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La crise en Ukraine et ses conséquences sur la géopolitique en Europe de l'Est.

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par Erick KASEREKA TSONGO
Université de Lubumbashi - Licence 2014
  

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3. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

a. Problématique

La problématique est une approche ou perspective théorique que l'on décide d'adopter pour traiter les problèmes posés par la question de départ8.

La problématique est définie par le Professeur WENU BECKER comme étant « l'expression de la préoccupation majeure qui circonscrit de façon précise et détermine avec l'absolue clarté des dimensions essentielles de l'objet de l'étude que le chercheur se propose de mener9 ».

Les profondes mutations qui secouent la structure du système des recherches internationales trébuchement devant la maxime romaine « si vis pacem para bellem » qui signifie celui qui veut la paix prépare la guerre.

L'on a beau affirmé que dans les conditions actuelles du monde, la guerre et surtout la guerre nucléaire ne serait pas la continuation de la politique des Etats du monde, car les Etats la préparent toujours, parle perfectionnement sans cesse de leurs défenses nationales10.

Traiter la crise en Ukraine comme l'émanation de l'interventionnisme russe en Ukraine serait s'inscrire dans la logique de la lecture américaine des événements mondiaux actuels basés sur les intérêts privés.

Ainsi définie, notre problématique tournera autour des interrogations abordant notre réflexion, notamment : « Quels sont les causes de la crises en Ukraine ? Quelle a été son impact sur la paix, la sécurité et le développement en Europe de l'Est ? »

8 Quivir & Van Compenhoudt, L, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris, éd. Dunod, 1988, p.86

9 WENU BECKER; Recherche scientifique thème et pratiques, Lubumbashi, éd. Presse universitaire de Lubumbashi, 2006, p.17.

10 BIYOYA M. ; Violence et paix mondiale au proche et Moyen Orient, in cahier de l'Oasis, n° spécial, vol 5, mai 19991, p.1.

11 Contandriopulos, A.P., Savoir préparer une recherche. La définir, la structurer, la financer, Montréal, presse universitaire de Montréal, 1990, p. 30

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Voilà l'une de questions qui solutionnent notre problématique, et dont nous allons tenter d'y répondre dans la suite de notre travail

b. hypothèse

La mise en oeuvre d'une série des questions débouche nécessairement sur des hypothèses. Celles-ci naissent à partir des questions posées au niveau de la problématique. L'hypothèse est généralement considérée comme la transposition directe d'une proposition théorique dans le monde empirique. Une hypothèse établit une relation entre une cause et un effet supposé. Une hypothèse est donc un énoncé formel des relations attendues entre au moins une variable indépendante et une variable dépendante11.

Pour répondre à ces interrogations, il faut remonter aux origines de la Politique européenne de voisinage lancée en 2003 par l'UE, qui sera ensuite complétée par la création du Partenariat oriental en mai 2009. Ces dates ne sont pas anodines. En 2004 l'UE achevait son élargissement à l'Europe centrale et aux pays Baltes, en étendant ainsi ses frontières aux anciennes républiques soviétiques. Une nouvelle relation de voisinage devait donc être définie, à l'Est comme au Sud de l'Union, afin de créer un « cercle d'amis », selon les propos du Président de la Commission européenne de l'époque, Romano Prodi. Consultée, la Russie aurait toutefois refusé de participer à cette démarche, pour négocier directement avec Bruxelles un partenariat privilégié.

Quelques années plus tard, en 2007, une nouvelle initiative diplomatique brouillera les cartes. Le soir même de son élection, Nicolas Sarkozy annonçait son intention de créer une Union pour la Méditerranée (UpM) entre l'UE et ses riverains du sud. Les déclarations de Sarkozy furent accueillies avec beaucoup de perplexité par les nouveaux membres d'Europe centrale et les pays Baltes, ainsi que par la Suède. Ces pays en effet ne partagent pas les mêmes priorités stratégiques que la France dans le domaine de la politique étrangère. Tournés plutôt vers leur versant oriental, ils craignaient que l'UpM ne déséquilibre la politique de voisinage de l'UE (ainsi que les programmes d'aide qui l'accompagnent) en faveur du sud de la Méditerranée, au détriment de leurs voisins de l'Est. En 2008 l'UpM fut néanmoins créée, même si la Pologne et la Suède réclamèrent en contrepartie une initiative similaire côté Est. La guerre russo-géorgienne de 2008 ne fera que rendre cette exigence encore plus pressante, d'autant que la médiation de Nicolas Sarkozy, jugée trop favorable à la Russie, n'avait pas été

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réellement appréciée par Varsovie, Prague et Stockholm. Ainsi, sous la présidence tchèque, le Partenariat oriental fut lancé en 2009 pour s'adresser à six ex-républiques soviétiques (l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Géorgie, la Moldavie et l'Ukraine), dans le but de les amarrer à l'UE tant sur le plan économique que politique. L'initiative prévoyait la négociation de six nouveaux accords séparés, les fameux Accords d'association (AA) qui déchaineront tant de passion à Kiev, afin de remplacer les anciens accords de partenariat et de coopération, sur le point d'expirer. Bref, le Partenariat semble avoir été créé essentiellement pour deux raisons : d'une part, contrebalancer la politique méditerranéenne de l'UE et, d'autre part, renforcer l'influence démocratique et libre-échangiste de l'Union au-delà de sa nouvelle frontière orientale, face à une Russie perçue, depuis la crise géorgienne de 2008, comme de plus en plus agressive et de moins en moins démocratique. Le contexte de 2009 est donc très différent de celui de 2003, lorsque Bruxelles lança sa Politique de voisinage en essayant d'impliquer Moscou. « Le Partenariat oriental parait s'inscrire cette fois dans une démarche moins inclusive, voire dans une véritable lutte d'influence, qui se pose clairement en concurrence avec la politique russe dans la région12 ».

Pour y répondre, d'ailleurs, Moscou avait décidé en 2010 de relancer son projet d'union douanière allant de Moscou à Astana, en passant par Minsk et Kiev. Un objectif qui suscitera clairement, et explicitement, l'opposition des États-Unis : le 5 décembre 2012, la Secrétaire d'État Hillary Clinton, alors encore en poste, annonçait l'intention de Washington de contrecarrer l'ambition russe de créer une union douanière, en la comparant à une tentative de « re-soviétiser » la région4. En réponse à ces propos, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, affirmera qu'il ne fallait pas imposer des choix artificiels entre « vecteurs de développements » occidentaux et orientaux aux régions qui entourent son pays.

C'est donc l'aspect économique des Accords d'association qui a posé le plus de problèmes politiques, et qui a été perçu par la Russie comme un véritable défi géopolitique. Les Accords d'Association doivent en effet permettre la création d'une zone de libre-échange dite « complète et approfondie » (deep and comprehensive free trade agreement), devant faciliter l'insertion progressive des six ex-républiques soviétiques dans le marché européen. Bien que l'UE tente d'instaurer des zones de libre-échange avec la plupart des pays qui l'entoure, et même au-delà, force est de constater que les AA comportent un niveau d'intégration économique très poussé, devant aboutir à terme à l'adoption de près de 80 % de

12 http/./ ww.ifri.org/ifrilefort.22014 consulté le 13/10/2014

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l'acquis communautaire. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ne manquera d'ailleurs pas de souligner, en 2013, que l'Accord d'association UE-Ukraine (alors en cours de négociation) est, dans son genre, le plus avancé que l'UE n'ait jamais négocié. Or, inévitablement, l'ambition d'aménager des zones de libre-échange amarrées au marché européen confère aux Accords d'Associations un caractère exclusif, qui interdirait à leurs signataires d'adhérer au projet d'union douanière proposé par leur principal partenaire commercial, la Russie.

Le refus de Viktor Yanoukovitch de signer un accord d'association à l'UE auront été le point de départ d'une insurrection civique, réprimée dans le sang, jusqu'à ce que Yanoukovitch s'enfuie en Russie (22 février 2014). « Mis en échec au « centre », dans la capitale ukrainienne, Poutine a répondu au moyen d'un raid géopolitique sur la Crimée (27-28 févier 2014), au mépris des engagements pris par l'État russe quant au respect des frontières de l'Ukraine (mémorandum de Budapest, 1994 ; traité d'amitié et de coopération russo-ukrainien, 1997)13 ».

A la suite du rattachement de la Crimée, les États occidentaux se sont accordés pour mettre en place un dispositif à l'encontre de la politique. Sur le plan militaire, ils s'en tiennent à une posture de dissuasion, signifiant ainsi à Moscou les limites à ne pas franchir. Sur le plan politico-diplomatique, les Occidentaux ont organisé un front commun et ils refusent d'entériner l'annexion de la Crimée, contraire au droit international. Au sein du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale des Nations unies, ils ont su mettre en évidence la solitude diplomatique de la Russie. Des sanctions à l'encontre de personnalités russes ont aussi été adoptées, à Bruxelles comme à Washington, avec des effets économiques immédiats sur la bourse de Moscou, la fuite des capitaux et les perspectives économiques de la Russie. Avec l'accélération des dernières semaines, le montant des capitaux ayant fui la Russie a déjà dépassé celui de l'année 2013 (73 Mds $ contre 52 Mds $ l'année précédente). Au-delà des premières mesures adoptées dans l'urgence, les Occidentaux sont confrontés au dilemme sécurité-économie et aux choix requis par la primauté politique des questions de sécurité.

Depuis le G7 du 24 mars 2014, des sanctions économiques ciblées sont à l'étude, avec pour objectif de détourner Poutine d'une action militaire de plus grande envergure dans l'Est et le Sud de l'Ukraine, voire jusqu'à la rive gauche du Dniestr (la Transnistrie prétend se séparer de la Moldavie). Inévitablement se pose la question des exportations énergétiques

13 http//www.ifri.org/ art. cit

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russes vers l'Europe, avec la crainte d'un embargo décrété par le Kremlin (voir les précédents de 2006 et 2009). Il est aujourd'hui bien connu que l'Europe dépend du gaz russe pour le quart de ses besoins et Moscou considère les exportations énergétiques comme un levier de puissance. Si un embargo russe sur les flux pétro-gaziers aurait bien un effet immédiat et brutal sur l'Europe, il faut pourtant rappeler que la dépendance est réciproque : 56 % du pétrole et 85 % du gaz exportés par la Russie le sont à destination de l'Europe. Le PIB de la Russie, son commerce extérieur et ses ressources fiscales reposent sur l'énergie. Sur un plan plus large, l'Europe représente la moitié des débouchés de la Russie, celle-ci ne totalisant que 7 % du commerce extérieur de l'UE (4,7 % pour l'Eurozone), la vulnérabilité de l'UE ne devant donc pas être exagérée. In fine, la multiplicité d'intérêts commerciaux partiels et contradictoires ne saurait l'emporter sur les impératifs de défense et de sécurité.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille