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Dilemme du rapprochement américano-iranien: réflexion sur une politique étrangère d'adaptabilité

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par Christophe BALEMA LIMANGA
Université de Kisangani - Licence 2015
  

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2. ETAT DE LA QUESTION

Plusieurs études antérieures ont déjà abordé - d'une manière ou d'une autre - la question liée au rapport américano-iranien. Nous retenons les réflexions ci-après :

Dans son étude, Steven EKOVICH6(*) étaye les difficultés auxquelles les Etats-Unis sont confrontés dans la recherche de normalisation de relations avec l'Iran, et se demande « dans quelle mesure la Maison Blanche peut-elle dialoguer et même négocier avec le régime en place ? » A ce questionnement, il démontre les contraintes auxquelles les Etats-Unis doivent faire face dans la poursuite de cette diplomatie. La plus importante est celle qui met le gouvernement américain dans une situation ambigüe, d'autant plus que, le gouvernement ne sait pas comment amorcer le dialogue avec un gouvernement qui ne répond pas à son entendement. C'est ainsi que Washington propose une gamme d'option que lui-même n'arrive pas à mettre en application. La première consiste à recourir aux menaces et aux frappes envisageables. Mais il soutient plus loin que, même dans l'hypothèse du scénario le plus modeste, des telles opérations seraient soumises à un certain nombre de contraintes dans le sens que : l'opinion américaine n'est pas prête à accepter une intervention militaire supplémentaire et une telle opération supposerait aussi un travail de préparation diplomatique dans la région, au Conseil de sécurité, et avec les alliés des États-Unis. La seconde concerne la lutte anti-terroriste. Faut-il recourir à la lutte directe ou indirecte ? Pourtant, il existe une grande diversité des instances qui coordonnent cette lutte, et comme résultat, il en résulte une certaine absence de cohérence. Et une telle opération débouche souvent sur l'emploi de la frappe préemptive, de « défense anticipatoire », contre les États abritant des groupes terroristes et/ou susceptibles de leur fournir des armes de destruction massive (exemple de l'Iran); ce qui est d'ailleurs proscrite par le droit international.

En résume, cette étude ne pose pas de base qui permettrait aux Etats-Unis de surmonter toutes les contraintes auxquelles est confrontée sa politique étrangère. Les Etats-Unis se voient ainsi dans une situation inextricable dans ses relations avec la République Islamique d'Iran.

Pour BOLUTA LOKU7(*), les Etats-Unis adoptaient une position hostile à l'égard du nucléaire iranien. Arguant que ces activités avaient en réalité une portée militaire ; et en 2006, les Etats-Unis ont décidé de soumettre le cas au Conseil de Sécurité de Nations-Unies. Après le vote du Conseil de Sécurité en faveur d'embargo contre le gouvernement iranien, de son côté, Washington adopta une série des mesures destinées à empêcher les banques américaines d'effectuer toute transaction avec les consoeurs iraniennes, et à interdire les grands constructeurs aéronautiques mondiaux de vendre tout avion ou pièce de rechange aux compagnies aériennes iraniennes.

Quand il soutient que le comportement américain s'est vite soldé par la haine du gouvernement iranien, l'étude de celui-ci est loin de penser à la normalisation de relations entre les deux Etas; ce qui n'est d'ailleurs pas le cas pour notre étude.

De son côté, ALEXANDRE ALAOUI8(*) soutient que l'Iran continue sans doute à être au coeur des enjeux clés de la politique étrangère américaine lors du second mandat du président Obama. Assurément, les relations entre les États-Unis et l'Iran demeurent perturbées sur une multitude d'enjeux depuis la crise des otages de l'ambassade américaine à Téhéran. Par conséquent, la politique officielle de Washington sur ce dossier est de placer Téhéran devant ses obligations internationales en échange d'une plus grande intégration de l'Iran sur les plans politique et économique, tout en exerçant une pression sur les dirigeants du pays. Fort de sa réélection, Obama a les mains relativement libres pour orienter la politique américaine envers l'Iran selon son choix. Et Obama entend poursuivre la pression diplomatique, alternant entre des manoeuvres militaires dans le golfe Persique, des sanctions économiques et des pourparlers multilatéraux.

L'étude d'ALEXANDRE ALAOUI, riche qu'elle soit, n'a pas pris en compte le rôle joué par la communauté internationale afin de mettre en avant plan la voie pacifique de résolution de conflit, laquelle a abouti par la signature de l'accord nucléaire le 14 juillet 2015. C'est sur base de cet effort que repose la continuité de cette réflexion. 

Dans son étude sur les relations américano-iraniennes, Vincent EIFFLING9(*) a centré sa réflexion sur l'impact de relations tumultueuses et conflictuelles sur le système de référence des élites américaines. A la fin de son analyse, il conclut que le programme nucléaire iranien est perçu aux Etats-Unis comme une menace pour la sécurité nationale. Pour ses détracteurs, l'opacité et l'intransigeance de l'Iran couplées à la nature idéologique du régime des Mollahs font craindre l'existence d'un volet militaire clandestin. La perception de l'Iran par la société américaine est ainsi très péjorative. La République islamiqueest plutôt assimilée à l'islamisme radical, aux Mollahs, au terrorisme, à l'obscurantisme, et à la violation des libertés fondamentales. L'arrivée des néoconservateurs dans l'administration américaine, la qualification de l'Iran comme Etat appartenant à « l'Axe du Mal » et les révélations par l'OMP des activités nucléaires iraniennes non-déclarées auprès de l'Agence Internationale de l'Energie Atomique ont contribué pour leur part à renforcer l'isolement international de Téhéran.

En s'intéressant sur le nucléaire iranien, Etienne COPEL10(*) s'interroge sur la détention de l'arme nucléaire par L'Iran. Il soutient que dans le bras de fer politique et économique entre les Etats-Unis et l'Iran, la première question que l'on se pose naturellement porte sur la réalité de menace. Ce qui est sans doute le plus à craindre, pour les occidentaux en général, et les Etats-Unis en particulier, ce n'est pas tant les armes nucléaires que les iraniens seraient capables de produire pour leur propre usage que le fait qu'ils puissent être tenté de confier quelques kilos d'uranium enrichi à des mouvements terroristes proches d'eux sur le plan idéologique ou poursuivant des objectifs communs. Mais quelle que soit les risques encourus et leur échéance, reste à savoir comment bloquer les velléités iraniennes, pour autant que ce soit encore possible. Faut-il recourir aux raids aériens classiques, à l'attaque nucléaire préemptive, à l'attaque terrestre, des représailles militaires contre les sites économiques, le blocus économique ? Il admet donc que sur toutes ces propositions établies, il est très loin de trouver une solution miracle qui résoudrait l'épineuse question de l'armement nucléaire iranien. En effet, que les durs de Téhéran restent ou non au gouvernement, le monde devra sans doute apprendre à vivre bientôt avec une bombe de plus : la bombe iranienne.

Lorsqu'il finit par conclure que le monde doit apprendre à vivre avec une bombe de plus, celle de la République Islamique d'Iran ; la réflexion d'Etienne COPEL oublie le rôle de la diplomatie et du Droit International dans la résolution de conflits et la régulation de la société internationale.

Après une analyse critique portée sur le rapport américano-iranien, Steven EKOVICH11(*) soutient que les relations à long terme entre les Etats-Unis et le reste du monde ont été imprégnées de valeurs libérales conformément aux intérêts poursuivis, mais le réalisme politique les a amenés à s'allier avec des régimes iraniens qui n'étaient pas particulièrement libéraux. Cependant, Washington, qui a établi une mission diplomatique permanente à Téhéran en 1883 en vue de mettre sur pieds une bonne coopération, s'est vite donné l'obligation de rompre ses relations avec le gouvernement iranien suite à la révolution iranienne survenue en 1979. Il soutient en outre que, de grands obstacles continuent d'empêcher l'amélioration des relations américano-iraniennes : les efforts iraniens d'acquérir des armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive ; son soutien et son implication dans le terrorisme international ; son opposition virulente au processus de paix au Moyen-Orient ; et son triste record en matière des droits de l'homme. Washington reste sceptique quant aux résultats des actions diplomatiques et est resté distant vis-à-vis des efforts européens menés dans ce sens. Tandis que les Européens négocient avec le régime des mollahs, George Bush s'adresse directement, par-dessus leurs têtes, aux Iraniens qui sont, selon des sondages, favorablement disposés à l'égard des Etats-Unis.

Cette étude présente un intérêt particulier lorsqu'elle soutient à la fin qu'« il existe un large espoir que dès que la prochaine occasion se présentera, les Iraniens ne manqueront pas une fois encore leur rendez-vous avec la démocratie libérale ». Mais Steven EKOVICH ne montre pas clairement comment cette occasion se présentera.

Ce bref survol sur les travaux antérieurs permet de réaliser que nombreux sont les auteurs qui ont accordés beaucoup plus d'importance sur les relations américano-iraniennes. Les problèmes relevés par eux sont nombreux. Pourtant, ces études - riches qu'elles soient - ont plutôt tendance à n'aborder la problématique de relations américano-iraniennes que de façon conflictuelle. Les études ci-dessus laissent penser que si l'on privilégie plus l'approche politique dans le rapprochement des deux Etats ; l'appréciation de leurs valeurs, issues des essences diversifiées, ne décerne pas la possibilité de rapprocher les deux Etats.

Après que nous ayons émis une analyse critique sur les travaux précédents, la spécificité de celui-ci est que, nous voulons en claire examiner les relations entre les Etats-Unis et l'Iran, ressortir les germes qui concourent au paradoxe de ces relations, et d'en définir enfin la politique qui pourra être utilisée pour parvenir à la normalisation de relations entre ledeux Etats.

* 6 EKOVICH, S., Options et Contraintes des États-Unis face à l'Iran, in Géostratégiques janvier 2008 - N° 18 http://www.strategicsinternational.com/18_07.pdf, consulté le 12 novembre 2015 à 12h43

* 7 BOLUTA LOKU, Attitude du Conseil de Sécurité de Nations-Unies face au programme nucléaire iranien : de 2005 à 2010, Mémoire de licence, Relations Internationales, FSSAP, UNIKIS, Kisangani, 2011-2012, pp. 21-27

* 8 ALAOUI, A., Les relations entre les États-Unis et l'Iran, Chaire Raoul-Dandurand, chronique géopolitique du 8 janvier 2013, pp.1-5

* 9 EIFFLING, V., Approche cognitive de la position américaine sur les aspects sécuritaires de la question nucléaire iranienne, Chaire InBev Baillet-Latour, programme « Union européenne-Chine », Octobre 2010, pp. 20-25

* 10 COPEL, E., Iran : objectif bombe, in La Revue pour l'intelligence du monde, Bimestriel international, N0 3, juillet/août 2006, pp. 24-31

* 11EKOVICH, S., Etats-Unis - Iran : La longue quête de valeurs et d'intérêts communs, Géostratégiques n° 10 - Décembre 2005, pp.7-11

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