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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouake.

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par Justin TOVILODE
Université de Parakou - Ingénieur-Agronome 2011
  

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UNIVERSITE DE PARAKOU

*********

FACULTE D'AGRONOMIE

*****************

DEPARTEMENT D'ECONOMIE ET DE SOCIOLOGIE RURALES

**********

5ème Promotion

*******************************

THEME

SITUATIONALIMENTAIRE ET VULNERABILITE DES MENAGES DE LA COMMUNE DE OUAKE

THESE

Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur Agronome

Option : Economie et Sociologie Rurales
Présentée et soutenue par :

Justin Agossou TOVILODE

Le 13avril2011
Sous la supervision :

Dr. Ir. Kassimou ISSAKA

Composition du jury

Président : Prof. Charlemagne IGUE Rapporteur : Dr. Ir. Kassimou ISSAKA

er

1 Examinateur : Dr. Ir. Jacob YABI

ème

2

Examinateur : Dr. Mohamed PARAPE

UNIVERSITY OF PARAKOU

********

FACULTY OF AGRONOMY

**********

DEPARTMENT OF RURAL ECONOMY AND SOCIOLOGY

**************************

Fifth Promotion

*******************************

TOPIC

FOOD SITUATION AND VULNERABILITY OF HOUSEHOLDS IN THE COMMUNE OF OUAKÉ

THESIS

Submitted to obtain the degree of agricultural engineer

Section: Rural Economy and Sociology
Presented and sustained by:

,Justin Agossou TOVILODE

th

The 13

April, 2011

Beneath the supervision of:

Dr. Ir. Kassimou ISSAKA

Composition of the jury:

Chairman: Prof. Charlemagne IGUE Reporter: Dr. Ir. Kassimou ISSAKA 1st Examiner: Dr. Ir. Jacob YABI

2nd Examiner: Dr Mohamed PARAPE

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

CERTIFICATION

Nous certifions que la présente étude a été réalisée par Justin Agossou TOVILODE sous notre supervision à la Faculté d'Agronomie de l'Université de Parakou, Département d'Economie et Sociologie Rurales.

Le Superviseur,

Dr. Ir. Kassimou ISSAKA

Expert Filières Agricoles, Sécurité Alimentaire
et Développement Economique Local

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

DEDICACE

La présente oeuvre est dédiée :

ü A ma chère maman AGOSSO'V Marie pour ta bravoure, ton dévouement, mais surtout l''amour sincère que tu portes pour tes enfants. Que ce travail comble tes attentes et que l''Eternel t'accorde la santé de pouvoir jouir pleinement du fruit de tes efforts.

ü A mon Père TO'ILOIYE Oienvenu, pour ton soutien indéfectible. Que ce travail comble tes attentes et que l''Eternel t'accorde la santé de pouvoir jouir pleinement du fruit de tes efforts.

ü A ma tante ICITIICAVLIV Margueritte pour toutes les peines et souffrances consenties à mes côtés durant toute maformation.

ü A ma soeur jumelle TO'ILOIYE Z. Justine qui a longtemps sous le même toit que moi partagé les souffrances de la vie.

II

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

REMERCIEMENTS

A toi Seigneur tout honneur et toute grâce pour ton intervention dans notre vie. Ce modeste travail, tu l'as voulu et nous l'avons accompli. Que ta volonté soit toujours la nôtre. Toi seul sait combien elles sont nombreuses les personnes qui, tout au long de notre vie, nous ont apportée leur aide. C'est ici le lieu de leur témoigner toute notre reconnaissance et notre profonde gratitude.

Nous voudrions en tout premier lieu de tout coeur remercier notre directeur de recherche, le Docteur Kassimou ISSAKA qui, malgré ses nombreuses occupations, a accepté de nous accompagner et de nous superviser. Ses critiques, ses conseils, ses encouragements, ses orientations et sa très grande disponibilité nous ont été d'une grande utilité. C'est un honneur pour nous d'avoir travaillé avec vous, Docteur !

Nous voudrions aussi bien remercier le ProCGRN (Programme de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles) qui a accompagné financement cette recherche.

Notre profonde gratitude va à l'endroit de tous les enseignants, du primaire à l'Université qui ont contribué à notre formation. Vous avez tous fait de nous, ce que nous sommes à présent ; merci à vous !

Nous voudrions témoigner également toute nos reconnaissances :

- A notre oncle Eugène TOVILODE, pour tout ce que vous avez pu faire à mon égard. Que Dieu vous accorde longue vie.

- A l'Abbé Pascal KITIKANLIN, pour vos conseils, vos prières et vos soutiens matériels. Que le Tout Puissant raffermisse votre foi.

- A Collette KITIKANLIN, pour vos nombreuses souffrances consenties à notre égard. - A madame Julienne NOUETOWA, pour vos conseils et votre attention à notre égard. - A nos cousins et cousines Désiré, Franck, Jocelyne, Félicité, et Brigitte PADONOU,

pour toute l'attention que vous avez eu à notre égard.

- A nos oncles maternels AGOSSOU Alphonse et AGOSSOU Michel pour vos soutiens indéfectibles.

- A tous nos amis d'enfance, du secondaire et du supérieur en particulier, Jean-Patrick AFFOGNON, Hermann ZINSOU , ADJIBADE Jabar-deen, BANKOLE Abdul-Baaki, Djamal PARAÏSO, Taoufic ALASSANE, Frédy Noma, Affissou GANIOU, Alain

III

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

KPADONOU, Tobias ALABI, Modeste GNONLONFOUN, Raïmi NACHIROU, Pierre SOTOESSI, Bénédicte et Damienne METODAKOU, AKADI Bilikissou, DJIVOEDO Maurice, SENOU Loveline, GBAGUIDI Ingrid, et OSSENI Koubourath.

- Nos sincères remerciements vont également à l'endroit de tous ceux qui ont accepté apporter leur touche à ce travail en particulier à Mr Saturnin HOUEHA, à l'Abbé Pascal KITIKANLIN, aux Ingénieurs Agronomes Jérémie DEDJAN et Alain KPADONOU.

- Notre cordiale reconnaissance ne manquera pas au personnel du CeCPA Ouaké en l'occurrence à madame ABATAOU, qui malgré ses nombreuses occupations n'a ménagé aucun effort pour nous accepter et faciliter notre intégration dans le milieu.

- Notre reconnaissance ne fera non plus défaut à tous ceux qui nous ont aidés à collecter les données.

- Enfin, notre gratitude va à l'endroit de tous les camarades de la cinquième promotion en l'occurrence à Patrick AFFOGNON, Hermann ZINSOU et Jabar-deen ADJIBADE, qui pendant les cinq années d'étude, n'ont présenté à notre égard aucune faille de soutien et d'affection. Merci à vous et que cette thèse soit pour nous, le chemin du Bonheur.

iv

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

RESUME

Il existe un consensus au sein de la communauté internationale, depuis la conférence mondiale de l'alimentation convoquée en 1974 par les Nations Unies suite à la crise alimentaire de 1973-1975, sur le droit à l'alimentation pour tout individu. Ce consensus a été réaffirmé en 1996 lors du Sommet Mondial de l'Alimentation (SMA) et en 2000 par la Déclaration du Millénaire pour le Développement. A ces deux dernières occasions, la communauté internationale s'est fixée pour premier objectif de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim d'ici à 2015. En dépit de l'acceptation, de la reconnaissance du droit à se nourrir, de l'engagement pris et la mise en place des projets ou programmes ayant des volets de lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, le nombre de personnes en situation d'insécurité alimentaire, surtout en Afrique subsaharienne ne cesse d'accroître. Le Bénin à l'instar de tous les autres pays de la sous région, est confronté à cette situation de précarité alimentaire surtout dans le monde rural. Dans le but de contribuer au ciblage des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle qui constitue le goulot d'étranglement dans les interventions de la plupart des projets ou programmes, la présente étude s'est proposé d'analyser la situation alimentaire et la vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké. Une commune située dans le département (Donga) qui fait partir des départements révélée par des études comme étant des départements ayant un fort taux de ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire, environ 19% (AGVSAN, 2009).

L'étude a utilisée les données quantitatives et qualitatives collectées auprès de 220 ménages. Ces données sont complétées par les données secondaires issues de diverses sources. L'analyse des données a permis d'appréhender la situation alimentaire des ménages enquêtés, de comprendre la cause de l'incapacité de certaines couches de populations à bien se prendre en charge du point de vue alimentaire. L'estimation des populations vulnérables a été possible grâce à la formule généralisée de l'indice de pauvreté développé par Foster et al. (1984). Cette formule a permis de définir de nouveaux concepts de pauvreté alimentaire. Ainsi, sont déterminés les concepts de pauvreté céréalière autonome, de pauvreté céréalière apparente, de pauvreté céréalière réelle et de pauvreté vivrière.

Selon les résultats de l'étude, 23,16% des ménages étudiés sont pauvres autonomes autrement dit, 23,16% des unités enquêtés n'arrivent pas, sur la base de leur propre production céréalière, à couvrir leur besoin céréalier estimé au Bénin par la FAO à 206 kg de

V

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

céréale par personne/an. Selon le même résultat, 20,95% de la population étudiée sont pauvres céréaliers apparents, en d'autres termes, 20,95% des ménages étudiés ne couvrent pas leur besoin céréalier en dépit de l'utilisation de leur stock et leur participation au marché (flux achat et vente). Enfin, 18,33% de l'échantillon, en dépit de leur propre production domestique, de l'utilisation de leur stock, de leur participation au marché (flux achat et vente) et du mécanisme de solidarité (solde entre don fait et reçu), n'arrivent pas à satisfaire leur besoin céréalier.

L'analyse de la situation vivrière qui intègre en plus des céréales, des tubercules, des racines et des légumineuses a révélé que 15,17% des unités enquêtées ne couvrent pas leur besoin vivrier, donc sont de pauvres vivriers. Le résultat de l'analyse de pauvreté énergétique qui intègre en plus des produits vivriers, des produits et des sous produits animaux (viande, lait, oeuf...) a montré que 14,53% des ménages enquêtés n'arrivent pas à satisfaire leur besoin énergétique, donc sont vulnérables à l'insécurité alimentaire. Suivant la classification de niveau de vulnérabilité définie par le PAM en fonction des seuils de vulnérabilité, l'étude à démontré que 12,3% des 14,53% de ménages vulnérables sont extrêmement vulnérables.

Lorsqu'on s'intéresse aux caractéristiques sociodémographiques et économiques des ménages vulnérables, on remarque qu'ils ont en moyenne une taille relativement plus grande (16 personnes contre 12 pour les non vulnérables). Par ailleurs, ils exploitent de petites superficies (3 ha contre environ 4 ha pour les non vulnérables) et sont en majorité analphabètes. L'étude s'est également intéressée aux déterminants de la capacité de couverture céréalière des ménages et il ressort que les facteurs comme l'effectif du ménage, la superficie allouée à chaque culture céréalière sont les éléments qui impactent la capacité des ménages à couvrir leur besoin céréalier.

Mots clés : pauvres céréaliers autonomes ; pauvres céréaliers apparents ; pauvres céréaliers réels ; pauvres vivriers ; pauvres énergétiques.

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Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

ABSTRACT

There is a consensus within the international community, since the World Food Conference convened in 1974 by the United Nations following the food crisis of 1973-1975, on the right to food for everyone. This consensus reaffirmed at the 1996 World Food Summit (WFS) in 2000 and the Millennium Development Goals. In the last two occasions, the international community has set itself the primary objective of halving the number of people suffering from hunger by 2015. Despite the acceptance, recognition of the right to food, the commitment and the implementation of projects or programs with components of the fight against food insecurity and nutrition, the number of people suffering food insecurity, especially in sub-Saharan Africa continues to increase. Benin, like all other countries of the region faced with this situation of food insecurity, especially in rural areas. In order to contribute to the targeting of vulnerable households to food and nutrition insecurity, which is the bottleneck in the response of most projects or programs, this study, is proposed to analyze the food security situation and vulnerability of households in the commune of Ouaké. A town situated in the department (Donga) from which departments revealed by studies departments as having a high rate of households vulnerable to food insecurity, about 19% (AGVSAN, 2009). The study used quantitative and qualitative data collected from 220 households. These data supplemented by secondary data from various sources. The data analysis has enabled us to grasp the food situation of households surveyed to understand the cause of the inability of certain segments of the population to take well charge of the food point of view. The estimation of vulnerable populations has been possible thanks to the generalized formula of the poverty index developed by Foster et al. (1984). This formula has helped define new concepts of food poverty. Thus, the concepts are determined independent of grain poverty, poverty apparent grain, cereal real poverty and food poverty. According to the results of the study, 23.16% of the surveyed households are poor self ie 23.16% of the units surveyed do not, on the basis of their own grain production, grain need to cover their estimated Benin by FAO to 206 kg of grain per person / year. According to the same result, 20.95% of the study population are poor grain apparent, in other words, 20.95% of the surveyed households do not cover their cereal needs despite the use of their stock and market participation (flux buying and selling). Finally, 18.33% of the sample, in spite of their own domestic production, the use of their stock, their participation in the market (buying and selling flows) and the solidarity mechanism (balance between donation and received ) fail to

VII

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

satisfy their need grain.

The analysis of the food situation, which includes in addition to cereals, tubers, roots and legumes, revealed that 15.17% of units surveyed do not cover their need for food crops, thus are poor food. The result of the analysis that integrates energy poverty in addition to foodstuffs, products and by-products (meat, milk, eggs ...) showed that 14.53% of the surveyed households are unable to meet their energy needs, so they are vulnerable to food insecurity. According to the classification level of vulnerability defined by WFP based on thresholds of vulnerability, the study showed that 12.3% of 14.53% of vulnerable households are extremely vulnerable. When considering the demographic and economic characteristics of vulnerable households, we see that they are on average relatively larger size (16 against 12 persons for non-vulnerable). In addition, they operate a small area (3 ha cons about 4 ha for non-vulnerable) and are mostly illiterate. The study also examined the determinants of the ability to cover household grain and it appears that factors such as the size of the household, the amount allocated to each cereal crop are the elements that affect the ability of households

to cover their need grain.

Keywords: poor grain autonomous, poor grain apparent, real poor grain, poor food, poor energy.

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Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

TABLE DES MATIERES

CERTIFICATION i

DEDICACE ii

REMERCIEMENTS iii

RESUME v

ABSTRACT vii

TABLE DES MATIERES ix

LISTE DES TABLEAUX xii

LISTE DES FIGURES ET DES CARTES xiv

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS xv

PREMIERE PARTIE : INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET HYPOTHESES, REVUE DE LITTERATURE ET METHODOLOGIE DE LA

RECHERCHE 1

CHAPITRE I : INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE OBJECTIFS ET HYPOTHESES ... 2

1. 1.Introduction 2

1. 2.Problématique et justification 3

1. 3.Objectifs de l'étude 5

1.4. Hypothèses 5

CHAPITRE II : CLARIFICATION DES CONCEPTS ET CADRE THEORIQUE 6

2.1. Définition des concepts 6

2.1.1. Ménages/ménages ruraux 6

2.1.2. Vulnérabilité/vulnérabilité à l'insécurité alimentaire 6

2.1.3. Sécurité alimentaire 7

2.1.4. Malnutrition 10

2.1.4.1. Sous-alimentation 10

2.1.5. Pauvreté alimentaire 11

2.2. Cadre théorique 13

2.2.1. Démographie et peuplement 13

ix

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

2.2.2. Des ressources agricoles insuffisantes malgré le progrès technique et la

spécialisation des travailleurs. 14

2.2.3. Un monde fondé sur la liberté de commerce et les inégalités « naturelles » 14

2.2.4. Vaincre des inégalités économiques et sociales par la redistribution 15

2.3. Bilan des travaux antérieurs 16

3.1. Phases de l'étude 19

3.1.1. Phase préparatoire 19

3.1.2. Phase exploratoire 19

3.2. Présentation et choix de la zone d'étude 20

3.2.1. Présentation de la zone d'étude 20

3.2.2. Choix de la zone d'étude 23

3.3. Méthode d'analyse des données 24

3.3.1. Méthode et outil d'analyse des données 24

3.4. Limites de l'étude 32

DEUXIEME PARTIE : RESULTATS E DISCUSSIONS, PUIS CONCLUSIONS ET

RECOMMANDATIONS 34

CHAPITRE IV : DESCRIPTION DES UNITES D'ENQUETES 35

4.1. Caractéristiques sociodémographiques 35

4.1.1. Sexes, âges et ethnie du chef ménage 35

4.1.2. Taille et structure des ménages 35

4.1.3. Niveau d'instruction des chefs des ménages 36

4.2. Caractéristiques économiques 37

4.2.1. Activités des ménages 37

4.2.2. Le crédit agricole et l'appartenance à un groupement 38

4.3. Caractérisation des ménages étudiés suivant les différents types d'appuis de PASA-AD

39

CHAPITRE V : SITUATION ALIMENTAIRE DES MENAGES 41

5.1. Détermination des indicateurs de la pauvreté alimentaire 41

5.1.1. La pauvreté céréalière 41

5.1.1.2. Incidence de la pauvreté céréalière apparente : effet des stocks de l'année passée et

de l'accès au marché 42

5.2. Indicateur de la pauvreté énergétique 43

X

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

5.2.1. Incidence de la pauvreté vivrière 43

CHAPITRE VI : VULNERABILITE DES MENAGES A L'INSECURITE ALIMENTAIRE

ET NUTRITIONNELLE 45

6.1. Population vulnérable à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle 45

6.1.1. Identification des arrondissements vulnérables 46

6.1.2. Estimation des ménages vulnérables par arrondissement 48

6.2. Caractéristiques sociodémographiques et économiques des ménages vulnérables 50

6.2.1. Caractéristiques sociodémographiques 50

6.2.2. Caractéristiques économiques 52

6.2.3. Appuis de PASA-AD pour les ménages vulnérables 55

6.2.4. Classification des ménages vulnérables 56

CHAPITRE VII : DETERMINANTS DE LA CAPACITE DE COUVERTURE

CEREALIERE DES MENAGES 62

7.1. Présentation et analyse des résultats de la régression 62

7.1.1. Qualité, pouvoir de prédiction et variables déterminantes 62

7.1.2 Résultat et analyse des coefficients estimés 63

8. Conclusion et Suggestions 66

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 69

ANNEXE 73

xi

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 3.1: Présentation de l'échantillon d'enquête 23

Tableau 3.2 : Indicateurs d'estimation des populations à risque 28

Tableau 3.3 : Codes, modalités et signes des variables de la régression 31

Tableau 4.1a : Répartition des ménages suivant le sexe, l'ethnie et l'âge 39

Tableau 4.1b : Niveau d'instruction des ménages 36

Tableau 4.2a : Répartition des cultures en fonction de leur superficie 37

Tableau 4.2b : Catégorisation des ménages en fonction des activités secondaires 38

Tableau 4.2c : Caractérisation des ménages suivant l'accès aux crédits et l'appartenance à un

groupement 39

Tableau 4.2.d : Proportion des ménages bénéficiaires des différents appuis 39

Tableau 6.1a : Répartition de la population échantillonnée selon la vulnérabilité 50

Tableau 6.1b : Proportion de villages vulnérables par arrondissement 52

Tableau 6.1c : Proportion des ménages vulnérables par village et par arrondissement 54

Tableau 6.2.1a : Taille et structure des ménages vulnérables 56

Tableau 6.2.1b : Niveau d'instruction des ménages vulnérables 57

Tableau 6.2.1c : Répartition des cultures par superficies 58

Tableau 6.2.1d : Répartition des ménages vulnérables selon les activités secondaires menées

59

Tableau 6.2.1e : Caractérisation des ménages vulnérables suivant l'accès aux crédits et

l'appartenance à un groupement 54

Tableau 6.2.1f : Proportion des ménages vulnérables suivant les types de formations 61

Tableau 6.2.4a : Classification des ménages vulnérables 62

Tableau 6.2.4b : Proportion de villages extrêmement vulnérables par arrondissement 63

Tableau 6.2.4c : Proportion des ménages vulnérables par village et par arrondissement 65

Tableau 6.2.5a : Groupes d'aliments 67

Tableau 6.2.5b : Répartition des populations enquêtées par classes de Scores de

XII

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Consommations Alimentaires (SCA) 68

Tableau 7.1a : Qualité du modèle 62

Tableau 7.1b : Pouvoir de prédiction 62

Tableau 7.1c : Estimation des coefficients 63

XIII

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

LISTE DES FIGURES ET DES CARTES

Figure n° 1 : Carte géographique de Ouaké 22

Figure n° 2 : Répartition des ménages pauvres suivant les différents indices de la pauvreté 44

Figure n° 3 : Répartition des ménages suivant la vulnérabilité 46

Figure n°4 : Proportion des villages vulnérables par arrondissement 47

Figure n°5 : Proportion de ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire par arrondissement 48

Figure n° 6 : Répartition des ménages vulnérables en fonction des activités secondaires 54

xiv

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

LISTES DES SIGLES ET ABREVIATIONS

AGVSAN : Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition

DGPSA : Direction Générale des Prévisions et des Statistiques Agricoles

FA : Faculté Agronomie

FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture

LARES : Laboratoire d'Analyse Régionale et d'Expertise Sociale

MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche

MISD : Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONASA : Office National d'Appui à la Sécurité Alimentaire

OSD : Orientations Stratégiques de Développement

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PNSA : Programme National pour la Sécurité Alimentaire

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement

ProCGRN : Programme de Conservation et de Gestion des Ressources Naturelles

PSRSA : Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole

PUASA : Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire

RGPH : Recensement Général de la population et l'habitat

SCRP : Stratégies de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté

SMA : Sommet Mondial de l'Alimentation

UP : Université de Parakou

xv

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS ET
HYPOTHESES, REVUE DE LITTERATURE ET
METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

PREMIERE PARTIE :

1

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

CHAPITRE I : INTRODUCTION, PROBLEMATIQUE OBJECTIFS ET

HYPOTHESES

1. 1.Introduction

Situé en Afrique de l'Ouest, le Bénin est un pays dont l'économie repose essentiellement sur l'agriculture. Tout en étant le premier réservoir d'emplois avec environ 70% de la population active (PAM, 2008), le secteur agricole constitue la principale source de création des richesses économiques nationales. Il participe à l'économie en fournissant plus de 80% des recettes officielles d'exportation avec une contribution de 32,6% au PIB (MAEP, 2006). Ainsi, les conditions de vie de la majorité de la population et la performance économique du pays restent tributaires du secteur agricole. De plus, la disponibilité et l'accès aux denrées alimentaires dépendent également de ce secteur. Malheureusement, l'agriculture béninoise demeure une agriculture familiale fortement tributaire des aléas climatiques. Ces derniers caractérisés par la rareté, la précocité et les mauvaises répartitions des pluies dans l'espace et dans le temps constituent une contrainte majeure pour le développement du secteur agricole. Par ailleurs, d'énormes pertes dues aux attaques parasitaires et au manque d'infrastructures de gestion post récolte sont enregistrées, affectant ainsi les rendements, les revenus agricoles puis rendant difficile la situation alimentaire du monde rural. Les taux de sous-alimentation les plus élevés s'enregistrent dans ce monde, le monde où la population vit surtout de l'agriculture, c'est-à-dire le milieu où vivent les premiers acteurs de la chaine de production agricole. En effet, environ 710. 000 personnes au Bénin sont estimées en insécurité alimentaire en milieu rural contre 262.000 personnes en milieu urbain (AGVSAN, 2009). Cette situation alimentaire est non seulement due aux contraintes liées à l'agriculture béninoise mais aussi à la politique agricole adoptée. Une politique agricole qui a pendant longtemps privilégié les monocultures exportatrices, en réduisant l'agriculture destinée à l'alimentation locale avec l'impact consécutif sur la sécurité alimentaire et la dépendance envers les marchés internationaux. Les maigres mesures accordées (crédits, fonds pour la recherche, subventions, etc.) ont été adressées presque exclusivement aux cultures de rente. Tout cela se traduit par une perte d'intérêt pour les produits vivriers, gage de la sécurité alimentaire.

2

Si la lutte contre la pauvreté et l`insécurité alimentaire et nutritionnelle sont des thèmes de plus en plus présents dans les plans ou programmes d'actions, la situation, surtout en milieu rural, reste toujours préoccupante. Dans ce contexte, une étude de la situation alimentaire des zones rurales à l'échelle villageoise, d'arrondissement ou communale, aujourd'hui rare, sera nécessaire dans la lutte contre la pauvreté et la faim. Elle permettra non seulement d'identifier les ménages, les villages, les arrondissements ou les communes vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle mais aussi de caractériser ces ménages et leur milieu.

3

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

La présente étude s'articule autour de huit (08) chapitres divisés en deux (02) parties. La première comporte le chapitre 1 dans lequel sont développées l'introduction générale, la problématique, les objectifs et les hypothèses ; le chapitre 2 aborde la revue théorique et conceptuelle de l'étude, et le chapitre 3 qui présente le cadre méthodologique. La deuxième partie est constituée des chapitres 4 jusqu'à 7. Les chapitres 4 à 7, présentent les résultats et discussions de la recherche, puis la conclusion et les suggestions quelques recommandations pouvant servir à l'amélioration de la situation alimentaire des ménages de la commune de Ouaké.

1. 2.Problématique et justification

La question alimentaire a été depuis les années 60 et continue d'être un révélateur privilégié, particulièrement sensible, des enjeux politiques, économiques et sociétaux pour les pays en voie de développement, en particulier ceux de l'Afrique subsaharienne. En effet, pendant les premières années qui ont suivi leur accession à l'indépendance politique, la plupart de ces pays avaient axé leur politique sur la production agricole. Ils avaient presque atteint l'autosuffisance et même exportaient à l'équivalence de 1,3 milliard de dollars de produits vivriers (Holt-Giménez, 2008). Mais depuis les années 80, cette situation a changé malgré le rôle important que l'agriculture continue de jouer dans la vie économique et sociale de la plupart de ces pays en occupant environ 60% de la population active (Guèye, 2006 cité par Midingoyi, 2008). L'aide alimentaire et l'importation des produits vivriers sont devenus des stratégies pour combler le déficit alimentaire. Les pays africains au sud du Sahara sont pour la plupart en situation d'insécurité alimentaire et nutritionnelle. En effet, selon la FAO en 2004, le nombre de personnes sous-alimentées en Afrique subsaharienne a augmenté de 169 millions sur la période de 1990 à 1992 à 206 millions sur la période de 2001 à 2003. Sur les 35 pays du monde confrontés à une crise alimentaire grave ayant nécessité une assistance internationale pendant les années 2003-2004, 24 se trouvaient en Afrique subsaharienne (FAO, 2004). De plus, la récente crise alimentaire de 2007 engendrée par l'inondation et la hausse généralisée des prix des produits de première nécessité a accru le nombre de personnes victimes de faim en le portant en Afrique subsaharienne, de 212 millions en 2005 à 265 millions en 2009 (FAO, 2009).

Au Bénin, 972.000 personnes sont en situation d'insécurité alimentaire, soit 12% environ de la population béninoise et 1.048.000 personnes sont à risque d'insécurité alimentaire, soit environ 13,2% de la population nationale. Par ailleurs, plus d'un tiers des enfants béninois de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition chronique (AGVSAN, 2009).

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Au vu de ces réalités, le premier objectif du Sommet Mondial de l'Alimentation (SMA) et celui de la Déclaration du Millénaire qui est de réduire de moitié la proportion des personnes souffrant de la faim et vivant dans l'extrême pauvreté d'ici 2015 semble être irréalisable dans la majorité des pays africains. Pourtant, pour réponde à cet objectif, la plupart de ces pays avaient élaboré et commencé par mettre en oeuvre différentes stratégies au nombre desquelles des projets ou des programmes de développement ayant un volet sécurité alimentaire. Parmi les stratégies élaborées au Bénin, nous pouvons citer, entres autres, les Orientations Stratégiques de Développement (OSD, 2006-2011), les Stratégies de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP, 2007-2009), l'adoption des OMD, le Plan Stratégique de la Relance du Secteur Agricole (PSRSA, 2008), le Programme National pour la Sécurité Alimentaire (PNSA), le Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA), le Programme Spécial pour la Sécurité Alimentaire (PSSA), le Programme d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PASA), etc. Cependant, la situation alimentaire n'a pas changé de manière significative lorsqu'on se réfère aux constats faits par les différentes évaluations (évaluation du DSRP, 2003-2005 ; évaluation à mi-parcours du SCRP, 2007-2009, etc.) et à l'étude de l'Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN, 2009).

La plus grande difficulté à laquelle font face ces programmes d'appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ou ceux ayant un volet sécurité alimentaire est le ciblage des personnes ou catégories de personnes en situation d'insécurité alimentaire ou celles qui sont vulnérables à ce fléau. Les différentes études effectuées au Bénin dans le domaine de l'analyse de la situation alimentaire des ménages sont restées au niveau macro. Les données disponibles pour l'étude de la situation alimentaire et de la vulnérabilité des ménages à l'échelle micro, restent encore rares, tout particulièrement en milieu rural.

Cependant, pour lutter efficacement contre la faim, il faut savoir non seulement combien de personnes en souffrent dans les villages, les arrondissements ou les communes, mais aussi leurs besoins et leurs localisations.

Qui sont ces personnes ou catégories de personnes en situation d'insécurité alimentaire ou qui sont celles qui sont vulnérables ? Où vivent-elles ? Combien sont-elles ?

Une étude de l'analyse de la situation alimentaire des ménages au niveau micro (village /ménage) contribuera au ciblage de ces personnes ou groupes de personnes afin de mieux cibler les interventions du gouvernement, des partenaires techniques et financiers, en l'occurrence le ProCGN dans les départements de l'Atacora et de la Donga.

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La présente étude intitulée « situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké » sera donc une contribution pour une meilleure connaissance de la situation alimentaire des ménages de la commune de Ouaké qui est une zone d'intervention du ProCGRN et est située dans la

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zone révélée par les études (AGVSAN, 2009, etc.) comme l'une des plus vulnérables à l'insécurité alimentaire.

1. 3.Objectifs de l'étude

L'objectif global de l'étude est d'analyser la situation alimentaire et la vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké à l'insécurité alimentaire.

De façon spécifique, il s'est agit de :

O1 : Analyser la capacité des ménages à couvrir leurs besoins alimentaires.

O2 : Déterminer la proportion des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire.

O3 : Analyser les caractéristiques socioéconomiques des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire.

1.4. Hypothèses

H1 : La proportion des ménages qui n'arrivent pas à couvrir leurs besoins vivriers sur la base de la production vivrière domestique est élevée (plus de 25% des ménages de la commune) ;

H2 : la plupart des ménages enquêtés sont vulnérables à l'insécurité alimentaire. Leur nombre est largement supérieur au 19%, taux des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire dans la Donga (AGVSAN, 2009) ;

H3 : L'ethnie, la taille du ménage, la superficie exploitée pour chaque catégorie de céréales, l'accès au crédit, l'appartenance à un groupe organisé bénéficiant d'un encadrement, l'âge du chef de ménage,... sont des facteurs qui affectent la capacité des ménages à couvrir leurs besoins céréaliers.

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CHAPITRE II : CLARIFICATION DES CONCEPTS ET CADRE THEORIQUE

2.1. Définition des concepts

2.1.1. Ménages/ménages ruraux

Un ménage est un ensemble de personnes apparentées ou non, dont les ressources et les dépenses sont communes et reconnaissant l'autorité d'un individu appelé «chef de ménage». Ces personnes partagent un logement ou un ensemble de logements et organisent leur vie ensemble au travers de leurs activités quotidiennes. Le ménage rural est un agent économique dont les activités de production et de consommation sont indissociables, il est à la fois producteur et consommateur. Il emploie essentiellement la main d'oeuvre familiale. Son objectif principal est d'obtenir une production qui couvre ses besoins essentiels. Dans les régions comme celles de l'Afrique subsaharienne, les ménages ruraux assurent plusieurs fonctions essentielles. Ils sont en même temps l'unité de base pour la production et pour la consommation et sont même engagés dans les circuits marchands.

2.1.2. Vulnérabilité/vulnérabilité à l'insécurité alimentaire

La vulnérabilité est une situation d'exposition à des facteurs de risque mais aussi la difficulté de faire face à une situation, l'incapacité de se défendre. Un groupe est dit vulnérable s'il n'est pas capable de mobiliser des ressources (économiques, capital humain ou social) pour faire face à des événements externes défavorables. La vulnérabilité traduit également le caractère fragilisé d'une personne ou d'un groupe social du fait d'une atteinte physique, sociale ou morale et se trouvant dans une insécurité permanente du fait de cette situation et nécessitant de ce fait une action spécifique de protection. La vulnérabilité à l'insécurité alimentaire est la combinaison entre l'exposition aux risques et chocs (vulnérabilité externe) et la capacité des ménages à minimiser les effets de ces chocs sur leurs systèmes de vie c'est à dire leurs moyens de subsistance (vulnérabilité interne).

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Selon Jenny et Egal (2002), la vulnérabilité à l'insécurité alimentaire est la présence de facteurs qui exposent les personnes à celle-ci. Elle comprend donc plusieurs aspects. Il peut s'agir de l'incapacité des ménages à satisfaire leurs besoins énergétiques. On parle alors de la pauvreté énergétique qui permet d'expliquer la notion de zones à risque. Les populations

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vulnérables sont celles qui sont les plus exposées aux risques de crises alimentaires. Leur vulnérabilité peut être légère lorsqu'elles sont affectées mais arrivent à maintenir leurs stratégies préférées de production. Elle peut être aussi extrême lorsqu'elles sont amenées à vendre leurs moyens de production, ou obligées de quitter leur zone d'habitation pour survivre. La vulnérabilité peut être également transitoire ou structurelle.

2.1.3. Sécurité alimentaire

Le concept de sécurité alimentaire est apparu vers le milieu des années 70 et a eu une avancée théorique et empirique significative par rapport au concept répandu à l'époque d'autosuffisance alimentaire (Reutlinger, 1977, Couty et Franqueville, 1986, Sarris, 1992). L'autosuffisance se définit habituellement comme la capacité d'un pays ou d'une région à satisfaire ses besoins alimentaires à partir de sa propre production, alors que la sécurité alimentaire a été définie par Valdés et Siamwalla (1981) comme «la capacité des pays déficitaires au niveau national, ou de régions dans ces pays, à satisfaire des niveaux de consommation-cible année après année».

De ces définitions, il ressort que le concept de sécurité alimentaire est plus large que celui d'autosuffisance alimentaire puisque les besoins alimentaires peuvent être satisfaits à partir de différentes combinaisons de production nationale et d'importations. La sécurité alimentaire reconnaît ainsi le rôle que peut jouer le commerce comme mécanisme compensateur des variations dans la production nationale au sein de l'approvisionnement alimentaire. Elle permet aussi de considérer les avantages comparés dans les arbitrages entre production nationale ou commerce, dans le sens où elle privilégie la satisfaction des besoins alimentaires des consommateurs à moindre coût. Enfin, elle permet de dépasser l'opposition simpliste entre cultures de rente et cultures vivrières dans la mesure où les deux types de cultures peuvent contribuer à la sécurité alimentaire (Raymond, 1989, Raymond et Fok, 1995).

Cependant, la préférence pour le concept de sécurité alimentaire ne signifie pas que la notion d'autosuffisance alimentaire soit à écarter totalement. Au niveau national, la sécurité alimentaire suppose en général un taux élevé d'autosuffisance alimentaire global. Au niveau des ménages ruraux, qui représentent encore une part importante de la population dans de nombreux pays en développement, la plupart sont à la fois producteurs et consommateurs, et leur sécurité alimentaire passe par une augmentation de leur production, soit pour leur autoconsommation, soit pour la vente sur le marché.

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La sécurité alimentaire introduit explicitement la dimension temporelle dans le choix d'une stratégie alimentaire. Un pays peut faire face à une insécurité alimentaire transitoire, problème de court terme, comme par exemple pendant la période de soudure ou encore suite à une récolte particulièrement mauvaise. Il peut aussi faire face à une insécurité alimentaire chronique, problème de long terme, tel qu'une situation de sécheresse récurrente ou encore lorsqu'une grande partie de la population est pauvre. De plus, la notion de sécurité alimentaire peut différer d'une région à l'autre. Dans les pays en développement, elle est synonyme de la recherche de la couverture quantitative et qualitative des besoins en aliments et en eau. En revanche, dans les pays développés qui sont pour la plupart à l'abri de la pénurie et de la malnutrition, la notion de sécurité alimentaire désigne aussi la sécurité sanitaire des produits destinés à l'alimentation humaine. Par ailleurs, diverses définitions sont utilisées pour le concept de la sécurité alimentaire mais reposant sur quatre dimensions (disponibilité, l'accessibilité, la stabilité et la qualité des approvisionnements). Ainsi, selon la FAO, on parle de sécurité alimentaire « quand, tous les êtres humains, à tout moment, bénéficient d'un accès physique, social et économique à la nourriture en quantité suffisante, de façon à satisfaire leurs besoins diététiques ainsi que leurs préférences culturelles et qui leur permet de mener une vie active et saine ». Ce qui suppose que pour qu'il y ait sécurité alimentaire, les quatre dimensions (disponibilité, l'accessibilité, la stabilité et la qualité des approvisionnements) doivent être présentes.

+ Disponibilités des approvisionnements.

Les travaux de Sen (1981) ont permis d'établir une distinction fondamentale, aujourd'hui largement reconnue, entre disponibilité de la nourriture et accès à la nourriture. Sen a montré que les droits des individus à l'alimentation proviennent de leur patrimoine, de leurs stocks, réseaux et compétences, de leur propre production, de la vente de leurs produits et de leur travail ainsi que de fonds transférés par les travailleurs émigrés.

Selon la FAO, les disponibilités alimentaires désignent l'ensemble des quantités domestiques de denrées alimentaires produites au cours de la période de référence, plus le volume des stocks en début de cette période et les quantités de denrées alimentaires qui peuvent être acquises par les importations ou avec les revenus disponibles.

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+ Accessibilité

Les ménages se procurent les aliments dont ils ont besoin à travers plusieurs voies : en produisant eux-mêmes les vivres consommés, en les achetant sur le marché, en les collectant dans la nature ou en les recevant en aides ou dons. L'accès à la nourriture pour un ménage se mesure par ses capacités en termes de production, d'échanges et de transferts. On distingue ainsi :

· L'accès économique aux denrées disponibles

L'accès économique des ménages à la nourriture signifie que les individus ou les familles disposent de revenus suffisants et d'autres moyens pour s'assurer une alimentation adéquate. L'incidence de la pauvreté, le PIB ou les dépenses privées par habitant, la distribution des revenus et l'emploi rural sont quelques-uns des indicateurs utilisés comme informations indirectes pour l'évaluation de l'accès économique au niveau des ménages. Il est déficient pour les ménages pauvres qui manquent d'excédents agricoles à vendre ou qui ont des revenus globaux faibles issus de l'activité agricole comme non agricoles.

· L'accès physique aux denrées disponibles

Au niveau des ménages, l'accès physique signifie que des individus disposant d'un pouvoir d'achat suffisant peuvent avoir facilement et physiquement accès en temps voulu, à une nourriture adéquate à un endroit relativement proche. A ce niveau, l'accès physique est déterminé par des facteurs tels que les infrastructures commerciales locales, l'état des routes, les installations de manutention et de stockage et les coûts du transport local. Il est important que les individus puissent se rendre facilement et sans perte de temps, à moindre coût sur les marchés pour vendre et acheter les denrées disponibles. Il ne suffit donc pas qu'une économie nationale dispose de quantités suffisantes de denrées alimentaires pour que la sécurité alimentaire soit atteinte. Il faut aussi que les individus puissent en disposer à profusion. A ce propos, Sen affirmait que «même avec des greniers pleins, il peut y avoir famine dans un pays » Selon lui, le vrai problème n'est pas la disponibilité totale de nourriture mais, il faut que les individus aient accès en temps et en lieu voulus.

+ Stabilité des approvisionnements

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Elle implique la régularité spatio-temporelle de la disponibilité alimentaire. C'est-à-dire que dans un pays, même si, la disponibilité ou l'accessibilité venait à être rompue pour quelque raison que ce soit, il doit exister un mécanisme automatique d'ajustement pour assurer

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l'approvisionnement des individus en aliments. La stabilité des approvisionnements dépend d'un certain nombre de facteurs endogènes et exogènes. Ce sont par exemple, l'instabilité de la production domestique, la déficience des infrastructures de stockage et des systèmes domestiques et internationaux de commercialisation, la fluctuation inter annuelle et interrégionale des prix, la fluctuation cyclique de l'offre et de la demande sur les marchés internationaux et la faiblesse des canaux de solidarité.

+ Qualités des approvisionnements

L'aspect nutritif des aliments est important dans le concept de sécurité alimentaire. En effet, la demande des produits alimentaires dépend en partie de ce que le consommateur perçoit comme élément nutritif en ce produit pour lui permettre de mener une vie saine et active. La disponibilité et l'accessibilité des aliments même stables, ne suffisent pas à elles seules pour assurer la sécurité alimentaire, mais il faut prendre en compte des éléments comme la préférence des individus pour ces aliments et leur valeur nutritionnelle. Les besoins nutritionnels désignent la quantité d'énergie et de nutriments (protéines, glucides, lipides, vitamines, minéraux, oligo-éléments et eau) exprimée sur une base journalière, nécessaire à une catégorie d'individus donnée pour permettre à ces individus en bonne santé de se développer et de mener une vie normale. La demande des produits alimentaires dépend de ce que le consommateur perçoit comme élément nutritif en ce produit pour lui permettre de mener une vie saine et active.

2.1.4. Malnutrition

La malnutrition est un mauvais état physiologique, qui résulte soit d'une alimentation inadéquate, soit de mauvaises conditions de santé ou d'hygiène. On distingue plusieurs formes de malnutrition : la sous-nutrition, qui résulte d'une sous-alimentation prolongée ou d'une insuffisante assimilation de la nourriture ingérée pour cause de maladie ou de manque d'hygiène ou de carences en certains micronutriments (vitamines et minéraux en particulier) et la surnutrition, qui résulte d'une suralimentation pouvant être liée à une maladie.

2.1.4.1. Sous-alimentation

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La sous-alimentation est une situation dans laquelle la ration alimentaire, mesurée en kilocalorie (kcal), ne suffit pas, de manière continue, pour couvrir les besoins énergétiques alimentaires minimaux (BEAM). Dès lors, elle ne suffit pas, en général, pour couvrir les besoins protéiques. Les BEAM correspondent à la quantité d'énergie nécessaire à la pratique

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d'une activité légère et au poids minimum acceptable pour une taille donnée. Ils diffèrent selon les pays et varient tous les ans en fonction du sexe et de la pyramide des âges.

2.1.5. Pauvreté alimentaire

La pauvreté est l'état d'une personne qui manque d'argent ou de moyens matériels ou l'état d'une personne qui a une insuffisance de ressources. Lorsque ce manque de ressources ne permet pas à l'individu de se procurer ou de produire de la nourriture pour manger à sa faim, il est un pauvre alimentaire (Mikodé, 2010).

Selon cet auteur, il existe différents types de pauvreté alimentaire : > Pauvreté alimentaire par manque de nourriture

C'est la forme de pauvreté alimentaire la plus directe. Elle est la plus préoccupante, et est due à l'incapacité partielle ou totale de produire sa nourriture, ou d'avoir des moyens matériels pour se la procurer. Elle conduit à un déficit de nutriments ou d'éléments nutritifs indispensables pour assurer l'énergie et les substances nécessaires pour la vie et pour le travail d'un individu.

> Pauvreté alimentaire par sous-information

Elle est due à un manque d'information sur le rôle et les valeurs nutritives des aliments.

> Pauvreté alimentaire par tabous et interdits

L'appartenance à un clan ou religion donnée, à une famille donnée la justifie. Toutefois, il faut distinguer ces interdits et tabous de l'allergie alimentaire, basée sur le même principe que l'allergie médicamenteuse. Dans ce cas, on ne peut que se retenir de consommer l'aliment allergène en cause.

> Pauvreté alimentaire par snobisme

Le snobisme alimentaire est l'admiration et l'imitation sans discernement, des modes alimentaires des gens socialement plus élevés que soi, bien que les aliments concernés soient moins nutritifs que ceux qui sont à sa portée. C'est ainsi qu'il n'est pas rare d'observer que des plats de pâte, de sorgho ou de maïs, des plats de couscous traditionnel de mil, ou d'huile de palme brute, sont détestés au profit des plats de macaroni ou de nouilles, de couscous de blé, de riz, d'huile rouge transformée. Ces derniers sont pourtant moins nutritifs que les premiers.

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2.1.5.1. Pauvreté céréalière

Un ménage est dit pauvre céréalier, lorsque ce dernier n'arrive pas à couvrir les besoins céréaliers de ses membres, estimés au Bénin à 206 Kg/personne/an (estimé par la FAO et utilisé par Issaka, 2010). Plusieurs indicateurs sont distingués à ce niveau :

+ Pauvreté céréalière autonome

On parle de pauvreté céréalière autonome pour caractériser les ménages qui à base de leur propre production céréalière n'arrive pas à couvrir les besoins céréaliers (206 Kg/personne/an par la FAO pour le Bénin) des membres de son unité de consommation (Issaka, 2010, Kaboré et al., 2005).

+ Pauvreté céréalière apparente

Les ménages qui n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins céréaliers à partir de leur production céréalière de la campagne, de leurs stocks céréaliers de la campagne précédente et par leur participation au marché sont victimes de pauvreté céréalière apparente. Cette situation peut résulter de deux faits. Un ménage peut être pauvre apparent du fait de la faiblesse de son pouvoir d'achat. La mauvaise gestion de ses disponibles (vente excessive de céréales) peut également conduire un ménage dans la pauvreté céréalière apparente (Issaka, 2010, Kaboré et al., 2005).

+ Pauvreté céréalière réelle

On parle de pauvreté céréalière réelle pour caractériser les ménages qui en plus de leur production de la campagne, du stock céréalier de la campagne précédente, de leur participation au marché (achat et vente) et des mécanismes de solidarité entre les ménages (dons,...) n'arrivent pas à couvrir les besoins céréaliers de leurs membres (Issaka, 2010, Kaboré et al., 2005).

2.1.5.2. Pauvreté vivrière

Elle désigne les ménages qui à partir de leur production vivrière (céréales, tubercules, légumineuses), des stocks, des réseaux de solidarité et de leur capacité d'achat n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins énergétiques minimums (Issaka, 2010, Kaboré et al., 2005).

2.1.5.3. Pauvreté énergétique

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Sont appelés pauvres énergétiques, les ménages qui à partir des produits vivriers plus l'autoconsommation ou la consommation d'autres produits (viandes, poissons, lait, oeufs, thé,

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sucre, huile...) n'arrivent pas à couvrir leurs besoins énergétiques. Ce besoin défini par la FAO varie d'un continent à l'autre et d'un pays à un autre. Au Bénin il est estimé à 839500 kcal /pers/an (utilisé par Issaka, 2010).

2.2. Cadre théorique

De l'Antiquité à nos jours, avec l'explosion démographique, les dirigeants politiques dans leur majorité, qu'ils soient empereurs, rois ou présidents ont senti la priorité à accorder à une alimentation correcte de leur peuple et ont tous été confrontés au problème de l'insécurité alimentaire. Devant le constat d'un déséquilibre alimentaire, plusieurs interprétations et solutions ont été avancées, fondées sur :

- la démographie et le peuplement,

- la sous-production et le rôle du progrès technique, - le libre commerce et les inégalités « incitatives », - les inégalités et la justice redistributive.

2.2.1. Démographie et peuplement

En attendant le retournement démographique, l'écart entre population et ressources alimentaires a inspiré, dès l'antiquité, des doctrines tendant à limiter la croissance démographique. La forme la plus aboutie de ces théories a été élaborée à la fin du XVIIIème siècle par Thomas Malthus [économiste (1766-1834)].

Malthus présente le danger de l'augmentation de la population pour la subsistance du monde. Il prétend que la misère n'est pas le produit de la société mais celui de la nature et que l'inégalité sociale est non seulement inévitable, mais encore nécessaire. Fasciné par le pouvoir multiplicateur de la reproduction humaine et de la tendance au doublement de la population en vingt-cinq ans, alors que la terre ne peut se multiplier aussi aisément, il recommande la restriction volontaire des naissances par l'abstinence où des pratiques sexuelles sont frappées d'anathèmes à son époque.

Un autre mouvement de pensée contemporain, le Néo-malthusianisme contemporain (19751982) analyse les limites des capacités de charge de la planète en humains et en terres compte tenu du mode de vie et de production de type occidental. Pour eux ce mode constitue une menace pour l'environnement et obère l'avenir des populations. Le déséquilibre alimentaire est issu de contraintes au niveau de la production, confronté à une population trop importante.

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Aussi réclament-ils le planning familial, la conservation des ressources, la réduction de la consommation des pays industrialisés pour aider les pauvres.

2.2.2. Des ressources agricoles insuffisantes malgré le progrès technique et la spécialisation des travailleurs.

L'inquiétude soulevée par une insuffisance des ressources issues de la terre pour nourrir le monde est très ancienne. Cette préoccupation a tout naturellement engendré des propositions techniques sur la meilleure manière de produire des aliments. Déjà Columelle [agronome (1er siècle)] et Lucrèce [poète (98-53 av JC)] constataient que l'intensification épuisait les ressources naturelles de la terre. Pour Columelle, l'insuffisance de la production vient notamment de la séparation entre l'agriculture et l'élevage mais aussi d'une mauvaise gestion de la force de travail : on doit augmenter la productivité du travail des esclaves par une spécialisation.

Aujourd'hui, Lester Brown [économiste contemporain] écrie : « Nous nous alimentons aux dépens de nos enfants ». Pour lui, la tendance actuelle des modes de production est en train de nous mener vers un déclin brusque et incontrôlable de la production. La baisse des rendements agricoles serait le résultat d'un gaspillage des terres, de l'eau, une altération des climats et un réchauffement de la planète. Il pense que "nous serons en pénurie alimentaire en 2010". Pour lui les projections de la FAO et de la Banque mondiale sont "complètement irréalistes". Les 90 millions d'hommes que la terre compte en plus chaque année ne peuvent être nourris qu'en diminuant la ration calorique des autres. Les progrès techniques ne pourront pas, selon lui, inverser la tendance actuelle de la production (Brown, 2005).

2.2.3. Un monde fondé sur la liberté de commerce et les inégalités « naturelles »

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Avec la révolution industrielle, apparaît un concept héritier des recommandations sur la spécialisation agricole, celui de « la division du travail », qui se fonde sur la suprématie du marché comme forme d'organisation des échanges économiques. Ce courant a son théoricien fondateur, l'économiste Adam Smith (1723-1790), qui insiste sur l'intérêt de la concurrence et donc du marché pour stimuler l'économie. Il s'oppose en ce sens aux mercantilistes du XVIème siècle qui ne voyaient dans le commerce international qu'un « jeu à somme nulle » (nul ne gagne ce qu'un autre ne perd) et préconisaient une protection aux frontières. David Ricardo (1772-1823) a perfectionné la théorie d'Adam Smith sur les échanges en démontrant l'intérêt de la spécialisation des pays et donc de la division internationale du travail par les

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écarts de productivité existant entre les secteurs économiques au sein d'un pays (concept d'avantage comparatif).

À la suite d'Adam Smith et de D. Ricardo, les économistes orthodoxes, au XXème siècle estiment que la faim est un problème d'ajustement pouvant être résolu par le marché libre et par les systèmes de prix. Les ressources sont suffisantes et les techniques capables d'assurer les ressources alimentaires (Lance Taylor, Colin Clark, Alan Berg). La solution résiderait dans la croissance de la production agricole qui procurerait des revenus et fournirait des suppléments de nourriture négociables sur le marché. Ils pensent qu'à terme, la croissance économique éliminera la pauvreté ; cependant une certaine inégalité serait stimulante et susceptible de maintenir un niveau de demande nécessaire à l'expansion des marchés.

2.2.4. Vaincre des inégalités économiques et sociales par la redistribution

Karl Marx [philosophe économiste (1818-1883)] a eu une forte influence au XXème siècle jusqu'à la chute du mur de Berlin (1989) qui marque l'effondrement de l'empire soviétique. Selon lui la quantité d'aliments produits dans le monde est suffisante et il n'y a pas surpopulation. Le problème est le capitalisme avec ses conséquences : pauvreté, sous-emploi, inégalités. La science et la technologie sont susceptibles de résoudre les problèmes d'environnement et garantissent une reproduction matérielle illimitée. La solution se trouve dans la croissance économique, accompagnée d'une redistribution des richesses, ce qui est incompatible avec le capitalisme qui favorise les sociétés de classes. Cette économie sociale a inspiré une école de pensée moderne dénommée « La justice distributive (1980-2000) » dont un des chefs de file n'est autre qu'Amartya Sen, Prix Nobel 1998 d'économie, pour « avoir placé la pauvreté et le développement au coeur de la théorie économique, rapprochant ainsi les dimensions sociale et économique du développement humain ». Selon lui, la libération de la faim et de la malnutrition est un droit inaliénable. La nourriture est produite en quantités suffisantes pour tous, le problème réside dans la répartition. La faim ne résulte pas de la croissance de la population mais de la pauvreté et des inégalités, du manque d'éducation, d'emplois, de services de santé. Il faut donc vaincre avant tout la pauvreté. Pour cela, il faut prendre le contre-pied de la théorie libérale. En effet Kenneth Arrow, économiste contemporain (Prix Nobel 1972) a énoncé le « théorème de l'impossibilité » qui dit qu'on ne peut définir l'intérêt général à partir des intérêts particuliers.

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En conséquence, le bien-être social doit être évalué seulement par référence à la situation de l'individu le plus désavantagé (Rawls, 2001). Le développement économique dépend de la capacité qu'ont les individus de convertir leurs ressources en liberté réelle de choix (capabilities). Ceci implique un Etat de droit et une Justice. Sen (1981) a démontré, en étudiant le Bangladesh, que des famines peuvent avoir lieu alors que les greniers sont pleins faute de capabilities et d'institutions.

2.3. Bilan des travaux antérieurs

Des études ont été effectuées sur la situation alimentaire des pays de l'Afrique subsaharienne. Ainsi, Shapouri et Rosen (1999) dans une étude intitulée "Evaluation de la Sécurité Alimentaire : Pourquoi les Pays sont-ils Vulnérables T" ont montré que l'Afrique subsaharienne fait face à une situation alimentaire préoccupante. En 1998, l'écart de consommation (écart entre les disponibilités actuelles et future et la moyenne des niveaux de consommation) était estimé à 6, 7 millions de tonnes tandis que l'écart de nutrition (différence entre les disponibilités actuelles et futures et les quantités requises pour assurer un état nutritionnel minimum) se situait à 13, 9 millions. De plus l'écart de distribution (l'écart intègre ici la répartition des revenus et mesure la différence entre les disponibilités actuelles et futures et les quantités requises par groupe de revenus pour assurer un état nutritionnel normal) a atteint 17, 9 millions de tonnes et implique que l'Afrique sub-saharienne ne disposait pas des ressources alimentaires nécessaires en 1998 pour satisfaire ses besoins nutritionnels normaux.

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Au Mali, l'Observatoire du Développement Humain Durable (ODHD) a réalisé en 2005 une étude sur l'analyse de la pauvreté alimentaire pour mieux comprendre la pauvreté sous toutes ses formes. De cette étude il ressort que 75,2% des populations concernées n'arrivent pas à couvrir à travers leur propre production, leurs besoins céréaliers estimés à 214 kg de céréales par personne et par an. Grâce au mécanisme du marché, on constate une diminution significative des pauvres céréaliers qui est passé de 75,2% à 42,8% (pauvres apparents).En intégrant d'autres produits végétaux en plus des céréales, on note une légère amélioration de la situation car l'incidence de la pauvreté vivrière est de 38% contre 42,8% pour l'incidence de la pauvreté céréalière. Les pauvres énergétiques représentent 42,5 %. L'analyse de la situation nutritionnelle des enfants de moins de 5 ans montre que les taux de malnutrition sont très élevés au Mali : 10,8% pour la malnutrition aiguë (contre une moyenne recommandée par l'OMS de 5 à 9%), 36,8% pour la malnutrition chronique (contre une moyenne recommandée

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par l'OMS de 20 à 29%) et 33,7% pour l'insuffisance pondérale (contre une moyenne recommandée par l'OMS de 10 à 15%).

Une étude similaire a été effectuée au Burkina-Faso en 2005 par Kaboré et al. , pour analyser la situation alimentaire du Burkina-Faso. Les résultats de l'étude révèlent qu'au niveau national, 42,36 % de la population agricole n'arrivent pas à couvrir leurs besoins de consommation sur la base de leur production céréalière domestique (populations pauvres céréalières autonomes) ; 32,23 % sont pauvres céréaliers apparents, 44,98 % des populations agricoles sont pauvres vivriers tandis que 46,61 % sont pauvres énergétiques.

La même étude a été effectuée au Bénin en 2010, dans sept, sur les huit communes du département de Borgou par le PA3D (Projet d'Appui à la Décentralisation, à la Déconcentration et au Développement économique local au Bénin). D'après les résultats de l'étude, 12,3% de la population étudiée ne couvre pas leurs besoins sur la base de la production céréalière domestique (populations pauvres céréalières autonomes) ; 14,6% sont pauvre céréalier apparent ; 14,3% sont pauvres vivriers et 34,8% sont extrêmement vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle.

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Une autre étude intitulée Analyse Globale de la Vulnérabilité, de la Sécurité Alimentaire et de la Nutrition (AGVSAN) a été réalisée au Bénin par le PAM (Programme Mondial d'Alimentation) en 2009. D'après les résultats de cette analyse, on estime qu'au niveau national, 972 000 personnes sont en insécurité alimentaire, représentant environ 12% de la population. Par ailleurs, bien que le reste de la population soit considéré en sécurité alimentaire, 1 048 000 personnes sont à risque d'insécurité alimentaire (13,2%). Plus d'un tiers des enfants béninois de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition chronique ce qui veut dire que 530 000 enfants sont estimés souffrant de retard de croissance, dont 175 000 souffrant de retard de croissance sévère. Par ailleurs, plus de 67 000 enfants de 6 à 59 mois souffrent de malnutrition aiguë dont 10 000 de malnutrition aiguë sévère, ce qui les expose à un risque accru de mortalité. Les enfants les plus touchés par la malnutrition sont les plus jeunes. Les départements ayant les plus forts taux d'insécurité alimentaire (IA) au moment de l'enquête sont le Mono, l'Atacora, le Couffo et la Donga. Ces quatre départements totalisent près de 60% des ménages en insécurité alimentaire au niveau national. Les 13% de la population à risque d'insécurité alimentaire, vivent principalement dans le Zou, le Borgou, l'Atacora, les Collines et dans une moindre mesure dans l'Ouémé. La proportion de personnes estimées en insécurité alimentaire en milieu rural représente environ 15,3% de la population (710 000 personnes environ) et celle en milieu urbain est estimée à 7,9% (262 000 personnes environ).

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Il est important de noter que la malnutrition aiguë touche autant les enfants vivant en milieu urbain que ceux vivant en milieu rural. Par contre, le milieu rural est significativement plus touché par la malnutrition chronique que le milieu urbain. 40,4% des enfants de 6 à 59 mois vivant en milieu rural souffrent de malnutrition chronique.

Le déficit énergétique chronique touche les femmes vivant en milieu rural, tandis que celles vivant en milieu urbain sont plus touchées par des problèmes de surpoids ou d'obésité. Les ménages qui ont une plus grande probabilité d'être en insécurité alimentaire sont :

les ménages dirigés par les femmes, les ménages dont les chefs sont âgés (60 ans et +), les ménages dont le niveau d'instruction du chef est faible, les ménages dont la proportion d'aliments consommés issus de leur propre production ou des aides/dons sont plus importantes.

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

CHAPITRE III : CADRE METHODOLOGIQUE

Toute recherche ou application de caractère scientifique en sciences sociales comme dans les sciences en général, doit comporter l'utilisation des procédés rigoureux, définis, transmissibles, susceptibles d'être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions, adaptés au genre de problèmes et phénomènes en cause (Grawitz, 2001 cité par Biloso, 2008).

Ce chapitre décrit et explique l'approche méthodologique adoptée pour mener cette étude. Il présente dans un premier temps les différentes phases de l'étude, justifie le choix de la zone d'étude puis expose par la suite les différentes méthodes de collecte, de traitement et les outils d'analyse des données.

La méthodologie adoptée est basée sur deux éléments fondamentaux, la méthode empirique appuyée par les recherches documentaires relatives au thème de recherche et ensuite la collecte des données primaires sur le terrain.

3.1. Phases de l'étude

3.1.1. Phase préparatoire

Cette phase qui a couvert toutes les étapes de la recherche est une phase essentiellement théorique axée sur la revue documentaire. La recherche documentaire a permis de prendre connaissance des différentes études et publications relatives au projet de recherche, sur le plan local, régional, national, voire international.

3.1.2. Phase exploratoire

Dans le but d'évaluer la faisabilité avec laquelle les objectifs visés et les hypothèses émises peuvent être atteints et vérifiés, cette étape effectuée en début septembre 2010, a consisté à la reconnaissance, à l'intégration et la prise de contact avec le personnel du Centre Communale de Promotion Agricole (CeCPA), les agents de ProCGRN et le groupe cible. C'est au cours de cette phase que, de commun accord avec des agents du CeCPA et du ProCGRN, les unités d'études ont été identifiées et sélectionnées, puis le questionnaire corrigé.

3.1.3. Phase de collecte des données

C'est la phase active de la recherche. Cette étape qui s'est déroulée en septembre-octobre-novembre 2010, a consisté à collecter des informations primaires, surtout des données

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

quantitatives mais aussi qualitatives relatives aux différents objectifs de l'étude et à une bonne appréciation des différents aspects de la problématique. Un questionnaire structuré dont les différentes rubriques sont relatives aux caractéristiques socio-économiques, aux productions céréalières domestiques de l'année 2009 du ménage, aux stocks de céréales de l'année précédente (stock de l'année 2008 consommé en 2009), aux flux de céréales et aux dons faits et reçus en céréales, a été utilisé. La collecte des données a été réalisée par une équipe de 08 enquêteurs recrutés dans le milieu d'étude suivant trois critères : la maîtrise de la langue locale, le niveau d'étude (au moins le niveau de la seconde) et l'expérience (la participation au moins une fois à de pareilles enquêtes). Les enquêteurs choisis ont suivi une formation dans les locaux du CeCPA Ouaké. Au cours de cette formation les objectifs de l'étude, les différentes rubriques du questionnaire et les résultats attendus des différentes questions ont été discutés.

3.2. Présentation et choix de la zone d'étude

3.2.1. Présentation de la zone d'étude

La commune sera présentée brièvement à travers les données physiques, démographiques et socioculturelles. La commune de Ouaké, est une des communes de la Donga. Elle s'étend sur une superficie de 663 km2 soit 0,59% de la superficie nationale (MISD, 2001). Elle est limitée au nord par la commune de Copargo, au sud par la commune de Bassila, à l'est par la commune de Djougou et à l'ouest par la République du Togo.

La commune de Ouaké est subdivisée en six (06) arrondissements ( Ouaké, Badjoudè, Kondé, Sèmèrè1, Sèmèrè2 et Tchalinga) avec trente quatre (34) villages et dix (10) quartiers de ville. Le relief de la commune appartient à un ensemble caractérisé par la dominance de la chaîne de l'Atacora. Le territoire est constitué de vastes plaines boisées alternées de vallons et de cuvettes. Le climat de type soudano-guinéen nuancé par le relief atacorien. La zone connaît deux saisons : une saison sèche et une pluvieuse avec une précipitations varient de 800 mm à 1.300 mm.. Les types de sols qu'on y rencontre sont les sols ferrugineux tropicaux lessivés non concrétionnés, les sols ferralitiques et quelques rares sols à tendance hydromorphes rencontrés aux pieds des sommets. Les principales espèces arbustives sont : le karité, le néré, les manguiers et le caïlcédrat qui se rencontraient un peu partout mais très rares de nos jours (LARES, 2003).

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Selon l'INSAE (2002), la population de la commune est de 45.836 habitants contre 32.515 habitants en 1992. La population rurale représente 88% de la population totale. La commune est peuplée en majorité des Yom-Lokpa (83%), des peuhls (8,5%), des Yoruba (1,3%), des fon (1%), des Bariba (0,2%) des dendi (0,3%), des Otamari (0,2%), des Ada (0,3%) et autres (5,3%). Les religions pratiquées par les populations de la commune sont : les religions traditionnelles (13 %), l'Islam (75%), le christianisme (10,3%) et autres (1,7%).

L'agriculture constitue l'activité principale des populations de la commune. Elle occupe plus de 80% de la population active et constitue la principale source de revenus des populations de la commune. Le système de production dans cette commune est la culture itinérante. L'igname est en tête de rotation avec de gosses buttes et les paysans se déplacent d'une aire à l'autre lorsqu'ils constatent la chute de fertilité de la première. De vastes aires de pâturage existent dans la commune de Ouaké et sont propices au gros bétail, surtout sur les flancs des vallons. Mais le gros bétail, moins développé, est conduit par les peuhls sédentaires (en effectif réduit et avec un cheptel faible) et des transhumants qui viennent du nord du pays et des pays limitrophes en saison sèche. Des retenues d'eau existent et favorisent la conduite du gros bétail en saison sèche. Tout ménage dispose au moins une tête d'ovins ou de caprins et la volaille se retrouve dans tous les ménages. Aucune organisation n'existe pour les diverses espèces ni au niveau des éleveurs, ni au niveau des commerçants.

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Figure n° 1 : Carte géographique de Ouaké

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

3.2.2. Choix de la zone d'étude

La zone retenue pour l'exécution de cette recherche est la commune de Ouaké dans le département de la Donga. Deux raisons fondamentales ont justifié ce choix.

· L'effectivité de la situation d'insécurité alimentaire : au Bénin la Donga fait partie des départements ayant les plus forts taux d'insécurité alimentaire (environ 19%) après le Mono, le Couffo et l'Atacora (AGVSAN, 2009) ;

· L'intervention de ProCGRN : la commune de Ouaké est une des communes d'intervention du Programme de Conservation et de la Gestion des Ressources Naturelles (ProCGRN), programme qui a financé l'étude.

3.2.3. Choix des villages d'étude

Dans l'incapacité de couvrir tous les villages de la commune, faute de moyens, l'étude a été réalisée dans vingt deux (22) sur les quarante quatre (44) villages administratifs, à raison de 50% des villages par arrondissement. Cet échantillon est construit sur la base d'un certain nombre de critères de représentativité retenus de commun accord avec les responsables du CeCPA Ouaké, à savoir :

-Couverture géographique : tous les arrondissements sont concernés par l'étude ;

-Le niveau d'enclavement : l'étude devra concerner les villages enclavés, les villages moins enclavés et les villages relativement proches des centres urbains.

Le nom des villages choisis et le nombre de ménages enquêtés par arrondissement se présentent dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3.1 : Présentation de l'échantillon d'enquête

Nom d'arrondissement

Nombre de ménages par

arrondissement en 2002
(RGHP3)

Nom des villages choisis

Nombre de ménages choisis par arrondissement

BADJOUDE

971

Alitokoum

50

 
 
 
 
 
 

Akusstè

 
 

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Nom d'arrondissement

Nombre de ménages par

arrondissement en 2002
(RGHP3)

Nom des villages choisis

Nombre de ménages choisis par arrondissement

KONDE

713

Assodè

30

 
 

1256

Kantè

50

 
 
 
 
 

1017

Mami

30

 
 
 

1425

Awotobi

40

 
 
 
 

473

Landa

20

 
 

5855

22

220

 

Source : Résultat enquête Octobre 2010

3.2.4. Choix des ménages enquêtés

Etant donné que l'objectif de l'étude est d'analyser la situation alimentaire et la vulnérabilité des ménages, l'unité à observer est le ménage agricole. Ici le choix du ménage a été fait au hasard mais en prenant soins de prendre au plus un ménage par famille (pour raison de représentativité). La taille de l'échantillon est de 220 à raison de 10 ménages par village.

3.3. Méthode d'analyse des données

3.3.1. Méthode et outil d'analyse des données

L'estimation des populations pauvres alimentaires nécessite la détermination d'un seuil de consommation à partir duquel on compare les disponibles alimentaires et les besoins. La norme de consommation céréalière définie par la FAO pour le Bénin est de 206 Kg / personne / an et les besoins calorifiques annuels sont estimés à 839500 Kcal / personne.

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L'existence du seuil de consommation au niveau national, permet d'appliquer l'approche unidimensionnelle de la pauvreté à la dimension alimentaire. On peut ainsi recourir à la formule générale de l'indice de pauvreté développée par Foster et al. (1984) et utilisé par Kabore et al. (2005), ODHD (2007) et Issaka (2010) pour estimer les populations à risque d'insécurité alimentaire.

La formule générale de l'indice de pauvreté se présente comme suit :

Avec Z le seuil de pauvreté, Yi la dépense par tête de l'individu i, q le nombre d'individus de

la population considéré comme pauvres, N l'effectif total de la population et un paramètre

représentant le bien-être des plus pauvres parmi les pauvres. Dans notre démarche, Z représente la norme nationale de consommation céréalière ou les besoins énergétiques annuels de l'individu définis par tranche d'âge et Yi le disponible céréalier ou énergétique de l'individu.

- Si = 0 on a l'indice Po ou incidence de la pauvreté alimentaire. Il représente la

proportion des personnes à risque dans l'ensemble de la population.

- Si = 1 on a l'indice P1 ou profondeur de la pauvreté alimentaire qui est la distance moyenne qui sépare les personnes à risque de la norme nationale de besoin énergétique. Cette mesure prend aussi bien en compte l'importance des pauvres alimentaires que la gravité de leur situation. Elle permet de déterminer la quantité totale théorique de calories nécessaires pour éviter le risque lié à l'insécurité alimentaire si on pouvait cibler chaque personne pauvre et ramener son niveau de déficit à la norme de consommation.

- Si = 2 on a l'indice P2 ou sévérité de la pauvreté alimentaire qui est la moyenne

pondérée du carré des distances par rapport à la norme de consommation et exprimée par rapport à cette norme. Cette mesure tient compte des inégalités entre personnes à risque et accorde plus de poids aux personnes dont le risque est considérable.

On utilisera l'indice Po pour estimer les ménages à risque.

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Hypothèse 1 : La proportion des ménages qui n'arrivent pas à couvrir leurs besoins vivriers sur la base de la production vivrière domestique est élevée (plus de 25% des ménages de la commune).

Pour tester cette hypothèse, divers indicateurs de pauvreté alimentaire sont utilisés pour estimer les pauvres alimentaires.

V' Estimation des populations non autonomes

Le concept abordé ici est l'incidence de la pauvreté céréalière autonome. Il est mesuré en comparant la production céréalière domestique (mil, sorgho, maïs, riz et fonio) du ménage au besoin de consommation céréalière de ses membres. Ce concept permet de mettre en évidence la dimension « disponibilité » de la sécurité alimentaire.

Avec Z1 la norme nationale de consommation par individu fixée à 206 Kg par an et Y1id la production céréalière domestique de l'individu id (production du ménage rapportée à l'effectif total du ménage). Si Y1i < Z1 alors l'individu d sera dit individu à bilan céréalier négatif, ou individu pauvre céréalier autonome.

On peut trouver une fonction P telle que :

La formule de la détermination de la proportion des individus non autonomes (P1) se présente comme suite :

P1 avec Ei l'effectif des ménages

V' Estimation des populations pauvres céréalières

Cette estimation est faite à travers la mesure de l'incidence de la pauvreté céréalière. Nous procéderons de la même manière que précédemment ; Z1 ne changera pas, cependant Y2id prendra en compte la production céréalière domestique, les stocks de céréales des années passées et le solde commercial de céréales. Ce solde résulte des achats de céréales grâce aux revenus des cultures de rente, des ventes d'animaux, des autres activités génératrices de revenu (AGR) et des transferts de migrations, mais aussi des ventes de céréales. En effet, un ménage peut ne pas avoir suffisamment produit mais parvenir à couvrir les besoins de ses membres en ayant recours au marché. A l'opposé, il peut avoir suffisamment produit mais être dans une situation d'insécurité alimentaire à cause des ventes excessives de céréales pour

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

faire face à d'autres besoins. Le solde commercial est calculé en diminuant les achats des ventes. Ce concept permet ainsi de mettre en évidence les dimensions «disponibilité » et « accessibilité » de la sécurité alimentaire. Ainsi, si Y2id < Z1, alors l'individu d est considéré comme pauvre céréalier apparent. A cette étape, nous allons introduire les mécanismes de solidarité qui existent au sein des populations avant toute intervention étrangère. Ces mécanismes entrent aussi dans la dimension « accessibilité » et sont mesurés en diminuant les cadeaux reçus en céréales des dons offerts. Avec Z1 toujours constant et Y2id prenant en compte la production domestique, les stocks, le solde commercial et les mécanismes de solidarité. On estime les populations pauvres céréalières réelles, les populations qui n'arrivent pas à couvrir leur besoin céréalier à partir de la production domestique, des stocks, des soldes commerciaux et des mécanismes de solidarité, c'est-à-dire celles pour qui Y2id < Z1.

La formule de détermination de la proportion des individus pauvres céréaliers (P2) se présente comme suite :

P2

 
 

Estimation des populations à bilan vivrier négatif

Le concept mesuré ici est l'incidence de la pauvreté vivrière. Il permet de mettre en évidence à la fois la disponibilité, l'accessibilité et la qualité des approvisionnements. Pour estimer cette population, on compare Z2 et Y3id. Z2 représente les besoins énergétiques de l'individu donnés par tranche d'âge par la table (cf. tableau 3.4, annexe). Y3id est cette fois-ci exprimé en kilocalorie (Kcal) et se compose du disponible céréalier réel, des tubercules (igname et patate) et des légumineuses et protéagineux autoconsommés (arachide, sésame ou « goussi », niébé et voandzou).

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Pour la conversion de ces différents produits en leurs équivalents calorifiques, on utilise la table de composition (cf. tableau 3.5, annexe) ci-après, mais en prenant soin d'appliquer au préalable les taux d'extraction des farines ou des parties non comestibles (coque ou membrane). Ces taux sont de 94 % pour le mil, le sorgho et le maïs et de 70 % pour l'arachide et le voandzou (Asiedu, 1991), de 70 % pour le riz, de 80 % pour l'igname et de 90 % pour la patate (CIRAD, 2002). Le niébé et le sésame sont directement convertis en leurs équivalents calorifiques pour la simple raison que leur consommation ne nécessite pas forcement de

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

transformation préalable. Quant au fonio, sa conversion en calories est faite à partir du grain entier selon la table.

Les produits vivriers ne contribuent pas à la totalité des besoins énergétiques des populations rurales. De ce fait, on compare les apports calorifiques de ces produits à 90 % des besoins énergétiques des populations. Ainsi, si Y3id< Z2, l'individu d sera dit individu à bilan vivrier négatif ou individu pauvre vivrier.

Pour déterminer la proportion des personnes à bilan vivrier négatif (P3), la formule suivante est utilisée :

P3

 
 

Le tableau ci-dessous récapitule les informations ci-dessus en présentant les différentes formules et les données à utiliser.

Tableau 3.2 : Indicateurs d'estimation des populations à risque

Indicateurs

Mode de calcul

Signification des variables

Donnée à collecter

 
 

P= fonction dichotomique avec : P (Y1i)=1 si Y1i < Z1

Productions : maïs ; mil ;

sorgho ; riz ; fonio ; effectif par

Proportion des

 

= 0 si non

ménage ; Seuil de

Individus non autonomes (P1)

 

i désigne le ménage ; Y1i= production céréalière du ménage ; Ei= effectif du

consommation céréalier

 
 

P1

ménage ; Z1= seuil national de

consommation céréalier : 206 Kg / personne / an

 

Proportion des

 

P (Y2i)= 1 si Y2i < Z1

Production céréalière ;

individus

 

= 0 si non avec

stocks de céréales ; ventes

pauvres

céréaliers (P2)

P2

Y2i= Y1i + stocks de céréales + flux de céréales + solde entre dons et cadeaux reçus en céréales

et achats de céréales

 

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Indicateurs

Mode de calcul

Signification des variables

Donnée à collecter

Proportion des

personnes à
bilan

vivrier négatif (P3)

 

P (Y3i) = 1 si Y3i < Z2

= 0 si non avec

Y3i = Y2i + tubercules + légumineuses

autoconsommées. Z2 = norme
nationale de consommation calorifique : 839500 Kcal / personne / an

Production céréalière ;

Production autoconsommée en

tubercules et en légumineuses ; Seuil national de consommation calorifique

 
 

Source : Adapté de la revue de littérature

NB : Les pertes et semences sont estimées à 15% pour le mil, le sorgho, le maïs, et le fonio. Pour le riz, ils sont estimés à 10% et un taux d'usinage de 69% est appliqué au reste de la production, (ces estimations sont définies par la FAO pour les pays en voie de développement).

Hypothèse 2 : la plupart des ménages enquêtés sont vulnérables à l'insécurité alimentaire. Leur nombre est largement supérieur au 19%, taux des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire dans la Donga (AGVSAN, 2009).

Pour tester cette hypothèse, le besoin énergétique minimum (BEM) est utilisé pour déterminer les classes de vulnérabilité. Elles sont définies à partir de l'incidence de la pauvreté énergétique. Par le souci de commodité, on utilise les seuils de classification déjà définis par le PAM et utilisé par Kaboré et al. (2005), et Issaka (2010). Ces seuils permettent de déterminer les proportions des individus qui n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins énergétiques minima (BEM). Autrement dit, tout individu dont la disponible énergétique totale (DET) est inférieure au BEM est dit vulnérable. Les groupes suivants sont ainsi déterminés :

- les populations extrêmement vulnérables sont celles dont la DET représente moins de 90% des BEM (DET < 0.90 x BEM) ;

- les populations à vulnérabilité modérée sont celles dont la DET est comprise entre 90 % et 100 % des BEM (0,90 x BEM< DET < BEM) ;

- les populations non vulnérables sont celles dont la DET dépasse le BEM (DET > BEM.).

Hypothèse 3 : L'ethnie, la taille du ménage, la superficie exploitée pour chaque catégorie de céréales, l'accès au crédit, l'appartenance à un groupe organisé bénéficiant d'un encadrement, l'âge du chef de ménage... sont des facteurs qui affectent la capacité des ménages à couvrir leurs besoins céréaliers.

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Pour tester cette troisième hypothèse, l'étude a eu recours à une analyse de régression. La détermination des facteurs qui militent en faveur ou en défaveur de la capacité des ménages à couvrir leurs besoins céréaliers est l'un des objectifs de l'étude. Dans cette optique, les outils d'analyse les plus appropriés sont, entre autres, ceux de la régression. Il se pose un problème de choix de modèle de régression. En effet, n'importe quel modèle de régression ne peut être utilisé pour n'importe quelle régression (Maddala, 1983 ; Gourieroux, 1989 ; Pindyck et Rubinfeld, 1991 ; Doucouré, 2001 ; cité par Avocevou, 2003). C'est d'abord la nature continue et/ou discontinue des variables qui déterminent le choix du modèle de régression.

Selon Maddala (1983), Gourieroux (1989) et Doucouré (2001), les modèles de régression usuels (régression linéaire, doubles log etc.) sont indiqués lorsqu'il s'agit de variables continues. Etant donné que le taux de couverture céréalier du ménage est une variable continue et linéaire, l'utilisation de la méthode des moindres carrés ordinaires est la plus appropriée.

Soit l'équation de régression linéaire multiple suivante :

TCC= f (Xi ; ei) = P0 + PiXi + ei

TCC, est le taux de couverture céréalière du ménage i,

Xi, le vecteur des variables explicatives susceptibles d'affecter le niveau de couverture céréalière,

P0, terme constant,

Pi, coefficients estimés des variables explicatives,

ei, termes d'erreur.

La forme empirique complète du modèle se présente comme suit :

TCC = P0 + P1 AGE + P2 STAT + P3 INSTR + P4 ALPHA + P5 GROUPE + P6 EFFEC + P7

SMAÏ + P8 SSOR + P9SMIL + P10 SRIZ + P11 FGBF + P12 FTFEO + P13 FAE P14

FTRSPAB + P15 FSBDDS + P16 FICP + P17 FTAER + P18 ACER + ei.

Les codes des variables, leur nature, leurs modalités et signes c'est-à-dire les sens dans lesquels nous pensons qu'elles peuvent influencer la capacité des ménages à couvrir leur besoin céréalier sont regroupés dans le tableau 3.3.

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Tableau 3.3 : Codes, modalités et signes des variables de la régression

Noms de variables

Type

Code

Modalités

Signes attendus

Âge du chef de ménage

continu

AGE

 

+/-

Origine du chef ménage (autochtone ou étranger)

binaire

STAT

Autochtone=1 Etranger=0

+

Education (tout niveau confondu),

binaire

ECOLE

Oui=1 Non=0

+

Noms de variables

Type

Code

Modalités

Signes attendus

Alphabétisation

binaire

ALPHA

Oui=1 Non=0

+

Appartenance à un groupe organisé bénéficiant d'un encadrement

binaire

GROUPE

Oui=1 Non=0

+

Effectif du ménage

continu

EFFEC

 

+/-

Superficie allouée au maïs

continu

SMAÏ

 

+

Superficie allouée au sorgho

continu

SSOR

 

+

Superficie allouée au mil

continu

SMIL

 

+

Superficie allouée au riz

continu

SRIZ

Oui=1 Non=0

+

Formation sur la gestion des bas-fonds

binaire

FGBF

Oui=1 Non=0

+

Formation sur la technique de fabrication des engrais organiques

binaire

FTFEO

Oui=1 Non=0

+

Formation sur l'application d'engrais

minéraux/organiques,

binaire

FAE

Oui=1 Non=0

+

Formation sur la technique de recyclage des sous- produits vivriers dans l'alimentation du bétail

binaire

FTRSPAB

Oui=1 Non=0

+

Formation sur le semis à bonne date et la densité des semences

binaire

FSBDDS

Oui=1 Non=0

+

Formation sur l'installation et la conduite des pépinières

binaire

FICP

Oui=1 Non=0

+

Formation sur les techniques améliorées d'étuvage du riz,

binaire

FTAER

Oui=1 Non=0

+

Accès aux intrants

binaire

ACER

Oui=1 Non=0

+

 

Source : Adapté de la revue de littérature

31

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Les facteurs ayant des signes positifs sont ceux qui influencent positivement la capacité de couverture céréalière des ménages ; par contre ceux ayant des signes négatifs influenceraient négativement cette capacité.

Un signe positif ou négatif est attendu de l'âge du chef de ménage parce que nous pensons d'une part que c'est en prenant de l'âge que l'individu accumule les ressources productives mais en revanche cette évolution de l'âge peut obliger un individu à se séparer de certaines de ses ressources productives au profit de ses enfants devenus adultes. La situation est pareille au niveau de la variable effectif. L'effectif d'un ménage peut influer positivement ou négativement sur la capacité de couverture alimentaire. En effet, un ménage de grande taille ayant une superficie de terre considérable, dispose de ressources humaines importantes pour ses activités agricoles (beaucoup d'actifs agricoles), par contre si ce dernier dispose d'une petite superficie cultivable, ou d'un petit effectif d'actifs agricoles, la couverture alimentaire des membres de son ménage sera difficile.

Nous attendons de signes positifs des variables instruction, alphabétisation, statut (autochtones vs. allochtone) et appartenance à un groupement car nous pensons qu'être instruits, alphabétisé ou milité permet d'une part, d'avoir et d'échanger les informations avec l'extérieur, et d'autre part de bénéficier des appuis de l'extérieur (Etat, ONG.....). Et être originaire du milieu constitue un statut qui faciliterait l'accès aux ressources productives (héritage, don, achat...). Le même signe est attendu au niveau des superficies allouées aux cultures (maïs, mil, sorgho, et riz) et au niveau des différentes formations. Nous pensons avoir ce signe car la disponibilité et l'accessibilité aux vivres dépendent des superficies allouées aux cultures vivrières.

3.4. Limites de l'étude

Au Bénin, la plus part des paysans sont analphabètes, donc ne disposent pas des comptes d'exploitation pouvant les aider dans la gestion de leur activité. Ces derniers n'ont souvent qu'une vue approximative des activités menées il y a un moment. En effet, pour répondre aux questions, les paysans sont souvent obligés de faire un effort de mémoire qui ne leur est pas toujours fidèle. Ainsi, malgré toutes les précautions prises pour assurer la qualité des données il est impossible de garantir l'exactitude des réponses fournies par ces derniers. La majeure partie des données primaires quantitatives obtenues est estimée à partir des unités locales de mesure. De plus, le taux d'échantillonnage est assez faible pour représenter la population.

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Par ailleurs, la détermination de l'indicateur de pauvreté vivrière présente dans cette étude des limites. Le bilan vivrier n'a pas pris en compte tous les aliments qui constituent le profil alimentaire des populations. La non prise en compte par exemple, de la patate douce qui est une culture du milieu est une limite pour la détermination de cet indicateur. Il y a lieu de préciser aussi que les taux d'extraction de farine appliqués aux différents produits ne tiennent pas compte des variétés ni du mécanisme d'extraction. Ceci est important car il existe par exemple des variétés de tubercules et de légumineuses à peau lisse et aussi des variétés à peau rugueuse. Le taux d'extraction de la farine ou de la partie comestible varie d'un utilisateur à un autre. Tout cela, constitue à notre avis des limites réelles de l'étude. Toutefois, nous pensons tout de même que ces limites ne sont pas de nature à mettre en doute la qualité du travail.

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DEUXIEME PARTIE : RESULTATS ET
DISCUSSIONS, PUIS CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

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CHAPITRE IV : DESCRIPTION DES UNITES D'ENQUETES

Ce chapitre est consacré à la présentation de quelques caractéristiques des ménages étudiés. L'âge, le sexe, l'ethnie, le niveau d'instruction du chef de ménage, la taille et la structure du ménage, l'appartenance à un groupement, l'accès au crédit, et les activités para ou non agricoles sont les caractéristiques sociodémographiques et économiques analysées.

4.1. Caractéristiques sociodémographiques

4.1.1. Sexes, âges et ethnie du chef ménage

Les unités rencontrées au cours de l'enquête sont constituées aussi bien d'hommes que de femmes, d'étrangers que d'autochtones. En effet, pour les 220 unités enquêtées, 213, soit environ 97% sont constituées d'hommes et 3% environ de femmes. Aux cotés des autochtones (Yom Lopka) très majoritaires (environ 96%), il existe une minorité d'allochtone qui représente 4% des enquêtés. L'âge moyen des chefs d'unité enquêtés est aussi bien chez les hommes que chez les femmes 45 ans, le minimum observé est de 21 ans contre 80 ans au maximum. Le tableau 4.1a ci-dessous présente la répartition des ménages selon le sexe et l'ethnie.

Tableau 4.1a : Répartition des ménages suivant le sexe, l'ethnie et l'âge

 

Fréquence

Pourcentage

Sexes

Homme

213

96,8%

 

7

3,2%

Total

220

100%

ethnie

Autochtone

211

95,6%

 

9

4,1%

Total

220

100%

Age

moyenne

minimum

maximum

 

21

80

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

4.1.2. Taille et structure des ménages

35

La taille et la structure des ménages sont entre autres des facteurs déterminants pour la mesure de la capacité des ménages à produire et à consommer. Elles varient d'un ménage à un autre.

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En effet, la taille moyenne de l'unité étudiée est 12 personnes, le minimum est 2 et le maximum est 53. Elle correspond au nombre de personnes qui composent le ménage. Ce dernier est composé en moyenne de 4 personnes de sexe masculin et de 4 personnes de sexe féminin ayant plus de 10 ans et de 4 enfants ayant moins de 10 ans, tous sexes confondus.

4.1.3. Niveau d'instruction des chefs des ménages

L'éducation est un facteur important, qui joue un rôle non négligeable dans la gestion des exploitations agricoles, la rationalité paysanne et, l'accès à l'information, l'accès aux services agricoles et dans l'efficacité technique et allocutive de l'exploitant. Le tableau 4.1b présente la répartition des chefs des ménages étudiés ayant reçu une formation formelle ou informelle.

Tableau 4.1b : Niveau d'instruction des ménages

 

Fréquence

pourcentage

Education formelle

84

38,2%

 

61,8%

Total

220

100%

Education informelle

61

27,7%

 

72,3%

Total

220

100%

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

De ce tableau, il ressort que la proportion des chefs des ménages n'ayant jamais reçu une éducation formelle est élevée, 62% environ contre 38% qui ont mis pied à l'école. Par ailleurs, on retrouve environ 28% des chefs d'unités ayant reçu une éducation non formelle, l'alphabétisation, contre 72% qui n'en ont pas reçu.

La proportion relativement élevée de chefs de ménages non instruits devra être défavorable à l'adoption des innovations introduites par les partenaires techniques et les services du développement agricole. Il est donc nécessaire qu'un programme d'alphabétisation fonctionnelle soit initié dans le milieu et que les populations soient fortement sensibilisées afin qu'elles prennent part massivement aux cours d'alphabétisation. Pour les générations à venir, il va falloir veiller à ce que "l'éducation primaire pour tous" devienne une réalité dans ce milieu.

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4.2. Caractéristiques économiques

4.2.1. Activités des ménages

Deux types d'activités sont distingués au niveau des ménages agricoles : les activités principales et les activités secondaires.

+ Activité principale

L'agriculture demeure l'activité principale des ménages étudiés. Elle est pratiquée par l'ensemble des ménages enquêtés. On note une certaine diversification des spéculations, puisque, même si certains ménages ne pratiquent pas certaines spéculations (minimum = 0), on rencontre plusieurs, dans lesquels tout au moins de petites superficies sont emblavées pour diverses spéculations. Dans cette zone, les cultures vivrières occupent une place relativement importante, en l'occurrence les céréales et les tubercules. Quant aux cultures de rentes, seule la plantation d'anacardier continue de constituer pour la plupart des ménages étudiés une grande source de revenu ; l'abandon de la culture cotonnière se constate à travers les superficies relativement faibles consacrées à sa production (cf. tableau 4.2.a ci-dessous). Si ces tendances se maintiennent, on peut espérer que la situation alimentaire des ménages s'améliore, puisqu'ils se consacreront plus à la production vivrière. Il est cependant indispensable que le pays s'investisse dans des productions de rente pour développer l'économie nationale.

Tableau 4.2a : Répartition des cultures en fonction de leur superficie

Superficie (en ha)

Minimum

Maximum

Moyenne

Std. Deviation

superficie totale disponible

0,50

24,00

4,4054

2,85127

superficie maïs

0,00

5,00

0,6833

0,70989

superficie sorgho

0,00

7,00

0,4441

0,68776

superficie mil

0,00

2,00

0,2209

0,31911

superficie riz

0,00

2,00

0,3223

0,30187

superficie niébé

0,00

4,00

0,2407

0,43997

superficie soja

0,00

3,00

0,1085

0,36145

superficie voandzou

0,00

1,00

0,1370

0,20688

superficie arachide

0,00

5,00

0,4732

0,66463

superficie manioc

0,00

1,25

0,2624

0,24425

superficie igname

0,00

1,50

0,3918

0,30117

superficie coton

0,00

3,00

0,0699

0,34292

superficie anacarde

0,00

4,00

0,4423

0,63487

 

37

Source : Résultats enquêtes, 2010

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+ Activités secondaires

L'activité principale des ménages enquêtés qu'est l'agriculture est une activité à haut risque, surtout en Afrique subsaharienne. Donc, pour garantir les sources de revenu, les producteurs diversifient leurs activités, en menant en dehors de l'activité principale, des activités secondaires. L'élevage, l'artisanat, le commerce, et la transformation agroalimentaire sont les activités secondaires pratiquées qui occupent respectivement 71,4%, 18,2%, 8,6% et 1,8% des ménages enquêtés. Les activités de transformation agroalimentaires sont surtout exercées par les femmes ; étant donné que seulement 4% des ménages enquêtés sont dirigés par les femmes, on enregistre une faible proportion des chefs ménages qui s'investissent dans ces activités de transformation. Les activités non agricoles occupent presque toutes les unités étudiées, ce qui dénote du rôle capital que ces activités secondaires jouent dans la vie économique et sociale des ménages agricoles. Les revenus provenant de ces activités permettent aux ménages non seulement d'accroître directement leurs revenus globaux, d'établir des relations dynamiques entre les activités agricoles et non agricoles mais également d'avoir accès, pendant la période de soudure, aux vivres. Dans certains cas, l'exercice d'activités non agricoles sert de garantie à l'accès au crédit agricole (Janvry, 1994). Le tableau 4.2.b récapitule les informations ci-dessus.

Tableau 4.2b : Catégorisation des ménages en fonction des activités secondaires

 

Pourcentage

Fréquence

Activités secondaires

élevage

71,4%

157

 

18,2%

40

 

8,6%

19

 

1,8%

4

Total

100%

220

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

4.2.2. Le crédit agricole et l'appartenance à un groupement

38

Le secteur agricole est un secteur dont le développement est tributaire de trois facteurs fondamentaux parmi lesquels se trouve le facteur capital. Dans le milieu d'étude, l'accès des ménages agricoles au facteur capital fait cruellement défaut ; parmi les 220 ménages enquêtés seuls 73 ont accès aux crédits, soit environ 33% des ménages. Ceci témoigne de l'exclusion que subissent les producteurs dans le système financier. Dans l'optique d'avoir accès à ce

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facteur ou de bénéficier des avantages de l'Etat et des ONG, certains producteurs militent dans des groupements ; environ 51% des ménages enquêtés appartiennent à des groupements. Le tableau 4.2.c ci-dessous résume les informations ci-dessus.

Tableau 4.2c : Caractérisation des ménages suivant l'accès aux crédits et l'appartenance à un groupement

 

Effectif

Proportion

Appartenance à

un groupement

Oui

113

51,4%

 

107

48,6%

Total

200

100%

Accès au crédit

Oui

73

33,2%

 

147

66,8%

Total

200

100%

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

4.3. Caractérisation des ménages étudiés suivant les différents types d'appuis de PASA-AD

Dans le but d'améliorer le rendement des producteurs afin d'augmenter les revenus et de lutter contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle dans les milieux ruraux, le Projet d'Appui à la Sécurité Alimentaire dans l'Atacora - Donga (PASA-AD) a initié à l'endroit des paysans diverses formations. Le tableau 4.2.d ci-dessous présente les différents appuis et la proportion des ménages enquêtés bénéficiaires.

Tableau 4.2.d : Proportion des ménages bénéficiaires des différents appuis

Appuis reçus

 

Fréquence

pourcentage

Technique de fabrication des engrais organiques

Oui

45

20,5%

 

175

79,5%

Application d'engrais minéraux/organiques

Oui

45

20,5%

 

175

79,5%

Technique de recyclage des sous-produits vivriers dans l'alimentation du bétail

Oui

34

15,5%

 

186

84,5%

Semis à bonne date et la densité des semences

Oui

49

22,3%

 

171

77,7%

Installation et la conduite des pépinières

Oui

44

20,0%

 

176

80,0%

Techniques améliorées d'étuvage du riz

Oui

41

18,6%

 

179

81,4%

Accès aux intrants (engrais et semences)

Oui

48

21,8%

 

172

78,2%

 

39

Source : Résultats enquêtes, 2010 oui : a reçu la formation Non : n'a pas reçu la formation

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D'après ce tableau, peu de ménages parmi les ménages étudiés ont pu bénéficier des différents appuis initiés par le PASA-AD. En effet, environ 22% de toutes les unités enquêtées ont suivi la formation sur le semis à bonne date et la densité des semences et 20% environ des ménages étudiés ont bénéficié de l'appui de la technique de fabrication d'engrais organiques, de l'application d'engrais, et de l'installation et la conduite des pépinières. Selon le même tableau, 18,6% et 15,5% des enquêtés ont suivi respectivement la formation sur les techniques améliorées d'étuvage du riz et sur la technique de recyclage des sous-produits vivriers dans l'alimentation du bétail, puis environ 22% des unités enquêtés ont accès aux intrants (engrais et semences). De ce résultat, il faut souligner que plus de 75% des ménages enquêtés n'ont pas bénéficié de ces appuis qui leurs sont normalement destinés. Ceci pourrait être dû à un manque de sensibilisation.

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CHAPITRE V : SITUATION ALIMENTAIRE DES MENAGES

Dans ce chapitre, l'étude a abordé la situation alimentaire des ménages enquêtés à travers les indicateurs de la sécurité alimentaire. Deux types d'indicateurs de pauvreté alimentaire sont distingués : les indicateurs de la pauvreté céréalière et les indicateurs de la pauvreté énergétique.

5.1. Détermination des indicateurs de la pauvreté alimentaire

5.1.1. La pauvreté céréalière

La pauvreté céréalière compare le disponible céréalier (en Kg) du ménage aux besoins de consommation céréalière de ses membres (206 Kg/pers/an). Le disponible céréalier d'un ménage se compose de sa propre production, de ses réserves, des achats sur le marché et des cadeaux reçus de tiers. L'accès à ces différentes composantes peut caractériser un état de pauvreté céréalière d'un ménage. Ainsi, on distingue au niveau de cet indicateur les indices de pauvreté céréalière autonome, de pauvreté céréalière apparente et de pauvreté céréalière réelle.

5.1.1.1. Incidence de la pauvreté céréalière autonome : effet de la production domestique

L'incidence de la pauvreté céréalière autonome permet de comparer la production céréalière domestique du ménage aux besoins de consommation céréalière de ses membres selon la norme nationale de consommation, fixée par la FAO pour le Bénin à 206 Kg par personne et par an. Ainsi, les populations dites non autonomes sont celles dont la production domestique ne couvre pas leurs besoins en céréales. L'indice permet aussi de nuancer les notions d'autosuffisance alimentaire et de sécurité alimentaire.

Par ailleurs, l'analyse de l'indice de la pauvreté céréalière autonome au niveau des communes ou des régions, permet de distinguer quatre catégories de communes ou régions :

- les communes ou régions de forte production céréalière sont les communes ou régions où moins du quart de la population (moins de 25%) ne couvre pas ses besoins sur la base de leur propre production domestique ;

- les communes ou régions de production moyenne sont les communes ou régions où 25 à 50 % de la population ne couvre pas ses besoins ;

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- les communes ou régions de faible production sont les communes ou régions où 50 à 75 % de la population a une production par tête en deçà de la norme nationale de consommation céréalière et

- les communes ou régions de très faible production sont les communes ou régions où plus de 75 % de la population à ses besoins non couverts.

En effet, d'après les résultats de l'étude, environ 23% des enquêtés n'arrivent pas à couvrir, à partir de leur propre production domestique, leurs besoins céréaliers, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas une autonomie céréalière. On peut donc conclure que la commune de Ouaké est une zone à forte production céréalière, puisque la proportion de la population qui ne couvre pas ses besoins sur la base de leur propre production domestique est inférieure à 25%. Ceci s'explique par le fait que les producteurs, à part les plantations d'anacarde, ne produisent dans leur majorité que des cultures vivrières. Cependant, les 23% des ménages non autonomes par rapport à la production céréalière doit faire l'objet d'une attention particulière. Les actions des ONG et des partenaires au développement, en l'occurrence le ProCGRN en matière d'appui à la promotion des cultures céréalières pour lutter contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle devront être orientées prioritairement vers ces derniers. Etant donné que le taux de couverture céréalier de la commune (rapport entre la production céréalière de la commune et sa population) obtenu est de 139,05%, donc excédant de 39,05%, une gestion efficiente de cet excédant céréalier pourrait permettre de combler les déficits observés à l'intérieur de la commune. En d'autres termes, si la production domestique de la commune est efficacement gérée, elle permettrait de satisfaire les besoins céréaliers de ses populations. Mais nul ne saurait empêcher la commune de s'ouvrir à l'extérieur.

5.1.1.2. Incidence de la pauvreté céréalière apparente : effet des stocks de l'année passée et de l'accès au marché

42

L'intérêt de cette partie est d'évaluer l'apport du marché et des stocks aux disponibilités du ménage. En effet, un ménage peut avoir suffisamment produit et se retrouver dans une situation d'insécurité alimentaire suite à une mauvaise gestion de son disponible. Il peut aussi ne pas produire assez, mais arriver à couvrir les besoins de ses membres en ayant recours au marché grâce à ses revenus (activités génératrices de revenu, élevage, cultures de rente, migrations, etc.) ou à ses stocks (stocks des années antérieures). L'incidence de la pauvreté céréalière apparente permet d'aborder à la fois les deux premières dimensions de la sécurité

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alimentaire (la disponibilité et l'accessibilité). En effet, selon les résultats de l'enquête, environ 21% des unités étudiées n'arrivent pas à couvrir leurs besoins céréaliers malgré la prise en compte de leurs stocks de l'année précédente et le recours au marché (solde commercial) pour compléter leur production. Toutefois les stocks et le recours au marché des ménages ont un impact positif sur la situation alimentaire des populations agricoles de la commune car on remarque en effet, une baisse de l'incidence de la pauvreté céréalière de 23,16% à 20,95% ; ce qui signifie que lorsque les ménages étudiés font recours au marché et aux stocks de l'année passée, cela permet de sortir 2,21% des ménages de leur situation d'insécurité alimentaire. On pourrait dire que ces ménages ont beaucoup plus accès au marché pour acheter de céréales que pour en vendre.

5.1.1.3. Incidence de la pauvreté céréalière réelle : effet des mécanismes de solidarité

Le mécanisme de solidarité en Afrique en général et dans le monde rural africain en particulier, a un effet sur la situation alimentaire des populations (Kaboré, 2005, Issaka, 2010). En effet, des ménages pauvres céréaliers, peuvent, par ce mécanisme, recevoir des céréales des ménages non pauvres céréaliers (cadeaux reçus et dons en céréales). Ainsi, l'utilisation de l'incidence de la pauvreté céréalière réelle va permettre d'apprécier l'impact du mécanisme de solidarité sur la situation alimentaire des ménages de la commune de Ouaké. Cet indice vient en complément à l'indicateur précédant (incidence de la pauvreté céréalière apparente) et représente une autre possibilité par laquelle les ménages peuvent accéder aux aliments. Pour les ménages étudiés, environ 18% souffrent de la pauvreté céréalière réelle. Il y a donc une diminution de la proportion de ménages pauvres céréaliers de 20,95% à 18,33%; soit une réduction de 2,62 points, ce qui témoigne de l'impact positif des mécanismes de solidarité sur la situation alimentaire des ménages dans cette zone d'étude.

5.2. Indicateur de la pauvreté énergétique

5.2.1. Incidence de la pauvreté vivrière

43

L'incidence de la pauvreté vivrière est appréciée en comparant les apports calorifiques issus des céréales (maïs, riz, sorgho, mil), des racines (manioc) des tubercules (igname...) des protéagineux et des légumineuses (niébé, voandzou, arachide...) à 90% des besoins énergétiques minima des individus. C'est à ce niveau que les racines et tubercules, les protéagineux et les légumineuses sont pris en compte dans l'analyse. Cet indicateur permet d'apprécier l'impact des racines et tubercules, des protéagineux et des légumineuses sur la

44

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situation alimentaire de la population. En effet, environ 15% de la population étudiée souffre de la pauvreté vivrière. Les produits autres que les céréales ont contribué ainsi à sortir 3% des ménages étudiés de leur situation de pauvreté alimentaire. Ce qui témoigne de l'importance de ces cultures dans le milieu d'étude et le rôle qu'elles jouent dans l'alimentation de la population. La figure n°2 présente la répartition des ménages pauvres suivant les différents indices de la pauvreté alimentaire.

Figure n° 1 : Répartition des ménages pauvres suivant les différents indices de la pauvreté

De l'analyse de ces diagrammes, on note une diminution de la proportion des pauvres alimentaires, de la situation de non autonomie céréalière à celle de pauvreté vivrière. Cependant, environ 15% de la population étudié restent toujours pauvres vivriers, donc pour pouvoir lutter efficacement contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, les ONG et les partenaires au développement doivent en matière de promotion des cultures vivrières s'intéresser en priorité à ces derniers en vue de les faire sortir de cette situation.

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CHAPITRE VI : VULNERABILITE DES MENAGES A L'INSECURITE

ALIMENTAIRE ET NUTRITIONNELLE

Ce chapitre aborde les groupes de personnes vulnérables à l'insécurité alimentaire. Pour déterminer ces groupes de personnes vulnérables, l'étude a utilisé les seuils de vulnérabilité fixés par le Programme Alimentaire Mondial (PAM). Ces seuils permettent de déterminer les proportions d'individus qui n'arrivent pas à satisfaire leurs besoins énergétiques minima (BEM). Autrement dit, tout individu dont la disponibilité énergétique totale (DET) est inférieure au BEM est dit vulnérable. Ainsi :

- les populations extrêmement vulnérables, sont celles dont la DET représente moins de 90% des BEM (DET < 0.90 x BEM) ;

- les populations à vulnérabilité modérée, sont celles dont la DET est comprise entre

90 % et 100 % des BEM (0.90 x BEM < DET < BEM) ;

- les populations non vulnérables : ce sont celles dont la DET dépasse le BEM (DET > BEM).

La détermination de ces groupes de vulnérabilité peut aider à cibler les populations qui ont véritablement besoin d'une assistance alimentaire ou d'autres actions (banque de céréales, ventes subventionnées,...)

6.1. Population vulnérable à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle

Une population vulnérable est celle dont la disponibilité énergétique totale (DET) est inférieure au besoin énergétique minimal (BEM). Les résultats de l'analyse de la détermination de la population vulnérable sont consignés dans le tableau 6.1a et représentés par la figure n°4.

Tableau 6.1a : Répartition de la population échantillonnée selon la vulnérabilité

Population

Effectif

Proportion

Non vulnérable

188

85,46%

Vulnérable

32

14,54%

Total

220

100%

 

Source : Résultat Résultats enquêtes, 2010

46

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Figure n° 2 : Répartition des ménages suivant la vulnérabilité

Il ressort de ce tableau et on peut le constater sur la figure n°3 que 14,54% de la population échantillonnée sont vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous remarquons après analyse qu'il n'existe pas une différence significative entre la proportion de pauvres vivriers (15,17%) et celle de vulnérables (14,54%). Cette absence de différence significative s'explique par le fait que les produits tels que la viande, le lait, le poisson, les oeufs, les huiles, le thé, le sucre..., pris en compte dans la détermination de la vulnérabilité n'ont pas amélioré de façon significative la situation alimentaire des ménages pauvres vivriers. La contribution très faible de ces produits est due au fait qu'une grande partie n'est consommée par les ménages ruraux que de façon circonstancielle au cours des fêtes et des cérémonies. Par ailleurs, la vulnérabilité dans cette commune présente des disparités d'un arrondissement à un autre et d'un village à un autre.

6.1.1. Identification des arrondissements vulnérables

L'étude effectuée dans les arrondissements de la commune a permis de localiser au niveau de chaque arrondissement les villages vulnérables. En effet, il ressort des résultats obtenus que tous les arrondissements de la commune présentent des villages vulnérables mais à des proportions différentes. Le tableau 6.1b et la figure n°4 renseignent sur le nombre de villages vulnérable et leur proportion parmi ceux qui ont été choisis pour l'enquête.

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Tableau 6.1b : Proportion de villages vulnérables par arrondissement

Noms des

arrondissements

Nombre de

villages enquêtés

Nombre de

villages vulnérables

Proportion de villages

vulnérables par
arrondissement (%)

Tchalinga

2

2

100,0

Sèmèrè1

3

2

66,7

Sèmèrè2

4

2

50,0

Komdè

3

2

66,7

Badjoudè

5

4

80,0

Ouaké

5

3

60,0

Total

22

15

68,2

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

Figure n°3 : Proportion des villages vulnérables par arrondissement

47

L'arrondissement de Tchalinga est celui qui présente plus de villages vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Il abrite 100% de villages vulnérables c'est-à-dire les deux (02) villages choisis pour l'étude sont tous vulnérables. En revanche, l'arrondissement de Sèmèrè2 contient moins de villages vulnérables. Environ 50% des villages enquêtés dans cet arrondissement présentent une vulnérabilité à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Les arrondissements de Ouaké et de Badjoudè abritent respectivement, 60% et 80% de villages vulnérables. Quant aux arrondissements de Sèmèrè1 et de Komdè, ils présentent les mêmes taux de vulnérabilités, environ 67%. De ces résultats, on constate que pour l'échantillon de l'étude, les arrondissements de Tchalinga et de Badjoudè sont les arrondissements qui abritent plus de villages vulnérables mais cette caractérisation ne permet pas d'avoir une estimation spécifique de l'ampleur de vulnérabilités des ménages au niveau de chaque arrondissement.

48

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

La classification suivant la proportion de ménages vulnérables par arrondissement donnera une situation encore plus exacte du niveau de vulnérabilité de la commune.

6.1.2. Estimation des ménages vulnérables par arrondissement

Tout organisme ou structure qui veut efficacement lutter contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle doit, au prime abord, chercher à cibler au niveau de chaque village les ménages vulnérables afin de bien orienter ses actions. L'identification des ménages vulnérables par arrondissement est l'objectif de cette partie de l'étude. En effet, les arrondissements de Sèmèrè1 et Chalinga présentent plus de ménages vulnérables tandis que ceux de Komdè et de Ouaké abritent moins de ménages vulnérables. Le tableau 6.1c et la figure n°6 donnent plus de détails.

Figure n°4 : Proportion de ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire par arrondissement

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Tableau 6.1c : Proportion des ménages vulnérables par village et par arrondissement

Nom des

arrondissements

Nom des villages

vulnérables par
arrondissement

Nombre de

ménages vulnérables par village

Nombre de

ménages

vulnérables par
arrondissement

Proportion

de ménages
vulnérables

par village
(%)

Proportion de

ménages vulnérables par arrondissement (%)

Tchalinga

Tchalinga

3

4

30

20

 

1

 
 

Kim-kim

3

6

30

20

 

3

 
 

Awotobie

2

6

20

15

 

4

 
 

Assodè

1

2

10

6,67

 

1

 
 

Kadolassi

1

9

10

18

 

1

 
 

2

 
 

5

 
 

Kantè

2

5

20

10

 

1

 
 

2

 
 

15

32

32

14,54

14,54

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

Les taux les plus élevés des ménages vulnérables rencontrés dans la commune sont 20% et 18%. Ces taux se retrouvent respectivement dans les arrondissements de Sèmèrè1 (20%), de Tchalinga (20%) et de Badjoudè (18%). Au contraire, les taux les plus faibles rencontrés dans la zone d'étude se trouvent dans les arrondissements de Komdè et de Ouaké et sont respectivement environ 6% et 10%. L'arrondissement de Sèmèrè2 quant à lui, présente un taux de 15% de ménages vulnérables.

49

Des résultats de l'analyse, l'arrondissement de Tchalinga qui a plus de villages vulnérables (100% de villages choisis sont vulnérables, cf partie 6.1.1) dispose également plus de ménages vulnérables. Ceci dénote qu'à Tchalinga, presque tous les villages enquêtés sont vulnérables et abritent un nombre élevé de ménages vulnérables. Cette situation est similaire à

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

celle de l'arrondissement de Badjoudè. Par ailleurs, l'arrondissement de Komdè qui vient après celui de Tchalinga et celui de Badjoudè en termes du taux de villages vulnérables par arrondissement abrite moins de ménages vulnérables. De ces résultats, il est aisé de constater que les taux de villages et de ménages vulnérables au niveau des arrondissements ne varient pas de façon proportionnelle ; c'est- à- dire qu'il y a des arrondissements qui abritent plusieurs villages vulnérables mais qui disposent de peu de ménages vulnérables ; par contre d'autres arrondissements disposent de peu de villages vulnérables mais abritent un nombre important de ménages vulnérables. Par ailleurs, pour lutter efficacement contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle dans la commune, les ONG et les partenaires aux développements devront en priorité orienter leurs actions à l'endroit des ménages des arrondissements de Tchalinga et de Badjoudè en l'occurrence, et ceux du village de Talinta où 50% des ménages enquêtés sont vulnérables. Cependant, une connaissance des caractéristiques sociodémographiques et économiques des ménages vulnérables faciliterait ces interventions.

6.2. Caractéristiques sociodémographiques et économiques des ménages vulnérables

La vulnérabilité à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle a été analysée jusqu'ici sous l'angle de la production et de la consommation des denrées alimentaires. Il serait aussi intéressant, d'approcher également cette analyse en y intégrant les caractéristiques sociodémographiques et économiques des ménages vulnérables. En effet, d'autres facteurs peuvent agir sur les capacités de production et d'accessibilité des ménages aux denrées alimentaires. Ces déterminants de la vulnérabilité peuvent être d'ordre social et/ou économique. La structure même du ménage est d'une importance capitale dans la capacité de production et de consommation du ménage. L'analyse descriptible de ces facteurs pourrait permettre d'apprécier les liens qui pourraient exister entre les caractéristiques sociodémographiques et économiques des ménages vulnérables et leur incapacité à satisfaire leurs besoins alimentaires.

6.2.1. Caractéristiques sociodémographiques

6.2.1.1. Taille et structure des ménages vulnérables

50

La taille et la structure du ménage peut impacter sur sa situation alimentaire. Un ménage de taille élevée, ayant une petite superficie cultivable et un autre de taille petite, ayant une grande superficie cultivable par exemple ne peuvent pas avoir les mêmes situations alimentaires,

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

même s'ils gèrent de la même manière leur production. Le tableau 6.2.1a ci-dessous présente la taille et la structure des ménages vulnérables.

Tableau 6.2.1a : Taille et structure des ménages vulnérables

 

Minimum

Maximum

Moyenne

Std. Deviation

Âge du chef du ménage

25

73

47,91

14,195

Taille du ménage

5,00

53,00

16,2812

9,11303

Nombre d'hommes

1

22

5,00

4,385

Nombre de

femmes

1

21

5,09

3,577

Nombre d'enfants

0

13

6,19

3,316

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

Ce tableau révèle que l'âge moyen des chefs de ménage vulnérables est de 48 ans par contre celui des autres ménages étudiés est en moyenne de 45 ans. L'effectif moyen des unités vulnérables est de 16 personnes contre 12 pour la moyenne des ménages étudiés. Ces unités vulnérables sont composées en moyenne de 5 hommes, de 5 femmes ayant plus de 10 ans et de 6 enfants ayant moins de 10 ans ; en revanche celle des autres unités enquêtées est composée en moyenne de quatre (4) personnes de sexe masculin, quatre (4) personnes de sexe féminin, et quatre (4) enfants, tous sexes confondus. Nous notons une différence significative de la taille des ménages qui est plus large chez les unités vulnérables que chez les autres ménages. Ceci pourrait expliquer en partie la situation de vulnérabilité de ces derniers.

6.2.1.2. Niveau d'instruction des ménages vulnérables

L'instruction est un facteur important dans le choix des dirigeants des groupes et l'accès à l'information, aux services agricoles d'appuis technique et matériel ; donc peut influencer l'alimentation des ménages.

La répartition des ménages vulnérables en fonction de leur niveau d'instruction est consignée dans le tableau 6.2.1b.

Tableau 6.2.1b : Niveau d'instruction des ménages vulnérables

51

Pourcentage

Effectif

Education formelle

Oui

31,2%

10

 

68,8%

22

Total

100%

32

 

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

 

Pourcentage

Effectif

Education informelle

Oui

28,1%

9

 

71,9%

23

Total

100%

32

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

L'absence de l'éducation formelle et/ou informelle est remarquable au niveau de la majorité des ménages vulnérables. En effet, environ 69% des ménages vulnérables n'ont jamais mis pied à l'école et 72% de ces derniers ne sont pas alphabétisés. Ce fort taux de chefs de ménages vulnérables non instruits peut expliquer la situation de vulnérabilité de la plupart de ces ménages car la non scolarisation peut constituer un handicap pour bénéficier des appuis des ONGs ou des partenaires au développement.

6.2.2. Caractéristiques économiques

L'accès physique et économique des ménages aux denrées alimentaires disponibles est fondamental dans le concept de sécurité alimentaire. Cet accès est mesuré d'une part à travers le capital productif des ménages agricoles, et d'autre part, à partir de leur capacité à intervenir sur le marché. L'activité principale et l'activité secondaire du ménage, l'accès au crédit et l'appartenance à un groupement sont les caractéristiques économiques mises en exergue dans cette partie.

6.2.2.1. Activités principales

L'agriculture est l'activité principale des ménages étudiés. L'exercice de cette activité nécessite les facteurs de production en l'occurrence la terre, qui est l'épine dorsale de l'agriculture. Quelle superficie détiennent en moyenne les ménages vulnérables ? Quelle est la part de la superficie allouée à chacune des cultures vivrières ? La réponse à ces questions est consignée dans le tableau 6.2.1c.

Tableau 6.2.1c : Répartition des cultures par superficies

52

Superficies (en ha)

Minimum

Maximum

Moyenne

Std. Deviation

Superficie totale

disponible

1,00

12,00

3,2766

2,22524

Superficie maïs

0,00

3,00

0,6000

0,72223

Superficie sorgho

0,00

1,50

0,2538

0,38433

Superficie mil

0,00

0,50

0,0897

0,16259

Superficie riz

0,00

1,00

0,1813

0,21521

Superficie manioc

0,00

1,00

0,1284

0,22560

Superficie igname

0,00

0,50

0,1756

0,18205

 

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Superficie anacarde

0,00

3,00

0,4647

0,73872

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

Les deux groupes de ménages (vulnérables et non vulnérables) se distinguent par le capital productif dont ils disposent. En effet, le tableau 6.2.1c montre que les ménages vulnérables exploitent de petite superficie, en moyenne 3,27 ha ; par contre 4,4 ha sont mis en valeur par les autres ménages étudiés. Ainsi, on note une différence d'environ 1 ha. Par ailleurs, les unités vulnérables allouent après le maïs une partie non moins importante de leur superficie à l'anacarde. Tous ces facteurs peuvent constituer les causes de la vulnérabilité de ces ménages, surtout si les anacardiers sont encore jeunes.

6.2.1.2. Activités secondaires

Pour garantir les sources de revenu, les ménages agricoles diversifient leurs activités en exerçant des activités secondaires génératrices de revenu. Le tableau 6.2.1d et la figure n°6 ci dessous présentent les répartitions des ménages vulnérables en fonction des activités secondaires qu'ils mènent.

Tableau 6.2.1d : Répartition des ménages vulnérables selon les activités secondaires menées

Activités secondaires

Effectif

Proportion

Elevage

24

75%

Artisanat

5

15,6%

Transformation

3

9,4%

Total

32

100%

 

53

Source : Résultats enquêtes, 2010

54

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Figure n° 5 : Répartition des ménages vulnérables en fonction des activités secondaires

Il ressort du tableau 7.1d et on peut l'observer sur la Figure n°6 que 75% des ménages vulnérables font l'élevage, 15,6% l'artisanat et 9,4% font la transformation. Il faut remarquer qu'aucun de ces ménages ne font le commerce. Cela pourrait être lié à l'état de pauvreté financier que vivent ces ménages.

6.2.2.3. Le crédit agricole et l'appartenance à un groupement

L'accès aux crédits et l'appartenance à un groupement sont des facteurs qui peuvent influencer l'état de vulnérabilité des ménages. Afin de bénéficier de ce crédit agricole et autres avantages, les producteurs se mettent en groupement. Combien sont-ils, ces ménages vulnérables qui militent dans un groupement et qui ont accès aux crédits ? Le tableau 6.2.1e nous renseigne sur cette question.

Tableau 6.2.1e : Caractérisation des ménages vulnérables suivant l'accès aux crédits et l'appartenance à un groupement

 

Proportion

Effectif

Accès au crédit

Oui

50%

16

 

50%

16

Appartenance au groupement

Oui

50%

16

 

50%

16

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

De ce tableau, il ressort que 50% des ménages vulnérables appartiennent à un groupement et 50% également ont accès aux crédits. De l'analyse, en comparant le taux d'accès aux crédits des ménages vulnérables et celui de l'ensemble des ménages étudiés, nous constatons qu'il y a 50% des ménages vulnérables et environ 33% des unités enquêtées qui ont accès aux crédits agricoles. Cela montre qu'en milieu rural, ce sont les vulnérables qui sont plus tentés à emprunter. Malheureusement, ce crédit ne semble pas résoudre leur problème d'alimentation. Cette incapacité du crédit à lutter contre la pauvreté en milieu rural, pourrait être liée aux montants empruntés et aux conditions d'octroi. Par ailleurs, pour palier à ces difficultés que rencontrent les producteurs et dans l'optique d'améliorer la situation alimentaire de la commune, le projet d'Appui à la Sécurité Alimentaire dans l'Atacora- Donga (PASA-AD) appuie des producteurs à travers des renforcements de capacités.

6.2.3. Appuis de PASA-AD pour les ménages vulnérables

Dans l'optique d'augmenter leur production et par ricochet leur revenu afin d'améliorer leur situation alimentaire, le projet d'appui à la sécurité alimentaire dans l'Atacora-Donga (PASA-AD) a initié des formations à l'endroit des paysans. Les vulnérables ont-ils réellement bénéficié de ces appuis ? Cette question trouve sa réponse dans le tableau 6.2.1f ci- dessous. Tableau 6.2.1f : Proportion des ménages vulnérables suivant les types de formations

Types d'appuis

Proportion

effectif

Formation sur la gestion des bas-fonds

Oui

18,8%

6

 

81,2%

26

Formation sur la technique de fabrication des engrais

organiques

Oui

15,6%

5

 

84,4%

27

Formation sur l'application d'engrais minéraux/organiques

Oui

18,8%

6

 

81,2%

26

Formation sur la technique de recyclage des sous-produits vivriers dans l'alimentation du bétail

Oui

12,5%

4

 

87,5%

28

Formation sur le semis à bonne date et la densité des semences

Oui

18,8%

6

 

81,2%

26

Formation sur l'installation et la conduite des pépinières

Oui

15,6%

5

 

84,4%

27

Formation sur les techniques améliorées d'étuvage du riz

Oui

15,6%

5

 

84,4%

27

Accès aux intrants (engrais et semences)

Oui

18,8%

6

 

81,2%

26

 

Source : Résultats enquêtes, 2010 oui : a reçu la formation Non : n'a pas reçu la formation

55

De ce tableau, il ressort que peu de ménages vulnérables sont bénéficiaires des formations initiées par le projet d'appui à la sécurité alimentaire dans l'Atacora-Donga (PASA-AD). En effet, environ 6 ménages vulnérables sur les 32, soit 18,8% des ménages vulnérables ont suivi

56

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

la formation sur la gestion des bas-fonds, sur l'application d'engrais minéraux/organiques, et sur le semis à bonne date et la densité des semences ; 5 sur 32 des ménages vulnérables, soit 15,6% ont bénéficié de la formation sur la technique de fabrication des engrais organiques, sur l'installation et la conduite des pépinières, et sur les techniques améliorées d'étuvage du riz. Quant à la formation sur la technique de recyclage des sous-produits vivriers dans l'alimentation du bétail, seulement 4 ménages sur les 32, soit 12,5% des ménages vulnérables ont reçu cette formation, puis enfin 18,8% de ces ménages ont accès aux intrants (engrais et semences). De ce qui précède, il ressort que la majorité des ménages vulnérables n'ont pas pu bénéficier de ces appuis.

Il se pose à notre point de vue un problème de ciblage des ménages vulnérables. C'est l'aspect qui constitue le goulot d'étranglement pour la plupart des ONGs ou des partenaires au développement dans la lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Les études au niveau local aideront à mieux cibler, à mieux localiser et à mieux orienter les actions à l'endroit de ces ménages vulnérables. Par ailleurs, la situation de vulnérabilité affecte différemment les ménages. Ainsi, on distingue les ménages modérément vulnérables et les ménages ayant une vulnérabilité extrême.

6.2.4. Classification des ménages vulnérables

La classification des ménages vulnérables est fonction du niveau de vulnérabilité des ménages. Cette classification se fait en fonction des seuils de vulnérabilités.

6.2.4.1. Ménages modérément vulnérables

Un ménage est dit modérément vulnérable lorsque la disponibilité énergétique totale DET est comprise entre 90 % et 100 % des besoins énergétiques minima BEM (0.90 x BEM < DET < BEM). En effet, pour les 14,54% de ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle, environ 2% seulement ont une vulnérabilité modérée. Ces 2% de ménages modérément vulnérables selon nos résultats habitent dans les arrondissements de Sèmèrè1, de Sèmèrè2 et de Komdè particulièrement dans les villages de Akustè, Kim-kim, Ouramarè et Awotobie. Ce sont des ménages qui arrivent souvent à maintenir leurs stratégies préférées de production et à maintenir ou même à accumuler des biens. Un petit effort à l'égard de ces derniers les aidera à sortir de cette situation de vulnérabilité.

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

6.2.4.2. Ménages extrêmement vulnérables

La vulnérabilité d'un ménage est extrême lorsque la disponibilité énergétique totale DET représente moins de 90% des besoins énergétiques minima BEM (DET < 0.90 x BEM). Le tableau 6.2.4a ci-dessous présente la proportion des ménages extrêmement vulnérables. Tableau 6.2.4a : Classification des ménages vulnérables

Classes de vulnérabilité

Proportion des ménages

Ménages modérément vulnérables

2,34%

Ménages extrêmement vulnérables

12,2%

Ménages vulnérables

14,54%

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

Pour les 14,34% des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle de la zone d'étude, environ 12% sont extrêmement vulnérables. Les interventions du projet d'appui à la sécurité alimentaire dans l'Atacora-Donga (PASA-AD) en matière de lutte contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle devront en urgence orienter les efforts à l'endroit des ménages extrêmement vulnérables, car si rien n'est fait, ces derniers seront obliger de quitter leur milieu pour survivre. Mais avant toute intervention il faut d'abord les situer géographiquement.

6.2.4.2.1. Localisation des ménages extrêmement vulnérables

Cette partie de l'étude présentera les arrondissements et les villages extrêmement vulnérables ainsi que les proportions des ménages extrêmement vulnérables par arrondissement et par village.

+ Identification des arrondissements extrêmement vulnérables

Tous les arrondissements de la commune abritent des villages extrêmement vulnérables dans des proportions différentes. Le tableau 6.2.4b ci-dessous indique et illustre les proportions des villages extrêmement vulnérables au sein de chaque arrondissement.

Tableau 6.2.4b : Proportion de villages extrêmement vulnérables par arrondissement

Arrondissements

Nombre de

villages enquêtés

Nombre de villages

extrêmement vulnérables

Proportion de villages extrêmement

vulnérables par arrondissement (%)

Tchalinga

2

2

100,0

Sèmèrè1

3

2

66,7

Sèmèrè2

4

2

50,0

Komdè

3

1

33,3

Badjoudè

5

4

80,0

Ouaké

5

3

60,0

Total

22

14

63,6

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

57

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

58

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Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

La lecture du tableau 6.2.4b montre qu'il n'existe pas une différence significative entre les proportions des villages vulnérables et extrêmement vulnérables. Les villages qui étaient décrits dans la partie 6.1.1 comme vulnérables sont près que tous, suivant le seuil de vulnérabilité, des villages extrêmement vulnérables.

+ Détermination des ménages extrêmement vulnérables par arrondissement

La détermination des proportions des ménages extrêmement vulnérables dans les arrondissements permettra de définir les zones à risque de la commune. Ceci aidera pour la planification des interventions. Il ressort des résultats obtenus que les arrondissements de Tchalinga et de Badjoudè détiennent plus de ménages extrêmement vulnérables tandis que celui de Komdè abrite moins de ménages extrêmement vulnérables. En effet, les arrondissements de Tchalinga, de Badjoudè, et de Sèmèrè2 présentent respectivement 20%, 18% et environ 13% de ménages vulnérables tandis que ceux de Ouaké et de Komdè abritent respectivement 10% et environ 3% de ménages vulnérables. La situation de vulnérabilité extrême observée à Ouaké est la même qu'à Sèmèrè2. En comparant ces résultats par rapport aux résultats de la partie 6.1.2 c'est-à-dire la partie de l'estimation des ménages vulnérables par arrondissement, nous remarquons qu'il n'existe pas de différence entre les taux de ménages vulnérables et ceux extrêmement vulnérables à Tchalinga, à Badjoudè et à Ouaké. Ce qui signifie que la plupart des ménages qui sont considérés vulnérables sont extrêmement vulnérables. Cette situation est loin d'être semblable à Komdè, à Sèmèrè1 et à Sèmèrè2. Parmi les 20% de ménages vulnérables que compte l'arrondissement de Sèmèrè1, seulement 10% sont extrêmement vulnérables. Quant aux arrondissements de Komdè et de Sèmèrè2, ils abritent respectivement environ 13% et 3% de ménages extrêmement vulnérables parmi respectivement les 15% et 7% de ménages vulnérables dont ils disposent.

De tout ce qui précède nous sommes en mesure de dire que les arrondissements de Tchalinga et Badjoudè doivent être des zones prioritaires en termes d'intervention de lutte contre l'insécurité alimentaire. Le tableau 6.2.4c récapitule les informations ci-dessus.

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Tableau 6.2.4c : Proportion des ménages vulnérables par village et par arrondissement

Arrondissements

Les villages

extrêmement vulnérables

Nombre de

ménages extrêmement vulnérables par village

Nombre de

ménages extrêmement vulnérables par arrondissement

Proportion de ménages extrêmement vulnérables par village (%)

Proportion de

ménages extrêmement

vulnérables par
arrondissement(%)

Tchalinga

Tchalinga

3

4

30

20

 

1

 
 

Kim-kim

2

3

20

10

 

1

 
 

Awotobie

1

5

10

12,5

 

4

 
 

Assodè

1

1

10

3,33

Badjoudè

Kadolassi

1

9

10

18

 

1

 
 

2

 
 

5

 
 

Kantè

2

5

20

10

 

1

 
 

2

 
 

14

27

27

12,3

12,3

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

6.2.5. Score de Consommation Alimentaire (SCA)

Le score de consommation alimentaire (SCA) est un indicateur composite (standardisé du PAM) calculé pour refléter la diversité alimentaire, la fréquence ainsi que l'apport nutritionnel relatif des produits et groupes alimentaires consommés par un ménage (AGVSAN-Bénin, 2009). La diversité du régime alimentaire est liée au statut socioéconomique des ménages ainsi qu'à l'apport énergétique et protéinique adéquat, se traduisant par un bon état nutritionnel, sous réserve d'un environnement (assainissement, hygiène) satisfaisant. C'est donc un bon indicateur de la dimension d'accessibilité de la sécurité alimentaire et de la qualité de la consommation alimentaire qui influe sur l'état nutritionnel. Le score de consommation alimentaire (SCA) des ménages est calculé en utilisant la formule suivante :

Avec :

59

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60

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

ai = le poids attribué au groupe d'aliments.

xi = le nombre de jours de consommation relatif à chaque groupe d'aliments (= 7 jours).

Il faut noter que la mesure des quantités consommées n'est pas intégrée dans le calcul du score de consommation alimentaire.

Le tableau 6.2.5a présente les différents groupes d'aliments avec le poids qui leur est attribué Tableau 6.2.5a : Groupes d'aliments

Types d'aliments

Groupes d'aliments

Poids

Maïs, mil, sorgho, riz,

pain/beignets pâtes alimentaires

Céréales et tubercules (aliments de base)

2

Manioc, igname, banane

plantain, autres tubercules

 

Légumineuses

3

Légumes (+ feuilles)

Légumineuses et feuilles

1

Fruits (mangues, oranges,

bananes, etc.)

Fruits

1

Viandes, poissons, fruits de mers, escargot, oeufs

Protéine animal

4

Lait/Produits laitiers

Produits laitiers

4

Sucre, miel, autres sucreries

Sucres

0.5

Huiles et graisses

Huiles

0.5

Condiments, épices

*Condiments

0

 

Source : OMXF, PAM. Utilisé par Issaka (2010)

(*) Les condiments ne sont pas considérés comme un groupe d'aliments du fait de leur poids nul.

Les valeurs des scores ainsi calculés pour chaque ménage sont reportées sur une échelle allant

de 0 à 112. Les seuils standard 21 et 35 sont utilisés pour déterminer les classes de consommation alimentaire des ménages (pauvre, limite, moyennement acceptable et acceptable). Ainsi :

- Si SCA < 21 le ménage a une consommation alimentaire pauvre ;

- Si 21 < SCA < 35 le ménage a une consommation alimentaire limite ;

- Si 35 < SCA < 45 la consommation alimentaire du ménage est moyennement

acceptable ;

- Si SCA > 45 la consommation est acceptable.

Cette classification appliquée aux données de l'étude donne les résultats consignés dans le

tableau 6.2.5b.

61

Thèse d'ingénieur agronome/FA/UP/2010

Situation alimentaire et vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké

Tableau 6.2.5b : Répartition des populations enquêtées par classes de Scores de Consommations Alimentaires (SCA)

Classes de consommation alimentaire

Proportion des

ménages

Effectif des ménages

SCA < 21

0,5%

1

21 = SCA<35

8,6%

19

35 = SCA<45

24,5%

54

SCA > 45

66,4%

146

Total

100,0%

220

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

Le score de consommation est acceptable pour la majorité des ménages étudiés. En effet, environ 66% des ménages ont un SCA > 45 donc ont une consommation alimentaire acceptable, 24% environ ont un Score de Consommation Alimentaire compris entre 35 et 45 (35 = SCA<45), donc ont une alimentation moyennement acceptable, 8,6% et 0,5% ont un Score de Consommation Alimentaire SCA respectivement limite et pauvre. Il est important de signaler que les résultats de score de consommation sont influencés par la période de consommation liée à la période de collecte des données.

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CHAPITRE VII : DETERMINANTS DE LA CAPACITE DE COUVERTURE CEREALIERE DES MENAGES

7.1. Présentation et analyse des résultats de la régression

La régression linéaire multiple est celle qui est utilisée pour déterminer les facteurs susceptibles d'influer la capacité de couverture céréalière des ménages étudiés. L'estimation des coefficients de ces facteurs a été faite grâce à la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO). La validité de ces coefficients estimés est fonction de la qualité du modèle et celle du pouvoir de prédiction.

7.1.1. Qualité, pouvoir de prédiction et variables déterminantes

+ Qualité du modèle

Le résultat de la qualité du modèle est consigné dans le tableau 7.1a

Tableau 7.1a : Qualité du modèle

ANOVA

Model

Sum of Square

df

Mean Square

F

Sig

1

Régression

1,079E7

17

634516,760

130,838

,000

 

88781,504

183

4849,626

 
 
 

1,167E7

200

 
 
 
 

Source : Résultats enquêtes, 2010

Le tableau d'analyse de variance et le test F de Fisher associé indique que le modèle est globalement très significatif ; Fcalc = 130,838 avec une probabilité critique (p-value) très nettement en deçà du seuil de 5 % couramment utilisé dans la pratique. Le ratio de vraisemblance s'est révélé significatif à 1/1000 après le test de Ficher. Par conséquent, le modèle est globalement significatif à 1/1000. Les résultats du modèle (les signes des coefficients notamment) peuvent être valablement pris en compte. La variation des variables indépendantes explique celle de la variable dépendante de manière acceptable.

+ Pouvoir de prédiction

Le tableau 7.1b ci-dessous présente le résultat du pouvoir de prédiction

Tableau 7.1b : Pouvoir de prédiction

Model Summary

Model

R

R Square

Adjusted R Square

Std Error of the estimate

1

0,961

0,924

0,917 (91,7%)

69,63925

 

Source : Résultats enquêtes, 2010

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Les estimations du modèle de régression ont donné un R2 ajusté élevé (91,7%), donc le modèle est globalement significatif et explique à plus de 90% des variations du taux de couverture céréalier ; on peut, à partir du modèle, faire des prévisions sur la modalité de la variable dépendante connaissant celles des variables indépendantes.

7.1.2 Résultat et analyse des coefficients estimés

Le tableau 7.1c ci-dessous présente les résultats des coefficients estimés par la méthode des moindres ordinaires

Tableau 7.1c : Estimation des coefficients

coefficient

Model

Unstandardized Coefficients

Standardized Coefficients

t

Sig

 

Beta

 

Constant

33,069

-205,88

-6,226

0,000

 

0,401

0,033

1,496

0,136

 

25,295

-0,016

-0,758

0,449

 

12,453

0,017

0,685

0,494

 

14,041

0,021

0,818

0,414

 

11,012

-0,021

-0,904

0,367

 

0,968

0,354

13,689

0,000*

 

9,605

0,436

14,918

0,000*

 

8,538

0,208

8,429

0,000*

 

18,811

0,071

2,955

0,000*

 

21,085

0,226

8,777

0,000*

 

31,111

0,082

1,526

0,129

 

43,445

0,131

1,738

0,084

 

48,175

-0,089

-1,067

0,284

 

22,752

-0,043

-1,203

0,230

 

50,159

-0,062

-0,694

0,489

 

27,987

-0,079

-1,643

0,102*

 

27,162

-0,071

1,563

0,120

 

Source : Résultats enquêtes, 2010 * variables significatives

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De l'analyse de ce tableau, il ressort que toutes les variables de l'estimation ne sont pas statistiquement significatives au seuil de 10% au moins. L'effectif du ménage et la superficie allouée aux cultures céréalières (maïs, sorgho, mil, riz) sont des facteurs qui impactent sur le taux de couverture céréalier. Le modèle final qui détermine les facteurs influençant le taux de couverture céréalier se présente comme suite :

TCC = - 205, 88 + 0,354 EFFEC + 0,436 SMAÏ + 0,208 SSOR + 0,071 SMIL + 0,226 SRIZ +

27, 98 FICP + ei

D'après ce modèle, les facteurs affectant le taux de couverture céréalier sont tous positifs. Ainsi, ils influencent positivement la capacité des ménages à couvrir leur besoin céréalier. En effet, l'effectif du ménage influence considérablement, après celle de la superficie du maïs, la capacité du ménage à couvrir ses besoins céréaliers. Ce qui confirme l'hypothèse émise dans la partie méthodologie où il est attendu que la variable effectif influence positivement ou négativement le taux de couverture céréalier. Dans le modèle, l'influence est positive. Autrement dit l'augmentation de la taille du ménage améliore la capacité de couverture céréalière du ménage. Plus l'effectif du ménage augmente plus la main d'oeuvre familière est disponible pour travailler la terre. En conclusion, nous pouvons dire que l'influence de l'effectif du ménage n'est positive qu'à condition que cet effectif évolue dans le même sens que les ressources productives (terre...).

Les céréales sont, pour la plupart des africains, en l'occurrence des béninois, l'aliment de base. Ce qui témoigne leur effet positif observé dans ce modèle. Cet effet observé est celui attendu parce que le taux de couverture céréalier est tributaire de la quantité de céréale produite. Donc, une augmentation de la superficie céréalière doit à coup sûr améliorer le taux de couverture céréalier. Toutefois, une augmentation de la superficie céréalière peut ne pas avoir d'effet si le chef de ménage brade les céréales obtenues après augmentation de la superficie, pour d'autres besoins, pour des besoins ostentatoires par exemple (mariages, ...).

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Si la superficie allouée aux céréales influence positivement le taux de couverture céréalier, leur influence ne s'observe pas dans les mêmes proportions. En effet, la superficie emblavée en maïs contribue plus à améliorer le taux de couverture céréalier. Autrement dit, l'augmentation de la superficie en maïs participe plus à améliorer le taux de couverture que celle de la superficie des autres cultures céréalières. Ce qui confirme l'observation dans le milieu même si jadis, la population septentrionale prisait moins le maïs. Le maïs est utilisé aujourd'hui, presque tous les jours durant toute l'année au sein des ménages. Par ailleurs, le

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riz qui est une céréale importée contribue plus à améliorer le taux de couverture céréalier par rapport au sorgho et au mil, qui sont normalement les cultures traditionnelles. De ce qui précède nous pouvons tenter d'affirmer que les ménages de la commune de Ouaké sont en train d'abandonner au profit du maïs et du riz, leur culture traditionnelle (sorgho, mil).

En conclusion, nous pouvons dire que l'analyse de régression a permis d'affirmer les observations du terrain, en ce sens que cela a permis d'appréhender la part de contribution de différentes cultures céréalière dans la capacité de couverture des besoins céréaliers. Le maïs et le riz participent plus au taux de couverture des ménages que les autres cultures céréalières.

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8. Conclusion et Suggestions

· Conclusion

L'analyse de la situation alimentaire et de la vulnérabilité des ménages de la commune de Ouaké qui est l'objectif global de l'étude, a pu être faite malgré les difficultés rencontrées. Le présent travail, qui a visé spécifiquement, d'une part, à déterminer la capacité des ménages à couvrir leurs besoins alimentaires et à analyser leur degré de vulnérabilité à l'insécurité alimentaire, et d'autre part, à analyser les déterminants pouvant affecter la capacité de couverture céréalière. Il a aussi conduit à appréhender la situation alimentaire et les zones à risque de la commune (arrondissements et villages). Il a également permis de mettre en exergue les dimensions disponibilité, accessibilité et qualité de l'aliment. En effet, l'étude a révélé que la commune de Ouaké, en se basant sur la classification des zones de production céréalière, est une zone à forte production céréalière, puisque seulement moins de 25% de la population ne couvre pas ses besoins sur la base de sa propre production domestique. De plus, la commune dégage globalement un excèdent de 39% de production céréalière. Mais cette situation cache des disparités à l'intérieur de la commune puisque 23,16% de l'échantillon ne couvrent pas ses besoins céréaliers à base de sa propre production céréalière. En mettant en exergue dans l'analyse, la participation des ménages au marché et le mécanisme de solidarité qui existe entre ces ménages pour suppléer leur besoin céréalier, on constate une diminution de pauvres céréaliers de 23,17% à 18,33%. Ce qui témoigne de l'importance de ces différents systèmes d'accès au produit céréalier dans le milieu.

66

L'analyse de la situation vivrière et celle de la vulnérabilité des ménages de la commune a montré que 15,16% des ménages échantillonnés ne couvrent pas leurs besoins vivriers et 14,53% sont vulnérables à l'insécurité alimentaire et nutritionnelle. Suivant la classification de vulnérabilité en fonction des seuils de vulnérabilité définis par le PAM, 14,53% des ménages enquêtés sont vulnérables à l'insécurité alimentaire dont environ 12% extrêmement vulnérables. Mais ce taux de vulnérabilité est inégalement réparti dans les différents arrondissements et villages de la commune. Ainsi, les arrondissements de Tchalinga et de Badjoudè détiennent les forts taux des ménages vulnérables à l'insécurité alimentaire, tandis que celui de Komdè abrite le taux le plus faible. La quasi totalité des ménages vulnérables est caractérisée par un effectif élevé ; ils disposent de petite superficie cultivable et sont pour la plupart analphabètes. Ces derniers sont plus tentés à emprunter mais malheureusement cet emprunt ne leur permet pas de sortir de cette situation.

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Par ailleurs, l'étude a également révélé les déterminants de la capacité de couverture céréalière des ménages. En effet, la taille du ménage, la superficie allouée à chacune des cultures céréalières sont les facteurs qui influencent de façon significative la capacité des ménages à couvrir leurs besoins céréaliers. La superficie allouée à la culture de maïs affecte plus, positivement cette capacité que les autres cultures céréalières. Ceci peut s'expliquer par le fait que le maïs, parmi les cultures céréalières, participe plus à l'alimentation des ménages de la commune.

· Suggestions

Au vu des résultats obtenus, il parait nécessaire de formuler quelques recommandations pouvant contribuer à l'amélioration de la situation alimentaire de la commune en l'occurrence celle des ménages vulnérables. Au nombre des recommandations il faut retenir :

> appuyer les producteurs ou leurs organisations pour une gestion efficace des stocks céréaliers ; ceci permettra de combler les déficits observés à l'intérieur de la commune. D'où la nécessité de renforcer la capacité du CeCPA en vue de la constitution des stocks de sécurité dans les arrondissements et villages déficitaires ou en insécurité alimentaire. Les stocks constitués pourront être vendus par les structures appropriées pendant la période de soudure avec un accent dans les zones déficitaires ou en insécurité, ceci en complément des actions de l'ONASA ;

> poursuivre les appuis nécessaires déjà initiés par le PASA-AD aux producteurs en

prenant soin de les orienter davantage à l'endroit des producteurs vulnérables afin d'améliorer leur situation alimentaire ;

> appuyer le développement d'activités alternatives à la production céréalières (élevage, maraîchage, etc.) afin de diversifier les sources de revenus des populations et éviter qu'elles aient toujours recours à la vente de leurs céréales pour satisfaire leurs besoins financiers ;

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> orienter les interventions en matière de lutte contre l'insécurité alimentaire prioritairement vers les ménages extrêmement vulnérables ; ensuite vers les ménages à vulnérabilité modérée en mettant un accent particulier sur les ménages des villages les plus vulnérables ;

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> développer une synergie entre les arrondissements excédentaires en produits vivriers et celles qui sont déficitaires afin de créer un marché de distribution orienté prioritairement vers les arrondissements de la commune en renforçant les capacités de la commune en matière de promotion de la sécurité alimentaire au niveau local ;

> enfin accélérer la mise en oeuvre des politiques de développement agricole, améliorer le ciblage des politiques de réduction de la pauvreté et réfléchir sur la mise en place de mécanismes de protection sociale afin d'aider les populations vulnérables à absorber les chocs et l'impact des crises économiques et sociales.

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ANNEXE

ANNEXE

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Matériels d'étude

+ Logiciel utilisé

Le logiciel SPSS 16.0 est utilisé pour l'analyse et le traitement des données. Ce logiciel a permis d'effectuer toutes les analyses relatives à la détermination des différentes incidences de pauvreté alimentaire. Il a servi aussi à l'établissement des graphiques et autres analyses jugées nécessaires pour l'étude.

+ Le questionnaire

Le questionnaire est composé des fiches suivantes :

-Fiche 1 : Recensement des membres du ménage. Cette fiche renseigne sur la structure sociodémographique du ménage (taille du ménage, sa composition par âge, par sexe, par actif, etc.).

-Fiche 2 : Evaluation de l'état physiologique de la femme et nutritionnel des enfants de moins de 5 ans.

- Fiche 3 : Recensement des parcelles du ménage. Cette fiche renseigne sur les caractéristiques (la superficie des parcelles, le rendement...), les cultures pratiquées sur les parcelles et les labours.

- Fiche 4 : Quantités des produits céréaliers produites en 2009 par les membres du ménage ayant des parcelles qu'ils exploitent. Cette fiche donne les quantités en unités locales et leurs équivalents en Kg grain.

- Fiche 5 : Cheptel du ménage. Cette fiche renseigne sur les effectifs du cheptel, les naissances et les pertes, les achats et les ventes, les dons et les cadeaux reçus et l'autoconsommation.

-Fiche 6 : Evaluation du revenu du ménage.

-Fiche 7 : Evaluation des stocks des produits alimentaires et utilisation des produits de récoltes consommés en 2009 (ventes, achats, dons reçus, dons faits, la semence)

+ Apports énergétiques conseillés dans les pays en développement et la conversion des produits vivriers et animaux en Equivalents calorifiques.

V' Apports énergétiques conseillés dans les pays en développement

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Le tableau 3.4 présente les besoins énergétiques en fonction de l'âge et du sexe dans les pays en développement.

Tableau 3.4 : Apports énergétiques conseillés dans les pays en développement

Structure d'âges

Besoins énergétiques recommandés exprimés en Kcal par jour

Structure d'âges

Besoins énergétiques recommandés exprimés en Kcal par jour

enfants

950 1350 1600 1820 1900

Filles

1905 1955 2030 2060

6-12 mois 1-3 ans 3-5 ans 5-7 ans 7-10 ans

10-12 ans 12-14 ans 14-16 ans 16-18 ans

Structure d'âges

Besoins énergétiques recommandés exprimés en Kcal par jour

Structure d'âges

Besoins énergétiques recommandés exprimés en Kcal par jour

Garçons

2120 2250 2650 2770

Hommes actifs

2895

2020

10-12 ans 12-14 ans 14-16 ans 16-18 ans

18-60 ans >60 ans

Femmes actives

2210

2410

2710

1835

 
 

Non gestantes et non allaitantes Gestantes

Allaitantes >60 ans

Sources : FAO (1990), utilisé par Issaka (2010) et Kaboré M.et al. (2005).

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Tableau 3.5 : Equivalents calorifiques des produits vivriers

Produits (100g)

mil

maïs

sorgho

riz

Fonio

niébé

arachide

voandzou

sésame

igname

patate

Manioc

Calories (Kcal)

265

368

299

368

332

142

549

369

558

95

102

1 0 9

Sources : FAO (1996), cité par Issaka (2010) et par Kaboré M.et al. (2005).

Tableau 3.5 : Equivalents calorifiques des produits vivriers (suite)

Produit (100g)

Pastèque

Oignon

Autres fruits

Gombo

Calories (Kcal)

17

24

41

31

Sources : FAO (1996), cité par Issaka (2010) et par Kaboré M.et al. (2005).

V' Equivalent calorifique des produits animaux et autres.

Les calories issues de la viande autoconsommée sont évaluées à travers les apports calorifiques de la carcasse et des abats comestibles. Pour la FAO (2001), la viande est définie comme la chair d'animaux utilisée comme aliment. Le poids de la carcasse parée est le poids de la carcasse après élimination des parties comme le cuir ou la peau, la tête et les membres, les gros vaisseaux sanguins, les organes génito-urinaires autres que les rognons, les abats comestibles et non comestibles, la queue et les graisses d'abattage autres que les graisses de rognons. Les abats comestibles sont les parties ou organes comestibles des animaux, autres que les graisses, qui sont généralement détachés lors de la préparation des carcasses à l'abattoir. La démarche consiste donc à ramener le poids moyen de la carcasse et celui des abats de chaque animal abattu dans le ménage à son équivalent calorifique. Les poids moyens de la carcasse et des abats sont donnés dans le tableau 3.6.

Tableau 3.6 : Equivalent calorifique des produits animaux et autres

Produit (100g)

Lait frais

Viande blanche

Viande Boeuf

Viande petits Ruminants

Viande séchée

Poissons

oeuf

Huile arachide

Sucre

Thé

volailles

Calories (Kcal)

61

1 22

1 5 0

1 9 3

2 5 0

6 9

139

884

387

40

156

Source : FAO utilisé par Issaka (2010) et par Kaboré M.et al. (2005).

76

Selon la structure de consommation des ménages donnée par la FAO, ces produits représentent 21,1% de la moyenne des besoins caloriques de 2525 Kcal. Ainsi ajoutés aux

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équivalents caloriques des produits vivriers, cela représente environ 99,1% des besoins énergétiques moyens.






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