IV.3. CARACTERISTIQUES SOCIO - DEMOGRAPHIQUES DES
MAMANS
Dans notre série, la majorité des mères
avaient un âge compris entre 26 et 30 ans dans une proportion de 28,42%
avec une moyenne de 27,0798 ans. Cette observation corrobore celle de MATUMONA
qui a rapporté une moyenne de 28 ans dans son étude
réalisée en 2010 aux CUK (15). Ce constat serait en rapport avec
la population féminine constituée des jeunes mamans dans notre
pays.
Dans notre étude, 46,92% d'infections bactériennes
materno - foetales ont été observées chez les primipares.
Cette donnée corrobore celle observée aux Etats - Unis (5) ;
celle - ci a été notée sans qu'aucune explication
scientifique n'en soit donnée.
IV.4. ANTECEDENTS OBSTETRICAUX
Dans notre étude, la RPM >12 heures, la fièvre
maternelle ont constitué les facteurs de risque d'infection les plus
fréquents ; ils ont été respectivement
observées à 41,44% et 27,39%. En Tunisie (32), Emira Ben H. et al
ont constaté la prépondérance de RPM à 63,2% et la
fièvre maternelle à 57,7%, tandis que Kago et al à l'HCY
(46) et Chomeni (47) à Yaoundé ont respectivement constaté
en 1991 et 2001 la prédominance des leucorrhées fétides et
de la RPM ; alors que dans l'étude réalisée par
Balaka et al à Lomé, l'accouchement à domicile et
l'anomalie du liquide amniotique ont été
prépondérant (48). Dans les pays développé,
notamment en France, les facteurs de risque généralement
retrouvés ont été l'anomalie du LA et la RPM en France. En
effet, selon les données de l'Agence Nationale d'Accréditation et
de la Santé (5), la RPM, la prématurité inexpliquée
< 35SA et la fièvre maternelle > à 38°C avant ou en
début de travail, sont les critères majeurs d'infection
bactérienne materno - foetale qui pourrait expliquer leur
prépondérance dans notre étude.
IV.5. SIGNES CLINIQUES ET BIOLOGIQUES DES NOUVEAU - NES
A L'ADMISSION ET DURANT L'EVOLUTION
La fièvre (46,92%), la détresse respiratoire
(24,31%) et l'ictère (21,58%) ont constitué les motifs de
consultation, de transfert ou d'appel les plus fréquemment
rencontrées dans notre étude.
En 2007, Djoupomb Njanang M. (23) a constaté que la
fièvre (44,95%), les troubles de comportement (32,11%) dont
l'irritabilité et le refus de téter, les troubles respiratoires
(28,90%) dont la détresse respiratoire et la toux ont constitué
les motifs de consultation les plus fréquemment observés à
l'HGOPY. Pierana R. et al ont décrit la fièvre (63,7%), les
troubles digestifs (13,9%) et les troubles respiratoires (13,6%) comme
principales manifestations d'infections materno -foetales ; alors que
Ayivi (Cotonou) (50) et Akaffou (Abidjan) (51) ont décrit des troubles
digestifs suivis des troubles neurologiques. Selon Yao Atteby (44), les
principaux symptômes se sont manifestés par des troubles
neurologiques, des signes cutanés, de la détresse respiratoire et
la fièvre. Les signes cliniques doivent toujours être pris en
compte ; et tout nouveau - né qui présente toute anomalie
clinque, sans raison apparente doit être a priori suspect d'infection
(52).
Lors de l'établissement du diagnostic devant
l'impossibilité de réaliser une hémoculture ou un
prélèvement bactériologique, la CRP, la leucocytose et la
thrombopénie présentant des perturbations ont été
prises en faveur d'une infection bactérienne materno - foetale. Nous
avons constaté dans les anomalies de la NFS, une hyperleucocytose avec
GB > 25000 leucocytes/mm3 à 30,10% (soit 31/103 cas), une
leucopénie avec GB < 5000 leucocytes/mm3 à 18,44%
(soit 19/103 cas) et une thrombopénie avec plaquettes < 150 000
thrombocytes/mm3 à 51,46% (soit 53/103 cas). Aboussad (39) au
Maroc en 1996 avait décrit une thrombopénie dans 6% des cas.
Dans notre étude, nous avons retrouvé une CRP
positive dans 58,02% (soit 47/81 cas). Pierana R. et al (37), Aboussad (39) et
Yao Atteby (44) ont noté CRP positive respectivement à 28,7%,
58,7% et 52%. Ainsi, la CRP est un bon marqueur biologique quoi que tardif de
l'infection materno - foetale avec une spécificité et une
sensibilité respectivement de 78% et 91% (5). Même s'il ne permet
pas de faire une nette différence entre l'infection bactérienne
et virale comme la procalcitonine qui ne s'élève qu'en cas
d'infection bactérienne, elle demeure l'un des meilleurs marqueurs
biologiques de l'infection bactérienne materno - foetale.
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