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L'impact des revenus pétroliers sur l'économie d'un pays exportateur. Le cas du Gabon.

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par Sylvain ENGOANG
Université Pierre Mendès France de Grenoble II - Master 2 Finalité Recherche en Economie internationale et stratégies d'acteurs 2006
  

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INTRODUCTION

Alors qu'au début des années 70 les réserves importantes de pétrole dont fut doté le Gabon ont suscité au sein de ses populations l'espoir et le rêve d'un avenir meilleur, l'allure de misère et de pauvreté que présentent à l'heure actuelle les cités gabonaises conduit à s'interroger sur l'impact des revenus pétroliers sur l'économie de ce pays.

En effet, le Gabon a été longtemps considéré comme l'Eldorado d'Afrique Centrale en raison de ses importantes ressources pétrolières. De 1973 à 1977, sa production de pétrole brute a été de 10,4 millions de tonnes en moyenne par an ; après avoir accusé une baisse graduelle qui la fixe à 7,65 millions de tonnes en 1981, la production de pétrole brute du Gabon est remontée à 10,23 millions de tonnes en 1989 et à 15,22 millions de tonnes en 1993 pour culminer à 18,25 millions de tonnes en 1996 ; la longue chute amorcée en 1998 avec 16,85 millions de tonnes a ramené la production de pétrole brute du Gabon à 13,43 millions de tonnes en 20031. Cette production pétrolière génère à l'Etat des recettes importantes qui peuvent être ventilées en trois composantes : la redevance et le partage, qui sont fonction de la production en valeur de l'année courante ; l'impôt sur les sociétés qui frappe les bénéfices de l'année antérieur ; les dividendes pétroliers versés à l'Etat. L'accroissement du prix du baril à la suite du premier choc pétrolier survenu entre octobre 1973 et début 1974 a entraîné une très forte hausse des recettes budgétaires qui sont passées de 35,2 milliards de francs CFA en 1973 à 234,2 milliards de francs CFA en 1977, soit une augmentation de 565,34 %2. De 1981 à 2002, les recettes pétrolières ont constitué en moyenne près de 53,8 % des recettes ordinaires de l'Etat qui sont passées de 408,2 milliards à 1018,2 milliards de francs CFA au cours de cette période, comme l'attestent les chiffres récapitulés en annexe I. Ces revenus importants auraient dû permettre à l'Etat gabonais d'amorcer son développement économique et social mieux que d'autres pays de la sous-région, en raison notamment de la faiblesse de sa population estimée à 1,267 million d'habitants en 20023, la situation économique et sociale du pays se révélera pourtant aussi critique.

1 Banque des Etats de l'Afrique Centrale : « Etudes et statistiques », n°157 de janvier 1989 et n°287 de septembre 2004.

2 Estimations de l'auteur sur la base des données présentées par H.A.B. Chambrier (1990) : L'économie du Gabon. Analyse, politiques d'ajustement et d'adaptation, Economica, p. 116.

3 Direction Générale de la Statistique et des Etudes Economiques : « Données statistiques », http://www.stat-gabon.ga/Donnees/index-data.htm, consulté le 10/07/2006.

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L'Etat gabonais est excessivement endetté ; en 2001, la dette extérieure atteint 2116,8 milliards de francs CFA et la dette intérieure se chiffre à 193,3 milliards de francs CFA1. Le tissu industriel est faiblement diversifié ; d'après l'annexe II, les industries manufacturières et l'énergie n'occupent que 6,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2002, tandis qu'au cours de la même année l'agriculture, l'élevage et la pêche n'y contribuent que pour 4,7 %. Le Gabon ne dispose pas d'un réseau routier fiable, malgré le soutien appuyé de l'Union européenne dans ce domaine. Les hôpitaux manquent cruellement de médicaments, en dépit de l'inauguration en 2004 d'une usine de fabrication de génériques. La pauvreté des zones rurales provoque un exode massif des jeunes vers les villes telles que Libreville, Port-Gentil et Franceville où en 1998 le taux de chômage dépasse les 30 % chez les jeunes de 25 ans et moins2. Sur 177 pays, le Gabon est classé au 123ème rang en 2003 par rapport à l'indicateur de développement humain (IDH)3.

Malgré ce constat somme toute décevant, le Gabon reste néanmoins l'un des rares pays d'Afrique où les salaires sont payés régulièrement tous les mois, les systèmes éducatif et hospitalier ont survécu tant bien que mal, la stabilité politique a mis le pays à l'abri des coups d'Etat, des violences et des soubresauts.

Ainsi, en examinant la situation économique et sociale du Gabon après trente années d'exploitation pétrolière, quel est l'impact des revenus pétroliers sur l'économie de ce pays ?

L'objet de cette étude est de dresser un bilan de l'impact des revenus pétroliers sur l'économie du Gabon en faisant ressortir la manifestation du syndrome hollandais et la transformation de l'économie gabonaise en une économie de redistribution de la rente pétrolière. L'intérêt d'une telle étude est de faire une évaluation de l'ampleur de ce phénomène dans l'économie du Gabon en vue de rechercher les moyens d'y remédier et de trouver le bon dosage des mesures à mettre en place.

1 Direction Générale de la Statistique et des Etudes Economiques : « Données statistiques », http://www.stat-gabon.ga/Donnees/index-data.htm, consulté le 10/07/2006.

2 Gabon Solidarité Internationale : « Le Gabon en statistiques », http://www.gabsoli.org/gabon/gabonbref.html, consulté le 18/01/2006.

3 Human Development Reports (2005) : « Indicateurs du développement humain », http://hdr.undp.org/reports/global/2005/francais/pdf/HDR05_fr_HDI.pdf, consulté le 19/01/2006.

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Pour cela, la présente étude sera articulée autour de deux grandes parties : la première partie sera consacrée à la démonstration de la manifestation du syndrome hollandais dans l'économie gabonaise ; puis, la deuxième partie examinera les comportements rentiers que l'on peut infléchir pour améliorer la contribution du pétrole au développement du Gabon.

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