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Description des conséquences des violations de coutumes Luba-Kasai et leurs thérapies.

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par Augustin Mubiayi Mamba
Université de Kinshasa, RD Congo - Diplome d'Etudes Superieures (D.E.S.) en Psychologie  2015
  

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2.3. Les conséquences de violations de coutumes luba

Les violations des coutumes chez les baluba ont des conséquences graves selon le degré de parenté et de l'acte posé. Disons que ces conséquences sont liées soit à la violation directe des normes culturelles ou coutumières, soit à la soustraction ou l'usurpation des celles-ci en brisant l'alliance avec les ancêtres et en se frayant son propre chemin.

Parlant de la transgression des coutumes, Fortunat Mukendi (2003) dit, par exemple, ceci à propos de mariage : «  la transgression portant sur des échanges des tributs en matières de dot ou le non respect de la filière normale dans les offrandes de dot est lourd de conséquences (mukiya) dans toute famille Luba-Kasaï où la ramification est fonction des mariages d'émanation masculine ou patrilinéaire. Dans certains cas, ajoute-t-il, on est arrivé à la stérilité des femmes dont la dot n'a pas suivi le circuit normal. Dans d'autres cas, c'est la mort tout simplement qui emporte le fautif, surtout si sa contravention était perpétrée délibérément par esprit de cupidité. Les autres cas de malheurs tels que les maladies, le chômage ou la faillite chronique des entreprises tirent leur origine, très souvent, de l'indiscipline en matière d'affectation de dot.»

Les conséquences de violations de coutumes chez les baluba sont caractérisées par la sanction sociale appelée Tshibawu. Le tshibawu qui est le prix à payer par le délinquent ou le fautif doit être diagnostiqué afin que l'on pense à la réparation ou à la thérapie appropriée. Signalons que les signes cliniques de ces conséquences sont parfois très difficiles à dénicher et il faut recourir aux personnes ayant un pouvoir spécial pour arriver à découvrir que telle maladie ou telle situation observée est due à un précédent coutumier ou qu'il existe une violation de coutume quelque part.

Les gales sur la peau, la succession de mort dans une famille, la maladie d'origine inconnue sur le plan médical, l'épilepsie, la complication d'un accouchement, l'adversité dans les affaires, l'infécondité, l'impuissance sexuelle, certaines névroses ou psychoses, les malformations congénitales chez les nourrissons, etc., sont autant des pathologies qui peuvent être d'origine coutumière et partant des conséquences de violations de coutumes.

Une même violation de coutumes peut se manifester à travers différentes maladies ou conséquences selon l'équation individuelle de chacun et leur résolution peut aussi être une pratique unique pour différents type de problème.

Dans les milieux traditionnels luba, il y a des personnes initiées pour détecter les pathologies, les événements anormaux et les comportements liés aux violations des coutumes et moeurs. On compte dans cet ordre, les chefs des villages, les devins, les mediums, les guérisseurs traditionnels et les vieux sages. Mais les victimes comme les fautifs peuvent aussi réaliser après avoir rencontré beaucoup de problèmes ou souffrances que quelque chose serait à la base de leurs difficultés. C'est à ce moment là que l'on recourt soit au conseil familial, soit à la consultation des spécialistes ci-haut cités.

Le diagnostic devrait tenir compte de la conception de la santé chez les Baluba. Comme tous les Bantous, les baluba répondent à la définition de la sante comme « l'harmonie entre le bien-être physique, mental, social, familial, moral, religieux et même culturel » (Ondura, 1974).

Le diagnostic chez les baluba vient intervenir, parfois et même dans la plupart des cas quand on déplore déjà les morts. Au lieu de diagnostic, c'est plutôt le dépistage pour retracer l'origine de la catastrophe ou de litiges qui ravagent la famille. Mais l'avantage de ce diagnostic, c'est d'arrêter l'opprobre et protéger la progéniture contre la malédiction.

Les vieux sages, les chamans ou les devins sont rodés dans cette matière et se rabattent toujours sur la sagesse ancestrale qui est coulée sous forme d'anecdotes comme, par exemple : « lueni kalutu lununka kaluyi lulenga » ce qui peut se traduire par « la menthe ne peut sentir si elle n'est pas touché » ou encore « tua nyoko katutu tulua bebe =  l'insulte ...de ta mère ne vient jamais sans raison ». Ces expressions sont l'équivalent de « il n'y a pas de fumée sans feu ». Mais, il y a une autre expression qui lie la cause à effet  « wadia kala wafua kala ou diudiadia tshula kendiudi umena mpusu » qui signifie « tu manges aujourd'hui et tu meurs longtemps plus tard ou ce n'est pas le jour que tu manges le crapaud que tu pousses la galle ».

Fort de cette expérience, les anciens peuvent faire une sorte de psychodynamique pour lier les faits et trouver le noeud du problème afin d'amorcer la thérapie appropriée.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille