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Déterminants de l'exclusion bancaire au Cameroun

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par Martin AMBASSA
Université Catholique de Bertoua - Master Recherche 2014
  

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CONCLUSION GENERALE

L'objectif de notre travail a été, d'identifier les variables déterminantes de l'exclusion bancaire au Cameroun. Les fondements théoriques que nous avons développés identifient d'une part, les facteurs socio-économiques ou facteurs liés à la demande et d'autre part, les facteurs institutionnels ou facteurs liés à l'offre comme variables déterminantes de l'exclusion bancaire. Ainsi, notre objectif principal a découlé à deux sous objectifs.

· Identifier les facteurs socio-économiques de l'exclusion bancaire au Cameroun ;

· Identifier les facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire au Cameroun.

Structurée en deux parties, cette étude s'est appuyée sur des outils empruntés à la statistique descriptive et à l'économétrie pour vérifier les deux hypothèses. La première hypothèse a été vérifiée dans la première partie. Cette partie a eu pour objectif d'identifier les facteurs socio-économiques de l'exclusion bancaire au Cameroun ou facteurs liés à la demande. Les facteurs concernésont été le genre, l'âge, le milieu de résidence, le taux d'alphabétisation, le taux de chômage, le produit intérieur brute, le produit intérieur brute par habitant,la masse monétaire et l'inflation.

La vérification de la première hypothèse, révèle les résultats ci-après :

(a) Les hommes ont plus accès aux services bancaires que les femmes même si l'écart s'avère réduit. En outre, le fait d'habiter dans les zones rurales réduit la probabilité d'être bancarisée car, les établissements bancaires au Cameroun sont plus concentrés vers les milieux urbains. Par ailleurs, l'âge joue un rôle déterminant dans l'accès ou l'usage des services bancaires. En effet, les personnes très jeunes (15-24 ans) et les personnes très âgées (65 ans et plus) ont une probabilité assez importante d'être financièrement exclues.

(b) L'analyse économétrique que nous avons mené nous a indiquéqu'un niveau faible d'instruction est de nature à exclureles ménages du système bancaire qui s'avère complexe. En outre, les ménages en situation de chômage ne peuvent supporter les coûts exigés par les banques. En plus, ces ménages sont considérés comme peux rentables pour les banques et constituent des risques élevés. Par ailleurs, le niveau de revenu détermine également l'accès ou non aux services bancaires. En effet, il est difficile pour les ménages ne disposant pas de revenus ou disposant de faibles revenus d'accéder aux services bancaires ou d'en faire usages.

S'agissant de la seconde hypothèse, elle a été effectuée dans la deuxième partie. Cette partie a eu pour objectif d'identifier les facteurs institutionnels de l'exclusion bancaire ou facteurs liés à l'offre. Il a s'agit à partir de l'analyse descriptive des facteurs tels que, les coûts de crédit, les exigences de garanties, les documents à fournir,l'exclusion géographiquele nombre de banques, le nombre de guichets, le taux d'intérêt débiteur et la masse monétaire.

La vérification de la deuxième hypothèse indique les résultats ci-après :

(c)L'évaluation descriptive de ces facteurs, renseigne d'une part que, la concentration du réseau bancaire au Cameroun est inégalement répartie. En effet, les guichets bancaires sont plus implantés dans les zones urbaines que celles rurales. Nos résultats montrent que, 61.19% des guichets sont situés à Yaoundé et Douala. Ainsi,involontairement les ménages vivants dans les milieux ruraux sont exclus du système bancaire du faite de l'absence des guichets dans leur milieu de vie. En outre, il ressort également que, les coûts de crédit, les exigences de garanties sont très élevé de même, les documents à fournir ne sont pas toujours à la portée des ménages. Dans l'incapacité de remplir toutes ces exigences, les ménages se trouvent exclus du système bancaire.

(d) l'analyse économétrique menée nous renseigne que, le nombre de banques et de guichets explique l'exclusion bancaire. En effet, lorsque qu'il y a ouverture de nouvelles banques ou de nouveaux guichets, les populations jusque-là exclus du système ont une forte probabilité d'en intégrer. Ainsi, une augmentation du nombre de banques et/ou du nombre de guichets, est de nature à réduire le niveau d'exclusion bancaire. De même, une réduction du rationnement du crédit augure une diminution du niveau d'exclusion bancaire.

En sommes, nous sommes parvenus au résultat selon lequel, les facteurs socio-économiques et institutionnels sont des variables déterminantes de l'exclusion bancaire au Cameroun. Ainsi, afin de réduire le niveau d'exclusion bancaire, des études comparatives ont montré que, cette résolution de l'exclusion bancaire passe prioritairement par les pouvoirs publics. Cependant, il faut noter que dans le contexte Camerounais, des efforts émanant des pouvoirs publics ont été effectué. Ces efforts ont été instauré dès juillet 2011 par l'autorité monétaire un service bancaire minimum garanti. Il a s'agit d'un bouquet de 15 services délivrés gratuitement aux particuliers, réduisant ainsi le coût d'accès aux services bancaires. La création du Fonds de garantie des dépôts en Afrique centrale pour protéger les petits épargnants de la sous-région indemnisation à hauteur de cinq millions par client et par banque en cas de faillite d'un établissement. L'extension du réseau bancaire en a suivi. Les résultats de ces actions renseignent que, le taux de bancarisation est passé de 7% avant 2011 à plus de 13.8% aujourd'hui selon la BEAC. A cet effet, malgré la volonté des pouvoirs publics à réduire ce phénomène, le niveau d'exclusion bancaire reste encore très élevé. Ainsi, des efforts supplémentaires s'imposent. Par ailleurs, la résolution de cette exclusion ne concerne pas uniquement les pouvoirs publics. Elle exige la contribution inébranlable des ménages et des institutions bancaires. Le rôle des ménages doit consister à la quête de l'éducation, la recherche de l'information, le partage des difficultés et l'amélioration de leur condition de vie. Pour les institutions bancaires quant à elle, il s'agit d'instaurer une bonne qualité de la prestation des services bancaires, de contribuer à l'éducation financière des consommateurs, d'étendre le réseau bancaire et enfin, d'accroitre sa lutte contre les asymétries d'information.

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