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La crise en Ukraine et ses conséquences sur la géopolitique en Europe de l'Est.

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par Erick KASEREKA TSONGO
Université de Lubumbashi - Licence 2014
  

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SECTION.2. LES SCENARIO D'ISSUE EVENTUELLES POUR LA CRISE
UKRAINIENNE

§1. Scénario 1 - « Accord diplomatique »

Un accord diplomatique entre l'Ukraine, l'Union Européenne et la Russie serait l'issue la plus favorable. Si ce scénario se vérifiait, les pertes pour les économies européennes et plus singulièrement pour la zone euro seraient marginales. En effet, il semblerait que depuis le début des hostilités la croissance du PIB de la zone euro n'aurait subi une perte que de seulement 0,1 point de pourcentage au cours de la première moitié de l'année 2014.

§.2. Scénario 2 - « Statu quo »

Par « statu quo », il faut entendre une poursuite de la situation actuelle, qui s'accompagnera ponctuellement d'un léger renforcement des sanctions européennes et des représailles russes. Ces sanctions et représailles annoncées de part et d'autre, sans tomber dans une escalade totale, devraient avoir des implications relativement limitées pour l'Union européenne d'un point de vue économique et affecter de manière mesurée les flux commerciaux et financiers avec ces zones.

La Russie serait davantage impactée avec notamment l'abaissement des expositions de certaines entités européennes, notamment les banques, au pays qui se traduira par des sorties de capitaux non négligeables et donc un risque de refinancement extérieur plus prononcé. Cette situation pèsera sur la devise locale, le rouble. Toutefois, à court terme, cette situation ne serait pas dramatique pour le pays. Premièrement, la position financière du pays demeure solide (avec une dette externe ne représentant que 36% du PIB) et, deuxièmement, la banque centrale russe dispose d'importantes réserves de change (470 milliards de dollars) pour soutenir la devise locale. À plus longue échéance, la baisse des investissements étrangers et l'affaiblissement de la consommation domestique résultant d'une devise plus faible et de salaires plus bas auront un impact notable sur les perspectives de croissance de la Russie. Les exportations russes devraient compenser en partie ces effets négatifs59.

En réduisant leur exposition à la Russie, les entités européennes exposées devraient cependant retrouver peu à peu la confiance des investisseurs.

59 http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit

58

§3. Scénario 3 - « Escalade du conflit » .

Les récentes manoeuvres militaires aux frontières russo-ukrainiennes font émerger un troisième scénario potentiel, à savoir une escalade du conflit et plus précisément une escalade militaire. Si ce scénario devait se vérifier, celui-ci s'accompagnera nécessairement de sanctions plus lourdes de l'Europe et des États-Unis à l'égard de la Russie. La Russie, quant à elle, pourrait opter pour des représailles plus conséquentes aux effets non négligeables pour les économies européennes.

Toute escalade en termes de représailles et de sanctions s'accompagnera inévitablement d'une crise de confiance généralisée, d'une dégradation du commerce international et d'un choc de prix essentiellement sur les biens énergétiques et agricoles semblable aux deux chocs pétroliers des années.

D'un point de vue économique, la Russie et l'Europe centrale et orientale seraient les premières victimes de l'escalade du conflit en raison de liens directs. À travers les différents canaux de transmission évoqués troisième chapitre, la crise s'installera peu à peu dans les autres pays européens et impactera fortement leurs perspectives de croissance. L'affaiblissement des économies européennes et de la Russie affectera fortement les autres économies mondiales et surtout émergentes à travers notamment les moindres investissements des entreprises, ainsi que les flux financiers et commerciaux.

Notons que c'est surtout sur le front de l'énergie que les répercussions seraient considérables à la fois pour la Russie et pour l'Union européenne. « En effet, si les représailles russes ciblaient l'approvisionnement énergétique de l'Union européenne, ceci conduira à une dégradation du budget fédéral russe, qui rappelons le dépend en grande partie (50,2%) des recettes fiscales générées par le secteur de l'énergie. Étant donné la dépendance énergétique européenne à l'égard de la Russie, toute menace sur l'approvisionnement en ressources énergétiques russes et toute hausse des prix de l'énergie impacterait fortement à court et moyen terme la plupart des économies européennes. Certes, la Commission européenne a mis en place une stratégie visant à sécuriser les approvisionnements énergétiques européens, mais ce ne sont que très peu de pays européens qui se sont engagés dans un processus coûteux de diversification des ressources et des sources en énergie60 ».

De plus, le processus de diversification s'annonce plus difficile pour le gaz que pour le pétrole. Même si la Russie est le troisième producteur mondial de pétrole (juste derrière les

60 http://www.bcee-assetmanagement.lu/art.cit

59

Etats-Unis et l'Arabie Saoudite) et représente plus de 20% des importations européennes de pétrole, la profondeur du marché du pétrole et la facilité de transport de cette matière première font qu'il est plus facile de diversifier les fournisseurs de cette ressource.

Pour le gaz, la solution est moins évidente. Une grande partie du gaz importé en Europe provient de gazoducs dont la source est principalement la Russie. Pour rappel, plus de 30% des importations de gaz proviennent de Russie, dont le principal gazoduc traverse l'Ukraine et contribue à hauteur de 50% des importations de gaz russe. Le gaz naturel liquéfié (GNL), notamment en provenance d'Indonésie, du Qatar et d'Algérie pourrait venir concurrencer le gaz russe, mais l'internationalisation de ce marché n'est qu'à ses débuts et le GNL reste encore une alternative trop coûteuse pour les pays européens. Autrement dit, les économies européennes devront par manque d'alternatives subir de plein fouet le choc de prix sur le gaz résultant de l'escalade du conflit.

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