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L'inscription d'un site naturel sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO comme moyen de protection de l'environnement : cas des chutes de la Karera et de la faille de Nyakazu au Burundi

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par Olivier Dismas NDAYAMBAJE
Université de Limoges  - Master en Droit International et Comparé de l'environnement (DICE)  2014
  

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Chapitre 1 : LES OBSTACLES AU CLASSEMENT

Au Burundi, la gestion des aires protégées a été longtemps caractérisée par une stratégie coercitive empêchant les populations riveraines d'utiliser les ressources naturelles. Cela est lié à l'existence de textes de lois régissant les aires protégées qui ne tiennent pas compte des intérêts des populations. De plus, le cadre politique et institutionnel soutient une gouvernance où l'Etat est le seul acteur des aires protégées87.

Section 1 : Les obstacles sociopolitiques

§ 1. Obstacles sociaux

Ceci concerne la manière dont les riverains traitent et exploitent ces monuments.

A. Relations avec les riverains

Il faut dire, à l'instar de H. Cochet dans Crises et révolutions agricoles au Burundi, que la protection de l'environnement au Burundi « a été assise sur une conception particulière de l'écologie par laquelle les paysans sont désignés comme les

87 Plan de Gestion ; Op. Cit ; p 6

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principaux coupables de dégradation de l'environnement. » Dans ce contexte, la protection de l'environnement pourrait être qualifiée de « répressive et mise en place contre les intérêts des paysans. »88

Il faut dire qu'au niveau du site de la faille de Nyakazu et des chutes de Karera, l'aménagement des lieux fait face à des contraintes comme la pression démographique de la population combinée à la baisse de la fertilité des terres environnantes à cause de l'utilisation de techniques agricoles et d'élevage non modernisés.

Le niveau de collaboration avec les parties prenantes (administration, les communautés, la police de l'environnement, la justice ...) est quasiment inexistante. Pourtant il existe une convention de collaboration entre les communautés locales et les gestionnaires. Elle porte sur :

· l'engagement du respect des limites ;

· l'accès contrôlé aux ressources naturelles ;

· le partage des bénéfices issus de l'exploitation des ressources naturelles ;

· la lutte contre les feux de brousse.

Les communautés riveraines utilisent encore régulièrement le lieu de culte situé au niveau des chutes de Karera. Cette convention a été réalisée à l'initiative de l'INECN avec les financements du FEM89.

Au niveau des monuments, il y a un besoin de terres à cause de l'augmentation de la population. La superficie agricole moyenne par l'exploitation familiale est d'environ 1 ha. Les tendances de cette occupation des sols par l'agriculture et le pâturage exercent une pression considérable sur les milieux naturels. Cette pression se manifeste par le défrichement cultural des galeries forestières des Chutes de Karera et de la forêt et des forêts claires flancs des Failles de Nyakazu. Cette installation des cultures dans les milieux naturels ou aux alentours des Monuments crée des

88 RWANYIZIRI G., Populations et aires protégées en Afrique de l'Est, Université Michel de Montaigne-Bordeaux III - DEA Géographie 2002

(Disponible sur http://www.memoireonline.com/08/08/1508/m populations-et-aires-protegees-en-afrique-de-l-est.html, consulté le 6 août 2014)

89 http://www.papaco.org/METT%20Monuments.pdf (consulté, le 19 août 2014)

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opportunités aux ravages des cultures par les animaux sauvages notamment les cercopithèques aux chutes et les babouins aux failles. Cela engendre des conflits interminables entre ces monuments et les populations riveraines90.

B. Pratiques traditionnelles face aux richesses biotiques des sites

Les mécanismes pour la gestion active d'écosystèmes sensibles, d'espèces et de valeurs culturelles n'ont pas été déterminés. Aucun mécanisme pour la gestion active d'écosystèmes sensibles n'est évoqué dans le plan de gestion, notamment en ce qui concerne la régulation de l'utilisation de l'eau en amont par les agriculteurs. Les écosystèmes sensibles ne sont pas connus puisqu'il n'y a aucune donnée disponible. La gestion des feux se fait par la mise en place occasionnelle de pare feux et par la sensibilisation des communautés sur ce problème91.

Actuellement, le site se trouve sous des pressions intenses dont les principales sont92:

- L'exploitation des ressources en eau : Des canaux d'irrigation implantés en amont du cours d'eau qui alimente les chutes de Karera diminueraient nettement le débit des chutes et par conséquent les services écosystémiques qui découlent du maintien en eau de ce cours d'eau.

- L'exploitation des ressources végétales : Coupe illicite de bois de chauffage et bois d'oeuvre

- L'exploitation des ressources végétales : Prélèvement incontrôlé des produits forestiers non ligneux (plantes médicinales, miel, champignons)

- Les feux de brousse

- Le braconnage des animaux (surtout des babouins et des cercopithèques)

- La conversion des terres : Dépassement des limites des sites à la recherche des terres agricoles et Pacage du bétail dans les sites.

90 Plan de gestion et d'aménagement des Monuments Naturels de l'Est du Burundi

91 http://www.papaco.org/METT%20Monuments.pdf (consulté, le 19 août 2014)

92 Idem

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§ 2. Obstacles politiques

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