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La. question de la souveraineté et du nationalisme africain face aux processus d'intégration sous régionale en Afrique subsaharienne: le cas de l'Afrique centrale

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par Willy MUKADI SABUE
Université Officielle de Mbujimayi - Licence en Relations Internationales 2016
  

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I.1.3 : situation stratégico-diplomatique de l'Afrique

Depuis les premières indépendances africaines, le monde a connu le bouleversement complet et simultané de trois composantes majeures du système international : les relations politico-stratégiques, les échanges économiques, financières et l'environnement. Les moyens classiques de régulation n'ont pas suffi à maitriser une telle évolution, accélérée dans la décennie 80, et de nouvelles règles manquant pour un jeu d'interdépendance où l'on voit les forces économiques et sociales bousculer un peu partout les pouvoir de l'Etat tandis que se combinent dans le plus grand désordre dans la planétarisation des problèmes, polycentrisme de la puissance, mondialisation de l'économie et dualisme de la croissance23(*)

Une telle mobilisation d'énergie, de temps et d'argent introduit déjà une stratification entre les Etats ; bien des pays d'Afrique n'ont pas les ressources humaines et financières leur permettant d'être présents partout parce que les bénéfices escomptés du jeu multilatéral varient selon la position respective des joueurs.

L'entrée des pays africains à l'ONU fut comme une naissance. Les jeunes Etats se voyaient conférer par l'organisation tous les attributs extérieurs nécessaires à l'existence internationale : droit de parole, droit de vote, droit d'entrée dans toutes les conférences mondiales, égalité garantie par les règles strictes du protocole. Pendant plus de vingt ans, l'Afrique fut portée par la grande poussée du Tiers-monde dans les institutions internationales. Entre 1960 et 1980, la décolonisation, la lutte contre la discrimination raciale, la reconnaissance des droits des palestiniens, l'établissement d'un nouvel ordre économique international (NOEI) furent mis successivement à l'ordre du jour dans toutes les instances des Nations Unies jusqu'à se trouver pratiquement confondus dans une sorte de nébuleuse appelée « conflit Nord-Sud ». Malgré son hétérogénéité et ses divisions confondues, le groupe africain jouait alors un rôle non négligeable. Il représentait près de tiers des voix à l'ONU et se voyait courtisé en conséquence. Dans la mesure où les deux grands poursuivaient leurs compétitions en Afrique et le conflit Nord-Sud recoupait le conflit Est-Ouest, le point de vue des pays africains était à considérer.24(*) Non point qu'ils aient la capacité de déterminer seuls l'issue d'un conflit ou d'une négociation, mais par leurs discours et leurs résolutions, ils créaient une ambiance avec laquelle les acteurs devaient compter. La décolonisation portugaise, les sanctions contre l'Afrique du Sud, les conflits d'Afrique Australe, une plus forte implication dans le conflit Israélo-palestinien à partir de 1973, donnèrent au groupe africain une certaine importance, proportionnelle au poids de l'Assemblée générale des Nations Unies dans la gestion de ces dossiers.

La fin de la guerre froide a modifié la place de l'Afrique dans le système international. La logique bipolaire poussait à un quadrillage planétaire par les superpuissances, soit directement soit par le recours à des puissances intermédiaires. L'Afrique disposait ainsi d'un intérêt stratégique, et même si sa valeur était moindre que celle du Moyen -Orient ou de l'Extrême-Orient par exemple, le fait que tout territoire soit convoité conduisait à une homogénéisation géostratégique du système international.25(*) La politique étrangère des pays africains trouvait dans cette géopolitisation du système international ses principaux déterminants.

Le monde post-bipolaire a par contre débouché sur une recomposition des ensembles continentaux, en fonction des ressources que ceux-ci pouvaient valoriser. Et c'est dans ce contexte que l'Afrique s'est trouvée confrontée à la menace d'un déclassement généralisé. Cette mise à l'écart a en vérité commencé au cours de la décennie 1980-1990 ; pour des raisons économiques et sous l'effet des pratiques patrimoniales, les Etats africains se retrouvent après dans une logique de décroissance, se traduisant par une diminution régulière de leur produit national brut.

Cette période a ouvert sur l'Afrique des profondes mutations géopolitiques qui ont plongé le continent dans une série de conflits armés interétatiques ou civils à l'intérieur d'un même Etat. Face à cette situation, la diplomatie africaine pivote autour de la recherche des solutions aux défis majeurs qui affectent le continent. Entre-temps, l'Afrique est redevenu un site géostratégique d'une importance capitale où s'affrontent les intérêts stratégico-économiques des puissances mondiales, surtout avec l'entrée en scène des émergents du Sud dans la compétition économique.

* 23CHEVALIER Y, Perspectives économiques régionales : Afrique Subsaharienne, pour une croissance durable et plus solidaire, Françaises, Paris, 2014, p.12

* 24 SMOUT M-C., « l'Afrique dans la diplomatie multilatérale », In Etudes internationales, vol 22, N° 2, PUF, Paris p. 269.

* 25 NTUDA EBODE J.V., « De la politique étrangère des Etats Africains : rupture et continuité d'une diplomatie contestée », In African Journal of international Affairs, vol 2, N° 1, AJIA, Yaoundé, 1999, p. 62

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