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Recherche et validation de résistance génétique au dépérissement bactérien causé par pseudomonas syringae chez l'abricotier.

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par MOUNA HADJ BRAHIM
Institut Agronomique Méditerranéen de Saragosse Espagne - Master amélioration génétique végétale 2014
  

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2.7 Mécanismes de résistance:

L'amélioration de la résistance des plantes cultivées aux parasites constitue un objectif majeur de la plupart des programmes de sélection génétique. Une bonne connaissance et une conservation adéquate des ressources génétiques, associées à une gestion raisonnée des gènes de résistance identifiés, apparaissent comme des éléments clefs dans la poursuite de cet objectif.

Parmi les mécanismes de résistance des plantes aux micro-organismes, la « résistance non hôte » est la situation la plus commune. Elle met en jeu divers mécanismes (i) constitutifs dont les barrières physico-chimiques qui empêchent la pénétration du pathogène ou (ii) inductibles de diverses natures qui impliquent des peptides, des protéines, et autres métabolites dont les saponines qui dégradent les stérols membranaires des micro-organismes (Osbourn, 1996).

La plante réagit très tôt à la tentative d'invasion des agents pathogènes. Les mécanismes de défense induits chez le végétal se caractérisent par un bouleversement du métabolisme. On note ainsi la synthèse ou l'augmentation de la synthèse de molécules constitutives ou non de la plante, pouvant entrainer des modifications morphologiques visant essentiellement à empêcher ou à stopper la colonisation du pathogène. Plusieurs mécanismes de défense sont mis en place au moment de l'infection ou de l'élicitation.

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On note ainsi:

1) Une réaction d'hypersensibilité qui se traduit par l'apparition de nécrose des tissus végétaux autour du site d'infection. Cette nécrose, due à la mort des cellules entourant les cellules infectées, induit une résistance locale ;

2) Un renforcement de la paroi qui constitue une des premières étapes de lutte contre les agressions. Une modification de cette paroi limite la progression de l'agresseur et favorise la résistance d'une plante à un agent pathogène

3) L'accumulation de protéines PR

4) La synthèse de peptides antimicrobiens tels que les thionines et les défensines

5) L'induction des voies de synthèse des métabolites secondaires (les flavonoïdes, l'isoflavonoïdes, les anthocyanines...).

Facteurs génétiques influençant la résistance des plantes: s Coévolution des deux adversaires:

Le modèle Zig-Zag, représente de manière schématique l'évolution simultanée des protéines végétales et des protéines bactériennes, au cours du temps, ainsi que leurs conséquences pour la plante : résistance ou maladie (Jones and Dangl, 2006) (figure 2). Les plantes peuvent détecter des motifs conservés chez les agents pathogènes (appelés PAMPs) via les récepteurs membranaires (Zipfel and Felix, 2005), et mettre en place la résistance basale (PTI, PAMP-Triggered Immunity). Un des exemples les plus étudiés concerne la reconnaissance de la flagelline, constituant principal du flagelle bactérien. Chez Arabidopsis, la perception se fait via FLS2 (Flagellin Sensing 2), un récepteur PRR (Pattern Recognition Receptor). FLS2 présente les caractéristiques d'un récepteur-kinase: domaine LRR extracellulaire potentiellement impliqué dans les interactions protéine-protéine, domaine transmembranaire et domaine Ser/Thr kinase cytoplasmique. L'activation de FLS2 induit alors la production d'espèces réactives de l'oxygène, le déclenchement de cascades d'activation de MAP kinases ou encore l'activation de gènes de défense (Asai et al., 2002; Zipfel et al., 2004) .

La reconnaissance des PAMPs par la plante aboutit donc à une résistance appelée PTI (PAMP-Triggerd Immunity). Celle-ci peut être contournée par les bactéries

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phytopathogènes via l'injection d'effecteurs dans la cellule de la plante hôte, résultant en une sensibilité de la plante (ETS, Effector-Triggered Susceptibility). La plante développe alors à son tour, une protéine de résistance (R) qui reconnaît l'un de ces effecteurs et qui déclenche la résistance spécifique, souvent accompagnée d'une HR (ETI, Effector-Triggered Immunity). Enfin, au cours de l'évolution, les pathogènes modifient l'effecteur reconnu par la plante et gagnent éventuellement d'autres effecteurs afin de contourner la surveillance mise en place par la plante. Chez la plante, la sélection favorise de nouveaux allèles de gènes R, capables de reconnaître ces nouveaux effecteurs, résultant en une résistance spécifique.

Figure 2: Le modèle de résistance Zig-zag d'après (Jones and Dangl, 2006)

s Les effecteurs des bactéries phytopathogènes :

Le système de sécrétion de type III (Type Three Secretion System, TTSS) est le plus fréquemment employé par les bactéries phytopathogènes pour l'injection d'effecteurs (Alfano and Collmer, 2004; Buttner and Bonas, 2002; He et al., 2004; Yip and Strynadka, 2006). Il s'agit d'un complexe multiprotéique assemblé sous la forme d'une «seringue» transmembranaire, qui permet l'injection de protéines bactériennes, appelés effecteurs de type III, directement à l'intérieur de la cellule de l'hôte. Le TTSS et les protéines injectées sont donc essentiels pour la multiplication de la bactérie dans les tissus végétaux et le développement de la maladie (Bender et al., 1999; Buttner and

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Bonas, 2002; Kjemtrup et al., 2000). Deux grands rôles peuvent être attribués à ces effecteurs : participer à la libération de nutriments favorisant le développement de l'agent pathogène, ou interférer avec le métabolisme de la plante pour inhiber ses mécanismes de défense (Abramovitch and Martin, 2004; Truman et al., 2006). Afin d'assurer un bon développement de l'agent pathogène dans la plante hôte, les effecteurs bactériens ciblent fréquemment des protéines végétales impliquées dans les voies de transduction du signal menant à la résistance. La figure 3 montre un exemple de différents évènements de signalisation se déroulant dans la plante hôte et étant ciblés par certains effecteurs de Pseudomonas syringae (Boller and He, 2009).

s Gènes d'avirulence chez les pathogènes Avr

Ces gènes sont très variables. D'une espèce à l'autre les protéines Avr ne présentent pas entre elles de similitudes de séquence. Le gène Avr lui-même peut être reconnu par R, par exemple pour le couple AvrPto, et AvrPtoB de Pseudomonas syringae avec les protéines Pto, Api2, Api3, et Api4 de la tomate (Bogdanove and Martin, 2000; Kim et al., 2002; Tang et al., 1996). Il est aussi envisagé que le produit du gène Avr s'associe à un ligand et que le complexe formé soit reconnu par le produit du gène R correspondant tel le cas de l'interaction entre AvrRpm1 de Pseudomonas syringae avec Rin4 d'Arabisospsis thaliana qui à son tour se lie avec Rpm1. La pérennité des gènes Avr réside dans leur ambivalence ; il a été démontré qu'ils avaient un effet positif sur la virulence chez des plantes hôtes qui ne possèdent pas le gène R correspondant (Kjemtrup et al., 2000).

Des approches de ciblage génétique et bioinformatique suggèrent que les effecteurs de P. syringae sont localisés au niveau des chloroplastes et des mitochondries des cellules hôtes (Guttman et al., 2002), ceci est probablement le résultat de l'origine commune, des mécanismes du système de sécrétion de type III chez les chloroplastes, et les mitochondries. Ces chloroplastes ont montré une ultrastructure modifiée durant l'infection par P. syringae (Levine et al., 1996), ce qui peut être important pour l'arrangement du développement des symptômes. En outre, les chloroplastes sont le site de synthèse de l'acide salicylique, le signal de défense, donc il est vraisemblable que

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certains effecteurs ciblent les chlorophylles, et altèrent la production d'acide salicylique et/ou autres aspects de ses fonctions.

s Gènes de résistance des végétaux R

Selon le modèle de Flor, les plantes possèdent des protéines de résistance capables de reconnaître un ligand, puis de transmettre un signal associé afin d'initier les réponses de défense (Flor, 1971). Les premières protéines R ont été identifiées sur la base de leur fonction, elles sont nécessaires à la résistance d'un génotype donné à une race d'agent pathogène donnée, et leur absence rend la plante correspondante sensible.

Malgré le large spectre de résistance assuré par les protéines R (résistance aux bactéries, champignons, oomycètes, virus, insectes et nématodes), celles-ci peuvent être classées en seulement cinq grandes classes sur la base de critères structuraux (Dangl and Jones, 2001) :

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Tableau 4: Les classes des gènes de résistance chez les plantes

s Mode de reconnaissance des gènes R/Avr

Le modèle génétique le plus simple d'interaction entre les facteurs d'avirulence (Avr) et les produits des gènes de résistance (R) est le modèle «gène-pour-gène»(Flor, 1971).

Ce modèle prédit que la résistance spécifique ou `race-cultivar' se caractérise par l'action concertée de deux gènes dominants : le gène de résistance (R) chez la plante et le gène d'avirulence (Avr) spécifique correspondant chez l'agent pathogène. Lorsque

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les deux gènes sont présents et fonctionnels, l'agent pathogène ne peut pas se développer, l'interaction est dite incompatible, dans tous les autres cas, la maladie se développe. En raison des similarités de structure entre les protéines R et les récepteurs, la reconnaissance R/Avr a longtemps été expliquée, au niveau biochimique, par un modèle de type Récepteur-Ligand. Cependant, malgré une recherche active pour valider ce modèle, une interaction physique directe entre un facteur d'avirulence et une protéine de résistance n'a pu être démontrée que dans un nombre très limité de cas. Ainsi on peut citer deux exemples : la protéine de résistance Pita interagit avec le facteur d'avirulence AvrPita dans le pathosystème Riz/Magnaporthe grisea (Jia et al., 2000), et RRS1 interagit avec la protéine d'avirulence PopP2 dans le pathosystème Arabidopsis/Ralstonia solanacearum (Deslandes et al., 2003).

Un autre modèle, basé sur de nombreuses données expérimentales, a donc été proposé et appelé « modèle de garde » (van der Biezen and Jones, 1998). Ce modèle place les protéines de résistance comme des «antennes moléculaires» qui enregistrent les interactions entre les facteurs d'avirulence et leurs cibles dans la cellule hôte (Hammond-Kosack and Parker, 2003). La protéine de résistance ne reconnaît pas directement le facteur d'avirulence mais la modification d'une autre protéine ciblée par le facteur d'avirulence. On dit que la protéine R «garde » une protéine végétale donnée dont elle surveille les modifications (Dangl and Jones, 2001).

Le modèle de garde peut être illustré au cours de l'interaction entre des plantes d'Arabidopsis exprimant le gène de résistance RPM1(Résistance à Pseudomonas syringae pv. maculicola 1) et des souches de Pseudomonas syringae exprimant les facteurs d'avirulence AvrRpm1 et AvrB (Holt et al., 2003). Aucune interaction directe entre Rpm1 et AvrRpm1 ou AvrB n'a pu être mise en évidence mais la protéine RIN4 (Rpm1 Interactor 4) interagirait avec ces trois protéines. Le complexe RPM1-RIN4 est présent constitutivement chez Arabidopsis et l'entrée d'AvrRpm1 dans le cytoplasme de la cellule hôte engendre une hyper-phosphorylation de RIN4 qui est reconnue par RPM1, ce qui va déclencher la résistance (Mackey et al., 2002). RIN4 interagit également avec la protéine de résistance RPS2 (Résistance à Pseudomonas syringaepv. tomato2) qui est complémentaire du facteur d'avirulence AvrRpt2 (Belkhadir et al., 2004). Le complexe RPS2-RIN4 est présent constitutivement chez Arabidopsis et

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l'entrée d'AvrRpt2 dans le cytoplasme de la cellule hôte engendre la disparition de RIN4 par protéolyse (Schulze-Lefert and Bieri, 2005), RPS2 est alors activé.

De même le gène Pto confère la résistance à Pseudomonas syringae pv. Tomato chez la tomate (Martin et al., 1993), c'est une sérine/thréonine protéine kinase qui reconnait deux effecteurs de Pseudomonas syringae, AvrPto et AvrPtoB (Abramovitch and Martin, 2005). L'activité de Pto requiert la présence de Prf, une protéine à domaine NB-LRR, l'association des deux déclenchant les mécanismes de défense (Mucyn et al., 2006).

? Translocation du signal initié par la reconnaissance spécifique

Après l'étape de reconnaissance spécifique de l'agent pathogène par la plante, des cascades de transduction du signal vont permettre d'acheminer cette information jusqu'au noyau, conduisant ainsi à la mise en place des mécanismes de résistance. Ces voies de transduction utilisent de nombreux messagers secondaires impliqués dans un réseau de voies interconnectées. La régulation des mécanismes de défense spécifique s'effectue à différents niveaux. Le premier niveau de régulation se situe lors de la reconnaissance spécifique entre la plante et le pathogène. Cette étape implique un dialogue moléculaire qui aura des conséquences multiples dans la cellule végétale. Ensuite, les réponses de défense sont régulées par des évènements précoces qui découlent de la reconnaissance spécifique : modifications des flux ioniques, production de formes actives de l'oxygène, accumulation de SA, activation de certains loci, (Lamb and Dixon, 1997; Mur et al., 2008; Simon et al., 2010). Enfin, plusieurs hormones jouent un rôle important dans le contrôle de la défense. Ces différentes étapes sont illustrées dans la figure 3.

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Figure 3: Evènement précoces suite à la reconnaissance spécifique.

La reconnaissance R/Avr déclenche des flux ioniques, et en particulier une modification de la concentration en Ca2+ cytosolique qui active la production des ROS. Les ROS vont induire des cascades de MAPK qui permettent l'activation de facteurs de transcription. Ces derniers vont activer des gènes de défense. La HR, qui accompagne fréquemment la résistance spécifique, est induite par les flux ioniques ainsi que par une balance entre ROS et NO. Tous les évènements précoces mènent à la résistance de la plante.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway