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Dynamique familiale et gestion de l'environnement en chefferie de Ngweshe. une analyse praxéo-interdiscursive

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par Pierre BAKENGA SHAFALI
Université Officielle de Bukavu - Doctorat en Sociologie 2012
  

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7.1.5. Le principe d'appropriation idéologique, politique et culturelle

Il est nécessaire de passer en revue les différentes acceptions que les auteurs confèrent à l'idéologie avant d'en déterminer ses éléments constitutifs.

Une idéologie est un système (possédant sa logique et sa rigueur propres) de représentations (images, mythes, idées ou concepts selon les cas) doué d'une existence et d'un rôle historiques au sein d'une société donnée. Sans entrer dans le problème des rapports d'une science à son passé (idéologique), disons que l'idéologie comme système de représentations se distingue de la science en ce que la fonction pratico-sociale l'emporte en elle sur la fonction théorique (ou fonction de connaissance) » (L. Althusser, Pour Marx).

« Par idéologies, nous entendons ces interprétations de la situation qui ne sont pas le produit d'expériences concrètes, mais une sorte de connaissance dénaturée (distorted) de ces expériences qui servent à masquer la situation réelle et agissent sur l'individu comme une contrainte » (K. Mannheim, Diagnosis of Our Time).

« L'idéologie est un système global d'interprétations du monde historico-politique » (R. Aron, Trois Essais sur l'âge industriel).

« L'idéologie est l'expression intellectuelle historiquement déterminée d'une situation d'intérêts » (Mennicke, cité par le Philos. Wörterbuch de H. Schmidt et J. Streller).

« L'idéologie est une pensée chargée d'affectivité où chacun de ces deux éléments corrompt l'autre » (J. Monnerot, Sociologie du communisme).

« Une idéologie est un complexe d'idées ou de représentations qui passe aux yeux du sujet pour une interprétation du monde ou de sa propre situation, qui lui représente la vérité absolue, mais sous la forme d'une illusion par quoi il se justifie, se dissimule, se dérobe d'une façon ou d'une autre, mais pour son avantage immédiat. Voir qu'une pensée est idéologique équivaut à dévoiler l'erreur, à démasquer le mal, la désigner comme idéologie, c'est lui reprocher d'être mensongère et malhonnête, on ne saurait donc l'attaquer plus violemment » (K. Jaspers, Origine et sens de l'histoire)137(*).

« Une idéologie a pour fonction de donner des directives d'action individuelle et collective » (M. Rodinson, Sociologie marxiste et idéologie marxiste).

Ce sont ces deux dernières acceptions de l'idéologie qui retiennent le plus notre attention dans la présente thèse car elles présentent l'idéologie comme un faisceau d'idées-forces ayant pour but d'assurer le progrès, l'évolution et le maintien harmonieux d'une communauté. Il nous revient cependant de formuler un bref questionnement sur qu'est la réelle idéologie des bashi dans le domaine politique, économique et culturel et en même temps décrire la dynamique à travers laquelle se sont insérés tous ces aspects.

Sur le plan politique, la pensée des bashi, en général et ceux de Ngweshe en particulier, était fondée sur le pouvoir sacrosaint du mwami, strictement hiérarchisé et assujettissant. C'est un pouvoir de forme pyramidale dont le mwami est placé au sommet. C'est un pouvoir morcelé entre différents nobles dépendant les uns des autres mais qui sont tous soumis au mwami. La position au sein de cette pyramide des pouvoirs dépend de statut, fonctions et rôles qu'on détient au sein de la communauté. Les responsabilités confiées par le mwami à ses administrés sont liés à la consanguinité, confiance et estime. Le mwami, de par son pouvoir discrétionnel, peut déchoir son administré de ses fonctions à tout moment avec ou sans consultation aucune.

A ce jour, ce pouvoir s'est, petit à petit, effrité : le mwami n'est plus cet organe ou cette personne qui incarne le plein pouvoir, la confiance et la générosité absolus envers sa population. Ceci serait du, à coup sur, à une crise de l'éthique et de gestion de la part des dirigeants et des dirigés au sein de la chefferie.

Sur le plan économique, les bashi prônent l'autosatisfaction dans la solidarité ; deux notions qui sont en ballottage, mais qui restent fondées sur des activités agropastorales et commerciales. En tout état de cause, le mushi n'aime et n'encourage ni l'oisiveté ni la passivité, et encore moins le parasitisme.

Enfin, sur le plan du savoir, les progrès spectaculaires ont été observés, au premier degré, certes, car l'on est passé de connaissances brutes, vulgaires, à celles plus rationnelles ; de la primitivité à la l'écriture ; de l'analphabétisme à l'alphabétisation et la scolarisation. L'illettrisme a été enrayé en grande partie de la part des jeunes et même des adultes. A ce jour, 75 % des personnes âgées de 30 ans savent lire et écrire.

En une seconde étape, la méconnaissance de l'informatique frappe tout le monde presque et l'englobe dans une autre forme d'illettrisme. L'informatique n'est enseignée dans aucune des écoles de la chefferie et donc une grande partie de la population n'est ni à jour de l'informatique ni des logiciels. Environs 80 % de la population n'ont ni vu ni touché un ordinateur. Par contre, 50 % de la population ont déjà fait usage du téléphone portable.

* 137 J. GABEL, « L'idéologie », in ENCYPLODAEDIA UNIVERSALIS, 2011.

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