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L'inscription d'un site naturel sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO comme moyen de protection de l'environnement : cas des chutes de la Karera et de la faille de Nyakazu au Burundi

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par Olivier Dismas NDAYAMBAJE
Université de Limoges  - Master en Droit International et Comparé de l'environnement (DICE)  2014
  

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Section 2 : Rationalisation de la gestion des ressources

La rationalisation de la gestion des ressources du site de la faille de Nyakazu et des chutes de Karera nécessitera une réglementation de l'exploitation des richesses biotiques (1) et une amélioration de la gestion des ressources budgétaires (2).

§ 1. Réglementation de l'exploitation des richesses biotiques

Pour une bonne conservation de ressources naturelles des Monuments Naturels de l'Est, il convient de réglementer sérieusement des activités éco-touristiques qui s'y déroulent (A) et autres types d'exploitations susceptibles de nuire à l'intégrité du site (B).

A. Attraction touristique

Pour P. Dabrowski (Interdépendance du tourisme et de la protection de la nature. In Unasylva, vol.47, n° 186, FAO, Rome, 1994, pp. 42-44), « la conservation de la nature et le tourisme, au sens où nous les entendons aujourd'hui, remontent à la première moitié du 19ème siècle et se sont développés dans une large mesure en parallèle. ». Le même auteur précise que leur origine commune était liée aux sentiments que les personnes pouvaient ressentir à l'égard de la nature sauvage puisque celle-ci devenait de plus en plus un lieu privilégié pour certaines activités récréatives. Depuis lors, la nature est devenue une valeur en soi et la recherche du contact avec celle-ci une des causes du développement du tourisme129.

(...) les paysages pittoresques font des Monuments Naturels de l'Est une aire protégée particulière avec des attraits touristiques très importants130.

129 RWANYIZIRI G., Populations et aires protégées en Afrique de l'Est, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III - DEA Géographie 2002

130 Plan de Gestion, Op. Cit ; p 7

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Néanmoins, dans bien des pays, et en particulier dans ceux de l'Afrique de l'Est, l'accès aux espaces protégés n'est plus sévèrement réglementé. En conséquence, ils reçoivent chaque année un nombre de visiteurs qui est très élevé quelquefois par rapport à leur capacité d'accueil. Ce qui n'est pas du tout mauvais pour leurs gestionnaires puisque ces derniers ne visent que les intérêts lucratifs. Par contre, certains d'entre eux ne parviennent pas à réaliser les conséquences de cet afflux des touristes sur le milieu naturel, alors que des études menées dans ce domaine révèlent qu'une fréquentation trop forte entraîne la dégradation de l'écosystème à l'intérieur des espaces protégés131.

L'INECN pourra collaborer avec les communautés locales pour mettre en place un système de vente et de commercialisation des produits artisanaux d'intérêts touristiques. A partir des revenus engendrés par l'écotourisme, une partie des recettes sera affectée à la conservation des monuments tandis qu'une autre sera utilisée pour le développement socio-économique des populations locales riveraines. En contre partie, ces populations s'impliqueront activement dans la protection des ressources132. Une protection efficace des Monuments Naturels de l'Est du Burundi ne peut en aucun cas se séparer des activités de développement socio-économiques de la région. La gestion de ces aires en défens doit s'intégrer dans le plan de développement de la région de Nkoma. Etant donné que la protection des monuments est fondée sur l'écotourisme, ce sont les revenus issus de ce secteur qui doivent contribuer au développement socio-économique des communautés.

B. Autres types d'exploitation

En premier lieu, du fait que les Monuments naturels restent mal connus dans plusieurs aspects, il faut donc envisager des activités de recherche approfondies notamment :

- une étude phytogéographie de la flore des failles de Nyakazu ;

131 RWANYIZIRI G., Populations et aires protégées en Afrique de l'Est, Op. Cit.

132 Plan de gestion et d'aménagement des Monuments Naturels de l'Est du Burundi

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- un inventaire exhaustif de la flore et de la faune ;

- une étude des plantes médicinales utilisées par les communautés locales ;

- Etudes de la dynamique et de l'écologie des espèces comme Onychognathus morio et Papio anubis;

- Etude de l'évolution de la végétation des failles dans un contexte paléoclimatique.

En plus, les activités de protection des Monuments Naturels de l'Est du Burundi doivent s'accompagner par des activités de développement. C'est à travers ces activités que des partenaires de développement et les communautés locales pourraient s'impliquer davantage dans la conservation. Le programme de développement peut se situer à trois niveaux :

- Exploitation des ressources naturelles des Monuments Naturels;

- Introduction des alternatives aux ressources biologiques vulnérables;

- Promotion du développement socio-économique en faveur des communautés riveraines.

A ce premier point, les ressources des Monuments Naturels susceptibles d'être rationnellement exploitées sont essentiellement l'eau et les bambous (Oxythenanthera abyssinica) et cordes (Smilax kraussiana). Ces ressources participent dans la survie des populations locales et il faut promouvoir le développement de ces activités en faveur des communautés.

L'exploitation individuelle de l'eau des rivières alimentant les chutes se pratique de nos jours au niveau des Chutes de Karera pour des besoins de boisson, d'irrigation des champs, de fabrication des briques et de lessivage des habits. Mais, ces activités d'irrigation et de fabrication des briques sont inquiétantes du fait qu'elles consistent à dévier les eaux de rivière Nyakayi avant qu'elles se déversent dans les chutes. Il en découle une diminution des eaux au niveau des chutes qui en perdent l'aspect touristique. Pour arriver à gérer rationnellement cette ressource eau, des mesures s'imposent visant la construction des bacs d'eau qui se remplissent d'eau la nuit pour l'irrigation des champs et la fabrication des briques.

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L'exploitation des bambous pour la fabrication de divers objets artisanaux peut être permise dans certains endroits indiqués par le conservateur sur place au niveau de la zone gérée des Failles de Nyakazu. Pour arriver à une gestion rationnelle de ces bambous, des mesures s'imposent visant la fixation d'un calendrier de coupe de ces bambous, l'octroi des permis de coupe aux exploitants de bambous ainsi que l'établissement d'un programme d'exploitation de bambous matures.

§ 2. Gestion des ressources budgétaires

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