WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC.

( Télécharger le fichier original )
par Hermann Blondel AJOULIGA DJOUFACK
Université de Dschang - Master 2 2016
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II.2. Etat de santé en zone CEMAC

Selon les données de la Banque mondiale (Indicateurs du développement dans le monde, 2015), l'Afrique subsaharienne en particulier les pays de la sous-région d'Afrique centrale restent encore en proie à des maladies transmissibles et les maladies à fort potentiel épidémique. La persistance du VIH/SIDA, du paludisme et d'autres maladies dégénératives est à l'origine de la paupérisation croissante de la population. Toutefois, malgré la faiblesse des ressources allouées par les pays dans ce secteur, l'espérance de vie à la naissance5dans tous les pays de la zone a progressé jusqu'aux années 2011 et 2012 avant de connaître une chute à l'année 2013 suite à la décroissance des dépenses publiques de santé. Par ailleurs le taux de survie des enfants de moins d'un an a considérablement baissé passant de 92,5 % pour 1000 naissances vivantes dans les années 1996 à 65% en 2013 pour l'ensemble de la zone. Les figures (2.2) et (2.3) donnent l'évolution de l'espérance de vie à la naissance et du taux de mortalité infantile6 des différents pays de la sous-région sur toute la période d'étude.

Figure 2.2 : Evolution de l'espérance de vie à la naissance en zone CEMAC de 1996-2013

Cameroun Congo Gabon Guinée E RCA TCHAD

Espérance de vie à la naissance

70

60

50

40

30

20

10

0

Années

Source : Construction de l'auteur à partir des données extraite du WDI de la BM (2014).

5 Elle est le nombre moyen d'années que peut espérer vivre un nouveau-né si les conditions de mortalité prévalant au moment de sa naissance demeuraient inchangées durant toute sa vie.

6 Le taux de mortalité infantile, qui mesure la proportion de décès parmi les nourrissons et les enfants de moins d'un an, fournit une indication de l'impact de la situation économique et sociale d'un pays ainsi que des caractéristiques et de l'efficacité des systèmes de santé sur la santé des mères et des nouveau-nés.

Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK Hermann Blondel 10

Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK Hermann Blondel 11

Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC

Taux de mortalité infantile

120

100

40

20

60

80

0

Figure 2.3 : Evolution du taux de mortalité infantile en zone CEMAC

de 1996-2013

Années

Cameroun Congo Gabon Guinée E RCA TCHAD

Source : Construction de l'auteur à partir des données extraite du WDI de la BM (2014).

La RCA est le pays le plus pauvre de la sous-région CEMAC. Selon l'indice de développement humain (IDH) de 2013 du PNUD7, la RCA occupe la 185e place sur 187 pays. Le taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances est de 890, tandis que le taux de mortalité infantile est de 108 pour 1 000 naissances et celui des enfants de moins de 5 ans est de 129 pour 1 000 naissances. Ce pays, où l'espérance de vie est de 45,2 ans, se caractérise par un accès limité aux services sociaux de base et par des crises humanitaires à répétition. Ces dernières décennies, le pays a souffert de problèmes de gouvernance et d'un manque d'investissement dans le développement humain fondamental, qui ont fortement entravé l'accès aux services publics et suscité des conflits armés récurrents. La RCA occupe la 3e place de l'indice des États fragiles 2014 du Fonds pour la paix. Une des raisons de la dégradation de ces indicateurs est la couverture insuffisante de la population par les services sanitaires. En effet, la RCA ne compte qu'un médecin pour 21.000 habitants, et moins de la moitié de la population vit à une distance raisonnable (moins de cinq kilomètres) d'une formation sanitaire. Seuls 20% des foyers en milieu urbain et 35% en milieu rural ont accès à l'eau potable. Corrélativement, la prévalence des maladies diarrhéiques chez les enfants de moins de cinq ans est de 26%.

Vaste pays enclavé, à faible densité de population (12.825.314 habitants) le Tchad est un pays pauvre et fragile (occupant la 6eplace de l'indice des États fragiles 2014) dont

7 Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)

Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK Hermann Blondel 12

Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC

certains indicateurs de développement sont les plus mauvais au monde. 60% du territoire national est désertique, 25 % fait partie de la ceinture semi-aride du Sahel et les 15 % restants sont soumis à des conditions climatiques pratiquement subtropicales, mais sont sujets aux inondations. En 2013, le Tchad occupait la 184e place avant la RCA de l'IDH du PNUD. L'espérance de vie à la naissance est de 51,2 ans. Le taux de mortalité infantile est de 100,58 pour 1 000 naissances, tandis que le taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances est de 980. 22% des enfants présentent un poids faible à la naissance selon l'Unicef. Traditionnel pays d'accueil de réfugiés, le Tchad traverse une crise nutritionnelle prolongée, surtout dans ses 10 régions du Sahel, et est confronté à des chocs alimentaires récurrents. Par ailleurs, le pays est sujet aux catastrophes naturelles telles que les inondations, les sécheresses et les épidémies. Le risque de choléra, de rougeole, de fièvre jaune et de malaria est constamment élevé.

L'espérance de vie à la naissance au Congo a progressé de 54,6 ans en 2006 à 61,7 ans en 2013. Selon la commission européenne des nations unies pour le Congo en 2015, l'espérance de vie des femmes (63,2 ans en 2013) reste supérieure à celle des hommes (60,2 ans en 2013). La mortalité des enfants de moins de cinq ans a considérablement baissé depuis 2005, époque à laquelle le taux était de 117 décès pour 1 000 naissances vivantes. À partir de 2007 la mortalité a entamé une baisse progressive et a atteint le niveau le plus faible en 2013 (49,1 décès pour 1 000 naissances vivantes). La mortalité infantile a également connu une baisse en passant de 61,6 à 35,6 décès pour 1 000 naissances vivantes entre 2005 et 2013. Cette évolution à la baisse des taux de mortalité depuis 2005 traduit l'amélioration du système sanitaire. Les responsables congolais poursuivent les axes stratégiques de renforcement de l'offre de santé et d'amélioration de la qualité des soins. La priorité a été accordée à la construction et à la réhabilitation des infrastructures, ainsi qu'au renforcement des capacités des ressources humaines. Ces mesures, combinées à la mise en place de dispositifs de gratuité, ont permis d'améliorer l'accès aux soins. En ce qui concerne la santé maternelle, on enregistre encore un nombre élevé de décès maternels au Congo même si des progrès ont été accomplis par rapport à 1990. En effet, le taux de mortalité maternelle pour 100 000 naissances vivantes a été ramené de 670 en 1990 à 410 en 2013 (Division de statistique de l'ONU, 2014). Il est à noter que du point de vue du pourcentage de naissances assistées par un personnel de santé qualifié, les résultats sont meilleurs avec près de 94 % en 2012 (Division de statistique de l'ONU, 2015).

S'agissant du Cameroun. L'espérance de vie à la naissance au Cameroun est passée de 47,3 ans en 1975 à 55,1 ans en 1990, avant de baisser à 51,4 ans en 2009, selon l'Institut national de la statistique. Il est à noter que la Banque mondiale situait l'espérance de vie au Cameroun à 55 ans en 2013. Selon l'Institut national de la statistique (2015), le quotient de mortalité infantile a été réduit d'environ 4 % dans la période 1993-2015, en effet le taux de mortalité infantile a lentement diminué de 146 pour 100 000 naissances en 2001 à 122 en 2011, alors que l'objectif national est fixé à 76 d'ici à 2015. Quant à la mortalité infanto-juvénile, la réduction a été en moyenne de plus de 30 %. Ces

8 Banque mondiale - Indicateurs du développement dans le monde 2013.

Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK Hermann Blondel 13

Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC

résultats reflètent les efforts consentis par le Gouvernement, notamment dans la couverture vaccinale des enfants de 12 à 23 mois et la gratuité des soins contre le paludisme pour tous les enfants de moins de 5 ans. Concernant la santé maternelle, la situation s'est dégradée. En effet, le nombre de décès chez les femmes a augmenté, passant de 669 décès pour 100 000 naissances vivantes sur la période 1997-2004, à 782 décès sur la période 2004-2011. Par ailleurs, le profil de mortalité du Cameroun est marqué par des maladies infectieuses, notamment le paludisme, le VIH/SIDA, le choléra qui ont ramené le territoire camerounais à la 152e place de l'IDH de 2013 du PNUD.

Malgré ses bons niveaux, notamment avec un IDH qui passe de 0.628 en 2005 à 0.648 en 2010 à 0,683 en 2013, classant le Gabon au 106e rang sur 187 pays et un statut de pays à revenu intermédiaire, les indicateurs sociaux du Gabon restent faibles par rapport aux pays à niveau de revenu similaires. Un tiers de la population (soit 32% selon le PNUD, 2013) vit toujours en dessous du seuil de la pauvreté. La santé, considérée comme prioritaire par les autorités gabonaises en vue d'éradiquer la pauvreté, reste encore un des secteurs les plus en difficulté. Le VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies pandémiques demeurent les premières causes de mortalité au Gabon avec les taux de prévalence respectifs de 66% et 5,2% en 2009 pour le paludisme et le VIH/SIDA. Selon l'organisation mondiale de la santé 2013, le pays présente toujours d'énormes carences avec un mauvais fonctionnement des départements sanitaires, des soins de santé primaire très insuffisants, de fréquentes ruptures de stock de médicaments dans les structures sanitaires de base, la faiblesse du cadre institutionnel et l'insuffisance des financements. Néanmoins la longévité de la population gabonaise a connue des avancées les plus importante de la sous-région l'espérance de vie à la naissance est passée de 60,9 ans dans les années 1996 à 63,1 ans en 2012 pour ensuite connaitre une chute où elle s'établissait à 57,4 ans dans les années 2013 suite à la décroissance des dépenses publiques dans ce secteur. Le taux de mortalité infantile quant à lui a connu une amélioration significative sur toute la période d'étude, soit une baisse de 30% depuis les années 1996, passant de 57,4 pour 1000 naissances vivantes en 1996 à 39,1 en 2013.

Depuis 1996, la Guinée équatoriale, est engagée dans le processus de réforme du secteur santé qui vise à adapter le système de santé aux besoins en santé croissants de la population et aux objectifs globaux du développement du pays. Toutefois, en dépit des performances économiques du pays due à la recrudescence des exportations d'hydrocarbures qui ont permis à l'économie équato-guinéenne d'afficher une croissance rapide et soutenue depuis 1991 ; le défi principal du pays reste l'utilisation de sa richesse pétrolière afin d'améliorer la situation sociale du pays. Selon le DSP (document de stratégie du pays) 2013-2017 de la banque africaine de développement, la population équato-guinéenne vit dans des conditions précaires de santé ; trois quart de la population sont considérées comme pauvres, soit 76,4%. Ce résultat reflète la détérioration de l'indice de développement humain du pays ces dernières années reculant la Guinée Equatoriale du 115ème rang sur 176 pays en 2008 au 136ème rang sur 187 pays en 2012. Selon l'UNICEF, le taux de mortalité infantile s'est accru de 103 décès pour 1000 en 1990 à 124 pour 1000 en 2006 (supérieure à la moyenne des pays d'Afrique subsaharienne qui es de 96 pour 1000 naissances) imputant cela à la faible couverture vaccinale face à la

Mémoire rédigé par AJOULIGA DJOUFACK Hermann Blondel 14

Efficience des dépenses publiques de santé et croissance économique en zone CEMAC

recrudescence des maladies infectieuses dans le pays. L'espérance de vie à la naissance de 47,7 ans en 1996 à 52,61 ans en 2012 restant tout de même inférieure à la moyenne des pays d'Afrique (58,1 ans en 2012).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard