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Le projet géostratégique des à‰tats-Unis d'Amérique dans le golfe de Guinée. Analyse de l'action américaine au Cameroun entre 1997 et 2013.

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par François Xavier NOAH EDZIMBI
Yaoundé II Soa - Master II en Sciences politiques 2014
  

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BESOINS ENERGETIQUES

89 Achille Mbembe cité par W. Mvomo Ela dans « Le concept de « mise en valeur » dans la politique de développement colonial de la France : cas du Cameroun » cf. Repenser le développement à partir de l'Afrique, sous la direction de Jean-Emmanuel Pondi, Afrédit, Africaine d'Edition, Yaoundé, mai 2011, p.314.

90 Ibid.

91 M. Kounou 2006, « Pétrole et pauvreté au sud du Sahara : analyse des fondements de l'économie politique du pétrole dans le Golfe de Guinée », Yaoundé, éditions Clé, p.15.

92 Péan P., « Carnages: les guerres secrètes des grandes puissances... », p.128.

93 Voir Georges Washington cité par Alain FOGUE TEDOM dans : « Histoire diplomatique, extraversion étatique et conflits politiques en Afrique noire », Thèse de Doctorat, 2002.

Mémoire en Master II Science Politique François Xavier NOAH EDZIMBI, UY II-SOA 36

Le projet géostratégique des États-Unis d'Amérique dans le Golfe de Guinée : analyse de
l'action américaine au Cameroun entre 1997 et 2013

L'intérêt des États-Unis pour le Cameroun part de l'important besoin de ce pays en ressources stratégiques indispensables pour son économie (paragraphe 1), et de leur volonté de réduire leur dépendance vis-à-vis du Moyen-Orient (paragraphe 2).

Paragraphe 1 : l'insuffisance de réserves liée à une exploitation très élevée

Il importe de souligner en premier que le pétrole a été, et demeure, d'une importance capitale et stratégique pour la survie des États-Unis en tant que première puissance économique et militaire. Cette énergie joue un rôle crucial dans la vie des Américains au point où il influence leur politique intérieure et extérieure94. Le développement de l'industrie pétrolière gagne les États-Unis vers 1850 à Titusville en Pennsylvanie. Le 27 août 1859, une compagnie fait jaillir du pétrole à seulement vingt-trois mètres de profondeur : c'est le premier puits pétrolier de l'histoire95 qui va structurer la politique économique et surtout sécuritaire des États-Unis. En effet, en son absence, l'économie des États-Unis s'effondrerait et partant leur sécurité ainsi que leur rang international96.

Il se trouve que les États-Unis ont intensément exploité leurs réserves de pétrole qu'elles sont aujourd'hui menacées d'épuisement97. Les données relatives aux réserves de pétrole des États-Unis ne sont jamais fiables à cause de la réserve dont fait montre les institutions américaines d'informations. La différence que l'on observe dans les chiffres publiés par les rapports internationaux sont illustratifs à cet égard. Il s'agit en réalité des marges relatives ne pouvant influencer fondamentalement les tendances générales.

De ce fait, en prenant compte des chiffres fournis par les experts d'une part, l'OPEP et l'administration en charge de l'information sur les questions énergétiques des États-Unis d'autre part (EIA), il est aisé de se rendre compte que les capacités productrices des États-Unis sont menacées. En effet, selon les estimations de l'OPEP, les États-Unis disposaient en 2002 d'une réserve de 21.891 millions de barils de pétrole contre un total mondial de 1.157.610 million de barils correspondant à une capacité de 1,89% du total.

94 A. NOUSCHI, Pétrole et relations internationales depuis 1945, Paris, Armand Colin, 2003, pp.9-10.

95 Kounou 2006, « Pétrole et pauvreté au sud du Sahara... », p.19.

96 De LESTRANGE, ZELINKO et PAILLARD, Géopolitique du pétrole, un nouveau Marché, de nouveaux risques, de nouveaux Mondes, Paris, Techniq, 2005, p.87.

97 Pierre Noel, « Les États-Unis et le pétrole du Moyen-Orient » in Les Cahiers de l'Orient, août 2005.

Mémoire en Master II Science Politique François Xavier NOAH EDZIMBI, UY II-SOA 37

Le projet géostratégique des États-Unis d'Amérique dans le Golfe de Guinée : analyse de
l'action américaine au Cameroun entre 1997 et 2013

Le rythme d'exploitation du pays a naturellement entrainé la chute de ce volume qui ne s'élevait plus en 2008 qu'à 21.317 million de barils sur 1.295.085 million pour le reste du monde. Ce qui correspondait cette fois à 1,64% du total98. Avec une consommation estimée à 20,7 millions de barils de pétrole par jour en décembre 2007, les États-Unis se situaient-et c'est encore le cas aujourd'hui- en tête des pays consommateurs. Or, lorsqu'on fait le ratio production/consommation, on se rend rapidement compte qu'ils produisent quotidiennement 10% du pétrole mondial et en consomment 24%.

En fait, avec une production nationale de 5,1 millions99 de barils par jour, à laquelle s'ajoutent d'autres liquides de diverses natures, les États-Unis parviennent à couvrir à peine les 42% de leurs besoins journaliers. Ce qui suppose plus concrètement qu'ils ont encore besoin d'environ 13,5 millions de barils de pétrole qu'ils devraient importer tous les jours. Cependant, lorsqu'on soustrait à cela le volume des produits pétroliers exportés chaque jour par les États-Unis (soit 1,4 million de barils par jours), on se rend compte qu'au final, les besoins américains en importations s'élèvent plutôt à 12,0 millions de barils chaque jour. Par conséquent, on estimait à 58% de leurs besoins nationaux, le taux net des importations américaines en 2007100.

A ce rythme, les experts estiment qu'en 2025, les États-Unis importeront 70% de leur pétrole et 23% de leur gaz naturel101. Concrètement, la demande américaine de pétrole devrait passer d'environ 19,7 millions de barils en 2002, à environ 26 millions de barils par jour dans un contexte de stagnation de la production intérieure des États-Unis102. Ce qui ferait alors passer leur dépendance à l'égard de cette matière première stratégique à 66%103. En outre, certains experts estiment que des gisements actuels des États-Unis risquent de s'épuiser vers la période 2015104.

Toutefois, ces chiffres contrastent légèrement avec les prévisions des experts américains. En effet, l'Energy Information Administration (EIA) projette que les importations

98 Nzeugang, « Les États-Unis en Afrique après le 11 septembre 2001... », p 238.

99 Ibid., pp.232-234.

100 Ibid, p.231.

101 G. CARUSO et L. DOMAN, « L'offre mondiale d'énergie et le Marché des Etats-Unis » in Foreign Policy, Vol. 9, no 2, 2004, p.31 ; T. Z. COLLINA, « Oil dependence and U.S. Foreign Policy : real dangers, realistic solutions », Testimony before the Committee on Foreign Relations, Subcommittee on Near Eastern and South Asian Affairs, United States senate executive director, 2005, October 19.

102 T. L. Karl et G. Ian, « Le fond du baril, boom pétrolier et pauvreté en Afrique », publié par Catholic Relief services, juin 2003, p.14. ; D. VOLMAN and M. T. KLARE, « Africa's oil and American national security » in Current History, 2004, p.226.

103 W. Mvomo Ela, « L'Irak : « pas décisif » vers l'empire ? » in Une lecture africaine de la guerre en Irak, sous la direction de Jean-Emmanuel Pondi, Maisonneuve et Larose/ Afredit, Paris, décembre 2003, p.51.

104 De LESTRANGE, ZELINKO et PAILLARD, Géopolitique du pétrole, un nouveau Marché, de nouveaux risques, de nouveaux Mondes, Paris, Techniq, 2005, p.158.

Mémoire en Master II Science Politique François Xavier NOAH EDZIMBI, UY II-SOA 38

Le projet géostratégique des États-Unis d'Amérique dans le Golfe de Guinée : analyse de
l'action américaine au Cameroun entre 1997 et 2013

américaines de pétrole brut devront, au contraire, chuter d'ici 2030 passant ainsi de 12,1 millions de barils par jour à 8,8 millions105. Évaluée en pourcentage, il s'agira de passer d'une dépendance de 58% à 41%. Les États-Unis comptent sur plusieurs sources d'énergies parallèles pour pallier à cette situation. Il s'agit d'augmenter les capacités de production du Golfe du Mexique à laquelle s'ajoutent d'autres sources telles les biocarburants106. L'incapacité des États-Unis de satisfaire leurs besoins les conduit à s'approvisionner au Moyen-Orient.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault