WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La coopération sino-africaine et le processus d'intégration en en Afrique subsaharienne cas cas de la RDC, du Nigeria et du Congo Brazzavillee

( Télécharger le fichier original )
par Willy MUKADI SALUE
Université Officielle de Mbujimayi  - Graduat  2013
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

EPIGRAPHE

« Nous vivons dans un monde des conflits et pourtant la vie y continue, sans doute grâce à la coopération qui lie les individus et les nations ».

NEHRU JAWAHARLAL

DEDICACE

Comme dit-on, à tout seigneur tout honneur, nous remercions avec toute considération, l'Eternel Dieu Tout-Puissant, Père miséricordieux, Père de gloire, Dieu des Apôtres qui nous a donné et ne cesse de nous donner la force, l'intelligence, la sagesse et la protection durable ; tout au long de notre vie et durant l'élaboration de ce travail.

A vous nos pères spirituels : Ancien Richard KALALA, Evangéliste de Communauté Oscar ILUNGA, Prêtres John Ikam ILUNGA, Dominique MUNANGA, Kennedy KABUE, Diacre Constantin MULAJA,... pour vos prières sans cesse qui ont toujours intercédé notre Dieu pour nous assister en tout.

Elevant la force vitale de ce que je suis aujourd'hui, Christine KABINDA ma très chère mère et Beatrice ILUNGA ma très chère et aimable marâtre pour avoir soutenu patiemment mes caprices pendant les périodes les plus controversées de ma vie, pour m'avoir élevé, m'avoir éduqué avec tant de tendresses de d'abnégations. Avec toute mon affection, que vos souffrances, pleures, inquiétudes trouvent une consolation dans ce travail.

A vous mon cher Oncle maternel Lebon KABUE et maman Châtie KANJINGA, pour votre soutien combien louable tant moral que matériel sans lequel je ne pouvais plus arriver à cette première étape de ce voyage scientifique, nous vous devons toujours reconnaissance.

A vous John TSHIBANDA, Augustin ILUNGA, Alphonse TSHIBANGU, Moïse MULOMBA et Jacques BONDO pour avoir été les plus proches et fidèles, les mieux consultés en tout cas durant cette période d'études

A vous tous les membres de ma famille et tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué d'une manière ou d'une autre, non seulement à l'élaboration de ce travail qui sanctionne la fin de notre premier cycle d'études universitaires, mais aussi à tout notre épanouissement scientifique.

Je dédie ce travail !

AVANT-PROPOS

Ce travail est le fruit non seulement des recherches menées au cours de cette année académique, mais de trois années de dures labeurs passées à l'Université Officielle de Mbujimayi, entendez par là, la formation scientifique reçue dans cet alma mater depuis le début de notre cursus universitaire en 2011-2012. Ladite formation n'aurait pu porter ce fruit sans le concours et la collaboration de tous ceux qui, de près ou de loin, se sont dépassés pour nous aider à y arriver. Notre expression, sentiment, estime et bienveillance sont de grande considération envers le Chef de Travaux NTAMBUE KAYEMBE Guy Lebel pour avoir, malgré ses multiples occupations, accepté la direction de notre travail. Ses critiques, suggestions et remarques nous ont permis d'appréhender et de préciser nombre d'arguments théoriques.

Nous tenons à exprimer notre vive gratitude à notre cher Assistant Daniel LUBANGI MPOSHI, qui a accepté de nous lire et de nous aider dans nos démarches par ses conseils et remarques très pertinents.

Nos sincères remerciements s'adressent ensuite à tout le corps professoral et enseignant de l'Université Officielle de Mbujimayi, celui de la Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives et plus particulièrement à tout le corps enseignant de Département des Relations Internationales pour leur contribution à notre formation par leurs enseignements.

Une reconnaissance toute particulière est orientée unilatéralement à l'Honorable Prosper BUKASA NGOYI pour son soutien le plus propice tant moral que matériel durant notre parcours scientifique.

Que nos camarades qui font chemin scientifique avec nous et tous ceux non mentionnés ici mais qui ont bien voulu contribuer d'une façon ou d'une autre à la réussite de ce travail, trouvent également l'expression de notre gratitude.

IN MEMORIUM

A vous mon regretté père, géniteur, Dieudonné SABUE BUHANGU Santos qui, durant toute votre vie vous espériez toujours de nous une élévation, avec plus de souci de nous supporter alors que les jours qui vous ont été accordés sur cette terre ne le permettait pas.

Alors que nous avions beaucoup plus besoin de vous pour vivre le bonheur de vos fruits, la terre nous a laissé avec chagrin et surtout que nous n'étions que petit enfant.

Puisse Dieu vous combler et bénir, que la terre de nos ancêtres vous soit une meilleure demeure et que votre âme repose en paix.

ABREVIATIONS ET ACRONYMES

ANC : African National Congress ;

BAD : Banque Africaine de Développement ;

BIRD : Banque Internationale de la Reconstruction (actuellement, Banque Mondiale) ;

CAE : Communauté de l'Afrique de l'Est ;

CEA/AEC : Communauté Economique Africaine ;

CEDEAO : Communauté Economique pour le Développement de l'Afrique de l'Ouest ;

CEEAC : Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale ;

CEN-SAD : Communauté des Etats Sahélo-Sahariens ;

CER : Communauté Economique Régionale ;

CNOOC : China National Petrochemical Corporation ;

CNPC : China National Offshore Oil Compagny ;

COMESA: Marché Commun pour l'Afrique de l'Est et Australe;

CPI : Cour Pénale Internationale ;

CSCEC : China State Construction Engineering Corporation ;

FARDC: Forces Armées de la République Démocratique du Congo ;

FMI Fonds Monétaire International ;

FOCAC : Forum sur la Coopération Sino-africaine ;

FRELIMO : Front de Libération du Mozambique ;

GECAMINES : Générale des Carrières et des Mines ;

IGAD : Autorité Intergouvernementale pour le Développement ;

MPLA : Mouvement Populaire pou la Libération de l'Angola ;

MONUC : Mission de l'Organisation des Nations-Unies au Congo ;

NEPAD : Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique ;

OMC : Organisation Mondiale du Commerce ;

OMD : Objectif du Millénaire pour le Développement ;

ONU : Organisation des Nations-Unies ;

OPEP : Organisation des Pays Exportateurs du Pétrole ;

OUA : Organisation de l'Unité Africaine ;

PBOC : Banque Populaire de Chine ;

PIB : Produit Intérieur Brut ;

RDC : République Démocratique du Congo ;

RPC : République Populaire de Chine ;

SADC : Communauté de Développement de l'Afrique de l'Est ;

SICOMINES : Sino-congolaise des Mines ;

SINOPEC : China Petrolium and Chemical Corporation ;

UA : Union Africaine;

UMA : Union de Maghreb Arabe ;

UNITA : Union Nationale pour l'Indépendance Totale de l'Angola;

USD : United State of America ( Dollars Américains) ;

ZANU : Zimbabwe African Nation Unity;

ZES : Zone Economique Spéciale ;

ZTE : Société Chinoise de Communication.

INTRODUCTION

PRESENTATION DU SUJET

Selon le sens commun de l'après guerre froide et de l'ère libérale, le continent africain était destiné à une marginalisation croissante causée par ses ressources naturelles et leur exploitation illégale par ses anciens colonisateurs. C'est pour cela que l'Afrique était entrée dans une période radicalement nouvelle. L'histoire s'accélère, les blocs se dissolvent, la démocratie gagne du terrain ; acteurs et enjeux nouveaux surgissent1(*). Ainsi, on constate que depuis quelques années l'Afrique redevient un enjeu international de première importance pour des raisons essentiellement sécuritaires, énergétiques, migratoires ou sanitaires.

Elle est devenue aussi un espace de compétition économique entre les grandes puissances notamment les Etats-Unis d'Amérique, la France, L'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Union Européenne et la Chine, dans une version globalisée du «scramble for Africa» (nuée sur l'Afrique). A côté de ces raisons, il convient d'ajouter deux autres de taille, à savoir l'approvisionnement en matières premières et le lieu de recherche des débouchés pour les produits manufacturés. Ici il s'agit du commerce international.

« La Chine sera pour toujours un pays ami, partenaire et frère du continent africain ». Ces paroles de l'ancien Président chinois HU JINTAO traduisent clairement le regain d'intérêt de la Chine pour l'Afrique et l'importance du continent noir dans la politique extérieure de l'Empire du Milieu2(*). En effet, la Chine et l'Afrique inaugurent une nouvelle ère dans leurs relations et s'engagent dans un type nouveau de partenariat stratégique pour le développement réciproque.

Sans passé colonial en Afrique et après plusieurs efforts pour son autodétermination dans l'émergence de son économie sur la scène internationale et d'imposer dans une expérience singulière et réussie pour le développement, la Chine marque de plus en plus sur tous les plans sa présence sur le continent africain.

Aujourd'hui, le terme « Chinafrique » provoque des avis divergents. En effet, les détracteurs de la présence chinoise en Afrique prêtent à la Chine des ambitions néocolonialistes par rapprochement à la dimension économiquement impérialiste attachée à la «Françafrique ».

Les espoirs que les uns placent dans la coopération sino-africaine notamment les africains sont également à la mesure des critiques que les autres reformulent à son encontre dont les puissances occidentales et les institutions de Breton Wood3(*)

Les domaines d'intervention de la Chine en Afrique sont aussi multiples que variés et sa présence y est largement perceptible. Que ce soit sur le plan diplomatique, commercial, économique, industriel ou politique, la Chine noue et renforce ses liens de coopération avec les pays africains tels que le Nigéria, le Congo-Brazzaville et la RDC,... qui voient en elle un modèle pour leur développement.

De ce fait, « la Chine est le plus grand pays en développement du monde alors que l'Afrique est le continent qui regorge le plus grand nombre de pays en développement ». Il s'agit donc d'un prototype de coopération sud-sud4(*). Bien qu'elle s'appuie sur un discours tiers-mondiste fondé sur un passé constamment rappelé de lutte commune contre l'impérialisme et la colonisation, l'esclavage, le commerce triangulaire ; la réalité révèle qu'il existe des profondes disparités entre elle et l'Afrique, lesquelles ne laissent pas présager qu'il y a une coopération d'égal à égal entre les deux partenaires.

En effet, avec un taux de croissance économique de plus de 15%, la Chine est la deuxième puissance économique du monde après les Etats-Unis d'Amérique alors que l'Afrique ne réalise qu'une croissance économique de plus ou moins 6%. De même, sur le plan économique, il existe un fossé considérable entre la Chine et l'Afrique en ce sens que l'économie chinoise est trop avancée que celle de l'Afrique encore balbutiante.

Eloignée même géographiquement de l'Afrique, la Chine n'éprouve aucun obstacle au développement de ses relations avec le continent noir car, en matière de coopération il y'a suppression des frontières entre Etats impliqués dans celle-ci. Très éloignée de la Chine, l'Afrique est considérée comme une proche voisine dans les coeurs des dirigeants et peuples de la Chine et l'Afrique dans le cadre de cette coopération, et pour cause, l'Afrique et la Chine ont des liens historiques d'avoir été toutes colonisées par d'autres pays.

Les objectifs de réciprocité dans la coopération sino-africaine épousent ceux des Etats africains depuis la création de l'Organisation de l'Unité Africaine actuellement Union Africaine, notamment l'intégration régionale du continent. Les pays africains ont fait un certain nombre de déclarations entre autres, la Déclaration d'Addis-Abeba de 1973, et la Déclaration de Kinshasa de 1976, dans le but de faire avancer le processus d'intégration de même, le traité d'Abuja du 03 juin 1991 entré en vigueur le 12 mai 1994, le Plan d'Action de Lagos (PAL),... mettent l'accent sur la nécessité de promouvoir ce processus bien qu'il soit buté aux nombreuses difficultés surtout d'ordre politique.

Cependant, au-delà de l'euphonie que suscite le renforcement des relations entre la Chine et l'Afrique, il est tout à fait légitime de se demander ce que les deux acteurs et beaucoup plus spécifiquement l'Afrique, peuvent en tirer et les bouleversements qu'il provoque dans la configuration de la géopolitique mondiale. C'est là toute la question des enjeux de la coopération sino-africaine en général et en particulier, avec le Nigéria, le Congo-Brazzaville et la République Démocratique du Congo qui est notre matière à réflexion.

2. CHOIX ET INTERET DU SUJET

a. Choix du sujet

D'entrée en jeu, il sied de faire remarquer que la problématique de l'intégration et du développement de l'Afrique devient de plus en plus une réalité et, aujourd'hui plus qu'hier sur tout le continent, il n'y a plus qu'un seul leitmotiv : « l'émergence de l'Afrique ».

Il s'agit en effet de l'ambition de l'Union Africaine (UA) d'accélérer l'intégration économique, politique, culturelle et technologique entre les pays africains, dans le cadre de la mondialisation, et de promouvoir les principes et les institutions démocratiques ainsi que le respect des droits de l'homme. Le NEPAD, adopté par 16 chefs d'Etats lors du sommet de l'Organisation de l'Unité Africaine(OUA) d'Abuja, en novembre 2001 participe aussi à cette volonté5(*). De cet objectif principal précité de l'UA s'ajoutent d'autres tels que la promotion de la coopération internationale ; la promotion de la paix, la sécurité et la solidarité sur le continent ; la promotion du développement durable aux plans économique, social et culturel ainsi que l'intégration des économies africaines6(*) sans oublier l'objectif du millénaire pour le développement(OMD) préconisé par les Nations-Unies.

Les besoins prioritaires sont dégagés par rapport au développement du continent noir ravagé par une longue période de colonisation européenne avec les puissances coloniales notamment, la France, la Grande-Bretagne, la Belgique, l'Allemagne, l'Espagne, l'Italie et le Portugal ; des guerres interethniques et tribales puis d'exploitation de l'africain sans profit.

Aujourd'hui, s'il est vrai que la dynamique de « l'émergence de l'Afrique » que les africains attendent matérialiser avec le concours et la collaboration de la Chine dans le cadre de la coopération sino-africaine, basée sur un type nouveau de partenariat stratégique d'égal à égal, coopération selon laquelle l'Afrique offre les ressources naturelles à la Chine en contrepartie des investissements chinois sur le continent et l'actuelle avancée du continent africain dans le processus d'intégration régionale surtout avec l'apport des Commissions(communautés) Economiques Régionales (CER) dans le cadre d'accélération de son intégration. Cette dynamique de l'émergence de l'Afrique noire est devenue aujourd'hui une question d'actualité et tient toujours le haut du pavé dans l'arène aussi bien régionale qu'internationale. D'où nous y avons consacré tout un travail de fin de cycle afin d'en analyser les dimensions et les contours, ce qui justifie notre choix.

b. Intérêt du sujet

Il me semble que, vue la quintessence de la question relative à l'intégration de l'Afrique subsaharienne et au développement des pays sous études à l'heure actuelle, le présent travail est enclin de présenter triple intérêt : un intérêt scientifique, un intérêt sociopolitique et un intérêt économique.

Un intérêt scientifique en ce sens qu'en élaborant ce travail, d'une part nous espérons poser les jalons nécessaires à l'élaboration d'autres travaux et faire ainsi hisser d'autres chercheurs sur la question de la coopération sino-africaine et l'impact de la Chine dans le processus d'intégration en Afrique noire surtout que peu de chercheurs seulement ont mené des études sur cette question. De l'autre, analyser une question de coopération entre la Chine et l'Afrique sur fond de l'intégration est a fortiori une donne majeure des Relations Internationales.

Un intérêt sociopolitique par le fait que jusqu'à l'heure actuelle, les acteurs politiques ou les populations africaines ont mal compris la vision de cette coopération avec la Chine car cette dernière risque de servir à la prédation des dirigeants des pays africains alors que tous les africains attendent de cette coopération le décollage du continent qui aujourd'hui, grâce à celle-ci, l'Afrique reste le continent convoité par les puissances occidentales en la transformant ainsi en un nouveau théâtre d'affrontement de ces dernières.

3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

a. Problématique

« La coopération sino-africaine plonge ses racines dans la profondeur des âges et ne cesse de s'approfondir au fil des ans ».7(*)Alors que cette relation est vieille, elle n'a pris d'envergure qu'à une période relativement récente, en 2000 où s'est tenu le premier Sommet Chine-Afrique à Beijing(Chine) du 10 au 12 octobre, Sommet réunissant autour de la Chine, 48 Chefs d'Etats et de Gouvernement africains avec objectif de redonner un souffle à leur amitié qui date de longtemps mais sans mécanisme d'action.

De ce Sommet, les accords sont signés entre les deux parties, définissant les directives et principes de leur coopération dans les domaines politique, économique, commercial, socioculturel et voire militaire8(*). Le grand résultat de ce Sommet s'est concrétisé dans la mise en place du Forum sur la Coopération Sino-africaine, FOCAC en sigle qui est un mécanisme permanent dans lequel on organise une conférence ministérielle réunissant tous les ministres des Affaires étrangères du continent africain et celui de la Chine9(*). Le constat est sans appel, la Chine est devenue un partenaire majeur de l'Afrique en coopération sur tous les plans, ce qui oblige les pays occidentaux à se mobiliser pour signer davantage les partenariats avec les pays africains, s'ils veulent prendre leur place et répondre aux besoins des peuples africains. Ainsi le continent devient compétitif sur le plan partenarial.

La Chine semble aborder l'Afrique avec réalisme et pragmatisme à travers la négociation des avantages, la conciliation des intérêts et l'organisation des échanges. Grace aux relations économiques qu'elle a développées avec l'Afrique, la Chine contribue, à sa manière, au décollage du continent. Ce pragmatisme se justifie du fait que pour aider le continent africain à se développer, la Chine a accordé des prêts préférentiels et sans conditionnalités, puis elle a procédé en 2002, à l'effacement des dettes extérieures de plus de30 pays africains les plus pauvres dont la R.D.C. fait partie.

Au vu de cet intérêt présenté par la Chine dans sa coopération avec l'Afrique nous avons estimé de répondre à la question de savoir quelle est la motivation réelle de cette volonté de la Chine envers l'Afrique, quelle est son incidence sur la coopération Sud-Sud et enfin, quelle est la contribution de cette coopération au processus d'intégration de l'Afrique Subsaharienne ? C'est dans cette perspective que notre étude aura pour objectif de répondre à cette problématique posée sur la coopération sino-africaine à travers les hypothèses.

b. Hypothèses

Ainsi pour mieux comprendre la problématique de la coopération sino-africaine, il y'a lieu de revisiter ses fondements, exposés des motifs de deux parties puis voir la base ou les principes de cette coopération.

En effet, la Chine et l'Afrique présentent un passé commun de colonisées. La Chine fut colonisée par la Grande-Bretagne avant de passer sous le joug colonial du Japon alors que de son côté, l'Afrique a été pendant longtemps sous la colonisation européenne. Cette coopération est basée sur un certain nombre de principes dits de coexistence pacifique qui sont entre autres ; le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, l'égalité et la réciprocité des avantages et le règlement pacifique de différends et la non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures.

Alors, la récente hausse du prix des matières premières sur le marché international et la volonté affichée par les pays industrialisés de garantir et de s'assurer de leur approvisionnement en ressources naturelles a fait de l'Afrique un continent stratégique dans la nouvelle configuration de la géopolitique contemporaine10(*), ce qui redonne de l'espoir aux africains sur leur avenir et présage la possibilité d'accélérer le processus d'intégration en Afrique Subsaharienne surtout avec les investissements chinois en infrastructures de transport et de base.

Certes, cette coopération présente quelques difficultés dont l'importation de la main d'oeuvre chinoise dans toutes leurs entreprises implantées en Afrique, l'offre très compétitive des produits commerciaux à bas prix qui concurrencent les productions locales et causent ainsi la faillite des entreprises africaines et aussi le manque de transfert des technologies causé par les barrières linguistiques entre les populations chinoises et africaines,...

4. METHODOLOGIE DE RECHERCHE

a. Méthode de recherche

La nature de la question sur laquelle nous nous proposons de réfléchir nous suggère une méthode devant nous permettre de l'appréhender dans sa totalité. Etant donné que la dynamique des relations entre Etats se fonde sur la recherche de la genèse des faits en établissant des liens entre le fait étudié et les faits antécédents, seule la méthode historique répond à cette exigence.

Ceci par le fait que celle-ci replace les institutions dans le milieu social où elles ont pris naissance, offre le tableau de leurs conditions d'existence et permet leur comparaison11(*). Conciliant cette méthode à la question sous étude, nous avons beaucoup d'opportunités de bien l'appréhender.

C'est ainsi que dans le cadre de cette étude, nous analyserons la coopération sino-africaine et le processus d'intégration en Afrique Subsaharienne en replaçant différents mécanismes qui ont été mis sur pied pour contourner cette problématique et ainsi combler les frustrations de celle-ci.

b. Techniques de recherche

La technique de recherche étant un ensemble des phases de collecte, d'enregistrement de diverses informations sur base des individus, groupe d'individus, des institutions12(*), la technique documentaire et l'interview directe sont à mesure de nous guider dans cette recherche.

Ceci est dit en ce sens que celles-ci nous offrent des opportunités de lire certains documents et entrer en contact avec différents personnages censés nous donner des précisions sur la matière sous étude.

5. DELIMITATION DU SUJET

Comme la science exige une délimitation spatio-temporelle, dans le cadre de ce travail, la délimitation circonscrit son champ d'études dans la sphère d'interactions sino-africaines, et place comme borne inférieure l'année 2006 ayant marqué la deuxième phase de cette coopération, et comme borne supérieure l'année 2014 étant donné que ledit partenariat est en cours et qu'on peut en évaluer l'évolution.

6. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Pour bien mener notre réflexion, nous avons subdivisé ce travail en trois grands chapitres hormis l'introduction et la conclusion.

Après avoir décrit les fondements de la coopération sino-africaine (chapitre I), et analysé la Chine comme un modèle pour l'intégration en Afrique Subsaharienne (chapitre II), nous nous sommes penchés également sur la coopération bilatérale que la Chine entretient avec le Nigéria, le Congo-Brazzaville et la République Démocratique du Congo (chapitre III).

CHAPITRE I : LES FONDEMENTS DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

Au commencement était l'histoire ! Tel semble le credo de la Chine pour célébrer son retour sur le continent africain après s'être repliée sur elle en 1434 pour se reconstituer et lutter contre les invasions mongoles.

Ce retour s'est confirmé à la Conférence de Bandoeng en Indonésie, tenue du 18 au 24 avril 195513(*). Ce partenariat de type nouveau entre la Chine et l'Afrique se base sur un contexte historique de colonisation et sur des principes dits de coexistence pacifique.

I.1. LE CONTEXTE HISTORIQUE DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

Si l'on remonte au XVème siècle de notre ère, lors du passage de l'amiral chinois, Zheng He sur les côtes de la Somalie, du Kenya et Zanzibar, on fixe cette amitié sur des pièces et céramiques chinoises retrouvées dans les mines du grand Zimbabwe, signe de relations commerciales entre ces deux partenaires.

Après quatre siècles de séparation, ces relations reprennent dans la deuxième moitié du XXème siècle. En effet, à part la conférence de Bandoeng de 1955, à laquelle la Chine et l'Afrique se sont rencontrées et témoignées le soutien diplomatique, d'une part la Chine a soutenu les pays africains à leur décolonisation et de l'autre, ces derniers l'ont soutenu sur la question du Taiwan à l'ONU et ont soutenu l'arrivée au pouvoir des communistes en 1957 laquelle non seulement aurait contribué explicitement au développement de la Chine, mais aussi contribue en ce jour au leadership pour l'Extrême-Orient.

Dans ce contexte historique de cette coopération, le passé commun des dominées coloniales entre la Chine et l'Afrique et les besoins de ces deux amies, l'une de l'autre, sont des impératifs incontournables pour cette coopération.

I.1.1 La Chine et l'Afrique, un passé commun des dominées coloniales

Dans leur histoire, la Chine et l'Afrique ont en commun été à un moment donné, dominées ou colonisées par d'autres peuples. C'est le passé commun qu'évoquait JIANG ZEMIN, ancien président de la République Populaire de la Chine, lors qu'il déclare que « Les peuples chinois et africains ont lutté sans fléchir et avancé par vagues successives à la conquête de l'indépendance ».

En effet, dans son passé, la Chine a été colonisée au XIXème siècle par la Grande-Bretagne, la France, les Etats-Unis et le Japon. Alors de son côté, l'Afrique a été pendant longtemps sous le joug de la colonisation européenne après avoir subi la traite négrière et l'esclavagisme. Entre 1880 et 1960, le continent africain était concédé aux puissances européennes, notamment la France, l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne, le Portugal, la Belgique et la Grande-Bretagne, ceci suite à la Conférence Internationale du Congo à Berlin de 1884-1885 et la Conférence Géographique de Bruxelles de 1890.

Ayant donc connu une histoire commune, de la colonisation, la Chine et l'Afrique se sont témoignées une sorte de solidarité dans les malheurs et ont eu la commune volonté de lutter contre l'impérialisme. Cette solidarité a été exprimée officiellement pour la première fois à la Conférence de Bandoeng en avril 1955.

Convoquée par cinq pays asiatiques dont la Birmanie, le Ceylan, l'Indonésie, l'Inde et le Pakistan, cette conférence a connu la participation de six pays africains en l'occurrence l'Egypte, l'Ethiopie, le Soudan, le Ghana, le Libéria et Lybie. Celle-ci est de nos jours le mobile au progrès de deux parties.

Donc, Bandoeng a ouvert à la Chine et à l'Afrique une nouvelle voie de coopération qui sera concrétisé par le soutien réciproque qu'elles se sont accordé. En effet, Bandoeng a appuyé le continent africain à sa décolonisation. C'est ainsi que le feu premier ministre indien NEHRU lança la fameuse main tendue à l'Afrique au nom du continent asiatique en ces termes : « Il appartient à l'Asie d'aider l'Afrique au mieux de ses possibilités car nous sommes des continents frères »14(*). Alors, le grand soutien mutuel est celui que la Chine a accordé aux mouvements de libération nationale tels que celui de l'Angola (UNITA, MPLA), du Mozambique (FRELIMO), du Zimbabwe (ZANU) et de l'Afrique du Sud (ANC). La Chine a été le premier pays non arabe à reconnaitre le gouvernement provisoire d'Algérie créé en 1958. Elle a manifesté sa solidarité à l'Egypte nassérienne durant son bras de fer avec la coalition franco-britannique dans la crise du canal de Suez15(*).La Chine a utilisé toutes les tribunes internationales pour dénoncer et renoncer au colonialisme et à l'impérialisme européens.

De son côté, le continent noir a appuyé la Chine à l'ONU lors de la question taïwanaise. A partir de ce soutien, cette dernière a convaincu les Nations-Unies pour ne pas reconnaitre la souveraineté internationale du Taiwan qui reste jusqu'à ce jour une ile de la Chine.

Certes, cette coopération connait son point culminant en 2000, lors de la première conférence Chine-Afrique qui a abouti à la création du Forum sur la Coopération Sino-africaine (FOCAC) qui est le mécanisme permanent de suivi de cette relation. En plus, cette dernière sera fondée sur les besoins de deux coopérants en l'occurrence la Chine et l'Afrique.

I.1.2. Les besoins de la Chine en Afrique

Si la Chine a des représentations dans presque tous les pays de l'Afrique dans le cadre des relations diplomatiques, son grand besoin dans ce continent reste focalisé dans la recherche des matières premières notamment le pétrole et les minerais pour confirmer, émerger et submerger sa puissance économique, ceci pour répondre aux demandes de ses industries et puis, à trouver des nouveaux marchés ou débouchés pour écouler une gamme des produits manufacturés ( vêtements chaussures, produits alimentaires voitures outils informatiques et de télécommunication,...).

Sur le plan économico-commercial

Le pétrole africain attire beaucoup la Chine dans ses besoins économiques. C'est ainsi qu'elle s'est engagée à garantir ses approvisionnements en pétrole afin de pouvoir alimenter sa croissance économique, en se tournant vers le continent. En effet, en 2011, l'Afrique a fourni plus de 35% du pétrole consommé par la Chine16(*). Ce qui justifie la présence des grandes compagnies pétrolières chinoises dont la CNPC (China National Offshore Oil Compagny), la SINOPEC (China Petrolium and Chemical Corporation), la CNOOC (China National Petrochemical Corporation) en Afrique. Les pays les plus concernés dans cette coopération pétrolière entre la Chine et l'Afrique sont le Nigéria, l'Angola, le Soudan, l'Algérie, le Gabon, la Guinée Equatoriale, le Congo-Brazzaville et le Kenya. Ces derniers ont signé entre 2004 et 2006 plusieurs accords d'exploitation pétrolière avec ces compagnies chinoises précitées17(*). A côté du pétrole, la Chine a également besoin des minerais africains pour assurer son développement industriel. En effet, la Chine importe 85% de son cobalt en RDC et d'autres minerais comme l'or au Mali, le fer, le phosphate, le pétrole en Casamance au Sénégal, en Tanzanie et en Iles Maurice18(*). Ainsi, la Chine affirme sa détermination de rester longtemps en Afrique.

Sur le plan militaire

La Chine coopère avec les pays africains dans le domaine géostratégique pour les enjeux suivants : le terrorisme, l'échange d'informations, les crimes organisés, le trafic des drogues et des armes légères19(*). De plus, la Chine fait des donations de matériels stratégiques et armes à ces pays dont les plus concernés sont la Namibie, l'Angola, l'Erythrée, le Zimbabwe et actuellement la RDC dans le cadre du renforcement de capacités des FARDC. Mais la Chine se garde le droit de s'ingérer dans les affaires intérieures des pays avec lesquels elle coopère en se référant aux principes qui fondent leur coopération.

C'est ainsi que, dans le cas de l'agression dont est victime la RDC, la Chine se réserve d'envoyer ses troupes dans ce pays mais intervient lorsque les autorités congolaises le demande. Raison pour laquelle elle a signé des accords militaires en 2010 et en 2013 avec la RDC, accords consistant à la formation de l'armée congolaise pour qu'elle soit une armée forte, digne, républicaine et disciplinée.

Sur le plan politique

La Chine a toujours manifesté son besoin de bénéficier d'un soutien politique de la part du continent africain afin d'empêcher les ambitions japonaises de s'intégrer au conseil de sécurité des Nations -Unies et les tentatives taïwanaises de se libérer d'elle et devenir un Etat souverain. C'est ainsi qu'elle influence les pays africains à rejeter la candidature du Japon comme membre permanent du conseil de sécurité car celui-ci est son rival depuis le lancement des bombes atomiques, le 6 et le 9 aout 1945 sur Hiroshima et Nagasaki par la Chine lors de la guerre de conquête de son indépendance20(*). Donc, elle use de tout son génie pour maintenir son intérêt national afin de confirmer sa position de porte-étendard asiatique et ainsi adhérer à l'école réaliste des Relation Internationales dans la notion de puissance « balance of power ».

Sur le plan diplomatique

A travers la signature des accords bilatéraux ou multilatéraux avec les pays africains (pris individuellement ou dans le cadre de l'UA), la chine veut maintenir sa présence et son émergence sur le continent noir étant donné que ce dernier est continent stratégique pour un avenir très meilleur .Grace à sa stratégie diplomatique d'échange des personnes, la diaspora chinoise est perceptible dans tous les pays africains et dans toutes les activités tant économiques que commerciales.

Donc, la Chine trouve en Afrique un espace vital pour l'accroissement de ses intérêts nationaux.

I.1.3. les besoins de l'Afrique face à la chine

La Chine joue en Afrique un rôle de fournisseur important de financement et de savoir-faire indispensable au développement de ce continent21(*).C'est ainsi que plusieurs dirigeants africains veulent bien la Chine dans leur processus de développement grâce à sa stratégie de coopération pragmatique avec l'Afrique.

Sa présence est la bienvenue pour les africains comme l'affirme le président mozambicain, Armando GUEBUZA lorsqu'il dit : « Lorsque les africains voient venir la Chine et adopter une approche qui contribue à l'amélioration de leur productivité, ils disent, ''vous êtes les bienvenus'' car ces investissements et ces projets, tout particulièrement dans le domaine des infrastructures, contribueront à réduire notre problème de pauvreté ». Une lecture appuyée par l'ancien président sénégalais, Abdoulaye WADE qui voit en la Chine un partenaire commercial bien plus pragmatique et efficace que les `'Bureaucrates occidentaux''.

Cet homme politique, lors du Sommet Union Européenne-Chine de 2007 disait : « Lorsque je veux construire un autoroute, il me faut cinq ans pour conclure avec la Banque mondiale. Avec la Chine, c'est réglé en quelques jours seulement, je dis oui ou non, et je signe22(*). Ces citations montrent combien le degré de la confiance des africains envers la Chine est devenu leur première locomotive en matière de partenariat économique et commercial.

En effet, la Chine stimule le développement des infrastructures (routes, logements,...) en Afrique. Alors, les africains beaucoup retardés par leurs anciennes puissances tutélaires, voient en la Chine, une véritable et nouvelle amie pouvant les aider à décoller et occuper une place prépondérante dans la configuration économique mondiale ainsi qu'à la lutte contre le sous-développement dans lequel ils gangrènent. Ce besoin se situe sur différents domaines de la coopération.

Sur le plan politique

Pour jouir de la réciprocité de soutien évoquée dans les bases de leur coopération, les pays africains ont bénéficié du soutien de la Chine aux années 1957, dans le cadre de l'accélération du processus de leurs indépendances. Même les pays qualifiés d'antidémocratiques par les institutions de Breton Wood et les pays occidentaux bénéficient du soutien chinois23(*). C'est le cas de l'actuel Président tchadien dont le veto de la Chine bloque la machine du conseil de sécurité de l'ONU pour son transfèrement à la CPI à cause de violation graves des droits de l'homme dont il était principal auteur lors de son accession au pouvoir.

Sur le plan économico-commercial

Dans la quasi-totalité des de pays africains, les produits manufacturiers ont la mention « made in china », ce qui montre le grand besoin et la demande croissante des importations chinoises en Afrique à cause de leur prix moins couteux par rapport à ceux importés en Europe ou en Amérique. Avec les nouveaux fondements de partenariat stratégique d'égal à égal, les africains souhaitent la Chine avec laquelle ils coopèrent en réciprocité et sollicitent des prêts sans conditionnalités et des prêts préférentiels alors que le FMI et la Banque mondiale assortissent leurs aides à des conditionnalités de respect de la démocratie, de la bonne gouvernance et des droits de l'homme. Ces institutions incriminent la même Chine qu'elle coopère avec les pays africains où il y a violation des droits de l'homme et corruption.

De sa part, la Chine, les Etats africains sont souverains et n'ont pas besoin qu'on leurs dicte ce qu'ils doivent faire ou non. Les dirigeants chinois se réfèrent à la sagesse de Nelson MANDELA qui disait que : « Pour sauver quelqu'un qui se noie, on ne lui demande pas quelle est la couleur de son maillot de bain ». Donc, il faut d'abord le sauver en lui apportant son aide24(*).Les progrès causés en Afrique par la Chine ont aidé le continent à s'imposer aux partenariats qui lui semblent bénéfiques à cause de la forte demande des ressources naturelles, ce qui fait de l'Afrique, un nouveau pôle stratégique

Sur Le Plan diplomatique

Les Africains sont contents de voir les échanges de personnes et le transfert des technologies dans leur relation se réaliser. Si au début de cette coopération les accords ont été signés sous forme multilatérale, actuellement ces accords sont signés de pays à pays. De surcroit au niveau international, cette relation en forte mutation passe du bilatéralisme au multilatéralisme pour favoriser les coopérants dans la promotion de leur intérêt national respectif.

Sur le plan culturel

Les partenaires de la coopération sino-africaine luttent pour procéder au « choc de civilisations » afin d'aboutir à une civilisation nouvelle qui va les unir car jusque-là, l'inadaptation des civilisations et cultures entre l'Afrique et la Chine est un grand obstacle à ces rapports. D'une part, les africains ne s'adaptent pas à la civilisation chinoise, surtout sur le plan linguistique, et d'autre part, en Afrique on y trouve toute une amalgame de langues qui n'ont pas de rapport à celles de la Chine.

I.1.4. La stratégie de la pénétration de la Chine en Afrique

Au cours de ces dernières années, la Chine s'est affirmée comme acteur majeur en Afrique. Elle a procédé par la stratégie de financement et de pénétration des marchés en exploitant entre autres, les failles des relations paternalistes longtemps fondées sur de zones d'influence historico-politiques entre les anciens maitres de l'Afrique et cette dernière. Appuyée par son potentiel financier, l'Empire du Milieu a acquis d'importants marchés dans plusieurs pays africains. La réussite de sa stratégie repose sur sa politique de coopération, sa capacité de mobiliser des fonds et son dynamisme dans la mise en oeuvre des projets par le biais de entreprises privées et publiques qu'elle ne cesse de promouvoir.

Dès lors que la Chine a décelé des similitudes entre sa culture et celles du continent noir, elle est restée fidèle à une politique de flexibilité dans sa coopération économique avec l'Afrique. Il convient de noter que ses aides aux pays africains ne sont assorties à aucune conditionnalité comme dans les relations Nord-Sud. Pour illustrer cet ordre d'idées, le ministre nigérian du commerce, Olesegung AGANGA disait que : « Je pense que les occidentaux auraient tort de croire qu'il leur suffit acheter la bonne gouvernance et la démocratie en Afrique(...). Ce que la Chine a réalisé en Afrique taille en pièce cette illusion. La Chine ne met nullement en danger les réformes de la bonne gouvernance et de la démocratisation en Afrique, car seuls ceux qui, comme la Chine, ont privilégié une croissance endogène avaient de chance de réussir25(*). Afin de lutter contre les dénonciations des détournements des fonds qu'elle finance en Afrique pour la reconstruction du continent, la Chine a opté pour la diplomatie de terrain, ce qui justifie la présence de ses entreprises sur le continent pour exécuter ses investissements.

En effet, sur le plan financier, la Chine dispose d'une réserve de change colossale de plus de 1900 milliards USD qui sont mises à la disposition de l'Exim Bank afin de mener sa politique d'investissements étrangers.

S'agissant de l'opérationnalité, le gouvernement chinois a mis à contribution les secteurs essentiels de l'économie comme le commerce, l'aide au développement et le financement des investissements. De ce fait, dans le domaine des matières premières énergétiques, les sociétés chinoises telles que la CNPC et la SINOPEC mettent en oeuvre une politique d'approvisionnement énergétique par l'exploitation à des conditions favorables, de champs pétroliers dans de nombreux pays africains. Les exploitations chinoises en Afrique dépassent 190 milliards USD, ce qui montre sa stratégie de se confirmer comme site géopolitique ou nouveau pôle d'influence économique mondiale. Ceci nous permet d'aborder la notion de coopération et ces principes sur lesquels se fonde la coopération sino-africaine dans la partie suivante de ce chapitre.

I.2. NOTIONS ET PRINCIPES DE LA COOPERATION

SINO-AFRICAINE

Dans un monde divisé par des profonds antagonismes nationaux, idéologiques et raciaux, l'idée d'un partnership mondial, ou association, conçue pour aborder la pauvreté comporte de résonnances manifestement utopiques26(*). Cette association est cependant une voie de constitution et représente l'une de victoires les plus notables de la coopération internationale, dans une ère marquée par les conflits nationaux. Alors, à ce niveau, il faut comprendre ce qu'est la coopération, puis fixer la coopération Chine-Afrique sur les principes qui la fondent.

I.2.1. Notions de coopération

Définition

Etymologiquement le mot `'coopération'' vient de la racine latine « cum » qui veut dire `'avec'', et « opus » qui veut dire `'travail, oeuvre''. Les deux mots mis ensemble donnent `'travailler ou oeuvrer en commun''. C'est pourquoi le dictionnaire Le Robert le définit d'une part comme le fait de participer à une oeuvre commune et de l'autre, comme la politique d'entente et d'échange entre Etats27(*). Dans ce sens, la coopération aide les pays en développement de se développer et de donner à leurs populations un standing de vie.

Elle est également définie par Jean NENEY comme un mode de collaboration interétatique institutionnalisé qui tend à la coopération d'activités28(*). Il résulte de ces définitions que dans la coopération, il y a des acteurs multiples qui conjuguent leurs actions en vue d'atteindre des résultats qui leur profitent tous. Ainsi, en agissant de concert, les coopérants ont en vue, chacun un ou des intérêts, des attentes qui constituent ses enjeux29(*). En ce sens, les pays entrent dans les méandres de la coopération dans n'importe quel domaine, commençant par des concertations, la signature des accords, traités ou autres et enfin engagements qui les lient.

Types de coopérations

La coopération étant un moyen qui favorise le développement efficace entre coopérants, l'ONU a accordé aux continents les avantages de se créer des organisations internationales à compétence générale dans le cadre du régionalisme30(*). Sur la typologie de coopération on parle de la coopération internationale que le professeur KAMANDA WA KAMANDA définit comme l'organisation et l'interdépendance réelles des nations et des peuples en fonction des avantages que les uns et les autres vont équitablement en tirer31(*). Ensuite vient la coopération multilatérale qui lient les Etats dans le cadre d'une organisation internationale ou les Etats et les organisations internationales, ou encore ces dernières entre elles ; et la coopération bilatérale qui lie deux acteurs étatiques d'une région géographiquement déterminée qui coopèrent surtout dans le cadre d'une organisation internationale.

Ces types de coopération sont orientés dans différents domaines de la vie, ceci partant du domaine politique, en passant par les domaines économique, militaire, scientifique jusqu'au domaine socioéconomique.

De sa part, la coopération sino-africaine est d'une part bilatérale en ce sens que la Chine coopère avec les Etats africains pris individuellement. C'est le cas de la coopération sino-congolaise. Et de l'autre elle est dite multilatérale régionalisée en ce sens que la Chine coopère avec la région africaine dans le cadre de l'UA qui est une organisation internationale ou régionale. Cette coopération entre la Chine et l'Afrique a comme base juridique, les traités et accords tant régionaux, multilatéraux que bilatéraux.

Domaines de coopérations

Il existe plusieurs domaines de coopération que parfois nous ne saurons pas énumérer tous, mais il nous incombe de parler de deux domaines qui ont trait à notre étude dont le domaine économique et politique.

La coopération économique

Elle implique l'importation et l'exportation d'investissements, la signature des accords douaniers dans le cadre de la relance des activités économiques et l'accroissement des revenus nationaux des Etats. Dans le cadre de la coopération sino-africaine, afin de faciliter les échanges commerciaux entre les deux parties qui s'évaluent actuellement à plus de 193milliards de dollars américains, la Chine a pris huit mesures concrètes pour sa coopération avec l'Afrique dont nous citons entre autres :

ü La suppression du tarif douanier sur les marchandises africaines exportées en Chine ;

ü La création de la zone de coopération économique et commerciale.32(*)

C'est pourquoi le président ougandais Yoweri MUSEVENI disait dans une interview accordée à la BBC Africa en juin 2013 que « La Chine a besoin des marchés, nous avons également besoin des marchés ; elle a besoin des matières premières, nous avons aussi besoin de coopérer avec elle dans le traitement de ces matières ; c'est donc une formule gagnant-gagnant pour les africains et les chinois ». Ceci montre qu'en relations interétatiques, l'arme économique est d'importance capitale pour une bonne diplomatie.

La coopération politique

Elle implique l'influence que peut avoir un pays sur un autre dans l'organisation et le fonctionnement du pouvoir politique et dans certaines institutions et organismes politiquement organisés.33(*) Dès lors que la coopération concerne deux ou plusieurs Etats, elle implique un aspect plus diplomatique.

En effet, la coopération sino-africaine se présente sous forme bilatérale et multilatérale par le fait que la Chine coopère d'une part avec les pays africains d'une manière particulière et signe des accords avec ces pays pour l'orientation de leurs politiques extérieures respectives, et de l'autre, elle coopère avec tous les pays africains pris ensemble, raison pour laquelle les conférences sur la coopération sino-africaine unissent tous les trois ans en Afrique ou en Chine les dirigeants africains et chinois.34(*) C'est ainsi que nous prenons dans le cadre de ce travail la coopération sino-congolaise qui prend la dimension bilatérale.

I.2.2. les principes fondamentaux de la coopération sud-sud

La Chine entend établir et développer un nouveau type de partenariat stratégique avec l'Afrique sur le plan politique, et de confiance mutuelle d'égal à égal sur le plan économique, lequel s'inscrit dans l'esprit du « gagnant-gagnant » pour les bénéfices réciproques et pour le bien-être de tous. Depuis la création en novembre 2000 du Forum sur la Coopération Sino-africaine, la Chine et l'Afrique fondent leurs relations sur cinq principes fondamentaux fondés sur un modèle de coopération sud-sud, c'est- à- dire une amitié basée sur leur passé historique et leur caractéristique d'une part, de la Chine comme le plus grand pays en voie de développement du monde et de l'autre, l'Afrique, le continent qui a le plus grand nombre de pays en voie de développement.

Ces principes dits de coexistence pacifique sont :

ü Le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale ;

ü La non-agression mutuelle ;

ü La non-ingérence dans les affaires intérieures ;

ü L'égalité et la réciprocité des avantages et enfin ;

ü Le règlement pacifique des différends.35(*)

De ces principes, le respect de la souveraineté et la non-ingérence sont plus respectés par Pékin car il se réserve de s'imixer dans les affaires intérieures des Etats africains et ne veut pas imposer son système politique, social ou idéologique aux pays africains.

I.2.3. Une coopération agissante, en pleine évolution

Face aux conditionnalités imposées aux pays d'Afrique par les institutions de Breton Wood notamment la Banque mondiale et le FMI, les puissances occidentales et les Etats-Unis, les quelles sont liées à la bonne gouvernance, à la démocratie et au respect des droits de l'homme, la Chine réagit en affermissant que « Le nouvel ordre politique et économique international » doit garantir le droit de participer sur un pied d'égalité aux affaires internationales et précise que « La Chine oeuvre pour établir et développer un partenariat stratégique de type nouveau caractérisé par l'égalité des chances et des bénéfices puis de la confiance mutuelle sur le plan politique ».36(*) Cette approche favorise le développement rapide de cette coopération et permet à chacun de partenaires d'escompter des avantages mutuels et réciproques.

La Chine apparait également comme une nouvelle source de financement du continent noir. Dans sa stratégie de coopérer avec l'Afrique, la Chine se montre plus pragmatique avec des réalisations à impact visible sur tout le continent africain. Dans cette perspective, pour se maintenir le plus longtemps que possible sur ce continent, la Chine avait, lors du Sommet de Beijing de 2006, annoncé huit mesures concrètes pour sa coopération avec les pays africains afin de les persuader, mesures qui sont :

ü Doubler son aide et son assistance en faveur de l'Afrique ;

ü Elargir les catégories de marchandises africaines exportées par elle avec un tarif douanier zéro ;

ü Annuler les dettes pour 31 pays africains les plus pauvres ;

ü Créer le fonds de développement Chine-Afrique ;

ü Multiplier les projets de coopération sur plusieurs domaines ;

ü Créer une zone de coopération économique et commerciale ;

ü Construire les infrastructures de base et enfin ;

ü Multiplier les échanges d'étudiants et jeunes entre la Chine et l'Afrique.37(*)

Ces mesures sont toutes en cours actuellement et poussent les africains à souhaiter la présence prolongée de la Chine sur leur territoire alors que les détracteurs de cette coopération voient en la Chine les ambitions néocolonialistes.

Le pragmatisme de cette coopération peut être illustré avec la construction du nouveau siège de l'UA, immeuble ultramoderne de 20 étages à Addis-Abeba en Ethiopie, construction qui a couté 200 millions USD, accordé à l'Afrique comme cadeau de sa coopération avec elle depuis décembre 2011, date de fin de construction. La construction des infrastructures de logement, routières et de communication par la Chine en Afrique taille ce pragmatisme. Et face à tout ceci, le degré de confiance que la Chine rencontre en Afrique présage un meilleur avenir pour cette coopération.

Si cette coopération est mieux ressentie par les dirigeants africains et leurs populations, certes elle présente aussi quelques inconvénients bien que superficiels que nous reformulons en forme de critiques dans le point qui suit.

I.3. LES CRITIQUES SUR LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

Alors que l'Afrique a connu une longue période de controverses dans sa colonisation, plusieurs analystes voient dans la coopération Chine-Afrique un danger du néocolonialisme en ce sens qu'en matière de coopération, les prêts sans conditionnalités et prêts préférentiels que la Chine accorde aux pays africains risquent de bouleverser la situation par le fait que la main qui donne est au-dessus de celle qui reçoit. Alors, le continent noir doit se doter d'une stratégie efficace pour gérer ses relations avec le géant économique émergent de l'Asie, en l'occurrence la Chine.

A cette inquiétude s'ajoutent celle de la concurrence commerciale que la Chine joue en Afrique avec ses produits manufacturés à bas prix mais de courte durée, ce qui a provoqué la faillite de plusieurs entreprises locales à cause du cout de production de leurs produits et l'importation de la main d'oeuvre chinoise dans toutes les entreprises chinoises en Afrique, ce qui cause le manque à gagner pour l'Afrique sur le plan de l'emploi.

Pour conclure, la coopération sino-africaine développée dans ce chapitre tire ses origines dans la profondeur des âges et ne cesse de s'approfondir au fil des ans. Si la Conférence de Bandoeng de 1955 est une occasion pour la Chine et l'Afrique de se rencontrer, les deux coopérants se sont accordé un soutien mutuel tant sur le plan international que dans leur coopération. Dans son nouvel horizon, cette coopération a pour fondement, le passé commun de deux coopérants dominés par les puissances extérieures pendant une période donnée de leur histoire et basée sur les principes dits de coexistence pacifique. Elle est également basée sur un type nouveau de partenariat stratégique, caractérisé par l'égalité des profits dans le sens du Win-Win et de confiance mutuelle.

Le bilan de cette coopération reste largement positif par le fait que depuis sa présence sur le continent africain, la Chine a contribué au changement de l'aspect de l'Afrique autrement maquillée du sous-développement et ainsi, le continent est devenu un site géostratégique d'ambitions des grandes puissances. Malgré cette affirmation positive, quelques asymétries présentées par cette coopération doivent être prises en compte par les acteurs de celle-ci et équilibrées par le génie de la diplomatie africaine qui a encore beaucoup à faire dans le cadre de la coopération internationale.

CHAPITRE II : LA CHINE, UN MODELE POUR L'INTEGRATION DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE

L'étude du processus d'intégration en Afrique Subsaharienne avec comme modèle référentiel la Chine, dont il est question dans ce chapitre consiste à faire une représentation du milieu d'étude en dégageant l'intégration en Afrique Subsaharienne et enfin montrer l'apport de la Chine dans ce processus. Alors, il nous est impérieux d'étudier d'abord l'espace de notre investigation constituée de la Chine et de l'Afrique.

II.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

Dans cette section, il est question de circonscrire le continent africain et la Chine dans les aspects historiques et géographiques.

II.1.1. Présentation de l'Afrique

Etudier ce qu'est aujourd'hui l'Afrique c'est rentrer dans l'histoire afin de retracer les grands événements qui ont marqué son existence en tant que telle.

Aperçu historique sur l'Afrique

Berceau de l'humanité, l'Afrique a été le vivier de nombreuses découvertes géologiques.38(*) En effet, les australopithèques et homosapiens en témoignent l'existence.

La désertification du Sahara vient provoquer les migrations des bantous vers le sud du Sahara, qui devient Afrique Subsaharienne. Les conquêtes des arabes, romains et byzantins en antiquité viennent révolter les autochtones qui vont s'organiser en Empires et Royaumes dont les plus importants sont l'Empire du Ghana, l'Empire du Mali, l'Empire Songhaï et le Royaume Congo39(*). Les explorations du XVème siècle ouvrent en Afrique la traite négrière et le commerce triangulaire, ce qui, après l'abolition de la traite en 1833 ABRAHAM Lincoln en Amérique, l'Angleterre et en 1848 par la France servent à la route de la décolonisation européenne en Afrique surtout avec l'entrée de la Grande-Bretagne et de la France sur le continent40(*). En effet, entre 1830 et 1885, le continent devient le théâtre des rivalités entre les puissances européennes à la recherche de l'influence et des matières premières pour répondre aux demandes industrielles.

La conférence de Berlin de 1884-1885 partage l'Afrique entre six puissances notamment l'Italie, le Portugal, l'Espagne, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Roi Léopold II pour l'Etat Indépendant du Congo qui sera par la suite colonie belge42(*). A la fin du XIXe siècle, seuls le Liberia et l'Ethiopie restent indépendants en Afrique43(*). Ce qui a conduit au pillage systématique des ressources naturelles du continent et l'exploitation inhumaine de l'homme noir par les blancs. C'est ainsi que Césaire écrivait : « Entre colonisateur et colonisé, il n'y a de place que pour la Corvée, l'intimidation, les cultures obligatoires (...) Aucun contact humain, mais des rapports de domination et de soumissions44(*). Ce qui va vite pousser les autochtones à la résistance après la seconde guerre mondiale.

A partir de 1945, le réveil de l'Afrique devient brusquement un phénomène essentiel de l'histoire du monde. A cette époque, l'indépendance devient un mot magique en Afrique45(*). La multiplication des mouvements anticolonialistes notamment le panafricanisme de Kwame N'krume et le nationalisme de Félix Houphouët Boingy imposent un autre vent au monde. L'évolution économique, politique et culturelle sont les facteurs ayant muri ce réveil46(*). Les Nation Unis viennent appuyer l'anticolonialisme en consacrant au chapitre XI de la charte, la décolonisation. L'année 1960 est une année spéciale où beaucoup de pays africains recouvrent leur souveraineté internationale et adhèrent à l'ONU. Le dernier fait marquant l'Afrique est l'étranglement du Soudan du sud en 2011.

Présentation géographique de l'Afrique

L'Afrique est le continent couvrant 6% de la surface terrestre et 20% de la surface de terres émergées. Troisième par sa superficie (30.415.873 km²) après l'Asie et l'Amérique, l'Afrique est peuplée de 1.110.635.000 habitants soit 16% de la population mondiale et cela, derrière l'Asie. Le continent compte 61 entités politiques dont 54 souveraines et ces Etats sont regroupés en cinq sous-régions principales dont l'Afrique du Nord, l'Afrique de l'Est, l'Afrique de l'Ouest, l'Afrique Centrale et l'Afrique Australe47(*). Excepté les six pays de l'Afrique du Nord (Algérie, Egypte, Lybie, Maroc, Soudan et Tunisie), le reste du continent forme l'Afrique Subsaharienne avec 48 pays, notamment, l'Afrique du Sud, l'Angola, le Bénin, le Botswana, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Cap-Vert, la Centrafrique, le Comores, le Congo, la Cote d'Ivoire, le Djibouti, l'Erythrée, l'Ethiopie, le Gabon, la Gambie, le Ghana, la Guinée, la Guinée biseau, la Guinée Equatoriale, le Kenya, le Lesotho, le Liberia, le Madagascar, le Malawi, le Mali, le Maurice, la Mauritanie, le Mozambique, la Namibie, le Niger, le Nigéria, l'Ouganda, le Rwanda, la RDC, le Sao Tomé et principe, le Sénégal, la sierra Leone, les Seychelles, le Soudan du Sud, la Somalie, le Swaziland, la Tanzanie, le Tchad, le Togo, la Zambie et le Zimbabwe. Le continent africain chevauche l'équateur et englobe de nombreux climats : tempérés, chauds et désertiques, humides, tropicaux et il est couvert du grand plateau au sud, il s'agit du désert de Kalahari et à l'Est par composé des chaines des montagnes Kilimandjaro, de plaines et de dépression dans la région de grands lacs.

Quatre bassins d'eau occupent la majeure partie du continent dont le Niger, le Nil, le Congo et Tchad, puis d'autres fleuves importants comme le Zambèze, le Sénégal, l'Orange, le Volta et le Limpopo. Les terres agricoles y sont inégalement réparties et la population consomme les eaux souterraines.48(*) La population subsaharienne est évaluée à 900 millions d'habitants. L'Afrique est le réservoir des ressources naturelles (pétrole, minerais forêt équatoriale, le sous-sol et les eaux favorables à la pèche. C'est l'un de continents les plus riches du globe mais moins développé sur l'aspect humanitaire, avec le taux de natalité et mortalité très élevé et PIB global de 1621milliards de dollars US ou 2.62% du PIB mondial.49(*) C'est le continent le plus pauvre économiquement et plus endetté dans le monde mais avec un avenir promettant à cause de sa position géostratégique.

II.1.2. Présentation de la Chine

Comme l'Afrique, l'étude de la Chine se fait bien avec son passé historique avant de la situer actuellement.

Aperçu historique sur la Chine

La Chine, longtemps une civilisation très avancée, reste le foyer de nombreuses innovations scientifiques et artistiques, notamment l'invention de la boussole, du papier, etc. Sa civilisation est la plus ancienne qui a existé depuis près de 5000 ans avant notre ère et est en continue50(*). Au cours de son histoire, la Chine a été plusieurs fois divisée et réunifiée. Elle a été entièrement conquise par les mongoles au XIIIème siècle, les mandchous au XVIIème siècle, la Grande-Bretagne, la France et les Etats-Unis au XVIIIème siècle pendant la guerre de l'opium.51(*) C'est seulement après sa victoire militaire sur la colonisation japonaise en 1945 que ce pays a pu se libérer des interventions étrangères.

Afin de s'organiser politiquement, la Chine a connu plusieurs révolutions, notamment le passage du nationalisme au communisme. Ce dernier, actuellement parti unique du pays, a lutté pour stabiliser le social chinois en optant pour l'agriculture et l'industrie.52(*) L'accroissement de la production fut réalisé grâce à l'adoption d'un système de coopération ou d'économie d'ouverture qui permit dès 1978-1980, son intégration régionale et internationale.

Situations géographiques

La République Populaire de Chine (RPC) est un pays vaste d'Asie. Avec une superficie de 9.6 millions de km², la Chine est troisième grand pays du monde après la Russie et le Canada.53(*) Sa population est d'environ 1.4 milliards d'habitants, ainsi, elle est premier pays peuplé du monde.

La Chine partage ses frontières terrestres avec 15 pays dont : la Russie, la Corée du Nord, le Kirghizistan, le Kazakhstan, le Sikkim, la Mongolie, le Vietnam, le Laos, la Birmanie, l'Inde, le Bhoutan, le Népal, le Pakistan, l'Afghanistan et le Tadjikistan54(*). La Chine compte plus de 6000 iles dont les plus importantes sont le Taiwan et le Hainan.

Sur le plan administratif, elle compte 23 provinces, 5 régions, 30 préfectures, 124 Districts autonomes et 1200 comtés ethniques. L'immense territoire chinois offre diverses catégories de sols et de richesses terriennes. En effet, un dixième de sa superficie est cultivé.

Avec 2800 milliards de mètre cubes de ressources hydroélectriques, la Chine est 6ème du monde dans ce domaine. Sur le plan minier, les quelques 150 minerais découverts dans la nature ont été trouvés en Chine.55(*) C'est notamment, le zinc, le vanadium, la magnésite, ... La faune et la flore chinoises sont très variées.

Sur le plan économique, la Chine est la deuxième économie mondiale après les Etats-Unis, avec un excédent commercial dépassant les 150 milliards d'USD, et dans les perspectives, elle pourra devenir la première puissance économique aux environs des années 2020. Son émergence sur ce plan est extraordinaire car il n'y a pas longtemps que l'on mourait de faim dans ce pays.

De cette étude séparée, il faut faire une analyse comparative entre les deux partenaires afin de fixer l'apport de la Chine au développement de l'Afrique.

En effet, comparativement, sur leurs étendues se présente une forte asymétrie par le fait que la Chine entre en Afrique à plus de 3 fois alors qu'elle est plus peuplée que l'Afrique. Economiquement, la Chine a plus de moyens et dispose de tous les atouts financiers alors que l'Afrique, bien qu'elle regorge des quantités énormes de matières premières, elle reste économiquement faible. Le choc de ces deux parties présage une coopération d'intérêt étant donné que la Chine est en quête des matières premières pour alimenter son industrie alors que le continent africain en dispose mais en recherche du développement en contre partie de ses énormes richesses naturelles. Donc, l'Afrique peut coopérer avec la Chine dans le but de calquer sur elle le modèle de développement rapide de la Chine.

II.1.3. La place de l'Afrique dans la configuration actuelle du monde

Dans sa configuration actuelle, caractérisée par plusieurs pôles d'émergence, le système international connait des mutations plus controversées. Elles sont dues d'une part, aux efforts des grandes puissances de se confirmer comme police du monde ; et de l'autre, l'émergence d'autres puissances dont plusieurs sont africaines et asiatiques (Afrique du Sud, Nigéria, Inde, Chine, ...). Et enfin, la quête des Etats-Unis pour devenir la capitale mondiale, siège des institutions politiques et économiques du village planétaire dans le cadre de la mondialisation et la globalisation. Ce genre de mutations s'est transplanté vers l'Afrique par le fait de la quête du leadership continental surtout dans le cadre de la fameuse réforme future du conseil de sécurité de l'ONU. Cette recherche constante du leadership africain a plongé le continent dans le chao, laissant ainsi la place aux conflits armés interétatiques interminables.

Le continent africain occupe, dans la nouvelle configuration du monde, la place de nourrisseur des intérêts économiques des puissances mondiales et une destination des produits finis d'industries étrangères. Pour remédier à tout ceci, le continent africain est engagé depuis les lendemains des indépendances, au processus d'intégration régionale comme moyen de son développement, lequel processus est fugé à la remise en question à cause à cause du micro-nationalisme des Etats.

II.2. L'INTEGRATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Le regain d'intérêt que suscite l'intégration en Afrique constitue la recherche d'une identité socioculturelle dont les racines et la légitimité sont plus fortes que celles des Etats actuels56(*). Etudier l'intégration en Afrique Subsaharienne nous poserait des problèmes sérieux du fait que les Communautés Economiques Régionales qui sont piliers de ce processus sont ouvertes et unissent les Pays du Nord du sud du Sahara. D'où il est nécessaire de parler de l'intégration régionale en Afrique en raison de la « solidarité africaine » que poursuit l'UA. Il nous est également nécessaire de faire le cadrage conceptuel du mot intégration dont il est question dans ce chapitre.

II.2.1. Notions d'intégration

Un essai définitionnel suffit selon le contexte de notre étude car ce mot est pluridimensionnel et plurisectoriel en ce sens qu'il est employé suivant plusieurs dimensions et secteurs. De ce fait, nous le définissons avec le Professeur KABENGELE DIBWE qui croit que la notion d'intégration implique « le système dans lequel deux ou plusieurs pays mettent en place des organisations communes destinées à assurer une coopération économique, politique ou sociale.57(*) Nous appréhendons cette intégration dans son sens du régionalisme par le fait qu'il permet aux pays d'une région donnée de se mettre ensemble pour s'engager dans la complémentarité dans un système international globalisé. Notre choix est appuyé par DAVIN Louis quand il dit qu' : « Aucune région ne peut prétendre à une expansion durable si elle ne s'appuie sur son propre environnement ».58(*) A cet effet, l'intégration épouse la notion de coopération par le fait que toutes les deux visent la promotion du développement durable entre les Etats d'une région donnée.

L'intégration se réalise par la mise en place de certaines modalités économiques qui sont : la création de la Zone de Libre-échange ; une Union Douanière ; un Marché Commun ; une Union Economique et monétaire et enfin, une Union Politique ou Intégration Economique totale.59(*) Dans cette approche, l'on constate la suppression des frontières nationales au profit d'un développement régional ou continental avec une base de libéralisation des échanges économiques et commerciaux et même le transfert des technologies.

Pour l'Afrique, le processus d'intégration régionale est encore un acquis susceptible de la libérer de la dépendance extérieure en développant les circuits inter régionaux de coopération. Le processus d'intégration internationale repose sur les principes pour les fonctionnalités dont :

ü Le principe de la territorialité qui repose sur l'autorité ;

ü Le principe de la séparabilité entre les compétences politiques, défense, politique extérieure, diplomatie et compétences techno-socio-économiques d'un Etat moderne ;

ü Le caractère utilitaire de l'allégeance et portant fonctionnement ;

ü La ramification et le transfert de la pratique de la coopération intergouvernementale et enfin ;

ü La paix internationale par l'érosion graduelle des souverainetés politico-territoriales et des nationalismes.60(*) Alors, pour passer du nationalisme à l'internationalisme il faut un stade intermédiaire, celui de créer les institutions régionales chargées des problèmes communs des groupes d'Etats.61(*) Raison pour laquelle l'Afrique a mis sur pied des mécanismes pour accélérer son processus d'intégration.

II.2.2. Les mécanismes d'intégration en Afrique Subsaharienne

Si la création de l'OUA en 1963 a pour but primordial, la de colonisation du continent et la lutte contre l'impérialisme européen, cette organisation internationale avait aussi promu la coopération économique panafricaine, ce qui suscita les leaders africains à mettre sur pied des mécanismes pouvant promouvoir le développement du continent, notamment le plan d'action de Logos (1980) qui définit les programmes et stratégies visant à promouvoir un développement auto-entretenu et la coopération entre les pays africains, le plan prioritaire de redressement économique en Afrique (1985, le Programme d' Action du Caire (1995) qui visait à relancer le développement économique, politique et sociale en Afrique,...62(*) Le traité d'Abuja de 1991 ouvre un autre horizon au processus d'intégration en Afrique.

En effet, ce traité a institué la Communauté Economique Africaine « CEA » comme base du processus d'intégration régionale en Afrique. Cette dernière a comme piliers, les Communautés Economiques Régionales « CER ». Actuellement 8 CER composent le paysage africain, notamment le COMESA (Marché Commun pour l'Afrique de l'Est et Australe), la CEDEAO (Communauté Economique de l'Afrique de l'Ouest), la CEEAC (Communauté Economique des Pays de l'Afrique Centrale), la SADC (Communauté de Développement de l'Afrique Australe), L'IGAD (Autorité Intergouvernementale pour le Développement), la CEN-SAD (Communauté des Etats Sahélo-Sahariens), la CAE (Communauté de l'Afrique de l'Est) et l'UMA (Union de Maghreb Arabe)63(*).

Ces CER avaient une mission d'accélérer le processus d'intégration en Afrique, et cela, en six étapes couvrant trois décennies :

Ø Première étape : 1994-1999 : renforcement des CER existantes et création d'autres ;

Ø Deuxième étape : 1999-2007 : stabilisation des barrières tarifaires et non tarifaires, harmonisation progressive des politiques de mise en oeuvre des programmes multiples dans tous les domaines, en occurrence, agriculture, industrie, transport, communication et énergie ;

Ø Troisième étape : 2007-2017 : consolidation des zones de libre-échanges, des Unions Douanières et adoption d'un tarif extérieur commun ;

Ø Quatrième étape : 2017-2019 : réalisation totale du Marché Commun africain pour aboutir à la libre circulation des personnes et des biens dans la région ;

Ø Cinquième étape : 2019-2023 : consolidation du Marché Commun africain au niveau continental, aboutissement de la quatrième étape ;

Ø Sixième étape : 2023-2028 : consolidation de la vision de la CEA et réalisation d'une intégration économique, politique, sociale et culturelle totale, la création d'une Banque Centrale africaine unique, d'un parlement panafricain et d'une union économique monétaire africaine.

Les huit CER ont inséré dans leurs traités les quatre piliers reconnus par la CEA pour accélérer le processus d'intégration régionale qui sont :

ü L'intégration du commerce et des marchés ;

ü La convergence des politiques macroéconomiques, l'intégration financière et monétaire ;

ü La paix, la sécurité et la stabilité ;

ü L'harmonisation des politiques sectorielles dans les infrastructures, les ressources naturelles, le climat, l'alimentation, le genre et l'agriculture.

Si l'OUA avait préconisé l'intégration totale qui conduirait aux Etats- Unis d'Afrique en 2028, les réalités actuelles en Afrique, notamment les guerres prolongées surtout dans la sous-région des Grands-Lacs et les mutations économiques dues à l'actuelle crise économique mondiale qui a un impact négatif sur les économies, ce projet a été repoussé en 2063 par le Sommet de l'UA de 2013 du 25 mai qui commémorait les 50 ans d'existence de cette organisation africaine. Le problème des moyens financiers et des infrastructures de communication et transport sont aussi les vraies causes de ce retard.

La transformation de l'OUA en UA en 2002 avait comme but d'accélérer l'intégration économique et politique du continent dans le nouveau cadre de la mondialisation et de promouvoir les principes et les institutions démocratiques ainsi que le respect des droits de l'homme.64(*) C'est ainsi qu'elle a adopté en 2003 le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique) initié par seize Chefs d'Etat africains avec pour mission principale, l'éradication de la pauvreté en Afrique puis, placer les pays africains sur la voie de la production et du développement durable et mettre fin à la marginalisation du continent dans le processus de mondialisation.65(*) A comprendre, la vision de l'UA est de bâtir une Afrique intégrée, prospère et en paix, dirigée par ses citoyens et constituant une force dynamique sur la scène internationale.

A ce niveau, il nous est nécessaire de faire un état de lieu du processus d'intégration régionale en Afrique noire.

II.2.3. Etat d'intégration en Afrique Subsaharienne

Faire l'état de l'intégration en Afrique Subsaharienne est synonyme de mettre au vu de tous nos lecteurs les fruits des efforts fournis par les pays africains pour faire avancer le processus d'intégration et leur objectif.

L'objectif principal de la CEA étant de transformer les 53 économies des pays membres de l'UA en une économie. Cet objectif a été séquentiel, donc en six étapes déjà démontrées. En réalité, l'effectivité des différentes zones de libre-échange et Unions Douanières varie considérablement dans les trois CER reconnues par l'UA. La CEDEAO, la CEEAC et la SADC avancent progressivement dans la mise en place de cette troisième étape du processus d'intégration.

Le COMESA et la CEA ont vite avancé dans ce processus car l'Union Douanière de la CAE a été déjà en vigueur. Le COMESA, la CAE et la SADC se sont mis d'accord pour une Union Douanière intégrant 26 pays membres de ces CER.66(*) Ces dernières sont à l'oeuvre du développement de l'Afrique malgré quelques contraintes « matérielles », telles que le sous-développement des marchés des capitaux, l'appartenance à des multiples organisations des certains pays, l'absence d'harmonisation des politiques,... ainsi que les contraintes « immatérielles » liées aux infrastructures de transport, d'énergie et des technologies d'information et de communication, sans oublier l'aspect financier qui bloc plusieurs CER à atteindre leurs visions67(*). Il faut aussi remarquer l'instabilité chronique du continent et la multiplicité des organisations internationales en Afrique qui contribuent au blocage du processus d'intégration du continent Africain. De ce constat qui apprécie les avancées de certaines CER sans oublier les contraintes auxquelles sont butées ces dernières et surtout la CAE, les leaders africains ont plusieurs défis à relever pour la relance du continent africain.

II.2.4. Les défis à relever dans le processus d'intégration en Afrique Noire

L'avancement du processus d'intégration en Afrique Subsaharienne nécessite de relever quelques défis d'ordre politique, diplomatique et économique que voici :

Sur le plan politique et diplomatique

Face aux conflits politiques et armés soit d'agression extérieure ou de guerres civiles qui ravagent le continent africain, les dirigeants africains, au sein de leur caisse de résonnance qui est l'UA doivent comprendre la nécessité de l'alternance démocratique au pouvoir et comprendre les avantages de la cohésion nationale, régionale puis continentale au sens où ils comprendraient qu'en matière de coopération, pour atteindre le développement, la souveraineté de leurs Etats doit être limité afin d'intégrer une souveraineté continentale dans le processus de l'Africanisation. Alors, la voie diplomatique est ouverte pour des concertations communes afin de trouver des solutions communes pour la marche politique du continent.

Sur le plan économique

Comme pensait John EVANS, face aux défis économiques qui bloque le décollage du continent africain, « le secteur qui se prêterait le mieux à une libéralisation des échanges commerciaux, profitable à la majorité des pays en voie de développement, est celui de produits industriels »68(*) Ici, une économie d'ouverture maintien un équilibre et une croissance économique. Le progrès économique régional dépend autant plus de l'intensité des rapports industriels à l'intérieur du périmètre régional.69(*) Il faut donc au continent africain, de développer les échanges interrégionaux. Etant donné que toute politique de développement régional doit s'insérer dans un programme bien conçu, les acteurs des organisations sous régionales africaines doivent élaborer des programmes réalistes. Alors que les pays africains s'appuient actuellement sur l'industrie minière, les problèmes liés à l'amélioration des conditions de vie des populations africaines leur imposent la combinaison avec la promotion de l'agriculture moderne de surcroit l'exploitation de ses immenses ressources naturelles et leur commercialisation qui à son tour, exige les infrastructures de transport mieux améliorées alors qu'actuellement, elles sont en état de délabrement très avancé dans plusieurs pays du continent. D'où la nécessité pour le continent africain de se doter d'un réseau routier de type moderne en vue de faciliter les échanges intra-communautaires, intra-régionaux et extrarégionaux. Ceci s'appuie sur des institutions bancaires efficaces car dans le processus d'intégration régionale, les Banques de développement régional sont utilisées comme foyer de la coopération économique.70(*) D'où la nécessité pour les leaders africains d'appuyer les initiatives de l'UA de mettre en place la Banque Centrale Africaine, le Fonds Monétaire Africain et la Banque Africaine d'Investissements.

En définitive, les dirigeants et peuples africains doivent fournir tous leurs efforts afin d'épouser et de réaliser le rêve de tous les leaders panafricains historiques : doter le continent d'outils concrets pour son unification et sa prospérité afin libérer l'avenir de l'Afrique entre les mains des africains. Si l'Afrique s'autofinance et prend en charge ses grands projets de développement et sa responsabilité, elle pourra s'ouvrir vers l'intégration internationale en coopérant avec les grandes puissances économiques et calquer leur modèle de la Chine avec laquelle elle est en coopération bénéfice

II.3. LA CHINE ET SON APPORT DANS LE PROCESSUS D'INTEGRATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

A l'aube du nouveau millénaire, l'Afrique est entrain de devenir le prochain émergeant. Le taux de croissance économique moyenne pour l'Afrique Subsaharienne est de 6,6 %. La transformation structurelle est en train de devenir une réalité en Afrique alors que la Chine aussi connait une forte croissance économique d'environ 15%. C'est ainsi que grâce à sa coopération avec l'Afrique, la Chine est l'un des moteurs principaux de cette transformation en Afrique.

En effet, avec un flux d'échanges et d'investissement très élevé, la Chine est entrain de stimuler l'essor du marché des produits de base et de réduire le déficit en infrastructures de base en Afrique grâce à sa coopération avec ce continent. Alors, cette croissance économique et la transformation structurelle et encore les infrastructures de base dont les infrastructures de transport, que l'Afrique profite dans sa coopération avec la Chine contribuent à l'accélération rapide du processus d'intégration régionale dans lequel le continent s'est élancé afin d'assurer son développement durable.

Il revient aux africains de transformer leurs structures régionales et leur cadre politique en s'inspirant du modèle de développement de la Chine afin d'y tirer des bonnes directives suivre.

II.3.1. Le développement de la Chine, un modèle pour l'Afrique

Depuis 1978, l'adoption de la « politique de la porte ouverte », la création des zones économiques spécialisées(ZES) et l'ouverture des 14 villes côtières bénéficiant d'avantages substantiels, puis la priorité aux grandes villes ont favorisé le développement rapide de la Chine dans un espace de 30 ans seulement.71(*) En effet, la Chine s'est ouverte aux capitaux extérieurs afin d'accueillir les investissements directs de l'étranger, principalement le secteur manufacturier.

Cette stratégie du développement industriel s'est appuyé sur le développement technologique et enfin, celle de l'émergence scientifico-industrielle. Cette industrialisation est renforcée par la politique de réduction des coûts de transport et d'exploitation d'économie d'échelle. Son entrée en 2001 à l'OMC accéléré son intégration et celle du continent asiatique tout entier.

En dépit de toute expérience, le continent africain, en vue d'accélérer son processus d'intégration et son développement durable, lesquels doivent à leur tour, désenclaver les pays renfermés du continent. Comme la stratégie d'ouverture est déjà opérationnelle en Afrique, elle doit être remplacée par le développement de son industrie extractive et de transformation surtout avec la promotion scientifique et l'adoption aux mutations technologiques actuelles.72(*) Ceci est conditionné par l'édification des infrastructures de base qui promeuvent le transfert des technologies, les échanges entre Etats et les échanges interrégionaux, voire extrarégionaux.

II.3.2. La contribution de la Chine au processus d'intégration de l'Afrique

A ce niveau de l'étude, il nous est impérieux de ressortir la contribution de la coopération sino-africaine dans le processus d'intégration en Afrique.

Si la Chine vient en Afrique, c'est pour des raisons géoéconomiques et géopolitique. En effet, la recherche des matières premières afin de répondre à la demande de son industrie et créer le débouché pour ses produits manufacturiers ou encore pour des raisons de soutien diplomatique de la part des pays africains au concert des nations. En contrepartie, ces derniers obtiennent l'aide au développement souvent en investissement sur le continent.

L'ancien Gouverneur de la banque centrale du Congo, Jean Claude MASANGU MULONGO appuie cette thèse lorsqu'il dit que : « Les performances économiques, causé par le grand besoin de la Chine en Afrique et sa présence sur le continent l'a aidé à faire un pas vers l'avant.73(*) Les relations sino-africaines sous leurs formes commerciales, économiques et diplomatiques illustrent les bouleversements des puissances au niveau mondial. Cette hypothèse en Relations Internationales permet d'instruire l'idée d'une Afrique qui serait au coeur d'un enjeu de domination mondiale par les puissances notamment, les Etats-Unis ou d'autre part, la Chine qui demeure l'épicentre. Mais la coopération sino-africaine serait une réponse aux enjeux majeurs auxquels est confrontée l'Afrique.

C'est un devoir aux leaders africains de garantir la stabilité politique du continent de leur part afin d'appuyer ce changement et engager des réformes structurelles et macroéconomiques dans le but d'améliorer les conditions de vie et de travail des peuples africains. Car ces derniers sont appelés à vivre le bonheur qui résultera du développement durable pour le continent africain et de fixer les jalons de la future histoire du monde qui dépendra essentiellement de l'Afrique dans sa configuration future. Si en réalité, le renforcement du processus d'intégration régionale en Afrique noire est dû à la capacité des financements, du réseau routier continental, des infrastructures de base et au transfert des technologies, la présence de la Chine en Afrique a déjà répondu et continue à répondre à ces impératifs incontournables pour l'émergence du continent africain.

En effet, en 2011, les investissements directs chinois vers l'Afrique ont été évalués à 21.7 milliards USD alors que les investissements non-financiers pour la même période, dans le domaine de l'industrie minière, de la construction et de la manufacture étaient de 3.61 milliards USD.74(*) La construction de 1300 km de la ligne ferroviaire angolaise, la réfection de l'axe routier Lubumbashi-Zambie-Afrique du Sud et Tanzanie favorisent le commerce intra-régional africain.

Bref, la Chine, grâce à ses investissements en Afrique, avec sa diplomatie de terrain consistant à envoyer sur terrain ses entreprises pour investir afin d'éviter les détournements des fonds qu'elle finance, contribue d'une manière pragmatique au processus d'intégration régionale en Afrique. La balle reste dans le camp des dirigeants africains pour user de leur génie afin de mieux jouer dans cette coopération avec la Chine, ce qui va ouvrir d'autres horizons à ce continent afin de se créer une identité dynamique dans un monde multipolaire et antagoniste.

II.3.3. L'Afrique, un nouveau pôle émergent

Il est question dans ce paragraphe de faire une analyse prospective sur la place de l'Afrique dans la configuration du monde actuel et son rôle à jouer dans celle-ci.

L'émergence du continent africain comme nouveau pôle d'influence se traduit actuellement par le grand besoin affiché par les géants du monde sur elle. Nous soutenons ceci avec le discours du Président français, François HOLLANDE au Sénégal quand il disait : « L'Afrique est un jeune continent qui a encore de force pour le monde et sa survie dans le futur, il est temps que les africains se prennent en charge pour la transformer.75(*) La demande mondiale croissante des produits de base, notamment les matières premières et la recherche des débouchés par les pays industrialisés offre au continent une formidable occasion d'intensifier ses efforts vers le développement durable en exploitant son potentiel dans le domaine économique et enregistrer des progrès dans la lutte contre la pauvreté, raison primordiale du NEPAD.

L'Afrique au sein de la mondialisation est un continent qui présente le plus de possibilités de croissance. En effet, l'Afrique est redevenue attractive pour les investissements directs étrangers. Les taux de croissance et d'inflation annuels des pays subsahariens se sont redressés sensiblement pour se stabiliser en moyenne de 5 à 6% et de 7.5%.76(*) Avec la Chine, dans le cadre de leur coopération, le continent africain devient aujourd'hui un site géostratégique dans la configuration actuelle du monde. En effet, si la France a tenu avec plus de 30 pays africains le Sommet France-Afrique en novembre 2013, les Etats-Unis envisagent une autre rencontre diplomatique avec les dirigeants africains dans les mois prochains afin de se repositionner face à la Chine. Le Japon, l'Inde et bien d'autres puissances ne sont pas du reste. Ceci montre la centralité de l'Afrique face aux enjeux de l'après XXIème siècle. Ainsi se réalise le rêve du nationaliste africain, MAMADOU DIA quand il préconise que « L'Afrique n'a pas besoin de se rallier derrière ses anciennes puissances tutélaires, mais plutôt de se concentrer sur elle-même et s'ouvrir sur les pays qui offrent plus d'opportunités pour son avenir ». L'auteur poursuit que « Nul doute que, dans la mesure où elles seront, les nations africaines n'accepteront pas de consentir à des vocations de seconde zone, dans la mesure où elles seront, elles se dégageront de la tutelle de toutes les dialectiques en compétition, de tous les paternalismes, désuets ou rajeunis, pour affirmer leur vocation propre qui est fondamentalement de réaliser un nouveau monde, une humanité nouvelle en se réalisant, suivant un style nouveau.77(*) Il est temps que l'Afrique influence le monde en établissant un nouvel ordre économique plus stratégique.

CHAPITRE III : LE NIGERIA, LE CONGO-BRAZZAVILLE ET LA RDC DANS LE CADRE DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

Dans ce chapitre il sera question de ramener la coopération sino-africaine au niveau bilatéral où la Chine coopère avec les pays africains pris isolement. Alors nous partirons de la coopération sino-nigériane en passant par la coopération sino-brazzavilloise et atterrirons la coopération sino-congolaise, cela en raison de la représentation de plusieurs CER dont ces pays font partie et qui composent la CEA. En effet, la RDC est membre de trois CER dont la CEEAC, la SADC et le COMESA alors que le Nigéria est membre de la CEDEAO et de la CEN-SAD, puis le Congo-Brazzaville est membre de la CEEAC.78(*) Cette situation montre le regain de ces pays engagés à la quête du développement non seulement de leurs territoires, mais surtout du continent africain et ceci, par et à travers la coopération économique, socioculturelle et politique.

III.1. LA COOPERATION SINO-NIGERIANE

Nigéria, pays le plus peuplé d'Afrique et l'un de pays les plus riches en pétrole dans le monde et membre de l'OPEP est en relation avec la Chine depuis le 10 février 1971, date à laquelle leurs relations diplomatiques ont été établies.79(*) Dans leur relation, les deux pays ont toujours approfondi la confiance mutuelle sur le plan diplomatique et politique en vue d'étendre le commerce bilatéral. Pour cette étude, il nous semble nécessaire de situer ce partenariat stratégique sur le plan politique, économico-commercial, socioculturel et diplomatique.

III.1.1. Sur le plan politique

La Chine et le Nigéria ont développé une amitié fraternelle fondée sur les principes de sincérité, d'égalité et de soutien mutuel depuis l'établissement de leurs relations diplomatiques. La Chine soutient le Nigéria dans ses efforts pour défendre sa souveraineté nationale et sa sécurité et elle l'encourage à jouer un rôle actif dans les affaires africaines et internationales. En contrepartie, les ambitions de la Chine en Afrique sur le plan politique se focalisent sur son souci de voir ce pays soutenir sa politique d'expansion sur Taïwan et sur Tibet. Etant butés d'une part, à l'augmentation exponentielle de la population du Nigéria et de l'autre, les besoins des matières premières pour la Chine afin d'alimenter sa croissance économique, les visites d'Etats entre les deux pays se sont multipliées avec comme but, trouver de commun accord solution à ces problèmes et promouvoir leur développement durable.

Le Nigéria étant l'une de puissances africaines émergentes a besoin d'être, dans le cadre de la fameuse réforme du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, l'un des membres permanents de cet organe, défendant les intérêts africains dans le concert des nations.80(*) Dans cette démarche, le Nigéria bénéficie du soutien de la Chine afin de le devenir. Donc, depuis les années 2005, le partenariat sino-nigérian est devenu plus stratégique.

III.1.2. Sur le plan économico-commercial

La coopération économique et commerciale entre la Chine et le Nigéria s'est développée au cours de ces dernières années. Le Nigéria échange avec la Chine en matière pétrolière. Les échanges commerciaux entre ces pays sont passés de deux milliards de $ US en 2005 à 13 milliards $ US en 2012.81(*) Le Nigéria voulant développer son industrie pétrolière a signé avec la China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) un contrat d'environ 3 milliards de ($ US) en mars 2011 afin que cette dernière construise trois raffineries et un complexe pétrolier à Warri, Kaduna, Port Harcourt, River state et Elémi pour augmenter la capacité de raffinage du Nigéria. De son côté, le Nigéria accorde à la partie chinoise des concessions pétrolières pendant 5 ans dont la production est évaluée à plus de 70 millions de baril par jour, durant 3 ans.82(*) En juillet 2013, les deux pays ont signé un accord de prêt en faveur du Nigéria au coût de 3 milliards ($ US) lors de la visite du président Jonathan Goodlock du Nigéria en Chine contre l'exploitation du pétrole nigérian par la Chine.

Selon le Président Goodlock, ce prêt dont la première tranche de plus d'un milliard de $ US a été accordé pour servir au financement des aéroports, un transway pour Lagos, une centrale hydroélectrique et des infrastructures pour gaz et le pétrole. Les compagnies chinoises construisent déjà des routes un peu partout au Nigéria, avec des contrats estimés à 1.7 milliards de dollars. La demande chinoise du pétrole au Nigéria augmente et a atteint plus de 180 millions barils par jour.83(*) Cette coopération économique et commerciale s'est étendue à divers domaines, notamment l'agriculture, l'éducation, la culture et la science.

En 2011, la Banque Populaire de Chine (PBOC) et la Banque Centrale du Nigéria ont signé par le biais de leurs gouverneurs respectifs un protocole d'accord sur l'introduction du « Yuan » chinois (monnaie chinoise) sur le marché nigérian. Ceci compte tenu de l'importance économique de plus en plus grande de la Chine dans le monde et de la croissance des flux d'échanges entre les deux pays, indiquait Sanusi Lomido.84(*) Si l'on fait un pas en arrière, on constatera la signature en 2006 d'un accord portant sur 4 licences d'exploitation pétrolière contre les investissements d'ordre de 4 milliards de dollars dans l'infrastructure et la téléphonie entre les deux partenaires. Nous osons croire que dans ce domaine, la coopération sino-nigériane est pragmatique et offre des bénéfices réciproques aux deux parties en partenariat.

II.1.3. Sur le plan diplomatique et socioculturel

Les relations diplomatiques entre les deux pays sont caractérisées par l'entente entretenue depuis plus de 40 ans de leur établissement. Si les prédécesseurs du président JINTAO et Jinping avaient accordé leur soutien politique et diplomatique au dictateur nigérian Sani Abacha, l'actuelle diplomatie chinoise repose sur le soutien potentiel qu'elle apporte au Nigéria engagé dans la course à un siège permanent africain au Conseil de Sécurité de l'ONU comme nous l'avons déjà indiqué.

Sur le plan social et culturel, la Chine offre chaque année plus de 300 opportunités de formation à des agriculteurs nigérians. Dans le domaine de l'éducation, elle attribue chaque année 30 bourses d'études universitaires à des étudiants nigérians pour aller étudier en Chine. Plus de 10000 nigérians sont employés par des entreprises chinoises installées au Nigéria.85(*) C'est ainsi que l'ambassadeur nigérian en Chine disait que, « Chaque année depuis le début de cette décennie, nous avons franchi une étape bénéfique pour notre coopération avec la Chine afin de garantir des avantages concrets pour les nigérians.

Ce sont des avantages qui reviennent à l'ensemble des citoyens et améliorent leur vie ».86(*) Ceci manifeste l'engagement de la coopération sino-nigériane à long terme. Mais comme bien d'autres africains, les nigérians commencent à remettre en cause la présence chinoise en Afrique de peur que le continent ne tombe pas dans la situation de surendettement avec plusieurs milliards de dollars que la Chine accorde aux pays africains sans conditionnalités. Raison pour laquelle le gouvernement nigérian a refusé en septembre 2009 la proposition chinoise d'acheter 6 milliards de barils de pétrole contre 20 millions de dollars.87(*) Donc, le Nigéria est en train de prendre des mesures de clairvoyance dans ses relations, non seulement avec la Chine, mais aussi avec le reste du monde extérieur surtout que l'Afrique a un mauvais souvenir de la colonisation.

III.2. LA COOPERATION SINO-BRAZZAVILLOISE

La relation entre la Chine et le Congo-Brazzaville tire ses origines dans la colonisation française entre 1925-1929 au Congo. En effet, après la désertion de plusieurs ouvriers au chantier à Brazzaville à cause des mauvaises conditions de leur vie et leur mauvais traitement, les autorités françaises furent appel aux ouvriers chinois afin de soulager la main d'oeuvre indigène. En juillet 1929, 800 chinois débarquèrent à Pointe-Noire. Après leur contrat, certains chinois restèrent au Congo et cette période marque le début de l'immigration chinoise à Brazzaville.

Cependant, l'histoire des relations diplomatiques entre la Chine et le Congo commence en 1946 avec l'établissement des premières relations diplomatiques entre les deux pays.88(*) Il est à noter que depuis la création du FOCAC en 2000, les deux pays ont mené une coopération pragmatique fructueuse qui couvre plusieurs domaines, notamment politique, économique, socioculturel et diplomatique. Cette coopération est en train de devenir un modèle pour la coopération sino-africaine.

III.2.1. Sur le plan politique

Etablies officiellement le 22 février 1964, ces relations entre la Chine et le Congo-Brazza ont été motivées par la vocation de deux pays à militer d'abord pour le non-alignement entre les deux blocs de la guerre froide et le souci pour la Chine de mettre en oeuvre sa stratégie d'enracinement au Congo. Les relations politiques entre les deux pays, il y a 50 ans sont restées fortes et efficaces avec la confiance et le soutien mutuel. C'est ainsi que, la Chine est le premier pays à rétablir l'ambassade à Brazzaville après les troubles de 199789(*). Ces relations soutiennent les politiques de développement de deux partenaires et ont conduit à la signature des accords de coopération économique en visant le développement durable, surtout du Congo et favorise ce pays à récupérer le retard connu avec la colonisation sur le développement.

III.2.2. Sur le plan économico-commercial

Le Congo-Brazza est devenu un partenaire économique et commercial très important de la Chine dans la région de l'Afrique centrale. En effet, le volume d'échanges commerciaux entre les deux pays est passé de 290 millions de dollars en 2002 à 5,8 milliards en 2013, soit une augmentation de 17 fois en 11 ans.90(*) La Chine est de plus en plus, grâce à ses relations économiques avec le Congo, impliqué dans tous les domaines et tous les grands travaux de modernisation du pays.

Les réalisations de la Chine au Congo-Brazzaville sont nombreuses dont la construction de la centrale hydroélectrique d'Imboulou, la construction de l'aéroport Maya à Brazza, les locaux abritant le ministère congolais des affaires étrangères, la maison de la Radio et Télévision Congolaise, la bibliothèque universitaire de Brazza, cinq marchés modernes91(*). Depuis l'établissement des relations sino-congolaises, la Chine a procédé à la réalisation de 68 projets sous forme d'aide économique dont 56 sont déjà terminés a précisé l'ambassadeur chinois à Brazzaville lors d'une conférence de presse tenue à Brazzaville le 25 mai 2014.92(*)En effet, nouées en 1961, les relations diplomatiques sino-congolaises ont permis d'exécuter plusieurs projets d'envergure au Congo.

Parmi ces projets nous citons la construction du stade Alphonse MASSAMBA, de l'académie Marien Ngouabi, le centre de démonstration des techniques agricoles de Nkombé, deux hôpitaux dont l'Hôpital de l'amitié sino-congolaise de M'Filou, le barrage hydroélectrique Moukoukoulou, le port minéralier de Pointe-Noire et la cimenterie de Dolisie et la construction de 500 km de route butimée entre Brazzaville et Pointe-Noire. Il faut ajouter la construction des nouveaux Quartiers à Brazza et du Quartier Mpila, détruit par les explosions de mars 2012.93(*) Si les investissements chinois au Congo montent en puissance, les chinois s'investissent également dans le commerce de détail dans ce pays.

En contrepartie, la Chine bénéficie de plus en plus de l'exploitation des immenses ressources en matières premières présentes sur le sol et le sous-sol congolais. Des accords de coopération ont été signés dans le domaine forestier, dans le secteur minier et pétrolier. Le Congo-Brazza est l'unique pays africain à assister la Chine lors des catastrophes naturelles que connait ce géant asiatique. C'est le cas de son assistance du montant d'un million de dollars au gouvernement chinois lors du séisme de Wenchuan de 2008. En 2010, la Chine a bénéficié de la construction de l'Ecole de l'amitié sino-congolaise à Yushu dans la province de Qinghai lors du séisme intervenu la même année.

Au plan éducatif, l'ambassadeur chinois à Brazzaville, Guan Jian affirme que chaque année la Chine offre de trentaines de bourses d'études universitaires aux étudiants congolais pour leur permettre d'étudier en Chine. La Chine appuie les efforts du gouvernement congolais dans la formation professionnelle, la conservation et la gestion durable de la forêt congolaise, ainsi pour mieux assurer le transfert des technologies et enfin, dans la santé et le développement agricole. La Chine appuie également le Congo sur la protection de l'environnement en accordant des dons considérables d'équipement et de matériels sylvicoles au gouvernement congolais pour accompagner le pays sur le chemin de la protection de l'écosystème et ses réserves écologiques et de ce fait, elle profite pour exploiter les bois congolais.

Sur le plan culturel, l'Institut Confisius a été installé à Brazza pour faciliter l'apprentissage de la langue et la culture chinoise par les jeunes congolais. Donc, l'on constate que le Congo est l'un des pays africain qui bénéficient des plusieurs dons et investissements chinois.

III.2.3. Sur le plan diplomatique

L'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays en 196 a permis à ces deux parties de signer les accords bilatéraux et multilatéraux visant l'amélioration de leurs relations et leur coopération. La teneur des réalisations que les deux pays sous étude ont tirées dans leur coopération sur tous les plans taille en pièce le degré de leurs rapports sur le plan diplomatique.

En effet, le soutien de Brazzaville à la politique étrangère chinoise d'une seule Chine au concert des nations et sur toute l'arène internationale a poussé cette dernière d'appuyer ce pays africain dans ses efforts de développement visant l'émergence du Congo comme une puissance de la région d'Afrique centrale.94(*)Suite aux bonnes relations diplomatiques que ces deux partenaires entretiennent, le Congo apparait comme l'unique pays du continent noir à intervenir en Chine et compatir avec elle dans les malheurs qui la frappent. Pour témoigner la diversification de ces relations, l'on a assisté à l'étape de visites d'Etat entre les deux pays depuis plusieurs décennies.

En définitive, la coopération sino-brazzavilloise s'est intensifiée dans plusieurs domaines en partant du domaine politique au domaine diplomatique en passant par le domaine économique qui a généré plusieurs avantages réciproques entre les coopérants et le domaine socioculturel.

III.3. LA COOPERATION SINO-CONGOLAISE

Les origines de la coopération sino-congolaise sont conceptualisées dans le cadre de l'amitié sino-africaine qui plonge ses racines dans la profondeur des âges et ne cesse de s'approfondir au fil des ans. En effet, c'est au lendemain de son accession à sa souveraineté internationale que le Congo Indépendant reconnait la République de Chine ou le Taïwan avant de reconnaitre la République Populaire de Chine en 1961.

Ayant encore reconnu de nouveau le Taïwan en septembre de la même année, le Congo, alors Zaïre établit officiellement les relations diplomatiques avec la RPC en novembre 1972.95(*) C'est de ces relations que le Zaïre bénéficia de plusieurs investissements du gouvernement chinois dont nous citons entre autres, le Palais du Peuple actuel (1975-1979), les travaux ayant coûté environ 42 millions de dollars et le Stade des Martyrs de Kinshasa achevé en 1994.96(*) Après le renversement du régime Mobutu, le Président Laurent Désiré KABILA s'engage avec la Chine sur la coopération en matière de télécommunication, ce qui mit en place en 2000 le réseau de communication `'CCT'', Chine-Congo Télécom avec 51% de fonds de ZTE et 49% de la RDC.

Les relations sino-congolaises ont pris un tournant important en 2007, après les élections présidentielles de 2006 en RDC. En effet, après sa victoire à ces échéances électorales, le Président Joseph KABILA issu de ces élections s'attèle à la réalisation de sa promesse électorale, formulé en « Cinq Chantiers de la République » qui sont l'eau et l'électricité, le logement, la santé, l'éducation et les infrastructures.97(*) Pour cela, il avait besoin des moyens conséquents pour y faire face. Evitant le blocage et la lenteur de ses partenaires traditionnels qui avaient financés même lesdites élections, le Président de la République qui était pris en étau entre ces derniers et les appels pressants des congolais de voir leurs problèmes quotidiens résolus porta le choix sur la Chine à cause de la disponibilité de ses réserves financières et sa monté économique très poussée et celle-ci lui répondit promptement, de manière qui lui donnait totale satisfaction.

Ce qui déboucha à la signature le 17 septembre 2007, des accords de coopération sino-congolaise entre le gouvernement congolais et un groupement d'entreprises chinoises.

Dit « contrat de siècle » ce contrat dont le montant était évalué à 9 milliards de dollars américains dont 6 milliards destinés à la réalisation de la promesse politique des cinq chantiers et 3 milliards pour le renforcement du secteur minier était le premier du genre sur le continent africain et venait de jeter les bases d'une coopération saluée par les uns, mais décriée par les autres et provoquant par là un sentiment mitigé. Le protocole d'accord de ce contrat stipule que les entreprises chinoises financent et construisent les infrastructures et en contrepartie, le gouvernement congolais leur accorde les droits d'exploiter les ressources naturelles du sous-sol congolais.

Applaudi de deux mains par la majorité de congolais, le marché passé avec la Chine s'est heurté aux remous et mécontentements des supporteurs étrangers du président nouvellement élu, notamment la Belgique et le FMI. En effet, le FMI manifeste sa peur de voir le Congo, qui organise pour la première fois les élections démocratiques, se ré-endetter en raison du contrat chinois, à la hauteur de 80% de la dette extérieure de la RDC.98(*) Ce qui avait revu en baisse les termes de ce contrat jusqu'à 6 milliards de dollars américains en 2009. Donc, l'on constatera que les bailleurs traditionnels de l'Afrique en général, et ceux de la RDC en particulier ont toujours eu la mainmise sur la prise des décisions de ce pays et ainsi, bloquer les efforts de développement e la RDC et la percée diplomatique de la Chine et la montée en puissance de la coopération Sud-Sud.

III.3.1. Sur le plan politique

Dans ce paragraphe, il sera question de situer la coopération sino-congolaise sur le plan politique. En effet, la dépendance de la Chine pour soutenir sa forte croissance constitue le défi majeur de sa politique africaine et de son offensive politico-diplomatique dans ce pays. Pour ce faire, la politique étrangère de la Chine en RDC est orientée dans sa recherche du soutien congolais à ses idéologies internationales et surtout dans la prise des décisions au concert des nations dans un premier temps. Dans le second, la Chine est en quête de la puissance économique alors que la RDC présente un sol et sous-sol très riche et stratégique considéré comme scandale géologique.

Raison pour laquelle l'Empire du Milieu trouve la nourriture de tous ses intérêts en RDC. Pour vite convaincre son partenaire et l'amener à vite signer des accords avec elle, la Chine utilise son arme économique. Elle se déploie également dans les opérations de maintien de la paix en RDC dans le cadre de l'ONU. En effet, depuis 2003, elle a apporté sa contribution militaire avec 10 équipes de maintien de la paix, détachées auprès de la force de la MONUC.99(*)Donc, la Chine fait tout pour que la RDC devienne un terrain de ses initiatives politico-diplomatiques.

III.3.2. Sur le plan économico-commercial

Il est nécessaire de situer les relations entre la Chine et la République Démocratique du Congo au niveau économique afin d'en relever la quintessence.

En fait, l'immense RDC souffre largement d'un manque d'infrastructures de base et besoin de l'aide au développement dans pratiquement tous les domaines. A la signature de ces accords de 2007 modifiés en 2009, le programme de la présidence de la RDC, concernant les cinq chantiers de la République se retrouvait stipulé dans les engagements chinois. En effet, les entreprises devraient réhabiliter et construire à travers le pays, 3000 km de routes asphaltées, 3200 km de voie ferrée, des infrastructures de voirie urbaine dans toutes les provinces, 31 hôpitaux de 150 lits chacun, 145 centres de santé en raison de chaque Territoire de la RDC, 4 universités, 50000 logements sociaux et l'investissement minier d'ordre de 3 milliards de dollars US.

La partie chinoise s'engageait à financer la GECAMINES sans intérêt. Ce financement est un prêt sur 30 ans au taux de 0.25% assuré par l'Exim Bank et que la partie chinoise livre à la RDC les ouvrages réalisés clés en mains.100(*)Le remboursement de ces prêts est garanti par la constitution d'une « Joint-venture », la SICOMINES, détenue à 68% par les entreprises chinoises et à 32% par la Gécamines.

En contrepartie, la Sicomines exploitera environ 10 millions de tonnes de cuivre brut d'où sortiront 6.5 millions de tonnes de cuivre raffiné, 200 milles tonnes de cobalts et 372 milles tonnes d'or. Pour la réalisation de ce protocole, la RDC accorde à la joint-venture l'exonération de tous les impôts, redevances directes ou indirectes, à l'intérieur, payables en RDC et ceux liés aux activités minières et au développement d'infrastructures.101(*)Si l'on constate, c'est pour la première fois que le congolais tire profit des richesses naturelles de son pays.

Sur le plan commercial, si en 1992 le volume d'échanges commerciaux entre les deux pays était de 5 milliards de dollars US, en 2006, ces échanges ont atteint 134.3 milliards de dollars US.102(*) Aujourd'hui la Chine est devenue le plus grand partenaire commercial de la RDC. Certes, c'est dans le secteur minier où la Chine trouve de quoi maximiser ses dividendes pour ses intérêts vitaux et cela en investissant des gros moyens pour se faire une place d'exception et accroître son intérêt national.

III.3.3. Sur le plan diplomatique et socioculturel

En effet, une diplomatie qui se veut efficace doit avoir des moyens conséquents d'orientation de sa politique extérieure. C'est sous cette perspective que la Chine a établi des relations diplomatiques avec la RDC depuis les heures de son indépendance. Depuis la reconnaissance de la politique chinoise d'une seule Chine par la RDC, l'Empire du Milieu a toujours entretenu des bonnes relations avec ce pays. Raison pour laquelle le Chine a eu à réaliser plusieurs ouvrages techniques au Congo Kinshasa dont le stade des Martyrs, le palais du peuple,...

Dans cette coopération, le bon et meilleur moyen pour le géant asiatique de séduire d'autres pays c'est son arme économique qui est le moyen capital de sa stratégie diplomatique en Afrique en général et en RDC en particulier. Ceci pour faire exception aux occidentaux qui viennent en Afrique avec la diplomatie secrète d'agression en finançant les rébellions et les hommes d'Etat dictateurs du continent sous prétexte de la démocratie, de la bonne gouvernance et de respect des droits de l'homme.

La Chine de son côté s'est créé une place d'influence en RDC de par sa capacité de réaliser dans un bref délai des grands ouvrages selon une formule imbattable. A ces jours, la Chine est le seul pays capable de projeter en quelques semaines plusieurs milliers d'ouvriers à n'importe quel point du continent africain afin d'y achever un chantier géant en un temps et à des prix records.103(*)En République Démocratique du Congo, la Chine utilise sa diplomatie d'aides financières et la construction des infrastructures pour renforcer leur coopération.

Sur le plan socioculturel, le Chine apporte son soutien à la RDC dans le domaine de la santé, de l'éducation, notamment avec l'octroi de bourses d'études universitaires aux étudiants congolais en une base annuelle. La construction par la Chine, d'infrastructures routières en RDC contribue largement à l'amélioration de conditions sociales car ces infrastructures contribuent au désenclavement des milieux ruraux et au ravitaillement des centres urbains dans l'écoulement des produits agricoles.

Arrivé à ce niveau, il est nécessaire d'évaluer l'impact de la présence chinoise en RDC et y relever quelques défis.

III.4. EVALUATION DE LA PRESENCE CHINOISE EN RDC

Depuis l'inauguration des premiers chantiers réalisés par les entreprises chinoises en RDC, l'image de nos villes change presque chaque jour. A Kinshasa, la fluidité du trafic s'améliore partout où les nouvelles routes deviennent opérationnelles. Toutes les communes autrefois enclavées sont reliées au reste de la capitale congolaise. En effet, sur l'ensemble des travaux d'infrastructures routières effectuées et en cours, 65% sont réalisés par les chinois. Dans cette logique nous citons quelques réalisations chinoises en RDC, en l'occurrence, le port route-rail d'une longueur de 440 m, d'une durée de vie estimée à 100 ans, appelé pont du cinquantenaire qui a été jeté sur la rivière Loange entre le Kasaï et le Bandundu, ce qui a relié aussi d'autres provinces par route et par rail104(*). Il y a aussi la construction du pont sur la rivière Mpozo au Bas-Congo mesurant 220 m de longueur et supportant 120 tonnes, construit avec les technologies de pointe et ayant 4 voies.

Les câbles à fibre optique en RDC sont les fruits de la coopération sino-congolaise. Plusieurs routes ont été soit construites, soit réhabilitées sur l'ensemble du pays. L'Hôpital du Cinquantenaire inauguré le samedi 23 mars 2014 à Kinshasa et bien d'autres infrastructures de base sont les oeuvres de cette coopération.

Si l'on applaudit cette présence chinoise en RDC, elle révèle quand même quelques faiblesses, lesquelles doivent être prises en compte par les acteurs de ce partenariat, et surtout la partie congolaise.

LES FAIBLESSES DE LA COOPERATION SINO-CONGOLAISE

Ce contrat signé dans le cadre de la politique congolaise des cinq chantiers de la République en 2007 au sortir des élections de 2006 présentait des irrégularités en ce sens qu'il était signé d'une manière secrète. En effet, à la publication de ces accords, si les partenaires traditionnels de la RDC ont décrié le volume financier de ces accords au risque du ré-endettement du pays, la société civile congolaise regrettait l'obscurité de la signature desdits contrats. Pour les analystes juristes, ces accords ont été signés sur une base asymétrique étant donné que la RDC n'a pas évalué le coût des concessions minières qu'elle a offerte au consortium des entreprises chinoises d'une part ; de l'autre, la partie congolaise a levé toutes les exonérations et les taxes sur l'exploitation de la Sicomines alors que, grâce à ces taxes et impôts et redevances de ces concessions contribuaient d'une grande part au budget congolais.

Au plan commercial, les produits industriels en provenance de la Chine ont concurrencé les productions des entreprises locales à cause de leur compétitivité sur le marché. A ceci nous ajoutons la perceptibilité des commerçants chinois même dans le commerce informel et le bon marché.

De toutes ces lacunes, il est impérieux pour les autorités congolaises de prendre des mesures propices à la vigilance et à une coopération du type gagnant-gagnant en privilégiant le social des congolais et garantissant les intérêts réciproques et la croissance économique du pays afin de quitter le critérium du sous-développement et viser l'émergence du pays et son introduction sur le marché mondial comme acteur principal et géostratégique.

CONCLUSION

Au terme de cette étude sur la coopération sino-africaine et le processus d'intégration en Afrique Subsaharienne, « les cas du Nigéria, du Congo-Brazzaville et de la République Démocratique du Congo », la préoccupation majeure était celle de rendre intelligible, par une analyse objective, les fondements de ladite coopération et les efforts d'intégration régionale en Afrique Subsaharienne, se sont ainsi basé sur les possibilités du développement des pays africains et de leur stabilité en matière de coopération internationale. Ayant retracé les contours de ce partenariat stratégique selon ses acteurs, il est nécessaire d'établir le bilan de la coopération sino-africaine avant d'y relever les défis et enfin, projeter les perspectives d'avenir.

BILAN DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

Le nouveau dynamisme de la coopération sino-africaine suscite des réactions contrastées. Certains analystes y voient un créneau favorable au développement de l'Afrique. D'autres par contre, mettent en avant ses multiples insuffisances ou faiblesses pour conclure qu'elle est purement pernicieuse. Une analyse beaucoup plus approfondie permet toutefois de constater que les relations sino-africaines n'ont pas que les insuffisances, mais aussi des nombreux atouts qui constituent ses forces en amont et en aval.

Les forces de la coopération sino-africaine

Ses forces résident en ceci que d'une part, elles sont hautement appréciées sur le continent africain et de l'autre, la Chine participe à la croissance de l'Afrique.

En effet, beaucoup d'africains et surtout leurs dirigeants ont une haute considération pour la Chine à cause de sa croissance et son développement rapide séduisent et créent la jalousie entre les grandes puissances du monde. De tout point de vue, l'émergence de la puissance économique de l'Empire du Milieu est extraordinaire car il y a seulement quelques années que l'on mourait de faim dans ce pays. Cette séduction à constater que le développement de la Chine s'exerce sur les africains a des conséquences sur les relations sino-africaines en ce sens qu'elle influence les négociations et favorise la percée plus soutenue de la Chine sur le continent.

D'une part, les chinois ne font pas trop de promesses sans qu'ils tiennent pratiquement à les honorer. Pour ne prendre qu'un exemple, sur la réduction de la dette extérieure de certains pays africains a été faite sans plus tardé. En effet, la promesse qu'elle avait faite en 2000 fut urgemment exécutée en 2002 alors que les mêmes allégations ont été tenues il y a de dizaines d'années par les institutions internationales financières, notamment le FMI et la Banque Mondiale, mais en réalité, les africains continuent à croupir devant ces promesses et leurs dettes croissent du jour le jour.

D'autre part, le coût de gestion administrative des projets financés par la Chine, était à moindre coût, contrairement à ceux financés par les partenaires traditionnels de l'Afrique. La Chine n'attache pas ses prêts à des lourdes conditionnalités.

Enfin, la Chine, attachée au principe de l'égalité souveraine des Etats et au respect de la souveraineté, ne passe pas par des moyens pernicieux ou par le canon pour obtenir des marchés. Elle discute sur un pied d'égalité avec ses partenaires. Sa présence, avec sa stratégie de construction d'infrastructures de transport et institutionnelles, contribue ainsi aux efforts de l'Union Africaine dans le processus d'intégration du continent africain par le fait qu'une fois les infrastructures de transport modernisées et bien réfectionnées, les échanges et le commerce intra-africains pourront accélérer l'émergence du continent et son intégration au marché international comme une superpuissance économique.

Les faiblesses de la coopération sino-africaine

Les faiblesses de cette coopération se remarquent aussi bien sur le plan économique que sur le plan diplomatique.

Sur le plan économique et commercial, la faible compétitivité de l'économie africaine constitue un véritable handicap quant à sa capacité d'influencer les relations internationales africaines. A cela s'ajoute l'absence de transfert des technologies de la Chine vers l'Afrique à cause de l'écart culturel et linguistique entre les deux partenaires. Il faut ajouter enfin, la forte présence des chinois sur le continent africain qui constituent la main d'oeuvre dans toutes les entreprises chinoises qui exécutent les contrats en Afrique alors que les africains ont aussi un grand problème sur le plan emploi. Donc, c'est un manque à gagner pour le continent noir parce que, si dans toutes ces entreprises l'on emploierait les africains et que l'on les traiterait bien, ce serait un pas dans la lutte contre le chômage qui grogne en Afrique.

En effet, la Chine en se basant sur le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains et au respect de leurs souverainetés, elle ne pose pas des conditions pour ses aides aux africains, oubliant que la communauté internationale, dans le but d'atteindre les objectifs du millénaire pour le développement et ceux de la globalisation des économies mondiales en une économie dans le cadre de la mondialisation, veut que les droits humains et les droits des peuples à l'autodétermination soit respecté en Afrique. Hors, pour atteindre ces objectifs, il faut le respect des principes de la bonne gouvernance, de la démocratie et du maintien de la paix. Il faut aussi souligner le risque qu'il y a dans cette relation étant donné que la Chine est une dictature et qu'elle investit même dans les pays où aucune valeur internationale n'est respectée alors que le continent africain galope avec sa jeune démocratie, ce qui risquerait de mettre en péril ces efforts.

LES DEFIS A RELEVER DANS LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

Les défis qui attendent le continent africain sont aussi nombreux que variés et vont de la nécessité de faire sa mue interne à celle qu'il faut s'imposer dans un monde multipolaire conflictuel.

En effet, les mutations que l'Afrique doit entreprendre vont de l'adoption d'un système transparent de gouvernance au respect des droits humains. La coopération de l'Afrique avec la Chinene peut déboucher sur une heureuse perspective que si les africains s'imposent aux mutations sur tous les plans internes. Quelle que soit l'importance de l'aide chinoise, elle ne pourra être utile et profitable que si elle est bien gérée dans l'intérêt de tous les citoyens. De même, les investissements, les entrepreneurs et les touristes, qu'ils soient chinois ou d'autres cieux, ne viendront vers l'Afrique que si elle met fin aux chaos et conflits récurrents qui y règnent.

Dans un monde multipolaire conflictuel, où tous les grands ont les yeux dirigés vers l'Afrique à cause de ses potentialités naturelles, le continent noir n'a qu'à s'imposer dans les relations internationales actuelles suite à sa position géostratégique dans la configuration du système international. Cette prise de conscience du continent peut alors contribuer à son intégration internationale.

LES PERSPECTIVES DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE

Aucune coopération n'est a priori avantageuse ou désavantageuse. Tout dépend des ambitions de chacun des acteurs, des moyens qu'il met en jeu pour atteindre ses objectifs et surtout de sa capacité à concevoir et à mener une stratégie efficace dans les négociations.

Il va sans dire que l'Afrique espère de son partenariat avec la Chine, la possibilité d'une relance de son développement. Cependant, pour que la coopération sino-africaine soit un moteur de la relance économique du continent noir, elle doit relever les importants défis parmi lesquels nous avons cité certains ci-haut, afin que dans l'avenir qu'elle vive une promotion sur le continent africain si celui-ci s'inspire au modèle chinois de croissance.

En effet, ce qui caractérise ce modèle chinois et incite les africains à vouloir le calquer, c'est que d'une part, il est authentique et endogène. La réussite de la Chine donne l'espoir aux pays africains et les incite à croire en leur propre modèle de développement qu'ils doivent accélérer dans le cadre du processus d'intégration lancé depuis les aubes de leurs indépendances.

Dans la relance économique, les chinois ont plus compté sur eux-mêmes que sur l'extérieur, ce qui doit être une source d'inspiration pour l'Afrique afin de propulser son émergence.

Arrivée à ce terme, cette étude sur la coopération sino-africaine et le processus d'intégration en Afrique Subsaharienne nous a conduits dans la problématique à nous poser la question de savoir la motivation réelle de la volonté chinoise envers l'Afrique et les conséquences tant positives que négatives de cette coopération qualifiée de Sud-Sud.

A cette question principale de ce travail, notre hypothèse a démontré que le fondement de cette coopération s'est inspiré dans un passé commun historique de deux partenaires ayant tous subit la colonisation dans leur histoire et aussi dans les principes de la coexistence pacifique qui régissent cette coopération.

Afin de mener à bon escient nos démarches scientifiques et bien agencer ces idées, nous nous sommes servis d'une certaine méthodologie, d'où la méthode historique et la technique documentaire couplée à l'interview ont été, dans le cadre de ce travail choisies comme voies et moyens pouvant nous aider à atteindre notre objectif.

Pour un bon équilibrage de ce travail, nous l'avons subdivisé en trois chapitres hormis l'introduction et la conclusion.

En effet, il a été pour nous nécessaire de présenter les fondements de la coopération sino-africaine dans le premier chapitre. Ici, nous avons situé le contexte historique de cette coopération avant d'aborder la notion de coopération et les principes régissant celle-ci.

Dans le second chapitre, nous avons fait inspirer le modèle de développement de la Chine au processus d'intégration en Afrique Subsaharienne. Dans ce chapitre, nous avons circonscris le milieu de notre étude avant de faire un point sur l'intégration en Afrique Subsaharienne et enfin, démonter l'apport de la Chine dans ce processus.

Enfin, dans le troisième et dernier chapitre, nous avons quitté l'aspect multilatéral de la coopération sino-africaine pour l'amener au niveau bilatéral. C'est ainsi que nous avons pris distinctement le Nigéria, le Congo-Brazzaville et la République Démocratique du Congo dans le cadre de cette coopération avec la Chine.

Ayant interpelé les responsables africains de faire de cette coopération avec la Chine, le gage du développement continental en procédant par l'adoption des mécanismes de renforcement de la transparence, la démocratie, la bonne gouvernance et le respect des droits de l'homme, nous leur rappelons qu'en relations internationales, les amitiés se et se défont en fonction de l'intérêt national, d'où les africains doivent viser leurs intérêts vitaux supérieurs que l'amitié avec la Chine.

En définitive, ce travail n'a pas tout dit sur la coopération sino-africaine et le processus d'intégration en Afrique Subsaharienne, mais a donné juste un élan et suscité un appétit permanent aux chercheurs afin qu'ils puissent en approfondir le champ d'analyses et études.

BIBLIOGRAPHIE

LES OUVRAGES

1. ARMANI Joutey, Accords sino-africains, Tendances actuelles, Paris, 2011 ;

2. BETATI M., La souveraineté au XXème siècle, Armand Colin, Paris, 1972 ;

3. BRIEUX Jean Jacques, La Chine, du nationalisme au communisme, Seuil, Paris, 1950 ;

4. CESAIRE Aimé, Discours sur le colonialisme, Présence africaine, Paris, 1955 ;

5. DAVIN Louis, Economie régionale et croissance, Genin, Paris, 19642 ;

6. DELCOURT L., La Chine en Afrique : avantages ou inconvénients, PDF, Paris, 2012

7. DOLLOT Louis, Histoire diplomatique, PUF, Paris, 1961 ;

8. GWENDOLEN M., Independence for Africa, Peager Paperback, New York, 1960;

9. HARDY Georges, Vue générale de l'histoire d'Afrique, Armand colin, Paris, 1948 ;

10. HIERCHE Henri, Techniques modernes de la politique économique, Dunod, Paris, 1963 ;

11. IGHOBOR K., La Chine au coeur de l'Afrique, avantages et difficultés d'une relation en pleine expansion, Afrique renouveau, Dakar, 2013 ;

12. KABASELE F., Les contrats sino-congolais de 2007, contrats léonins ou contrats du siècle, IRC, Kinshasa ;

13. KABENGELE DIBWE, Les problèmes d'intégration économique, CAP, Kinshasa, 2008 ;

14. KAMANDA WA KAMANDA, le défi africain, une puissance économique qui s'ignore, ABC, Paris, 1976 ;

15. KINGSLEY I., La Chine au coeur de l'Afrique, Afrique renouveau, Dakar, 2013 ;

16. KIRONGOZI Sébastien, Les malentendus de la démocratisation en Afrique Subsaharienne, le paradoxe congolais, Sirius, Kinshasa, 2010 ;

17. LAFATIME, Initiatives d'intégration en Afrique, PUF, Paris, 2005 ;

18. MAMADOU DIA, Nations africaines et solidarité mondiale, PUF, Paris, 1963 ;

19. MASANGU MULONGO J.C., Pourquoi je crois au progrès de l'Afrique, Hachette, Paris, 2008 ;

20. MULUMBATI NGASHA, Introduction à la science politique, Africa, Lubumbashi, 2006 ;

21. MULUMBATI NGASHA, Manuel de sociologie générale, Africa, Lubumbashi, 2001 ;

22. NENEY J., La coopération avec les pays en développement, PDF, Paris, 1963 ;

23. NGOYI NDJIBU, Les relations économiques entre la RDC et la Chine : base juridique de la question et perspectives, KONRAD ADENAUER, Kinshasa, 2013 ;

24. RICHARD et MILLIKAN, Coopération internationale et développement, Tendances actuelles, Paris, 1971 ;

25. VALERIE NIQUET, La stratégie africaine de la Chine, PUF, Paris, 2010 ;

26. ZHENG PING, Géographie de la Chine, CIP, Coll. Que sais-je, Chine, SD.

LES ARTICLES

1. BLOCH H.S., « Le financement du développement régional », In Coopération internationale et développement, Tendance actuelle, Paris, 1971 ;

2. DESCHAMPS H., « Afrique, histoire des origines à 1945 », In Encyclopédia Universalis, Corpus VI, Paris, 1984 ;

3. EVANS J., « Le GAAT, Accord Général sur le Trafic Douanier et le Commerce », In Coopération internationale et développement, Tendance actuelle, Paris, 1971 ;

4. HUILLIER F., « La décolonisation de l'Afrique » In Encyclopédia Universalis, Corpus VI, Paris, 1984.

LES MEMOIRES ET TFC

1. KABAKW, L'Afrique et le nouvel ordre politique international, RI, UNILU, 1994 ;

2. KABENGELE LUBOYA, L'intégration économique en Afrique, mythes ou réalités ? « cas de la SADC », RI, UOM, 2011 ;

3. KALUMBA K., Les enjeux de la coopération sino-congolaise, RI, UNIKIN, 2010 ;

4. MBOMBO KASANDIKI, Impact de la politique de la zone de libre-échange sur la coopération économique internationale, TFC, RI, UOM, 2009 ;

5. MONGA Arsène, Le rôle de la Chine dans le processus de reconstruction de la RDC, RI, UNILU, 2009 ;

6. NTUMBA CILUMBA, Enjeux et perspectives de la coopération sino-congolaise, RI, UOM, 2012 ;

7. TSHIAM KASOMBO, Enjeux et perspectives de la coopération sino-africaine, RI, UNIKIN, 2011.

NOTES DE COURS

1. MULAMBU NVULUYA, Histoire politique du Congo, G1 RI, UOM, 2013 ;

2. NSABUA TSHIABUKOLA José, Histoire des Relations Internationales, G2 UOM, 2013.

ALLOCUTIONS, INTERVIEWS ET RAPPORTS

1. Rapport sur l'évaluation des engagements de la Chine en Afrique dans le cadre du FOCAC et cartographie des perspectives d'avenir, Centre d'études chinoises, Pretoria, Décembre 2010 ;

2. Rapport sur les relations économiques et commerciales sino-africaines, Académie chinoise de la coopération économico-commerciales, Pékin, Avril 2013 ;

3. Stratégies du groupe de la BAD en matière d'intégration, Addis-Abeba, Juillet 2012 ;

4. Etat d'intégration en Afrique, vers une zone de libre-échange continentale africaine, Commission Economique Africaine, Addis-Abeba ;

5. Document stratégique d'intégration en Afrique 2011-2015 ;

6. Rapport économique sur l'Afrique, Commission Economique pour l'Afrique, Addis-Abeba, Novembre 2013 ;

7. Allocution du Président chinois Jiang Zemin à la cérémonie d'ouverture du FOCAC à Beijing, Octobre 2000 ;

8. Allocution du Président chinois Hu Jintao lors du premier sommet Chine-Afrique à Beijing, Octobre 2000 ;

9. NEHRU J., Discours à la Conférence de Bandoeng, Indonésie, Avril 1955 ;

10. Journal le quotidien du peuple en ligne, Mais 2013 ;

11. Extrait de l'interview à Olesegung A., CCTV lors du Forum Social Mondial de Nairobi en 2007 ;

12. HOLLANDE F., Discours au Sénégal, Octobre 2012 ;

13. RFI, Emission « soirée politique », Mars 2014 ;

14. ABDOULAYE W., Interview sur CCTV, Juin 2007 ;

15. Dictionnaire le Robert, Larousse, Paris, 2010

WEBOGRAPHIE

1. www.congosite.com;

2. www.lejournaldebrazza.com;

3. www.xinhua.org;

4. www.wikipédia.com;

5. www.encarta.2009.com;

6. www.encarta.2012.com;

7. www.afrique-chine.net;

8. www.digitalcongo.4.0;

9. www.wikipédia.com, Encyclopédie des industries extractives et investissement

Table des matières

EPIGRAPHE I

DEDICACE II

AVANT-PROPOS III

IN MEMORIUM IV

ABREVIATIONS ET ACRONYMES V

INTRODUCTION 1

PRESENTATION DU SUJET 1

2. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3

a. Choix du sujet 3

b. Intérêt du sujet 4

3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES 5

a. Problématique 5

b. Hypothèses 6

4. METHODOLOGIE DE RECHERCHE 6

a. Méthode de recherche 6

b. Techniques de recherche 7

5. DELIMITATION DU SUJET 7

6. SUBDIVISION DU TRAVAIL 7

I.1. LE CONTEXTE HISTORIQUE DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE 9

I.1.1 La Chine et l'Afrique, un passé commun des dominées coloniales 10

I.1.2. Les besoins de la Chine en Afrique 11

Sur le plan économico-commercial 11

Sur le plan militaire 12

Sur le plan politique 12

Sur le plan diplomatique 13

I.1.3. les besoins de l'Afrique face à la chine 13

Sur le plan politique 14

Sur le plan économico-commercial 14

Sur Le Plan diplomatique 14

Sur le plan culturel 15

I.1.4. La stratégie de la pénétration de la Chine en Afrique 15

I.2. NOTIONS ET PRINCIPES DE LA COOPERATION 16

SINO-AFRICAINE 16

I.2.1. Notions de coopération 16

Définition 16

Types de coopérations 17

Domaines de coopérations 18

I.2.2. les principes fondamentaux de la coopération sud-sud 19

I.2.3. Une coopération agissante, en pleine évolution 19

I.3. LES CRITIQUES SUR LA COOPERATION SINO-AFRICAINE 21

CHAPITRE II : LA CHINE, UN MODELE POUR L'INTEGRATION DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE 22

II.1. PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 22

II.1.1. Présentation de l'Afrique 22

Aperçu historique sur l'Afrique 22

Présentation géographique de l'Afrique 23

II.1.2. Présentation de la Chine 24

Aperçu historique sur la Chine 24

Situations géographiques 25

II.1.3. La place de l'Afrique dans la configuration actuelle du monde 26

II.2. L'INTEGRATION EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE 26

II.2.1. Notions d'intégration 27

II.2.2. Les mécanismes d'intégration en Afrique Subsaharienne 28

II.2.3. Etat d'intégration en Afrique Subsaharienne 30

II.2.4. Les défis à relever dans le processus d'intégration en Afrique Noire 31

Sur le plan politique et diplomatique 31

Sur le plan économique 31

II.3. LA CHINE ET SON APPORT DANS LE PROCESSUS 32

II.3.1. Le développement de la Chine, un modèle pour l'Afrique 33

II.3.2. La contribution de la Chine au processus d'intégration de l'Afrique 33

II.3.3. L'Afrique, un nouveau pôle émergent 35

CHAPITRE III : LE NIGERIA, LE CONGO-BRAZZAVILLE ET LA RDC DANS LE CADRE DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE 37

III.1. LA COOPERATION SINO-NIGERIANE 37

III.1.1. Sur le plan politique 37

III.1.2. Sur le plan économico-commercial 38

II.1.3. Sur le plan diplomatique et socioculturel 39

III.2. LA COOPERATION SINO-BRAZZAVILLOISE 40

III.2.1. Sur le plan politique 40

III.2.2. Sur le plan économico-commercial 41

III.2.3. Sur le plan diplomatique 42

III.3. LA COOPERATION SINO-CONGOLAISE 43

III.3.1. Sur le plan politique 44

III.3.2. Sur le plan économico-commercial 45

III.3.3. Sur le plan diplomatique et socioculturel 46

III.4. EVALUATION DE LA PRESENCE CHINOISE EN RDC 47

LES FAIBLESSES DE LA COOPERATION SINO-CONGOLAISE 47

CONCLUSION 49

BILAN DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE 49

Les forces de la coopération sino-africaine 49

Les faiblesses de la coopération sino-africaine 50

LES DEFIS A RELEVER DANS LA COOPERATION SINO-AFRICAINE 51

LES PERSPECTIVES DE LA COOPERATION SINO-AFRICAINE 51

BIBLIOGRAPHIE 54

LES OUVRAGES 54

LES ARTICLES 55

LES MEMOIRES ET TFC 55

NOTES DE COURS 55

ALLOCUTIONS, INTERVIEWS ET RAPPORTS 56

WEBOGRAPHIE 56

TABLE DES MATIERES Erreur ! Signet non défini.

* 1KABAKW. N, L'Afrique et le nouvel ordre politique international, Mémoire RI, UNILU, 1994, p.4.

* 2 MONGA. A, Le rôle de la Chine dans le processus de reconstruction de la R.D.C., Mémoire R.I., UNILU, 2009, p.1

* 3MONGA A., Op.cit. p.23 

* 4 Allocution du Président chinois JIANG ZEMIN à la cérémonie d'ouverture du forum sur la coopération sino-africaine tenu à Beijing, Octobre 2000.

* 5KABENGELE. D., Les problèmes d'intégration économique, CAP, Kinshasa, 2008, p.147.

* 6Idem.

* 7 Allocution du Président chinois HU JINTAO lors du premier sommet Chine-Afrique à Beijing, Octobre 2000.

* 8 Journal le quotidien du peuple en ligne, mai 2013.

* 9 S.A., les mécanismes de la Coopération Sino-africaine, In www.Afrique-Chine.net, Octobre 2006.

* 10 MONGA A., Op.cit., p. 18

* 11 MULUMBATI. N., Manuel de sociologie générale, Africa, Lubumbashi, 2001, p.18

* 12 MULUMBATI. N., Introduction à la science politique, Africa, Lubumbashi, 2006, p.16

* 13 TSHIAM. K., Enjeux et perspectives de la coopération sino-africaine, Mémoire RI, UNIKIN, 2011, p.12

* 14 NEHRU. J., Discours à la Conférence de Bandoeng, Indonésie, avril 1955

* 15 TSHIAM K., Op.cit, p. 17

* 16 Encyclopédie des industries extractives et investissements : les investissements chinois en Afrique, In www.wikipédia.com,Octobre 2011

* 17 Valérie N., La stratégie africaine de la Chine, PUF, Paris, 2010, p.28

* 18 Idem.

* 19 KALUMBA K., Les enjeux de la coopération sino-congolaise, Mémoire R.I, UNIKIN, 2010, p.14

* 20 TSHIAM K., Op.cit, p. 12

* 21 VALERIE N., Op.cit, p. 9

* 22 ABDOULAYE W., Interview sur la Chine Canal TV, juin 2007

* 23 KINGSLEY I., La Chine au coeur de l'Afrique, Afrique renouveau, Dakar, 2013, p.8

* 24 Digital Congo, La Chine porte à 20 milliards USD ses prêts à l'Afrique, In www.digitalcongo.net 4.0, juillet, 2012

* 25 Extrait de l'interview à Olesegung A. par la China Canal TV lors du Forum Social Mondial de Nairobi en 2007

* 26 RICHARD N.G., et MILLIKAN M.F., Coopération internationale et développement, Tendances Actuelles, Paris, 1971, p.3

* 27 Dictionnaire Le Robert, Larousse, Paris, 2010, p. 89

* 28 NENEY J., La coopération avec les pays en développement, PDF, Paris, 1963, p.8

* 29 BETATI M., La souveraineté au XXème siècle, Armand Colin, Paris, 1972, p.10

* 30 MBOMBO K., Impact de la politique de la zone de libre-échange sur la coopération internationale, TFC RI, UOM, 2009, p.10

* 31 KAMANDA WA K., Cité par MBOMBO K., Idem.

* 32 DELCOURT L., La Chine en Afrique : avantages ou inconvénients, In www.wikipédia, Avril 2012, Inédit

* 33 MBOMBO K., Op.cit, p. 11

* 34 KINGSLEY I., La Chine au coeur de l'Afrique, Afrique renouveau, Dakar, 2013, p.8

* 35 ARMANI J., Op.cit, p.19

* 36 IGHOBOR K., La Chine au coeur de l'Afrique, avantages et difficultés d'une relation en pleine expansion, Afrique renouveau, Dakar, 2013, p.10

* 37 ARMANI J., Op.cit., p.20

* 38 HARDY G., Vue générale de l'histoire de l'Afrique, Armand colin, Paris, 1949, p. VII

* 39 Ibidem, p.36

* 4041 DESCHAMPS H., « Afrique, histoire des origines à 1945 », In Encyclopédia Universalis, Corpus VI, Paris, 1984, p.382

* 42 MULAMBU N., Notes de cours d'histoire politique du Congo, G1 RI, UOM, 2013, Inédit

* 43 DOLLOT L., Histoire diplomatique, PUF, Paris, 1961, p.43

* 44 CESAIRE A., Discours sur le colonialisme, Présence africaine, Paris, 1955, p.21

* 45 GWENDOLEN M., Independence for Africa, Peager paperback, New-York, 1960, p. XI

* 46 HUILLIER F., « La décolonisation de l'Afrique », In Encyclopédia Universalis, Art.cit, p.386

* 47 Encarta, Géographie de l'Afrique, www.encarta.com, 2012

* 48 Encarta 2009, Géographie de l'Afrique, In www.encarta.com, 2009

* 49 Commission économique pour l'Afrique, Rapport économique sur l'Afrique, novembre 2013

* 50 Encarta, Histoire de la Chine, In www.encarta.com.2009

* 51 NSABUA T. J., Notes de cours d'Histoire diplomatique, G2 RI, UOM, 2013, Inédit

* 52 BRIEUXJ.J., La Chine, du nationalisme au communisme, Seuil, Paris, 1950, p.214

* 53 ZHENG PING, Géographie de la Chine, Coll. Que sais-je, CIP, Chine, SD, p.8

* 54 Ibidem, p.8

* 55 ZHENG PING, Op.cit, pp.18-21

* 56 MASANGU M., Pourquoi je crois au progrès de l'Afrique, Hachette, Paris, 2009, p.139

* 57 KABENGELE D., Op. cit, 2008, p.6

* 58 DAVIN L., Economie régionale et croissance, Genin, Paris, 1964, p.108

* 59Document stratégique d'intégration régionale africaine 2011-2015

* 60 KABENGELE D., Op.cit, p.23

* 61 MILLIKAN M.F., Op. cit, p.18

* 62 LAFATIME, Initiatives d'intégration en Afrique, PUF, Paris, 2005, p.12

* 63 Commission Economique Africaine, Etat d'intégration régionale en Afrique, vers une zone delibre-échange continentale Africaine, Addis-Abeba, 2012, p. XI

* 64 KABENGELE D., Op.cit, p.147

* 65 LAFATIME, Op.cit, p.18

* 66 KABENGELE L., L'intégration économique en Afrique : mythes ou réalités ? « Cas de la SADC », Mémoire R.I., UOM, 2011, p.42

* 67Stratégie du groupe de la Banque Africaine de Développement en matière d'intégration régionale, Juillet 2009, p.4

* 68 EVANS J., « Le GAAT, Accord Général sur les tarifs Douaniers et commerce », In Coopération internationale et développement, Tendances Actuelles, Paris, 1971, p. 84

* 69 DAVIN E.L, Op.cit, p.84

* 70 BLOSCH H.S., « Le financement du développement régional », In Coopération internationale et développement, Tendances Actuelles, Paris, 1971, p.209

* 71 S.A, Stratégies du développement rapide de la Chine, www.wikipédia.com, Consulté le 10 février 2014.

* 72 HIERCHE H., Techniques moderne de la politique économique, Dunod, Paris, 1961, p.91

* 73 MASANGU M., Op.cit, p.165

* 74 Académie chinoise de la coopération économique et commerciale, Rapport sur les relations économiques et commerciales sino-africaines, Pékin, Avril, 2013, p.49

* 75 HOLLANDE F., Discours au Sénégal, Octobre 2012

* 76 MASANGU M., Op.cit, p.154

* 77 MAMADOU DIA, Nations africaines et solidarité mondiale, PUF, Paris, 1963, p.17

* 78 Commission économique africaine, Idem

* 79 Afrique-Chine net, 40 ans de relations diplomatiques Chine-Nigéria, In www.pdf.com, consulté le 10 janvier 2014

* 80 RFI, Emission `'Soirée politique'' du dimanche 05 janvier 2014

* 81 Afrique-Chine.net, Op.cit

* 82 Idem.

* 83 Xinhua, Le Nigéria obtient un prêt chinois de plus d'un milliard de dollars, In www.xihua.org, consulté le 22 janvier 2014

* 84 Sanusi L., Le yuan chinois dans l'économie nigériane, In www.afrique-chine.net, consulté le 12 mars 2014

* 85 Afrique-Chine. Net, 40 ans de relations diplomatiques Chine-Nigéria, consulté le 10 janvier 2014

* 86 BACHIR A., Ambassadeur du Nigéria en Chine, Interview CCTV, Septembre 2013, In www.cctv.org, consulté le 29 janvier 2014

* 87 ARNAUD R., L'Afrique se rebiffe contre le néocolonialisme chinois, Octobre 2009, In www.pdf.com, consulté le 10 mars 2014

* 88 Journal de Brazza, Genèse de la coopération entre la Chine et le Congo, In www.journaldebrazza.com, 2012, consulté le 28 janvier 2014

* 89 Afrique-Chine. Net, Les relations entre la Chine et le Congo : un modèle de réussite pour la coopération sino-africaine, consulté le 15 janvier 2014

* 90 CHRISTIAN B., Les échanges commerciaux sino-congolais, Congo site, Février 2014, Inédit

* 91 Congo site, La Chine, premier partenaire du Congo, In www.congosite.com, consulté le 12 janvier 2014

* 92 CHRISTIAN B., Op.cit, Inédit

* 93 Idem

* 94 Congo site, Op.cit

* 95 Centre d'études chinois, Rapport sur l'évaluation des engagements de la Chine en Afrique dans le cadre du FOCAC et cartographie des perspectives d'avenir, Pretoria, Décembre 2010, p. 74

* 96 Idem

* 97 KIRONGOZI S., Les malentendus de la démocratisation en Afrique Subsaharienne, le paradoxe congolais, Sirius, Kinshasa, 2010, p. 88

* 98 MASANGU M., Pourquoi je crois au progrès de l'Afrique, Hachette, Paris, 2009, p. 147

* 99 Centre d'études chinois, Op.cit, p. 78

* 100 NGOYI N., Les relations économiques entre la RDC et la Chine : base juridique, état de la question et perspectives, KONRAD ADENAUER, Kinshasa, 2013, p. 8

* 101 Idem

* 102 MONGA A., Op.cit, p. 54

* 103 NGOYI N., Op.cit, p. 23

* 104 KABASELE F., Les contrats sino-congolais de 2007, contrats léonins ou contrats du siècle, IRC, Kinshasa, 2011, P. 18






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le don sans la technique n'est qu'une maladie"