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Pret-a-porter Made in France : quels facteurs pourraient amplifier la dynamique des relocalisations ?

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par Alyona CHARLES
Burgundy School of Business - Executive ESC 2015
  

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a) b) De la compétitivité vers la division internationale du travail

Dans le même temps que la demande croît, s'esquisse une mutation profonde de l'industrie. Les barrières aux nouveaux entrants sont alors encore modérées et l'aubaine attire nécessairement les convoitises. La compétition fait rage. Avec la mécanisation, la productivité par individu est ainsi en permanence multipliée, améliorée sans cesse par l'abondance énergétique et les progrès techniques. Voici la 3ème révolution industrielle qui s'annonce avec l'automatisation et les microprocesseurs. Il faut donc investir toujours plus pour préserver la compétitivité. La filière est très verticale (séquencée en successions d'étapes) et donc propice à son intégration. Les firmes ont ainsi progressivement élargi l'étendue de leur contrôle à la chaine de valeur globale pour maximiser leurs marges. Peu à peu, les entreprises grossissent et s'internationalisent, les petits disparaissent, ou sont absorbés. La productivité progresse déjà plus vite que la demande, ainsi la concentration devient un pilier de la réussite d'une industrie plébiscitée devenue de plus en plus capitalistique (productivité), et qui deviendra de fait de moins en moins manufacturière.

Cependant, la confection notamment est difficilement mécanisable, et la main d'oeuvre pèse lourd dans la masse salariale. De ce fait, les industriels sont attirés par les pays dont la main d'oeuvre est bon marché. On assiste alors à une division internationale du travail.

« Le textile et l'habillement sont devenues des industries différentes. La filature, le tissage et l'ennoblissement sont capitalistique, tandis que la confection de vêtement demeure intensive en main-d'oeuvre ... Les clients et les fournisseurs ne se trouvent plus sur le même territoire : les distributeurs d'habillement ont internationalisé leurs approvisionnements et les confectionneurs se transforment en donneurs d'ordres en externalisant leur production »1(*)

c) La mondialisation et la déconstruction généralisée vers l'usine du monde

« Dans cette industrie, les premières délocalisations depuis la France ont été effectuées dès les années 1960 en direction des pays d'Afrique du Nord (Maroc et Tunisie). Les exemples sont nombreux comme en témoigne la présence abondante d'entreprises de prêt-à-porter (Lacoste, Petit Bateau, Promod, etc.), et de marques de lingerie (Aubade, Chantelle, Princesse Tam Tam, etc.), installées en Tunisie ou au Maroc »2(*).

En 1974, suite au premier choc pétrolier, la croissance du PIB et la demande marquent le pas avec un effet ciseau sur l'emploi. Malgré de solides avances concurrentielles et « l'accord multifibres (AMF-GATT) » (suivi en 1995 jusqu'en 2005-2008 par un accord de l'OMC) la compétitivité, l'hyper-concentration de la distribution et les politiques de libéralisation des échanges mondiaux inscrits dans cette dynamique, ont progressivement provoqués des délocalisations de plus en plus brutales et la suppression de plusieurs centaines de milliers d'emplois en France (le secteur en comptait 764 000 en 70, 350 000 en 95, pour moins de 60 000 aujourd'hui).

Peu à peu donc, les délocalisations de la production se sont opérées au profit de clusters d'ateliers spécialisés notamment en Asie et particulièrement en Chine (plus des ¾ des importations de l'UE en 2012 provenaient du quatuor Chine-Inde-Bangladesh-Pakistan). « La Chine a créé plus de 9 millions d'emplois industriels entre 1992 et 2010 suivie par le Mexique et le Brésil »2.

Plus récemment encore, après les pays émergeants, ce sont les pays les plus pauvres du monde comme l'Ethiopie qui captent une part du marché productif. Et ce, bien entendu pour des raisons de coûts de la main d'oeuvre (une couturière éthiopienne coûte 20 euros quand une chinoise en coûte 200 et une européenne 2000 par mois). Mais il semblerait aussi, pour des raisons de délais...

« Les pays producteurs s'inscrivent dans un cycle historique de spécialisation-déspécialisation, en fonction de leurs avantages concurrentiels. Il convient de distinguer les pays qui ne possèdent qu'une activité embryonnaire de transformation des fibres (le coton), de ceux qui ne produisent de manière substantielle que du textile ou des vêtements. D'autre offrent une filière qui peut être dans une phase de croissance, de maturité ou de déclin. Enfin, il existe des pays dans lesquels la fabrication a disparu et dominent les activités de conception, de marketing, de logistique et de distribution »3(*) .

* 1 Dominique JACOMET, « Mode, Textile et Mondialisation », p.196-197

* 2Dalila Messaoudi « Le territoire français à l'épreuve de la délocalisation des activités industrielles : le cas du secteurtextile-habillement », p.8

* 3 Dominique Jacomet, « Mode, Textile et Mondialisation », p.75

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