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La. question de la souveraineté et du nationalisme africain face aux processus d'intégration sous régionale en Afrique subsaharienne: le cas de l'Afrique centrale

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par Willy MUKADI SABUE
Université Officielle de Mbujimayi - Licence en Relations Internationales 2016
  

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b. Les échecs dans le processus d'intégration régionale en Afrique

En dépit des efforts engagés ces dernières années dans le processus d'intégration régionale en Afrique, plusieurs échecs ont été enregistrés que ce soit au niveau continental qu'au niveau régional et/ou sous régional. En effet, les stratégies de l'UA de faire de l'Afrique un acteur majeur dans le commerce mondial ou dans la mondialisation n'ont encore apporté leurs fruits. Comme preuve, jusqu'en 2015, le continent Africain ne participait au commerce mondial qu'avec 1,8% des importations et 3,1% d'exportations. Les échanges commerciaux intra-Africains ne représentent que plus ou moins 12% des échanges commerciaux africains.

Au niveau des CER, les étapes mêmes de la mise en oeuvre de la CEA ne sont qu'à l'étape initiale dans d'autres CER comme l'UMA, l'IGAD et la CEEAC dans la mise en place de zones de libre-échanges. Pour ceux qui les ont déjà, certains Etats membres sont toujours réticents à la mise en oeuvre des règles des ZLE. Les UD de plusieurs CER sont soit inexistantes, soit en lancement. La stratégie de facilitation des échanges intra-communautaires souffre dans certaines CER, et dans d'autres, elle n'est qu'à l'étape de projet. Plusieurs autres échanges s'enregistrent dans presque toutes les CER et que nous ne saurons énumérer ici. Les causes de ces échecs peuvent être relevées à ce stade afin de bien comprendre cette situation.

En premier lieu il faut relever la cause majeure qui a des répercussions dans toutes les démarches d'intégration en Afrique. En effet, l'UA a remplacé en 2001 l'OUA avec comme objectif d'accélérer le processus d'intégration régionale en mettant en place des politiques cohérentes d'intégration. Cependant, au niveau sémantique du mot « intégration régionale », il y a d'abord perte de souverainetés étatiques des Etats qui ont volontairement adhéré au projet communautaire. Or dans l'acte constitutif même de l'UA, le primat de la souveraineté est renforcé dans les objectifs de l'union. En fait, le paragraphe (b) de l'Article 3 de cet acte défend la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'indépendance de ses Etats membres. Quant aux principes de l'UA, le point (b) de l'article 4 prône le principe de respect des frontières existant au moment de l'accession à l'indépendance ; dans le point (a) c'est l'égalité souveraine et indépendante de tous les Etats membres de l'union.59(*) Ce statu quo contredit l'objectif majeur de tout processus d'intégration régionale et de certains Etats membres de l'Organisation qui dans leurs constitutions, comme le Sénégal dont le préambule stipule : « le peuple sénégalais, soucieux de préparer la voie de l'unité des Etats d'Afrique et d'assurer les perspectives que comporte cette unité, (...) décide que la République du Sénégal ne ménagera aucun effort pour la réalisation de l'unité africaine, et les abandons de souveraineté ne sont consentis qu'en vue de réaliser l'unité africaine ». C'est le cas de la République Centrafricaine dans son article 67.60(*)C'est le cas également du Mali (article 117), du Burkina Faso (préambule), de la Côte d'Ivoire,...

Dès lors, on comprend que les Etats africains, malgré leurs souverainetés, ont de fois la volonté d'y renoncer au profit de la Communauté alors que celle-ci se veut exister, mais avec des Etats indépendants et souverains en son sein, des souverainetés inaliénables.

En plus, le fait que l'UA ait reconnu l'existence de plusieurs regroupements régionaux et sous régionaux qui de fois, chevauchent entre eux et même avec l'organisation continentale quant à leurs objectifs. Ce qui fait que certains Etats soient membres de l'UA et membres de plusieurs autres regroupements. Ce chevauchement fragilise les efforts d'intégration. Un autre obstacle c'est le manque d'une main-d'oeuvre qualifiée et des ressources financières pouvant permettre ces regroupements d'accomplir leurs mandats, surtout que les Etats membres ne s'acquittent pas de leurs engagements financiers.

Au niveau des Etats, il y a fragilité des structures sociopolitiques et économiques. Cette fragilité a comme conséquences, l'absence de la bonne gouvernance et le manque d'infrastructures de transport et de communication. A cela s'ajoute la faible diversification des économies et de l'insuffisance d'industries de transformation et d'industries industrialisantes qui peuvent favoriser des échanges régionaux et la recherche de marché de proximité, et surtout favoriser le développement industriel et économique.

II.3.3 Les défis et perspectives du processus d'intégration régionale en Afrique

A ce niveau, différents obstacles relevés dans le point suivant constituent des défis majeurs auxquels s'ajoutent la persistance des conflits armés en Afrique, l'absence de la bonne gouvernance et du respect des principes fondamentaux garantissant la protection des droits de l'homme.

Afin d'accélérer le processus d'intégration et atteindre la finalité qui est la construction des Etats-Unis d'Afrique, on doit redéfinir les principes et objectifs de l'UA pour ouvrir la brèche à la dissolution progressive des souverainetés des Etats membres au profit de l'unité africaine, surtout que l'UA est l'unique organisation d'intégration qui regroupe les pays de tout un continent. L'adhésion à l'union doit être conditionnée à certaines conditionnalités afin que les Etats qui y adhèrent se sentent liés à certaines obligations contraignantes. De ce fait ; l'UA ne doit pas être une organisation conservatrice de l'héritage colonial, mais elle doit aller au-delà de ce statu quo pour atteindre le rêve des pères fondateurs du panafricanisme.

Dès maintenant, l'UA doit imposer aux Etats de fusionner les CER existantes afin de donner un ton à l'architecture de la Communauté Economique pour l'Afrique et ainsi concevoir l'intégration au niveau continental que régional.

L'Afrique doit se doter d'infrastructures de transport et de communication modernes pouvant faciliter la circulation de personnes, de biens et des services, cela avec retombée l'accélération des échanges commerciaux intra-africains ; le mouvement des capitaux et le transfert des technologies. Au lieu de promouvoir les organisations régionales, il faut créer des organisations sectorielles continentales. En effet, si on a une structure ou un réseau africain de chemin de fer, un réseau aérien africain, une structure commune de santé, un réseau agricole africain un réseau d'électricité africain,... cela mettra le pied sur l'accélérateur du développement concerte du continent africain, ce qui permettrait d'insérer l'Afrique dans les flux mondiaux. En effet, il faut que l'UA soit un mécanisme contraignant dans la gouvernance des Etats membres. Car si elle prône la gestion démocratique, elle doit d'abord amener les dictateurs africains à se retirer de pouvoir au nom du principe d'alternance démocratique et de bonne gouvernance. Si cette dimension est atteinte, l'on mettra alors fin aux conflits armés qui sont dans bon nombre des cas, les conséquences de la mauvaise gouvernance en Afrique. Au moment où ces défis sont relevés, on peut songer aux perspectives d'avenir.

Le continent africain présente beaucoup d'opportunités quant à son intégration dans l'économie mondiale. D'abord par le fait que l'UA est la seule organisation au monde qui couvre tout un continent. La dotation naturelle fait de l'Afrique un vivier de l'émergence et présage un continent offrant beaucoup de chance de développement à ses populations dans l'avenir. Avec une population la plus jeune du monde, l'Afrique a la chance d'avoir une main-d'oeuvre efficace et exceptionnelle dans le futur. L'actuelle croissance économique du continent peut favoriser l'Afrique de devenir un pool émergent incontournable et un vivier des intérêts d'autres continents.

Toutes ces perspectives seront une réalité si seulement les africains mettront de côté toutes leurs divergences au profit d'une seule et unique communauté africaine intégrée, dotée des industries industrialisantes pour son émergence économique ; dotée d'un leadership politique fondé sur le respect des valeurs universelles dont la démocratie, la bonne gouvernance, le respect des Droit de l'Homme,... L 'Afrique doit s'unir pour participer au processus de mondialisation comme un acteur incontournable. Bref, le développement de l'Afrique est entre les mains des africains, il faut oser dépasser l'imaginaire actuelle pour recréer l'Afrique sur le pragmatisme organisationnel, politique et économique.

* 59Acte constitutif de l'Union Africaine, Adopté à Lomé le 11 juillet 2000

* 60La République peut (...) conclure avec tout Etat africain des accords d'association ou de fusion comprenant abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l'unité africaine.

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