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La réintégration du Maroc à  l'Union Africaine

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par Manne SORY
Université Africaine de Technologie et de Management  - Licence Professionnelle  2017
  

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Chapitre I : Des compétences au service de l'UA

Après 33 ans passés hors du cadre institutionnel de l'UA, le royaume du Maroc s'est enfin décidé à faire sa réapparition au sein de l'instance panafricaine. Grâce à cette réadmission, l'UA pourra bénéficier d'une panoplie de compétences de la part du royaume chérifien pour le bon fonctionnement de l'organisation. Le royaume du Maroc a passé plusieurs décennies hors de l'UA. Cet isolement volontaire lui a sans doute permis d'acquérir de nombreuses compétences dans bien de domaines qui pourront être mis à la disposition de l'UA. Ces aptitudes sont de plusieurs catégories, et sont d'ordres politiques, diplomatiques (Section I) et aussi économiques et stratégiques (Section II).

Section I : Des apports politico-diplomatique

Le royaume du Maroc a parcouru un long chemin dans l'aboutissement de sa réintégration au sein de l'Union Africaine. Maintenant, le Maroc n'a rien à perdre en regagnant l'UA. Au contraire, le royaume chérifien a tout à gagner au sein de l'Union Africaine. L'UA pourra bien profiter du poids politique du Maroc (Paragraphe I) en Afrique et ailleurs et de son expertise diplomatique (Paragraphe II) au sein de la communauté internationale.

Paragraphe I : Un poids politique

Le système politique marocain reste totalement différent de celui que présente presque la totalité des pays africains. En effet, l'UA consent à entreprendre une profonde réforme de l'institution panafricaine. La réadmission du royaume du Maroc en tant que 55e membre de l'organisation pourrait changer la donne. Dans cet ordre d'idée, l'engagement du Maroc dans la réforme (A) devra permettre à l'organisation d'être plus efficace en s'impliquant davantage dans la gestion des crises du continent (B).

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LA REINTEGRATION DU MAROC A L'UNION AFRICAINE | 2017

A- L'engagement du Maroc dans la réforme de l'UA

Au fil des années, toutes les organisations ainsi que les Etats dans leur ensemble ont besoin d'une chose essentielle, celui de se réformer pour être apte à faire face aux changements. »Toute réforme est difficile, mais l'absence de réforme ne fait que mener à des difficultés futures » dixit Donald Keberuka, l'ancien président de la Banque Africaine de Développement et membre du comité de réforme86. L'UA créé en 2002, a besoin d'être restructurée puisqu'aujourd'hui elle est sévèrement critiquée. Elle doit être actualisée et mise au pas de danse des évènements actuels, pour s'adapter aux nouveaux défis du moment. Héritière de l'Organisation de l'Unité Africaine (QUA) créée après la grande vague de décolonisation au début des années 1960, beaucoup de choses lui sont reprochées. Maurice Mahounon, spécialiste béninois des relations africaines, estime que « cette réforme est une nécessité, car l'UA n'est pas si différente de l'OUA »87.Notamment ses lourdeurs bureaucratiques qui ne permettent pas de donner l'occasion à chaque pays d'avoir un appareil étatique efficace, démocratique et transparent ; sa dépendance financière aux bailleurs internationaux, les problèmes de mise en oeuvre des décisions ainsi que sa faible capacité à se remettre en question. Désigné par ses pairs pour se pencher sur la question lors du 27e sommet de l'UA, le président rwandais rendait son rapport un an plus tard.

Le président Paul Kagame souligne dans son rapport : « nous avons une organisation dysfonctionnelle, dont la valeur pour nos Etats membres est limitée, qui a peu de crédibilité auprès de nos partenaires internationaux, et en laquelle nos citoyens n'ont pas confiance »88. Il dénonce aussi « l'échec constant des décision de l'UA » qui a entraîné « une crise de mise en oeuvre ». C'est notamment le cas du

86 Rfi, L'Union Africaine planche sur les réformes du président Kagame, Rfi [en ligne], [consulté le 1010-2017], disponible à l'adresse : http://www.rfi.fr/afrique/20170508-union-africaine-planche-reformes-president-kagame

87 Théa Ollivier, Comment le projet de réforme d l'UA bénéficierait-il au Maroc ?, TelQuel [en ligne], 0905-2017], [consulté le 10-10-2017], disponible à l'adresse : http://elquel.ma/2017/05/09/comment-le-projet-de-reforme-de-lua-beneficierait-il-au-maroc 1544959

88 Le président rwandais Paul Kagame a été chargé de planche sur une restructuration de l'UA, et a présenté son rapport au 28e sommet de l'UA, intitulé « l'impératif de renforcer notre union ». Il conduira aussi cette réforme en 2018 lorsqu'il prendra les commandes de l'organisation, succédant au président guinéen Alpha Condé.

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financement de l'institution, assuré aux trois quarts par des aides extérieures. L'ensemble produit une « capacité de gestion limitée, une absence de responsabilité pour le rendement, à tous les niveaux » et des « méthodes de travail inefficaces ».

Le déterrement d'une telle réforme intervient dans un bon timing, du fait que le Maroc revient au sein de la grande famille institutionnelle avec ses bagages de compétences. En effet, pilotée par le président rwandais, amis du roi Mohammed VI, cette réforme engagée pourrait pleinement profiter au royaume chérifien mais aussi avant tout à l'organisation panafricaine qui lui permettrait de se libérer ses chaînes. Les principaux points de la réforme permettraient de désengorger le fonctionnement de l'instance freinée par des lourdeurs bureaucratiques et aller vers l'autosuffisance financière. Cela tombe à pic puisque, sans doute, le royaume chérifien pourra apporter ses idées, ses compétences et sa manière de voir du fait que la diplomatie chérifienne a montré à maintes reprises ses réussites car elle sort des sentiers battus des formalités pour s'inscrire dans la lignée des puissances émergentes du continent.

D'ailleurs, le roi du Maric jouit d'une bonne notoriété aux yeux des dirigeants africains. Grâce au pragmatisme et à l'engagement qui anime le roi Mohammed VI lors de ses visites officiels et dans le cadre de ses négociations avec les chefs d'Etats et hommes d'affaires étrangers, le souverain chérifien pourrait se présenter aussi, dans le cadre de la mise en oeuvre des réformes de l'UA en tant que garant et négociateur envers les Etats africains. Même si lors du 28e sommet de l'UA les propositions de la « dream team » de l'équipe de Kagame sont validées à l'unanimité, certaines propositions n'obtiennent pas l'adhésion de tous. Il s'agit par exemple de cette « taxe Kaberuka »89 qui envisage d'instituer une taxe de 0.2% sur toutes importations pour financer l'organisation. Une mesure fortement critiquée par certains pays comme la Tunisie, l'Egypte et Maurice. Le royaume chérifien pourrait donc servir de rempart pour ces pays et solder de telles réformes par des succès.

89 Taxe portant le nom de l'ancien président de la Banque Africaine de Développement (BAD) Donald Keberuka qui est à l'origine de cette proposition.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille