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Analyse comparative de l'application du droit des peuples à  disposer d'eux-mêmes. Cas de la Palestine et du sud-Soudan.

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par Gédéon KASEREKA VISIYIRWA
Université du Kivu - Licence 2012
  

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III.4.2. L'option binationale ; Etat démocratique et laïque

La deuxième proposition que nous présentons est celle d'instaurer un Etat composé de deux sous nations ou un Etat Judéo-arabe, fonctionnant comme tous les Etats ayant traversé des difficultés d'intégration culturelle comme le Flamant et Wallons à Belgique, les Hutu et Tutsi au Rwanda .... Ces deux Etats permettront aux Arabes et Juifs de vivre au sein d'un même Etat. Cette idée prévoit l'établissement d'une "Palestine démocratique" englobant dans un seul et même Etat les Palestiniens et les Juifs comme cela avait été annoncée en octobre 1968 dans une conférence de presse de l'un de dirigeant de Fatah, Abu lyad, et adoptée officiellement par le Comité central dans une déclaration laquelle le Fatah proclame que « l'objectif final de la lutte est la restauration de l'État palestinien indépendant et démocratique dont tous les citoyens, quelle que soit leur religion, jouiront de droits égaux »

L'idée d'un Etat binational remonte plus loin dans l'histoire, précisément aux années 1920, où un groupe d'intellectuels sionistes liés à l'Université hébraïque de Jérusalem, notamment Judah Magnes, Martin Buber, Hugo Bergmann et HaïmKalvarisky, fondèrent en 1925 l'association Brit Shalom « Alliance de Paix ». Cette alliance prône la reconnaissance réciproque de deux nationalismes arabe et juif afin d'aboutir à la constitution d'un état binational en Palestine. Les partisans les plus avancés, comme Dr Magnes et Dr Bergmann, disaient même : « Nous sommes avant tout Palestiniens et ensuite Juifs et Arabes ». Toutefois, pendant le Mandat britannique, les partisans de l'option binationale étaient minoritaires au sein du mouvement sioniste, bien qu'influents.

A cette période, les Palestiniens quant à eux, toute en réfutant les revendications sionistes sur la Palestine, revendiquaient « un gouvernement national responsable devant une chambre élue parmi ceux qui résidaient en Palestine avant la guerre, Musulmans, Chrétiens et Juifs. » (Paul BEBHIN, 2004:23)

Une distinction était ainsi faite entre les Juifs immigrés et ceux « arabisés d'entre eux, présents dans la région avant la guerre, ils sont comme nous avec l'égalité des droits et des devoirs.

Soixante-cinq ans après la division de la Palestine, l'option bi nationaliste fait

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un retour triomphant et apparaît comme seule alternative à l'échec de la solution bi étatique. Des intellectuels célèbres Arabes et Juifs, tels que Edward Saïd, Azmi Bishara, Ilan Papé, Tanya, Reinhart, etc., estiment que cette solution est inévitable. Pour certains la question n'est plus de savoir « s'il y aurait un jour un Etat binational en Palestine-Israël, mais de définir quel type de bi nationalisme serait mis en place » 894. Citons ici un article d'un cadre de l'OLP intitulé « la Palestine de demain », apparu en 1971, dans lequel il expose la vision de son organisation sur l'Etat démocratique. Cet Etat couvrira le territoire de la Palestine mandataire, sa population comprendra ses habitants : les Juifs, les Palestiniens sous occupation ou en exil, « du moment qu'ils acceptent d'être égaux sans déroger à la loi commune ni jouir de privilèges ». Il poursuit en donnant une conception moderne d'un Etat de droit à la française, allant plus loin que l'espérance binationale, où le nouvel Etat ne sera pas communautariste ou binational, mais uni, indivisible et laïque et où « les différences confessionnelles ne devront pas s'y cristallier et toute discrimination religieuse ou raciale sera interdite» 895. Mais cet Etat binational ou démocratique, bien qu'il constitue le cadre idéal pour régler tous les aspects du conflit 896, pose, néanmoins, beaucoup de questions. A supposer que le projet uni-étatique soit adopté par le peuple palestinien - ce qui n'est pas le cas à en croire un sondage 897 - comment arrivera-t-on à convaincre les Israéliens de renoncer au sionisme et à leur Etat « juif» dans ce rapport de force qui est à leur avantage ? Quels sont les moyens à mettre en oeuvre «pour convaincre la grande majorité des Israéliens qu'ils ont intérêt à coexister avec les Palestiniens dans un Etat qui, à la différence du leur, ne leur appartiendra pas exclusivement 898» D'un autre côté, Israël constitue aujourd'hui un Etat binational de facto. De plus, puisqu'Israël refuse de restituer les Territoires Occupés et y installe des centaines de milliers de colons, transformant ces Territoires en enclaves et mettant, par conséquent, fin à la possibilité d'un Etat palestinien, autant dans ce cas revendiquer l'intégration dans un seul Etat. Quant aux Palestiniens, il peut s'avérer difficile de les convaincre de renoncer à la revendication d'un Etat indépendant pour lequel ils luttent depuis quarante ans et de s'engager à nouveau dans un projet dont la réalisation pourrait prendre encore quelques décennies. Selon le député arabe israélien Mohamad baraka, l'Etat unique en tant qu'idée démocratique nécessite une construction de longue haleine et de profondes convictions qui peuvent être réalisées seulement à la suite d'une longue période de coexistence pacifique entre un Etat palestinien indépendant et Israël, libéré de ses

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complexes sioniste.

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