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Minéralogie et géochimie du gisement de manganèse de Kisenge (république démocratique du Congo).

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par Arsène Mango
Université de Namur - Baccalauréat en géologie 2013
  

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V.4 Calcimétrie

Échantillons

Masse de l'échantillon

T° (K)

Volume de CO2

Masse de MnCO3

%MnCO3

K 55

0,286

289,6

35,0

0,14755

51,59

K 67

0,292

289,6

44,5

0,1876

64,24

Kis 1-30

0,478

289,6

2,00

0,00843

1,76

Kis 1-58

0,478

289,6

5,50

0,02319

4,85

Kis 13201 RG

0,490

289,6

0,00

0,00

0,00

Kis 13200 RG

0,489

289,6

0,00

0,00

0,00

Kis 1769 RG

0,499

289,6

1,50

0,00633

1,27

Tableau V.4.1 : Résultats de la calcimétrie

Les résultats de la calcimétrie sont présentés dans le tableau ci-dessus. Ces données sont intéressantes car elles nous permettent de voir que le pourcentage en carbonate MnCO3 diminue lorsque l'on se rapproche de la surface. Ce qui confirme que plus l'échantillon est proche de la surface, plus il est altéré.

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V.5 Microscope électronique à balayage (MEB)

Si le microscope polarisant et la diffraction des rayons X permettent de déterminer les différentes phases minérales présentes dans un échantillon, le MEB donne en plus la composition chimique de ces phases.

Le MEB permet de se rendre compte qu'une phase minérale de formule chimique simple, comme on l'a présenté au tableau V.3.1, peut en effet contenir plusieurs impuretés d'autres éléments.

Seules trois échantillons ont été analysés par le MEB. Un échantillon sain (le K 67) et deux échantillons altérés (le Kis 1-30 et le Kis 1769 RG).

K 67

On a vu que cet échantillon contenait la rhodochrosite, la spessartine et la braunite. Pour cet échantillon on a analysé :

? le contenu d'un grain de spessartine par un mapping qui donne les éléments contenus dans une zone et leur position (annexe 18), ensuite la composition en 7 points de cette spessartine sélectionnés suivant leur teinte de couleur. Cette dernière analyse a permis d'établir la formule structurale en chacun de ces points comme présenté à l'annexe 19, afin de voir si la spessartine reste homogène. Dans cette analyse, il est important de s'attarder sur trois groupes de points :

? les points 1 à 4, sont des zones qui marquent bien la spessartine (annexe 20), leurs formules structurales sont respectivement :

Points

Formules structurales

1

Al2(Mn1.40Fe0.07 Ca0.06Mg0.06Zn0.02)Si3O12

2

Al2(Mn1.32Fe0.08 Ca0.07Mg0.05Zn0.03)Si3O12

3

Al2(Mn1.12Fe0.05Ca0.05Mg0.06Zn0.02)Si3O12

4

Al2(Mn1.10Fe0.06 Ca0.05Mg0.08Zn0.02)Si3O12

Tableau V.5.1 : Formules structurales aux points 1 à 4.

? les points 5 et 7 constituent une phase avec des teneurs non négligeables de carbone, calcium et magnésium par rapport aux points précédent, et une très faible teneur en aluminium (annexe 21). Vu cette proportion élevée en carbone à ces points, ces derniers seraient peut-être des résidus de rhodocrosite, car on a vu qu'il y avait des résidus de rhodocrosite dans la spessartine. Leurs formules structurales, s'il s'agit de la spessartine, seraient respectivement :

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Points

 

Formules structurales

5

(Al0.01C1.47) (Mn1.32 Fe0.06Ca0.66Mg0.33Zn0.02)Si3O12

7

(Al0.01C2.07) (Mn0.43Fe0.02Ca0.20Mg0.07Zn0.05)Si3O12

 

Figure V.5.1 : Aspect

caractéristique des cristaux de pyrolusite (en aiguille enchevêtrées), (image MEB).

Tableau V.5.1 : Formules structurales aux points 5 et 7.

? le point 6, qui montre une phase claire, avec une teneur plus importante en

manganèse (annexe 22). La formule structurale en ce point est :

(Al1.37C0.38) (Mn3)Si3O12

On voit donc que la spessartine ne reste pas homogène, et des substitutions du Mn2+ par le Fe2+, le Ca2+, le Mg2+ et le Zn2+, et celles du Al3+ par le C4+ .

? le contenu d'une zone de la matrice (annexe 23), celle-ci est riche en C, O, Mn (constituants de la rhodocrosite) Al, Si (constituants de la spessartine et de la braunite) et contient d'autres éléments en faibles proportion (Mg, Zn, Fe, Ca,...).

? un cristal bien développé de rhodocrosite (annexe 24).

Dans cet échantillon a été observée également une phase très claire, riche en éléments plus lourds : Cu, Zn et Ni, mise en évidence par analyse séquentielle point par point (donnée par les points 8 et 9 en annexe 25). Ce qui confirme les proportions élevées de ces éléments dans les analyses chimique. Cette phase minérale contient également du carbone, de l'oxygène et du manganèse principalement. Il n'a pas été possible de dire de quelle phase minérale il s'agit.

Kis 1-30 Observations

Les principaux éléments dans cet échantillon ont été l'oxygène et le manganèse. Tout de même on voit une importante proportion en carbone. Ce dernier ne fait probablement partie d'aucune phase minérale, mais sa présence est due à l'enduit de carbone faite à la surface.

Dans cet échantillon on observe la façon dont cristallise la pyrolusite (figure V.5.1).

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On y voit également apparaître des filons. Sur le mapping (annexe 26), on peut voir des points riches en silicium, ceux-ci sont probablement des contaminations provenant de la scie utilisée lors du sciage de l'échantillon, car ces points apparaissaient très en relief.

En analysant de près un filon point par point, on voit que ce dernier est dans une masse de pyrolusite, alors que dans le filon on observe sur les bords une augmentation de la teneur en potassium (annexe 27), ce qui peut se traduire par un début de cristallisation de la cryptomélane. Au centre du filon on a encore des fortes concentrations de pyrolusite, alors que le potassium est très faible, et donc on ne retrouve pas de la cryptomélane au centre (voir annexe 28). Ce filon est traversé par des petites veines riches en pyrolusite (annexe 29), ce qui témoigne d'une deuxième phase de lessivage qui a remobilisé la pyrolusite. La présence de pyrolusite dans ces veines secondaires indique que dans celles-ci on y retrouve des conditions (pression, pH,...) différentes que dans le filon principal.

Dans cet échantillon on peut voir également un cristal hexagonal de pyrolusite au centre d'une masse de pyrolusite en aiguilles suivi d'un filon qui présente un début de cristallisation de cryptomélane sur les bords (annexe 30).

Discussion

Lors du processus d'altération, il y a enrichissement en oxydes de manganèse. La pyrolusite cristallise soit dans les vides laissés par la dissolution totale des grenats spessartine et de la rhodochrosite, soit en aiguilles (observation la plus courante). On a remarqué que la cryptomélane ne cristallise que lorsque l'altération a créé la fracturation de la roche. La cryptomélane cristallise alors dans ces fissures à partir des bords (cristallisation centripète).

Kis 1769 RG Observations

Dans cet échantillon, on a sélectionné une zone qui montrait la présence de plusieurs phases minérales à cause des variations de teintes. On a fait un mapping de la zone (annexe 31), ce qui a montré que la zone contient principalement l'oxygène, le carbone (dû à l'enduit de carbone fait en surface), le manganèse, l'aluminium, mais également le barium, le potassium, le strontium, et d'autres éléments en faible proportion.

En faisant des mesures ponctuelles, on voit que les phases claires sont riches en pyrolusite (annexe 32), mais avec une faible proportion en manganèse par rapport à l'échantillon précédent, avec en plus une diminution de la proportion en manganèse moins la phase apparait claire ; on voit aussi que les phases gris foncées, cristallisées dans ce qui ressemble à des filons, sont enrichis en aluminium par rapport aux zones claires (annexe 33 et 34) et pas en potassium comme c'était le cas pour l'échantillon précédent.

Discussion

Ici on remarque que les fissures laissées par la fracturation et les lessivages sont envahis par une phase alumineuse (la lithiophorite). Signalons que le MEB utilisé ici ne détecte que les

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éléments allant du béryllium à l'uranium. Donc, le lithium et l'hydrogène présents dans la lithiophorite ne peuvent pas être détectés. Dès lors on a affirmé que c'est la lithiophorite grâce aux observations faites en DRX.

Discussion générale

Une étude menée par le Mineralium Deposita (1978) sur l'évolution minéralogique du manganèse dans trois gisements d'Afrique de l'Ouest: Mokta, Tambao et Nsuta, a abouti à des conclusions qui peuvent s'appliquer sur ce gisement de Kisenge qui nous intéresse. D'après cette étude, la lithiophorite provient de l'altération des grenats spessartine lors du processus d'hydrolyse accompagné de lessivage. Une partie du manganèse mobilisée est alors recombinée avec les résidus d'hydrolyse (dont l'alumine) sous forme de lithiophorite. Le remplacement du grenat par la lithiophorite a lieu soit du centre vers la périphérie, soit de la périphérie vers le centre.

L'étude montre également que la cryptomélane peut provenir aussi de l'altération de la spessartine. La cryptomélane remplace d'abord la gangue siliceuse des grenats, ensuite elle occupe les plages hexagonales des grenats altérés, le remplacement se faisant toujours de la périphérie vers le centre, à la faveur de microfissures ou de tout autre défaut de structure. Mais la cryptomèlane provient surtout de la transformation de la pyrolusite au cours du processus d'évolution du manganèse. On constate une microfissuration de la pyrolusite le long des clivages avec croissance de cryptomélane dans ces fissures.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery