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Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive

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par Pierre BAKENGA SHAFALI
Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012
  

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La critique de la conjugalisation

  • Un certain nombre d'auteurs critiquent ce mouvement historique. Ainsi, pour Richard Sennett, reprenant la thèse de Philippe Ariès sur la « famille et la ville », cette transformation sépare le couple non seulement de ses familles d'origine, mais aussi de la communauté de la rue et du voisinage, et contribue ainsi à imposer les tyrannies, de l'intimité, des rôles sociaux (dont celui de « fils de », de « fille de ») sont mis à distance pour laisser la place à la psychologisation des identités.
  • Pour Christopher Lasch, la conjugalisation des années 1950 dans les banlieues moyennes et populaires constitue non l'extension de la famille bourgeoise, mais une forme nouvelle. La distance entre les familles d'origine sert de support à une individualisation, mais elle a un coût élevé, notamment pour les femmes. La femme du foyer, pour les milieux dits supérieurs, avait des activités extérieures, de bonnes oeuvres aux oeuvres culturelles. Avec la seconde version du modèle de la femme au foyer, surviennent l'enfermement dans la maison par les enfants, un oubli des solidarités de voisinage. Le « nous » conjugal a tué les formes de « nous ».
  • Tout ce passage a considéré la famille comme étant le meilleur cadre de vie et de socialisation et d'intégration sociale.
  • Il n'en est pas ainsi à travers toute l'humanité. Les féministes estiment que la famille dénature l'individu, enfreint sur ses droits et ses libertés et crée même des inégalités sociales. Les relations verticales et rarement horizontales qu'on retrouve dans les familles évitent à l'homme, à la femme et même à l'enfant de s'épanouir valablement. Il se développe même dans les familles des relations de dépendance plutôt que d'autonomie. Si les choses peuvent ainsi paraître chez les féministes tels que Simone de Beauvoir, il n'est pas ainsi pour nos familles de Ngweshe.
  • Dans ce milieu, l'on ne se réalise qu'à travers la famille. Il y a un respect particulier et une considération particulière qu'on accorde à quelqu'un qui a fondé famille alors que toute personne dite non mariée est qualifiée de personne non intégrée. C'est cette considération qui accorde un statut plus respectueux aux mariés qui justifie la multiplicité et même la précocité des mariages au sein de l'entité.
  • En outre, un ancien paradigme portait à considération que les enfants nés et encadrés en familles étaient plus équilibrés que ceux n'étant pas sous le joug des parents. A ce jour, il est démontré qu'on retrouve des délinquants aussi bien parmi les enfants sous la protection des parents que parmi ceux n'ayant pas de parents. Une certaine opinion estime que l'esprit de responsabilité serait même plus élevée chez les enfants ayant grandi seuls que chez ceux ayant tout le temps été sous la protection de leurs parents.
  • Nous retiendrons cependant que l'émergence des enfants relève de la formation et la préparation familiale, bien que certains enfants ne saisissent pas à temps cette opportunité. Nous avons trouvé, pour le cas d'espèce, qu'au sein de la chefferie de Ngweshe, les enfants des enseignants, uniques cadres avant et juste après l'indépendance, n'avaient pas émergé maximalement comme on pouvait s'y attendre. Il en est de même des enfants des nobles chefs coutumiers. Leur émergence s'évalue moyennant presque en ordre équivalent avec les enfants issus des familles pauvres ou moyennes de l'époque. Une des raisons avancées paraissant plus plausible est que ces parents, à travers ces deux catégories (riches et nobles) n'étaient pas en contacts permanents avec leurs enfants. Ils les laissaient plus à la disposition de leurs mères qui, pourtant, vaquaient à beaucoup d'activités champêtres et ménagères. Il s'avère donc que la famille, dans son programme de socialisation, doit développer les contacts entre ses membres, et ce en dépit des difficultés auxquelles elle est confrontée.

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