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Les zones a defendre: d'un mouvement de contestation sociale à un nouveau courant de pensée politique

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par Antoine Vieu
Université de Bordeaux - Master 2 2016
  

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Conclusion

Notre présent mémoire visait à dresser l'esquisse d'une analyse des idées politiques de la pensée zadiste en comparant les zads à d'autres phénomènes politiques et en confrontant les idées à des idéologies qui nous apparaissaient proches. L'hypothèse principale de ce travail était que les zads, qui apparaissaient comme un ensemble hétérogène idéologiquement et sociologiquement, développaient une pensée politique cohérente. La première étape pour vérifier cette hypothèse fut de dresser la définition zadiste de la zad. Nous avons pu ainsi regrouper ses caractéristiques autour de trois grands pôles en utilisant les nombreuses sources primaires. Il existe une cohérence entre les zads concernant la critique du système capitaliste actuel et la volonté de mettre en place une alternative qui reposerait sur des valeurs de complémentarité, de partage et de créativité. De plus les zads adoptent une position commune quant aux différentes techniques de lutte en combinant la lutte violente et non-violente. Enfin les zads s'inscrivent également dans un réseau. Elles constituent un réseau dans le réseau contre les Grands Projets Inutiles et Imposés. La seconde étape fut guidée par une de nos intuitions premières à savoir des liens de « filiation » entre les zads et les mouvements altermondialistes comme la lutte du Larzac. Cette intuition s'est révélée en partie fausse étant données les différences fondamentales entre les deux phénomènes tant en terme de lutte que d'organisation. Enfin la dernière étape de vérification a été de vérifier la place des zads dans la classification idéologique. Nous avons délibérément retenu deux idéologies particulières : l'idéologie développée par le Comité Invisible et le municipalisme libertaire. Le premier choix fut guidé par des comparaisons que nous avons pu lire ou entendre dans les champs politiques et médiatiques. Le deuxième choix fut plus d'ordre personnel en raison de notre intérêt pour le municipalisme libertaire. La vérification de ces hypothèses nous a conduit à estimer que la pensée politique zadiste n'est pas une idéologie car elle ne constitue pas « l'ensemble structuré de représentation du monde social » comme le définit Philippe Braud1. Bien qu'elle repose sur des croyances et qu'elle vise à légitimer une certaine forme de pouvoir, elle refuse de fournir une explication du social et du politique à vocation universel.

Ce travail ne peut prétendre à l'objectivité la plus complète bien que nous nous sommes toujours efforcés, dans la mesure du possible, à retranscrire la pensée des acteurs et

1 BRAUD Philippe, Sociologie Politique..., Op.cit..

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des auteurs dans leur intégralité. Nous estimons que toute recherche scientifique est guidée par des choix. L'important est de les préciser.

Enfin, nous ne prétendons pas établir une étude exhaustive de la pensée politique zadiste. Nous espérons, en toute humilité, apporter quelques éléments de réflexion sur un objet très peu étudié en science politique. Ce travail apparaît dès lors comme une esquisse qu'il est possible d'améliorer.

Premièrement, l'étude des sources primaires nécessiterait un travail sur un plus long terme en raison de leur multitude et de la difficulté de les synthétiser. Si travailler sur la pensée zadiste en étudiant les différentes zads reste intéressant, il serait également pertinent de ne se focaliser que sur l'étude d'une seule zad pour établir un travail de recherche plus précis et plus élaboré. Le risque est dès lors celui de travailler sur un sujet nouveau et de tomber dans la simple monographie sans vertu explicative.

Deuxièmement, il serait intéressant d'adopter une approche interdisciplinaire pour traiter ce sujet. L'interdisciplinarité doit permettre d'articuler les connaissances acquises pour livrer une analyse d'avantage révélatrice des multiples enjeux de ce phénomène. Ainsi le recours à la sociologie tourainienne et la production d'entretien combinées à une observation participante pourrait améliorer notre perception de la pensée politique zadiste. Il s'agit moins de confronter les analyses à la réalité que d'élargir nos connaissances afin de mieux comprendre cette pensée.

Troisièmement, nous pensons qu'un travail de recherche pourrait être entièrement consacré à la place des zads dans les nouveaux mouvements de contestations sur le plan international. La mise en réseau assez récente de tous ces mouvements évolue parallèlement au processus de métropolisation qui dépasse les frontières du monde occidental.

Finalement, cette tentative d'analyse de la pensée politique zadiste a amené bien plus de questions qu'elle n'en a résolues. C'est peut être bien là tout l'enjeu de la recherche, répondre à des interrogations par d'autres interrogations.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius