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Développement financier et croissance économique.

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par AGUEI ARISTIDE ACHIE AGUE
UNIVERSITE FELIX HOUPHOUET BOIGNY ABIDJAN  - MASTER/DEA NPTCI 2013
  

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II. LA NON-LINEARITE ENTRE LE DEVELOPPEMENT FINANCIER ET LA CROISSANCEECONOMIQUE

Le manque de consensus autour des études réalisées visant à voir la relation entre le développement financier et la croissance économique remet en cause la robustesse des modèles et la qualité des résultats. La spécification de ces modèles sous la forme linéaire suppose la constance de l'élasticité entre le développement financier et la croissance économique autrement dit les indicateurs de développement financier affecte de façon identique le niveau de l'activité économique dans les pays au cours du temps. Les résultats souvent contradictoires obtenus peuvent être liés à l'existence d'une non-linéarité entre le développement financier et la croissance économique. Cette non-linéarité peut s'expliquer par le phénomène des équilibres multiples d'une part, et à travers la causalité réciproque d'autre part. Des modèles de croissance endogène prenant en compte le secteur financier mettent en évidence des équilibres multiples (Eggoh et Villieu 2010 ; Berthélemy et Varoudakis, 1994 ; Zilibotti, 1994 ; Saint-Paul, 1992). De nombreux travaux tentent d'apporter une illustration empirique aux modèles fournissant les équilibres multiple.

L'analyse qui a révélé la non linéarité entre le développement financier et la croissance est celle de Berthélemy et Varoudakis (1995, 1996) qui sans doute sont les premiers à en donner un contenu empirique. Les auteurs à partir d'un modèle de croissance endogène avec secteur financier mettent en lumière une double causalité entre le développement financier et la croissance économique. Ils identifient surtout des équilibres multiples à l'état stationnaire pour rendre compte de la convergence ou de la divergence des pays. Ils utilisent une estimation en coupe transversale sur 95 pays développés et pays en développement sur la période de 1965-1995. Ils montrent la présence d'un effet de seuil en termes de développement financier entre celui-ci et la croissance économique. Il explique cela par le fait qu'un pays quelque soit son niveau de développement est lié à son seuil de développement financier.

Fung (2009) utilise un échantillon beaucoup moins grand sur la période de 1967-2001. A partir de la Méthode des Moments Généralisés sur panel dynamique avec effet fixe. Son étude portant sur 57 pays développés et pays en développement, il aboutit à deux résultats. Le premier montre que l'interaction entre le développement financier et la croissance économique est d'autant plus forte que le pays se situe à un niveau de développement économique précoce. En second lieu, il existe des trappes à pauvreté liées à un niveau initial trop bas de développement financier, niveau interdisant toute perspective de convergence en termes de croissance économique.

La non-linéarité entre le développement financier et la croissance économique peut être expliquée aussi par des facteurs structurels de l'économie. En effet dans les études récentes ces facteurs ont été soulignés pour discuter de la robustesse des résultats obtenus depuis les premières études qui se sont essentiellement penchées sur la linéarité de la relation.

Au niveau des facteurs structurels qui conditionnent cette relation on peut d'abord citer l'inflation, dans cette optique Rousseau et Wachtel (2002) montre que l'inflation réduit les effets de la finance sur la croissance économique. Ils montrent que la finance stimule la croissance seulement lorsque le taux d'inflation en dessous d'un seuil oscillant entre 13 et 25% en fonction des indicateurs utilisés. Ensuite le rôle des institutions est de plus en plus exploité dans l'étude du lien entre le développement financier et la croissance économique. Cette piste a été empruntée à la suite des travaux de la nouvelle école institutionnelle école conduit par North (1990). S'appuyant sur la définition de North (1990)9(*). Cette analyse va faire l'objet de plusieurs études dont celle de La Porta et al (1998). A partir des indicateurs de la qualité des institutions, des études réalisées par De Gregorio et Guidotti (1995) dans 12 pays de l'Amérique Latine, et montre une relation négative entre le ratio du crédit bancaire au secteur privé rapporté au PIB et l'activité économique. Ce résultat est expliqué par le fait la libéralisation financière s'est opéré dans un contexte de régulation inapproprié qui a contraint les effets macroéconomiques attendus. La non linéarité à travers les facteurs institutionnels est examinée par Law et Azman-Saini (2008) à travers un échantillon de 63 pays développés et en développement sur la période de 1996-2004. En appliquant la méthode des GMM en panel dynamique, ils indiquent dans leurs résultats que la qualité de la régulation bancaire est cruciale pour l'expansion du secteur bancaire. L'Afrique Subsaharienne reste touché plus par la mauvaise qualité des institutions, Demetriades et Fielding (2009) affirme que la corruption et l'instabilité politique sont des défis majeurs pour le développement du secteur financier dans les pays de l'Afrique de l'Ouest.

Kého (2012) montre dans le cas six pays de l'UEMOA à partir de la méthode de Pool Mean Group pour estimer un modèle non linéaire en données de panel sur la période 1984-2005. Les résultats montrent que la qualité des institutions conditionne le niveau du développement financier et sa capacité à conduire favorablement la croissance économique, il détermine par la suite les seuils à partir desquels certaines variables institutionnelles10(*) améliorent la relation croissance-finance.

Plus-tôt, à partir d'un modèle de croissance endogène Minea et Villieu (2010) montre qu'au-delà d'un certain seuil de la qualité des institutions, la relation finance croissance est positive. Ils expliquent cela par la baisse de coûts de transaction sur les investissements privés entrainée par le développement financier qui par la même occasion réduit les recettes de seigneuriage utilisables pour financer les investissements publics. Il influence favorablement la croissance seulement si les pouvoirs publics peuvent se procurer d'autres ressources pour financer les investissements productifs. A la différence si la qualité des institutions est faible, la perte de recettes de seigneuriage ne peut être compensée par la collecte de nouveaux impôts et les infrastructures nécessaires au développement ne peuvent être financées.

En définitive cette littérature suggère que cette divergence dans les résultats des études passées nécessite qu'on appréhende autrement la relation existant entre la finance et la croissance. Cette divergence en mise en exerce par les résultats selon lesquels la finance influence fortement la croissance dans certains régions et faible voir nullement dans d'autres. Ainsi la relation entre le développement financier et la croissance doit être vérifié à travers une analyse non linéaire c'est-à-dire une relation conditionnée par des facteurs structurels de l'économie voir même le niveau du développement financier.

* 9 À un niveau intermédiaire, les institutions sont définies en référence à la protection des droits de propriété, à l'application équitable des lois et règlements et à la corruption. 

* 10 Bureaucratie, Condition d'investissement, Corruption, Démocratie, Lois, stabilité

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon