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Aide au développement et croissance économique en RDC. Une étude critique du modèle économétrique.

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par Junior Assumani Manyota
Universite de Kindu - Licence 2014
  

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0.2. Problématique

En effet, les pays africains accédant aux indépendances dans les années 1960, se voient confier la destinée de leurs Etats. C'est parmi tant d'autres responsabilités, l'appropriation des africains eux-mêmes de leur politique économique. Ils sont désormais donc les responsables de leur futur désiré13(*). Animés par l'esprit nationaliste, les nouveaux dirigeants africains vont oeuvrer tous à asseoir leur économie. Ils se lancent donc dans des grands projets d'investissement, notamment la construction d'habitats et des routes, la création des sociétés d'Etat. En somme, on assiste à la réalisation d'un ensemble d'objectifs de croissance accélérée qui nécessite la mise en place des investissements en infrastructures.

En dépit de leur bonne volonté, force est de reconnaître que tout ce chapelet de projets ne sera réalisable qu'avec des ressources financières conséquentes. La question du financement de ces projets se pose aux Etats africains avec acuité. Ils vont dans leur grande majorité alors se tourner vers l'extérieur pour le financement de leurs projets. Comme le plan Marshall14(*) en Europe, les africains bénéficient des sommes importantes de l'extérieur pour assurer la construction de leurs économies.

Cela a suscité de grands espoirs dans de nombreux pays pendant la première décennie des indépendances. Un pays comme la RDC a enregistré à cette période une croissance économique à deux chiffres, avec un niveau infrastructurel acceptable.

Les années 80 sont marquées par le début des crises économiques récurrentes en Afrique. On assiste à une croissance économique trop faible des pays d'Afrique subsahariens, accompagnée de la faiblesse des revenus, qui ne leur permet pas de dégager des capacités financières suffisantes pour un développement. Le besoin de financement devient criard. Le recours aux capitaux extérieurs s'avère plus que nécessaire.

Les pays vont donc faire appel aux bailleurs de fonds. C'est ainsi que dans la majorité des cas, les pays ont pu bénéficier, au titre de l'aide publique au développement, des appuis du Fonds Monétaire International, de la Banque Mondiale et d'autres partenaires. Les aides étaient destinées essentiellement soit à combler des déficits budgétaires devenus chroniques, résoudre des problèmes alimentaires ou soit de santé et bien d'autres. Ces aides sont le plus souvent conditionnées par la mise en oeuvre de politique économique. Elles sont souvent qualifiées d'« aides liées » lorsqu'elles sont subordonnées à des achats aux pays qui les accordent. Aussi faut-il noter que les aides proviennent de plus en plus des Organisations Non Gouvernementales qui souvent interviennent directement au profit des populations.

En progression dans les années 80, les montants alloués à l'aide n'ont cessé de se réduire pendant les années 90, même si ce mouvement s'est stabilisé au début des années 200015(*). Cette tendance à la baisse s'explique par certains facteurs : dans les pays donateurs, certaines opinions demandent la suppression de l'aide parce qu'elle est jugée inefficace. Dans les pays bénéficiaires, la baisse de l'aide s'explique par le fait que son octroi est de plus en plus soumis à un nombre impressionnant de contraintes et d'exigences des bailleurs qui poussent les pays concernés à en réduire la demande16(*). Il s'agit, notamment, des conditions de bonne gouvernance. Cette dernière vision est partagée par de nombreux auteurs avertis de l'économie du développement qui fait une rétrospection sur l'évolution des économies et les appuis financiers reçus, comparativement à d'autres économies, notamment les pays asiatiques et l'Amérique du sud où l'amélioration de niveau économique permet de faire un lien avec une bonne gestion de ces fonds alloués à ces Etats.

En effet, en 1991, chaque africain recevait en moyenne 40 dollars pour 10 dollars au sud-américain et 5 dollars à l'asiatique .De nos jours, 40% de l'aide publique au développement est destiné à l'Afrique contre 10% pour l'Amérique latine et 12% pour l'Asie de l'Est. En Afrique, l'aide a connu une augmentation continuelle à la mesure des échecs de la politique de développement. Pendant que l'Asie enregistre des résultats probants en termes de développement.

Il faut rappeler qu'en 1960, économiquement, le poids du Ghana et de la Corée du Sud était identique (le Produit National Brut de ces deux pays se situait à 230 dollars américains). En 1992, celui du Ghana n'avait guère évolué (345 dollars américains) alors que celui de la Corée du Sud avait atteint 5200 dollars américains. Ce quasi statuquo de la situation économique du Ghana est l'image de la plupart des pays africains notamment la RDC.

Face à cela, on est en droit de penser que l'aide internationale n'a donc pas profité à l'Afrique en quête de son décollage économique. Cette situation des Etats africains, est attribuée par de nombreux africains à la mauvaise utilisation des ressources. A ce sujet, la sociologue camerounaise Axelle Kabou17(*) dira « l'argent disponible dans les années 1970 a été dépensé n'importe comment ».

Dans la plupart des pays de l'Afrique au Sud du Sahara, force est de constater que les fonds provenant de l'aide ont souvent été gérés par des organisations bureaucratiques hypertrophiées, et peu soucieuses des principes économiques élémentaires. Dans un tel contexte, il est difficile d'apprécier l'apport réel de l'aide qui reste influencé par des pratiques inadéquates.

Rappelons que les principaux pays bénéficiaires de l'aide publique au développement en Afrique sont notamment la Mozambique, la République Démocratique du Congo (RDC), la Tanzanie et l'Ethiopie avec respectivement 1286,9 ; 1773,8 ; 1396,8 et 1269 millions de Dollars en moyenne18(*). En outre, ces pays, du fait des difficultés d'absorption des ressources extérieures, enregistrent une aide par habitant en moyenne très faible soit 17,6 Dollars par habitant pour l'Ethiopie et 38,6 Dollars par habitant pour la Tanzanie.

La République Démocratique du Congo, à l'instar des pays de la sous région a bénéficié de ces appuis financiers que constitue l'aide publique au développement. Cette aide accompagne la RDC dans la mise en oeuvre de ses politiques de développement.

En effet, l'Etat Congolais devant les difficultés financières et poussée par la volonté d'assurer le développement, n'a cessé de solliciter les financements extérieurs à travers l'aide publique au développement. L'engagement le plus important a été pris en 2003, année où l'APD versée a aussi atteint son niveau le plus élevé.

Globalement, l'APD a connu une croissance progressive puis une chute brutale à partir des années 90 en RDC. Elle a repris en 2003 avec un pic de 5000$ en monnaie courante19(*).

Par ailleurs, après les programmes d'ajustement structurel, qui ont occasionné le recentrage du rôle de l'Etat à travers des politiques telles que les privatisations des sociétés d'Etat, il est désormais question de lutter contre la pauvreté. Les institutions de Brettons Wood et les autres partenaires techniques et financiers dans leur ensemble, s'étant rendu compte des limites des politiques d'ajustement, ont désormais orienté leurs aides pour des politiques ciblées sur le relèvement du niveau de la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

Certes, les travaux de plusieurs chercheurs soulignent l'inefficacité de l'aide publique au développement dans la réduction de la pauvreté. Cependant, nombreux sont ceux qui ne s'attardent pas à la question de savoir si du moins cette aide arrive à booster la croissance économique des pays bénéficiaires.

A ce sujet, les institutions internationales telles que la Banque Mondiale et les pays donateurs soutiennent et continuent à soutenir que l'aide publique au développement est un véritablement levier de relèvement du niveau de la richesse des pays bénéficiaires.

Par contre, pour les pays bénéficiaires tels que la RDC, l'APD ne fait qu'exacerber la situation socioéconomique du pays qui reste déjà préoccupante.

Au regard de ces problèmes de l'efficacité et/ou de l'inefficacité de l'aide publique au développement, cette étude tentera de répondre aux préoccupations suivantes :

1. Quelle est la nature de l'aide transférée en République Démocratique du Congo ?

2. Quelles sont les destinations de l'aide transférée en République Démocratique du Congo ?

3. Quelles sont les structures de financement de l'aide publique au développement en République Démocratique du Congo ?

4. Le modèle économétrique sur l'impact de l'Aide publique au Développement tel que construit sur base des données des institutions internationales (BM) reflète-t-il sa véritable efficacité en RDC ?

* 13 BERG ELLIOT et Al (1997), L'aide publique au développement du secteur privé au Sénégal considérations stratégiques, document préparé par l'USAID, juin 1997, p.35

* 14 Plan annoncé par le général Marshall le 5 juin 1947 après la deuxième Guerre Mondiale pour permettre la reconstruction de l'Europe par l'obtention de dons nécessaire pour le financement des économies

* 15 KOMON, A., (2000), «Aid Fungibility in Assessing Aid: Red Herring or True Concern? », Journal of International Development, Washington, p. 12.

* 16 KOMON, A., Idem, p.30

* 17 Axelle KABOU, cité par CAPO Amah Vinyo (2004), TOGO : Aide extérieure, dette publique et croissance économique au TOGO, Lomé, p.57

* 18 Statistiques UNCTAD, 2006.

* 19 MOI YOPAANG MANDELA et NAOUTEM DE JATO, Op cit.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille