009

2010

UE

3114

2591

2622

2380

2378

USA

8429

9258

9055

8796

8772

Brésil

4430

5428

6266

5896

6928

Argentine

3388

6161

6024

5772

7000

Chine

3402

5965

6711

7428

8633

Monde

27836

35236

36855

36016

40181

Source : OilWold (PROLEA, 2011)

Ce tableau nous fait remarquer que l'évolution de la production d'huile croit d'une année à l'autre, ceci est favorable suite à l'adoption des nouvelles technologies (PROLEA, 2011).

Source : OilWold (PROLEA, 2011)

Ce diagramme montre la production mondiale d'huiles végétales de l'année 2010, dont la production d'huile de soja est environ de 31% par rapport à l'ensemble de la production de produits oléagineux cités. Ce pourcentage témoigne combien de fois le soja représente une source d'emploi à travers les plantations et raffineries. Par ailleurs, il contribue aussi au PIB des pays producteurs. Toutes les différentes transformations et utilisation du soja ont un effet d'entrainement en amont et en aval comme source d'emploi et des revenus pour la population. La culture peut contribuer à l'expansion et à l'intensification des activités agricoles et à l'installation des industries agro-alimentaires dans le milieu rural que dans le milieu urbain3(*).

I.1.2. Production et consommation de soja en R.D.C

L'introduction du soja en RDC date des années 1915 (Vandenput, 1981). Sa production dans ce pays répond au besoin de résolution de la malnutrition protéique des couches les plus pauvres de la population.

Contrairement à son importance dans le monde, le soja est encore une culture secondaire en RDC. Il est à noter toutefois que sa production est sans cesse croissante dans les milieux ruraux. Cet accroissement est le fruit de beaucoup de vulgarisation par les ONGs, les Associations et d'autres services spécialisés autour de la culture de soja.

Au Sud-Kivu, c'est le comité Anti-bwaki qui avait lancé la culture de soja depuis 1969 et son essor fut marqué grâce aux campagnes de vulgarisation organisées de 1970 à 1979 (Fraterne, 2002)

L'apport de protéine à un moindre coût par le soja est suffisamment connu par la population du Sud-Kivu qui pratique la culture de soja soit en association avec les céréales comme maïs ou le sorgho, ou soit en culture exclusive.

I.1.3. L'adoption de nouvelles technologies dans le secteur agricole

Dans le secteur agricole, l'innovation peut être définie comme l'introduction d'une pratique agricole nouvelle ou une modification d'une pratique traditionnelle, plus rarement l'adoption d'un comportement socio-économique (Chantran, 1972). Adams (1984) quant à lui voit l'innovation comme une nouvelle idée, une méthode pratique ou technique permettant d'accroitre de manière durable la productivité et le revenu agricole. Cette définition correspond à la perception qu'ont les exploitants agricoles, en cherchant à comprendre comment la nouveauté est rependue. Ainsi l'innovation agricole est utile quand elle atteinte une grande couche des paysans agricoles, d'où l'importance de sa diffusion auprès des agriculteurs.

Pour Samatana (1980), la diffusion est l'acheminement de l'innovation depuis le système source jusqu'au système receveur. Quant à Morvan (1991), conçoit la diffusion comme un processus par lequel une innovation se propage. Rogers (1995), concevait la diffusion comme « le procédé par lequel une innovation est transmise aux membres d'un système social à travers certaines voies de communication pendant une période de temps ». Cette définition dégage quatre éléments essentiels à savoir : l'innovation elle-même, les canaux de communication, le temps et le système social.

En particulier, Moore (Op. cit.) apporte l'éclairage intéressant sur le rythme d'adoption des nouvelles technologies par les différents groupes. L'auteur met en évidence ce qu'il désigne par « gouffre » et qu'il situe juste avant l'acception de la nouvelle technologie par la majorité précoce. Pour lui, certaines innovation franchissent le gouffre et passent dans le marché de masse en faisant, dans un premier temps, la conquête de la majorité de pragmatique puis, naturellement le reste des potentiels utilisateurs.

D'autres sombre dans le gouffre, faute de convaincre la majorité précoce ; la clé de la réussite se situant dans le passage délicat entre les visionnaires et les pragmatiques.

Dans le cas des innovations agricoles, Chambers et al. (1994) montrent que les agriculteurs ne pensent pas en termes d'adoption ou de rejet comme le font les chercheurs. L'individu cherche à prendre connaissance de cette nouveauté, de ces fonctionnalités, de ses avantages et inconvénients, puis se fait sa propres opinion de l'idée nouvelle et détermine l'attitude à observer : soit l'adoption, soit le rejet. Rogers (Op. cit) identifie deux types de cessation à savoir : la cessation de désillusions : une décision pour rejeter une idée en raison de mécontentement en ce qui concerne son exécution et la cessation de remplacement : une décision pour rejeter une idée dans le but d'adopter la meilleure. Le profil de la nouveauté, le risque à lui associer sont considérés parmi les facteurs majeurs qui influencent la décision des producteurs. En effet, plus un objet nous donne du plaisir et nous satisfait, plus nous sommes prêts à intervenir de temps pour l'acquérir (Intsama et al., 2012).

L'agriculteur qui décide d'adopter une nouvelle technologie, choisit une innovation en fonction de des caractéristiques techniques et de l'état de l'environnement selon ses caractères de choix. Fait, une innovation ne sera adoptée que lorsque les individus convaincus, compte tenu des informations dont ils disposent, de l'intérêt ou des gains qu'ils peuvent en tirer car d'après la théorie économique traditionnelle (Jevons 1875, Menger 1892, Walras 1874 cités dans Intsama et al., 2012), la rationalité de l'individu se détermine en fonction de son seul intérêt à travers la main invisible (Smith, 1776). L'adoption, de la part de ces individus n'est plus le résultat d'un processus social à proprement parler, mais une conséquence de leurs caractéristiques propres et intrinsèques.

I.2. Revues Empiriques

L'étude W. N. Allogni et al. (2004) s'intitule « impact des nouvelles technologies de la culture de niébé sur le revenu et les dépenses des ménages agricoles », avait pour but d'évaluer l'impact des nouvelles technologies du niébé sur l'accroissement de revenu des ménages agricoles et la contribution aux dépenses des producteurs. Un échantillon de 120 ménages a été sélectionné de façon stratifiée et aléatoire dans trois villages à raison de 40 ménages par villages. Le modèle de budget partiel a été utilisé pour la comparaison des rendements et la détermination des revenus des différents systèmes de culture. L'analyse de régression multiple par la méthode de moindre carrée ordinaire a permis d'évaluer les facteurs qui influencent l'utilisation des revenus. Les résultats ont montré que l'adoption des nouvelles technologies a augmenté le rendement de 20% par hectare et augmenté jusqu'à 13% des revenus nets de producteurs du niébé. Les facteurs comme le revenu net, le nombre d'épouse, le nombre de personnes en charge et celui des superficies occupées par les niébés affectent les dépenses des ménages. Les analyses d'utilisation des revenus nets issus du niébé, indiquent que les nouvelles technologies du niébé ont contribué à l'amélioration du bien-être des adoptants. C'est-à-dire les ménages qui ont utilisés les variétés améliorées et les engrais ont augmenté le rendement et les revenus.

L'étude Moréniké C. A. et al. (2012) qui s'intitule «  l'adoption et impact socio-économique de la semi-mécanisation du procédé de transformation des amandes de Karité en Beurre au Nord-Benin » avait pour objectif d'évaluer l'adoption et l'impact socio-économique de la semi-mécanisation du procédé de la transformation des amandes de Karité en Beurre au Nord-Benin. Au total d'un échantillon aléatoire stratifié de 198 productrices de Beurre de Karité a été enquêté. Un modèle probit multinomial a été estimé pour analyser les facteurs qui expliquent l'adoption de chaque type de technologie. L'approche contrefactuelle a servi du cadre d'estimation de l'impact de cette semi-mécanisation sur le revenu des transformatrices. Les résultats de cette étude ont montré que l'adoption de la mécanisation engendre une augmentation positive et significative du revenu annuel des productrices. En plus l'adoption du broyeur est influencée par la présence de l'électricité dans la localité et la disponibilité de la main d'oeuvre familiale.

L'étude de Dontsop N. M. et al. (2011) qui s'intitule « Impact of improved rice technology on income and proverty among rice ferming household in NIGERIA » montre que l'adoption du riz NERICA par l'approche du modèle d'effet moyen de traitement et des variables instrumentales par utilisation des données transversales sur un échantillon de 481 fermiers des trois grandes zones rizicoles du Nigeria, le résultats relèvent un impact positif et significatif de l'adoption des variétés NERICA sur le revenu des ménages agricoles et le bien-être mesuré par les dépenses par habitant et la réduction de pauvreté. Les résultats empiriques ont suggéré que l'adoption de variétés du riz NERICA soulève les ménages agricoles des dépenses et le revenu moyen de 4739,96 et 63771,94 Naira (monnaie Nigériane) par saison culturale. Ce revenu moyen par saison culturale a réduit la probabilité de tomber en dessous du seuil de pauvreté.

L'étude de Sandrine A. (2013), s'intitule « l'analyse de l'impact socio-économique de l'ESOP de Léo sur les producteurs de soja ». Cette étude avait comme objectif de faire une analyse comparative entre les producteurs de soja adhérents à l'ESOP et les producteurs de soja non adhérents.  Une approche des indicateurs techniques et économiques a été utilisé pour mesurer le revenu tiré de la production du soja et son utilisation dans les dépenses de ménage et le modèle Logit a été utilisé pour mesurer le niveau d'adoption de technologie L'étude a relevé que le niveau de revenu des adhérents est plus élevé que celui des non adhérents : soit 61 817 FCFA de revenu net contre 5 653 FCFA tandis que les non adhérents gagnent 1,84 FCFA en investissant 1 FCFA, les non adhérents perdent 0,11 FCFA en investissant 1FCFA. Les résultats ont montré que les adhérents à l'ESOP rentabilisent mieux le capital variable puisqu'il bénéficie des semences améliorées et d'un accompagnement technique. Au départ de ces résultats, l'étude a montré que le revenu tiré de la production du soja ont contribué à l'éducation, à l'achat des biens des premières nécessités, aux objets de ménages et au matériel agricole.

L'étude d'Allogni et al. Sandrine A. Moréniké et al. Avaient comme limites, les mesures statistiques et la capture de la taille de l'échantillon, la taille de l'échantillon utilisée était moins significative, faute de moyens. Pour l'étude de Dontsop et al. Les limites se trouvaient sur la masure de revenus tirés dans la culture de riz, les montants prescrit n'étaient qu'une estimation.

Notre étude va s'inspirer de trois approches : d'Allogni et al.,Dontsopet al. Et Sandrine A. pour mesurer la contribution des nouvelles technologies de soja aux revenu et dépenses des ménages agricoles de la Plaine de la Ruzizi.

CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE

Le présent chapitre comporte trois sections. La première porte sur la présentation du milieu d'étude, la deuxième sur les techniques de collecte de données et la troisième présente la spécification du modèle.

Section  1 : Présentation du milieu d'étude

Le territoire d'Uvira est l'un des territoires de la province du Sud-Kivu. Il couvre toute la plaine de la Ruzizi, la plaine du Nord et Nord-Ouest du Lac Tanganyika et les moyens plateaux de Mitumba qui surplombent la plaine et le lac Tanganyika. Il s'étend sur 3143 km2 avec une population estimée à 452 360 habitants (Rapport annuel 2008). Il est frontalier du Burundi, relié au Rwanda par la Ruzizi et, à la Tanzanie et à la Zambie, par le lac Tanganyika.

La plaine de la Ruzizi, zone d'étude du présent travail, est relativement représentative des réalités socio-économiques de la province du Sud-Kivu. Elle est en effet, favorable pour l'agriculture pour son autosuffisance. Elle a d'immenses potentialités agricoles, piscicoles et pastorales. L'économie de la plaine de la Ruzizi repose sur l'agriculture et l'élevage, l'agriculture est une activité importante dans les zones de notre étude et presque tout le monde s'occupe de l'agriculture (ACF, 2007). On estime que l'agriculture occupe plus de 90% de la population (Monographie du Sud-Kivu, 2010). Les cultures les plus cultivées sont le manioc, le maïs, le riz paddy, les légumes, les patates douces, le soja n'est cultivé qu'en petite quantité. Dans les activités agricoles, les femmes occupent plus moins 70% des activités.

L'élevage est aussi prospère dans cette zone. On trouve le développement du petit commerce au tour de certains marchés de la zone, qui font des échanges commerciaux avec d'autres villages de l'intérieur du pays et de l'extérieur du pays (notamment, le Burundi, et le Rwanda). Pendant la saison de pluie les paysans s'adonnent intensément à l'agriculture, mais pendant la saison sèche, les hommes s'adonnent à d'autres activités pouvant couvrir le bout du moi.

Cependant, malgré sa vaste superficie, l'accès à la terre varie d'une zone à l'autre, dans la plaine, les terres sont soit héritées, soit achetées, soit louées, soit attribuées par le chef de village, soit obtenues en métayage. De nombreux agriculteurs dans la plaine de la Ruzizi louent les terres à des grands propriétaires terriens qui n'allouent qu'une parcelle de 10 ares par agriculteur (ACF, 2007). Ces agriculteurs ne peuvent donc pas cultiver autant qu'ils le souhaiteraient.

L'hydrographie de la plaine de la Ruzizi favorable à l'agriculture, est caractérisée par plusieurs rivières d'importance variable. La plus importante d'elles est la rivière Ruzizi, reliant le Lac Tanganyika au Lac Kivu. Elle constitue la frontière naturelle entre la RDC, le Rwanda et le Burundi. Cette rivière récolte les eaux des plusieurs rivières venant des collines du Burundi et de la partie Ouest de la plaine de la Ruzizi.

Notre étude se fait dans la plaine de la Ruzizi, précisément dans trois villages : Luvungi, Lubarika et Katogota. Le choix de ces villages est dicté par le fait que les exigences écologiques de la culture de soja sont voisines de celles du maïs, une culture pratiquée depuis longtemps dans ces villages. Ces villages ont bénéficié du projet N2Africa, projet de distribution des semences améliorées de soja.

Ce tableau ci-dessous montre la répartition de ménages producteurs de soja dans les trois villages, qui constituent notre champ d'investigation dans la plaine de la Ruzizi. Cette répartition est faite sur base de sondage stratifié.

Tableau 2 : Répartition de la population de ces trois villages

Villages

Populations

Ménages

Katogota

7287

1041

Lubarika

5645

846

Luvungi

23534

3362

Total

36466

5249

Suite au manque de la statistique récente pour ces trois villages, nous avons utilisé la statistique de l'ACF de 2007 mais ramener à 3 % de la croissance démographique annuelle. Le nombre de ménages a été obtenu en divisant la population par la taille moyenne de ménage, qui est 7 personnes par ménage (Kitambala, 2010).

Section 2 : Collecte des données

Cette section présente deux points essentiels, la détermination de la taille de l'échantillon et l'enquête.

a. Détermination de la taille de l'échantillon

Suite au manque des moyens financiers et le temps, nous ne pouvons pas mener l'étude dans toute la plaine de la Ruzizi, nous avons choisi trois villages dont Katogota, Lubarika et Luvungi. Et comme nous n'avons pas les listes de tous les ménages qui cultivent le soja, ainsi, nous avons cherché à déterminer la taille de l'échantillon, en s'appuyant sur les hypothèses de Cochran cité par Batumike (2014) :

- La distribution de la population suit une loi normale,

- Le degré de précision est de 95%,

- La marge d'erreur (E) est de 9%,

- La proportion des répondants (P) est de 50%,

- La proportion de non répondants (q) est de 50%.

Avec ces hypothèses, COCHRAN calcule la taille de l'échantillon de la manière suivante :

n=,

Avec no= la taille calculée à partir de ses hypothèses,

N= la population totale

La taille de notre échantillon sera alors :

n= agricultures à enquêter.

Dans les trois villages retenus dans la plaine de la Ruzizi pour notre étude, la taille de l'échantillon est repartie de la manière suivante :

Tableau 4 : Répartition de l'échantillon

Villages

Ménages

Proportion

Echantillon

Katogota

1041

19,832%

23

Lubarika

846

16,117%

19

Luvungi

3362

64,050%

74

Total

5249

100%

116

Source : nos calculs

b. Enquête

Avant d'élaborer notre questionnaire d'enquête, nous avons eu un petit entretien avec trente ménages agricoles situés dans les villages de Luvungi, Lubarika et Katogota afin de valider les variables définies dans la littérature et d'en ajouter d'autres. A l'issu de l'entretien, nous avons constaté que nous devrions retenir chaque variable qui a été citée au moins deux fois par les interviewés. En application de ce critère de sélection des variables, nous avons obtenu 6 variables. Les autres variables non citées par nos interviewés mais importantes pour cette étude ont été trouvées dans les études similaires. C'est ainsi que nous avons pu retenir pour l'estimation de notre modèle économétrique. En fin, certaines autres questions relatives au calcul du modèle du budget partiel ont été retenues.

Pour bien effectuer nos enquêtes dans la plaine de la Plaine de la Ruzizi, nous avons contacté en avance les autorités, les vulgarisateurs et chefs des Associations des paysans dans le village de Katogota, Lubarika et Luvungi. Etant donné le temps qui nous a été réservé, nous avons été obligés à sélectionner trois finalistes de l'Institut ITARA pour nous aider à mener les enquêtes dans le bref délai. Nous les avons formés de la manière dont on peut enquêter et remplir les questionnaires dans une journée.

Pour les récoltes des données, un questionnaire d'enquête de trois pages a été soumis au ménage producteur du soja. L'enquête s'est déroulée du jeudi 18 au mardi 23 décembre 2014 auprès des ménages producteurs du soja. Pour de raison méthodologique, nous avons jugé bon de commencer les enquêtes dans le village de Luvungi, qui avait plus des personnes à enquêter, puis le village de Lubarika qui était un peu loin et qui est enclavé et en fin le village de Katogota. Ainsi donc, les six jours passés au terrain ont été reparti de la manière suivante : trois jours dans le village de Luvungi, deux jours dans le village de Katogota et une journée dans le village de Lubarika. Compte tenu de contrainte du terrain, nous avons pu enquêter 115 ménages sur 116 prévues.

Pour l'analyse de données récoltées, les logiciels Excel et SPSS v20 ont été utilisés pour faciliter le traitement de données. L'analyse ont été fait par la statistique descriptive et par le l'estimation du modèle économétrique.

Section 3 : spécification des modèles

3.1. Modèle de Budget partiel

Afin de bien étudier la contribution ou l'impact des nouvelles technologies de soja sur le revenu et les dépenses des ménages agricoles, nous avons fait recours au modèle de budget partiel pour déterminer les revenus des différents systèmes de culture (Meindersma J. D., 2006). Enfin, l'analyse économétrique de la régression multiple est utilisée pour évaluer les facteurs qui déterminent l'utilisation des revenus (Allogni et al., 2004).

Le revenu net est présenté mathématiquement comme:

Revenu monétaire net = Revenu Brut - Charges de production

? =

? = Revenu monétaire net

n = nombre de ménages constituant un système de culture

Qt = quantité de soja produit par période (t)

Pt = prix (CDF) d'une unité de mesure de soja à la période (t)

Qct = quantité de soja consommée par ménage agricole

Xj = quantité des facteurs de production utilisée par le producteur

Pj = prix (CDF) unitaire des facteurs de production

k = des facteurs de production

3.2. Estimation des dépenses 

L'utilisation des revenus du ménage agricole dépend des facteurs socioéconomiques (sexe, niveau d'éducation, expérience en culture de soja, taille du ménage, âge du chef de ménage) et les facteurs liés à la technologie. L'estimation des dépenses affectées à chaque domaine du bien-être des ménages (produits alimentaires, santé, acquisitions de matériels agricoles, scolarisation des enfants, infrastructures, fêtes et cérémonies) est définie par une fonction de dépense (DEP) qui se présente comme suit (Allogni et al, 2004) :

(DEP) = f(RTCS, TVU, GER, EXPCS, NIVCM, SUPER, SUPRMB, TM,AGCM )

La régression multiple de la fonction de dépense se présente sous forme d'une fonction logarithmique. L'introduction de la fonction logarithmique se justifie du fait que les variables dépenses de ménage et les recettes ont des valeurs élevées par rapport à d'autres variables d'où la présence de logarithme pour linéariser le modèle (Bourbonnais, 2009). La présence de logarithme nous évitera d'avoir le biais dans nos résultats:

LogDEP = â0+ â1Log(RTCS) + â2(TVU2) + â3SUPER) + â4(SUPEMB) +â5(TM)+ â6(GER)+ â7(EXPCS)+ â8(NIVCM) + â9(AGCM) + åi

â0 est la constante et e1, le terme de l'erreur. Les âi sont les coefficients à estimer et peuvent être interprétés directement comme coefficients des dépenses par rapport aux facteurs correspondants.

L'estimation du paramètre âi est faite par étape qui consiste à sélectionner les variables d'une certaine importance (Allogni et al., 2004). Cependant, la statistique de Student sera utilisée pour vérifier la significativité individuelle des paramètres.

3.2.1. Présentation et définitions des variables

Cette section aborde la présentation de la variable dépendante d'une part, et celle des variables indépendantes, d'autre part utilisées pour l'estimation de dépenses.

3.2.1.1. La variable dépendante :

A cet égard, la variable niveau de dépense affecté à chaque domaine du bien-être de ménage est retenu comme variable dépendante, nous nous sommes inspirés de l'étude d'Allogni et al, (2004). Cette étude a été capturée pour déterminer l'affectation de dépenses à chaque domaine du Bien-être de ménages producteurs de soja.

3.2.1.2. Les variables indépendantes.

Pour analyser les facteurs déterminants le niveau de dépense dans la plaine de la Ruzizi, nous recourons aux variables explicatives suivantes : la taille du ménage, l'âge du chef de ménage, le Niveau d'instruction du chef de ménage, Revenu net du système de culture, la superficie cultivée, l'expérience du producteur en culture de soja, superficie occupée par le soja, le genre et le type de variété (variété locale et variété améliorée).

3.2.1.3. La taille du ménage(TM)

La première constatation sur la relation entre les variables démographiques et les dépenses d'un ménage agricole est que la dépense augmente avec la taille du ménage. Dans beaucoup d'études, la taille de ménage intervient comme variable caractéristique pouvant déterminer le niveau de dépense d'un ménage agricole (Sandrine A, 2013 ; Dontsop et al., 2011 ; Allogni et al., 2004).Dans plupart des pays en voie développement, plus la taille ménage est grande plus les dépenses croissent et plus le ménage a une forte probabilité de se retrouver dans la situation de la pauvreté (FIDA, 2001). Partant de ces hypothèses, on s'attend à ce que la corrélation entre la taille du ménage el le niveau de dépense soit positive. Dans cette étude, la variable taille de ménage est quantitative.

3.2.1.4. L'âge du chef de ménage(AGCM)

L'âge du ménage est également un facteur déterminant la situation du ménage. L'expérience acquise par un chef de ménage âgé, son capital matériel et ses actions supposées responsables, jouent en faveur d'une meilleure gestion pour le ménage. Ainsi plus le chef de ménage est âgé plus le revenu est bien affecté aux dépenses du ménage (Allogni et al., 2004). A cet égard, nous nous attendons à ce que son signe soit négatif. C'est une variable quantitative.

3.2.1.5. Le niveau d'instruction du chef de ménage (NIVCM)

L'éducation joue un rôle très important dans la transmission des connaissances (Batumike, 2014). Le niveau d'éducation affecte la manière dont l'on peut utiliser le revenu (Allogni et al, 2004). Par rapport à notre milieu d'étude et des personnes enquêtées, il est supposé que plus le chef de ménage à un niveau d'instruction élevé plus il a une bonne gestion de revenu de son ménage. Cette variable est quantitative, elle affecte négativement la variable dépendante.

3.2.1.6. La recette totale de la culture de soja (RTCS)

Le revenu des agricultures étant incertain et aléatoire, pas qu'il faut attendre la période de récolte, et certains agriculteurs croient une forte probabilité d'avoir plus de production et d'autres non et finissent à s'endetter, et surtout dans la période de soudure. Dans notre étude, cette variable est utilisée pour déterminer la contribution de revenu tiré soja au bien-être des ménages agricoles. Cette variable est importante dans la mesure où le ménage fait la dépense à son niveau de revenu. Dans la présente recherche, cette variable est quantitative. Le signe attendu est positif.

3.2.1.7. La superficie cultivée par le ménage (SUPCM)

Les dépenses croit avec aussi avec la superficie de champs qu'un ménage détient. Cette variable détermine la surface totale occupée par toutes cultures du producteur, l'affectation du revenu dans les dépenses du ménage dépend de la quantité produite (Allogni et al, 2004, Sandrine, 2013). C'est une variable quantitative et le signe attendu est positif.

3.2.1.8. L'expérience du producteur en culture de soja (EXPCS)

L'expérience du producteur est une variable qui affecte le niveau de dépense, plus l'on a une expérience dans le domaine d'adoption plus l'affectation de ressource est rationnelle (Allogni et al.., 2004). C'est une variable dépendante. Le signe attendu pour cette variable est négatif

3.2.1.9. Le genre (GER)

Cette variable joue un rôle important dans notre modèle dans la mesure où les dépenses les femmes maitrisent mieux les besoins nécessaires pour le foyer que l'homme. Les femmes gèrent mieux les problèmes courant du foyer que pour arriver à couvrir les deux débout du moi.

Type de variété utilisée

Cette variable est utilisée dans notre étude comme une variable contrôle, elle détermine la part de la contribution de chaque type variété, donc la variété améliorée et la variété locale. Ainsi, le producteur qui utilise variété améliorée plus ses dépenses au sein de ménage augmente, elle est une variable qui influence positivement la variable dépense.

3.2.1.10. Superficie occupée par la culture de soja

Les études montrent que plus l'on a une grande superficie plus est le meilleur rendement (Intsama, 2012). Nous avons retenu cette variable, pas que nous avons estimé qu'elle est plus importante dans la mesure où le rendement de la production de soja dans la plaine de la Ruzizi en dépend aussi donc, et elle aurait un effet sur les dépenses de ménages. Cette variable influence la variable dépende positivement.

CHAPITRE III : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULATATS

Ce chapitre est consacré à l'analyse et interprétation des résultats des données récoltées dans trois villages qui constitués notre champs d'investigation dans la plaine de la Ruzizi, territoire d'Uvira. Toutefois, il est question de présenter en premier lieu les caractéristiques des enquêtés et en second lieu les résultats des analyses.

III.1. caractéristiques des producteurs de soja

Cette section représente les caractéristiques des ménages enquêtés.

Tableau 5 : répartition des agriculteurs selon le sexe

Ces deux tableaux compilés donnent la synthèse des caractéristiques des ménages enquêtés selon le sexe par rapport aux variétés de soja adoptées.

 Var. localeVar. amélioréeNbre.%Nbre.%Hommes1466,6672829,787Femmes733,3336670,213Totale2110094100

 
 
 

Source : nos calculs dans Excel

Ce tableau nous montre que sur 115 ménages enquêtés, seulement 21 utilisent les variétés locales, dont les femmes représentent 33.333% et 66.667% pour les hommes. Pour les variétés améliorées, les femmes représentent 70.213% et les hommes représentent 29.787% des producteurs de soja dans ces trois villages. Partant de ceci, il s'avère que les femmes ont été susceptibles d'adopter les variétés améliorées que les hommes. Parmi les raisons avancées par les hommes, est que les variétés améliorées n'apportent pas grand-chose pour le rendement que les intrants exigent beaucoup des techniques.

Tableau 6 : niveau d'instruction des producteurs

Ce tableau nous montre le niveau d'instructions des producteurs de soja selon cinq niveaux : aucun c'est-à-dire, les producteurs n'ont pas étudié, primaire, secondaire, universitaire et alphabète (ceux qui ont subi une formation d'alphabétisation).

 NombrePourcentageAucun 1513,043%Primaire3328,696%Secondaire4438,261%Universitaire108,696%Alphabète1311,304%Total115100%

 

Source : nos calculs dans Excel

L'enquête que nous avons menée dans la plaine de Ruzizi, montre que sur un total de 115 ménages enquêtés, 13,043 pourcent de chefs de ménages n'ont pas fréquenté l'école, 28.696 pourcent ont fait les études primaires, 38.261 pourcent ont fréquenté les études secondaires, 8.696 pourcent ont bénéficié des études universitaires et 11.304 sont alphabètes. Ces résultats s'expliquent par le fait qu'au niveau des producteurs, il y a plus de femmes et généralement les femmes constituent la couche la moins instruite.

Tableau 7 : répartition des enfants selon les tranches d'âge

 Nombre Pourcentageenfants plus de 15 ans16133,059%enfants moins de 15 ans32666,941%Total487100%

 

Source : nos calculs dans Excel

En se référant à ce tableau, les résultats montre que les ménages que nous avons enquêté dans ce trois villages, représentent 33.059 pourcent des enfants qui ont plus de 15 ans, ce pourcentage est significatif dans le sens où les enfants ayant plus de quinze ans sont susceptibles d'aider leurs parents dans les travaux champêtres. Donc ces enfants constituent une main-d'oeuvre familiale pour ces ménages et coût d'opportunité pour la famille.

Tableau 8 : répartition des enfants selon le sexe

 NombrepourcentageGarçons23448,049%Filles25351,951%Total487100%

 
 
 

Source : nos calculs dans Excel

Les résultats de ce tableau montrent que un total de 487 enfants des 115 ménages enquêtés dans la plaine de la Ruzizi, les filles présentent 51.951 pourcent, l'analyse pareil nous conduit à dire que ce pourcentage sont bénéfiques pour les ménages car les filles donnent un coup de main pour leurs familles surtout pour les travaux de ménage, ce qui laisse le temps aux parents de s'occuper des travaux champêtres. Outre les travaux de ménage, les filles participent aussi à certains travaux champêtres et donc elles constituent en quelque sorte la main d'oeuvre familiale pour ces ménages.

Tableau 9 : répartition des enfants scolarisés et non scolarisés

 NombrePourcentageEnfant non scolarisé23247,639Enfant scolarisé25552,361Total487100

 
 
 

Source : nos calculs dans Excel

Ces résultats montrent un taux de scolarisation de 52.361 pourcents des enfants sont scolarisés sur un total de 487 enfants de 115 ménages de notre taille de l'échantillon. Néanmoins par rapport aux objectifs du millénaire pour le développement, ce taux est encore faible.

Taille de ménage

Les ménages se caractérisent par un nombre moyen de 7 personnes par ménage. Par ailleurs, les ménages qui ont beaucoup des personnes adultes ont plus intérêt à diversifier les cultures par ce qu'ils ont une main d'oeuvre familiale.

En outre, l'âge moyen des producteurs de soja est de 33 ans, le nombre moyen d'année dans la production de soja est estimé à trois ans. L'état civil de nos enquêtés est constitué de 60.869% de mariés, 10.435% de divorcés (ou séparés), 13.043% de célibataires et 15.653% de veufs. Plupart des veufs, leurs maries ont été victimes de guerres.

III.1.2. Système de production du soja

III.1.2.1. Production du soja dans la plaine de la Ruzizi

L'analyse de l'ensemble de l'échantillon montre que 6% des producteurs avaient commencé la production du soja avant la `implication des organisations non gouvernemental et Associations pour la distribution de semences et 94% après l'implication des ONGS et Associations soit à partir de 2011. Aujourd'hui on constate donc une évolution progressive du nombre de producteurs de soja au fil des années depuis implication des ONGS et Associations.

Il faut signaler que, le nombre des producteurs de soja ont augmenté pas que l'existence du marché sûr de commercialisation est assurée par les différents agents économiques et consommateurs locaux. Il faut ajouter que l'augmentation de la production a attiré d'autres acheteurs de la province du Sud-Kivu.

III.1.2.2. Superficie exploité et équipements agricoles

Les ménages qui constituaient notre échantillon ont montré que 57,397% des ménages sont propriétaires de terres et 28,696% sont locateurs soit par métayage, soit fermage et 13,913% sont propriétaires et locataires à la fois. Il faut signaler que la majorité des propriétaires sont héritiers de terres et moins ont acheté par leurs propres fonds.

La superficie totale emblavée des exploitations des producteurs de soja à variété améliorée est significativement supérieure à celle des producteurs de soja à variété locale, soit 12,125 ha contre 1,375 ha. Ceci s'explique par le fait que le rendement et la résistance aux maladies de variétés améliorées encourage les producteurs étendre leurs champs pour la production de soja. Ceci est dit suite au petit lopin de terre que possède un ménage.

En ce qui concerne le matériel agricole, nos enquêtes ont montré que chaque producteur possède en moyenne deux houes et une machette et à peine un sarcleur. Toutefois au moins 1% des producteurs ont du faire recours aux tracteurs.

III.1.2.3. Conduite culturale

Sur l'ensemble de la population enquêté, seulement 21% cultivent le soja en monoculture et le reste le font en association avec d'autres cultures, telles que le maïs, le sorgho... Ce qui présente un coût d'opportunité pour le producteurs et diminue les coûts variables à ceux derniers.

III.1.2.4. Sélection des spéculations

Les villages qui constituaient notre champs d'investigation est une zone favorable à la production de l'arachide, de maïs, de sorgho, de manioc et également propice à la production de soja (ACF, 2007).

Néanmoins, la plaine de la Ruzizi est une zone favorable à beaucoup de culture. Notre échantillon, à part la production de soja, les producteurs d'autres produits vivriers et de rente pour la survie de la famille. Ci-dessous le tableau présentant les cultures souvent produites par les ménages producteurs de soja.

Tableau 10 : principales spéculations hors soja pratiquées par les ménages producteurs

Production

 

Manioc

Maïs

patates douces

sorgho

riz

Igname

Arachides

Total producteur

109

62

24

38

21

12

49

Source : données enquête (décembre 2014)

Parmi les producteurs enquêtés, seulement 109 producteurs cultivent le manioc, ceci est possible car le manioc est l'aliment principal dans la plaine de Ruzizi. Le mais n'est occupé que par 62 producteurs, le sorgho quant à lui est occupé par 38 producteurs. L'arachide, le riz, l'igname et les patates douces sont respectivement cultivés par 49, 21, 12, 24 producteurs que nous avons enquêtés. En outre les cultures de maïs et de sorgho sont favorables et préférés par les producteurs par ce qu'elles sont cultivées en association avec le soja et bénéficie de l'azoté fixé par la culture de soja.

III.1.2.5. Analyse de dépenses de l'argent tiré de la culture de soja

Cette section présente la répartition de l'argent tiré de la production de soja. Ainsi, nous avons pris cinq catégories importantes pour l'affectation de dépenses des ménages agricoles enquêtés.

Graphique de dépenses de ménages

Source : données de l'enquête

Ce graphique montre le niveau d'affectation de dépenses dans les ménages, les produits de premières nécessité ou produits alimentaires, ont pris un montant qui s'élève à 2317900CDF sur un total de 4727650CDF recettes de la production de soja, suivi de frais d'éduction qui s'élève aussi à un montant de 1284500 CDF. Les dépenses dans ces domaines ne sont pas négligeables car elles semblent être une préoccupation importante que ça soit dans les villages que dans les villes. L'acquisition de matériels agricoles, les soins de santé, les consommations de transports et de communication, la réparation des infrastructures et les dépenses pour les fêtes ont pris respectivement 124200, 460200, 137750, 173300 et 229800 CDF.

La dépense pour les soins de santé a pris la troisième place dans le total de recette, pas que aujourd'hui, les villages sont victimes de plusieurs maladie et cela entraine une dépense pour ceux qui nécessitent d'être soignés, soit à la maison, soins internés aux centres de santé ou aux hôpitaux. D'après nos observations, il y a une part importante d'argents qui sont utilisés pour l'achat de médicament aux pharmacies.

Pour ce qui est de la communication et de transports, aujourd'hui nul n'ignore la place qu'occupe la téléphonie dans le monde d'aujourd'hui, elle reste un moyen indispensable pour toute catégorie de personne. La majorité de personnes utilisent les téléphones pour faciliter les affaires et le déplacement. Parmi nos enquêtés, ils utilisent le transport soit pour l'achat de semences soit le déplacement d'un village à l'autre et cela pour de raison familiale.

III.1.3. Résultats obtenus à partir du modèle du budget partiel

Cette section donne les différents résultats obtenus après le traitement des données dans Excel.

Le modèle du budget partiel évalue les coûts et les charges supportés par l'agriculteur et ensuite dégage le revenu net tiré dans le système de culture.

III.1.3.1. Revenu brut des ménages agricoles

Le revenu brut tiré de la production de soja est résumé dans le tableau ci-dessous. Ce tableau contient la superficie de terres occupées par le soja, quantité produite, et le prix par Kilogramme et le total de revenu.

Tableau 11 : revenu brut tiré de la culture de soja.

Estimateurs

Revenu brut des ménages agricoles

Sup. soja h

Q.prod. kg

Prix unit t

Total rev.

Var. Locale

Total

1,375

1376

688000

Moyenne

0,06547619

65,5238095

32761,905

Min

0,0625

50

500

25000

Max

0,125

143

500

71500

Var. amélior.

Total

12,125

13588

6664950

Moyenne

0,1276316

143,031579

71515,789

Min

0,0625

58

500

29000

Max

1

1000

500

500000

Ecart de revenu brut moyen (var amél.-var loc.)

38753,884

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Les résultats de ce tableau nous montrent qu'une superficie totale de 1,375 hectare occupée par une culture à variété locale de Soja a permis aux cultivateurs de réaliser une production totale de 1376 kg à la dernière campagne contre 13588 kg réalisés sur une superficie de 12,125 hectares occupée par une culture à variété améliorée de Soja. En outre, les productions réalisées ont entrainé successivement l'encaissement d'un revenu brut total de 688000 CDF contre 6664950 CDF.

Ainsi, sur une superficie moyenne de 0,065 hectares occupée par une culture à variété locale de Soja contre celle de variété améliorée de 0,128 hectares, les cultivateurs ont réalisé respectivement un revenu brut moyen de 32761,905 CDF (65,525 kg) et de 71515,789 CDF (143,032 kg) contre un prix unitaire moyen de 500 CDF. Soit un écart de revenu brut de 38753,884 CDF. La différence entre le revenu brut moyen réalisé en utilisant les variétés améliorées et celui réalisé en utilisant les variétés locales est positive en faveur des variétés améliorées. Aussi, nous constatons à travers les résultats que la production à variété locale de soja est écoulée à un prix un peu plus élevé que celle de variété amélioré. On pourra anticipativement déclarer que les variétés améliorées de soja ont d'implication majeure sur les revenus de ménages agricoles.

III.1.3.2. Charges totales supportées par les ménages agricoles

Cette section, présente les différentes charges supportées par l'agriculteur lors de la production de soja pour les variétés locales et les variétés améliorées.

III.1.3.2.1. Production consommée par les ménages agricoles

Ce point présente la quantité consommée par les ménages agricoles. La quantité consommée et le total en terme monétaire sont synthétisés dans le tableau ci-dessous.

Tableau 12 : production consommée par le producteur

Estimateurs

Q. consommé par ménage

Qté cons (Kg)

Prix unit/kg

Total

Var. Locale

Total

75

-

37500

Moyenne

3,571

-

1787,5

Min

0

500

0

Max

8

500

4000

Var. amélior.

Total

651

-

325500

Moyenne

6,853

-

3426,5

Min

0

500

0

Max

25

500

12500

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Les résultats de tableau nous renseignent que les agriculteurs ont récupéré sur leur production totale réalisée respectivement à l'utilisation de variété locale et variété améliorée une quantité moyenne de 3,571 kg et 6,853 kg. Les quantités consommées par les ménages agricoles eux-mêmes est 1787,5 CDF sur les variétés locales contre 3426,5 CDF des variétés locales, sinon les ménages les auraient écoulées sur le marché et accroitre leur revenu.

III.1.3.2.2. Consommations intermédiaires

Les coûts des consommations intermédiaires sont présentés dans le tableau ci-dessous. Ce tableau contient les coûts liés à la consommation de semences, à l'insecticide, aux produits phytosanitaires et d'autres coûts (les coûts de transport pour l'achat de semence, de commission pour l'obtention des semences améliorées) important pour la production de soja.

Tableau 13 : consommations intermédiaires

Estimateurs

Consommation intermédiaire

Sem.

 

Insectic.

Pestic./Pr.ph.

Autres

Total

var. locale

Total

23500

9000

4500

14000

51000

Moyenne

1119,048

428,571

214,286

666,667

2428,571

Min

1000

0

0

0

1500

var. amélior

Max

1500

1000

1000

2000

3500

Total

199000

62500

8000

47600

317100

Moyenne

2094,7

657,895

84,211

501,053

3337,895

Min

1000

0

0

0

1000

Max

7500

2000

2000

2000

7500

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

A partir de ce tableau, nous constatons que les agriculteurs ayant utilisé les variétés locales ont supporté un cout moyen de 2428,571 CDF pour la consommation intermédiaire (semence, engrais, insecticide, pesticide/produit phyto et autres) contre 3337,895 CDF supportés par ceux ayant utilisé les variétés améliorées. L'utilisation des variétés améliorées entraine donc un coût élevé par rapport à l'utilisation des variétés locales, par contre, elle est préférable à terme de production.

III.1.3.3. Main-d'oeuvre familiales pour opérations agricoles

a. Préparation du sol

Tableau 14 : synthèse des coûts liés à la préparation du sol

Estimateurs

Préparation du sol

Défr

Lab

Total

var. locale

Total

72000

91800

163800

Moyenne

3428,571

4371,429

7800

Min

0

0

0

Max

3600

9000

12600

var. amélior.

Total

301000

500400

801400

Moyenne

3168,42

5267,37

8435,79

Min

0

0

0

Max

7200

12600

19800

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Les résultats de ce tableau nous montrent que pour la préparation du sol que se soit les agriculteurs utilisant les variétés locales et ceux utilisant les variétés améliorées tous font recours à la main d'oeuvre familiale soit respectivement un coût d'opportunité moyen de 7800 CDF contre 8435,79 CDF, l'écart entre ces deux coûts est donc peu significatif. Par ailleurs, cette main d'oeuvre familiale aurait rapporté de revenu à leurs ménages s'elle était employée à ailleurs pour être rétribuée.

b. Semis

Tableau 15 : synthèse des coûts liés aux semis et ré-semis

Estimateurs

Semis

Sem.

Re-sem

Total

var. Locale

Total

36000

0

36000

Moyenne

1714,28571

0

1714,28571

Min

0

0

0

Max

1800

0

1800

var. Amélior.

Total

301000

500400

801400

Moyenne

3168,42

5267,37

8435,79

Min

0

0

0

Max

7200

12600

19800

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Les résultats de ce tableau nous montrent que, pour une culture de variété locale de soja, la dépense moyenne de semis est de 1714.28571 CDF contre une dépense moyenne de 8435,79CDF de culture de soja à variété améliorée, soit un écart de 6721.5CDF. Ceci s'explique par le fait que les variétés locales sont pas plus exigeantes aux traitements phytosanitaires, car elles ne demandent souvent la ré-semis. En outre, la main-d'oeuvre familiale a un apport très significative pour les agricultures utilisant les variétés améliorées que ceux utilisant les locales.

c. Entretien

d. Tableau 16 : synthèse des coûts liés à l'entretien des champs

Estimateurs

Entretien

Sarcl 1

Sarcl 2

Buta

Epa

Tr phyt

Total

var. Locale

Total

70200

36000

0

0

0

106200

Moyenne

3342,857

1714,286

0

0

0

5057,143

Min

0

0

0

0

0

0

Max

3600

3600

0

0

0

7200

var. amélior.

Total

304200

180000

0

0

0

484200

Moyenne

3202,1

1894,74

0

0

0

5096,842

Min

0

0

0

0

0

0

Max

7200

5400

0

0

0

12600

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Ce tableau nous renseigne qu'en moyenne les agriculteurs utilisant les variétés locales dépense en 5057.143 CDF contre 5096.842 pour les agriculteurs utilisant les variétés améliorées. Pour l'entretien des champs c'est-à-dire le premier sarclage et le second sarclage, le buttage, l'épandage et le traitement phytosanitaire, les dépenses sont près que les mêmes. La fertilité du sol de ce trois villages font à ce que les producteurs de soja à variété locale et à variété améliorée s'épargnent de l'utilisation des engrais.il faut signaler que, comme c'est une main d'oeuvre familiale, elle constitue un coût d'opportunité pour ces ménages agricoles.

e. Récolte

Tableau 17 : synthèse des coûts liés à la récolte

Estimateurs

Recolte

Coup

Bata

Séch.

Total

var. Locale

Total

46800

36000

37800

120600

Moyenne

2228,571

1714,286

1800

5742,857

Min

0

0

0

0

Max

3600

1800

3600

9000

var. amélior.

Total

311400

243000

248400

802800

Moyenne

3277,895

2557,895

2614,737

8450,526

Min

0

0

0

0

Max

7200

5400

7200

18000

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Pour nos résultats obtenus après le traitement de données, le cout moyen pour la récolte à 5742.857CDF pour les variétés locales CDF contre 8450,526 pour les variétés améliorées. Ces coûts s'expliquent par le fait que le rendement de la culture de soja à variété améliorée exige une augmentation de la main d'oeuvre, comme il s'agit de la main-d'oeuvre familiale, elle constitue automatique une opportunité pour ces ménages.

III.1.3.4. Main-d'oeuvre payée pour opérations agricoles

a. Préparation du sol

Tableau 18 : synthèse de coûts liés à la préparation du sol pour la main-d'oeuvre familiale

Estimateurs

Préparation du sol

Défr

Lab

Total

`var. Locale

Total

1800

5400

7200

Moyenne

85,714

257,143

342,857

Min

0

0

0

Max

1800

5400

7200

var. amélior.

Total

169200

354600

523800

Moyenne

1781,053

3732,632

5513,684

Min

0

0

0

Max

45000

90000

135000

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Les résultats de ce tableau nous renseignent que le coût moyen pour la préparation du sol pour la culture de soja à variétés améliorées est plus élevé que celles de variétés locales. Ceci peut s'explique par le fait que la culture de soja à variétés améliorées occupe une grande superficie que celles de variétés améliorées. Les dépenses totales pour la culture de soja à variétés améliorées est estimés à 523800 CDF contre 7200 CDF pour les variétés locales. Le faible coût pour culture de soja peut être expliqué par le fait que cette culture gagne plus la main-d'oeuvre familiale que la main d'oeuvre payée.

b. Semis

Tableau 19 : synthèse des coûts de semis pour la main d'oeuvre familiale

Estimateurs

Semis

Sem.

Re-sem

Total

var. Locale

Total

1800

0

1800

Moyenne

85,714

0

85,714

Min

0

0

0

Max

1800

0

1800

var. amélior.

Total

86400

14400

100800

Moyenne

909,47

151,579

1061,053

Min

0

0

0

Max

10800

3600

10800

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Les travaux de semis à main-d'oeuvre payant pour une culture de de soja à variétés locales ont un cout moyen de 85.741CDF contre 1061,053 CDF pour la culture à variétés améliorées. Le coût total pour le soja à variétés locales est moins élevé que la culture de soja à variétés améliorées par ce qu'elle bénéficie une main d'oeuvre familiale qui lui permet d'achever les travaux jugés chers.

c. Entretien

Tableau 21 : synthèse des coûts de l'entretien pour la main d'oeuvre familiale

Estimateurs

Entretien

Sarcl 1

Sarcl 2

Buta

Epa

Tr phyt

Total

var. Locale

Total

3600

1800

0

0

0

5400

Moyenne

171,429

85,714

0

0

0

257,143

Min

0

0

0

0

0

0

Max

3600

1800

0

0

0

5400

var. amélior.

Total

153000

104400

0

0

0

257400

Moyenne

1610,526

1098,947

0

0

0

2709,474

Min

0

0

0

0

0

0

Max

21600

10800

0

0

0

32400

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Les résultats de ce tableau nous confirment que l'entretien c'est-à-dire la première phase et la deuxième phase du sarclage, buttage, Epandage et traitement phytosanitaire pour le soja à variété locale a un coût moyen de 257,143 contre 2709, 474 pour la culture de soja à variétés améliorée. Ceci s'explique par le que, tout d'abord la culture de soja dans la plaine de la Ruzizi n'est trop exigeant pour le traitement phytosanitaire et ne demande pas d'engrais. En outre les variétés locales bénéficient de la main d'oeuvre familiale que les variétés améliorées, en plus de cela, la culture de soja à variété locale est cultivée sur des petites superficies de terres, ce qui fait à ce que son coût ne soit pas trop élevé.

d. Récolte

Tableau 22 : synthèse de coûts de la récolte pour la main-d'oeuvre familiale

Estimateurs

Récolte

Coup

Bata

Séch.

Total

var. Laocale

Total

3600

3600

1800

9000

Moyenne

171,429

171,429

85,714

428,571

Min

0

0

0

0

Max

3600

3600

1800

9000

var. amélior.

Total

34200

39600

37800

111600

Moyenne

360

416,842

397,895

1174,737

Min

0

0

0

0

Max

10800

21600

21600

54000

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Ce tableau montre que le coût moyen pour la récolte de soja à variété locale est estimé à 428.571 CDF contre 1174.737 CDF pour les variétés améliorées. Coût comprend le frais affectés au coupage de tige, au battage et séchage de grains de soja. Autre que ça, la culture du soja à variété locale a un coût faible que celui du soja à variété améliorée par ce que son rendement est faible par conséquent elle n'exige pas de beaucoup de temps pour sa récolte.

III.1.3. Coûts d'outils utilisés

Tableau 23 : coûts d'outils utilisés

Estimateurs

Coûts d'outils utilisés

Houe

Mach.

Sarcl.

Total

var. Locale

Total

60000

36000

7500

103500

Moyenne

2857,143

1714,286

357,143

4928,571

Min

2500

0

0

4300

Max

5000

1800

2500

6800

var. amélior.

Total

395500

219300

166100

780900

Moyenne

4163,158

2308,421

1748,421

8220

Min

0

0

0

0

Max

7500

3600

5000

16100

Source : nos calculs sous Excel à partir des données de nos enquêtés

Ce tableau nous renseigne sur les coûts des outils utilisés dans les champs par les ménages producteurs du soja. Le totale pour la culture de soja à variété locale s'élève à 103500 CDF avec une de 4928.571CDF contre un total 780900 CDF et avec une moyenne de 8220 CDF pour la culture de soja à variété améliorée. Cet écart s'explique par le fait que le culture de soja à variété améliorée occupe une grande superficie par rapport à la culture de soja à variété locale, ce qui fait à ce qui est plus de demande d'outils.

Néanmoins, ces outils ne sont pas seulement destinés à être utilisés dans les champs de soja mais aussi dans d'autres champs que possède le producteur de soja. Ceci donne un avantage aux ménages producteurs de soja et les coûts d'amortissement peuvent être partagés.

III.1.5. Revenu net

Tableau 24 : revenu net tiré dans la culture de soja

Revenu net de la dernière campagne des ménages agricoles

Estimateurs

sup. soja

 

revenu brut

charges totales

revenu net (CDF)

var. Locale

 

QProd.(Kg)

prix unit kg

revenu brut

 

 

total

1,375

1376

-

688.000

638.000

40100

moyenne

0,066

65,524

-

32290,476

30380,952

1909,524

min

0,063

50

500

25000

25000

-8300

Max

0,125

143

500

71500

36000

36600

var. amélior.

total

12,125

13588

-

6664950

4709000

1955950

Moyen0ne

0,128

143,032

-

70157,368

49568,421

20588,947

min

0,063

58

500

29000

24200

-10000

Max

1

1000

500

500000

252200

247800

Ecart de moyen.

0,062

77.508

-

37866,892

19187,469

18679,423

Source : nos calculs dans Excel

Les résultats de ce tableau nous montrent qu'après avoir retranché toutes les charges supportées (y compris les coûts d'opportunités) par l'agriculteur tout au long du processus de production (soit un coût total moyen de 30380,952 CDF contre 49568,421 CDF) selon le modèle de budget partiel, l'agriculteur ayant employé des variétés locales parvient à réaliser un revenu net moyen de 1909,524 CDF contre 20588,947 CDF de celui ayant utilisé les variétés améliorées. Il ressort de ces chiffres que les agriculteurs qui utilisent les variétés améliorées gagnent davantage à terme de revenu.

Ainsi, étant donné que l'écart (de 18679,423) entre le revenu net moyen des agriculteurs ayant utilisé les variétés améliorées et ceux ayant utilisé les variétés locales est tellement significatif, on conclut que les variétés améliorées contribuent fortement aux revenus des ménages agricoles. L'utilisation des variétés améliorées de Soja entraine par conséquent d'impact positif sur le revenu des agriculteurs de Katogota, de Lubarika et de Luvungi.

D'après les résultats du modèle du budget partiel, nous avons donc enregistré une contribution positive sur le revenu net des ménages agricoles lorsqu'on utilise des variétés améliorées. L'adoption de la nouvelle technologie du Soja a occasionnée ainsi de faire passer le revenu net moyen de 1909,524 CDF à 20588,947 CDF. Nous réalisons que les résultats trouvés dans notre étude approuvent les hypothèses selon lesquelles la nouvelle technologie de la culture de soja contribue à l'amélioration des revenus de producteurs de soja. Ces résultats ont été trouvé par d'autres auteurs tels que Dontsop et al., quand il analysé l'impact de nouvelle technologie de riz NERICA sur les revenus de ménages agricoles au Nigeria et l'étude d'Allogni et al a affirmé les hypothèses selon lesquelles les nouvelles technologies de Niébé contribue au revenu et dépense de ménages agricoles.

Par ailleurs, les résultats trouvés pour le modèle de budget partiel survirons pour estimer les dépenses c'est-à-dire serons utilisés pour l'analyse économétrique. Il est maintenant important de savoir les facteurs déterminants les dépenses des ménages agricoles. La section suivante tente de nous apporter une solution à ce problème.

III.2. Analyse économétrique

Cette section présente les résultats des données traitées dans SPSS v20.

Estimations du modèle de dépense des ménages agricoles

Modèle

Coefficients non standardisés

Coefficients standardisés

t

Sig.

Statistiques de colinéarité

A

Erreur standard

Bêta

Tolérance

VIF

 

(Constante)

10,451

,943

 

11,084

,000

 
 

Type de variété utilisée

,294

,136

,225

2,168

,033

,844

1,185

Superficie de champs de soja

,114

,086

,139

1,328

,188

,836

1,196

Superficie totale des champs emblavée

-,010

,068

-,014

-,143

,886

,913

1,096

Genre

,164

,097

,166

1,692

,094

,941

1,063

Taille de ménage

-,063

,195

-,054

-,321

,749

,317

3,158

Expérience en culture de soja

-,170

,088

-,191

-1,944

,050

,943

1,061

Niveau d'éducation

,237

,214

,123

1,112

,269

,745

1,342

Age du chef de ménage

,077

,324

,041

,238

,813

,313

3,193

a. Variable dépendante : DEP

 

Changement dans les statistiques

Durbin-Watson

Variation de R-deux

Variation de F

ddl1

ddl2

Sig. Variation de F

,532

0,057

9

105

,018

1,778

Source : nos calculs dans SPSS V.20

Le critère VIF nous renseigne sur la détection de la multi colinéarité sur les variables. En effet, toute variable qui présente la valeur VIF supérieure à 10 signifie qu'elle présente le problème de la multi colinéarité d'où on élimine cette variable du modèle et on estime à nouveau le modèle. Ainsi, nos variables présentent les valeurs inférieures à 10, donc il y a absence de la multi colinéarité. En outre le nombre (1,778) trouvé pour le test de Durbin-Watson montre qu'il y a absence d'autocorrélation entre les variables.

De ce qui suit, nous réalisons que le coefficient de détermination de ce modèle R2, nous donne des informations nécessaires pour juger si le modèle est globalement bon ou pas ou de la manière dont les variables explicatives intégrées dans le modèle influencent la variable dépendante, pour notre cas, il est de 53,2%. Avec ce pourcentage, nous concluons que le modèle trouvé est globalement bon.

Les résultats trouvés dans le logiciel SPSS vr20 nous montrent que sur huit variables retenues des ménages producteurs de soja de la plaine de la Ruzizi (Katogota, Lubarika et Luvungi), seulement trois sont significatives au seuil de 5 et 10 %. Il s'agit du type de variété utilisée et la superficie de champs de soja et le genre su chef de ménage.

La variable type de variété utilisée et l'expérience en culture de soja sont statistiquement significative au seuil de 5% et influence positivement la variable dépendante. Ceci signifie que, plus son rendement augmente plus les dépenses augmentent également suite aux charges supplémentaires d'adoption de nouvelle technologie. La variable l'expérience du producteur en culture de soja est liée positivement aux dépenses de ménage agricole, c'est-à-dire plus le producteur de soja à une ancienneté en culture moins est les dépenses au sein du ménage. La variable genre influence positivement la variable expliquée, elle est significative au seuil de 10%. Elle signifie que la façon dont le ménage dépense dépend du sexe du chef de ménage. Néanmoins, les variables recette totale, superficie totale de champs cultivés, taille de ménages, expérience en culture de soja et âge du chef de ménage ne sont pas significatives.

Par ailleurs, le logarithme de nombre népérien a été utilisé pour rendre le modèle plus acceptable et pour diminuer le risque d'avoir les valeurs aberrantes. Ainsi nous avons introduit le logarithme pour les variables dépenses de ménage et la recette totale mais la variable recette totale n'a pas été significative.

Le modèle retenu :LogDEP = 10,451 - 0,294TVU + 0,164GER- 0, 170 EXP+ i

CONCLUSION

Au terme de ce travail portant sur la « contribution de nouvelle technologie de soja aux revenus et dépenses des ménages agricoles de la plaine de la Ruzizi » dont l'objectif principal était d'évaluer la contribution de la nouvelle technologie de la culture de soja sur l'accès des ménages agricoles à l'alimentation et aux biens et services de base a été bouclé sur ces quelques lignes qui suivent.

Ce travail comporte trois chapitres plus loin l'introduction et la conclusion.

Le premier chapitre passe en revue d'une manière succincte la littérature relative à la nouvelle technologie dans sa section première et les résultats des études similaires dans sa deuxième section.

Dans le deuxième chapitre, nous analysons la démarche méthodologique, c'est-à-dire nous présentons la démarche méthodologique. Un échantillon de 116 individus a été sélectionné suivant un plan de sondage aléatoire stratifié d'allocation proportionnelle. Les résultats obtenus portent sur un taux de réponse de 99,14% et ont été obtenu en faisant recours à la méthode du budget partiel pour tirer le revenu net du ménage agricole, et au modèle d'estimation de dépense afin de savoir les facteurs qui peuvent influencer le niveau de dépenses qu'un ménage peut effectuer.

Le troisième, de son côté exhibe les résultats obtenus à l'issu de traitement de données recueillis des enquêtes effectuées. Le traitement de données effectué dans le logiciel Excel et SPSS vr 20 nous ont fournis les résultats ci-après :

Les résultats trouvés ont montré que la nouvelle technologie (variété améliorée de soja) a occasionné l'augmentation du rendement producteur de soja. En plus, ils indiquent que la contribution de la nouvelle technologie de soja sur le revenu a engendré un surplus de revenus aux producteurs comparativement avec la culture de soja à base de variété locale. L'adoption de nouvelles technologies a conduit à une autoconsommation de soja, à l'amélioration d'accès aux produits de première nécessité, à l'accès à l'éducation des enfants et à l'équipement agricoles. En outre, l'effet direct de l'utilisation de la nouvelle technologie de soja sur l'accroissement des revenus ne sera perceptible que lorsque les paysans utiliseront les paquets technologiques c'est-à-dire la variété améliorée combinés de l'engrais, de pesticides, des herbicides, de traitement phytosanitaire et bien d'autres exigés par la culture de soja. Néanmoins, les producteurs utilisant les variétés améliorées de soja sans les engrais ont déjà un revenu net moyen de 20588.949 CDF et l'écart des revenus nets observé entre les variétés locales et améliorée du soja est de 18679CDF. Ceci a conduit à conclure que l'utilisation ou l'adoption de la nouvelle technologie de soja a un avantage aux producteurs. Par conséquent notre hypothèse selon laquelle l'adoption de nouvelle technologie de soja aurait entrainée l'amélioration du revenu de ménage agricole de la plaine de la Ruzizi est affirmée.

Recommandations

Nous recommandons aux acteurs oeuvrant dans le secteur agricole :

- de faciliter les producteurs à accéder aux semences améliorées et aux intrants recommandés ;

- D'accompagner d'avantage les producteurs à l'utilisation des variétés améliorées et à d'autres intrants en leurs fournissant des formations adéquates.

Limites

Comme tout autre travail scientifique, ce travail a eu comme limites :

- Sa taille d'échantillon, n'est pas tellement considérable ;

- Certaines données étaient les résultats antérieurs des producteurs ;

- Les variétés améliorées ont été prises dans sa globalité et pour il y a plusieurs type de variétés de variété améliorées.

BIBLIOGRAPHIE ET REFERENCES

I. Ouvrages et articles

1. ADEOTI R., et M. Tamò, Facteurs affectant l'adoption des nouvelles technologies du niébé Vignaunguiculata en Afrique de l'Ouest, IITA-Benin, 2002

2. DONTSOPNguezet P. et al, Impact Of Improved Rice Technology On Income And Poverty Among Rice Farming Household In Nigeria:A Local Average Treatment Effect (Late) Approch, IITA, Ibadan/Nigeria, 2011

3. ALLOGNI W.N. et al., Impact des nouvelles technologies de la culture de niébé sur le revenu et les dépenses des ménages agricoles au Benin, IITA-Benin, 2004

4. NSTAMA E. et al., Les déterminants de l'adoption des variétés améliorées de MAÏS : adoption et impact de la « CMS8704 », Université de Yaoundé II, sans date

5. AUBERT C., politiques agricoles chinoises : la porte étroite, la découverte, 2005

6. L'agriculture, clé de devenir économique et social chinois, centre d'études et prospective, no24 Octobre 2010

7. ROLAND Sage, la culture biologique du soja, Institut Technique de l'Agriculture Biologique(ITAB), 2010

8. FIDA, Evaluation de la pauvreté rurale en Afrique de l'Ouest et du centre, 2001

9. CIAT-Afrique, promotion de la semence de soja (Glycine max) pour améliorer la nutrition et la fertilité de l'Est, 2006

10. RIGO Gene, secteur agricole et rural : une priorité négligée en RDC, ECO Congo, 2011

11. CHANTRAN P., la vulgarisation agricole en Afrique et à Madagascar, Maisonneuve, Paris, 1972

12. SAMATANA M., De l'adoption des nouvelles techniques culturalités par les anciens stagiaires, CAMEROUN, R, Economie et vulgarisation, 1980

13. MORAVAN, Y., Théorie de l'innovation et systèmes productifs, dans fondements d'économie industrielle, 3ème édition

14. ROGERS E. M., The diffusion of innovation, 4thEdition, free press, New York, NK, 1995

15. CHAMBERS et al., les paysans d'abord. Les innovations des paysans et la recherche agronomique, Karthala, Paris, 1994

16. SMITH A., Enquiry into nature and causes of the wealth of Nations, Edition Edwin Cannan 1776, the University of Chicago Press, Chicago

17. ADAMS M. E., Agricultural Extension in developing countries, Longman Harlow, 1982

18. INTSAMA Etoundi S. M. et KAMGMNIA DIA, B., les déterminants de l'adoption des variétés améliorées de Maïs : Adoption et impact de la « CMS  87046» Cameroun, 2012

19. MEINDERTSMA J.D., Ressources pédagogiques ICRA, identifier des stratégies. Analyse économiques-Rentabilité : Modèle des Budgets partiels, 2006

20. Centre Technique d'Agriculture CTA. 1998. Stratégie communautaire de sécurité alimentaire et pays ACP. Séminaires sur la sécurité alimentaire. Bruxelles, 20 Octobre au 11 Décembre, 1997

21. MORENIKE, C. A., Adoption et impact socio-économique de la semi-mécanisation du procédé de transformation des Amandes de Karité en Beure au Nord Benin, 2012

22. BOISLEVE Jacques, Santé-vivante, Paris, 2010

23. Note de politique agricole, DRC, 2009

24. Shigo KARIMATA, Guide technique de l'agriculture, Société Japonaise des ressources vertes, Mars 2001

25. Christine PLAZA, Etude socio-économique dans les zones d'intervention d'Action Contre la Faim, territoire d'Uvira et Fizi, Sud-Kivu, DRC, 2007

26. FAO,2014, disponible à http://fao.org/site/567/DesktopDefault.aspy?Page ID=567ancor (page consultée 2 juillet 2014)

27. MANYONG V.M. & ALIMI, T., 2000. Partial budget analysis for on-farm research IITA Research Guide65. Ibadan Nigeria.

28. KAEMIER, Statistique pour les Gestionnaires, 1997

29. Monographie du Sud-Kivu, RDC, 2010

30. G. L. Mabah Tene, M. Havard2 & L. Temple, Déterminants socio-économiques et institutionnels de l'adoption d'innovations techniques concernant la production de maïs à l'ouest du Cameroun, TROPICULTURA, 2013

31. Encyclopédie universelle, électronique « Universalis », version 2011

32. Anonymes, mémento de l'agronomie, quatrième édition, collection « Techniques rurales en Afrique, 1993

33. Régis Bourbonnais, Econométrie, manuel et exercices corrigés, 7e édition, DUNOD, Paris, 2009

I. Travaux de fin de cycle et rapports

1. Mugisho BatumikeA., Pauvreté des creuseurs Artisanaux dans la province du Sud-Kivu : Cas du Site minier de Kamituga, mémoire, Faculté des sciences économiques et de gestion, UCB-Bukavu, inédit, 2013-2014

2. Sandrine Audrey Z., Analyse de l'Impact socio-économique de l'Entreprise de service et organisation des producteurs (ESOP) de LEO sur les producteurs de soja de la province de la SISSILI, mémoire master, Master professionnel en innovation et en développement rural, Université de Ouagadougou, inédit, 2012-2013

3. FAUSTA Karaboneye, Caractérisation de l'efficacité symbiotique de lignées africaines de soya à haute promiscuité, Mémoire de maitrise en biologie végétale, Université Laval-Canada, inédit, 2013

4. Mushagalusa Salongo P., Etude des déterminants socio-économiques de l'utilisation des services de santé de Kadutu/Province du Sud-Kivu, mémoire, Faculté des sciences économiques et de gestion, Université de Kinshasa, inédit, 2005

5. MALEKERASinga S., Production de Soja et son impact sur le revenu de la population du groupement d'IRAMBI-KATANA, mémoire, faculté de sciences économiques et de Gestion, UCB-Bukavu, inédit,2009

6. FRATERNE Ruhamya M, 2002 : effets de différentes dates de semis de quelques variétés de soja cultivée sous maïs à Karhale, mémoire, faculté des Sciences Agronomiques, UCB-Bukavu, inédit, 2002

7. ACF, Etude socio-économique dans les zones d'intervention d'action contre la faim, territoires de Fizi et Uvira, Sud-Kivu, RDC, 2007

8. Rapport socio-économique 2011-2012 et perspectives 2013, Ministère du plan et de suivi de la mise en oeuvre de la révolution de la modernité, RDC, 2013

TABLE DES MATIERES

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE 5

I.1. Revue Théorique 5

I.1.1. Importance du soja dans le monde et en Afrique 5

I.1.2. Production et consommation de soja en R.D.C 8

I.1.3. L'adoption de nouvelles technologies dans le secteur agricole 8

I.2. Revues Empiriques 9

CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE 11

Section  1 : Présentation du milieu d'étude 11

Section 2 : Collecte des données 12

a. Détermination de la taille de l'échantillon 12

Source : nos calculs 13

b. Enquête 13

Section 3 : spécification des modèles 13

3.2. Estimation des dépenses 14

3.2.1. Présentation et définitions des variables 15

CHAPITRE III : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULATATS 17

III.1. caractéristiques des producteurs de soja 17

III.1.2. Système de production du soja 20

III.1.3. Résultats obtenus à partir du modèle du budget partiel 22

III.1.3. Coûts d'outils utilisés 28

III.1.5. Revenu net 29

III.2. Analyse économétrique 30

CONCLUSION 32

Recommandations 32

Limites 33

BIBLIOGRAPHIE ET REFERENCES 34

Annexes

* 1Note de politique agricole, RDC, 2011.

* 2Une société de relations publiques qui travaille pour l'industrie des OGM.

* 3 www.prolea.com (consulté le 25 novembre 2014)






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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle