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Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive

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par Pierre BAKENGA SHAFALI
Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012
  

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6.5. Effets sur l'environnement

La dégradation de l'environnement dans la chefferie de Ngweshe a connu son paroxysme à travers cinq facteurs importants :

· L'expropriation des colons belges

· L'exploitation des carrières minières de Luntukulu, Mukungwe, Nkombo et Kaji

· L'afflux des refugiés hutu rwandais avec les camps de Cimanga (Mulamba),       Nyamirangwe (Ikoma) et Munya et Nguka (Nyangezi).

· Le feu des brousses

· Les pluies.

1°. L'expropriation des colons belges

En 1974, le régime autoritariste de Mobutu avait exproprié les colons belges, à travers une mesure politique dite « zaïrianisation », de leurs biens et les a cédés à des acquéreurs zaïrois, membres de son parti unique : le Mouvement Populaire de la Révolution (MPR). Les expropriés, expulsés, alors du Zaïre (tel était le nom de la RDC actuelle de 1974 jusqu'en 1997), ont cédé des immenses plantations à des personnes qui n'avaient aucune expérience dans la gestion, encore moins dans la tenue d'une plantation.

Au bout d'une année, toutes ces plantations n'étaient plus que des brousses sauvages. Alors, les populations se sont prises à elles et les ont décimées atrocement par le feu, les machettes et les haches. Pour mesurer l'ampleur de ce sinistre, il faut rappeler, que dans chaque groupement, il y avait de vastes espaces cultivés de théiers et de quinquina. La disparition de ces plantations n'a pas affecté que l'environnement, mais aussi le social et l'économie, car tout le personnel local, usagé par les colons belges, avait été mis au chômage.

2°. L'exploitation artisanale des carrières minières

L'exploitation de l'or d'abord, puis de la cassitérite dans la chefferie de Ngweshe, commence avec la politique de libéralisation des produits miniers en 1974.

Ce sont les carrières de Mukungwe (Mushinga), Nyamadawa, Mishege, Kashebeyi (Mulamba), Kaji (Kaniola), Nyamurhale (Lubona) et les longs et dans les lits des rivières Nkombo et Kadubo qui sont les carrières les plus fréquentées. Il y a eu d'autres petites carrières disséminées un peu partout à travers la chefferie.

Partout où il y avait ces carrières, on a procédé à un déboisement systématique : il fallait construire chaque fois des digues, des campements des exploitants appelés localement les « creuseurs », se procurer du bois de chauffe et de cuisine, fabriquer les outils d'exploitation en forme de pirogue en bois, jeter de petits ponts sur les ruisseaux ...

Outre cette destruction végétale, on a rasé toutes les pentes en amont concernées par l'exploitation, ce qui a provoqué des glissements des terrains, l'infertilité des sols, la destruction des cultures et des végétations se trouvant dans des vallées et l'insalubrité et l'incommodité des rivières, ruisseaux et sources existant en aval des espaces exploités.

3°. L'afflux des refugiés hutu rwandais

Le 6 avril 1994, les Présidents rwandais et Burundais, Juvénal Habyarimana et Cyprien Ntaryamira sont tués dans un crash d'avion en provenance de la Tanzanie où les Présidents de la Communauté Economique des Pays de Grands Lacs (Burundi, Rwanda et Zaïre) participaient à un sommet des Chefs d'Etat portant sur la crise politique au Rwanda, en particulier, et dans la région en général

A l'issue de cette mort, des hostilités se soulèvent directement au Rwanda entre les deux peuples rivaux rwandais : les Hutu et les Tutsi. Il y eut des massacres spectaculaires, chacune des deux tribus voulant exterminer l'autre. Les Nations Unies qualifièrent ces massacres de génocide du peuple Tutsi par leurs concitoyens Hutu. Les Hutu prirent fuite au Zaïre (RDC) : ils s'installent d'eux-mêmes, dans un premier temps, dans les villes de Bukavu et Goma (villes limitrophes avec le Rwanda), puis, quelques temps après, ils s'en éloignent par le Haut Commissariat pour les Refugiés (HCR). C'est alors que ceux qui étaient à Bukavu s'étaient déplacés à l'intérieur du pays.

Pour le cas de la chefferie de Ngweshe, le HCR va constituer de vastes camps des refugiés hutu rwandais à Nyamirangwe, Cimanga, Munya , à Nguka ( voir supra). Ce sont de grands espaces verts qui sont occupés par des milliers des rwandais et qui, au bout des quelques semaines deviennent des terres nues. Toute la végétation est abattue, rasée systématiquement.

Pour subvenir aux besoins culinaires des réfugiés, le HCR entreprend une vaste campagne d'achat des stères d'arbres à un prix extrêmement cher. Tous les arbres sont abattus et vendus au HCR pour approvisionner les camps en bois de chauffe et de cuisine, même les jeunes plants sont abattus et vendus, car l'occasion était très propice pour se faire de l'argent au prix du bois mort.

Outre ces abattages d'arbres et arbustes à grande échelle, d'autres méfaits environnementaux ont vu le jour : il fallait creuser des multiples latrines pour ces milliers des refugiés, détruire tant d'espaces et d'espèces végétales, gérer les ordures et s'adapter aux odeurs asphyxiantes issues de tant de concertations humaines. Avec l'arrivée des refugiés des hutus rwandais, l'environnement de la chefferie avait été dégradé atrocement.

4°. Les feux des brousses : à ce jour, malgré plusieurs cas interdisant les feux des brousses, plusieurs collines sont ravagées par le feu en saison sèche. Ce sont, essentiellement, les éleveurs qui, voulant renouveler fourrage pour leur bétail attisent le feu sur les herbes sèches.

5°. Les pluies qui ont entrainé des crues, des éboulements et des érosions.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard