WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La multipropriété des joueurs de football professionnel

( Télécharger le fichier original )
par Marco RENNELLA
Amos Sport Business School - Master Business in Sport 2015
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.1. L'arrivée des TPO dans le football professionnel

Une définition donnée par Ariel N. Reck et Daniel Geey:

« On parle de TPO quand la future valeur de transfert d'un joueur est vendue à un tiers. L'entité qui achète la part croit donc que le joueur a le potentiel d'être transféré pour une somme plus importante que celle initialement payée. Le club qui détient le joueur peut ainsi équilibrer ses comptes et obtenir plus facilement des crédits. Les risques sont élevés (blessures, joueur décevant), les gains le sont également. »

En effet, le « Third Party Ownership » est un moyen de financement pour les clubs né en Amérique du Sud qui se répand de plus en plus en Europe, notamment au Portugal et en Espagne.

Des fonds spéculatifs possèdent donc les « droits économiques » de joueurs et essayent de maximiser leurs gains à la revente, il s'agit pour eux d'un business très lucratif où les joueurs sont considérés comme des « actions », des « marchandises ». Michel Platini parle même « d'une forme d'esclavagisme ».

Les clubs qui ne peuvent pas se payer de bons joueurs mais qui veulent quand même briller sur la scène européenne font appel à cette pratique.

Pourquoi ce système est intéressant pour les clubs ?

Il est financièrement plus prudent pour un club de pratiquer une forme de leasing que de mettre tout son capital dans les joueurs. Le joueur est un investissement très particulier : il est incertain, personne ne peut savoir s'il va s'améliorer, décevoir ou rester un élément stable. Certains clubs veulent bénéficier de l'augmentation de la valeur des joueurs et réaliser un profit sur le marché de transfert, d'autres quant à eux préfèrent d'abord voir développer le plein potentiel du joueur.

La gestion du contrat du joueur déterminera les profits que le club pourra réaliser à la vente, les facteurs déterminants étant le salaire et la date d'expiration de son contrat.

La plupart des clubs ont des moyens financiers très limités, surtout lorsqu'on sait que les salaires des joueurs représentent en moyenne 70 à 80% de leur dépense. De plus il n'est pas certain que l'acquisition d'un joueur « cher » se traduise par de meilleurs résultats sportifs. D'autant plus que si l'on achète un joueur cher cela augmentera l'actif (capital) du club. Ainsi les taux de dépréciation représentent des charges lourdes pour le club pendant toute la durée du contrat. Tout cela explique pourquoi beaucoup de clubs sont intéressés par la participation d'investisseurs dans l'acquisition de joueurs afin de limiter les charges et les risques financiers.

Dès lors que les droits économiques sont traités comme une créance qui existe dans le patrimoine d'un club, il n'y a pas d'obstacle juridique à ce que cette créance soit commercialisée comme n'importe quel actif. En effet, une créance est un bien réel. C'est un actif qui peut être donné en garantie ou qui peut être cédé.

La créance de transfert peu faire l'objet de diverses opérations juridiques comme n'importe quelle créance. Il existe en réalité deux cas de figure, celui où le tiers agit en qualité de prêteur de fonds du club et celui où le tiers agit en qualité d'investisseur dans le club.

12

Le premier n'a pas la prétention d'être propriétaire des droits économiques d'un joueur. Il est seulement le créancier d'un club à qui, il consent un prêt. En garantie du remboursement de ce prêt, le club lui confère un droit sur les futures créances de transfert dont il est titulaire. Au moment de la réalisation du transfert, le prêteur de fonds pourra exercer sa garantie et obtenir le remboursement de son prêt soit auprès du club emprunteur, soit directement entre les mains du club débiteur de l'indemnité de transfert (le club « acquéreur »). Ces conventions de TPO mettent en oeuvre des mécanismes très classiques du droit des suretés.

L'investisseur est celui qui acquiert auprès d'un club les droits économiques attachés à un ou plusieurs joueurs. Lors du transfert, l'investisseur fera valoir ses droits économiques attachés à ce joueur. Ce paiement peut s'opérer de deux façons : soit le club « vendeur » encaisse le montant total de l'indemnité de transfert auprès du club vers qui le joueur est transféré et reverse au tiers investisseur la part lui revenant. Soit le club « vendeur » indique au club « acquéreur » le nom du tiers investisseur et, par une indication de paiement ou par une délégation de créance, lui ordonne de payer entre ses mains une partie de l'indemnité de transfert correspondant à la part qui lui revient.

Cette pratique divise, il y a ceux qui trouvent que ce système est scandaleux, et qui préfèrent que ce soit bannie. C'est le cas au Royaume-Uni et en France. La FIFA a d'ailleurs décidé d'interdire la propriété des droits économiques d'un joueur par des tiers « afin de protéger l'intégrité du football et des joueurs. » Ces dispositions ont été approuvées en décembre dernier et sont entrées à priori en vigueur le 1er mai 2015. Le président, Josep Blatter a accordé une période de transition pour que les clubs puissent entrer dans la norme de manière progressive. Pour la FIFPro, le système des TPO « porte atteinte à un droit de l'homme fondamental, celui en vertu duquel les individus sont libres de se déplacer. »

Puis il y a ceux qui pensent que c'est un bon système pour les petits clubs avec des moyens limités et qui permettrait de concurrencer les grands clubs européens. C'est le cas notamment des ligues espagnoles et portugaises qui ont porté plainte contre cette interdiction en soulignant que « cette interdiction enfreint les normes de protection de la concurrence du Traité de fonctionnement de l'Union européenne, ainsi que les libertés fondamentales d'établissement, de prestations de service, de travail et de circulation de capitaux ».

13

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo